PRATICO PRATIQUE

Certains patients sont réticents à passer une coloscopie. ... La Dre Stéphanie Lavoie-Lennon, résidente à l'unité ... Tout à coup, il voit une petite goutte de.
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NON ! PAS DE COLOSCOPIE ! Certains patients sont réticents à passer une coloscopie. Ils peuvent même carrément refuser l’examen. La Dre Natasha Bird, médecin de famille à Coaticook, se doute des motifs de plusieurs d’entre eux. « Il faut chercher une histoire d’agression sexuelle », explique-t-elle. La clinicienne a découvert le lien grâce à une patiente de 50 ans qu’elle avait envoyée passer l’examen. À son retour, la femme était en colère. Elle s’était sentie insultée et humiliée pendant la coloscopie. Elle avait dit à la gastro-entérologue qu’elle lui faisait mal, mais la spécialiste avait continué quand même. Pendant plusieurs jours, la patiente n’en avait pas dormi. Devant la réaction de la femme, la Dre Bird lui a demandé si elle avait été agressée quand elle était jeune. C’était le cas. « L’examen est une pénétration, et la patiente s’était sentie impuissante. On a appris, au cours des années, qu’il y avait beaucoup plus d’enfants victimes d’agressions sexuelles qu’on ne le pensait. » Il serait donc souhaitable, selon la Dre Bird, que le médecin qui passe l’examen ait conscience de cette possibilité et sache se montrer empathique. EG

V I E

P R O F E S S I O N N E L L E

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TOUCHER LA CORDE SENSIBLE Pour bien prendre en charge certains patients diabétiques, il ne suffit pas d’être un bon clinicien, il faut aussi être un bon vendeur. On doit les convaincre de suivre fidèlement leur traitement. Il faut donc savoir trouver leur corde sensible. Découvrir l’argument qui va balayer leurs résistances. La Dre Stéphanie Lavoie-Lennon, résidente à l’unité de médecine familiale de Shawinigan, s’est aperçue que chez les hommes le spectre du dysfonctionnement érectile était un argument très puissant. « On peut leur dire que ce trouble risque d’arriver s’ils n’en sont pas atteints ou de devenir irréversible s’ils le sont. » Échapper à cette éventualité motive les hommes plus que les risques d’infarctus du myocarde, de rétinopathie, d’insuffisance rénale, de neuropathie périphérique et autres. « Depuis que j’utilise cette technique, j’ai convaincu davantage de patients de prendre leurs médicaments et de bien maîtriser leur diabète. » Et chez les femmes ? « On peut leur faire valoir que si elles restent en bonne santé, elles pourront voir leurs petits-enfants plus longtemps », explique la jeune clinicienne. EG

HASARD, DÉCOUVERTE ET KÉRATOSE Parfois, la découverte d’une technique de traitement relève du hasard. Ce jour-là, le Dr Robert Charron, de l’unité de médecine familiale d’Alma, devait traiter un patient présentant une kératose séborrhéique. Normalement, on brûle ce type de tâche par cryothérapie. Cependant, la lésion à traiter était particulièrement grosse. Et dans ces cas, l’azote liquide n’est pas toujours efficace. « Quand on brûle la kératose séborrhéique, il se produit une petite nécrose dans la semaine qui suit. Si tout va bien, la lésion tombe ensuite, mais pas toujours », explique le clinicien. Le Dr Charron décide donc de recourir à l’électrocautérisation. Il effectue une petite anesthésie sous la lésion du patent et passe à plusieurs reprises son bistouri électrique superficiellement sur la kératose. Tout à coup, il voit une petite goutte de sang dans la région qu’il traite. Il prend une gaze pour l’essuyer, et là, il s’aperçoit que la lésion se soulève. Et en frottant un peu, il la décolle. La kératose s’enlevait complètement ! Ravi de sa découverte, le Dr Charron montre le résultat au dermatologue avec qui il collabore. Surpris, le spécialiste a alors commencé à utiliser cette technique. « En procédant ainsi, on est tout de suite sûr que la lésion est partie », indique l’omnipraticien. EG

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