PRATICO PRATIQUE

Charron a trouvé une technique pour utiliser le bistouri électrique dans ces cas. Il endigue le flot sanguin avec une gaze stérile. « La compresse va absorber le ...
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UN MÉDECIN DÉTECTIVE À Saint-Jérôme, le Dr Joël Girardin, omnipraticien et ostéopathe, traite beaucoup de patients souffrant de blessures musculosquelettiques et de lésions vertébrales. Pour les aider à bien guérir, il leur donne des exercices à pratiquer à la maison. Mais les font-ils ? Le Dr Girardin sait que s’il pose directement la question, les patients vont lui répondre oui, quel que soit le cas. Il ne saura ainsi pas si les exercices ont été efficaces. Pour connaître la vérité, le médecin recourt donc à une ruse digne de Columbo. Il demande au patient, d’un ton un peu naïf : « Je ne me souviens plus des exercices que je vous ai recommandés à la dernière visite. Pouvez-vous me les rappeler s’il vous plaît ? »

V I E

P R O F E S S I O N N E L L E

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CAUTÉRISER UNE PETITE PLAIE SAIGNANTE Vous avez enlevé une lésion par grattage, émondage ou rasage. Vous avez fait un beau travail, mais la plaie saigne. Il faut la cautériser. Le problème, c’est qu’avec tout ce sang qui jaillit on peut difficilement recourir à un bistouri électrique (electro-cutter). Que faire ? Vous commencez à vous demander s’il faudrait mettre un point ou appliquer un pansement compressif. À l’unité de médecine familiale d’Alma, le Dr Robert Charron a trouvé une technique pour utiliser le bistouri électrique dans ces cas. Il endigue le flot sanguin avec une gaze stérile. « La compresse va absorber le sang pendant qu’on électrocautérise avec le bistouri électrique. En avançant l’instrument, on recule la gaze. À un moment donné, on réussit à se rendre jusqu’à la base du petit vaisseau qui saigne et on peut alors arrêter l’écoulement sanguin. » Cette méthode toute simple permet ainsi de travailler sur un tissu qui n’est pas inondé de sang. « C’est vraiment efficace », assure le médecin. EG

Le Dr Girardin a rapidement sa réponse. « Si le patient ne s’en souvient plus, c’est qu’il ne les a pas faits », affirme le médecin. Avec une pointe d’humour, il lui fait alors remarquer que les exercices n’ont pas dû être exécutés dans les règles de l’art, puisque ce dernier ne s’en souvient plus très bien. Et il les lui remontre. À la consultation suivante, généralement, les patients ont scrupuleusement fait leurs devoirs. EG

DES ÉTOILES DANS LES OREILLES La Dre Marie Gervais, médecin de famille à la Clinique médicale Saint-Louis, à Québec, a plus d’un tour dans son sac pour séduire les jeunes enfants. Elle transforme, pour commencer, l’examen ORL en un jeu. Elle montre à l’enfant, intrigué, la lumière de son otoscope. Puis elle lui met l’instrument sur le bout du doigt qui devient alors tout rouge et illuminé. « Ils sont attirés par cela », mentionne l’omnipraticienne. « Après, je dis à l’enfant qu’on va aller voir dans ses oreilles si cela brille de la même façon. » Pour que le petit s’immobilise, la Dre Gervais fait des bruits de galop. « On dirait que ça les hypnotise. » Un de ses collègues, lui, chuchote des mots dans une langue inventée. Étrangement, la majorité des enfants se calment pour écouter. En examinant ensuite les tympans, la Dre Gervais annonce à l’enfant : « Hé ! Il y a des étoiles dans tes oreilles ! » Pour l’auscultation, la clinicienne sort son beau stéthoscope doté sur le dessus d’un genre de goutte d’huile qui brille de mille couleurs. Elle propose à l’enfant de le réchauffer avec ses petites mains. Ensuite, au moment d’examiner le ventre, elle lui demande : « As-tu encore un nombril ? » Elle vérifie. Ouf ! Heureusement, il est là ! La Dre Gervais doit très rarement demander aux parents de tenir de force le petit patient. « Pour moi, tous ces jeux constituent un investissement. » EG

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