UFA 11 001 ESE 2007


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ETUDE SOCIO-ECONOMTQUE REALISEE DANS LES VILLAGES RÏVERATNS DE L'UFA LL 001 : SYNTHESE DES DONNEES GENERALES ET ANALYSE DES RESULTATS D' EI.IQUETES

RAPPRT FINAL

CI

EFFALA Gaston

Yaoundé,

juillet 2007

AVAIIT - PROPOS

La concession forestière no1086 est située dans la commune de Eyumodjock, arrondissement

du même nom. Cette unité administrative fait partie des

quatre

communes d'arrondissement (Akwaya, Eyumojock, Mamfe et Tinto) que compte le département de la Manyuo Province du Sud-Ouest.

La superficie totale provisoire

que couvre cette concession forestière est estimée à 55 580 ha. Dans la perspective de l'élaboration du plan d'aménagement de

I'UFA 1l 001,

une étude socio-économique a été commanditée auprès des localités riveraines. Au

total, vingt un villages ont été retenus pour faire partie de l'échantillonnage.

Il s'agit

de : Bakut, Ekogate, Osselle, Mgbegati, Basu, Abat, Bajoh, Okorobq Mbinda Tabo,

Bakogo, Akak, Nkhogo, Ajayukndip, Njeke, Ewelle, Kembong, Mfuni, Ossing, T alangaye, Etinkem, Bayip Assibong.

Les trois équipes mobilisées sur le terrain en vue de collecter les données et de

recueillir diverses informations étaient composées de :

e

Première équipe

:

1. Mme AMATALA Marie (DEA en sociologie)

2. M. WIYSAHNYUY Lesley (Licencié

;

ès sciences) ;

3. M. ENOIV Andrew (Enquêteur local).

c'

Deuxième équipe

:

1. M. AFFANGUISSO Hans (Technicien supérieur d'agriculture)

2. M. ASSOGO Laurent (Juriste)

;

;

3. M. NDIP Peter Arrey (Enquêteur local).

c-

Troisième équipe enfin

:

1. M. PEG NSONGLII Pascal (Licencié

ès sciences) ;

2. M. NGOA MBIDA Aimé Didier (Université de Yaoundé II à SOA)

;

3. M. NDIFOR John Ojong (Enquêteur local). Le dépouillement des fiches, la codification et la saisie des variables ont

été

réalisés par une équipe restreinte composée de Mme NGO NGWET Cécile et quelques autres personnes citées plus haut.

ii Nous exprimons notre profonde reconnaissance à toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à I'aboutissement de ce travail ; à toutes les populations

des villages étudiés ainsi qu'à leurs chefs respectifs pour leur accueil, leur collaboration et leur hospitalité sans oublier les autorités locales.

Enfin, une mention de gratitude particulière est adressée à MM. ZAMBO Benjamin et NKEANGNM MBOUNGHO Lawrence, respectivement Délégué Départemental des Forêts et de la Faune et Délégué Départemental de I'Agriculture

et du Développement Rural de la Manyu pour leur disponibilité et leur franche collaboration.

EFFALA Gaston

r1l

TABLE DES MATIERES

MAT[ERES........... LISTE DES TABLEAUX LrsTE DES CARTES & FIGUR8S................. LISTE DES ABREVIATIONS.......... 1. INTRODUCTION......... 1.1 CONTEXTE ETJUSTIFICATION...,...... 1.2 oBJECTTFS DE L'ETUDE...... 1.3 PRESENTATION DU MPPORT...... TABLE DES

2. METHODOLOGIE 2,1 RECUEIL DES DONNEES 2.1.1 Entretien semi-shucture 2.1.2 Entretien collectif ..... 2.1.3 Questionnaire individue1................. 2.1.4 Matrice de comparaison par paire .......... 2.I.5 Dénombrement de populaton 2.1.6 Relevé au GPS....... 2.2 TMITEMENT DES DONNEES

....................uI .............V ..................vI ............\rII .......................

1

........1 .....................2 .............3 ...........4 ......,...4 ...........4 ...............4 ...........5 ...........'...........5 ....................6 ..................7 .....................8

3. PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS......... .......9 .........................9 3.r MTLIEU PHv5rQU8.............. ..........9 3.1.1 Localisation administrative............... .......10 3.1.2 Localisation géographique................. .........10 3.1.3 Re1ief......... .........13 3.1.4 Climat........ .........15 3.1.5 Hydrographie................ .........15 3.1.6 Pédologie... 3.1.7 Ressources floristiques. -........15 .......... 16 3.1.8 Ressources fauniques... ..................16 3.2 ENVIRONNEMENT HUI,IAIN... .....16 3.2.1 Historique du peuplement, migrations et groupes ethniques.... 3.2.2 Caractéristiques socio-culturelles.... .........19 ................22 3.2.3 Tenure foncière...... ......................22 3.2.4 Caractéristiques démographiques.......... ..........,........2s 3.3 EQUTPEMENTS ET NFMSTRUCTURES. ............25 3.3.1 lnfrastructures de communication .....26 3.3.2 Infrastructures éducatives et sportives locales........ .......27 3.3.3 Infrastructwes sanitaires. 3.3.4 Autres infrastructures et équipements ............ .............27 ......................28 3.3.5 Priorités de développement 3,4 ATTITUDE DES POPULATIONS FACÊ A L'ATTRMBWION DE L'UFA....................,......29 3.5 IMPACT DE fuI DISTRIBWION DE LA RFÀ SUR LES POPULATIONS LOCALES.......31 .........31 3.5.1 Réalisations 3.5.2 Problèmes évoqués et doléances .-.............33 ......,.33 3.6 ACTIYITES DES POPULATIONS.....,.. ..........34 3.6.1 Agriculture .........36 3.6.2 Chasse........ ..,............37 3.6.3 Elevage 3.6.4 Pêche ..................38 .........38 3.6.5 Cueillette.... 3.6.6 Coupe des arbres et sciage artisanal .........40

iv

3.6.7 Artisanat 3.6.8 Revenus des ménages................. 3.6.9 Consommation deJménages .................

3,7 3.8 3.9

NDUSTNELLES

3.10

4.

.....-.....-.42

..............42 ......................44 .......,.,...........44 ACTIVITES ,.................45 PERCEPTION DES CTANGEMENTS DANS LE OCCUPATION DE L'ESPACE ET DEGRE DE PENETRATION DES POPULATIONS DANS .........47 LE MASSIF .....................51 AMENAGEMENT

M1L18U,...............

FORESTIER PROPOSE..

CONCLUSTON ET

RECOMMANDATIONS.... ................

REFERENCES BTBLTOGRAPHIQTTES

villageoise).............. villageoise..

Annexe I : Guide d'entretien (en assemblée Annexe 2 : Feuille de présence de réunions en assemblée

enquêtés (tlFA I I 001)

Annexe 4 : Liste des villages et proportion de ménages Annexe 5 : Fiche de synthèse du recensement des ménages Annexe 6 : Relevés des coordonnées au

GPS

.....................54 .......57

..........58 .....................60 ..........75

..............76 ......................77 ........80

Kembong).. ................81 météorologiques...... I'tlFA 11 001 par groupe ............84 d'ôge.......... Priorités de développement par communauté villageoise............ .........89

Annexe 7 : Carte participative des ressources (village Annexe 8 : Renseignements Annexe 9 a : Priorités de développement des populations riveraines de

Annexe 9 b Annexe l0 Caractéristiques des associations et organisations paysannes renconffies dans les ..................92 villages Annexe 11 Liste des espèces fauniques rencontrées dans la zone d'étude.................................96 .........97 Annexe 12 Liste des

étudiés....... photos

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I Tableau 2

...... 18 enquêtées..........,..... ....................20 Appartenance religieuse des personnes enquêtées

Appartenance etlrnique des personnes

Tableau 3 Répartition par sexe et par âge des populations riveraines de I'IJFA 1l 001 ............... 23 Tableau 4 Répartition de la population par sexe et par classe d'âge dans les villages étudiés...... 23 Tableau 5 Quelques indicateurs

démographiques..........

..........24

Tableau 6 Etat des infrastructures routières autour de la concession forestière 1086 ...................25 Tableau 7 Réalisations des communautés au tihe des reversements de la

RFA.

.........32

Tableau 8a : Activité principale des populations riveraines de la concession forestière 1086........ 34 Tableau 8b : Activité secondaire des populations riveraines de la concession forestière 1086....... 34

d'activités des espèces d'arbres....

Tableau 9 : Revenus des ménages enquêtés selon les secteurs Tableau 10 : Constat de raréfaction Tableau

11

: Constat de raréfaction des espèces d'animaux autour de

....................42 ......45

I'UFA l1 001 .................... 46

vi

LISTE DES CARTES & T'IGURES

Carte 1 : Localisation de la concession forestière 1086 dans la province du Sud-Ouest................. I I

étudiés

..................12

ombrothermique..........

................ 14

Carte 2 : Localisation des villages riverains

Figure

I

: Courbe

Figure 2 : Contribution des secteurs d'activités aux revenus des ménages riverains éfudiés ..........43

vii

LISTE DES ABREVIATIONS

AAC AYZ CES

CEAC CETIC DEA

DMA DMA EFI EPC

GIC GPS

INS MARPP

MINADER MINT'OF ONG OP PFNL PNVRA RFA RGPH sPss TRC UFA

UTM

Assiette Annuelle de Coupe Agent de Vulgarisation de Zone Collège d'Enseignement Secondaire Centre d'Education et d'Action Communautaire Collège d'Enseignement Technique, Industriel et Commercial Diplôme d'Etudes Approfondies Diamètre Minimum Aménagement Diamètre Minimum Exploitable Exploitation à Faible Impact Eglise Presbytérienne Chrétienne Groupe d'Initiative Commune Global Positioning System Institut National de la Statistique Méthode Active de Recherche et de Planification Participatives Ministère de I'Agriculture et du Développement Rural Ministère des Forêts et de la Faune Organisation Non Gouvernementale Organisations Paysannes/ou de Producteurs Produits Forestiers Non Ligneux Programme National de Recherche et de Vulgarisation Agricoles Redevance Forestière Annuelle Recensement Général de la Population et de I'Habitat Statistical Package for Social Sciences Transformation Reef Cameroun Unité Forestière d'Aménagement Universal Transverse Mercator

1. INTRODUCTION

1.1

CONTEXTE ET JUSTIFICATION

Les réformes en matière de gestion des ressources forestières au Cameroun

s'appuient sur un cadre institutionnel et juridique, traduits dans les faits non seulement par la création d'un ministère en charge des forêts, mais aussi la loi du 20

janvier t994 et ses differents textes d'application, notamment le décret n"95/678ÆM portant cadre indicatif d'utilisation des tenes en zone forestière méridionale. On distingue ainsi deux domaines

-

:

Le domaine forestier non pennanent constitué de tous les massifs forestiers à vocations multiples;

- Le domaine forestier permanent comprenant entre autres les forêts de production.

Les forêts destinées à la production des bois d'æuvre ont été divisées en Unités Forestières d'Aménagement (UFA) pouvant être attribuées à des exploitants forestiers sous-forme de concessions forestières. Le territoire forestier national en compte près d'une centaine.

La loi du 20 janvier 1994 a le mérite d'avoir introduit, entre autres, la notion de cogestion (ou gestion participative) des ressources forestières. Quand on parle de

cogestion, 3 principaux acteurs entrent en jeu à savoir : l'Etat,l'exploitant forestier

et les populations locales. La gestion participative implique donc un partage

des

coûts et des bénéfices (ou partage des responsabilités et des avantages). Lorsqu'une concession forestière est attribuée à un opérateur économique comme c'est le cas de

I'UFA

11 001 concédée à la TRC (Transformation Reef Cameroun), une convention

provisoire d'exploitation d'une durée de 36 mois est signée après son athibution. Pendant cette période et avant

renouvelable une fois, d'aménagement et de

le

la signature de la convention définitive de 15 ans

concessionnaire

a

I'obligation d'élaborer un plan

le soumettre à I'appréciation de I'administration forestière

compétente pour une approbation éventuelle.

2

Le plan

d'aménagement est

un

document

qui doit

rassembler des

informations concemant le milieu naturel (inventaire floristique, inventaire faunique, étude d'impact environnemental), loenvironnement socio-économique et les actions

qui doivent être menées dans le souci de la gestion durable des ressources.

Dans cette phase d'élaboration du plan d'aménagement, les populations

locales ont

la responsabilité de participer au diagnostic

socio-économique au

moment de I'enquête.

T.2

OBJECTIFS DE L'ETUDE

L'objectif global est de contribuer aux études préalables à l'élaboration du plan d'aménagement de la concession forestière 1086, notamment la réalisation d'une étude socio-économique dans les villages riverains de I'UFA l

l 001 en vue de

mesurer le niveau de dépendance des populations locales vis-à-vis de cette forêt.

Plus spécifiquement,

1. de faire

il

est question

:

une présentation sommaire du milieu physique ;

2. d'appréhender I'historique de I'occupation communautés villageoises

3.

de

ressortir

les

du terroir par les

;

caractéristiques sociales, démographiques et

organisationnelles de ces communautés

;

4. de faire une analyse des activités économiques des populations (productions agricoles, animales, ...) destinées à I'autoconsommation ou génératrices de revenus ;

5. d'appréhender les priorités

de

développement

des communautés

villageoises;

6. de ressortir la liste des produits forestiers non ligneux récoltés dans la forêt par les populations locales

;

7. d'appréhender la perception des

changements

populations locales dans leur environnement;

du milieu par les

3

8. d'identifier les zones d'occupation et d'interventions humaines se trouvant à l'intérieur du massif forestier ou celles qui interfèrent avec les limites provisoires de I'UFA 1l 001 ;

9. enfin, de proposer

les prescriptions sociales d'aménagement en vue d'une

délimitation de I'espace qui pourra faire I'objet de l'acte de classement pendant la convention définitive.

1.3

PRESENTATION DU RAPPORT

Après ce cadrage préliminaire, le présent document sera axé sur les principales articulations suivantes

. . r

:

la méthodologie

;

la présentation, I'analyse et I'interprétation des résultats

la

conclusion

I'aménagement).

;

et les recommandations (prescriptions sociales de

4

2.

METHODOLOGIE

Au départ, une descente de reconnaissance a été effectuée sur le terrain en vue de rencontrer les autorités administratives localeso recruter les enquêteurs locaux et arrêter un calendrier du travail de terrain.

En dehors des travaux préliminaires à la préparation de I'enquête, on peut distinguer globalement deux étapes : la collecte des données etlou informations sur le terrain, et leur traitement informatique en vue de la rédaction du rapport.

2.I

RECUEIL DES DOI\IIYEES Pendant cette phase de collecte des données sur le terrain, on a fait recours à

certains outils de la MARPP, notamment: I'entretien semi-structuré, I'entretien collectif, le profil historique, le questionnaire individuel, la matrice de comparaison par paire. On a également procédé au dénombrement de la population résidente dans

les 21 villages concernés en vue de calculer certains indicateurs démographiques. Par ailleurs, le GPS a été utilisé pour recouper des informations à réference géographique.

2.1.1

Il

Entretien semi-structuré

était adressé aux personnes-ressources (informateurs-c1és) ou personnalités

telles que les chefs de village, notables afin de recueillir les données sw la structure

et I'organisation de la chefferie, la gestion foncière et les questions relatives à la redistribution de la redevance forestière annuelle (RFA) sans oublier les interactions des populations avec la forêt.

2.1.2 Entretiencollectif L'entretien collectif conceme les réunions en assemblée plénière en présence des habitants du village concerné. Quelques feuilles de présence sont jointes en annexe

2. Cette technique nous a permis de récolter les données sur I'histoire du

village, son profil historique et d'élaborer ensemble

la

carte participative des

ressources (infrastructures, cours d'eau, habitations, zonage spatial des activités

) agro-sylvicoles, limites du terroir villageois) ainsi que I'obtention des priorités de développement vues par chaque composante de la communauté (eunes, femmes et hommes).

Cet outil a été appliqué au niveau de chaque village pris comme une uniæ statistique. Au cours de cette réunion en assemblée villageoise, les points consignés dans le guide d'entretien (annexe 1) devaient être abordés avec les participants.

A I'issue de la réunion,

les rendez-vous étaient pris avec les personnes

choisies pour repondre au questionnaire individuel selon leur disponibilité.

2.1.3

Questionnaire individuel

Celui-ci visait les ménages pris comme unités d'observation pour permettre de relever les informations relatives aux activités pratiquées dans les villages, la source

et le niveau de revenus ainsi que la perception des changements survenus

dans

I' environnement immédiat.

Le questionnaire individuel (annexe 3) a été administré à certains chefs

de

ménage. En effet, le chef de ménage est supposé avoir le maximum d'informations

sur les activités et les revenus de toute I'entité familiale. C'est lui qui constitue en

fait le centre de décision du ménage. En ce qui concerne la base de l'échantillonnage, le questionnaire individuel a concerné 244 ménages sur 1600 de I'ensemble des villages riverains explorés; ce

qui correspond à un taux de sondage global de près de t5,25Yo. La liste des villages ainsi que la proportion des ménages enquêtés figurent à l'annexe 4. La repartition des enquêtés par sexe a été faite de la manière suivante : 67 femmes (27,5Yo) et I77

hommes (72,5%). L'àge des personnes enquêtées varie de 20 à 80 ans, la moyenne générale se situe à 50 ans.

2.1.4 Matrice de comparaison par paire

A la fin de chaque réunion en assemblée

villageoise, on s'intéressait à la

perception des besoins de développement par les membres de la communauté.

Il

a

été demandé aux participants, subdivisés en trois groupes d'âge (les jeunes, les

6

femmes et les hommes)n d'énumérer dans un premier temps leurs besoins de développement (sept au maximum) et de les classer ensuite par ordre de priorité. Le classement n'étant pas toujours très aisé entre plusieurs besoins à la fois, on faisait

recours à la matrice de comparaison par paire. Pour éviter le biais d'attente,

il fallait

à chaque fois donner certaines clarifications pour faire comprendre aux populations

que le but de cet exercice ne signifie pas que la réalisation de leurs besoins de développement est certaine et immédiate, que ce soit par l'équipe d'enquêteurs présente, moins encore par

le commanditaire de l'étude. Toutefois, la liste des

besoins ainsi identifiés par les populations elles-mêmes pourra être utile à toutes les

initiatives futures de développement local. Lorsque la première classification par groupe d'âge est achevée, les priorités en tête de liste sont numériquement cotées par un même nombre de points; celles

qui suivent sont cotées par ordre décroissant. Par simple visualisation des priorités qui apparaissent à la fois dans 3 groupes, puis dans 2 groupes, on fait le total du nombre de points. Les besoins par communauté ont été limités à 5. Finalement on obtient une nouvelle classification qui correspond aux priorités de développement de chaque communauté villageoise.

2.1.5

Dénombrement de population

Nous avons procédé à une opération de dénombrement de la population résidente dans tous les villages afin d'obtenir des informations démographiques.

Il

était question de se rendre dans chaque unité familiale ou ménage muni de la fiche de recensement (annexe 5) pour dénombrer tous les résidents eVou potentiels, les

visiteurs en séjour. Les résidents potentiels désignent les élèves et les gens qui travaillent en ville. Ceux-ci vont certainement revenir vivre au village.

Les chiffres obtenus nous ont permis d'effectuer indicateurs démographiques tels que

}

le calcul de certains

:

Le taux brut de natalité (TBN)

TBN:

(Naissances dans l'année/Population moyenne de I'année)

" tOO

7

)

Le taux brut de mortalité (TBM)

TBM:

)

(Décès dans I'annéelPopulation moyenne de I'année)

x

100

Le taux d'accroissement naturel (TAN)

TAN= TBN_ TBM

F

Le taux brut d'émigration (TBE) (Emigrants dans l'année/Population moyenne de I'année) x 100

TBE:

F Le taux brut d'immigration (TBI) TBI:

(Immigrants dans I'annéeÆopulation moyenne de I'année) x 100

F Le taux de migration nette (TMN) TMN: TBI _ TBE Remarques

i)

:

Si le taux brut d'émigration I'emporte sur le taux brut d'immigration, il y a émigration nette.

ii)

Si par contre le taux brut d'immigration l'emporte sur le taux brut d'émigrationo on dira qu'il y a immigration nette.

F

Le taux de croissance de la population (TCP)

TCP: TAN + TMN TCP=TAN+TMN

2.1.6

Relevé au GPS

A l'aide d'un GPS de marque GARMIN "I//, nous avons été amené mode

UTM la position

de quelques points en

existant tant à I'intérieur qu'à la périphérie de

à prendre en

vue de reconstituer le réseau routier I'UFA 11001. Il faut souligner que

certaines routes et pistes forestières n'apparaissent pas sur les anciennes cartes

topographiques,

leur ouverture étant particulièrement

récente.

Le

système

8

d'information géographique mis en relief autour de I'UFA 1l 001 concerne également le relevé des sites actuels des villages, sans oublier la position de certaines

exploitations agricoles. La fiche de relevés des coordonnées géographiques est jointe

à I'annexe

2.2

6.

TRAITEMENT DES DONNEES

Les informations recueillies au cours des entretiens collectifs (ou réunions en assemblée plénière) de même que celles obtenues auprès des personnes ressources

ont fait l'objet de diverses synthèses selon les points contenus dans le guide d'entretien. Après le dépouillement des trames d'enquêten le traitement proprement dit des données a été facilité par

I'outil informatique. Ainsi pour le questionnaire individuel,

nous avons fait recours au logiciel SPSS 12.0. Etant donné que les questions étaient

il a fallu tout simplement définir le dictionnaire des variables avec leurs modalités et matérialiser le masque de saisie avant d'entrer les données à précodées,

I'ordinateur. En ce qui conceme les données démographiques, elles ont été traitées à I'aide du logiciel Excel sous Windows XP. Les travaux de cartographie ont été réalisés grâce au logiciel Maplnfo 7.0.

9

3.

PRESENTATION, ANALYSN ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Cette partie du document s'articule autour des points suivants le milieu physique

:

;

I'environnement humain

;

le niveau des équipements et des infrastructures

;

le bilan des secteurs d'activités des populations

;

I'attitude des populations face

à

l'attribution de I'UFA

concessionnaire et leur perception des changements du milieu

la

logique d'occupation de I'espace rural

et du

au

;

degré de

pénétration des populations dans le massif forestier; et enfin, les mesures d'aménagement proposé.

3.1

MILTEU PHYSIQTTE

3.1.1 Localisation administrative La concession forestière n"1086 est située dans la commune de Eyumodjock, arrondissement

du même nom. Cette unité administrative fait partie des quatre

cornmunes rurales d'arondissement (Alsvaya, Eyumojock,

Mamfr et Tinto)

que

compte le département de la Manyu, Province du Sud-Ouest. Les critères ayant prévalu au choix des villages comme base de l'étude sont de deux ordres : la liste des villages représentés à la réunion de concertation en vue du démarrage des activités d'exploitation et la proximité de ces localités par rapport à la

délimitation actuelle de I'UFA 11 001. Du fait de la non actualisation des fonds de cartes topographiques au 11200 000", ce deuxième critère a conduit les équipes de

collecte d'informations à une confusion sur tenain. En effet, les deux localités périphériques de

I'UFA

11 001 à savoir Ashum et Mfaitock, nnexistent plus sur le

terrain. Les équipes se sont plutôt déportées ailleurs, dans deux localités de mêmes noms. Ces dernières, situées sur I'axe routier Nguti-Bakebe-Mamfé, sont par contre très éloignées de la concession 1086.

l0

Au total, vingl un villages ont été retenus pour faire partie de l'échantillonnage.

Il

s'agit de: Bakut, Ekogate, Osselle, Mgbegati, Basu, Abat,

Bajoh, Okoroba, Mbinda Tabo, Bakogo, Akak, Nktrogo, Ajayukndip, Njeke, Ewelle, Kembong, Mfuni, Ossing, Talangaye, Etinkem, Bayip Assibong.

3.1.2 Localisation

géographique

L'UFA 11 001 s'étend entre 5o18' et 5 o37'de latitude Nord d'une part, et entre 9 "05'et 9 "23'de longitude Est d'autre part.La superficie provisoire de cette concession forestière est évaluée

à

55 580 hectares.

Les cartes 1 et 2 montrent la localisation de la zone d'étude et des differents villages riverains étudiés.

3.1.3 Relief

Le relief de la province du

Sud-Ouest présente globalement trois entités

distinctes:

-

la plaine littorale dont la continuité n'est interrompue que par le Mont Cameroun (bassin de Tiko au Rio del Rey)

-

;

le bassin du Ndian (région très basse au contact de la mer)

;

la cuvette de Mamfr (zone de dépression plus ou moins circulaire ente les hauts plateaux de l'Ouest

à I'Est, le plateau d'Akwaya au Nord et les

montagnes Rumpi au Sud).

Dans la partie nord de la concession forestière 1086 (vers la ville de Mamfé), le

relief est

assez

plat et correspond au fond de la cuvette. Cette zone plate est

interrompue dans la partie sud par la chaîne de montagnes et collines NKWENDE

qui offre, à travers l'étagement de la végétation, une vue pittoresque à partir des villages Abat, Okoroba et Bakogo. Ces collines laissent apparaître par endroit des affleurements de roche. Globalement, I'altitude de la région varie de 100 à 1 400 m entre Eyumojock et Akwaya.

NORD-OUEST

.c l(aoélànr'goûa I

\ **J CENTRE

r\

\-,,--'' \

\

/

>.

C'est un ordre

hiérarchisé qui s'occupe des problèmes coutumiers. Le plus petit grade est le
,

le chef du Ekpe correspond au grade le plus élevé. Le

fonctionnement du Ekpe noest pas dévoilé aux non initiés. On a seulement

pu comprendre qu'à lnoccasion de certains évènements graves comme le décès d'une notabilité, le




se retire en forêt pour se préparer

à une danse rituelle qui se déroule en public. L'accès à cette portion de forêt

reste interdit aux personnes non initiées durant cette période.

Entre ces deux instances de pouvoir, le chef de village reste I'autorité suprême.

20

Du fait des problèmes de sécurité liés à sa grande démographie, il convient de relever I'existence d'une brigade de gendarmerie à Kembong pour le maintien de I'ordre et la sécurité publique.

b)

Religions et croyances

La la'icité de l'Etat du Cameroun,

consacrée par

la loi fondamentale, est

parfaitement vécue par les populations riveraines de la concession forestière 1086.

En effet, la liberté de religion y est très manifeste. Bien que fondées en majorité sur les enseignements du christianisme, les églises foisonnent surtout dans les villages

fortement peuplés comme Kembong, Mfuni, Ossing. Fort heureusement,

ces

différentes confessions coexistent en harmonie. Le tableau 2 présente I'appartenance religieuse des personnes enquêtées

:

Tableau 2 : Appartenance religieuse des personnes enquêtées

Confession Eslise Baptiste Eelise Presbytérienne Eelise du christ Vie profonde Eelise Catholique Romaine Témoin de Jéhovah Protestant Eelise Aoostolique Bahola Plein évansile Animiste Adventiste Eelise de la prophétie de Dieu BCS ,- !L| - -^ ,- ^lLffeuenne Bahaï Non déclarée Total

Effectif 2l 97 2

I 51

I 7

t9 I 9 7

I 2

I v 2

Pou 8.6 39,75

0.8 0,4 20.9 0,4 2,9 7,9 0.4 3.68 2.9 0,4 0.8 0.4 J.l 0.8

13

5.3

244

100.0

Source : Résultats d'enquêtes Q007)

Bien que la déclaration de chrétien ne renvoie à aucune église précise, on peut relever d'après le tableau ci-dessus que les religions fortement implantées dans la

zone sont respectivement: l'église presbytérienne (39,75%), l'église catholique (20,9%).

2l

c)

Vie ossocistive

Les populations de la partie anglophone du pays ont une longue tradition dans

le domaine du mouvement associatif et du développement communautaire. Bien avant la loi no 92/006 du 14 août 1992 relative aux sociétés coopératives et aux groupes d'initiative commune (GIC) et à son décret d'application no 92/455/PM du

23

novembre 1992, plusieurs organisations existaient. L'intérêt

de

ces

regroupements est souvent fondé sur les critères relatifs à I'activité des membres

(production et commercialisation des produits agricoles), l'épargne et

(tontine), I'entraide et mariées), etc. base

La loi

le

crédit

la solidarité, statut matrimonial (association de femmes

sus-évoquée est venue simplement renforcer et accorder une

juridique à la plupart de ces organisations.

Au total, 54 GIC et 31 associations ont été identifiées au cours des enquêtes participatives dans les differentes localités (annexe 10).

d) Structures

d'encadrement des populations

L'encadrement des populations locales dans leurs activités est surtout perceptible à travers les structures décentralisées des ministères (MINADER) et quelques projets.

Bien qu'ayant cessé ses activités, les acquis liés à la pérennisation du PNVRA

-

MINADER

jadis financé par la Banque mondiale et placé sous la tutelle du

-

sont indéniablement la présence des AVZ qui continuent d'encadrer

les populations sur le terrain. Les autres types de projets peuvent s'appuyer sur ces agents de vulgarisation dont la maîtrise du terrain est avérée.

Ils assurent en même

temps les fonctions des chefs de poste agricoles. Dans notre zone, on a dénombré quatre postes agricoles, respectivement

à: Bakogo, Kembong, Ossing, Okoroba On

note également I'existence d'un poste vétérinaire à Kembong.

Par ailleurs, les autres structures (projets, ONG) æuvrent pour la conservation de la biodiversité dans la zone, notamment : projet KORUP, PSMNR,

GTZ, \MCS, DFS, CFA, DED.

22

3.2.3 Tenure foncière D'une manière générale,

il existe dans notre pays une situation

hybride en

matière de gestion des domaines et des affaires foncières. Deux droits s'affrontent, le

droit coutumier et le droit moderne. Malgré I'existence de textes officiels définissant les conditions de la propriété foncière, ce sont le plus souvent les régimes fonciers coutumiers traditionnels qui rendent mieux compte de la réalité foncière locale. En

effet, la propriété foncière est liée à la première mise en valeur (droit de hache). Les droits conferés par une première défriche se transmettent par héritage. Le patrimoine

foncier ainsi mis en valeur est géré par chaque chef de famille qui en connaît les limites et les localisations (exploitations en production et jachères successives). Les terres vierges constituées de forêts primaires et de très longues jachères sont la

propriété commune du clan ou de la tribu. Les terres exploitées sont obtenues essentiellement par héritage.

Dans les villages à faible densité (situés au sud de

I'UFA

11 001), chacun a la

liberté de faire son champ partout dans cette zone à condition d'être la première personne à y travailler (forêt dense ou vierge).

Plus au nord dans certains villages à forte pression humaine (Kembong,

Mfuni, Ossing), les problèmes fonciers commencent à poser. Certaines familles n'ont plus de terres pour pratiquer de I'agriculture. Elles peuvent rechercher auprès des autres familles


re nouvellement Osselle,Mgbegati-Abat qui traverse

qéé

Ajayukndip-Nk*rogo-Bakut-

I'UFA 11001. Même sur la route

Osselle-

Okoroba en création, les travaux de déforestage ont donné l'occasion à certaines personnes de mettre en place des rejets de bananier aux abords.

Sur la piste Abat-Bajoh, les points de coordonnées (32N 0521167, LffM

UTM 0591) relevées atx extrémités d'une palmeraie estimée à plus de 40 ha montrent que celle-ci est entièrement assise dans I'UFA 0591707) et (32N 05t9453,

l1 00r. Pareillement sur la piste Osselle-Basu à l'intérieur de la concession forestière 1086,

on note I'existence

de quelques cacaoyères. Sur le même itinéraire, un espace

nouvellement défriché en vue de la création de plantation a été observé.

Nous avons mentionné auparavant que les principales cultures de la région sont : le cacaon le palmier à huile et les cultures vivrières. L'espace agricole occupé

par ces differentes cultures est estimé à

I

37I,895 ha. Les cacaoyères (695,15 ha)

viennent en têteo suivies des exploitations de cultures vivrières (416,43 ha) et enfin les palmeraies (296,315 ha). La surface moyenne occupée par les cultures vivrières est faible (1,850 halexploitant) bien qu'elles soient pratiquées par la grande majorité

des personnes enquêtées (92,21%). Par contre, les tailles moyennes des autres exploitations sont respectivement 2,245 ha (palmier à huile) et3,329 ha (cacao).

49

D'après les enquêtes participatives, 48% de personnes ont créé

des

champs/plantations exclusivement en zone de forêt, 26,2yo dans les jachères, enfin 25,4o/o à

la fois en forêt et dans les jachères. S'agissant des principales cultures pour

lesquelles les populations locales sont amenées à conquérir de nouveaux espaces forestiers, le cacaoyer vient en tête (75%), suivi du plantain (63,11oÂ), du palmier à

huile et enfin le macabo/taro (19,26%). Tout ceci démonfe encore le caractère extensif des systèmes de production aux dépens du couvert forestier. La durée de jachère est relativement courte, elle est inférieure ou égale à 3 ans pour la majorité (62,3%). En ce qui concerne la distance entre les habitations et les exploitations les plus éloignées en forêt, les enquêtes participatives montrent que 53,27% des paysans ont des exploitations entre 0

-

2,5 Km

;

4I,80Yo entre 3 - 5 Km et enfin 4,92yo entre 6

8 Km. Les localités de Ajayukndip, Kembong et Ossing sont celles où les exploitations agricoles sont plus éloignées des habitations. Ces localités

-

correspondent en même temps aux zones les plus peuplées. La pression foncière est perceptible, la terre manque au voisinage.

o

Chasse

Dans la partie entre

I'UFA

Il faut aller plus loin pour cultiver.

Est,

seul le cours d'eau Munaya constitue la limite naturelle

11 001 et le parc national de Korup. Celui-ci a

la réputation d'abriter

une faune riche et diversifiée. Du fait de cette proximité, les mêmes fauniques peuvent se retrouver de part et d'autre.

Si la

espèces

chasse est strictement

interdite dans le pffc, elle est cependant réglementée dans I'UFA. Par ailleurs,

il

convient de relever que le projet Korup avait mené une grande sensibilisation auprès des villages riverains en vue de décourager le braconnage. Aujourd'hui, la chasse se

déroule toujours mais

il

semble que les petits animaux sont plus ciblés, notamment

les céphalophes, les pangolins nains et les rongeurs. Les animaux protégés ne sont pas chassés. Dans une communauté, les règles de gestion de I'espace par rapport à la chasse sont souples. On est libre de chasser un peu partout dans le terroir villageois.

50

o

Pêche

La pêche continentale artisanale se déroule surtout en saison sèche dans les rivières qui sillonnent I'UFA 11 001. Les cours d'eau éloignés en forêt sont moins sollicités. Les populations locales n'exercent aucun droit de propriété sur les cours d'eau, par conséquent, la pêche peut être pratiquée librement partout.

I1 convient de relever que la pisciculture est très peu développée dans la région. Sur 244 personnes enquêtées, 2 seulement disposaient des étangs piscicoles pour une superficie évaluée à2 700 m2 environ.

"

Cueillette des produits forestiers non ligneux

Les mangues sauvages et le eru ont été révélés comme les produits forestiers

non ligneux les plus sollicités par les populations locales. La collecte de ces deux produits est étroitement liée à la tenure foncière. Au niveau des jardins de case, cacaoyères, champs vivriers et jeunes jachères, chaque famille restreinte peut faire

valoir ses droits de propriété. Le ramassage des fruits d'Irvingia gabonensls par exemple sans autorisation est interdit, ceci est d'autant plus valable que I'espèce est

en voie de domestication par les populations locales. Dans les forêts secondaires (propriété collective de la famille élargie), la collecte des produits forestiers non ligneux est plus libre. Le ramassage est totalement libre en pleine forêt vierge où

il

faut parcourir de longues distances (usqu'à 15 Km, parfois plus).

"

Réserves forestières

En dehors des enclaves de territoires destinées aux habitations le long du réseau routier, la série agroforestière, la concession forestière 11 001 est influencée

par la proximité de formations végétales destinées à la protection. On distingue ainsi

:

le parc national de Korup

;

la réserve forestière de Nta'ali, (32 982 ha) ;

la réserve forestière de Mone (53 872 ha)

'

convient

;

."'ï,îiil i li'i,oil:ÏlilÏ?;

des te*es dans,a

province du Sud-Ouest est basée sur une approche dite projet au niveau des Unités

5l Techniques Opérationnelles. En effet, une UTO (ou écozone) intègre à la

fois

les

espaces du domaine permanent et non permanent. Cette approche holistique vise à

impliquer activement les populations riveraines dans ressources naturelles.

la

gestion concertée des

Un comité de pilotage ou de suivi est mis sur pied à la tête

d'une UTO pour gérer les interferences entre les differentes zones et les intérêts des utilisateurs.

L'UFA

11 001 fait ainsi partie de

I'UTO Korup.

3.10 AMENAGEMENT PROPOSE

A chaque fois, il

est utile de rappeler que pour toute forêt destinée à la

production du bois d'æuvre, les principes d'aménagement à proposer doivent s'appuyer entre autres sur : la délimitation de l'espace, la détermination la possibilité annuelle de coupe sur la base d'un inventaire d'aménagementn la mise en pratique

des techniques d'exploitation à faible impact et celles protégeant la régénération (tiges d' à venir), le respect des DME, la mise en place d'un système

de

contrôle

efficace.

En ce qui concerne la délimitation de I'espace, les enquêtes participatives montrent que plus de la moitié des paysans (53,27Yo) possèdent des exploitations agricoles entre 0

-

2,5 Km. Par ailleurs, la distance moyenne entre les habitations et

les exploitations les plus éloignées est de 2,7

Krî.

Ces deux arguments nous amènent

à préconiser de laisser une bande de 3 Km derrière les habitations situées sur le côté

de

I'UFA

11 001 le long des axes routiers. Cette mesure concerne tous les villages

peuplés situés au nord de ladite UFA où les riverains ont plus pénétré le massif forestier pour créer des exploitations agricoles.

Pour le cas précis du village Osselle assis entièrement dans I'UFA 11 001, le champ le plus éloigné se trouve à une distance 3 Km. On préconise de circonscrire une enclave de même rayon à partir du point de coordonnées (32 N 0519 810, UTM

0600 896) matérialisant le centre du village. Cette enclave devra prendre en compte les exploitations qui existent tout autour, notamment les cacaoyères observées sur la piste Osselle-Basu et la route Osselle-Okoroba.

52

Sur la piste Abat-Bajoh,

il existe une exploitation semi-industrielle de palmier

à huile complètement à I'intérieur de

I'UFA 11001. Il faut également circonscrire

une enclave pour isoler cette palmeraie (culture pérenne) et limiter son extension visiblement en cours. Sous un autre angle, les enquêtes participatives ont révélé que le cacao, le

plantain et le palmier à huile sont les principales cultwes pour lesquelles les populations sont amenées à conquérir de nouveaux espaces de forêt. La diminution du couvert forestier se fait ainsi aux dépens d'un système de production extensif. Par conséquent,

il est préconisé d'améliorer

les systèmes de production pour




les populations.

L'étude démontre également que les mangues sauvages (Irvingia gabonensis) et Ie eru sont beaucoup sollicités par les populations locales non seulement pour leur

valeur nutritionnelle, mais aussi ces deux PFNL sont exploités

à des fins

commerciales. Bien que les manguiers sauvages ne fassent pas partie des essences ligneuses exploitées pour le bois d'æuvre, ces arbres méritent une attention de la part

de I'exploitant forestier.

A cet effet, on préconise l'observation des règles

d'exploitation à faible impact (EFI) pour limiter la destruction de ces arbres. Si les

initiatives en vue de la domestication de l'Irvingia sont déjà entreprises par les populations locales, elles doivent être soutenues. La même attention doit être portée à la domestication du eru.

L'exploitation de I'espèce Masularia acuminata se fait en dehors du cadre de la réglementation des produits forestiers spéciaux. Pis encore, aucune mesure de régénération ne semble être enûeprise par les populations locales en vue de la gestion durable de cette ressource.

Il

est donc préconisé d'abord de mener une étude

pour faire I'inventaire de la ressource, ensuite déterminer son poids économique.

Parmi les essences qui se raréfient dans le massif forestier, les enquêtes participatives révèlent que I'Iroko vient en tête.

53

La coupe du bois à but commercial (coupe illégale) est avérée dans certaines localités riveraines de

I'UFA

11 001.

D'où la nécessité d'accroître la surveillance de

ce massif par le recrutement d'un personnel spécialement chargé à cet effet.

Bref, lorsqu'on considère toutes les interventions humaines autour de la concession forestière 1086,

il faut redéfinir le micro-zonage

de ce massif forestier.

Les cartes topographiques présentent un handicap majeur qui est l'absence de leur

mise à jout. Ce micro-zonage pourrait être réalisé

à partir des supports

d'informations géographiques dotés d'un grand pouvoir de résolution (images satellitaires Landsat ou Spot).

Dans

le cadre de l'élaboration d'un plan d'aménagement, l'étude socio-

économique est complémentaire aux ffavaux d'inventaire forestier. Les résultats desdits travaux doivent ressortir la table de peuplement, la table de contenance et la

carte de stratification forestière. Cette dernière définit les differentes vocations

d'utilisation des terres ou séries. Sous réserve de ces résultats, nous préconisons néanmoins l'application des principes d'aménagement, notamment le respect du diamètre minimum d'aménagement (DMA) pour toutes les essences. Si la densité de

l'Iroko est inferieure à 3 tiges/l00

hao

il faut I'interdire de I'exploitation.

En tous cas, les prescriptions sociales proposées en vue de l'aménagement de

cette concession forestière pour une production ligneuse soutenue

seront

accompagnées des considérations techniques. En fait, la planification de la gestion

du terroir est un processus de concertations et de négociations permanentes entre les differentes parties prenantes.

54

4.

CONCLUSION ET RECOMMAI\IDATIONS

Rappelons que le diagnostic socio-éconmique fait partie des differentes études

requises par

la

réglementation en vigueur en matière de gestion durable des

écosystèmes forestiers au Cameroun, notamment les études d'inventaires floristique

et faunique, l'étude d'impact environnemental. Les rapports issus de ces diverses études doivent contribuer à la rédaction du plan d'aménagement de la concession

forestière 1086 qui nous concerne. Au regard des objectifs fixés, on a pu apprécier les interventions des populations riveraines autour

I'UFA 11 001 ainsi que leur

degré

de dépendance vis-à-vis de cette forêt.

Les résultats de la présente étude montrent que

:

1. la forêt constitue pour les populations riveraines le principal support de vie

à travers les activités qu'elles y

mènent notamment I'agriculture, la

cueillette, la chasse et la pêche. Celles-ci contribuent non seulement à l'alimentation des populations, mais leur procurent aussi des revenus

2. la forêt fait partie du patrimoine culturel

de tous les villages riverains de la

concession forestière 1086 à travers les rites du Ekpe

3. Le village

;

;

Osselle se trouve complètement à I'intérieur de

compris plusieurs exploitations de cultures pérennes

I'UFA l1

001, y

;

4. l'aménagement des points d'eau, les problèmes liés à la santé et ceux relatifs à l'éducation constituent les trois besoins de développement majeurs exprimés par les populations riveraines de ladite concession forestière

;

5. les mangues sauvages (Irvingia gabonensis) et le eru (Gnetum africona) sont les produits forestiers non ligneux les plus sollicités par populations riveraines

les

;

6. I'Iroko se place en tête des essences qui se raréfient dans le massif forestier

;

7. la distance moyenne entre les habitations et les exploitations agricoles plus éloignées est de 2,7 Km.

les

55

8. I'exploitation de I'espèce Masularia acuminata se fait en dehors du cadre de la réglementation des produits forestiers spéciaux

9.

;

la coupe illégale de bois est avérée dans la partie sud de I'UFA 11 001

;

10. le cacao, le plantain et le palmier à huile sont les principales cultures pour

lesquelles les populations sont amenées à conquérir de nouveaux espaces de forêt.

Au

regard

de ce qui

précède, nous pouvons préconiser quelques

recommandations relatives aux propositions d'aménagement et à la stabilisation des populations riveraines pour la production ligneuse soutenue de propositions concernent

a.

le

I'UFA 11 001. Ces

:

miuo-zonage

de la

concession 1086

à partir des supports

d'informations géographiques à grande résolution (images satellitaires Landsat ou Spot)

;

b. I'application d'une décision d'aménagement sur I'iroko par le respect du DME et son interdiction éventuelle sous réserve des résultats d'inventaire;

c. la définition

d'une enclave à Osselle doun rayon de 3 Km à partir du

point de coordonnées (32 N 0519 810, UTM 0600 896) matérialisant le centre du village

d. la définition

;

de la série agroforestière à 3 Km à partir des a: