Regard santé TELUS

10 avr. 2015 - Regard santé TELUS. Dr. Elaine Chin chef du service du mieux-être,. TELUS Santé. Trois questions à poser sur le mieux-être en milieu de ...
1MB taille 4 téléchargements 208 vues
Regard santé TELUS Avril 2015

Trois questions à poser sur le mieux-être en milieu de travail La valeur du mieux-être, soit l’adoption d’un mode de vie qui favorise l’exercice régulier et une saine alimentation en tenant à l’écart les habitudes malsaines telles que le tabagisme, est Dr. Elaine Chin chef du service du mieux-être, TELUS Santé

généralement reconnue. Personne ne remet en doute l’utilité des programmes de mieux-être en milieu de travail ni l’idée que la mise en place d’une culture du mieux-être en entreprise est salutaire pour les employés et, par extension, pour le système de soins de santé canadien. Après tout, chaque heure au Canada, il y a vingt nouveaux patients diabétiques et trois personnes qui meurent d’une crise cardiaque ou d’un accident vasculaire cérébral. Sans compter la prévalence du cancer, qui ne cesse de croîtrei.

Martha Switzer cofondatrice et vice-présidente du marketing, SPROUT

À la lumière de ce qui vient d’être avancé, nous avons le devoir de nous demander si les programmes de mieux-être au travail se développent selon leur plein potentiel. Le présent article étudie trois questions auxquelles les employeurs canadiens devraient répondre au moment d’augmenter leurs investissements dans le mieux-être. Selon le rapport sur le sondage Staying@Work 2014 de Towers Watson, plus de 30 % des entreprises multinationales canadiennes comptent actuellement une stratégie de mieux-être en milieu de travail, alors que 40 % prévoient en adopter une au cours des deux prochaines années. De tels programmes suscitent un intérêt croissant, mais force est de constater que près de 30 % des entreprises à l’étude n’ont aucune stratégie en la matière ni aucune intention d’en adopter une. Une question demeure : pourquoi autant d’employeurs sont-ils à la traîne ?  

Stratégie globale de soins de santé des entreprises multinationales 0%

20 %

40 %

60 %

80 %

100 %

É.-U.

7

23

42

28

40

28

Canada

17

15

Mexique

32

23

23

23

Brésil

23

15

38

23

Europe

13

40

31

17

Asie-Pacifique

15

20

35

30

Une stratégie globale est en place depuis au moins cinq ans Une stratégie globale est en place depuis moins de cinq ans Aucune stratégie globale, mais un plan d’adoption d’ici deux ans Aucune stratégie globale ni aucun plan pour en adopter une

Sondage auprès d’entreprises multinationales. Source : 2014 Towers Watson Staying@Work survey report

1. Pourquoi autant d’employeurs sont-ils à la traîne ? Les plus importants employeurs canadiens comprennent la valeur des programmes de mieux-être, même dans une perspective purement financière. Pourtant, il est déroutant de constater les retards du mieux-être en milieu de travail. Une étude démontre que les entreprises dotées des programmes de santé et de productivité les plus efficaces comptent sur de meilleurs résultats sur le plan du capital humain et sur le plan financier : revenus par employé plus élevés de 11 % ; 1,8 jours d’absence en moins par employé et par année; gains réalisés par les actionnaires plus élevés de 28 %ii. Par ailleurs, une étude américaine réalisée par l’université Harvard a démontré que les programmes de mieux-être en milieu de travail permettent également aux employeurs de réaliser des économies substantielles. Pour chaque dollar dépensé dans des programmes de mieux-être, les coûts médicaux diminuent d’environ 3,27 $ et les coûts liés à l’absentéisme diminuent d’environ 2,73 $iii.

Ce que les 100 principaux employeurs au Canada savent à propos des programmes de mieux-être : Augmentation de l’engagement des employés de 96 % Amélioration de la productivité de 76 % Diminution des prestations pharmaceutiques et des coûts liés à l’invalidité de 54 % Source : Medisys, résultats sur les soins de santé, 2013

telussante.com

2

Ainsi, les avantages financiers sont importants, mais les

Les programmes de mieux-être en milieu de travail ont un potentiel de plus grande valeur encore : celui de prévenir des maladies. 

programmes de mieux-être en milieu de travail ont un potentiel de plus grande valeur encore : celui de prévenir des maladies. Les résultats du sondage Staying@Work 2013 de Towers Watson ont démontré que les employeurs aux États-Unis prêtent une grande attention au principe suivant : « un grand nombre » de programmes de santé sans stratégie globale ne représente pas une approche efficace pour inculquer des changements

Détecter des modes de vie sous-optimaux grâce à des biomarqueurs

de comportements. À l’inverse, des programmes bien conçus favorisent la prévention de problèmes de santé évitables qui touchent les Canadiens et qui mettent à rude épreuve un

Nous vivons à une époque où les dispositifs et les applications

système de soins de santé déjà surchargé.

liés au mode de vie sont abondants et continuent d’affluer de



manière exponentielle sur le marché de la consommation. Ces applications fournissent des renseignements importants, notamment sur le degré des activités, les habitudes alimentaires,

2. Les programmes de mieux-être inculquent-ils des changements de comportement réellement bénéfiques ?

la quantité de sommeil et sa qualité. Les comportements d’une personne ont des répercussions sur son métabolisme, et ces répercussions sont mesurées par des biomarqueurs. Afin de bien comprendre comment parfaire les programmes de mieux-être, prenons en considération le dépistage des maladies cardiovasculaires et du diabète. La plupart des programmes de mieux-être reposant sur des examens et des biomarqueurs

Une épidémie d’obésité fait rage au Canada et dans le monde.

tiennent compte de la glycémie à jeun et du cholestérol. Il s’agit

Si la prévalence de l’obésité suit son cours actuel, près de la

de marqueurs importants, mais lorsqu’ils sont élevés, il est déjà

moitié de la population adulte sera en surpoids ou obèse d’ici

trop tard dans la progression de la maladie pour considérer

2030. Les enfants d’aujourd’hui pourraient fort bien être la

d’éventuels effets préventifs. Il est possible de repérer des

première génération à mourir avant leurs parents, non pas à cause

précurseurs plus prévisibles des problèmes cardiométaboliques

de la guerre ni de la famine, mais à cause des complications

avec l’hémoglobine glyquée (globules rouges recouverts de

découlant de l’obésité. L’obésité est un précurseur du diabète,

glucose, afin d’établir un contrôle glycémique à long terme) et

des maladies cardiovasculaires et du cancer et est responsable

des marqueurs de l’insuline. Le système traditionnel recourt

d’environ 5 % de la mortalité dans le mondeiv.

à l’hémoglobine glyquée seulement lorsqu’une personne est déjà diabétique, afin de faire le suivi de l’efficacité du traitement

Le bon côté de la médaille, c’est que les taux à la hausse pour

pharmacologique. Là encore, il est tard dans la progression de

les maladies chroniques peuvent être améliorés. La clé est dans

la maladie.

la prévention, rendue possible par l’adoption de comportements axés sur le mieux-être. Certes, la prise en charge individuelle

L’association américaine du diabète, l’American Diabetes

est une composante essentielle. Parallèlement, les programmes

Association, considère maintenant que l’hémoglobine glyquée

de mieux-être en milieu de travail se retrouvent devant une

est un meilleur élément de dépistage que la glycémie à jeunv.

occasion unique d’inculquer des changements de

Le dépistage à l’insuline, qui n’est pas utilisé de manière

comportements réellement bénéfiques. Pour ce faire, ces

générale, est un autre biomarqueur prévisible qui peut être

programmes doivent s’élever au-dessus des considérations

employé. Il peut indiquer à une personne qu’elle est à risque

tactiques et trouver des façons de découvrir les signes

de devenir diabétique (résistance à l’insulinevi), et servir de

avant-coureurs des trois grandes faucheuses et de s’y attaquer :

déclencheur pour prendre des mesures préventives susceptibles

la crise cardiaque, l’accident vasculaire cérébral et le cancer.

d’éviter les dommages.

telussante.com

3

En donnant accès à davantage de renseignements sur le mode



de vie et les biomarqueurs proactifs d’une personne dans le

Particularités des programmes de mieux-être fructueux :

cadre de programmes de mieux-être, il est possible d’entrevoir que cette personne pourra intégrer des changements profitables à son mode de vie : meilleure alimentation, diminution du sucre,

Promotion du mieux-être à partir du sommet Tous les paliers de direction soutiennent activement le mieux-être et l’engagement envers la santé. Ces éléments s’inscrivent dans les priorités de l’entreprise et sont liés à ses valeurs globales.

du sel et du gras, augmentation de l’activité et amélioration du sommeil. Autant d’éléments susceptibles de renverser les facteurs de risques liés aux maladies.  

3. Rendons-nous facile et amusante à nos employés la tâche de prendre en main leur mieux-être ?

Mise en place d’un réseau d’adeptes Des plateformes sociales ou des outils particuliers permettent aux gens de se connecter entre eux, ce qui favorise la motivation, l’engagement et le plaisir entre pairs. Compréhension des besoins des employés La santé et la productivité sont considérées dans un sens large, en englobant les aspects physiques, psychologiques et émotionnels.

Adopter de nouveaux comportements est difficile. La recherche scientifique démontre que les changements permanents au mode de vie requièrent au moins trois mois de persévérance à conserver de nouvelles habitudesvii. La prise en charge individuelle est essentielle. Le soutien d’un entraîneur et d’outils de mieux-être dans l’établissement d’objectifs et de plans est également un facteur important de réussite. Nous sommes des êtres sociaux. Mettre nos amis et notre famille au défi de changer notre mode de vie augmente les probabilités que nous adoptions de nouveaux comportements de manière durable. Les programmes de mieux-être peuvent susciter la participation et l’engagement des employés en rendant ces derniers responsables envers eux-mêmes et envers leurs collègues. La technologie et les outils peuvent faire une grande différence dans l’adoption d’un programme de mieux-être. Le fait de compter sur un moyen facile de suivre les activités quotidiennes et de recourir aux leviers du jeu et des réseaux sociaux contribue à préserver la motivation des employés, en plus de favoriser les changements de comportements et la réussite du programme. Par ailleurs, il est également tout aussi important de doter les employeurs de moyens de mesurer les répercussions des initiatives de mieux-être sur leurs activités.

telussante.com

4

Conclusion Il est grand temps de mettre fin aux appréciations réductrices de ce qu’est le mieux-être. Le seul moyen d’améliorer le mieux-être mental et physique des gens est d’adopter des modèles complets de mieux-être susceptibles de changer les comportements. M. BJ Fogg, de Persuasive Technology Lab à l’université Stanford, présente un modèle selon lequel les changements de comportements requièrent de la motivation et certaines capacitésviii. Mais plus important encore : ils doivent compter sur un élément déclencheur. Les données biométriques peuvent être cet élément déclencheur. Lorsque de telles données sont surveillées et interprétées par un conseiller en santé, elles peuvent servir de levier pour la prise en charge et l’obtention du soutien des proches, ce qui est un facteur de motivation supplémentaire. Un plus grand recours aux solutions traditionnelles en matière de mieux-être, soit les séances de dépistage de l’hypertension, les programmes de lutte contre le tabagisme ou les dîners-conférences, ne se révèle pas efficace pour enrayer les conditions qui favorisent l’apparition de maladies chroniques. Pour être efficace, un programme de mieux-être doit favoriser l’adoption de changements qualitatifs durables dans le mode de vie motivés par des données biométriques personnalisées.

Sites Web de l’Association canadienne du diabète, de la Fondation des maladies du cœur du Canada et de la Société canadienne du cancer. Towers Watson, « Staying@Work », 2009 iii Université Harvard : Health Affairs. « Workplace Wellness Programs Can Generate Savings », février 2010 iv Document de réflexion du McKinsey Global Institute : Overcoming Obesity, novembre 2014 v American Diabetes Association vi National Diabetes Information Clearing House vii Huff Post Healthy Living, 10 avril 2015 viii behaviormodel.org i

ii

telussante.com Regard santé TELUS. Des avis éclairants. Des idées audacieuses. Inscrivez-vous maintenant au telussante.com/infolettre