Le discours prononcé fait foi
Une expertise de politique sociétale pour prévenir les conflits
Quel est le potentiel des projets de petite hydraulique pour notre avenir? Discours de Christine Häsler, membre du Grand Conseil, Grindelwald, lors de la conférence de presse du 17 novembre 2010 à Thoune Ayant grandi près de la centrale hydroélectrique de Lütschental, j’ai compris très tôt que l’eau était une énergie propre destinée à la production d’électricité. Devenue femme politique au niveau cantonal, il était normal que je me consacre intensivement à ce thème. De plus, en ma qualité d’élue «verte», je me trouve au cœur des conflits d’objectifs qu’engendre l’exploitation de l’énergie hydraulique. Cette exploitation implique en effet également une atteinte au paysage et à l’écologie aquatique. J’appartiens aux milieux politiques qui souhaitent l’abandon de l’énergie nucléaire dans les meilleurs délais. Pour cela, nous devons promouvoir de manière ferme et cohérente les nouvelles énergies renouvelables, mais aussi adopter une attitude nouvelle face aux conflits qui en résultent. Il n’existe pas de règles générales dans ce domaine. L’exploitation de l’eau engendre des conflits d’objectifs. A titre personnel, je cautionne des projets tels que KWOplus, mais suis très critique à l’égard de projets de petites centrales hydroélectriques tels que celui des chutes de Bachläger dans ma commune de résidence. Ces conflits d’objectifs me rappellent que nous devons traiter et évaluer chaque projet séparément, les préparer sérieusement, en discuter avec les milieux concernés et les mettre en œuvre de façon minutieuse. Le tout, si possible, dans le respect des principes du développement durable, qui impliquent de concilier au mieux les intérêts écologiques, sociétaux et économiques. C’est cette manière de travailler qui m’intéresse et c’est à un objectif commun – à savoir un approvisionnement sûr et propre issu d’énergies renouvelables – que je m’attèle. J’attache également beaucoup d’importance à démontrer que dans l’Oberland bernois, nous fournissons depuis des décennies une importante contribution à l’approvisionnement énergétique. Il faut que l’industrie de l’énergie, la société et les hommes politiques prennent acte de cette contribution et l’apprécient à sa juste valeur, plutôt que de seulement poser des exigences. Quiconque entend exploiter le potentiel d’énergie hydraulique que recèlent nos montagnes se doit de nous en faire profiter en échange. Nous savons tous que l’industrie de l’énergie nous procure des avantages, cela va sans dire. Nous savons aussi que nous disposons – précisément dans l’Oberland bernois – d’un potentiel supplémentaire. Un potentiel que nous devons exploiter si nous voulons passer à un approvisionnement issu des énergies renouvelables. Le tout étant de le faire avec circonspection et mesure, selon les principes du développement durable, c’est-à-dire en conciliant les aspects écologiques, sociétaux et économiques. ********************************************************************************* Tous les projets présentés aujourd’hui offrent un potentiel important à la fois pour l’approvisionnement en énergie et pour le développement de notre région. Mais des conflits d’objectifs se profilent déjà, en tout cas à propos de la centrale Schattenhalb 4, y compris pour moi. Nous avons donc beaucoup de travail et de discussions en perspective, qui vont nous obliger à composer avec les intérêts les plus divers parmi tous les milieux concernés.
L’énergie hydraulique a de l’avenir. Mais nous devons gérer les projets dans ce domaine avec discernement, de façon durable, sans laisser personne de côté et en prenant les craintes au sérieux. C’est avec plaisir que j’accepte d’examiner les trois projets présentés avec mes collègues du Grand Conseil et le conseiller national Peter Flück, sans oublier les communes, groupes d’intérêt et milieux concernés, de chercher des solutions et de les mettre en œuvre, mais aussi de montrer pourquoi tel projet rencontre une opposition. L’avenir appartient aux énergies renouvelables, j’en suis convaincue. Nous serons capables un jour d’assurer notre approvisionnement énergétique en puisant dans des sources renouvelables. Mais d’ici-là, beaucoup reste à faire. Il faudra aussi régler des conflits d’intérêts et se montrer disposé à dialoguer et à trouver des solutions de part et d’autre. Je suis prête à m’y engager et me fie pour cela à ma méthode de travail préférée, y compris en politique: travailler ensemble pour demain, en intégrant les différentes orientations politiques et tous les points de vue. Il y va de notre avenir!
