PPrama : le panorama hebdomadaire de la préfecture de police

27 août 2014 - Suite au décès de deux collègues de la BAC 75N sur le périphérique le 21 .... relative à l'informatique et aux libertés, vous bénéficiez d'un droit ...
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PPrama N°329 - 27 août 2014 Si vous ne visualisez pas correctement ce message, cliquez ici PPrama a décidé cet été de porter un autre regard sur quelques services de la préfecture de police, d’aller au-delà de l’image que l’on peut avoir d’eux habituellement, et de laisser ceux qui en sont le cœur en parler. Voici un "10 points" pour tout savoir sur…

LA COMPAGNIE DE SECURISATION ET D’INTERVENTION 75 La compagnie de sécurisation et d’intervention de Paris (CSI 75) est rattachée à la sous-direction des services spécialisés (SDSS) de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP). Créée le 8 décembre 2003, implantée au 46 boulevard Bessières (17e), elle est forte de près de 230 effectifs. Avec les trois autres CSI de la petite couronne, elle constitue une réserve permanente de forces polyvalentes à disposition de la DSPAP et au service des directions territoriales, rompue aux techniques de lutte contre les violences urbaines et de lutte contre la délinquance de voie publique. Sa compétence territoriale a été étendue aux 3 départements de la petite couronne depuis le 14 septembre 2009, date de la mise en place de la police d’agglomération. Ses missions sont multiples et s’inscrivent toujours dans un dispositif global de la DSPAP auquel différents services participent. Quelques exemples : engagement dans des débordements spontanés de voie publique tout comme à l’occasion des grands événements parisiens ou nationaux (coupe du monde, fête de la musique, manifestations...), lutte contre les ventes à la sauvette, le trafic de cigarettes de contrebande, les cambriolages... La CSI est impliquée dans la plupart des ZSP de l’agglomération parisienne et dans de nombreux plans d'action dont le plan de protection des touristes. La CSI 75 se compose de 3 compagnies en « tenue » et d’une compagnie en civil, d’une compagnie motocycliste et d’un groupe de soutien opérationnel (GSO) destiné à aider les services d’investigation de la DSPAP pour pénétrer rapidement dans les domiciles des suspects afin de procéder à des interpellations délicates et sécuriser les lieux de perquisition ainsi que leurs abords. En 2013, la CSI 75 ce sont près de 200 arrestations pour violences volontaires, plus de 65 pour vols à l’arraché ou vols à la portière, plus de 200 pour vols commis avec violence, près de 70 pour vols avec effraction, près de 500 flagrants délits de stupéfiants constatés dont plus d’un tiers de revente.

01. UN LIEU D’INTERVENTION QUI VOUS A MARQUÉ Choix impossible, florilège. Gare du Nord (10e), en mars 2007, une interpellation se transforme en émeute. Nous passerons huit heures « sous terre » et coupés des ondes car la radio ne passait pas.

Villiers-le-Bel (95), novembre 2007, plusieurs jours d’émeute font suite au décès de deux jeunes, au cours desquels les forces de l’ordre seront très violemment prises à partie. La CSI 75 est envoyée sur place pendant une semaine. Vingt de ses effectifs seront blessés. Cet épisode marquera durablement la compagnie. La police déplorera près d’une centaine de blessés tous services confondus. Les Invalides (7e), 26 mai 2013, lors d’une manifestation, notre chef de service est blessé sérieusement à la main par un tir tendu de mortier (ndlr : artifice). Il restera malgré tout à son poste, jusqu’à la fin des opérations, avant de recevoir des soins. Son gant en kevlar lui aura évité le pire. Suite au décès de deux collègues de la BAC 75N sur le périphérique le 21 février 2013, la CSI 75 remplacera la brigade dans ses missions durant quelques nuits. Le regard porté sur Paris sera bien différent. Nous avons été d’autant plus touchés que BAC 75N et CSI 75 appartiennent toutes deux à la sous-direction des services spécialisés (SDSS) et que nous sommes basés sur le même site. 02. UNE DATE À NE PAS OUBLIER Le 13 mai 2010, date du décès du major Carlos BADRUNA, suite à une tumeur au cerveau. Celui-ci faisait partie des effectifs de la première heure de la CSI 75 ; il a largement contribué à sa construction, lui restant fidèle et à son poste aussi longtemps que sa maladie le lui a permis. Bien que notre collègue ne soit pas mort en service, une cérémonie en sa mémoire a été organisée en présence de notre directeur à la caserne Bessières. Une salle de formation commune à la BAC 75N et à la CSI 75 inaugurée le 13 mai 2014 porte désormais son nom. 03. UNE QUALITÉ INDISPENSABLE Pour travailler à la CSI 75, il faut bien plus d’une qualité : la disponibilité (ne pas compter ses heures et ne pas trop planifier son temps libre…), l’adaptabilité (travailler tôt le matin ou la nuit plusieurs jours d’affilée, quitter la « tenue » afin de passer inaperçu pour les besoins d’une enquête…) la réactivité (répondre immédiatement à tout événement non prévu) et la mobilité (déploiement sur différents sites de l’agglomération et regroupement rapide). 04. ON A BIEN RI CE JOUR LÀ Animaux et CSI 75 sont très liés… 16 mai 2014, des paons s’échappent du bois de Vincennes (12e), nous sommes appelés à la rescousse et parvenons à les mettre en boîte. Février 2009, une cavalière est désarçonnée à proximité du Palais de l’Elysée (8e) ; d’instinct, sa monture prend le chemin de son écurie près de la place de la Bastille (4e) et remonte les quais de Seine, emprunte la rue de Rivoli, à contre sens ; nous interceptons finalement le cheval dans le Marais et sans lasso ! Lors d’un service d’ordre, un de nos motards roule la visière de son casque ouverte. Un pigeon le percute en plein visage, malgré le choc, notre collègue poursuit sa route. Une fois à l’arrêt, nous le découvrons encore sonné et des plumes coincées dans son casque.

05. UN MAUVAIS SOUVENIR Ils sont essentiellement liés aux interventions à l’origine de décès ou de blessés dans nos rangs ou dans ceux de nos collègues et malheureusement, de ce fait, il n’y en a pas qu’un. Les émeutes de Villiers-le-Bel (95) ont profondément marqué la CSI 75, tant psychologiquement que physiquement. Certains d’entre nous victimes de tirs à l’arme de chasse ont encore des plombs dans le corps. Nous avons également été très éprouvés par les décès de Reynald CARON, lors d’une intervention à la foire du Trône le 9 avril 2007, qui travaillait au sein de la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC) et ceux de Cyril GENEST et Boris VOELCKEL de la BAC 75N le 21 février 2013, services avec lesquels nous partageons le site de Bessières.

06. UNE MÉTHODE BIEN À VOUS Le travail en synergie entre les différentes composantes de notre service c’est-à-dire que sur un même objectif, tenue-civils-motos-GSO sont utilisés à raison de leur compétence particulière pour optimiser nos résultats. A titre d’exemple, dans les années 90, alors que Paris était frappé par une vague de vols à l’arraché en deux-roues - une trentaine par jour -, notre stratégie a été la suivante, les « civils » montaient des dispositifs de surveillance, détectaient les individus susceptibles de commettre ce type de faits et les prenaient en filature. Lorsque les suspects passaient à l’action, la « tenue » maillait le nord-ouest parisien – secteur de fuite – et « tenait » toutes les portes de Paris ; bien que les malfaiteurs aient été équipés de scooters de grosses cylindrées et très habiles à leur conduite, l’expérience de nos motards a permis de les intercepter. 07. C’ÉTAIT MIEUX AVANT Il ne faut jamais dire « c’était mieux avant » car cela veut dire que maintenait c’est pire… mais il est vrai que les conditions de travail dans la rue se dégradent. Auparavant, nous pouvions contrôler à deux un groupe d’une bonne demi-douzaine de personnes, aujourd’hui le moindre contrôle peut être contesté et, dans un quartier sensible, peut très vite dégénérer. 08. C’EST MIEUX MAINTENANT

Après un temps d’adaptation, nous avons le sentiment d’être plus clairement identifiés et d’avoir nos compétences reconnues au sein de notre direction et à l’égard de ses diverses entités.

09. UNE DEVISE POUR VOTRE SERVICE

Officiellement, nous n’avons pas de devise mais nous pourrions faire nôtre celle de la 9e brigade d’infanterie de marine « Semper et ubique » (servir toujours et partout), les notions de soutien et de solidarité nous sont chères et la raison d’être de la CSI est en effet d’assister les autres services, à tous moments et en tous endroits.

10. UN PERSONNAGE DE FICTION QUI INCARNERAIT VOTRE SERVICE

Jean Passepartout, le fidèle serviteur de Phileas Fogg, héros du Tour du monde en 80 jours de Jules Verne. Ancien acrobate, astucieux, toujours là où il faut et lorsqu’il faut, diligent, débordant de ressources, il a toujours une solution…

L'infolettre PPrama est réalisée et diffusée par le service communication de la préfecture de police. Directeur de la publication : Xavier Castaing, Chef du service de la communication, Cabinet du préfet de police. Vous recevez cette lettre parce qu'un lecteur a souhaité vous la faire parvenir, ou que vous vous êtes abonné. Conformément à la loi n° 78- 17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique et aux libertés, vous bénéficiez d'un droit d'accès, de rectification et de suppression des informations à caractère personnel qui vous concernent. Ce droit s'exerce auprès du contact suivant : Nous contacter. Rédacteur en chef : Didier Carié. Rédacteur en chef technique : Denis Cottin. 9 boulevard du Palais, 75004 Paris | Crédits photos : préfecture de police / fotolia / AFP / DR Se désabonner | Nous contacter | Consulter les numéros précédents | Préfecture de police