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5 mai 2014 - des MRS (Matériels à Risques Spécifiés). .... États-Unis, dans les pays du Mercosur, comme en Europe, il existe une qualification de certains.
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La viande dans les accords de libre-échange Union européenne – États-Unis/Canada/Mercosur

LE SYSTÈME AMÉRICAIN bientôt subi par les producteurs et imposé aux consommateurs en France ?

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SOMMAIRE

3-4

L’élevage bovin sur le continent américain : LA RENTABILITÉ poussée à l’extrême au détriment de l’hygiène, de l’environnement et du bien-être animal ZOOM sur… Les Etats-Unis : un recours systématique aux « feedlots » En France : une production animale raisonnée

5-6

En France : DES COÛTS DE PRODUCTION de viande bovine bien supérieurs à ceux des élevages américains Plusieurs causes expliquent cette situation - Quelques chiffres évocateurs ZOOM sur… Le coût de la main-d’oeuvre, au cœur du différentiel de compétitivité entre la France et les États-Unis / le Mercosur

7-8

RÉGLEMENTATION SANITAIRE : aux États-Unis comme au Brésil, une traçabilité facultative, un recours massif aux farines animales et aux antibiotiques ! Une traçabilité des viandes quasi inexistante sur le continent américain Un principe de précaution très peu rigoureux ZOOM sur… L’alimentation animale : des pratiques opposées, d’un côté et de l’autre de l’océan Atlantique

9 - 10

BIEN-ÊTRE ANIMAL : une considération mineure, pour les producteurs américains Aucune loi pour la protection des animaux d’élevage sur le continent américain Des impacts désastreux sur le plan du bien-être animal ZOOM sur… Les principales obligations réglementaires appliquées par les professionnels de la filière viande bovine française

11 - 12

ENVIRONNEMENT : des impacts et obligations réglementaires sans commune mesure d’un côté et de l’autre de l’Atlantique Aux États-Unis : une sur-concentration des animaux à l’origine de divers problèmes environnementaux Au Brésil : un élevage bovin responsable de 80 % de la destruction de la forêt amazonienne et très fortement émetteur en GES ZOOM sur… Les réglementations environnementales s’appliquant aux éleveurs français

13 - 14

EN CONCLUSION… Quelles conséquences de telles importations de viandes bovines américaines, sur le plan économique et social en France ? Une situation de concurrence déloyale insoutenable pour l’ensemble des professionnels de la filière viande bovine française Plusieurs milliers d’emplois en danger… pourtant garants de l’animation des territoires ruraux ZOOM sur… Quel impact réel sur le marché de la viande bovine européenne ?

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Contacts presse : BGC Toscane pour INTERBEV : Ariane Papon - Sarah Vinot - 01 40 27 91 41 - [email protected] INTERBEV : Cécile Lardillon - 01 44 87 44 76 - [email protected]

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L’élevage bovin sur le continent américain : LA RENTABILITÉ poussée à l’extrême au détriment de l’hygiène, de l’environnement et du bien-être animal Avec 91 millions de têtes de bovins, les États-Unis demeurent le premier producteur mondial de viande bovine. Avec le Canada, ils exportent près de 20 % des volumes de viande bovine échangés dans le monde. Le Brésil, membre du Mercosur, est le premier exportateur mondial de viande bovine avec plus de 1,3 million de tonnes équivalent carcasse en 2011, soit plus de 16 % des échanges. Si les deux systèmes d’élevage présentent des différences (systèmes de finition ou d’engraissement très intensifs aux États-Unis et plutôt extensifs au Brésil, bien que la grande majorité des bovins brésiliens destinés à l’export soient engraissés en feedlots), ils se caractérisent tous deux par des réglementations très souples sur le plan sanitaire, social (coût du travail), environnemental, du bien-être animal…, rendant leurs productions extrêmement compétitives.

ZOOM sur… Aux États-Unis : un recours systématique aux « feedlots » Selon l’USDA (United States Department of Agriculture), le ministère de l’Agriculture des États-Unis, 2/3 des bovins américains sont engraissés au sein de « feedlots » - des parcs d’engraissement très intensifs – contenant plus de 8 000 bovins, tandis que les feedlots de plus de 32 000 bovins représentent 39 % de la production. Ces parcs d’engraissement, qui peuvent contenir jusqu’à 100 000 bêtes, sont souvent liés à de grands groupes industriels, tels que des abattoirs, ou à des usines d’éthanol, qui écoulent ainsi leurs sous-produits. Ils se caractérisent par : - Des espaces artificiels de production réduits et surchargés, pour un niveau de rendement maximum. - Une alimentation sans herbe, à base de maïs OGM et de ce que les Américains nomment la « technologie », c’est-à-dire des additifs alimentaires utilisés comme activateurs de croissance : œstrogènes, androgènes, somatotropine, tétracyclines, ionophores ou encore stéroïdes. - Une mécanisation importante pour réduire les coûts de main-d’œuvre. - Une réglementation relative au bien-être animal et à la protection de l’environnement peu contraignante. Pour compenser ce manque de soins au niveau de l’élevage, les abattoirs américains ont développé une pratique curative basée sur un « douchage » des carcasses aux substances chimiques.

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En France : une production animale herbivore raisonnée et liée au sol ➥ 90

% des aliments du troupeau sont produits sur l’exploitation, 80 % de la ration de base est composée d’herbe, sous forme pâturée ou de foin, accompagnée de maïs et de tourteaux.

➥ Les exploitations d’élevage dit « intensif » (engraissement de jeunes bovins) comportent en moyenne entre 60 et 200 bovins.

➥ Les opérateurs sont soumis à la réglementation sanitaire la plus stricte au monde : - Une réglementation « nécessaire » pour protéger le consommateur (traçabilité, interdiction des hormones, des OGM…), assurer un certain niveau de bien-être à l’animal et contribuer au respect de l’environnement : traçabilité individuelle obligatoire (identification de chaque bovin et notification de chacun de ses mouvements, du lieu de naissance jusqu’à l’abattoir, interdiction totale des farines animales, des hormones et des antibiotiques utilisés comme facteurs de croissance, liste détaillée des MRS (Matériels à Risques Spécifiés). - Une réglementation « contraignante » (tests ESB systématiques, par exemple, alors que la Commission européenne a levé cette obligation depuis le 1er janvier 2013) qui freine la compétitivité des entreprises et les placent à des niveaux de déséquilibre aux niveaux européen et international.

➥ Ainsi qu’à de nombreuses obligations sur les plans du bien-être animal (soin et confort des animaux sur l’exploitation et pendant le transport, notamment) et environnemental (stockage et épandage des fumiers et lisiers, mises aux normes des bâtiments, écoconditionnalité de la PAC).

➥ L’élevage

bovin reste une activité économique et sociale majeure qui contribue directement à l’aménagement et l’animation des territoires ruraux. Il est également le seul garant de l’entretien des paysages (13 millions d’hectares de prairies et parcours montagneux sont entretenus par les ruminants) et participe à la préservation de la biodiversité.

Une filière volontaire, engagée dans la mise en œuvre de l’information la plus complète du consommateur. C’est parce que les professionnels de la filière élevage et viandes française connaissent les attentes des consommateurs sur les plans de la traçabilité, social, environnemental, du bien-être animal…, qu’ils ont choisi de créer, en coordination avec l’ensemble des filières viandes, la signature Viandes de France, en février dernier. Cette signature apporte au consommateur la garantie de consommer une viande issue d’un animal né, élevé, abattu en France, puis transformée en France et d’un système de production respectueux des hommes (salaire minimum…), des animaux et de l’environnement.

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En France : DES COÛTS DE PRODUCTION de viande bovine bien supérieurs à ceux des élevages américains Au-delà des charges liées à l’application de réglementations beaucoup plus strictes qu’aux États-Unis ou dans les États du Mercosur sur les plans sanitaire, du bien-être animal ou environnemental, les exploitations françaises sont soumises à des coûts structurels plus importants que leurs concurrentes américaines.

Plusieurs causes expliquent cette situation : ➥ Aux États-Unis, le modèle du feedlot permet aux opérateurs de diluer leurs dépenses en installation, main-d’œuvre, énergie…, sur un très grand nombre d’animaux et donc de réaliser des économies d’échelles extrêmement importantes.

➥ La

concentration majeure des groupes d’abattage américains, ainsi que leur taille extrêmement importante (la taille des outils d’abattage des 4 principaux groupes américains est 13 fois plus élevée que celle des outils d’abattage des principaux groupes français) et le faible coût de main-d’œuvre, sont également à l’origine d’économies colossales.

➥ Les viandes du Mercosur sont majoritairement produites dans des systèmes extensifs, dont le foncier est souvent issu de la déforestation. Ainsi, l’absence d’achat d’aliments, la production fourragère à coût nul, l’absence d’équipement et de bâtiment, associées au gigantisme des acteurs économiques de la filière - qu’il s’agisse d’installations industrielles ou d’élevages - rendent cette production très compétitive.

Quelques chiffres évocateurs : ➥ France vs États-Unis : - Les exploitations françaises de type « naisseur » (élevages herbagers extensifs) doivent supporter un surcoût de 29 % par rapport à leurs concurrentes américaines, disséminé principalement sur la main-d’œuvre, l’équipement, les frais vétérinaires et les bâtiments. - Au stade de l’engraissement, le surcroît de dépenses supporté par les ateliers français, par rapport aux feedlots américains, est gigantesque : + 71 % sur la période 2009 – 2012, soit environ 1,9€/kg de carcasse.

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➥ France vs Mercosur : - Le surcoût moyen des exploitations naisseurs français par rapport à leurs homologues brésiliens atteint 1,5 à 1,7€/kg vif sur la période 2007 – 2010. Ce surcoût est principalement lié aux dépenses d’alimentation animale, beaucoup plus élevées en France. - Le surcoût moyen des systèmes engraisseurs français est passé de 2,4€/kg de carcasse en 2007 à 2,2 en 2010.

ZOOM sur… Le coût de la main-d’œuvre, au cœur du différentiel de compétitivité entre la France et les États-Unis / le Mercosur La main-d’œuvre constitue le poste de dépenses le plus distorsif entre la France et ses concurrents américains et brésiliens. Cette situation s’explique par : - La nature du système du feedlot : le regroupement de nombreux animaux sur une surface très réduite permet de limiter les coûts de main-d’œuvre. - Le haut niveau de mécanisation de ces systèmes d’engraissement. - Le bas niveau du coût horaire qui caractérise ces pays, tout particulièrement le Brésil.

Quelques chiffres… ➥ Aux

États-Unis, les exploitations de type « naisseur » bénéficient d’une économie de 0,41€/kg de vif par rapport aux exploitations françaises, sur le seul poste « maind’œuvre ». Ce chiffre s’élève à 0,51€/kg de carcasse au stade de l’engraissement, soit 27 % du surcoût total subi par les producteurs français.

➥ Au Brésil, le différentiel minimum du coût du travail vis-à-vis de la France est estimé à environ 7€/heure en ce qui concerne l’élevage et entre 14€/h et 18€/h en ce qui concerne l’abattage.

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RÉGLEMENTATION SANITAIRE : aux États-Unis comme au Brésil, une traçabilité facultative, un recours massif aux farines animales et aux antibiotiques ! Alors même que la réglementation sanitaire communautaire est la plus exigeante au niveau mondial, les pratiques mises en œuvre par les producteurs américains de viande bovine sont en contradiction totale avec les principes défendus par l’Union européenne. En effet, si la traçabilité totale de la naissance de l’animal jusqu’à la commercialisation de la viande est obligatoire en Europe et l’alimentation animale strictement réglementée, les États-Unis et le Brésil ne sont soumis à aucune obligation sur ces deux plans pourtant prioritaires pour le consommateur.

Tandis qu’en Europe, l’ensemble de la réglementation sanitaire repose sur une logique préventive (propreté des animaux, traçabilité), les États-Unis, notamment, privilégient une logique « curative » (traitement des carcasses a posteriori) et ne remplissent aucune obligation en matière d’identification et de suivi des animaux. De même, pour les producteurs américains, l’utilisation d’hormones, d’antibiotiques, de farines animales…, est routinière en matière d’engraissement des bovins !

Une traçabilité des viandes quasi inexistante sur le continent américain Contrairement à la réglementation européenne (règlement CE 1760/2000 ), il n’existe pas de système national d’identification aux États-Unis, de même qu’au Canada ou en Amérique du Sud et, à ce titre, aucune traçabilité individuelle n’est réalisée. Sur une base volontaire, seules les viandes destinées à l’export peuvent entrer dans des filières soumises à un système privé de traçabilité, permettant de vérifier l’âge et l’origine des animaux et, dans certains cas spécifiques – en vue d’exportations vers l’UE notamment – d’obtenir des informations sur l’alimentation des bovins (avec / sans activateur de croissance…). Cette absence de traçabilité des viandes sur le continent américain s’oppose fortement avec la volonté actuelle des professionnels de la filière viande française de renforcer la transparence et l’information totale du consommateur, telle qu’elle s’est exprimée au début de l’année 2014 à travers le lancement de la signature Viandes de France offrant la garantie d’une viande issue d’un animal né, élevé, abattu en France puis transformée en France.

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Un principe de précaution beaucoup plus souple qu’en Europe et, en conséquence, des restrictions sanitaires moins draconiennes ➥ La liste des sous-produits animaux (farines animales, sang…) utilisés dans l’alimentation des bovins est beaucoup moins restrictive en Amérique qu’en Europe.

➥ Aux États-Unis, dans les pays du Mercosur, comme en Europe, il existe une qualification de certains sous-produits bovins à haut risque au regard de l’ESB en matériels à risques spécifiés (MRS). Cependant, la liste de ces sous-produits retirés de la consommation humaine est beaucoup plus étroite en Amérique du Nord et du Sud qu’en Europe.

➥ Aux États-Unis, aucun animal destiné à la consommation humaine n’est testé pour l’ESB. L’USDA réalise environ 40 000 tests par an sur des animaux suspects, écartés de la chaîne alimentaire. Dans l’Union européenne, compte tenu de l’évolution favorable ces dernières années, l’obligation de tests systématiques en abattoir a été levée au 1er janvier 2013.

➥ Aux États-Unis, comme en Amérique du Sud, le système d’équarrissage des animaux trouvés morts en exploitation est facultatif. Les animaux peuvent être enfouis ou incinérés à moindre coût.

ZOOM sur… L’alimentation animale : des pratiques opposées, d’un côté et de l’autre de l’océan Atlantique 1 – Les hormones, largement utilisées aux États-Unis, ainsi que l’intégralité des antibiotiques utilisés comme facteurs de croissance par les producteurs américains et brésiliens, sont interdits en Europe, car liés à un risque sanitaire réel (antibiorésistance, résidus dans les viandes…)*. 2 – Les États-Unis n’ont pas proscrit, dans l’alimentation bovine, les farines de sang (y compris de ruminants), les farines de monogastriques (porcs et volailles) et les litières de volaille, alors que l’ensemble de ces produits, considérés comme risqués au regard de l’ESB ou d’autres maladies infectieuses, sont rigoureusement interdits dans l’alimentation des bovins en Union européenne. 3 – Les rations typiques des feedlots américains sont composées à plus de 80 % de maïs et soja OGM, contre moins de 5 % dans les rations des jeunes bovins à l’engraissement en France (à noter : « alimentation animale à base d’OGM » ne signifie en aucun cas « viande OGM »). En France, la ration typique d’un jeune bovin en phase d’engraissement contient plus de 70 % de fourrages et de céréales produites sur l’exploitation (autonomie fourragère) ou de coproduits de la région (ex : pulpes de betterave), exempts d’OGM car produits dans l’UE. *Il est important de noter que les filières « sans hormone » ouvrant la voie aux exportations de viandes américaines vers l’Union européenne, n’interdisent pas l’administration d’antibiotiques comme facteurs de croissance.

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BIEN-ÊTRE ANIMAL : une considération mineure pour les producteurs américains En France, les professionnels de l’élevage, du transport, du commerce et de l’abattage de bétail ont, au quotidien, la volonté de protéger et soigner les animaux et de les préserver de toute douleur ou situation de stress évitables. Ils sont à l’initiative de « chartes de bonnes pratiques » et d’accords interprofessionnels réglementant leurs activités. Le respect du bien-être animal demeure pour eux une priorité. Il est, d’ailleurs, d’autant plus important qu’il est directement lié à la maîtrise de la sécurité sanitaire et aux qualités organoleptiques de la viande, mais aussi à la sécurité des animaux et des hommes… Au-delà de ces initiatives professionnelles, une réglementation européenne particulièrement stricte (Directive du Conseil 98/58/EC du 20 juillet 1998 sur la protection des animaux dans les élevages, Règlement CE 1/2005 relatif au transport des animaux, Règlement CE n° 1099/2009 sur la protection des animaux au moment de leur abattage), complétée en France par le Code rural (article L.214), encadre leurs pratiques et leur fixe des obligations en tant que propriétaires et/ou détenteurs d’animaux en matière de surveillance des animaux, d’hébergement, d’alimentation, mais aussi de transport, de confort et de conditions de préparation à l’abattage.

Aucune loi pour la protection des animaux d’élevage sur le continent américain Aux États-Unis, comme au Brésil, il n’existe aucune loi reconnaissant le droit des animaux d’élevage à être bien traité (accès à l’alimentation, à l’eau, aux soins…). Seules les conditions d’abattage et de transport ont fait l’objet de lois fédérales aux États-Unis (en 1873 et 1958 !) : ces lois sont beaucoup moins contraignantes que la réglementation européenne. À titre d’exemple, la durée minimale de transport de bétail avant pause est de… 28 heures (contre, par exemple pour les bovins, une durée maximale de transport sans pause de 14 heures en Europe) ! De même, au Brésil, ni la surface minimale par animal, ni la durée de transport, ni les déchargements obligatoires au cours de longs transits, ne sont prescrits par un texte législatif. Cette absence de réglementation est particulièrement grave, au vu du gigantisme du territoire brésilien et de l’état du réseau des routes secondaires (50 % de ces routes sont goudronnées) et municipales (en 2008, 98 % ne disposaient d’aucun revêtement), principalement empruntées pour le transport des animaux d’élevage.

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Des impacts désastreux sur le plan du bien-être animal - Les bovins américains sont engraissés dans des conditions peu respectueuses du bien-être animal. Disposant d’un espace minime, optimisé au maximum, les animaux ne peuvent exprimer leur comportement normal et sont, de ce fait, le plus souvent extrêmement sales. En outre, une étude récemment publiée par des vétérinaires américains dans le magazine Plos One démontre que l’utilisation des beta-agonistes (ractopamine et autres activateurs de croissance) augmente considérablement le risque de décès des animaux. - Un nombre très important de bovins au Brésil souffre de malnutrition. En raison de la diminution des disponibilités fourragères en hiver - et parce que selon l’IGBE (Instituto Brasileiro de Geografia et Estatistica), les 3 /4 des élevages bovins au niveau national ne complémentent pas les rations au cours de cette saison -, les bovins souffrent de la faim.

ZOOM sur… Les principales obligations réglementaires appliquées par les professionnels de la filière viande bovine française ➥ Sur l’exploitation : - Assurer le suivi sanitaire des animaux, prévenir d’éventuelles blessures ou douleurs. - Assurer de bonnes conditions d’hébergement aux animaux : à l’abri du froid et des intempéries, dans un logement spacieux, confortable, aéré, éclairé et ventilé. - Fournir à l’animal une ration alimentaire suffisante pour couvrir ses besoins et un abreuvement approprié et de qualité. ➥ Tout au long du transport : - Être formé (chargement / déchargement, soins des animaux, conduite des bétaillères) et titulaire d’un certificat d’aptitude professionnelle au transport d’animaux vivants (CAPTAV). - Respecter une densité et une durée de transport maximales (à partir de 8h : autorisation spécifique à obtenir), un espace nécessaire minimal par animal, la présence d’une ventilation… ➥ À l’abattoir : - Formation obligatoire du personnel. - Équipements en règles : couloirs de circulation, logement, matériel de guidage, d’immobilisation. - Présence dans chaque abattoir d’un responsable protection animale titulaire d’un certificat de compétence délivré par les autorités… L’ensemble de ces obligations font l’objet de contrôles inopinés et d’inspections régulières de la part de l’administration française et européenne.

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ENVIRONNEMENT : des impacts et obligations réglementaires sans commune mesure d’un côté et de l’autre de l’Atlantique Les impacts de l’élevage sur l’environnement font régulièrement l’objet d’attaques. Selon certaines études, la production de viande ferait en effet partie des activités économiques les plus polluantes de la planète. La principale raison de cette analyse ? L’amalgame réalisé, au sein d’études internationales, entre l’élevage herbager français, l’élevage nord-américain hors-sol et l’élevage sud-américain extensif à l’origine d’une déforestation massive.

En France, l’élevage herbager est en effet à l’origine d’impacts positifs sur l’environnement, encore trop souvent méconnus : - Il permet d’entretenir plus de 13 millions d’hectares de prairies, dont 10 millions ne sont jamais labourés et sont de véritables « puits à carbone ». - Il contribue directement à la préservation de la qualité de l’eau et de la biodiversité (grâce au maintien d’infrastructures agroécologiques telles que les haies et les prairies, notamment). - Il participe également à prévenir les risques d’érosion, d’incendie ou d’inondation.

En France, un élevage allaitant reconnu vertueux par son lien au sol et sa grande utilisation de l’herbe En France, les élevages de bovins sont soit herbagers, soit mixtes (polyculture - élevage). Ils produisent 90 % de l’alimentation des troupeaux et recyclent autour de l’exploitation l’intégralité des effluents (fumiers et lisiers) comme précieux engrais organiques pour les sols. Avec 80 % de la ration composée d’herbe, ils valorisent 13 millions d’hectares de prairies, soit la moitié de la surface agricole française et 20 % du territoire. Ces prairies occupent une place essentielle dans les paysages français et jouent un rôle clé dans la préservation de la biodiversité. Ces espaces, jamais labourés en ce qui concerne les prairies permanentes, peu traités, fertilisés principalement avec de la matière organique issue des effluents d’élevage, pâturés pour certains, sont reconnus comme des « infrastructures agroécologiques » ou surfaces semi-naturelles propices à la biodiversité. Ces espaces jouent un rôle clé dans de nombreux services écosystémiques : préservation des paysages, de la qualité de l’eau, de la qualité des sols, stockage de matière organique.

Aux États-Unis et au Brésil : des systèmes « extrêmes » à l’origine de problèmes environnementaux Élevage herbager vs élevage hors-sol en feedlots, autonomie fourragère vs achat de la totalité des aliments, dont 80 % de maïs OGM, hormones et antibiotiques..., les systèmes de production français et américain répondent à des normes et pratiques opposées en matière de préservation de l’environnement. Aux États-Unis, c’est surtout l’extrême concentration des animaux à l’engraissement qui pose problème, sur le plan environnemental : cette concentration impacte en effet directement la qualité des sols et de l’eau, du fait d’un excédent d’azote vers le sol et les nappes phréatiques.

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Les réglementations environnementales américaines appliquées aux éleveurs visent surtout, comme en Europe, à protéger la qualité des ressources en eau (« Clean Water Act »). Cependant : - La réglementation « Clean Water Act » ne vise à protéger que les eaux superficielles, alors que les réglementations européennes s’efforcent de protéger à la fois les eaux superficielles et souterraines. - Cette réglementation minimale au niveau fédéral ne s’applique pas à l’ensemble des exploitations.

ZOOM sur… Les réglementations environnementales s’appliquant aux éleveurs français Le champ d’application des textes de loi environnementaux français et européens sur les exploitations d’élevage bovin viande est très large : qualité de l’eau, implantation des bâtiments agricoles, gestion des effluents, fertilisation des prairies et cultures, utilisation des produits phytosanitaires… En France, toutes les exploitations agricoles sont soumises à des réglementations environnementales : les plus petites sont soumises au Règlement Sanitaire Département (RSD) et les plus grandes à la législation sur les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE). Les éleveurs français ont tout intérêt à suivre rigoureusement ces normes. En effet :

➥ Elles

interviennent dans la distribution des aides européennes conditionnées : les agriculteurs doivent les respecter pour recevoir la totalité de leurs aides PAC.

➥ Des

redevances pollueur - payeur sont mises en œuvre : en plus des réglementations environnementales, les exploitations agricoles françaises paient depuis 2008 une redevance construite sur le principe pollueur-payeur, servant notamment à amortir les coûts de mise en conformité des bâtiments d’élevage financés en partie par les Agences de l’eau et de l’État.

➥ Ainsi que des incitations financières : - Le Programme de Modernisation des Bâtiments d’Élevage (PMBE), financé en partie par la France et en partie par l’UE, aide les éleveurs à moderniser leur outil de production si le projet de bâtiment répond à l’objectif d’améliorer les conditions d’environnement. - Les Mesures Agro-Environnementales (MAE) mises en place en France dans le cadre du second pilier de la PAC depuis 2002, contractuelles et volontaires, imposent aux signataires le respect d’un cahier des charges visant à préserver la biodiversité et à protéger la qualité de l’eau.

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EN CONCLUSION… Quelles conséquences de telles importations de viandes bovines américaines, sur le plan économique et social en France ? Ces accords de libre-échange avec les États-Unis, le Canada, le Mercosur comportent des opportunités commerciales indéniables pour plusieurs secteurs économiques, en France. Cependant, ces opportunités ne doivent pas justifier la multiplication de concessions et de « sacrifices » dont fait preuve la Commission européenne, sur des intérêts moins offensifs telle que la viande bovine ! Les enjeux sont bien trop importants : plusieurs milliers d’emplois, mais aussi l’avenir des territoires ruraux pourraient être en danger.

Une situation de concurrence déloyale insoutenable pour l’ensemble des professionnels de la filière viande bovine française En ouvrant à des volumes si importants de viandes bovines américaines les frontières du marché européen sans aucun droit de douane, la Commission européenne entraîne les professionnels de la filière viande bovine française dans une situation de concurrence déloyale sans précédent. En effet, comment les viandes bovines françaises, produites selon les normes les plus exigeantes au monde, pourraient-elles rivaliser avec des viandes américaines issues de systèmes de production entièrement tournés vers la productivité et peu ou pas réglementés ? En outre, l’impact économique pour les éleveurs français et les entreprises de la filière sera d’autant plus important que les États-Unis, comme le Canada et le Brésil, cibleront en priorité le marché européen de la viande bovine « haut de gamme » (aloyau…).

ZOOM sur… Quel impact réel sur le marché de la viande bovine européenne ? Au regard de la consommation de viande bovine de l’Union européenne (environ 7,8 millions de tonnes), les volumes de viande bovine américaine (Canada, États-Unis, Mercosur) qui devraient arriver sur le marché européen (estimés entre 300 et 600 000 tonnes) peuvent paraître modestes. Toutefois, l’analyse de l’impact de ces volumes doit se faire au regard de la segmentation du marché et de sa saisonnalité. En effet, le Canada, puis les USA et les pays du Mercosur, cibleront le segment de haute qualité du marché de la viande bovine européen. Ce segment, principalement composé de morceaux du quartier arrière issus du cheptel allaitant, est évalué à environ 750 000 tonnes en Europe. Dès lors, les quantités de viande bovine américaines importées, extrêmement compétitives, déstabiliseront très fortement ce secteur en provoquant une forte baisse des prix. En outre, l’arrivée massive de viandes américaines si compétitives en Europe aura également des conséquences sur l’équilibre du marché intra-européen et créera de nouvelles concurrences entre États membres, particulièrement préjudiciables pour l’industrie française qui pourrait perdre de nouvelles parts de marchés au sein de l’UE.

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Plusieurs milliers d’emplois en danger… Les concessions faites par l’Europe sur le marché de la viande bovine sont d’autant plus dangereuses qu’elles interviennent alors que les entreprises du secteur en France sont à bout de souffle sur le plan économique et que les fermetures d’exploitations de races à viandes se multiplient sur le territoire. En effet : - Le revenu annuel des éleveurs bovins viande figure parmi les plus bas niveaux de revenus agricoles, oscillant entre 12 000 et 15 000 € annuels. - Du fait de ce très faible niveau de rentabilité et du haut niveau de pénibilité du métier d’éleveur, les jeunes agriculteurs se détournent massivement de cette activité : les éleveurs approchant de la retraite ne parviennent plus à trouver de repreneurs pour leur exploitation. - Les abattages de gros bovins ont beaucoup baissé en 2013 (- 6 %) et leur niveau moyen est bien inférieur à celui d’il y a 3 à 5 ans. - Les entreprises françaises de l’abattage-découpe subissent d’ores et déjà de plein fouet les différentiels de compétitivité avec leurs concurrents, y compris européens, sur les plans social, réglementaire…

… pourtant garants de l’animation des territoires ruraux Éleveurs, commerçants en bestiaux, abatteurs, transformateurs, bouchers… : la filière élevage et viandes française compte environ 380 000 emplois directs, au sein de plusieurs centaines de PME, majoritairement situées dans nos départements ruraux… et non délocalisables !

En effet, ce secteur est devenu l’un des rares, en France et en Europe, à n’être délocalisable ni en travailleurs, ni en capitaux ! Au regard de l’actualité de cette problématique, INTERBEV s’interroge : les pouvoirs publics ont-ils la volonté de détruire le savoir-faire et « l’exception française », au profit des grands groupes à capitaux étrangers ?

Le maintien des exploitations d’élevage et de l’activité économique produite par les entreprises du secteur élevage et viandes dans son ensemble, est indispensable pour ces territoires ruraux. En effet : - Les emplois indirects ou induits par l’élevage sont nombreux : travail du cuir et des sous-produits de la viande (ex : petfoods…), mais aussi tourisme, par exemple. À titre d’exemple, un emploi d’éleveur génère en moyenne 7 emplois induits : on compte ainsi près d’un million d’emplois induits, en France, par cette activité. - Le « sort » des petits commerces de proximité est directement lié à celui de ces entreprises : sans activité économique liée à la production de viande dans certains départements, ce sont des communes toutes entières qui se videraient de leurs habitants. - L’élevage est également garant de l’ouverture des paysages et de l’attractivité de ces territoires : si les troupeaux venaient à disparaître, plus de 13 millions d’hectares de prairies et parcours montagneux retourneraient en effet à l’état de friche.

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Contacts presse : BGC Toscane pour INTERBEV : Ariane Papon - Sarah Vinot - 01 40 27 91 41 - [email protected] INTERBEV : Cécile Lardillon - 01 44 87 44 76 - [email protected]

Bien-ê tre anim al

SOURCES Institut de l’Élevage, Département économique « La compétitivité agricole du Mercosur – Le cas des filières d’élevage brésiliennes » (Étude DGPAAT n°1102) Centre d’Information des Viandes Enquête consommateurs OpinionWay « Opinion des Français sur l’importation des viandes américaines – 5 mai 2014 »

CONTACTS PRESSE BGC Toscane pour INTERBEV - 01 40 27 91 41 Ariane Papon - Sarah Vinot [email protected] INTERBEV - Cécile Lardillon - 01 44 87 44 76 [email protected]

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