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perte de poids peut être un signe précurseur de démence. La personne s'alimente mal ou ne pense pas à manger », explique le médecin qui pratique en ...
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UN ÉTRANGE GRÉSILLEMENT DANS L’OREILLE La patiente est arrivée à la fin de la journée à bout de nerf dans le cabinet de la Dre Sylvie Therrien, omnipraticienne pratiquant en Montérégie. Depuis le matin, elle entendait un grésillement dans une oreille quand elle parlait. Étrangement, son malaise se manifestait plus précisément quand elle ouvrait ou fermait la bouche. La patiente n’avait pas d’otalgie, pas de fièvre, pas d’étourdissements, pas d’infection des voies respiratoires supérieures. Elle n’avait pas eu de traumatismes. Bizarre ! La Dre Therrien examine alors son canal auditif et y découvre… un cheveu ! Ce dernier touchait au tympan. La clinicienne a eu à de nombreuses reprises à régler ce type de problème. « Certains patients reviennent de chez le coiffeur et ont des cheveux de moins d’un centimètre à l’intérieur de l’oreille », dit-elle. Comment alors retirer le cheveu ? S’il est assez long, on peut prendre une pince. « Sinon, on peut faire un lavage d’oreille ou mettre une ou deux gouttes d’huile dans le canal auditif. Le cheveu va alors sortir tout seul », indique la Dre Therrien. EG

COMMENT SE PASSER D’UNE TROISIÈME MAIN Vous êtes seul dans votre clinique et vous avez à enlever à un patient un kyste derrière l’oreille. Il n’y a pas d’infirmière pour tenir le pavillon auriculaire. Comment faire alors pour avoir le champ de travail libre et effectuer en même temps l’intervention ? Il suffit de rabattre l’oreille et de la maintenir ainsi grâce à un point de suture. « On anesthésie une petite région sur le pavillon de l’oreille et une autre dans la zone préauriculaire. On fait un point entre les deux zones anesthésiées ce qui repliera le pavillon de l’oreille », explique le Dr Robert Charron, qui pratique à l’unité de médecine familiale d’Alma. On peut alors procéder à la petite chirurgie sans avoir besoin d’une main supplémentaire ! À la fin de l’intervention, on enlève le point de suture. Évidemment, il faut aviser le patient avant de main­tenir son oreille par un point. « Généralement, quand on lui explique la situation, il comprend bien », affirme le médecin. Le patient sait d’ailleurs que l’autre solution serait d’aller à la clinique d’un hôpital où il y aura une infirmière. Mais quand aura-t-il un rendez-vous ? EG

PAS TECHNO MAIS UTILE Le Dr Denis Longpré, omnipraticien à l’Hôpital Jean-Talon, recourt à un outil très utile pour détecter des problèmes de santé. « Cela ne coûte pas cher, ce n’est pas de la haute technologie, mais c’est précieux dans le cadre d’un suivi à long terme. » Ce que c’est ? Un pèse-personne ! « Il faut peser régulièrement nos patients. Souvent les gens maigrissent sans que cela soit très apparent. La mesure du poids permet de découvrir des maladies ou d’avoir un élément de plus dans notre diagnostic », explique le Dr Longpré. Cet indice permet de détecter des cancers, des dépressions et même des problèmes cognitifs. « Chez les patients âgés, la perte de poids peut être un signe précurseur de démence. La personne s’alimente mal ou ne pense pas à manger », explique le médecin qui pratique en gériatrie. Dans le dossier médical, le poids est une information précieuse sur plus d’un plan. « Il permet également de déterminer la clairance de la créatinine et l’indice de masse corporelle. Trop souvent les calculs sont faits d’après des données subjectives. » La pesée est utile chez les patients de tous les âges. Le Dr Longpré se souvient encore de ce jeune homme chez qui il a observé des adénopathies persistantes. Il a eu l’idée de comparer son poids aux mesures antérieures notées dans le dossier : le patient avait beaucoup maigri. Les examens ont révélé qu’il souffrait d’un lymphome. EG

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Le Médecin du Québec, volume 50, numéro 3, mars 2015