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En outre, il existe une forte corrélation entre le nombre de médecins qui traitent ..... (prescription, authentification, transmission, délivrance, renouvellement et ...
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Regard santé TELUS Février 2015

De rêve à réalité : promouvoir l’adoption de la prescription électronique au Canada Le consensus sur la prescription électronique Vincent Ng Gestionnaire principal, Consultation auprès des entreprises en santé, TELUS Santé

Qu’est-ce que la prescription électronique ? La prescription électronique est la création et l’autorisation de directives de délivrance pour un ou plusieurs médicaments par un prescripteur et leur transmission à une pharmacie. Pour les besoins du présent document, les prescriptions générées numériquement, puis imprimées par un médecin pour que le patient les remettent à un pharmacien, sont exclues.

Au début des années 2000, le Canada et les États-Unis se sont intéressés au financement et à la mise en service d’un système de dossier de santé électronique, et ce sont les prescriptions et leur délivrance qui furent les premières visées. À l’époque, tout comme aujourd’hui, il y avait consensus sur le fait qu’un système de prescription électronique présenterait des avantages cliniques, financiers, sécuritaires et fonctionnels pour tous les grands intervenants du système de soins de santé, dont les patients.

Une marge d’erreur réduite La réduction des chances de réactions indésirables aux médicaments est l’un des principaux attraits de la prescription électronique. La marge d’erreur inhérente au processus manuel de prescription expose les patients à des blessures graves, voire à la mort. En 2008, plus d’une visite aux urgences sur neuf était liée à une réaction qui aurait pu être évitéei. En outre, il existe une forte corrélation entre le nombre de médecins qui traitent des patients et le nombre de combinaisons de médicaments potentiellement inappropriées qui sont prescritesii.La prescription électronique peut grandement réduire ce risque d’erreurs.

De plus, en 2012, l’Association médicale canadienne et l’Association des pharmaciens du Canada ont fait une déclaration commune sur la prescription électronique dans laquelle elles citent, parmi les autres avantages de ce processus : des améliorations en matière de sécurité et de soins des patients ; un processus de prescription et de renouvellement plus sécuritaire et efficace ; une réduction des retranscriptions, ce qui réduit le risque d’erreurs et les risques liés à la responsabilité tout en simplifiant le travail des pharmaciens. Sur le plan financier, les dépenses en médicaments au Canada se chiffrent à 34 milliards de dollars annuellementiii. Et pourtant, notre système de soins de santé repose encore sur le transfert de documents papier entre médecins et pharmaciens. Inforoute Santé du Canada estime que les systèmes d’information sur les médicaments (SIM), qui contiennent les antécédents pharmaceutiques des habitants d’une province, peuvent générer des retombées globales de 436 millions de dollars pour le système de soins de santé si la prescription électronique est adoptée rapidement. Cependant, mis à part des prises de position, des déclarations sur les principes de la prescription électronique et quelques projets pilotes au Canada, comme l’initiative du Dossier Santé Québeciv, très peu a été fait pour l’adoption de la prescription électronique.

Un contraste frappant avec les États-Unis

Feu vert à la prescription électronique : la rigueur des organismes de réglementation Les organismes de réglementation provinciaux et territoriaux ont dégagé les conditions où la prescription électronique équivaut à la prescription écrite et est acceptable. La prescription électronique doit :

Le surplace du Canada offre un contraste frappant avec les États-Unis, où, en 2013, 73 % des médecins en cabinet utilisaient la prescription électroniquev (cette proportion n’était que de 4 % moins de dix ans plus tôt). Maintenant, 95 % des pharmacies des États-Unis acceptent les ordonnances électroniques, qui représentent 58 % des ordonnances admissibles du pays.

permettre aux pharmaciens de vérifier l’authenticité de l’ordonnance ; respecter la confidentialité des renseignements des patients ;

Cette popularité s’explique en partie par l’adoption massive de systèmes de dossier médical électronique (DME), un environnement propice à la prescription électronique, ainsi que par l’introduction d’incitatifs financiers encourageant une utilisation efficace des TI dans le domaine de la santé. De plus, nos voisins du sud utilisent Surescripts, le plus grand réseau de prescription électronique américain. Ce système a amassé des renseignements sur plus de 200 millions de patients depuis son lancement en 2004 et, l’année dernière, il a traité plus d’un milliard de prescriptions.vi

permettre de vérifier l’authenticité de l’ordonnance (c’est-à-dire de vérifier l’identité du professionnel qui l’a émise) ; permettre de confirmer l’exactitude de l’ordonnance et comprendre un mécanisme de détection des imitations ; empêcher le détournement pour que l’ordonnance ne puisse être transmise à plus d’une pharmacie ; respecter le choix du patient de la pharmacie où recevoir son ordonnance.

Avec des avantages aussi considérables et une utilisation si répandue aux États-Unis, on peut se demander pourquoi le Canada, avec son attachement envers l’innovation et son intégration grandissante des TI de la santé, est si loin d’adopter la prescription électronique.

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La rigueur de ces principes, qui sont extrêmement importants, influe fortement sur les exigences couramment adoptées pour les SIM, qui semblent nuire à l’adoption de la prescription électronique.

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Les essentiels de la prescription électronique

Prescription électronique et SIM : des initiatives jumelles Le lancement de la prescription électronique au Canada serait plus efficace si le SIM et la prescription électronique étaient perçus comme des initiatives complémentaires.

Qu’est-ce qui empêche le Canada d’utiliser la prescription électronique? Que faut-il faire pour l’intégrer et la faire adopter ? Tout le Canada n’a pas à adopter la prescription électronique d’un coup. Par contre, revoir notre façon d’exploiter les SIM et adopter une approche par régions sont deux changements importants et gérables qui peuvent accélérer son adoption au Canada.

La prescription électronique a le feu vert sur le plan législatif. En 2007, Santé Canada a annoncé qu’il n’y avait aucun problème législatifviii à passer à des ordonnances générées et transmises de manière électronique, tant qu’elles respectent les mêmes objectifs de réglementation que l’ordonnance écrite. Les provinces et les territoires qui veulent passer à la prescription électronique doivent s’assurer que celle-ci satisfait aux mêmes exigences réglementaires et respecte les mêmes objectifs de réglementation que la prescription écrite. Un SIM n’est pas nécessaire au respect de ces obligations.

La stratégie privilégiée au Canada est de construire un SIM complexe avant d’y intégrer la prescription électronique. De nos jours, six provinces sont dotées de SIM : l’Alberta, la Colombie-Britannique, le Manitoba, Terre-Neuve-et-Labrador, l’Île-du-Prince-Édouard et la Saskatchewan. Plus de la moitié des pharmaciens de ces provinces disent que l’accès à un SIM a amélioré leur productivité, et plus de 90 % d’entre eux constatent aussi que les soins qu’ils prodiguent sont de meilleure qualitévii. De la même façon, le Dossier Santé Québec (DSQ) reçoit des renseignements pharmaceutiques de plus de 80 % des pharmacies de la province. Bien que les avantages d’un SIM soient indéniables, il reste beaucoup de chemin à faire avant que les SIM provinciaux deviennent la norme au pays.

Profiter des actuels investissements en TI pour la santé Les systèmes de DME, grâce auxquels les prescriptions électroniques seront créées, deviennent courants dans la pratique médicale canadienne. Selon le sondage national des médecins de 2014, l’adoption des DME a triplé depuis 2007 pour arriver à 79 %. En comparaison au travail colossal que demande le passage de la pratique manuelle à la pratique électronique, l’ajout d’une fonction de prescription électronique à un système de DME demande un bien petit effort pour des avantages importants. Il sera plus simple de passer à la prescription électronique comme voulue par les médecinsix. De plus, cette fonction du DME pourrait encourager les retardataires à passer à la pratique électronique.

De plus, la mise en service d’un SIM n’entraîne pas nécessairement l’adoption de la prescription électronique. Il faudrait que les pharmacies l’intègrent harmonieusement dans leurs systèmes actuels et flux de travail de gestion de pharmacie. Enfin, comme la prochaine section l’explique, beaucoup de médecins doivent participer pour que les pharmacies puissent passer à la prescription électronique.

L’adoption de systèmes de DME par les médecins, plutôt que le déploiement de SIM, est peut-être tout ce qui manque pour que la prescription électronique s’installe enfin.

Prendre de la vitesse

Déploiements régionaux de la prescription électronique

Le paysage complexe des soins de santé canadiens est reconnu pour ses îlots d’excellence, et la prescription électronique se prête très bien aux grands projets qui commencent petits. À long terme, comme pour tous les aspects d’une transformation des soins de santé, c’est l’association des praticiens, du secteur et des législateurs qui ouvrira la voie à l’adoption de la prescription électronique à l’échelle du pays. D’ici là, il est des plus avantageux de prendre des mesures progressives visant à obtenir une impulsion efficace.

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La prescription électronique pourrait très bien révolutionner les TI pour la santé et encourager la mise en service de systèmes de DME et de SIM, mais il faudra avoir le courage de changer de façon de penser. À plus petite échelle, la prescription électronique peut être déployée en groupes régionaux ciblés pour créer un effet de réseau qui stimulera l’adoption.

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Le Canada pourra ainsi créer une masse critique locale qui grandira jusqu’à ce qu’elle connaisse un véritable essor, comme Surescripts l’a fait aux États-Unis. La solution Surescripts a connu une explosion en 2010 qui correspond à la légalisation de la prescription électronique dans les 50 États, à l’introduction des incitatifs pour l’utilisation efficace en 2008 et à l’acceptation de la prescription électronique par la majorité des pharmacies.

Progression des ordonnances électroniques aux États-Unis 2008 à 2013

% des pharmacies qui reçoivent des ordonnances électroniques

85 %

91 %

% des médecins travaillant en cabinet qui utilisent la prescription électronique

34 %

35 %

36 %

58 %

69 %

73 %

7%

18 %

25 %

36 %

44 %

58 %

2008

2009

2010

2011

2012

2013

% des ordonnances prescrites par voie électronique

95 %

Source : adapté de www.surescripts.com

Pourquoi l’approche régionale fonctionne-t-elle ?

2 La pression sur la concurrence. La pression de la concurrence poussera les pharmacies à accepter les ordonnances électroniques si un grand nombre de leurs concurrents immédiats le font. Les médecins locaux seront alors plus nombreux à participer, et un cercle vertueux d’adoption s’établira. Cet effet a été observé aux deux sites du Projet pilote d’ordonnances électroniques, c’est-à-dire Sault Ste. Marie et Collingwood, où toutes les pharmacies du secteur ont participé.

1 L’atteinte d’une masse critique. Les médecins et pharmaciens ont seulement intérêt à se lancer dans la prescription électronique s’ils peuvent l’utiliser pour une grande partie de leurs patients et ordonnances. Une masse critique de médecins et de pharmaciens aux échanges fréquents doit donc participer. Bien entendu, cette masse n’a pas à s’étendre à tous les médecins et à toutes les pharmacies d’une province. Un SIM peut permettre à un médecin de Belleville de transmettre par voie électronique une ordonnance à une pharmacie de Timmins, mais il est peu probable que ce soit assez souvent le cas pour faire une différence pour l’un ou l’autre. Ce sont les concentrations régionales d’adoption et d’utilisation fréquentes qui permettront le progrès.

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3 La connaissance du réseau. Le déploiement en groupes régionaux est plus susceptible d’établir un réseau de participants connus. Les pharmaciens pourront vérifier plus facilement l’authenticité d’une ordonnance et de son prescripteur, et les médecins pourront plus facilement indiquer les pharmacies acceptant les ordonnances électroniques.

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4 La participation des assureurs. Les payeurs tiers peuvent être invités à participer aux initiatives régionales pour limiter la responsabilité financière des pharmacies. Peu de personnes savent qu’en plus de leurs obligations professionnelles, les pharmaciens ont des raisons financières de s’assurer que les ordonnances sont authentiques : en effet, si une pharmacie délivre une ordonnance jugée frauduleuse par le payeur tiers, elle doit le rembourser. Par exemple, en 2014, une vérification en Colombie-Britannique a déterminé que 10 % des réclamations aux pharmacies par les assureurs découlaient du fait que les médecins n’avaient pas fourni de directives ou de dates de délivrance, ou encore parce qu’ils n’avaient pas signé l’ordonnance. 5 La création de groupes de prescription électronique. Les groupes régionaux de prescription électronique peuvent créer un SIM régional assez rapidement. Le Partenariat de services de santé de Sault Ste. Marie transmet les profils pharmaceutiques de son système de DME aux pharmacies locales participantes, ce qui constitue une réelle valeur pour les participants. Une fois qu’un SIM provincial sera en place, les participants pourront obtenir un aperçu provincial. 6 La mise à l’essai d’un flux de travail complet. Enfin, en intégrant le processus complet de prescription électronique (prescription, authentification, transmission, délivrance, renouvellement et suivi) en groupes régionaux, il est possible d’évaluer, de raffiner et de mettre à l’essai un flux de travail complet ainsi que les avantages cliniques et financiers qu’un processus de gestion des médicaments complètement électronique offre aux participants.

La prescription électronique offre aux professionnels de la santé de nombreux avantages relatifs à la sécurité des patients, à la qualité des soins et à la productivité. La technologie existe déjà. Les professionnels de la santé veulent la prescription électronique. Et celle-ci est conforme à la loi. Toutes les conditions sont réunies pour l’adoption de la prescription électronique, et en favorisant une approche régionale, le Canada peut vraiment ouvrir la voie au progrès.

iii iv v vi vii viii ix i

ii

Zed et al, Journal de l’Association médicale canadienne, 2008 Tamblyn et al, Journal de l’Association médicale canadienne, 1996 Pearl, Affaires de la santé, février 2014 http://www.dossierdesante.gouv.qc.ca/en/population/Qu-est-ce-que-le-DSQ/index.php?Le_DSQ_en_bref http://surescripts.com/news-center/national-progress-report-2013 http://www.forbes.com/sites/zinamoukheiber/2014/09/23/e-prescribing-giant-surescripts-emerges-as-a-player-in-push-for-interoperability/ Sondage de l’Inforoute Santé sur l’utilisation des technologies de santé numériques dans la pratique de la pharmacie, 2014 http://www.hc-sc.gc.ca/hcs-sss/ehealth-esante/index-fra.php Association médicale canadienne

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