Franc-Vert vol. 14 no. 2 (avril-mai 1997)

Julie Harris, membre du Groupe de recher- ...... Otis. Puis, nous avons convoqué une armée de spécialistes pour nous aider à reconstruire le milieu.
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rsommaire

Volume 14, numéro 2 - avn1 - mai 1997

ART

C L E S 14

les oies dans la mire Pour freiner sa croissance démographique et contrôler les dommages que cet oiseau cause dans les champs agricoles, doit-on instaurer une chasse printanière à l'oie des neiges? Par Pierre Dubois Photo de la page couverture : Jacques Turcotte La chasse printanière à l'oie pou"ait être permise dès l'an prochain.

CHRONIQUES

22 Faut-il crier au loup ? Excellent moyen de réhabiliter la réputation du loup, l'appel nocturne pratiqué dans les parcs pourrait aussi nuire à l'espèce ... Par Anne Vézina

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DE VOTRE PLUME

le défi du lac Ha ! Ha !, ressusciter un habitat Après avoir été à sec pendant trois mois, le lac Ha ! Ha ! pourra-t-il redevenir le riche milieu de vie qu'il était avant le déluge de l'été dernier ?

7 ÉDITORIAL Chasser et pêcher sans être traqué ?

Par julien Cabana

Par Harvey Mead et André Desrochers

9 Dans ma cour Peut-on sauver l'arbre du voisin ? Ce n'est pas l'aviron qui les mène ! Des préjugés aux ordures Une journée sans achat

13 Être aux oiseaux L'étoffe du héron Par Serge Beaucher

32 Penser globalement Adieu à la faune menacée? Par Clôde de Guise

34 Calendrier

36 Agir localement Hortus, jardin marin Randonnée printanière

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Papier glacé Multifect : recyclé à 50%, dont au moins 10% de fibres postconsomrnation; partiellement blanchi au chlore. Papier mat RoUand NouveUe Vie : recyclé à 50%, dont au moins 10%de fibres postconsommation; blanchi sans chlore; a reçu l'Écologo.

FRANC-VERT • Avril - mai 1997

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upon d'abonnement

Ce forfait est valide pour toute la saison estivale 1997. Pour profiter de cette offre, retournez le coupon cicontre (photocopie ou fac-similé) ainsi que votre paiement. Chaque coupon reçu avant le vendredi 23 mai à 16 h donnera droit à une participation au tirage. Le nom des gagnants paraîtra dans un des prochains numéros de Franc-Vert. Chaque année d'abonnement donne droit à une chance.



0 Je m'abonne 0 3 ans - 59,25 D Je me réabonne D 2 ans -42,16 $* D J'abonne un(e) am i(e) o 1 an - 23,93 $* D Je désire un abonnement• fidélité 1 1

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Les règlements du concours sont disponibles au bureau de l'UQCN-Franc-Vert. Ce concou rs répond aux exigences de la Régie des loteries du Québec. Un litige quant à la conduite et à l'attribution d'un prix de ce conco urs peut être so umis à la Régie des loteries du Québec. Com me le demande la Rég ie, le (la) gagnant(e) devra, pour se procurer son prix, répondre correctement à une question mathématique que vous trouvez dans le cou pon d'abonnement.

Occupati on : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 10 + 4 x 2-8.,. 5 = _ _ _ _ _ __ *Six numéros par an née; taxes incluses; cette offre expire le 23 mai 1997 à 16 h 30. fl PS : R 119275816 #TVQ:1006361354

• : Désormais vous recevrez chaque année une facture à la date d'échéance; finis les avis et le gaspillage de pochettes de plastiques. Envoyez votre paiement à : UQCN-Franc-Vert 690, Grande-Allée Est Québec (Québec) G1 R 2K5

ourez la chance de gagner une des 20 croisières en vous abonnant, en vous réabonnant ou en abonnant un ami à Franc-Vert. En plus de recevoir votre magazine préféré et de devenir membre de l'UQCN, vous aurez ainsi la chance de gagner un des 20 laissez-passer doubles pour une croisière d'observation des baleines, ou pour une croisière dans le majestueux fjord du Saguenay, d'une durée de trois heures, à partir de Tadoussac. Chaque laissez-passer double a une valeur de 64 $.

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Pour information et réservation : 1 800 463-5250 :

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De votre plume

Légende trompeuse On ne badine 'aimerais porter à votre attention une brosses. En fait, ce brossage des hêtres de la pas avec inexactitude dans la légende de la photo réserve écologique du Boisé-des-Muir, organisé Jaccompagnant l'article intitulé «Un vieux tré- par FloraQuebeca et placé sous ma responsabil'ours blanc sor» (février-mars 1997). Comme il est décrit lité, avait pour but d'extirper les cochenilles de ans un numéro récent (février-mars avec justesse dans l'article, la maladie corticale l'écorce, ce qui provoque la mort de l'insecte. du hêtre est causée, dans un premier temps, Les bénévoles étaient bien avisés de ne pas 1997) de Franc-Vert, Jean-Pierre Sylvestre D par une infestation de cochenilles à la base du brosser les arbres po11ant des fructifications du nous a présenté un reportage très intéressant sur l'ours blanc du Nunavik. L'article contient de l'information exacte, se lit facilement et est illustré de photos magnifiques. Cependant, il donne l'impression que l'ours blanc est un animal inoffensif et pacifique. Or, il n'en est rien et l'approcher à quelques mètres, avec une seule caméra, tient d'une témérité suicidaire. Le gouvernement des Territoires du NordOuest prend l'ours blanc (et l'ours grizzli) très au sétieux. Il a d'ailleurs investi beaucoup de ressources pour développer des techniques afin de dissuader les ours de s'approcher des installations humaines. Il a de plus élaboré un guide détaillé sur la façon d'installer des camps sécutitaires au pays de nanuq. Le Dr Herrero, de l'Université de Calgary, tient un registre des incidents impliquant des agressions d'ours sur les humains. Compte tenu des faibles populations humaines habitant l'Arctique, l'ours blanc est vraisemblablement le champion toutes catégoties des attaques sur des humains : 20 cas rapportés entre 1965 et 1985 (les plus récentes données publiées), dont six attaques fatales. Ce bilan aurait pu être encore beaucoup plus lourd si 251 ours menaçants n'avaient pas dû être abattus au cours de rencontres agressives avec des humains. Les mâles furent responsables de la grande majotité de ces attaques; dans de telles circonstances, les ours ont semblé considérer les humains comme des proies. L'ours grizzli n'est pas en reste et peut être tout aussi dangereux. Àcôté de ses deux cousins, notre ours noir est plutôt docile, bien qu'il puisse lui aussi avoir des sautes d'humeur imprévisibles et redoutables. On conseille donc aux lecteurs de francVert de garder leurs distances face à tous les ours, et notamment à l'ours blanc. Voilà le meilleur comportement à adopter pour que ces animaux demeurent pacifiques en toute circonstance.

tronc. Une attaque prolongée par la cochenille favorisera, quelques années plus tard, l'invasion du champignon pathogène Nectria coccinea, faisant alors peser sur les arbres atteints le spectre mortel de cette maladie, introduite d'Europe. La légende de la photo qui accompagne l'article mentionne que des bénévoles « ... brossent le tronc d'un hêtre pour le débarrasser du champignon caractéristique de la maladie ... ». Or, une telle mesure n'affecterait pas le champignon - sa partie non reproductrice se trouvant protégée, sous l'écorce. Pire encore, elle favotiserait sa dispersion d'un arbre à l'autre par le transport des spores sur les

champignon afin d'éviter toute contamination. Un suivi scientifique nous permettra d'évaluer l'efficacité de l'intervention. Je profite de la présente pour rappeler que, étant donné son statut de réserve écologique, seules les activités à vocation scientifique ou éducative sont permises dans le Boisé-desMuir. En effet, l'accès au public y est formellement interdit. Dommage qu'on ne puisse refuser de la même façon l'accès aux pathogènes indésirables ... Jacques Brisson Botaniste au Jardin botanique de Montréal

Clin d'oeil

Michel Crête, Hélène jolicoettr et Gilles Lamontagne Ministère de !'Environnement et de la Faune

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Nllcitatlons 1 Édith Lacombe, de Sillery, a gagné notre forfait séjour-repas-ski à ['Auberge de la Pignoronde de la famille Dufour.

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Union québécoise pour la conservation de la nature

«Penser globalement, agir localement»

UOCN

Éditeur~

690, Grande-Allée Est, Québec (Québec) GIR 2K5 Tél.: (418) 648-2104, téléc.: (418) 648-0991 Courrier élec. : [email protected] Site Internet: http://uqcn.qc.ca

Organisme national sans but lucratif, l'Union québécoise pour la conservation de la nature (UQCN) regroupe des individus ainsi que des sociétés oeuvrant dans le domaine des sciences naturelles et de l'environnement. L'UQCN favorise la conservation et l'utilisation durable des ressources. Elle fonde son action sur les trois objectifs de la Stratégie mondiale de la conservation : le maintien des processus écologiques essentiels, la préservation de la diversité génétique et l'utilisation durable des espèces et des écosystèmes. Conseil d'administration de l'UQCN Président : Harvey Mead Première vice-présidente: Michèle Goyer (Gestion des déchets) Vice-président(e)s :Jean-François Bergeron (Concours photo), André Desrochers (Biodiversité), Jules Dufour (Parcs et sites protégés), Louise Gratton (Biodiversité), Jean Hamann (FrancVert), François Hulbert (Urbanisme), Pierre Jobin (Agriculture), Robert Joly (Stratégies Saint-Laurent), Gisèle Lamoureux, Sophie Maheu (Industrie et technologie), Julie Pelletier (Affaires juridiques), Gérard Szaraz (Affaires internationales) et Jean-François Turmel (Énergie). Secrétaire-trésorier : Simon Proulx Ambassadeurs de l'UQCN : Frédéric Back, Jacques Dufresne, Pierre Gosselin, Peter Jacobs, Pierre-Marc Johnson, Estelle Lacoursière et Leone Pippard. Directrice administrative : Diane Pagé Directeur aux programmes : Denis Bergeron Administration : Monique Arteau Secrétariat: Marthe Saint-Hilaire, Andréanne Hamel et Carl Leduc Chargés de projet : Francine Bergeron, Romain Coté, Diane Forget, Kateri Lescop-Sinclair et Martin Savard Organismes affiliés : Ami(e)s de la terre de l'Île d'Orléans; Ami(e)s de la tem de Québec; Ami(e)s de la vallée du Saint-Laurent; Ami(e)s du Jardin botanique de Montréal; APEL du lac Saint-Charles; Association de protection de l'environnement du lac Témiscouata; Association pour la conservation du boisé Papineau; Association pour la conservation du mont Pinacle; Association pour la protection de l'environnement de Rigaud; Association pour la protection du lac Mégantic; Association québécoise des groupes d'ornithologues; Association québécoise d'interprétation du patrimoine; Association québécoise pour la promotion de l'éducation relative à l'environnement; Attention Frag'Îles; Bloc vert; Centre de conservation de la nature du mont Saint-Hilaire; Centre de développement d'agrobiologie; Centre de la montagne; Centre d'études et de recherche interdisciplinaires sur les communications, la législation et l'éducation environnementales; Centre d'interprétation de la nature du lac Boivin; Centre écologique de Port-au-Saumon; Centre québécois du droit de l'environnement; Comité de santé publique et d'environnement; Comité des priorités environnementales de la MRC de Bellechasse; Club de marche de Québec; Club des ornithologues de Brome-Missiquoi; Club des ornithologues de !'Outaouais; Club des ornithologues des Hautes-Laurentides; Club des ornithologues de Québec; Club d'observateurs d'oiseaux de Laval; Club d'ornithologie de la région des Moulins; Comité d'environnement de Chicoutimi; Comité d'environnement de Dolbeau-Mistassini; Comité des citoyens de Pointe-Fortune; Comité de recherche et d'intervention environnementales du Grand-Portage; Conseil régional de l'environnement de la Montérégie; Conseil régional de l'environnement de la région de Québec; Conseil régional de l'environnement du Saguenay-Lac-Saint-Jean; Conservation de la baie Missisquoi; Conservation faune aquatique Québec; Corporation d'amélioration et de protection de l'environnement de Baie-Corneau; Corporation de gestion CHARMES; Corporation de gestion du petit marais de Saint-Gédéon; Corporation de l'aménagement de la rivière !'Assomption; Corporation de protection de l'environnement de Sept-Iles; Corporation du Parc régional de Pointe-aux-Outardes; Éco-musée de la Haute-Beauce; Éco-nature de Laval; Entomofaune du Québec; Environnement VertPlus; Fédération québécoise du canot-camping; Fiducie foncière du marais Alderbrooke; Fondation les oiseleurs du Québec; Fondation pour la sauvegarde des espèces menacées; Fondation québécoise pour la protection du patrimoine naturel; Fondation Québec-Labrador; Fiducie foncière du mont Pinacle; Groupe de recherche appliquée en macro-écologie; Groupe de recherche et d'éducation en milieu marin; Groupe d'initiatives et de recherches appliquées au milieu; Groupe Fleurbec; Groupe nature et patrimoine; Halte écologique des battures de Kamouraska; Inter-Paysages; La Bande à Bonn'Eau; Laboratoire de géographie de l'UQAC; Mouvement écologiste et alternatif de l'Université du Québec à Montréal; Musée du Séminaire de Sherbrooke; Nature-Action; Parc Ami Chic-Chocs; Parc d'environnement naturel de Sutton; Programme semencier du patrimoine; RecyCampus; Recyclage Vanier; Regroupement pour la préservation de l'île et du marais de Katevale; Rivière vivante; Société d'aménagement de la rivière Madawaska et du lac Témiscouata; Société d'aménagement récréatif pour la sauvegarde du Lac-Saint-Pierre; Société de biologie de Montréal; Société d'écologie de Papineau; Société de conservation, d'interprétation et de recherche de Berthier et ses îles; Société de conservation et d'aménagement du bassin de la rivière Châteauguay; Société d'entomologie du Québec; Société de protection foncière de Sainte-Adèle; Société des amis du Jard.in Van-den-Hende; Société d'histoire naturelle de la vallée du Saint-Laurent; Société d'horticulture et,d'écologie des Cantons-Unis; Société d'observation de la faune ailée; Société d'ornithologie de Lanaudière; Société du loisir ornithologique de !'Estrie; Société linnéenne du Québec; Société ornithologique du Centre du Québec; Société pour la protection des parcs et sites naturels du Canada; Société Provancher d'histoire naturelle; Société québécoise de spéléologie; Société québécoise pour la protection des oiseaux; Société zoologique de Granby; Société zoologique de Québec; Union pour le développement durable; Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie; Univert Laval; Via Agro-écologie; Vivre en ville-Regroupement pour le développement urbain, rural et villageois viable. L'Union québécoise pour la conservation de la nature est affiliée à l'Union mondiale pour la nature (UICN), à la Fédération canadienne de la nature, au Fonds mondial pour la nature (Canada), au Forest Stewardship Council (FSC) ainsi qu'à Great Lakes United.

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690, Grande-Allée Est, Québec QC GIR 2K5 Tél.: (418) 648-2104 Courrier élec. : [email protected] Directrice et rédactrice en chef Louise Desautels Traitement de texte et secrétariat Marthe Saint-Hilaire Graphisme Greco communication design Publicité et marketing Hélène Savard Administration et abonnement Monique Arteau Comité scientifique Colette Ansseau, George Arsenault, Pierre Asselin, Cyrille Barrette, Yves Bédard, Jean-François Bergeron, Francine Bigras, Jean Boulva, Anne Charpentier, Johanne Delisle, Luc Gagnon, Léopold Gaudreau, Gilles Gauthier, Yves Guérard, Marianne Kugler, Manon Lacharité, Estelle Lacoursière, Monique Laforge, Hélène Lair, Gisèle Lamoureux, René Moisan, Serge Payette, Jacques Prescott, Austin Reed, Camille Rousseau, Christian Roy, Angèle Saint-Yves et Jean-Guy Vaillancourt. Éditeur délégué Jean Hamann Révision des textes Cyrille Barrette et Camille Rousseau Conseiller à la photographie Jean-François Bergeron Numérisation et pelliculage Graphiscan Impression Imprimerie Canada Préparation postale Éditions Le Téléphone Rouge !ne. Distribution Les Messageries de Presse Internationale Média d'information sur la nature et les questions environnementales, Franc-Vert publie six numéros réguliers par année. En 1996, la cotisation pour les membres individuels de l'UQCN est de 21 $ pour un an; celle des organismes affiliés est de 40 $. Les membres de l'UQCN sont automatiquement abonnés à Franc-Vert. L'abonnement est de 18 $ pour un an. Taxes en sus. Copyright 1996-FRANC-VERT. Le contenu du magazine ne peut être reproduit ni traduit sans l'autorisation de la direction. La direction laisse aux auteurs l'entière responsabilité de leurs textes. La présence de publicité dans Franc-Vert ne constitue d'aucune manière une accréditation du message publicitaire, ni de l'organisme qui l'émet. Les relations entre l'UQCN et les publicitaires, tout comme entre l'UQCN et les commanditaires du concours photo ou d'autres actiVités, sont strictement d'ordre contractuel. Nous remercions le Collège Champlain - St. La1vrence de sa précieuse collaboration. Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec et Bibliothèque nationale du Canada, premier trimestre 1984, ISSN-0822-7284. Franc-Vert est indexé dans Repères et dans Canadian Periodical Index. Courrier de 2' classe, N° 6284. Port payé à Québec.

La nature du @ébec en images Concours annuel de photographie nature - Président : Jean-François Bergeron - Coordonnatrice : Hélène Savard - Secrétaire : Andréanne Hamel - Conseillers : Louis Bernatchez, Gaétane Boisseau, Edmond Duret, Jean-Marc Francoeur, Denis Gagnon, Joëlle Marion et Camille Rousseau.

Avril - mai 1997 • FRANC- VERT

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Éditorial

Chasser et pêcher sans être traqué? e débat animaliste refait smface dans l'acL tualité et, de nouveau, préoccupe nos membres à divers degrés et de différentes façons. Le discours animaliste a eu peu d'écho au Québec, sans doute à cause de la longue tradition de chasse et de pêche qui fait partie intégrante de la culture de notre société. Les campagnes de presse passées nous ont appris que l'absolutisme en cette matière est mauvaise conseillère. Entre le respect inconditionnel des traditions et des moeurs locales et l'angélisme du droit des animaux à la vie, il y a place à la lucidité dans un débat qui concerne l'ensemble de la société. L'UQCN fait la promotion du développement durable, soit un développement qui permet une exploitation assurant la pérennité des ressources. Compte tenu de la rareté de certaines espèces, et devant l'existence de solutions de rechange à la chasse, à la pêche et au piégeage, l'UQCN privilégie les activités de remplacement. Pour une exploitation rationnelle L'UQCN a toujours considéré les espèces fauniques comme une ressource. Il serait impossible de se référer à la Stratégie mondiale de la conservation de l'UICN comme politique de base et, en même temps, de ne pas reconnaître que l'humain exploite presque tout ce qui bouge sur la planète, et ce, depuis la nuit des temps. Mais cette exploitation doit être durable ! À titre d'exemple, la chasse à la baleine n'est pas conforme à l'esp1it du développement durable dans notre contexte contemporain. En plus, l'UQCN s'opposerait de toute façon à la chasse à la baleine, si la situation se présentait, devant la présence de solution de rechange et l'attrait que ces cétacés représentent. Pour ce qui est de la chasse au phoque, critiquée par les groupes de défense des animaux, l'UQCN était, avec le Fonds mondial pour la nature (WWF), dans la minorité des groupes qui défendaient la chasse artisanale au début des années 1980, sans pour autant en vanter les mérites et en prônant des techniques de chasse moins cruelles. Aujourd'hui, l'UQCN exigerait beaucoup d'information avant d'entériner

la chasse au phoque sous prétexte de permettre le maintien des stocks de morue, que nous gérons si mal. D'ailleurs, notre position sur la pêche commerciale est sans ambiguïté. En acceptant la Stratégie comme politique, l'UQCN accepte une pêche pratiquée intelligemment. Toutefois, on ne peut pas qualifier de rationnelle la gestion actuelle des ressources halieutiques, que nous (sur)exploitons. En ce qui concerne la pêche sportive, l'UQCN accepte le fait que l'être humain est pêcheur depuis toujours. Mais même les associations de pêcheurs font la promotion auprès de leurs membres de la pratique de la «gradation» (catch and release).

touchant les ressources, doit être remise en question à la lumière des faits vécus ces dernières décennies. En ce qui a trait à l'intervention du ministre de l'Environnement et de la Faune, David Cliche, qui veut faire la promotion de la chasse, de la pêche et du piégeage auprès des jeunes, les quelques études connues dans ce domaine indiquent que c'est peine perdue; l'urbanisation appo11e de nouveaux comportements qui semblent irréversibles. Les descendants des chasseurs deviennent des ornithologues; ceux des pêcheurs deviennent des plongeurs, des canoteurs ou des randonneurs ... L'UQCN ne fait pas la promotion de la chasse, de la pêche et du piégeage, mais Améliorer nos connaissances elle ne s'y oppose pas, en autant que ces À propos de la chasse, plusieurs vou- activités respectent les exigences du maindraient que nous soutenions qu'elle est une tien des populations et des écosystèmes. bonne, et même nécessaire, mesure de Elle n'investit pas ses énergies, limitées, à conservation de certaines espèces. tenter d'abolir ces «traditions». Celles-ci Le sort de nomconstituent souvent, breuses espèces d'ani- L'UQCN ne s'oppose pas pour les personnes maux, dont les cerviqui les pratiquent, un dés, dépend d'une aux activités de contact avec la nature «gestion naturelle» des offrant une bonne apprélèvement, en populations qui compréciation du milieu porte souvent la mort naturel et de son autant que celles-ci par famine, maladie ou fonctionnement. prédation d'un pourNous ne croyons respectent les centage substantiel des pas pertinent que troupeaux, et ce, de fa- exigences du maintien l'UQCN s'implique çon cyclique. Sans plus avant dans ce chasse, qu'adviendraitdes populations et des dossier. Il ne s'agit il du cerf de Virginie, pas d'un dossier écosystèmes. dont les populations prioritaire en termes croissent en fonction d'orientations visant de l'adaptation de l'espèce aux activités hu- le développement durable. L'UQCN est maines ?Accepterions-nous la destruction de beaucoup plus préoccupée par le besoin forêts et de vergers par respect pour le droit d'assurer le maintien de la biodiversité, par à la vie de ces animaux ? L'UQCN reconnaît l'expansion du réseau des parcs et des aires que l'être humain est chasseur ! À nous de de conservation, par une meilleure gestion nous assurer que la gestion de la chasse re- des forêts et des terres agricoles et par pose sur des prémisses rationnelles. d'autres interventions plus fondamentales. L'UQCN se permet certaines réserves quant à la capacité des gouvernements de Harvey Mead et André Desrochers bien gérer les activités de chasse, de pêche H. Mead est président de l'UQCN, et de piégeage, qu'elles soient commerciaA. Desrochers est vice-président et les ou sportives. En effet, cette capacité de responsable de la Commission biodiversité. gestion, dans presque tous les domaines

FRANC- VERT • Avril - mai 1997

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~Dans

ma cour PAYSAGE

URBAIN

Peut-on sauver l'arbre du voisin? n matin gris ... une banlieue tranquille ... Le voisin sort sa scie chaîU ne et décide d'abattre l'arbre qui trône deà

vant sa propriété, prétextant peut-être que ses racines nuisent à la couleur de sa pelouse, voire qu'il en a assez de ramasser les feuilles. Après tout, il est chez lui ! À vos yeux, cet abattage est un caprice et détériorera la qualité de votre environnement immédiat. Que pouvez-vous y faire ? Peut-être pas grand chose pour l'arbre qui vient d'être abattu, mais si vous appelez à l'hôtel de ville, votre voisin sera peut-être dissuadé de couper ceux qui restent. .. Dans la plupart des municipalités urbaines du Québec, il faut en effet un permis pour couper un arbre qui pousse sur une propriété privée. «Les villes ont des règlements plus ou moins sévères, dont l'application varie également d'un endroit à l'autre, explique François Légaré, un ingénieur forestier de Québec, spécialisé en forestetie urbaine. Il peut y avoir aussi bien une réglementation musclée appliquée de façon souple que des dispositions réglementaires minimales, mises en application de façon stticte.» «Les règlements protègent presque toujours les arbres situés en façade et sur le côté des habitations», mentionne pour sa pa11 Étic Rey-Lescure, ingénieur forestier de Longueuil, lui aussi spécialisé en foresterie urbaine. Les règlements les plus contraignants se trouvent souvent dans les municipalités qui légifèrent sévèrement dans d'autres domaines, telle l'utilisation de pesticides chimiques en entretien paysager.

Au Service des parcs de la Ville de La coupe sera aussi autorisée s'il y a nuisanMontréal, le smintendant Bruno Paquet sou- ce aux arbres voisins, dommages à des proligne les difficultés de protéger les arbres pri- priétés ou si elle est nécessaire pour des vés par des règlements. «D'abord, les villes travaux publics. La Loi sur l'aménagement manquent de ressources financières pour et l'urbanisme donne aux municipalités les mettre en application ces mesures, explique- pouvoirs de réglementer l'abattage des ai·t-il. Alors, elles intetviennent surtout à patûr bres sur leur territoire. On lit notamment de plaintes.» De plus, même si un citoyen se dans cette loi : «Le conseil d'une mmùcipafait prendre à couper un atfae sans permis, lité peut adopter un règlement de zonage il n'écope souvent que d'une faible amende, ·pour l'ensemble ou pat1ie de son territoire soit une centaine de dollai-s, pour ce qtù est (afin de) régir ou restreindre par zone, de Montréal. Pour obtenir son pemùs d'abat- l'excavation du sol, le déplacement d'hutage, le citoyen aurait été obligé de débom-ser mus, la plantation et l'abattage d'arbres.» environ 40 $ en plus d'un montant au moins Les municipalités rnrales se servent de ces aussi élevé pour obtenir, au préalable, l'avis mêmes pouvoirs afin de régir les coupes à d'un expert. Il n'est pas surprenant, dans ce blanc sur leur territoire ou encore pour contexte, que certains citoyens tentent leur protéger certains corridors panoramiques chance en abattant sans permis. ou paysages naturels contre le déboisement. Règle générale au Québec, pour qu'on plisse obtenir un permis d'abattage, l'atfae Pierre Dubois doit être mort, malade ou dangereux ...

Québec et Montréal Plusieurs municipalités ne réglementent pas les arbres poussant derrière les maisons. C'est le cas notamment à Lévis. À Québec, une réglementation plus stticte sur la protection des arbres est appliquée aux qua11iers centraux seulement. Le personnel du Service des parcs de la Ville de Québec se déplace régulièrement pour évaluer des demandes d'abattage. «C'est surtout pour des chicanes entt·e voisins qu'on se rend sur place évaluer la situation, souligne Madeleine Paulin, responsable de la foresterie urbaine à la Ville. Il y a plusieurs cas chaque année.» Dans la plupart des municipalités, ilfaut un permis pour couper un arbre qui pousse sur un terrain privé. Photo Ville de Québec

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Ce n'est pas l'aviron qui les mène! ebout chacun dans leur canot, deux hurluberlus remontent la rivière en D poussant hardiment sur un grand bâton. Ont-ils perdu boussole et aviron ? Non, ils ont plutôt décidé d'augmenter leur plaisir de faire du canot, disent-ils; ils veulent aussi doubler le nombre de rivières accessibles et allonger substantiellement leur saison de canotage. Alors qu'ailleurs en Amérique du Nord, la pratique n'a jamais été complètement abandonnée, au Québec - en Estrie et en Gaspésie notamment - , quelques adeptes épars sont en train de ressusciter cet ancien usage du canot à la perche. Jadis, c'est souvent avec une grande gaule que les trappeurs poussaient leur canot rempli de fourrures vers l'amont des rivières peu profondes. Ceux qui redécouvrent cette façon de faire, aujourd'hui, s'étonnent de pouvoir canoter dans 10 cm d'eau. Ils n'en reviennent pas de remonter des coul"S"d'eau presque aussi facilement qu'ils les descendent. Et ils s'émerveillent des nouvelles sensations qu'ils vivent dans leur embarcation.

Danser avec la rivière «Quand j'ai essayé ça, j'ai adoré tout de suite, raconte Réjean Olivier, de Bury en Estrie. À la perche, le contact avec la nature qui nous entoure est plus intime. On fait corps avec la rivière; on danse avec elle, comme dit un copain.» Mordu de canot depuis longtemps, ancien proptiétaire d'un magasiri de plein air et guide de tivières à ses heures, M. Olivier a fait connaissance avec le canot à la perche dans des publications amélicaines. En Nouvelle-Angleterre, explique+ il, cette pratique est très populaire; on en fait même des compétitions sportives. L'an dernier, avec un ami, il a canoté - amont et aval - tous les filets d'eau qu 'il pouvait trouver. Finie l'attente des crues printanières; finie la nécessité de laisser

un véhicule en haut et un autre en bas; finie la crainte de tomber dans deux mètres d'eau glaciale quand le canot est à l'eau jusqu 'au ... 18 décembre. À plusieurs centaines de kilomètres de là, le Gaspésien Gilles Brideau pratique lui aussi le canot à la perche. Mais depuis 20 ans ! «Quand j'ai commencé, je ne savais même pas que c'était un spo11, souligne+il. Je le faisais parce que je trouvais ça plus pratique. D'autant plus qu'à l'époque, je n'étais pas trop habile à l'aviron.» Depuis, M. Brideau a cavalé sur des rivières aux quatre coins du continent, aussi bien au Yukon, au Texas ou au Costa Rica qu'au Québec; et il utilise toujours la perche sur au moins 60% de ses parcours. Comme directeur de la base de plein air Cime Aventure, dans la Baie-des-Chaleurs, il a initié à la perche de nombreux vacanciers lors de randonnées sur la rivière Bonaventure. «Ils sont toujours très impressionnés, note+il, sm1out quand je vais déprendre des avironneurs accrochés dans un rapide.»

Pas de brouille en vue La Bonaventure : une rivière à saumon ! Les pêcheurs ne se plaignent-ils pas que la perche brouille l'eau ou brise le fond ? «En tout cas, c'est certainement moins dommageable que la chaloupe à moteur qu'utilisent la plupart de ces pêcheurs», rétorque M. Brideau. «Et ce n'est sûrement pas pire que de marcher avec ses bottes dans le fond», enchaîne Réjean

§GENIVAR

Ceux qui ont troqué l'aviron pour la perche s'étonnent encore de remonter des cours d'eau presque aussi f acilement qu'ils les descendent. Photo Réjean Olivier

Olivier qui trouve en outre plus facile de passer où ça dérange moins le pêcheur. Une fois un minimum de technique acquise, en effet, il est possible de faire à peu près ce qu'on veut du canot, à l'aide d'un bâton de trois ou quatre mètres de longueur. Et ça avance plus vite qu'à l'aviron, assure Gilles Brideau : «Pour remonter une tivière, c'est deux fois plus rapide». Ce «nouveau» sport de plein air prendra-t-il de l'ampleur ? Sans doute, même si à la Fédération de canot-camping du Québec, on n'a jamais entendu parler d'une renaissance du canot à la perche. Chose certaine, l'activité restera toujours en marge du canot conventionnel, car elle demande beaucoup plus d'énergie. Il faut y mettre l'effort, surtout à contre-courant. Et de toute façon , adopter la perche ce n'est pas renoncer à l'aviron.

Serge Bea11cher

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§!i.m]

Des petites centrales h~droélectriques ... des réalisatiof1?, des succès d'intégration dans le milieu

Excursions en canot dans les Cantons de l'Est Forfaits de 1 et 2 jours Demandez notre programme Plat-Bord 29, chemin Veilleux R.R.2 Bury (Québec) JOB 1JO Té l. et téléc.: (819) 872-3291

FRANC-VERT • Avril - mai 1997

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RÉCUPÉRATION

ET RECYCLAGE

Des préjugés aux ordures u'ont en commun des pelures de pommes, un bas troué, le journal du Q matin et un fauteuil défoncé ils ont tous le ?

potentiel de.profiter d'une deuxième vie si l'on prend la peine de les récupérer et de les recycler. C'est dans ce même état d'esprit que 12 écoles-usines québécoises récupèrent et valorisent le potentiel. . . humain ! Ainsi, à Québec, depuis septembre dernier, cinq enseignants usent de leurs talents de pédagogues et de leur savoir-faire pour aider une trentaine de jeunes en intégration scolaire à se faire une petite place dans la société, tout en rendant des services à l'environnement. Le Centre de formation en entreprise et récupération (CFER) de Québec est le dernier-né de la famille des CFER. Depuis son ouverture officielle en août 1990, celui de Victoriaville n'a jamais cessé de faire des petits. On compte déjà une douzaine de ces écoles-usines au Québec et huit autres feront leur entrée dans le monde prochainement. Normand Maurice, enseignant à la polyvalente Le Boisé de Victoriaville, est l'instigateur de cette nouvelle formule d'enseignement. Personnage au langage coloré, il a choisi depuis plusieurs années de se consacrer corps et âme à une mission sociale : récupérer les jeunes marginalisés de la société, dont l'avenir d'écoliers semble sans espoir pour le système d'éducation traditionnel. Avec le concept des CFER, il donne une chance à ces jeunes de lQ à 19 ans d'acquérir des valeurs individuelles et sociales leur permettant de s'intégrer à la société et d'accéder au marché du travail. n clame ironiquement à qui veut bien l'entendre que notre société considère les jeunes marginaux comme des déchets, «Une ressource dont la valeur ne justifie pas l'exploitation». Fervent défenseur de la «démocratie durable», où chacun a le potentiel de participer au devenir social, il a su faire d'une pierre deux coups en alliant une mission environnementale à la vocation éducative des CFER. La cause environnementale contribue à développer l'engagement et le sens des responsabilités des jeunes, tout en leur permettant de mettre sur pied des petites entreprises de récupération. Les enseignants et les dirigeants du CFER de Québec poursuivent les mêmes objectifs que leurs collègues du réseau, soit former des personnes autonomes, des citoyens engagés et des travailleurs productifs. Le CFER de Québec est né à la suite d'une recommandation d'un comité provisoire de la commission scolaire locale, qui devait étudier diverses possibilités pour fa-

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voriser l'intégration des jeunes en difficulté d'apprentissage. En plus des activités de formation professionnelle, le français , les mathématiques, les sciences humaines et la formation personnelle et sociale sont au programme.

La caravane de la récupération Dans le cadre des activités pédagogiques, les élèves du CFER animent, à tour de rôle et sur une base volontaire, la caravane de la récupération. Mission : se promener dans les écoles de la ville ou de la région pour sensibiliser leurs confrères et consoeurs à l'environnement et promouvoir le tri à la source et la collecte sélective. Le message de la caravane comporte trois parties, soit la problématique de l'enfouissement des déchets, les étapes de désencrage et de recyclage du papier, ainsi qu'une présentation sur le potentiel de recyclage des métaux, des plastiques et du verre. Des tableaux illustrés et des échantillons de toutes sortes viennent appuyer les présentations orales. La mémorisation de ces trois présentations par les élèves-animateurs fait partie intégrante du programme pédagogique du CFER. La popularité de la caravane, tant auprès des jeunes du CFER que des écoles de la région, est indéniable. Au CFER de Québec, on a même réussi à obtenir un contrat de tournée dans les écoles de la région de Charlevoix ! La formation professionnelle offerte par les CFER diffère d'une région à l'autre en fonction des besoins et des marchés locaux. À Québec, on a choisi de se consacrer à la restauration de manuels et de meubles scolaires. Les livres sont réparés, reliés et plastifiés. Pupitres, chaises et bureaux sont, eux aussi, complètement remis à neuf par les élèves du CFER et revendus aux écoles de la commission scolaire à des prix avantageux. «Les objectifs de développement de nos entreprises sont modestes et on n'a nullement l'intention d'entrer en compétition avec les entreprises locales», affirme le directeur du CFER de Québec, Yves Carrier. La mission éducative passe avant la rentabilité des entreprises du CFER. Les démarches vont bon train à Québec pour mettre au point la structure de l'organisme et ses créneaux de spécialisation en entreprise et récupération. «Donnez-nous un peu de temps, on est encore verts !>>, lance en rigolant Yves Carrier. À en juger par le dynamisme du réseau, tous les espoirs sont permis.

L'île aux Basques Toute l'information disponible sur cette petite île de l'estuaire maritime du Saint-Laurent, réunie en 264 pages abondamment illustrées : flore, faune et histoire. Ouvrage collectif publié par la Société Provancher d'histoire naturelle du Canada. Disponible auprès de la Société au coût de 29,95 $ + 4,00 $ de frais d'envoi, (418) 644-7926. Guide de démarrage d'une ressourcerie Ce guide présente, sur une soixantaine de pages, la façon de mettre sur pied, de financer, d'administrer et de tenir une ressourcerie axée sur la revente de vêtements, meubles, appareils électroménagers, bicyclettes et articles divers. Disponible auprès de La Ressourcerie de Lac-Saint-Charles, (418)849-7160. Des insectes à croquer Plaquette de 144 pages dans laquelle !'Insectarium de Montréal et le chefcuisinier Jean-Louis Thémis présentent une trentaine de recettes à base d'insectes ainsi que de l'information sur les propriétés alimentaires et la consommation d'insectes dans le monde. Publié aux Éditions de l'homme . Disponible en librairie. Options de conservation guide du propriétaire Comment protéger légalement les attraits naturels de votre propriété pour votre bénéfice et celui des générations fun1res. Adapté d'un ouvrage américain par le Centre québécois de l'environnement. Produit par les partenaires canadiens du Plan nord-américain de gestion de la sauvagine . Gratuit sur demande: (418) 643-7495. Les îles du Saint-Laurent Ouvrage d'art réunissant des reproductions d'artistes québécois et des textes d'André Croteau. Les profits de la vente sont versés à !'École de la mer de la corporation des Jeunes Exp los, de Grandes-Bergeronnes. Tirage de 3 000 exemplaires numérotés. Maintenant offert au grand public. Publié par Henri Rivard éditeur. Commandes par téléphone, au (418) 660-0099.

jannick Lachapelle Avril - mai 1997 • FRANC-VERT

CONSOMMATION

Une journée sans achat .... luit sans achats; douce nuit; enfin li-

« l~béré; libéré du léchage de vitrine,

de la course au bonheur commercial ( ... ) » Cette chanson de Noël, composée sur l'air de Douce Nuit par un groupe de militants montréalais, résume bien l'esprit d'un nouveau mouvement qui prend de l'ampleur dans plusieurs pays industrialisés. Ce mouvement, qui prône la simplicité volontaire comme mode de vie, veut sensibiliser les citoyens à la surconsommation. Au nom de cette philosophie, une journée sans achat s'est tenue le 29 novembre dernier à Montréal et dans une dizaine d'autres villes d'Amérique du Nord, d'Europe et d'Océanie. Pourquoi la fin novembre ? «Cela correspond à peu près au lancement du magasinage de Noël; or, la surconsommation atteint son apogée pendant cette période frénétique », explique Julie Harris, membre du Groupe de recherche en intérêt public (GRIP) de l'Université McGill, qui a participé à la mise sur pied d'une activité lors de la journée sans achat. Pour les organisateurs de McGill et de Concordia, la journée sans achat s'est concrétisée par l'organisation d'un troc à l'église Saint-James. Pendant cinq heures, 200 personnes se sont présentées pour échanger des objets, des vêtements, des jouets d'enfants, mais aussi des services : «Échangerais cours de français contre cours d'informatique», pouvait-on lire sur les babillards de la salle paroissiale de l'église. Pendant ce temps-là, un groupe indépendant a préféré sensibiliser le grand public par l'entremise de la chanson. Après avoir recomposé à leur façon les chansons traditionnelles de Noël, une quinzaine de militants ont formé une chorale dans un centre commercial de Montréal. Mais cette activité illégale a fait long feu. Après seulement quatre chansons, nos joyeux lurons se sont gentiment fait expulser du temple de la consommation. Ils ont bien essayé à nou-

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veau dans le centre commercial voisin, mais ce fut peine perdue. «Les gardiens de sécurité ne nous ont même pas laissé l'honneur de terminer notre première chanson», rapporte Christian Huot, l'un des auteurs des nouvelles paroles de Douce Nuit. Dans d'autres villes, plusieurs groupes ont aussi fait preuve de créativité. Certains se sont postés dans les rues pour encourager les passants à couper leurs cartes de crédit, d'autres ont joué des pièces de théâtre, placardé les murs d'affiches ou organisé des activités pour les enfants. À l'origine de ce mouvement, qui prend de plus en plus d'ampleur dans les pays industrialisés, on trouve différents leaders , comme le groupe Media Foundation de Vancouver. «La surconsommation est l'un des plus importants problèmes environnementaux; alors nous militons pour inciter les gens à changer leurs habitudes », explique Allan McDonald, de ce groupe. Media Foundation, publie un magazine trimestriel, Ad Busters, et réalise des «antipublicités» pour différents médias. Le groupe est donc en excellente position pour répandre cette nouvelle tradition qu'est la journée sans achat. D'ailleurs, il annonce déjà celle de 1997, qui aura lieu le 28 novembre. Caroline julien

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À l'ordre, les autos ! (ASP) Un véhicule sur huit présente une altération de ses dispositifs antipollution. C'est ce qui se dégage des 11 cliniques d'inspection des automobiles organisées par Environnement Canada à l'été 1996, ·qui ont permis de jeter un oeil sur 2 400 voitures dans cinq provinces. Par ailleurs,

les émissions de 15,5% de ces véhicules dépassaient les limites autorisées d'hydrocarbure ou de monoxyde de carbone. Dans la moitié des cas, les niveaux étaient deux fois plus élevés que les limites établies.

FRANC-VERT • Avril - mai 1997

TERRE COMPRISE ~rr~ c~mprise, c'est d'abord une mv1tanon au voyage. Un voyage qui nous convie à mieux comprendre d'où nous venons, où nous sommes et surtout ce que nous devons faire pour contrôler notre destinée.

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Terre comprise, c'est aussi une trousse de sensibilisation et de vulgarisation scientifique et sociale. Terre comprise, c'est enfin un puissant véhicule d'éducation relative à l'environnement. Terre comprise est signée par Marcel Lafl.eur et Jean Robitaille, coéditée par

RECYC QUÉBEC/CEQ. Terre comprise compte cinq principales sections étroitement interreliées : • Présentation et mode d'utilisation • l!Odyssée planétaire Du big bang à l'Homo sapiens. • Dix défis prioritaires sous forme de fiches thématiques • Vers un avenir viable Un plaidoyer en faveur de la survie de la planète et de l'humanité.

• À l'aube de l'an 2000 Une synthèse de Terre comprise présentée avec un jeu de fiches à reproduire sous forme de transparents en acétate. Disponible au coût de 39,95 $(plus fuis de livraison) au Centre de documentation de la CEQ-Québec, 1170, boui. Lebourgneuf, bureau 300, Québec QlIBBEC G2K 2Gl. Téléphone: 418/627-8888. Télicopimr: 4181627-9999.

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RECY C ·OU É B EC

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CEQ

Plan nord-américain de gestion de la sauvagine

Le Plan nord-américain de gestion de la sauvagine (Le PLAN) est né, en 1986, d'une entente signée entre les États-Unis et le Canada, et à laquelle s'est joint le Mexique en 1988. C'est une politique-cadre qui fixe des objectifs en matière d'habitats et de populations de sauvagine. En novembre 1989, le Québec se joint au PLAN en s'impliquant dans le Plan conjoint des habitats de l'Est (PCHE) dont font également partie les autres provinces de l'Est du Canada. La raison d'être du PCHE, d'une durée de 15 ans, est de protéger et d'accroître les ressources en sauvagine, en conservant et en augmentant la superficie et la qualité des terres humides. Les partenaires du PLAN au Québec sont le ministère de !'Environnement et de la Faune du Québec, la Fondation de la faune du Québec, le Service canadien de la faune, Canards Illimités et Habitat faunique Canada. Se joignent à eux , selon la nature des projets et de leurs propres intérêts, des organismes, associations et entreprises, dont Hydra-Québec, qui apportent leur contribution . L' action du PLAN au Québec est surtout axée le long du fleuve Saint-Laurent et des rivières des Outaouais et Saguenay ainsi qu'en Abitibi.

UN NOUVEL OUTIL DU PLAN LePCHE a publié en janvier 1997 , à l'intention des propriétaires , un guide québécois de conservation des milieux naturels situés en terres privées. Il propose aux propriétaires plusieurs options de conservation pour leur permettre d' assurer à court, moyen et long terme, la préservation des attraits naturels de leur propriété pour leur bénéfice, ... .,..,.,._... celui d leurs proches ainsi que ,__ -~· pour le générations futures . Pour ,..,,.,........,,._, z obtenir gratuitement une copie du gui e, vous pouvez en faire la demande par télép ne (418) 643-7495 ou par télécopieur (418) 43-3358 auprès de ère de !'Environnement Mme Renée Lebrun au

Un exemple de la réussite du partenariat à Saint-Barthélemy/Saint-Joseph-de-Maskinongé dans la région du lac Saint-Pierre

La protection du territoire La Fondation de la faune du Québec, agissant au nom des partenaires du PCHE, dont Habitat Faunique Canada, a fait l'acquisition de 425 hectares de terres humides et signé une entente avec un organisme du milieu, soit la Société de conservation Saint-Barthélemy/Saint-Joseph-de-Maskinongé, pour la protection du site qui constitue un habitat exceptionnel pour la sauvagine au Québec.

L'aménagement du site protégé Un total de 400 hectares d'habitats seront aménagés pour la sauvagine, les poissons et l'agriculture. Sept unités d'aménagement serviront à rehausser la productivité et la diversité biologique de ce territoire. En 1997, trois haltes migratoires à vocation mixte (faune et agriculture) ainsi qu'une frayère seront réalisées. Au cours des prochaines années, l'amélioration du couvert végétal et la construction de trois marais favoriseront la reproduction et l'élevage des couvées de canards.

L'évaluation des sites à aménager et le suivi environnemental Le ministère de !'Environnement et de la Faune du Québec ainsi que le Service canadien de la faune ont réalisé des études sur la caractérisation des habitats du canard pilet ainsi qu'un programme de suivi de celui-ci. Une fois les travaux complétés, on prévoit une augmentation de 71 000 oiseaux/jour/année et une production annuelle supplémentaire de 1 000 canards barboteurs.

La mise en valeur récréo-éducative du site par un organisme du milieu La Société de conservation Saint-Barthélemy/SaintJoseph-de-Maskinongé assure la gestion des activités et la mise en valeur de la faune et des habitats. Le plan prévoit offrir à la population québécoise des services d'accueil, d'observation et d'interprétation, et la chasse contrôlée à la sauvagine pourra y être exercée.

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1996-1997

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Canards Illimités Canada

Gouvernement du Québec Ministère de !'Environnement et de la faune

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Environnement Canada

Environment Canada

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Être aux oiseaux

, n eron Par

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Beaucher

uelque part dans les îles de Sorel, des centaines de longs oiseaux gris aux patQ tes traînantes bariolent le ciel dans tous les sens au-dessus d'un boisé décharné. De la tête des arbres, fuse une cacophonie de couacs gutturaux qui ne feront que s'amplifier au cours des prochaines semaines, à mesure que les grands hérons viendront reprendre possession de leurs gros nids de branches. Au total, ils seront pas moins de 1 000 couples à s'y serrer les ailes pendant les trois mois que durera le rituel de la reproduction. Témoin de la bonne santé de l'espèce, cette colonie du lac Saint-Pierre est la plus grosse connue au Québec, peut-être même au monde. Mais elle n'est pas représentative des quelque 300 héronnières qu'on peut trouver sur notre territoire. Si quelques-unes comptent une centaine de nids, la plupart rassemblent moins de 50 couples. Sauf qu'il y en a partout : de !'Outaouais, où l'on compte le plus grand nombre, jusqu'à Sept-Îles, où l'espèce vient d'arriver; et des îles de la Madeleine à la Baie de James, en passant par le Saguenay-Lac-Saint-Jean. Le fleuve Saint-Laurent, avec ses nombreuses îles, ses milieux humides et ses eaux poissonneuses, accueille à lui seul le tiers de tous les nids actifs du Québec, selon Jean-Luc DesGranges du Service canadien de la faune (SCF) . Le portrait qu'on a de ces colonies pourra d'ailleurs être rafraîchi ce printemps, lorsque le ministère de !'Environnement et de la Faune (MEF) effectuera son inventaire quinquennal, par hélicoptère, dans le cadre de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune et de ses habitats. Alain Desrosiers du MEF ne s'attend pas à ce que la situation soit beaucoup modifiée par rapport à l'inventaire de 1992. Plusieurs colonies auront

sans doute changé de site, puisqu 'elles déménagent en moyenne tous les sept ou huit ans, mais on devrait encore recenser environ 250 héronnières. Celles qui comptent moins de cinq nids n'étant pas protégées par la loi, elles ne sont pas incluses dans le tableau du MEF.

25 000 oiseaux Du milieu des années 1960 au début des années 1980, la population des grands hérons a été constamment à la hausse. Elle serait aujout:d'hui à peu près stabilisée autour de 25 000 oiseaux en fin d'été. Quant à l'aire de distribution au Québec (traditionnellement le sud-ouest du territoire) , elle s'est agrandie vers le nord et vers l'est où la confirmation de deux colonies dans les îles de Sept-Îles a constitué une surprise lors du recensement de 1992. Auparavant, la héronnière la plus à l'est sur la Côte-Nord se trouvait à Baie-Corneau. Pourtant, le grand héron n'a pas toujours la vie facile, fait valoir Jean-Luc DesGranges. Même avec une loi de protection, la perte d'habitats reste préoccupante; les razzias par les ratons laveurs dans les héronnières situées près des milieux habités sont fréquentes; et plusieurs colonies ne sont pas à l'abri des dérangements, puisque de plus en plus de gens fréquentent les milieux naturels. En outre, tout comme les oiseaux de proie, dont on a beaucoup parlé dans les années 1970, le grand héron se situe dans le haut de la chaîne alimentaire; il est donc susceptible d'être affecté par les pesticides. Et de fait, des relevés récents indiquent que le grand héron est l'un des oiseaux piscivores les plus touchés par la contamination au BPC et au

FRANC-VERT • Avril - mai 1997

Un avenir pas trop inquiétant pour notre long échassier; mais dans la 11ahtre, il ne fa11tja111ais rien tenir pour acquis. Photo Claude Ponthieu:i;

DDE (un métabolite du DDT, encore en usage dans certains pays où hiverne l'oiseau). n semble toutefois que cette contamination ait un peu diminué par rapport à des données de 1979. Chose certaine, elle est passablement moindre que celle qui affectait le faucon pèlerin à l' époque. Jean Rodrigue du SCF, qui a effectué les relevés l'été dernier, a trouvé seulement quelques oeufs (4,3 %) dont la minceur de la coquille (en raison des contaminants) atteignait le point critique qui causait tant d'omelettes chez les faucons avant le bannissement du DDT. Somme toute, un avenir pas trop inquiétant pour notre long échassier. . . Mais dans la nature, il ne faut jamais rien tenir pour acquis. Pour une raison ou une autre, les effectifs de grands hérons pourraient chuter rapidement. Les scientifiques sont d'ailleurs aux aguets car, pour eux, ce bel oiseau huppé aux longues pattes, au long bec et au long cou, est avant tout un excellent indicateur de la santé de l'environnement. Sa place élevée dans la chaîne alimentaire et le fait qu'il niche en colonie en font un animal sensible à toute modification dans son habitat. Une baisse soudaine et importante de sa population serait donc une très mauvaise nouvelle pour notre environnement. .. pour nous, quoi.

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aut-il permettre la chasse printanière à l'oie des neiges ? Cette simple question donne lieu à tout un débat depuis que le Service canadien de la faune (SCF) a autorisé une quasi chasse, au printemps 1996. En toute légalité, des agriculteurs et leurs «invités» ont pu tirer sur les oies et en tuer, afin de les effaroucher. Cet effarouchement avec abattage (et permission de garder les carcasses) visait à protéger les cultures dans les champs. On testait ainsi une nouvelle solution aux dommages causés par les oies, les compensations financières des gouvernements ne suffisant plus devant un phénomène qui prend de l ' ampleur. Au moment

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d 'écrire ces lignes, on ne savait pas encore si l'effarouchement avec abattage allait être permis, ce printemps.

Un million d'oies en 1998 À l'automne 1996, indique JeanFrançois Giroux du Département de biologie de l'Université du Québec à Montréal, la population de l'oie des neiges a été estimée à 840 000 individus. Au début du siècle, on parlait de quelques milliers à peine et le cap des 1 OO 000 a été franchi en 1971. Le troupeau a toutes les chances d'atteindre le million d'individus au printemps 1998. La population, qui s'est accrue de 8% par année entre 1986 et 1996, double à tous les neuf ans.

À l'échelle du globe, d'autres espèces d'oies sauvages connaissent ce genre d 'explosion de population. C'est le cas, par exemple, d'une espèce européenne qui se reproduit en Islande. Plus près de nous, la population d'oie des neiges qui migre par le corridor de la baie d'Hudson (une variété plus petite que celle qui migre par le fleuve), compte entre 4,5 et 6 millions d'individus. «Notre grande oie était la dernière à se cantonner aux endroits naturels pour se nourrir, note Jean-François Giroux. Mais, depuis les années 1980, elle semble être attirée par les pâturages et les champs de maïs.» En mangeant du maïs ou des pousses d'herbe dans les champs, les

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De quelques milliers au début du siècle, la population d'oies des neiges s'approche maintenant du million d'individus. Photo Jacques Turcotte

Photo Claude Ponthieu.>:

oies accumulent l'énergie nécessaire pour leur envol vers l'île Bylot, dans le Grand Nord canadien, où elles vont se reproduire . Depuis le milieu des années 1980, on remarque leur passage à Baie-du-Febvre, sur le lac SaintPierre, au printemps. Grâce à une étude récente de télémétrie, M. Giroux affirme que la majorité du troupeau passe p ar cet endroit, attiré par les champs jonchés de maïs laissé lors de la récolte de l'automne précédent . Après un séjour dans le secteur, les oies descendent ensuite le fleuve vers l'estuaire où elles poursuivent leur broutage, cette fois dans les pâturages où les jeunes pousses de graminées reprennent vie. C'est cette escale qui cause le plus de dommages aux cul-

ge de l'oie des neiges s'élèveraient à quelque 21 millions $ par année pour l'ensemble du Québec. L'ennui, c'est que si ces retombées économiques sont diffuses au sein de régions entières, les pertes, elles, sont bien localisées sur les entreprises agricoles. Le projet-pilote d ' effarouchement avec abattage , mené par l'Union des producteurs agricoles (UPA) avec la bénédiction du Service canadien de la faune au printemps 1996, a donné d ' excellents résultats , fait valoir Christian Lacasse , président de la Fédération de l 'U PA de Lévis Bellechasse. «L'an dernier, affirme-t-il, nous avons réduit les dommages de 90%, nous voulons donc réaliser en 1997 la deuxième phase de ce projet. À cause des oies, nous perdons chaque année autour de 30% de notre fourrage et, pour ne pas en manquer, nous devons acheter du foin ou louer des nouvelles terres.» Selon M. Lacasse, aucun retour en arrière n 'est possible . Les autres méthodes d'effarouchement sont à ses yeux inefficaces. Par exemple, faire peur aux oies en courant dans les tures. Les oies continuent également champs ou en installant des épouvand 'utiliser les battures du Saint-Laurent tails fixes ou mobiles. On tire aussi au cap Tourmente, à l'île d'Orléans et des coups de feu sans viser les oià Montmagny, où elles se gavent des seaux. Mais les oies s'habituent; elles lèvent dans un piaillement assourdisrhizomes de scirpe américain. sant, font un petit tour et reviennent Une peste ou une manne ? se poser aussitôt. Quand l'effarouchePour compenser la perte ou le re- ment s'accompagne d'abattage, elles tard de récolte, la Régie des assurances s'en vont et sont moins portées à reagricoles du Québec a dédommagé 293 venir, soutient M. Lacasse. Au total, produ cteurs en 1996 , grâce à des 500 oiseaux ont été abattus l'an dercontributions fédérales et provinciales. nier sur le territoire de l'UPA de la réLe nombre des agriculteurs touchés gion de Québec. Ce nombre s'élève augmente, tandis que les fonds plafon- officiellement à quelques milliers en nent à 560 000 $, ne couvrant que les comptant celles abattues sur les terres deux tiers des dommages, qui totali- agricoles des autres régions qui ont saient 844 000$ l'an dernier. Si elles obtenu un permis du SCF. sont maintenues cette année, les compensations sont loin d'être assurées Les «pour» pour 1998. Les agriculteurs risquent Le ministère de !'Environnement alors de considérer les oies comme une et de la Faune (MEF) du Québec s'est peste qui tombe littéralement du ciel. servi de l'expérience de l'UPA comme Mais pour d 'autres, le troupeau fer de lance en réclamant du fédéral d'oies est une véritable manne éco- (dont relèvent les oiseaux migrateurs) nomique. C'est le cas de plusieurs un projet-pilote de chasse printanière commerçants de Montmagny, de en bonne et due forme, et ce, pour le Saint-Joachim (cap Tourmente) et de printemps 1997 même. Peine perdue Baie-du-Fevre. Grâce au tourisme, à pour cette année. Mais le MEF n'enl'observation et à la chasse automnale, tend pas retirer sa demande. Selon lui, les retombées économiques du passa- la chasse réduirait les dommages aux

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récoltes, maximiserait les retombées économiques pour les producteurs agricoles et contribuerait à freiner l'expansion démographique des oiseaux. Le projet inclut une aire d'alimentation et de repos, dite aire de gagnage, servant de refuge printanier. En même temps qu'il formule sa demande au fédéral, le MEF critique la position du Service canadien de la faune dans ce dossier et en profite pour passer son message de rapatrier, à Québec, l'entière gestion des oiseaux migrateurs.

La Fondation de la faune du Québec est aussi favorable à la chasse printanière. Reponsable du dossier à la Fondation, Guy Lépine parle positivement de l'expérience de l'UPA de

1996. «Les résultats sont éloquents», dit-il, faisant référence à la réduction des dommages de 90% sur l'ensemble du territoire touché par le projet. Comme beaucoup d 'autres observa-

Le printemps dernie1; les agriculteurs ont abattu quelques milliers d'oies qui broutaient dans leurs champs, comme mesure d'effarouchement. Photo Claude Ponthieux En broutant les je1111es pottsses dans les pâtttrages, les oies causent des dommages qtti se traduisent par ttne moins bonne première récolte de foin . Une chasse printanière localisée viserait à éloigner les oies de ces champs. Photo Jacques Turcotte

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teurs , M. Lépine souhaite non seulement une chasse printanière , mais aussi une libéralisation des règlements de la chasse d 'automne. Secrétaire exécutif de la Fédération québécoise de la faune , un organisme représentant notamment des associations de chasseurs, Gérald Lavoie explique pour sa part que l'appui de son organisme à la chasse printanière est un pis-aller , compte tenu de la situation . «Mais la Fédération demeure fondamentalement opposée à l' effarouchement avec droit d 'abattage, précise+ il. Nous considérons cette pratique dommageable pour l'image des chasseurs et contraire à l'éthique à laquelle ceux-ci adhèrent.» La chasse printanière est au centre du débat. Pourtant, il semble que les chasseurs d'oiseaux migrateurs soient en voie de disparition. Au rythme de la baisse des adeptes, plus personne ne chasserait en l'an 2025. Il ne faudrait donc pas trop compter sur la chasse, ni à l'automne ni au printemps, pour contrôler la population d'oies. Et les «Contre» Agriculteurs et chasseurs en sont convaincus : les oies ont de la mémoire. Ainsi, l'abattage risque de les faire fuir beaucoup plus loin. Cela fait plusieurs années que Montmagny investit pour attirer davantage d'oies blanches dans sa région. Cette municipalité a fait ensemencer des friches à l'intention des oies et a construit des kiosques ainsi qu ' un centre d'interprétation. Question de tourisme et de retombées économiques, le maire de Montmagny, Jean-Claude Croteau , s 'oppose à la chasse printanière. «On a peur que les oies partent plus vite, laissant moins de dollars derrière elles, dit-il. S'il fallait qu'elles n 'arrêtent plus à Montmagny, ce serait une catastrophe !» Daniel Jauvin, de l'Association québécoise des groupes d 'ornithologues , rappelle pour sa part que la chasse rend les oies plus méfiantes.

«Or, dit-il, les gens veulent voir les oies de près. Au printemps actuellement, il est facile de les approcher à quelques mètres. » Contre l'effarouchement avec abattage et contre la chasse au printemps, M. Jauvin n'est pas convaincu que les agriculteurs, le MEF et le SCF ont envisagé toutes les autres méthodes d 'effarouchement disponibles. Tout cela, sans compter que la chasse coexiste difficilement avec l'observation. Par exemple, la municipalité de Saint-Joachim, dont fait partie la réserve nationale de la faune du Cap-Tourmente, n 'a pas permis l'abattage d 'oies sur son territoire au printemps dernier.

Les commerçants de Montmagny, Cap-Tourmente et Baie-du-Febvre, craignent que la cbasse éloigne pour de bon les oies et leurs amateurs, une manne annuelle de 21 millions$ pour l'ensemble du Québec. Pboto jean-François Bergeron

Même en voulant paraître au-dessus de la mêlée, le Service canadien de la faune (SCF) se range dans les faits du côté des opposants à la chasse printanière. Or, précision de taille, c'est cet organisme qui a la responsabilité de mettre en application la réglementation sur la conservation des oiseaux migrateurs au Québec. Gestionnaire du SCF pour le Québec, Isabelle Ringuet explique que la convention internationale sur les oiseaux migrateurs se modifie difficilement, puisqu'il faut l'accord des États-Unis et du Mexique. Présentement, les problèmes agricoles et la chasse printanière ne sont même pas à l'ordre du jour des discussions. Le SCF a mis sur pied un comité technique de coordination qui a permis à toutes les parties de faire valoir

FRANC-VERT • Avril - mai 1997

leur position. Mais le ministère québécois de l'Environnement et de la Faune accuse le fédéral de se traîner les pieds . «Le dossier de la chasse printanière est complexe , rétorque Mme Ringuet, et la première demande pour une telle chasse remonte à un an seulement.» La gestionnaire fédérale se défend par ailleurs d'avoir permis une chasse printanière déguisée en autorisant un effarouchement avec abattage , en 1996. Selon elle, les effaroucheurs n 'avaient pas le droit d'utiliser les techniques de chasse comme le camouflage et l'appel. «S'ils les ont utilisées , indique-t-elle, ils contrevenaient aux directives. »

Michel Lamontagne, également du Service canadien de la faune , ne laisse pas de doute : «La chasse printanière est impossible dans le cadre réglementaire actuel.» Le statu quo semble cependant intenable puisque l'effarouchement avec abattage ne satisfait que les représentants de l'UPA, pour qui c'est d 'ailleurs un minimum. On attendait encore, au début d'avril, la décision de l'administration fédérale sur la poursuite du programme d'effarouchement printanier. À ce moment, on considérait toujours possible que le SCF batte en retraite, ne permettant pas qu'on tire sur les oies. L'expérience de l'année dernière aurait suscité trop de critiques. À moins qu ' on ait décidé de resserrer les conditions d ' obtention du permis d 'effarouchement avec abattage ... Pendant ce temps, les magnifiques oiseaux commençaient à apparaître dans le ciel du printemps. +

17

Publi-reportage

Le 11Ïr"Be Pert des papetières du 11ec a cours des dernières années, les papetières québécoises ont mis les bouc ~ ées d(i) ubles afin d'intégrer la protection de l'environnement à chaque étape du procédé de fabrication . Un ao après l'entrée en vigueur de nouvelles neFmes , tant provinciales que fédérales , les usines affichent maintenant une performance environnementale éloquente . Celle-ci se compare d'ailleurs avantageusement à celle des compétiteurs internationaux et les papetières du Québec sont bien déterminées à maintenir ce leadership.

Des investissements massifs Au Québec, la fabrication des pâtes et papiers est assujettie à plusieurs réglementations provinciales et fédérales, les pri ncipales étant le Règlement provincial sur les fabriques de pâtes et papiers et le Règlement fédéral sur les effluents des fabriques de pâtes et papiers. Ces deux règlements ont été mis à jou r en 1992. Les papetières sont aussi soumises à plusieurs autres règlements, notamment en ce qui a trait à la qualité de l'air, aux attestations d'assainissement en milieu industriel, à l'éva luation environnementale, à la gestion des matières dangereuses, aux dioxines et furannes et aux additifs antimousse. De plus en plus exigeantes au fil des ans, les nouvelles normes s'appliquent à l'ensemble des papetières québécoises. En plus des rejets traditionnels que constituent les matières en suspension dans les effluents, leur demande biochimique en oxygène et le pH, ces normes couvrent une gamme étendue de paramètres, dont la toxicité et l'émission de contaminants poten-

tiels tels les dioxines et les furannes , les hydrocarbures, les biphényles polychlorés (BPC) et plusieurs autres composés organiques. La diversité de ces nouvelles normes et leur application sur une base quotidienne et mensuelle font qu'elles se classent parmi les plus rigoureuses au monde. Pour satisfaire à toutes ces exigences, les usines québécoises de pâtes et papiers ont redoublé d'efforts au cours des dernières années. Entre 1993 et 1995, elles ont investi environ 1,5 milliard de dollars pour compléter la construction de systèmes de traitement secondaire des eaux de procédés et pour divers changements dans les procédés qui ont aussi eu un impact positif sur la performance environnementale . En 1996, les papetières du Québec ont de nouveau consacré plus d' un milliard de dollars pour augmenter leur productivité et poursuivre l'amélioration de leur performance environnementale.

Des résultats éloquents À la lueur des données que les usines de pâtes et papiers doivent transmettre chaque mois au ministère de !'Environnement et de la Faune (MEF) , il s'avère que la performance environnementale de l'industrie se situe désormais au-delà des exigences réglementaires. Les données pour les six prem iers mois de 1996 révè lent en effet que, pour les matières en suspension (MES) dans les effluents, la moyenne actuelle est d'environ 3 kg par tonne de production. Ce résultat se compare avantageusement à la norme provinciale de 8 kg par tonne de production et il représente une diminution de 89% par rapport à 1981.

La demande biochimique en oxygène (080 5) , un paramètre qui indique la quantité d'oxygène nécessaire pour dégrader les composés organiques dans l'eau, a pour sa part chuté de 97% entre 1981 et 1996. Ainsi, la moyenne actuelle d'environ 2 kg par tonne de production est nettement inférieure au seuil moyen fixé par règlement, soit de 5 kg par tonne. En 1988 , des experts avaient confirmé la présence de dioxines et de furannes dans les effluents de certains types d'usines de pâtes et papiers , un peu partout à travers le monde. À cette époque , neuf des quelque 60 papetières du Québec utilisaient le procédé qui causait problème. Ces substances toxiques, des dérivés du chlore, étaient générées indirectement lors du blanchiment de la pâte. L'industrie canadienne a alors pris le taureau par les cornes, intensifié les recherches et investi des millions de dollars pour modifier ses procédés de blanchiment. Tous ces efforts ont porté fruit. Alors qu'en 1988 l'ensemble des usines canadiennes qui utilisaient de la pâte blanchie au chlore avait enregistré une charge totale de dioxines et de furannes d'environ 360 g, on constate qu'en 1996, les papetières du Québec qui produisent ou utilisent ces types de pâtes ont généré une charge globale de moins d'u n gramme. Il s'agit donc de quantités négl igeables, presque toujours non détectables dans les effluents de chaque usine concernée. Par ailleurs, les nombreuses améliorations apportées aux procédés , combinées à l'efficacité des systèmes de traitement des eaux de procédés , font en sorte que les rejets de compo-

sés organiques halogénés adsorbables (COHA) ont aussi chuté par rapport à 1988. Pour les si x premiers mois de 1996, ces rejets se sont situés à 0,8 kg par tonne de production . Encore une fois , la performance des papetières québécoises est appréciable puisque la norme moyenne provinciale est de 1 kg par tonne. La fabrication des pâtes et papiers exige par ailleurs de grandes quantités d'eau. Conscientes de l'importance d'optimiser l'utilisation des ressources naturelles, les papetières du Québec

les émissions du secteur papetier québécois en 1995 ont été de 11 % inférieures à celles de 1990. Pour continuer à travailler en ce sens, l'industrie s'est associée au programme ÉcoGeste lancé en septembre 1996 par le MEF ainsi qu 'au programme Défi Climat du gouvernement fédéral.

Une performance environnementale reconnue Les efforts des papetières du Québec en matière de protection de l'environnement sont maintenant reconnus.

velles normes internationales ISO 14000 sur la gestion environnementale, de même qu 'aux nouvelles normes nationales sur l'aménagement forestier durable de !'Association canadienne de normalisation (CSA) . En 1997, l'industrie s'attend à mettre l'accent, conjointement avec le ministère de !'Environnement et de la Faune, sur la mise en oeuvre de la première série d'attestations en vertu du Règlement sur les attestations d'assainissement en milieu industriel. Il s'agit là d'une forme de contrat légal entre le

Évolution de la protection de l'environnement dans l'industrie papetière du Québec 40 c: 35 0 +: 30 (,) ::J "'O 25 0 .... c. 20 G.> "'O G.> c: 15 c: 0 10 :!:::: C> ~ 5 0

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20 1986

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travaillent, en plus de traiter l'eau, à rationaliser son utilisation. Depuis 1981 , la consommation d'eau a ainsi diminué de 47% dans les usines de pâtes et papiers du Québec. Cette réduction est d'autant plus significative qu'au cours de la même période, la production s'est accrue de 30% . En plus de préserver la ressource, ceci permet aussi de réduire les coûts associés au traitement des eaux de procédés. L'i ndust rie papet ière qué bécoi se tient également à fa ire sa part pour contribuer à l'objectif canadien et québécois qui vi se à stabiliser les émissions de gaz à effet de serre au niveau enregistré en 1990. L'industrie estime qu'il est essentiel d'agir car tout changement climatique significatif pourrait avoir des répercussions considérables sur l'environnement et, plus particulièrement, sur les ressources forestières. Déjà, les données du MEF révèlent que

1992

1994

1996

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Eau consommée Matières en suspension Demande biochimique en oxygène

Récemment, l'Union québécoise pour la conservation de la nature (UQCN) a d'ailleurs souligné ce leadership, tout en remarquant qu'il reste encore du chemin à parcourir avant d'atteindre une gestion durable des ressources. «Dans le contexte de la mondialisation actuelle du commerce et de l'environnement, le message que l'industrie lance aujourd'hui est que les objectifs environnementaux fixés par règlement peuvent très bien se concilier avec les impératifs économiques», a déclaré Harvey Mead, président de l'UQCN.

gouvernement et chaque usine, et qui porte sur la gestion intégrée eau-airsol. Pour le moment, l'industrie des pâtes et papiers est le seul secteur à être soumis à cette réglementation. L'industrie entend également poursuivre ses efforts dans les domaines de la valorisation des résidus, de l'efficacité énergétique et de la stabilisation des émissions de gaz à effet de serre. Pour les papetières québécoises, la performance environnementale demeure un atout de taille pou r mainten ir l'accès aux marchés internationaux.

Cette reconnaissance pos itive ne so us-e nten d pas pou r autant que l'industrie pu isse s'asseo ir sur ses lauriers. Les cli ents conti nuent de manifester leurs attentes po ur un produit fabriqué dans le respect de l'environnement. C'est d'ailleurs pour cette raison que les entreprises forestières du Québec s'intéressent de près aux nou-

ASSOCIATION DES INDUSTRIES FORESTIÈRES DU QUÉBEC

1200, avenue Germain-des-Prés, bureau 102, Sainte-Foy, Qc, G1 V 3M7 Tél. : (418) 651-9352 • Téléc. : (418) 651-4622 • Internet: www.aifq.qc.ca

LH NHTURE DU OUEBEC EN IMHGES 1997 En mars dernier. un jurq prestigieux s·est reuni pour selecHonner les photos gagnantes du ne concours de photo de l'UOCN-Franc-Vert : Michael Runtz. invite d'honneur. auteur de nombreux livres sur la photographie nature. et les photographes Jean-François Bergeron. Michel Doulianne. Gabor Szilasi et Rrnold Zageri. Vous êtes invités àdécouvrir ces oeuvres magni"ques dans le numero d'août-septembre de Franc-Vert! L'UOCHrnnc-Vert Hent àremercier la compagnie Noranda pour sa contribution qui apermis àRrnold Zageri de Rouqn-Noranda de venir àOuebec pour le jugement.

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LA NATURE A BESOIN D'ACTIONS,! ENSEMBLE POUR LA NATURE epuis dix ans , une équipe dynamique, réunie au sein d'un organisme à but non lucratif mandataire de l'État, réalise de grandes choses pour la faune et la nature du Québec. Plus de 800 projets ont ainsi pris vie grâce au travail déterminant de la Fondation d e la faune du Québec. En faisant l'a cquisition d'habitats fauniques sensibles; en favorisant l'aménagement de frayères , de seuils, de foss es dans les lacs et rivières du Québec pour le touladi, le saumon, la «mouchetée»; en réalisant avec ses partenaires des travau x forestiers favorables aux cerfs , aux lièvres, aux gélinottes ... , la Fondation a gagné le respect de ses partenaires et m érité la considération de tous les Québécois . je suis particulièrement h eureux des nouveaux projets de la Fondation pour redonner vie aux rivières dévastées par les crues de juillet 1996, et pour favoriser la biodiversité. Longue vie à la Fondation d e la faune, à ses artisans et à ses partenaires ! Le Québec a besoin de vous.

D

Le Ministre de !'Environnement et de la Faune,

David Cliche

Membres du conseil d'administration odrigue Biron, président du conseil d'ad-

ministration de la Fondation de la faune R du Québec et président de Biron, Lapierre et Associés (Qu ébec); Benoît Allard, président du Groupe Benoît Allard (Chicoutimi); Bernard Beaudin, président-directeur général de la Fondation de la faune du Québec; André Blanch ard, président de la Fédération des po urvoyeurs du Québec; j. Jacqu es Blouin, président-directeur général de Viking Helicop ter/ Héli -Li ttoral (Côte Nord); Jacques Cormier, directeur de l'École Saint-Sauveur (Val-d'Or) et représentant de la Fédération québécoise de la faune; André Duchesne, président-directeur général de Rodrigue Biron !'Association des industries forestières du Québec; Richard Fortin, vice-président finances et secrétaire d'Alimentation Couche-Tard (Montréal); Jacques R. Gagnon, vice-président - communications d'Alcan (Montréal); Denise Gentil, mairesse de la Ville de Matane; Yvon Lavoie, professeur au cégep de Chicoutimi; Sylvie Lemaire, vice-présidente opérations de Fempro (Drummondville); Nathalie Zinger, directrice région du Québec du Fonds mondial pour la nature (Canada).

bilan de la Fondation de la L faune du Québec se veut un e

portrait représentatif des efforts déployés conjointement par la Fondation et ses p art enaires pour assurer, sur le territoire du Québec, la conservation et la mise en valeur de la faune et de ses habitats, éléments essentiels d e la biodiversité, mais aussi de notre qualité de vie. Comme les pages suivantes le soulignent, la Fondation a terminé l'exercice 1996-1997 forte d'une liste de réalisations tangibles en faveur de la conservation de nombreu x habitats pour une multitude d'espèces fauniques . Que l'on parle de faune prélevée, non prélevée, en situation préoccupante ou en danger, il existe assurém ent plusieurs paliers d'interdépendance: entre les habitats et les espèces, entre les espèces elles-mêmes et finalement entre les animaux et nous, humains , puisque nous habitons ensemble sur ce m ême bout de planète. Cette interdépendance nous pousse chaque année à investir toujours plus d'efforts dans la conservation d'une faune abondante et diversifiée. De concert avec nos partenaires, nous agissons maintenant parce que la biodiversité présente au Québec constitue une richesse et un patrimoine à préserver, tant pour nous que pour les générations qui nous suivront. Nous le faisons aussi parce qu'il est de notre devoir de participer à l'ensemble des efforts mondiaux qui vont dans le même sens. Le portrait que nous vous traçons dans ce bilan reflète la nature de nos interventions et du partenariat établi avec des organismes de la faune, souvent issus des communautés locales. Les membres de ces regroupements investissent temps et efforts dans cette noble mission que nous partageons avec eux depuis maintenant plus de dix ans. L'oeuvre est si importante et nécessaire, que se rallient à nos efforts des partenaires financiers comme Hydro-Québec, Alcan , la Confédération des caisses populaires et d'économie Desjardins , Clotilde, Marie-Soleil, j ean et Antoine Pouliot, et d'autres qui croient que la faune constitue un retour généreux sur leur investissement. Notre mission de conservation comporte des défis de taille, pour de nombreuses années à venir. Voilà pourquoi la Fondation est en mesure de rallier, au tour de ses objectifs, des collabora teurs de choix, des gens aux intérêts divers, des organismes de partout au Qu ébec, des gestionnaires de territoires fauniqu es, des spécialistes de renom des secteurs privé et public, des fe mmes et des hommes d'affaires, des élus municipaux et plusieurs autres. Bref, des gens comme vous et moi qui ont simplement à coeur de conserver ce trésor naturel qui leur apporte joie, plaisir, emploi, ainsi qu'une qualité de vie remarquable recherchée à travers le monde. La Fondation peut aujourd'hui affirmer son rôle de catalyseur et de rassembleur; cette force se dégage tout au long du présent bilan. je vous invite à revivre avec nous ces quelques pages d'une mission et d'une histoire à poursuivre, ensemble pour la nature. Le président-directeur général,

Bernard Beaudin

2

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Ensemble pour la nature! - Bilan 1996-1997

a Fondation de la faune du Québec, grâ-

ce au dynamisme des organismes du L milieu , est présente aux quatre coins du territoire québécois. En 1996-1997, pas moins de 140 projets locaux ont bénéficié de son support, ce qui représente autant de coups de pouce donnés à une diversité d'animaux et à leurs habitats. Du cerf de Virginie aux chauves-souris , en passant par l'omble de fontaine et la ouananiche, de nombreuses espèces ont été protégées , favorisées , étudiées. De plus, les quelque 16 millions $ ainsi inv estis depuis dix ans par la Fondation ont des répercussions positives non seulement sur la nature, mais également sur toute la société québécoise, compte tenu de l'importance économique et sociale

des activités liées à la faune (observation, chasse, pêche, etc.) . En plus d'avoir participé à plus de 800 projets , qui totalisent des déboursés d e quelque 65 millions $ provenant de divers

partenaires, la Fondation a contribué à l'acquisition de 2 400 ha d'habitats fauniques sur 26 sites du Québec. Elle a assumé ce rôle foncier d'abord comme maître d'oeuvre des acquisitions de !'Entente-cadre sur la protection des habitats fauniques, du Plan nord-américain de gestion de la " sauvagine et du Fonds de restaura. ~ tion de l'habitat du poisson , ensuite ci5 comme organisme qui subventionne des sociétés de conservation foncières, et dans le cadre du Plan de déve~ loppement économique du saumon ·;; E! et de Saint-Laurent Vision 2000. Les ~ partenaires de la Fondation dans ces ~ grandes ententes sont le ministère de ·~ !'E nvironnem ent et d e la Faune, (:. Environn ement Canada, Pêches et ~ Océans Canada, Habitat fauniqu e t'. Canada et Canards Illimités.

Sites protégés par la Fondation de la faune du Québec

Pallt ...... dl lllllt-Gédéaa /







Héroœlère Portaee Nord 1

La Fondation : agir maintenant pour une faune diversifiée! réée le 15 juin 1984 en vertu de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune , la Fondation de la faune du Québec est une corporation à but non lucratif, mandataire du gouvernement, qui relève du ministre de !'Environnement et de la Faune. Nous le verrons dans les pages suivantes, la Fondation a pour mission de promouvoir la conservation et la mise en valeur de la faune et de son habitat.

C

Sur le plan fi nancier, la Fondation est un organisme gouvernemental extrabudgétaire. Elle tire ses revenus de trois sources : les contributions des pêcheurs, des chasseurs et des trappeurs; les fonds investis par des partenaires gouvernementaux ou privés qui soutiennent des projets de la Fondation; les divers programmes de collecte de fonds adaptés aux individus et aux groupes.

Ensemble pour la nature! - Bilan 1996-1997

Pour plus de renseignements : Fondation de la faune du Québec 1175 , avenue Lavigerie, bureau 420 Sainte-Foy (Québec) GlV 4Pl Téléphone: (418) 644-7926 Télécopieur : (418) 643-7655 Réalisation : Les Éditions Franc-Vert Coordination du contenu : Isabelle Couture et Benoît Mercille, FFQ Photo de la page couverture : J-F Bergeron Imprimé sur papier recyclé Copyright 1997 - Ensemble potir la 1wture !

3

BITATS nombre sommes Grâce à ce programme, la de projets réservées Fondation entend mainteProjets acceptés nir et accroître la producen 1996-1997 104 1 603 069 $ tivité faunique par des Projets acceptés avant travaux d'amélioration, le 1er avril 1996 487 9 292 678 $ de restauration ou de 591

10 895 747 $

Lac Philimore, Mauricie

Un nouveau lac ouvert à la pêche etit poisson deviendra grand? C'est ce que souhaite !'Association chasse et pêch e Fléchée inc. depuis qu'elle a créé deux frayères, en août dernier, dans le secteur du lac Philimor e, en Mauricie. Or, il semble qu e tous les espoirs soient permis puisqu e d es géniteu rs ont déjà été aperçus sur les sites de frai récemment aménagés . Situ é d ans la ZEC W esso nnea u , l e Philimore est un lac de tête de 34 ha qui, jusqu'à tout dernièrement, n'abritait au cun e population de poissons. «Un en sem encem ent d 'alevins d e lignée dom es tiqu e avait été tenté en 1991 , r elate Lorraine Houle, la technicienne d e la ZEC, m ais

P

création d'habitats nécessaires aux besoins vitaux des espèces f auniques : alimentation, reproduction, libre circulation et repos. Boisés privés, Triange de Bellechasse

sans succès. » En 1994 et 1995 , le ministère de !'Environnement et de la Faune ainsi qu e !'Association chasse et pêche Fléchée ont donc décidé de revenir à la charge en ensemençant du fr etin d'omble de fontaine (ou truite mouchetée) de lign ées indigène et hybride. L'efficacité d'une telle introduction dans le lac repose sur la possibilité, pour le poisson, d'y trouver des sites de reproduction. L'Association a donc voulu aménager de tels sites. «La Fondation de la faune nous a accordé pour cela 6 907 $,soit 58% du coût total du projet», se réjouit Lorraine Houle. Ainsi, à l'embouchure de l'émissaire du lac Philimore, un site de frai d'environ 18 m2 a pu être créé, selon la m éthode caisse-frayère. Pour ce faire, on a employé un grillage de 45 cm de haut, de même qu'une géomembran e imperméable sur laqu elle on a d éposé du gravier, ce qui favorise la circulation de l'eau ainsi qu'une m eilleure oxygénation des oeu fs . Un e autre fra yèr e, de plu s petite dim ension , a été aménagée, par simple dép ôt de gravier cette fois, à l'embouchure d'un des tributaires du :i lac. «Grâce à ces aména~ gemen ts, la ZEC pourra g probablem ent offrir l'an ~ proch ain 200 j ours d e u pêch e additionnels», es~ time Mme Houle. Avis ~ aux intéressés !

Un appel à la faune ettre en valeur 70 km2 de boisés priMvés n 'est pas une mince tâche, surtout lorsqu 'on souhaite le faire pour y p erm ettre la pratique d'activités édu catives et récréatives . C'est pourtant le défi qu'a

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Lac Joannès , Abitibi

le grand brochet. C'est pourquoi, dès que la barbotte a été repérée dans le lac Bousquet, en aval de son secteur, !'Association des lacs Joannès et Vaudray a envisagé la construction d'un obstacle à la migration. «Nous voulons préserver l'intégrité biologique du site, c'est-à-dire prévenir la

colonisation du lac Joann ès par la barbotte b run e, raconte Louis Jourda i n, u n membre de !'Association. Nous pourrons ainsi mainten ir la qualité de pêche dans ce l ac . » Luc Bélisle, du ministère de !'Environnement et de la Faune, confirme que la barbotte est une espèce envahissante, qui peut faire chuter la population d 'autres espèces . Le phénomène a été constaté dans de nombreux lacs , notamment en Abitibi. L'automne dernier, une structure métallique de 30 m, munie d'un déversoir, a donc été installée dans l'exutoire principal

4

Ensemble pour la nature! - Bilan 1996-1997

Halte à rinvasion! ntroduite par l'hu main dans plusieurs d'eau d'Abitibi, la barbotte brune enItreplans là-bas en compétition avec le doré jaune et

du lac Joann ès . Une vaste digue de gravier a aussi été aménagée. L'importante chute d'eau créée par la structure de métal interdira aux po i ssons tout passage vers l'amont. Aux yeux de M. Jourdain, ce projet d'aménagement, qui a nécessité des déboursés de plus de 75 000 $, constitue un bel exemple de coopération. La Fondation de la faune y a investi 32 736 $, les autres fonds provenant du ministère de !'Environnement et de la Faune et de la municipalité de McWatters. Le projet a, de plus, bénéficié de l'expertise de Canards Illimités.

décidé de relever le Groupement faunique du Triangle de Bellechasse, une corporation regroupant près de 75 producteurs forestiers des municipalités de SainteSabine, Saint-Magloire et Saint-Camille, au sud-est de la MRC des Etchemins. «Dans ce projet, qui a vu le jour il y a plus de cinq ans, relate Marcel Vermelle, un membre du Groupement, la Fondation de la faune du Québec a été un partenaire important, car elle nous a permis d'engager un technicien de la faune et un ingénieur forestier. Ces deux personnes nous ont aidés à cerner la problématique de conservation et de mise en valeur des habitats fauniques de notre territoire.» De nombreux travau x sylvicoles ont suivi, afin de rétablir ou d'accroître à moyen terme la population de cerf de Virginie, de lièvre d'Amérique, de gélinotte huppée et de bécasse d'Amérique. Des coupes d'éclaircie précommerciale ont par exemple été recommandées dans plusieurs jeunes peuplements, afin d'accélérer la croissance du couvert résineux nécessaire aux cerfs de Virginie. Pour la petite faune, on a de plus laissé des îlots de feuillus, réalisé des coupes en damier et rajeuni des aulnaies. Bien que récents , ces travaux ont commencé à avoir des effets sur le milieu. La faune répond à l'appel , tout comme les :i touristes qu 'ac~ cueillent déjà cer~ tains propriétaires ~ forestiers du Trian~ gle de Bellechasse. ~ La contribution de ~ la Fondation, qui se ~ chiffre à 113 000 $, 1' et celle d 'a utres ~ ·§ partenaires comme ~Hydra-Québec,

5 portent donc fruit! ""

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Rivière Jaune, Québec

Un bassin redoré T7ous pensez peut-être qu'en milieu urbain, V chacun ne se soucie que de sa cour? Eh bien, détrompez-vous! Car, grâce à l'appui de la Fondation de la faune du Québec, les citoyens de Lac-Beauport ont démontré, l'automne dernier, qu'ils pouvaient mener à bien un projet communautaire leur tenant à coeur. C'est ainsi que le bassin de la vallée Autrichienne a été magnifiquement restauré. Le boulot était de taille, rappelle George Nolan, président de l'organisme

Mines désaffectées

Chauves-souris à l'abri râce à l'appui de la Fondation de la faune, les chauves-souris hibernantes du Québec bénéficient maintenant de cinq sites exclusifs pour passer l'hiver en sécurité. Il s'agit de mines désaffectées dans lesquelles, depuis les travaux réalisés par la firme sherbrookoise Envirotel, l'humain ne peut plus pénétrer, alors que les chauves-souris y conservent une voie d'accès. Localisés en Gaspésie, dans les Bois-Francs, en Estrie et près de Lebelsur-Quévillon, ces sites d'hibernation constituent des habitats essentiels à la survie de cinq des huit espèces de chauves-souris présentes au Québec. Parmi elles figurent la chauve-souris pygmée et la pipistrelle de l'Est, actuellement considérées espèces rares. Si la Fondation de la faune a investi 40 000 $ dans le projet, qui touchera bientôt une quinzaine de sites, c'est que les chauves-souris doivent passer l'hiver dans un abri non fréquenté par l'humain. Les mines désaffectées sont alors toutes désignées, à condition qu'en les obstruant pour d es raisons d e sécurité, on aménage un passage pour les petits mammifères volants.

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Conservation faune aquatique Québec qui a géré le projet. Il a d'abord fallu nettoyer les rives de la rivière Jaune sur près de 26 km , soit tout son parcours. Ensuite, les berges ont été stabilisées, des seuils et des fosses ont été aménagés et trois frayères , nouvellement créées, ont pu accueillir 8 000 oeufs d'omble de fontaine. Dans un autre secteur, trois embâcles de bois ont été démantelées et une digue , renforcée. «E nfin , par une vraie journé e de déluge, se souvient George Nolan, une quarantaine de citoyens de la vallée sont venus planter plus de 400 arbustes sur le côté est du bassin.» Outre la Fon- "' dation, qui a financé près de la moitié des travaux totalisant 77 000 $, Conservation faune aquatique inc . et !'Association pour la conservation de l'environnement de la vallée de la rivière Jaune ont recueilli les

contributions des municipalités de LacBeauport, Charlesbourg et Lac-Saint-Charles. Selon George Nolan, les retombées du projet seront énormes. «Les gens vont pouvoir se baigner à nouveau dans le bassin» , assure-t-il. La naissance de nouveaux poissons va, par ailleurs, stimuler la pêche sportive. Mais par-dessus tout, ce projet aura sensibilisé la population à la mise en valeur d'un précieux milieu de vie.

Ensemble pour la nature ! - Bilan 1996-1997

5

nombre de projets

Ce programme soutient des projets visant à protéger des terrains qui constituent des habitats

Projets acceptés en 1996-1997 Projets acceptés avant le 1er avril 1996

sommes réservées

8

250 320 $

36

1490872 $

44

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Marais de la rivière aux Cerises, Estrie

Un -milieu grouillant de vie et d,idées près huit ans de sensibilisation et l'acquisition de 11 terrains, les habitants de la région de Magog, en Estrie, peuvent se réjouir : la protection de 60% de la superficie du marais de la rivière aux Cerises est maintenant assurée et sa mise en valeur ne saurait tarder. Étant situé au coeur du pôle de développement récréa-touristique et urbain de Magog, le marais de la rivière aux Cerises subissait, de plus en plus, de fortes pressions. Dans les années 1980, il a même été partiellement remblayé. Avant qu'il ne soit trop tard, la Ville et le Canton de Magog ont donc décidé de prendre l'affaire en main. De l'avis des intervenants municipaux, régionaux et provinciaux, il était devenu évident que le meilleur moyen de protéger le site était d'acquérir les terrains où s'étendait le marais, ce qui impliquait une facture relativement élevée. Après avoir obtenu des promoteurs la signature d'une entente de protection qui garantit la conservation à long terme du site, la Fondation de la faune du Québec a accepté , en 1989, de fournir 70% des fonds requis, soit près d e 100 000 $ . «La Fondation nous a permis

A

particulièrement productifs, diversifiés ou situés en terres

coordonnateur du projet à la Fondation. Composé d'une zone arbustive marécageuse ceinturant une tourbière à sphaigne, le marais de la rivière aux Cerises regorge de vie, comme la plupart des milieux humides. Plusieurs oiseaux aquatiques et poissons y assurent même leur descendance, tels le canard branchu, la sarcelle à ailes bleues et le brochet maillé. Le marais attire plusieurs autres petits animaux, dont le castor, la loutre, le vison, le raton-laveur, le renard roux, ainsi que plusieurs espèces de grenouilles. «Mais le marais de la rivière aux Cerises n'est pas seulement important pour la faune , insiste Guy Lépine. Comme épurateur naturel, il améliore la qualité d'eau de la rivière aux Cerises avant qu'elle ne se jette dans le lac Memphrémagog. » Un rapport du ministère de l'Environnement et de la Faune confirme, en effet, la contribution du marais à la réduction des coliformes fécaux dans l'eau .

d'accélérer le processus de sensibilisation auprès de la population et d'acquérir des terrains dont nous n'osions même pas rêver!», se souvient Jean-Guy Saint-Roch, le maire du Canton de Magog.

Une importance vitale «En tant qu'interface entre les milieux terrestre et aquatique, le marais constitue un écosystème de grande importance, même en milieu urbain» , souligne Guy Lépine, le

Des projets en tête

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«Par ailleurs, la valeur éducative et récréative de ce marais est indéniable», estime M. Lépine. En x conséquence, les deux municipa.§ lités responsables de la revalorisa1jo tion du marais travaillent mainte'::; nant avec des étudiants de -g l'Université de Sherbrooke afin G de rendre le site accessible au x ~ citoyens et aux visiteurs.