Penser globalement, agir localement » COMMUNIQUÉ

16 sept. 2005 - venir; une ville qui doit faire face à du smog de plus en plus important. Pour ne pas parler des milliards pour une éventuelle autoroute 30 ...
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« Penser globalement, agir localement »

COMMUNIQUÉ Pour diffusion immédiate

DE NOUVELLES INFRASTRUCTURES ROUTIÈRES, LA 175, LA 25 ET LA 30, OU LE MAINTIEN EN ÉTAT DU RÉSEAU ACTUEL : L’ENQUÊTE DEMANDÉE PAR LE BAPE S’IMPOSE Québec, le 16 septembre 2005 —— « L’effondrement de l’autoroute 40 devrait sonner l’alarme. Nos infrastructures de l’époque de la Révolution tranquille atteignent l’âge de la retraite, comme les baby boomers qui les ont construites. Il est temps de revoir nos priorités. » C’est ainsi que M. Harvey Mead, président de l’Union québécoise pour la conservation de la nature (UQCN), met en contexte les nouvelles portant sur l’incident qui est arrivé sur l’autoroute 40 près de Trois-Rivières et le questionnement qu’il a suscité. L’UQCN rappelle que le mémoire qu’il a préparé ce printemps et portant sur l’opportunité de reconstruire la route 175 entre Québec et Saguenay faisait déjà ressortir une situation préoccupante quant au maintien du réseau routier actuel, et cela pour toute la province. La situation paraît beaucoup plus complexe [que ce que le ministère des Transports présente], et nécessite une analyse de l’approche du gouvernement et du ministère des Transports face aux investissements dans le réseau routier (pour ne parler que de cela). … Le budget 2005-2006 prévoit des investissements importants relativement aux infrastructures de transport. Nous pouvons constater que les investissements effectués pour la conservation du réseau routier et des structures suffisent à peine à maintenir la qualité des infrastructures existantes. Selon le Rapport annuel 2003-2004 du ministère des Transports, pour trois des quatre indicateurs fournis, il y a réduction du pourcentage du réseau qui se trouve en bon état. Dans son Rapport à l’Assemblée nationale pour l’année 2002-2003, Tome II, le Vérificateur général du Québec souligne qu’« un déficit d’entretien (tant préventif que courant) rend la situation préoccupante quant à l’ampleur des sommes qu’il faudra débourser dans l’avenir pour préserver les ponts du Réseau routier supérieur (4.49). » Pour l’UQCN, ces constats mènent à un autre : que le ministère des Transports aurait avantage à préserver ce qui existe, plutôt que d’investir des sommes additionnelles pour en développer des nouvelles qu’il aura de la difficulté à maintenir. Une approche plus ciblée pour régler la question de la sécurité sur la route 175 semble appropriée. Préoccupés par cette question, et insatisfaits de l’analyse économique du projet qui concluait à un bilan légèrement négatif, nous avons donc tenté de faire un estimé du coût de cette route avec les données fournies par le promoteur. Avec un coût de construction de 675 M$ financé sur 30 ans à un taux de 5 %, un entretien annuel de 2,4 M$/km, et un nouveau pavage aux dix ans, amorti sur dix ans, nous estimons que le projet comportera un coût global (en dollars constants) sur sa durée de vie de 1 265 M$ (voir annexe 1)…. Sur 30 ans, soit la durée de vie de l’infrastructure, l’estimé monte le coût à environ 1 615 M$ sur sa durée de vie de 30 ans. Le mémoire va plus loin, en soulignant la nécessité de regarder la situation d’ici trente ou quarante ans, ce qui ne semble pas avoir été fait pour la période actuelle en fonction des investissements d’il y a trente ans.

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L'UQCN s'inquiète également du fait que le gouvernement actuel ne tient pas compte des études qu'il a lui-même patronnées et dont il a fait la base de sa démarche de réflexion dans son étude Briller parmi les meilleurs. La démographie des 40 prochaines années montre des éventualités très inquiétantes de ce point de vue. Les générations actuelles vont-elles transmettre à leurs fils et filles des dettes à payer que ceux-ci n'auront pas choisies pour des équipements qui n'auront été que pour la satisfaction plus ou moins égoïste de leurs aînés ou ancêtres ? La dette du Québec a augmenté de 40 % depuis l'atteinte du déficit Zéro; elle était tout près de 119 milliards de $ en 2004. Sera-t-elle payée dans 30 ans par 2 travailleurs pour chaque retraité, alors qu’il y avait huit travailleurs pour chaque retraité il y a seulement 25 ans, ou bien le sera-t-elle par l'ensemble des retraités qui auront vu le pouvoir d'achat de leur pension coupé de 30, 40 ou même 50 % de leur valeur initiale en raison d'une inflation qui réduit ce pouvoir de 2 à 3 % par année ? Le gouvernement semble avoir pris sa décision sur la route 175, en apparente contradiction avec sa propre vision du Québec de 2030. Le projet de pont et d’extension de l’autoroute 25 dans l’est de l’Île de Montréal comporte encore plus de conséquences que la 175 sur l’ensemble des problématiques : une ville dont les infrastructures (aqueducs, égouts, réseau routier, transport en commun) sont en déficit; une ville dont la circulation automobile continue à dégrader la vie des résidents et cherche à atteindre la situation de Toronto, où on ne parle que de cela; une ville face à un développement de ses couronnes qui détruit les derniers milieux humides de la région tout en hypothéquant la génération à venir; une ville qui doit faire face à du smog de plus en plus important. Pour ne pas parler des milliards pour une éventuelle autoroute 30 complétée…. « Le rapport du BAPE sur le projet de route 175 à quatre voies divisées, qui est sorti l’été passé, recommandait d’hypothéquer la génération à venir en faisant sa priorité de l’élimination des collisions frontales, conclut Harvey Mead. Pendant l’été, au moins trois collisions frontales mortelles ont eu lieu sur la 138, à proximité, et cela sur un tronçon la moitié moins long que celui de la 175 en question, mais on convient qu’on n’aura pas les sous pour la mettre à quatre voies. Le vœu pieux du BAPE pour une enquête sur les transports au Québec, qui faisait partie de ses recommandations, devient peut-être moins pieux à l’heure où l’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement et même les responsables du ministère des Transport confirment l’urgent besoin de maintenir le réseau actuel. L’existence d’un budget déjà très important ne répond même pas à ce besoin minimal. » Jean-Éric Turcotte, directeur général de l’UQCN, renchérit : « Bien que le ministre Mulcair fasse valoir, dans le Devoir de ce matin, que le Québec se targue d'obtenir le meilleur bilan en termes de production des gaz responsables des changements climatiques, au Canada, force est de reconnaître que les récentes orientations en matière de construction de routes ne feront rien pour améliorer ce bilan, qui est loin de s’approcher des objectifs de Kyoto. » Avec les nouveaux projets routiers, et des développements en termes de production énergétique, le Québec alourdira son bilan. Alors que le Protocole de Kyoto prévoit une diminution de 6 % des émissions d'ici 2012, par rapport à leur niveau de 1990, le bilan québécois dépasse déjà de plus de 5 % ces niveaux. « Plus encore, ajoute M. Turcotte, le Québec ne s'est toujours pas doté de plan stratégique de réduction, et ce à l'aube de la Conférence des parties qui accueillera à Montréal, à la fin de novembre, des délégations internationales dans le cadre du suivi du Protocole de Kyoto. »

– 30 – Source : Harvey Mead, UQCN, (418) 652-7572