PPrama : le panorama hebdomadaire de la préfecture de police

PPrama N°305 - 5 février 2014

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LUTTE CONTRE LES CAMBRIOLAGES : PRIORITÉ DE LA PP Lundi 3 février, le préfet de police, Bernard BOUCAULT et le procureur de la République de Paris, François MOLINS ont organisé conjointement une rencontre avec la presse afin de présenter l’évolution de la délinquance à Paris au cours de l’année 2013 ainsi que les perspectives pour 2014. L’occasion de constater que si la politique de sécurité menée dans la Capitale a permis de contenir le nombre de faits de violences aux personnes (-0,1%), celle relative aux atteintes aux biens commence tout juste a porté ses fruits (en décembre 2013, diminution de 3,6% des cambriolages). Déclinant pour Paris les axes de travail priorisés par le ministre de l’Intérieur, Manuel VALLS, le 23 janvier dernier, la lutte contre les cambriolages sera ainsi LA priorité cette année et devra continuer à faire l’objet d’une action résolue de l’ensemble des services. Déjà engagée dans cette bataille, la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) a en effet mis en place des dispositifs spécifiques notamment sur Paris. PPrama vous propose de découvrir comment les forces de police s’organisent pour lutter contre les cambriolages et de devenir ainsi acteur de votre propre sécurité.

INTERVIEW

Stéphane GOUAUD, commissaire divisionnaire, chef de la sûreté territoriale de Paris notamment en charge du dispositif de lutte contre les cambriolages au sein de la direction de sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) évoque le plan d’action national de lutte contre les vols avec effraction et sa déclinaison pour Paris.

Il y a quelque temps déjà dans un précédent PPrama, vous évoquiez la lutte contre les cambriolages et la nouvelle méthodologie mise en place dans l’agglomération parisienne afin de lutter contre cette délinquance. Celle-ci s’appuyait sur l’amélioration des performances de la police technique et scientifique en privilégiant le déploiement de spécialistes, la professionnalisation des enquêteurs par la mise en place de groupes dédiés et enfin la centralisation et la diffusion de l’information opérationnelle.

• Peut-on dire que la préfecture de police a été un précurseur en la matière et qu'elle retrouve la continuité de son action dans le plan national lancé en 2013 par le ministre de l’Intérieur ?

La préfecture de police a effectivement mis en place un

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CHIFFRES

-5,2%

C’est le pourcentage de baisse des violences physiques non crapuleuses (violences gratuites) à Paris en 2013, soit 11 386 faits contre 12 013 en 2012.

Cette diminution de type de délinquance, déjà constatée en 2012 (-4,32%) est confirmée cette année, à l’instar du nombre de coups et blessures volontaires avec -2,4% en 2013 (soit 8 456 faits en 2013 contre 8 664 en 2012) et -6,8% en 2012.

Ces deux reculs expliquent notamment la stabilisation du nombre de faits de violences volontaires à l’intégrité physique (AVIP) de -0,1%, en 2013 (soit 35 404 faits en 2013 contre 35 450 faits en 2012).

Une préoccupation demeure concernant les violences

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dispositif novateur en privilégiant le partage de l’information entre tous les services engagés dans la lutte contre les cambriolages. De nombreuses équipes, très organisées, écument l’ensemble du territoire et face à leur extrême mobilité il est indispensable d’échanger en permanence des renseignements opérationnels afin de favoriser les recoupements judiciaires.

La création de la cellule d’agglomération de suivi des cambriolages (C.A.S.C) au sein de la sûreté territoriale de Paris s’inscrit clairement dans cet objectif. Elle entretient aujourd’hui des relations poussées et quotidiennes avec les services de la D.S.P.A.P bien sûr, mais également avec la direction régionale de la police judiciaire (D.R.P.J) de Paris, la direction centrale de la sécurité publique (D.C.S.P), la gendarmerie et l’office central de lutte de lutte contre la délinquance itinérante (O.C.L.D.I).

La DSPAP s’appuie également sur l’exploitation des statistiques, l’analyse de la cartographie ainsi que l’étude des créneaux horaires de commissions des actes afin d’adapter le dispositif de sécurisation et d’occuper l’espace public de la façon la plus efficiente. Patrouilles et brigades anti criminalité (BAC) sont ainsi orientées sur les créneaux horaires et les quartiers les plus touchés, auxquelles s’ajoutent des opérations de sécurisation quotidiennes.

La spécialisation des agents de police technique et scientifique et des enquêteurs était également indispensable. Face à la professionnalisation croissante des cambrioleurs, il était plus que nécessaire d’opposer des policiers aguerris et maîtrisant toutes les subtilités de cette matière. Aujourd’hui, au sein de la D.S.P.A.P, les équipes de police technique et scientifique (P.T.S) sont des spécialistes des scènes de cambriolages et toutes les sûretés territoriales disposent en leur sein de groupes d’enquêtes dédiés sur cette thématique.

• Quelles sont les perspectives 2014 en matière de lutte contre les cambriolages au niveau de l’agglomération parisienne ?

Pour 2014, notre action va s’inscrire dans le cadre du plan national de lutte contre les cambriolages mis en place en septembre dernier. L’idée est de poursuivre l’action déjà engagée et l’amplifier sur des points très spécifiques.

Ainsi, la lutte contre les réseaux criminels qui s’implantent actuellement sur notre territoire est déterminante. Dans ce cadre la coopération avec les autres services va s’accroître notamment avec la mise en place de la nouvelle cellule anti cambriolage d’Ile-de-France qui permet de raisonner sur un bassin de délinquance élargi. Il faut être conscient que certaines équipes se livrent à de véritables raids en véhicules et peuvent couvrir en quelques heures plusieurs centaines de kilomètres.

Les enquêtes devront s’attacher également à démanteler les filières de recel et ne pas négliger la saisie des avoirs criminels chaque fois que cela sera possible.

Enfin, la police technique et scientifique doit poursuivre les remarquables efforts déjà engagés, son rôle étant évidemment essentiel pour l’orientation des enquêtes.

AFFAIRES

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crapuleuses avec +5,4% (18 617 faits en 2013 contre 17 662 faits en 2012) qui ont justifié la mise en place d’actions spécifiques (plans de lutte contre les vols de chaîne de cou, les vols de montre de luxe, les vols à l’arraché de portable ainsi qu’un dispositif de protection des touristes notamment étrangers). Qu’entend-on par AVIP ? Les menaces de violences, les violences sexuelles, les vols avec violences, les violences physiques crapuleuses ou non crapuleuses, coups et blessures volontaires, violences contres les personnes dépositaires de l'autorité…

A noter également concernant les AVIP : • -2,4% de coups et blessures volontaires (8 456 faits en 2013 contre 8 664 en 2012) ; • -2,9% de vols à main armée (295 en 2013 contre 304 en 2012) ; • 37 homicides en 2013 contre 41 en 2012 ; • -10,4% des violences commises au sein du couple.

CHIFFRE BIS

13630

C’est le nombre d’interventions pour cambriolage au cours de l’année 2013 des agents de police technique et scientifique de la direction territoriale de la sécurité de proximité parisienne (DTSP 75), chargés de relever les traces et indices papillaires et biologiques sur les scènes d’infractions. Ces interventions sont en progression de 25% à Paris par rapport à 2012, ce qui témoigne de l’accent mis sur ces techniques d’investigation.

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Trois exemples d’affaires résolues illustrant les différents moyens permettant l'identification et l'interpellation des cambrioleurs. • Identification par empreinte digitale : juillet 2013, un cambriolage est perpétré dans un appartement du 13e arrondissement de Paris dans lequel le voleur a pu pénétrer grâce à une clef des lieux laissée dans la boîte à lettres de l’occupant. L’auteur présumé des faits a été identifié à partir d’une empreinte prélevée par l’antenne locale de police technique (ALPT) laissée sur place. Au total, après de minutieuses investigations menées par les enquêteurs de la ST 75, 27 vols avec usage de clefs faussement obtenues lui étaient imputés. • Identification par ADN : avril 2013, deux ADN sont retrouvés sur une chaussette utilisée comme gant lors d’un vol par escalade, l’un correspond à une jeune femme connue pour des faits similaires, le second n’est pas identifié mais il apparaît sur 3 cambriolages distincts non élucidés. Les investigations menées par le service d’investigation transversale (SIT) permettent d’établir l’existence d’une équipe « à tiroirs » qui se voyait imputer 55 cambriolages commis entre décembre 2012 et novembre 2013 à Paris et dans les Hauts-de-Seine. Plusieurs receleurs sont également identifiés, officiant depuis un bar installé au cœur de la ZSP du 18e arrondissement. En novembre dernier, 7 personnes ont pu être interpellées, 400 scellés ont été constitués – bijoux, pièces de collection, lots de vêtements encore étiquetés, PC portables, smartphones, montres, outillages, etc –. Une première évaluation du préjudice dépassait 150 000 €.

PREVENTION • Quelques réflexes à adopter pour ne pas être cambriolé :

- quelque soit la durée de votre absence : • que vous descendiez vos poubelles ou que vous partiez en vacances, pensez à verrouiller votre porte, la claquer ne suffit pas !

• ne laissez aucune clef à proximité de votre domicile (boîte à lettres, sous un paillasson ou un pot de fleurs, audessus de la porte…);

- en cas d’absence durable : • avisez votre gardien ;

• Interpellation suite à appel 17 : novembre 2013, le gérant d’un bar du 11e arrondissement est alerté par un système de vidéo surveillance relié à son téléphone d’une intrusion dans son établissement. Rapidement sur place, il met en fuite un cambrioleur immédiatement interpellé par la police requise par appel au 17 police-secours. L’homme, multirécidiviste, avait déjà cambriolé les lieux à trois reprises.

DÉCRYPTAGE

Le cambrioleur est un délinquant ingénieux, aux multiples ressources, outillé...

polymorphe, parfaitement

• « Typologie » des cambrioleurs :

le cambrioleur est par nature multiréitérant ; il vit essentiellement de ses vols. Il en existe quatre grands types :

• l’opportuniste : SDF, toxicomane, ou individus en situation irrégulière venu en France suite aux révolutions du « Printemps arabe ». Les deux premiers agissent seuls, les troisièmes en groupe. Leur mode opératoire est peu élaboré (coups dans la

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• faites suivre votre courrier ou faites vider régulièrement votre boîte à lettres ; • fermez vos volets mais si possible, faites les ouvrir régulièrement ; • faites surveiller votre domicile par la police, pensez OTV !

Zoom sur l’Opération Tranquillité Vacances

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porte, outils classiques, pas de repérage ni de guetteurs…). Ils sévissent plutôt dans les quartiers populaires du nord-est de Paris et s’emparent de tout ce qui peut se vendre facilement; • les jeunes issus de bandes de quartier : ils sont mineurs ou jeunes majeurs, vivent dans des quartiers populaires et se connaissent. Ils agissent en groupes ou duos interchangeables, souvent dans leur quartier ou à proximité. Ils sont très actifs et n’hésitent pas à dégrader fortement les lieux cambriolés. Ils sont animés d’un fort sentiment d’impunité et sont dénués d’empathie. Ils volent le numéraire, le matériel high-tech et les bijoux ; • le professionnel : souvent de bonne présentation. Il dispose d’outils particuliers (« parapluie », fausses clefs, pass facteur…), il a des connaissances en serrurerie et sait notamment crocheter les serrures. Son mode opératoire est spécifique et il n’en change pas (escalade, vols de clefs dans les boîtes à lettres…). Il cible ses victimes : prédilections pour les beaux quartiers, repère les marques de serrures, visent les immeubles avec corniche, les sociétés, les commerces… Il agit le plus souvent seul ou en duo, l’un jouant le rôle de guetteur. Il jette son dévolu sur le matériel high-tech, les bijoux, les œuvres d’art… ;

Ce dispositif offre la possibilité à tous (locataire, propriétaire, commerçant, et même habitant de péniche) de profiter de la surveillance accrue de son domicile ou commerce en son absence.

A votre demande, la police assure, dans le cadre de ses missions habituelles et patrouilles, des passages fréquents sur votre lieu de vie lorsque vous êtes en congés. dès maintenant Inscrivez-vous pour les prochaines vacances !  • Plus d’informations sur les modalités d’OTV • Voir la vidéo OTV   • Conseils pour limiter votre préjudice en cas de cambriolage : • faites assurer vos objets de valeur;

• les équipes originaires des pays de l’Est : là encore, cette catégorie regroupe des réalités très différentes ; les auteurs peuvent être issus d'un clan familial très organisé qui utilise prioritairement des mineurs pour cambrioler. Afin de brouiller les pistes, lorsqu'ils sont interpellés, ces derniers refusent systématiquement les signalisations. D'autres équipes, encore plus structurées, sont issues du crime organisé, les chefs de réseau ayant compris qu'ils tenaient là un créneau porteur avec des sanctions pénales relativement faibles au regard des profits réalisés. Tous ces réseaux ont en revanche des points communs: leur extrême mobilité, ils sévissent à Paris, en banlieue, en province et en Europe, et leur stakhanovisme puisqu'ils n'hésitent pas à commettre plusieurs cambriolages par jour.

• L’équipement :

il varie en fonction du professionnalisme des auteurs et de leur mode opératoire. Mais l’outil le plus fréquemment utilisé est incontestablement le tournevis qui permet de forcer les portes ou fenêtres.

les basiques

tournevis et pied de biche pour une effraction classique

carte plastifiée souple, radio : permettent d’ouvrir une porte claquée en étant glissée entre le chambranle et la porte au niveau de la serrure

tiges en fer afin d’ouvrir des serrures

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• photographiez les ; • notez les numéros de série et conservez toutes les factures et expertises en lieu sûr ; • ne conservez pas à votre domicile d’importantes sommes d’argent ; • mettez vos chéquiers et cartes bancaires en lieu sûr (coffre-fort, banque, etc). Cambriolages : comment protéger vos biens ? • Que faire si vous avez été cambriolé ?

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1. Ne touchez à rien ! Préservez les lieux en l'état.

manuellement en faisant jouer le mécanisme

2. Appelez votre commissariat local et suivez les instructions.

les professionnels

3. Une fois les relevés de traces et indices effectués par les policiers, faites l'inventaire des biens volés ou détruits pour évaluer votre préjudice.

le parapluie composé de 10 lamelles indépendantes et biseautées. En coulissant, les lamelles prennent la forme exacte des clefs. Une fois bloquées dans la bonne position, elles permettent une ouverture sans

dégradation.

4. Déposez plainte auprès de votre commissariat ; votre compagnie d’assurances vous demandera une attestation de dépôt de plainte.

Photo 1 : parapluie monté Photo 2 : parapluie démonté

5. Faites opposition auprès de votre banque pour les chèques et cartes de crédit dérobés.

entraineur de serrure (à gauche sur la photographie) pour forcer les canons de serrure (à droite sur la photographie)

6. Des dispositifs existent au sein des commissariats pour vous apporter une aide juridique ou psychologique, parlez-en au policier chargé de prendre votre plainte.

clef creuse à trois points pour ouvrir les fenêtres

Tous les commissariats

Vous êtes victime ou témoin d’un cambriolage en train de se commettre, composez le 17 ou le 112

lampe ORL ou otoscope – outillage très rare qui permet de mieux regarder à l’intérieur du canon de la serrure avant d’introduire le

parapluie pour déterminer le nombre de lamelles en fonction du nombre de gorges repérées

PUBLICATION

MÉDIATHEQUE Retrouvez le cambriolages

plan

d’action

national

de

lutte

contre

les

Conférence de presse conjointe du préfet de police et du procureur de la République de Paris le 3 février sur le bilan 2013 et les perspectives de la sécurité pour 2014.

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Écoutez l'intervention du préfet

L'infolettre PPrama est réalisée et diffusée par le service communication de la préfecture de police.

Directeur de la publication : Xavier Castaing, Chef du service de la communication, Cabinet du préfet de police.

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Rédacteur en chef : Didier Carié. Rédacteur en chef technique : Denis Cottin.

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