PPrama - La préfecture de Police - Ministère de l'Intérieur

5 mars 2014 - mais aussi aux emplois techniques (police scientifique, informatique) et .... aujourd'hui adjointe au chef de brigade de nuit : « En sortie d'école, ...
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PPrama : le panorama hebdomadaire de la préfecture de police

PPrama N°309 - 05 mars 2014

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Journée internationale des droits des femmes

Du 6 au 12 mars, la PP vous invite à découvrir sur ses façades les photographies « Femmes et métiers de la préfecture de police, d’hier et d’aujourd’hui », dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes du 8 mars.

Cette exposition est un hommage à la place importante que les femmes ont conquise au fil du temps dans un univers aux métiers réputés traditionnellement masculins. La préfecture de police compte aujourd’hui 12 410 femmes parmi son personnel, soit 34% de ses effectifs. Près de 25% officient dans les services actifs, les 75% autres dans les services administratifs et techniques.

Quelques clichés à découvrir lors de cette exposition.

Des premières dactylographes en 1914 à la première femme commissaire de police en 1977, le mouvement de féminisation de la police s’est accéléré ces quarante dernières années. L’ouverture progressive des services de police et la suppression des quotas ont permis aux femmes d’accéder non seulement aux emplois administratifs mais aussi aux emplois techniques (police scientifique, informatique) et opérationnels (déminage, plongée sousmarine et maintien de l’ordre).   La musique des Gardiens de la paix, en une formation exclusivement féminine,

donnera un concert le samedi 8 mars à 14h30,

entrée : 1, rue de Lutèce (4e).

INTERVIEW Françoise HARDY, sous-directrice régionale de la circulation et de la sécurité routières évoque pour PPrama la place de la femme au sein de sa sousdirection, son propre parcours et le chemin qu’il reste à parcourir…

SÉCURITÉ ROUTIÈRE Le chiffre

76,4%

C’est le pourcentage des hommes responsables des accidents de la

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• Quelle est la place des femmes dans votre sous-direction régionale ?

route comme automobilistes à Paris en 2013 : soit 4 593 sur 6 007.

Je dirige la sous-direction qui comporte le plus de femmes au sein de la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC), même si nos missions prioritaires, la circulation et la sécurité routière, réclament une grande résistance physique et beaucoup de disponibilité et de courage.

J’ai sous mes ordres 4 officiers féminins et une attachée de police de grande valeur ainsi que 479 policières et administratives, soit 28 % de l’effectif global (484 femmes sur 1743 effectifs à la SDRCSR). Si la division régionale de la circulation et la division de la prévention et de la répression de la délinquance routière sont très féminisées, avec respectivement 39 % et 35,5 % de femmes, la division régionale motocycliste s’est également peu à peu ouverte et compte à ce jour 10 % de femmes (43 piétonnes et 14 motocyclistes soit 3,3 % de l’effectif motocycliste).

Les CRS autoroutières, mises à disposition de la DOPC pour emploi, ont aussi recruté des femmes dernièrement (11,5 % de policières piétonnes, soit 53 sur 463 et 1,8 % de femmes motocyclistes, soit une seule sur 55).

• Policiers, policières, y-a-t-il une différence ?

Personnellement, je m’attache à ne faire aucune différence entre femmes et hommes dans le management de mes effectifs. La charge de travail est également partagée sur le terrain.

La manière de commander ou d’aborder les événements peut cependant différer selon le sexe. Je remarque que les femmes de ma sous-direction sont souvent plus empathiques, plus modestes, et, sans nul doute, moins ambitieuses malgré de grandes qualités professionnelles.

Dans la police nationale, les femmes manquent encore d’assurance par rapport aux hommes.

• Au fil de votre carrière, avez-vous constaté des changements dans la place occupée par les femmes dans la police ?

Ecarts de responsabilité selon le mode de déplacement choisi. Les piétons hommes et femmes étant présumés responsables à part égale Accidents liés

Homme Femme

à un excès de vitesse

1251 (81%)

289 (19%)

à la consommation d’alcool

315 (86%)

50 (14%)

à l’usage de stupéfiants

110 (87%)

16 (13%)

Comparatif homme - femme : taux d’implication en raison de facteurs accidentogènes.

La journée dédiée aux droits des femmes est l’occasion de souligner leur comportement au volant, comparativement aux hommes. Globalement plus respectueuses des règles du code de la route, de leur apprentissage à leur mise en œuvre pratique, elles sont également moins pressées au volant.

Certainement. Depuis mes débuts en 1988, le nombre de femmes n’a fait que croître dans tous les corps de la police nationale. Durant ma carrière, j’ai presque toujours été le premier commissaire féminin dans les différents postes que j’ai occupé

Face aux disparités persistantes, : à la 4e BMA (brigade spécialisée cette journée est l’occasion pour la dans le maintien de l’ordre), au préfecture de police de se mobiliser CGPA qui gérait les appelés du en diffusant une campagne contingent, au service Air-Fluvial (où d’information mettant à l’honneur leur j’étais la première femme tout court comportement. à intégrer ce monde très spécialisé et où j’ai eu le plaisir de recruter les deux premières femmes plongeuses), à la sous-direction de l’ordre public où j’ai été la première adjointe du sous-directeur. pprama309.html[05/03/2014 15:06:18]

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Pour finir, je suis actuellement la première femme sous-directrice régionale de la circulation et de la sécurité routières et mon directeur vient de recruter une jeune et brillante commissaire de police, qui va devenir la première femme chef de la division régionale motocycliste.

• Vous allez terminer prochainement le deuxième cycle du programme ARIANE 2018 organisé par le CHEMI (centre des hautes études du ministère de l'intérieur) et dédié aux cadres supérieurs féminins du ministère de l’intérieur. Quels ont-été, pour vous, les apports de ce programme, qui vise à favoriser l’ascension hiérarchique des plus prometteuses ?

Outre des échanges particulièrement fructueux et agréables avec la douzaine de femmes issues des 4 corps du ministère participant à ce cycle (corps préfectoral, sécurité civile, gendarmerie et police), j’ai été très sensible au message des différents intervenants, qui nous ont incité à affirmer notre ambition et à ne plus nous autocensurer.

J’ai été plus précisément intéressée par le séminaire sur le leadership du cadre dirigeant féminin et celui sur le management. Il nous a permis de rencontrer notamment Mme GRESY, secrétaire générale du conseil supérieur de l’égalité professionnelle, et de balayer allègrement quelques stéréotypes sur les disparités du management hommes/femmes.

Ce cycle nous a toutes confortées dans notre opinion que les difficultés potentielles de communication et de management sont plus liées à des différences de personnalité que de sexe.

DES FEMMES D’ACTION Conduire des engins lourds, escorter de dangereux détenus, traquer à toute allure des voleurs à la tire dans les dédales du métro : autant de missions que l’on pense typiquement masculines, à tort. Dans certains services de police hier encore réservés aux hommes, les femmes sont aujourd’hui les bienvenues et leur présence est même considérée comme un atout. Rencontre avec trois drôles de dames prêtes à relever tous les défis.

Mary, brigadier à la COTEP (compagnie des transferts, escortes et protections) : « L’amour du risque ». « La COTEP n’est pas une unité macho, même si nos collègues masculins sont protecteurs avec nous. Les femmes remplissent exactement les mêmes missions que les hommes, il n’y a aucune différence. » raconte Mary. Ce qui l’a attirée dans ce service, c’est la variété des missions (escortes de détenus particulièrement signalés, de transferts de fonds, de bijoux ou d’œuvres d’art, transfert de retenus administratifs) et les montées d’adrénaline qu’elles provoquent : « Il n’y a pas de routine, il faut constamment rester vigilant et avoir un mental à toute épreuve.» Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la force physique n’est pas indispensable. «Même si l’équipement est lourd – entre 15 et 20 kilos - je le porte comme les hommes, et je ne mesure qu’1m63. Il faut simplement être en bonne condition physique et travailler son gainage pour renforcer son dos.» Pourtant, les femmes y sont encore trop peu nombreuses : 6 femmes sur 100 policiers, alors qu’il en faudrait au moins 2 par groupe. « C’est une question d’équilibre. Par exemple, les femmes sont

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nécessaires pour effectuer les fouilles intégrales des détenues particulièrement dangereuses avant leur transfert de la prison au tribunal. Mais aussi pour désamorcer les conflits dans certaines situations, avec des détenus agressifs : je m’efforce de garder mon calme et une certaine ouverture d’esprit en toutes circonstances, là où mes collègues masculins seraient peut-être plus rapidement autoritaires. Je suis très épanouie à la COTEP. » Aucune femme ne s’est présentée lors des trois derniers recrutements, elles y ont pourtant leur place à part entière.

Thérèse, brigadier, conductrice au garage sud : « Wonder woman » Pas de problèmes de sous représentation féminine au « garage sud » de la préfecture de police, où sont entreposés lanceurs d’eaux, grues d’enlèvement, bus de toutes tailles, cars d’interpellation, camions, poids lourds, 4x4, etc. « Quand je suis arrivée en 2006, j’étais la cinquième femme du parc, aujourd'hui nous sommes près de 20. » Les femmes, tout aussi bien que les hommes, y effectuent des missions de maintien de l'ordre, de conduite de personne ou équipent des engins d'enlèvement. « Conduire des véhicules avec des gabarits aussi différents les uns des autres est un plaisir et une fierté que je ressens à chaque fois.» Tout n’a cependant pas toujours été aussi évident pour Thérèse, aujourd’hui adjointe au chef de brigade de nuit : « En sortie d'école, ma première intégration dans une brigade a été difficile, non pas à cause du travail en lui-même car j'étais sortie avec de bons résultats et j'étais motivée, mais parce-que je suis arrivée au milieu d’un groupe formé uniquement de collègues masculins. Non seulement ils travaillaient ensemble depuis longtemps, mais en plus c'était des amis qui se voyaient à l'extérieur. C'était à moi de m'intégrer comme je le pouvais, dans les discussions, lors des interventions... Je ne les intéressais qu’en tant qu’objet de critiques et de moqueries. J'ai dû beaucoup relativiser et garder mon sang froid. Comme je voulais qu'ils n'aient rien à me reprocher, je me suis efforcée d’en faire toujours plus que les autres pour sortir du lot et montrer que j'étais une battante! ».

Alexandra, brigadier à la BAC métro- civil : « Alex dans le métro » La BAC métro, où les policiers, en civil, sont principalement chargés de lutter contre les vols à la tire dans les transports en commun d’Ile-de-France, s’est également beaucoup féminisée en quelques années. La brigade d’Alexandra comporte 5 femmes sur 26 policiers, dont trois gradées: « Il serait toutefois impensable de constituer une équipe entièrement féminine, nous avons nos limites physiques, nous sommes plus légères que les hommes et les individus que nous interpellons ne sont pas des tendres. Certains n’hésiteraient pas à nous pousser sur les voies s’ils le pouvaient. D’autres refusent de se faire contrôler par une femme, question de fierté… En fait, ils se montrent beaucoup plus misogynes que nos collègues ! » Dans d’autres situations, en revanche, le sens de la diplomatie féminin permet de désamorcer des rapports de force tendus entre policiers et délinquants, « même si ça ne marche pas non plus à tous les coups, ce serait trop beau ! ». Cette jeune maman n’a pas hésité, sitôt son congé maternité terminé, à retourner sur le terrain. « Au bout de plusieurs mois de grossesse, mes collègues m’ont forcée à lever le pied : le métier est très physique, nous courons tout le temps, dans les couloirs, dans les escaliers, dans les rames… mais j’avais hâte de reprendre, l’action me manquait. ».

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MÉDIATHÈQUE Les femmes de la préfecture de police

Les femmes au volant

PPrama vous invite à découvrir en images, comment, en un peu plus d'un demi siècle, les femmes ont conquis, dans l'ensemble des métiers de la préfecture de police, une place essentielle et un rôle incontournable, reconnus de tous.

A Paris : 90% des personnes responsables d'un accident de motocyclette sont des hommes. 68% des personnes responsables d'un accident de vélo sont des hommes. 76% des personnes responsables d'un accident automobile sont des hommes.



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Directeur de la publication : Xavier Castaing, Chef du service de la communication, Cabinet du préfet de police.

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