Penser globalement, agir localement

18 sept. 2003 - trêve. Ces pertes continuent de s'ajouter aux milliers d'hectares de milieux humides déjà disparus du territoire québécois au « profit » du ...
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« Penser globalement, agir localement »

COMMUNIQUÉ Pour diffusion immédiate

Le Boisé du Tremblay à Longueuil : Dernière d’une série noire d’erreurs du MENV qui doit cesser Québec, 18 septembre 2003 ---- L’Union québécoise pour la conservation de la nature (UQCN) juge inacceptable le nombre de cas récents de perte ou de dégradation irréversibles d’habitats naturels originant d’inaction ou - pire encore, d’autorisations par émission de permis - de la part des administrations régionales du ministère de l’Environnement du Québec (MENV). « Les cas s’égrènent comme un chapelet morbide dont les éléments ont en commun une artificialisation progressive des milieux naturels du sud du Québec qui ont par le passé plus que souffert des impacts de la négligence et du laisser faire de la part des autorités responsables », s’indigne Charles-Antoine Drolet, porteparole de l’UQCN en matière de biodiversité. Dans un cas tout récent, à Longueuil, le Boisé du Tremblay n’en finit plus d’agoniser entre les mains de promoteurs qui transforment une forêt humide et des marais en quartiers résidentiels, sans le contrôle approprié d’une municipalité qui abdique ses responsabilités à l’égard d’un aménagement responsable du territoire qu’elle est censée gérer. La municipalité a procédé dans le passé à des travaux dans ces milieux humides rares sans aucune autorisation de la part du MENV et sans que celui-ci ne réagisse. Plus récemment, un certificat d’autorisation a été émis par le MENV, qui va dans le sens d’un développement destructeur et qui cautionne les travaux illégaux entrepris. Les autorisations ont été données en ignorant les rapports de ses propres inspecteurs, entre autres, le MENV exigeait du promoteur la création d’un nouvel habitat pour l’espèce menacée de grenouille qui s’y trouvait, opération hypothétique sans aucun fondement scientifique. Qui plus est, la municipalité a outrepassé les limites du certificat en procédant à des installations d’infrastructures dans des secteurs non autorisés. Au lac Clair, près de Saint-Côme, le MENV n’a pas sanctionné le déboisement de rives du lac et la dénaturation d’un cours d’eau qui recelait une frayère à truite, en invoquant une responsabilité municipale. Dans le territoire de la rivière La Guerre à Saint-Anicet, le marécage le Small Tea Field, un écosystème devenu rare dans la région, a été coupé à blanc par un producteur agricole pour créer des superficies additionnelles à l’épandage de purin. Lorsque quatre personnalités scientifiques du Québec sont intervenus pour dénoncer le geste et souligner la grande valeur du site, le MENV s’est défendu d’abord en contestant leur compétence, pour ensuite comprendre qu’il était dans l’erreur et procède maintenant à un effort probablement inutile à exiger la restauration du milieu.

Union qu éb écoi se pour l a con ser vation de l a n atu r e ( UQC N) 1085, ave d e Sal aberr y, bur . 300, Qu éb ec Qc G1 R 2V7 Tél. : (418 ) 648-2104 F a x : (418 ) 648 -0991 In t ern et : ht tp:/ /uq cn.q c. ca Co u rri e r él e ctro n iq u e : co u r ri e r@u q cn .q c. c a

Ajoutons enfin le cas du lac Heney, où les riverains, après 6 ans, poursuivent toujours le ministère de l’Environnement en recours collectif, après que la direction régionale ait délivré un certificat d’autorisation à une pisciculture qui a presque détruit un lac. Prompt à indemniser d’une somme de 2 millions$ le propriétaire, obligé de fermer suite à une injonction prise par les riverains, ces derniers tentent encore aujourd’hui d’obtenir du même gouvernement réparation à leurs dommages et la remise en état du lac. Ces exemples et d’autres obligent l’UQCN à se poser de sérieuses questions sur le manque de vigilance, le désintéressement ou le manque de formation des administrations régionales d’Environnement Québec, qui permettent ou tolèrent que des gestes illégaux soient posés et que des conditions de permis ne soient pas respectées. L’UQCN note que dans plusieurs régions, les administrateurs changent de poste à un rythme inacceptable, et que ce sont souvent des directeurs par intérim qui sont confrontés à des décisions pour lesquelles ils ne semblent pas avoir la compétence requise. Les outils manquent par ailleurs au Ministère pour la gestion environnementale des milieux humides qu’on retrouve encore dans le sud du Québec. Aucune cartographie de ces milieux n’est en effet disponible, et pour combler ces lacunes, on confie la tâche de les cartographier aux municipalités délinquantes et sans ressources lorsqu’elles ne sont pas délinquantes. Pour Charles-Antoine Drolet, « Le résultat de cette accumulation d’incompétences et de malversations est prévisible : la perte de milieux naturels et particulièrement de milieux humides se poursuit sans trêve. Ces pertes continuent de s’ajouter aux milliers d’hectares de milieux humides déjà disparus du territoire québécois au « profit » du développement résidentiel, industriel ou agricole. » Ainsi, plus de 4 000 ha de marais ont été perdus ou fortement dégradés le long du fleuve Saint-Laurent au cours des 40 dernières années. Dans le secteur des basses-terres de la vallée du Saint-Laurent, les pertes encourues le long des rives des tributaires, bien que difficiles à chiffrer, sont probablement encore plus importantes, puisque des dizaines de kilomètres de cours d’eau y ont été redressés et des milliers d’hectares de terres drainées. Les boisés qui restent sont maintenant la cible des producteurs à la recherche de terres d’épandage. L’UQCN insiste : cette série noire doit cesser. Des mesures de correction sont normalement inexistantes, suite à des coupes de boisés ou des remblais de milieux humides, et il est possible que la Cour ne permettrait même pas au Ministère de corriger ses erreurs. Dans le cas de la rivière Batiscan, l’autorisation d’un barrage a été basée sur des données qui ne fournissaient pas l’ampleur réelle du réservoir en cause. Lorsque le Ministre a retiré l’autorisation émise sur la base de ces données incorrectes, le promoteur est allé en cour prétextant que le Ministre n’a pas le droit de corriger ses erreurs dans de tels cas. L’UQCN demande au gouvernement du Québec de procéder dans les plus brefs délais à la cartographie des milieux naturels à protéger au sud du Québec, de leur accorder un statut de protection. Le développement d’un tel outil conjugué avec la désignation de ces sites est de nature à assurer leur conservation devant les assauts d’un développement que les municipalités se montrent présentement non seulement incapables d’endiguer mais qu’elles encouragent ou facilitent même dans certains cas.

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L’UQCN demande que les administrateurs régionaux reçoivent une formation adéquate pour reconnaître et protéger par une action préventive les milieux écologiquement importants que la Loi les oblige à préserver, au lieu de se contenter comme maintenant d’essayer de corriger leurs propres erreurs et celles des administrations municipales et cela sans beaucoup d’espoir. En attendant que ces mesures soient prises et implantées, pour faire en sorte d’appliquer des règles plus rigoureuses et plus impartiales d’analyse de dossier et de prévention, l,UQCN interpelle le nouveau ministre Thomas Mulcair pour qu’il retire temporairement aux administrateurs régionaux la responsabilité d’émission de permis touchant le milieu naturel. Source : Charles-Antoine Drolet

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