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La 4G encourage aussi l'innovation : à. Bahreïn, Batelco a lancé en novembre. 2013 un service de vidéosurveillance via LTE. Même les gouvernements fa- vorisent son développement, en propo- sant des services d'e-learning, d'e-santé et d'e-city… gourmands en données. De plus en plus de services exclusifs à la 4G.
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INTERVIEW

Télécoms 2014 : Poser la bonne équation pour renouer avec la croissance

Sofrecom, The Know-How Network

Abdelkader Dali Directeur Sofrecom Middle East

« Les services 4G se dessinent déjà comme des leviers de fidélisation et de qualité de service puissants, sous réserve d’en maîtriser les coûts à court et moyen termes. »

Quelle est la situation de la 4G dans les pays du Golfe ? Le Moyen-Orient, et plus particulièrement les pays du Golfe offrent une situation inédite en matière de déploiement des réseaux 4G. Ce sont des marchés très riches, matures, où les taux de pénétration 3G approchent souvent les 60 %1 et le trafic mobile y poursuit une croissance exponentielle.

TAUX DE PÉNÉTRATION 3G ET 4G, FIN SEPTEMBRE 2013 (EN % DU PARC MOBILE, INFORMA WCIS)

Pays

3G

4G

Koweït

52 %

8,2 %

Arabie Saoudite

61 %

1,7 %

E.A.U.

53 %

1,6 %

Bahreïn

55 %

0,9 %

Qatar

60 %

0,4 %

Oman

59 %

0,4 %

Le déploiement du très haut débit, mobile notamment, est une évolution quasi « naturelle ». La majorité des opérateurs de la zone ont ainsi lancé des réseaux 4G dès 2010, pour afficher localement leur rôle de précurseur, ce qui a eu un effet d’entraînement sur l’ensemble du marché. Le cas du Koweït est d’ailleurs remarquable : la pénétration LTE est déjà proche de 10 % du parc après seulement deux ans d’activité1, ce qui le place au 6ème rang mondial. Le Koweït et Bahrein sont même déjà en train de déployer nationalement le LTE-A, moins de deux ans après le lancement de la 4G. Des cas riches d’enseignements !

La 4G et ses perspectives de débits de plus en plus élevés sont devenus un avantage concurrentiel pour fidéliser des clients qui ont majoritairement des forfaits prépayés et qui peuvent changer très facilement d’opérateur.

via LTE. Même les gouvernements favorisent son développement, en proposant des services d’e-learning, d’e-santé et d’e-city… gourmands en données. De plus en plus de services exclusifs à la 4G qui vont donc accélérer le mouvement.

Les usages y drainent-il le développement des réseaux 4G ? La 4G a d’abord été déployée techniquement pour se différencier. Toutefois, compte tenu de la maturité des marchés, son usage y est « immédiat ». Les populations sont jeunes, éduquées, plutôt aisées2, friandes de nouvelles technologies et fortes consommatrices de contenus média. Elles utilisent au quotidien les réseaux sociaux, le téléchargement de musique et la vidéo, les jeux vidéo, les programmes TV. Les réseaux 4G permettent d’absorber davantage ces besoins : le téléchargement d’un film de 750 Mo prend 2,5 minutes en 4G LTE, contre 20 minutes en 3G ! Les clients sont prêts à adopter la 4G, et certainement à payer plus, s’ils sont assurés d’un service « premium » qui garantit des débits plus élevés, la qualité de la data Internet et des contenus exclusifs. Les opérateurs l’ont bien compris. Dans l’ensemble de la région, tous les opérateurs musclent leurs offres de contenus (blockbusters, séries TV, championnats de football étrangers…) et jouent la carte de la complémentarité avec une diffusion « sans couture » sur l’ensemble des supports (IPTV à la maison, mobile et tablette en mobilité). La 4G encourage aussi l’innovation : à Bahreïn, Batelco a lancé en novembre 2013 un service de vidéosurveillance

Comment sont monétisés les services 4G dans la zone ? Les opérateurs en sont encore aux prémices de la monétisation et c’est sans doute leur plus gros challenge après le déploiement et l’exploitation des réseaux LTE. On distingue trois types de stratégies tarifaires, inspirées des expériences européennes et nord-américaines : des offres 4G plus chères que les offres 3G (premium), la 4G sans surcoût par rapport à la 3G et même des offres 4G moins chères. Chaque stratégie est intéressante et s’apprécie au regard des habitudes de consommation dans les pays concernés. L’enjeu pour les opérateurs est d’asseoir leur stratégie de développement 4G sur un modèle économique clairement défini. Pour assurer la rentabilité de leurs investissements et défendre leurs parts de marché, ils doivent démontrer à leurs clients les bénéfices immédiats d’une montée en gamme 4G, en proposant des terminaux compatibles, dans des offres packagées et sans surprise de coût. J’observe d’ailleurs que dans les zones de couverture 4G, les clients passent souvent automatiquement sur les réseaux LTE sans facturation supplémentaire.

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