UFA 09 025 PA 2002


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HFC

La Forestière de Campo

Cellule Aménagement

PLAN D’AMENAGEMENT 09-025 Version Révisée

Mozaïque d’images Landsat ETM7, printemps 2001

Novembre 2002

TABLE

DES MATIERES

CARACTERISTIQUES BIOPHYSIQUES DE LA FORET 1

2

INFORMATIONS ADMINISTRATIVES

1.1 Superficie – Classement de l’UFA 1.2 Limites FACTEURS ECOLOGIQUES 21 Topographie 22 Climat 23 Géologie et pédologie 24 Hydrographie 25 Végétatio n - Flore 26 Faune

2

ENVIRONNEMENT SOCIO-ECONOMIQUE

1

CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES 11 Population totale 12 Groupes ethnique et cultures 13 Implantation humaine – Historique et typologie 14 Appartenance religieuse 15 Mouvements migratoires ORGANISATION SOCIALE EQUIPEMENTS – INFRASTRUCTURES SOCIALES 31 Education 32 Santé et Hygiène 33 Communication 34 Habitat ACTIVITES ECONOMIQUES 41 SECTEUR RURAL 411 Activité agricole 412 Chasse 413 Pêche 414 Cueillette de PFNL 415 Elevage 42 SECTEUR PRIVE – EXPLOITATION FORESTIERE 421 Exploitation forestière et transformation industrielle 422 Société agro-industrielle 423 Petit commerce 43 PROJETS & ONG

2 3

4

45 46

1

1-9

10-15

16 16-19

20-28 20-25

25-28

TOURISME STRATEGIES D’INTERVENTION POUR LE DEVELOPPEMENT SOCI-ECONOMIQUE

ETAT DE LA FORET 1

HISTORIQUE DE LA FORET 11 ORIGINES DE LA FORET 12 PERTURBATIONS NATURELLES OU HUMAINES

29-30

2 3

4

5

CARACTERISTIQUES DE L’ INVENTAIRE D ’AMENAGEMENT DENSITE INVENTORIEE 31 Traitement et analyse des données 32 Effectifs totaux 33 Effectifs par classe de diamètre VOLUME BRUT INVENTORIE 41 Volume brut et volume commercial 42 Tarifs de cubage 43 Distribution du volume brut total 44 Distribution des volumes bruts par classe de diamètre 45 Effectifs et volumes bruts exploitables PRODUCTIVITE DE LA FORET 51 Accroissements 52 Mortalité et dégâts d’exploitation

30-31 31-36

36-43

43

AMENAGEMENT PROPOSE 1 2

3

4

OBJECTIFS ASSIGNES A LA FORET AFFECTATION DES TERRES ET DROITS D ’USAGE 21 Affectations des terres 22 Droits d’usage AMENAGEMENT DE LA SERIE DE PRODUCTION 31 Essences aménagées 32 Autres essences 33 Choix de la rotation 34 Taux de reconstitution 35 DME/DMA – Diamètre à l’exploitation 36 Possibilité forestière 37 Parcellaire 38 Voirie forestière AUTRES AMENAGEMENTS 41 Programme de protection de l’environnement 411 Protection contre l’érosion 412 Protection contre le feu 413 Protection contre la pollution 414 Education environnementale 415 Monitoring environnemental 42 Programme de protection de la biodiversité 421 Ressource faunique 422 Produits forestiers non ligneux 423 Ressource forestière ligneuse 43 Programme des travaux d’exploitation à faible impact 431 Inventaire d’exploitation 432 Pistes d’exploitation 433 Pistage 434 Abattage directionnel 44 Programme d’intervention sylvicole 45 Programme de recherche 46 Dispositif de surveillance et de contrôle

44 44-45

45-55 45-46 46-48 48 48-49 49-51 51-54 54-55 55 55-56

56-58

58-59

59 59-60 60-61

PARTICIPATION DES POPULATIONS A L’AMENAGEMENT 1 2 3

62

RAPPEL DES DROITS ET DEVOIRS DES POPULATIONS LOCALES PROGRAMME D’INTERVENTION EN FAVEUR DES POPULATIONS LOCALES PLATE- FORME DE NEGOCIATION

DUREE ET REVISION DU PLAN D’AMENAGEMENT

63

PLAN DE GESTION QUINQUENNAL ET PLAN ANNUEL D’INTERVENTION BILAN ECONOMIQUE ET FINANCIER 1 2

64

REVENUS DEPENSES Coûts d’exploitation Coûts de matérialisation Coûts des programmes d’aménagement

BIBLIOGRAPHIE

65-66

TABLEAUX TAB. 1

Révision des limites de l’UFA 09-025

1

TAB. 2

Précipitations moyennes mensuelles, Région de Campo (1970/1980)

2

TAB. 3

Variations interannuelles des précipitations

2

TAB. 4

Température moyenne mensuelle, Région de Kribi

3

TAB. 5

Bilan hydrologique

4

TAB. 6

Formations forestières dans l’UFA 09-025

3

TAB. 7

Densités des groupes de guenons dans l’UFA 09-025

5

TAB. 8

Densités des nids de chimpanzés dans l’UFA 09-025

6

TAB. 9

Densités des nids de gorille dans l’UFA 09-025

6

TAB. 10

Indices des éléphants repérés dans l’UFA 09-025

6

TAB. 11

Signes confirmant la présence des buffles dans l’UFA 09-025

7

TAB. 12

Croissance démographique, Région de Campo

10

TAB. 13

Données démographiques des villa ges en périphérie de l’UFA 09-025

11

TAB. 14

Distribution des groupes ethniques dans les villages riverains à l’UFA 09-025

13

TAB. 15

Typologie des implantations humaines autour de l’UFA 09-025

14

TAB. 16

Activités cynégétiques enregistrées dans l’UFA 09-025

21

TAB. 17

PFNL les plus utilisés à Nkoelon

24

TAB. 18

Prix de vente des principaux PFNL sur le marché de Yaoundé

21

TAB. 19

Liste des essences abattues dans les 4 premières AAC de l’UFA 09-025

26

TAB. 20

Volumes abattus dans l’UFA 09-025 au cours de la CPE

26

TAB. 21

Superficie des strate forestière présentes dans l’UFA 09-025

30

TAB. 22

Essences inventoriées

31

TAB. 23

Effectifs comptés par groupe d’essences

31

TAB. 24

Effectifs totaux par essence, tous diamètre confondu

32

TAB. 25

Part relative des 10 espèces les plus représentées en nombre de tiges

33

TAB. 26

Effectifs potentiellement exploitables par essence

34

TAB. 27

Essences non représentées par des tiges exploitables

34

TAB. 28

Essences avec un fort potentiel exploitable

35

TAB. 29

Effectifs par classe de diamètre et par groupe d’essences

35

TAB. 30

Volumes bruts par groupe d’essences, tout diamètre confondu

37

TAB. 31

Volumes bruts totaux par essence, tout diamètre confondu

37

TAB. 32

Part relative des 10 espèces les plus représentées en volume

38

TAB. 33

Volumes potentiellement exploitables par essence

39

TAB. 34

Distribution des volumes bruts par classes de diamètre

40

TAB. 35

Distribution des volumes par classe de qualité et par groupe d’essences

40

TAB. 36

Effectif et volume exploitables pour les essences principales et secondaires

41-43

TAB. 37

Règles de gestion des séries de l’UFA 09-025

44

TAB. 38

Récapitulatif des droits d’usage praticables ou non dans l’UFA

45

TAB. 39

Effectif et volume exploitables pour les essences aménagées

46

TAB. 40 A

Liste des essences interdites à l’exploitation

47

TAB. 40

Liste des essences secondaires et volume exploitable

47

TAB. 41

Liste des essences complémentaires et volume exploitable

48

TAB. 42

Accroissement diamétrique par défaut

49

TAB. 43

Taux de reconstitution des essences aménagées en nombre de tiges

50

TAB. 44

Taux de reconstitution des essences aménagées par volume

51

TAB. 45

Volumes exploitables au DMA

52

TAB. 46

Répartition des volumes bruts exploitables par qualité

53

TAB. 47

Superficie et possibilité

54

TAB. 48

Superficie par strate et par bloc

55

CARACTERISTIQUES BIOPHYSIQUES DE LA FORET 1. INFORMATIONS 1.1

ADMINISTRATIVES

Superficie – Classement de l’UFA

L’UFA 09-025, désignée comme appartenant à la concession forestière n° 1011 du Domaine Forestier Permanent, est située dans la Province du sud, dans le Département de l’Océan et intégralement incluse dans l’arrondissement de Campo. (Cf. Carte 1). Initialement, cette UFA, telle que prévu dans le plan de zonage de 1992 couvrait une superficie provisoire de 86 788 ha et était subdivisée en 3 blocs. Une procédure de classement, appuyée par l’UTO Campo M’an

(Unité Technique Opérationnelle), a été effectuée et a aboutit au regroupement des 2 blocs du Sud et à la modification des limites contiguës au Parc National de Campo Ma’an (cf. Carte 2). L’ensemble des modifications apportées est compilé dans le tableau 1. Tab. 1 : Révision des limites de l’UFA 09-025 Sup. Plan Sup SIG Sup. * Différentiel Changt limites Obs. de zonage Plan zonage Classement (2-3) (ha) (ha) (ha) (%) 86 788 96 301 88 147 - 1,6% Regroupement Augmentation de 2 blocs Sud 1 360 ha * Logiciel SIG Arcview, HFC 2002 1.2

Limites

L’UFA 09-025 est située entre les latitudes Nord 2°10’ - 2°37’ et longitudes Est 9°45’ – 10°30’. Elle est située à l’Est du Parc National de Campo Ma’an et au Sud de la concession HEVECAM. Ses limites sont les suivantes : - Au Sud, rivière Bongola ; - A l’Est, rivière Mvini ; - A l’Ouest, la zone côtière. 2. FACTEURS

ECOLOGIQUES

2.1 Topographie Le relief dans et autour de l’UFA 09-025 présente des zones contrastées mais globalement peu accidentées par rapport à la région du Parc National. On relève la présence d’une plaine côtière à l’Ouest et de massifs granitiques à l’Est. La plaine côtière a des altitudes ne dépassant pas les 300 m, sauf au niveau du massif des Mamelles, au Nord-Ouest de l’UFA qui culmine à 323 m. Cette plaine s’étend vers l’arrière pays jusqu’à une profondeur d’environ 20 km avant de buter à l’Est sur la frontière sud des massifs granitiques du Ntem, dont les altitudes moyennes varient entre 500 et 1000 m. La zone côtière est constituée d’alluvions fluvio-marines quaternaires coïncidant avec l’extension de la forêt littorale. La zone à l’Est des Mamelles est beaucoup plus ondulée et son altitude varie entre 1000 et 1200 m. Elle est morcelée en petites collines séparées par de nombreux cours d’eau peu enfoncés.

1

2.2 Climat 2.2.1 Type

Le climat est de type équatorial maritime et continental à 4 saisons distinctes avec des températures moyennes de 25°C : § 1 grande saison de pluie (Mi-Août - Novembre) ; § 1 petite saison de pluie (Mars – Juin) ; § 1 grande saison sèche très marquée (Décembre – Mi-Mars) ; § 1 petite saison sèche, brève (Juin – Mi-Août). 2.2.2 Précipitations

Les précipitations annuelles au niveau de Campo atteignent 2 635 mm (2 970 au niveau de Kribi). Les mois les plus pluvieux sont Septembre et Octobre (Cf. histogramme). Tab. 2 : Précipitations moyennes mensuelles, Région de Campo (1970/1980) Jv Fev Mars Avr Mai Juin Jt At Sept Oct Nov Dec Mois P (mm) 76,4 123,5 240,4 246,8 294,1 173,5 46,9 113,3 430,2 559,9 223,4 76,7 P TOTAL : 2635 mm Olivry, ORSTOM, Poulin Thierault

Fig. 1 : Histogramme des précipitations moyennes mensuelles, Région de Campo 600 500 400 300 200 100 0 Jv

Fev

Mars Avr

Mai

Juin

Jt

At

Sept Oct

Nov

Dec

Tels que le démontrent le tableau 3 et la figure 2, la série pluviométrique enregistrée à la station de Campo met en évidence des variations interannuelles assez importantes pour le climat équatorial. Tab. 3 : Variations interannuelles des précipitations Année 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 P (mm) 3202 2616 2027 2671 2445 2485 2979 2627 2779 MOYENNE P : 2635 mm

2

1979 2364

1980 2805

Fig. 2 : Histogramme des variations interannuelles des précipitations, Région de Campo 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 0 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980

Olivry, ORSTOM, Poulin Thierault 2.2.3 Température et Humidité

La répartition des températures moyennes sur l’année pour la région de Kribi est détaillée dans le tableau 4. Elle se caractérise par une très faible variation de température comme illustrée par la figure 3. Tab. 4 : Température moyenne mensuelle, Région de Kribi Mois T°C

Jv 26,7

Fev 26,9

Mars Avril Mai 26,9 26,8 26,4

Juin 25,6

Jt 24,6

At 24,6

Sept 24,9

Oct 25,2

Nov 25,7

Dec 26,5

MOY

25,9

Service provincial météorologique, Kribi

Fig. 3 : Histogramme des températures moyennes mensuelles

27,5 27 26,5 26 25,5 25 24,5 24 23,5 23 Jv

Fev

Mars Avril

Mai

Juin

Jt

At

Sept

Oct

Nov

Dec

L’hydrométrie dans cette région est importante du fait de l’influence maritime de l’océan atlantique.

3

2.3 Géologie et pédologie 2.3.1 Géologie La structure géologique de la zone est dominée par des roches métamorphiques telles que le gneiss ou les migmatiques datant du Précambrien D et appartenant aux formations du socle cristallin : Les gneiss sont essentiellement des gneiss inférieurs à biotite, amphibole, pyroxène, sillimanite et hypersthène ; Les migmatiques vont des gneiss granitisés aux orthogneiss. Sous climat chaud et humide, ces roches enrichissent les sols en kaolinite, quartz et hydroxydes, ce qui crée des sols acides, pauvres et peu fertiles. 2.3.2 Pédologie Les sols de l’UFA 09-025 sont principalement constitués de sols ferralitiques ou latéritiques rouges et jaunes, également dénommés ultisols ou oxisols. Ce sont des sols acides profonds et bien drainés, qui constituent un excellent support et qui sont donc peu sensibles à l’érosion. Leurs principales caractéristiques physico-chimiques sont les suivantes : - Les sols ferralitiques rouges ont une structure moins compacte et sont généralement stables. Ce sont des sols profonds (plus de 10 m) composés de matière organique, de pseudo sable et d’argile dans les horizons supérieurs (40 à 70%) et de limon dans les horizons inférieurs (25 à 30%). Leur pH varie entre 4 et 6 (sols acides) ; - Les sols ferralitiques jaunes ont des propriétés physiques et chimiques voisines de celles des sols rouges. Ils sont composés de matière organique (2 à 3%), d’argile (40 à 60%), de sable (30-50%) et de limon (teneur inférieure à 15%). Ces sols sont acides et généralement très stables. D’autre part, les vallées et bas-fond sont généralement recouverts par des sols hydromorphes ; ceux-ci sont caractérisés par une forte capacité d’échanges cationiques mais un mauvais drainage. Ils sont généralement plus sensibles à l’érosion que les sols ferralitiques. 2.4 Hydrographie Le réseau hydrographique général est dense en raison du climat humide de la région. 2 principaux cours d’eau traversent l’UFA 09-025 : la Lobé, au Nord et la Bongola (bras du Ntem), au Sud. Le Ntem est l’un des principaux fleuves du Cameroun, de direction générale Est/Ouest, dont la branche majeure s’étale sur 460 km. A titre de comparaison, le tableau 5 montre le bilan hydrologique de ces 2 bassins versants (différence entre la pluie annuelle moyenne sur le bassin et la lame d’eau annuelle ruisselée).

Rivière Lobé Ntem

Tab. 5 : Bilan hydrologique (mm), Olivry (1986) S (km²) Pam (mm) Lr (mm) De = Pam -Lr 2305 2425 1397 1025 18100 1640 482 1158

S : Superficie du bassin versant Pam : Pluie annuelle moyenne Lr : Lame d’eau ruisselée De : Déficit d’écoulement ; Kr : Coefficient d’écoulement

4

Kr = Lr/Pam 0.58 0.29

La région du Ntem est moins arrosée que la région de la Lobé ce qui se traduit par un coefficient d’écoulement beaucoup plus faible. 2.5 Végétation – Flore La région de Campo Ma’an a une richesse biologique unique avec une flore dense et diversifiée dont 45 espèces endémiques et 62 espèces qui sont prioritaires pour la conservation (Tchouto, 2002). Selon la classification de Letouzey, les forêts présentes dans l’UFA 09-025 appartiennent au District biafréen et au District atlantique littoral du Domaine de la forêt dense humide toujours verte guinéocongolaise. Les formations les plus caractéristiques ainsi que les principales espèces végétales qui les caractérisent sont présentées ci-après et illustrées par la carte 3. A) Forêts atlantiques biafréennes à Caesalpinaceae Ces formations forestières plus ou moins fermées colonisent les zones non perturbées par l’homme. Elles comportent plus de 60 espèces de Caesalpinaceae telles que : doussie rouge (Afzelia bipidensis), doussie blanc (Afzelia pachyloba), movingui (Disthemonanthus benthamianus), tali (Erythopleum ivorense) et zingana (Microberlinia bisulcata ). En raison de la physionomie de la flore, des conditions climatiques, des conditions édaphiques et de l’altitude, la forêt de l’Atlantique peut être divisée en plusieurs sous-types de forêt atlantique biafréenne à Caesalpinaceae. Les 2 plus intéressantes sont les forêts atlantiques biafréennes à Caesalpinaceae avec Calpocalyx heitzeii (miama) et Saccoglotis gabonensis (ozouga). Elles se trouvent dans l’île de Dipikar entre Bibabimvoto et Mvini. Ces formations sont endémiques de la région de Campo. B) Forêts atlantiques littorales Ces forêts sont présentes dans la zone de transition entre le District biafréen et le District du littoral, localisées dans les basses plaines au nord de l’UFA 09-025. On y observe une diminution relative de Caesalpinaceae et une plus grande abondance de l’azobe et de l’ozouga. C) Forêts dégradées Ces forêts sont issues de la transformation des forêts primaires par l’homme. Elles sont par le fait même localisées autour des villages, le long des axes routiers et des pistes forestières. Elles sont constituées de quelques arbres typiques laissés sur pieds, de jachères, de recrus broussailleux qui les envahissent. Dans les anciennes pistes forestières, on y rencontre aussi des brousses à Marantaceae et Zingiberaceae. On retrouve dans ces milieux clairsemés des herbacées pouvant atteindre 2 à 3 m de haut associées à quelques arbres plus ou moins isolés comme le parasolier (Musanga cecropioides), l’aboe (Alchornea cordifolia) et l’avom (Cleistopholis patens). Il est à noter que cet environnement constitue un site d’alimentation de choix pour de nombreux herbivores tels que les éléphants, les buffles, les gorilles, les chimpanzés et autres primates. D) Forêts marécageuses et périodiquement inondées Ces forêts poussent sur des sols humides le long des fleuves et des rivières périodiquement inondées. Ces formations sont floristiquement riches en espèces semi-aquatiques rares et endémiques (genre Ledermaniella). Les espèces dominantes sont : Hallea stipulosa, Spondianthus preusii, Lasiodiscus manii, Plagiosiphon multijugus, Gilbertiodendron demonstrans, Guibourtia demeusei, Sclerosperma mannii et quelques espèces de Uapaca et de Raphia. Sous SIG (système d’information géographique), la représentation surfacique de ces formations est la suivante : • La forêt dense humide sempervirente (DHS) sur sol ferme couvre 37 146 hectares, • La forêt, dégradée suite à l’occupation agricole ou à l’exploitation forestière (SA et SJ), couvre 48 273 hectares, • La forêt marécageuse (FM) couvre 3 171 hectares,

Le tableau 6 détaille les surfaces recouvertes par les formations végétales. Tab. 6 : Formations forestières dans l’UFA 09-025 Type de formation Superficie (ha) Dense humide sempervirente 36 995 Dense humide sempervirente inaccessible 151 Secondaire adulte 46 419 Secondaire jeune 925 Secondaire jeune avec cultures 412 Forêt en régénération 517 Forêt marécageuse 3 171 TOTAL 88 590 E) Ecosystèmes particuliers La géomorphologie et l’hydrographie présentes dans la zone ont engendré une multitude d’écosystèmes particuliers : grottes, caves, abris sous roches, bas fonds, zones inondées ou semi-inondées, fleuves et rivières avec des rapides constituant autant d’habitats particuliers. L’exploration de ces écosystèmes isolés et limités en superficie doit être intégrée aux prospections d’exploitation, en y associant un prospecteur botaniste. 2.6 Faune Plusieurs études ont été menées dans la zone, notamment celles de l’ancienne Réserve de Faune de Campo (Matthews, 2000) et celles réalisées dans le cadre de l’Aménagement de l’UTO Campo Ma’an. A l’état actuel des connaissances, on ne peut pas établir de listes des espèces uniquement « inféodées » à l’UFA, étant donné les mouvements des animaux dans l’ensemble de l’UTO Campo Ma’an. Les inventaires confirment cependant le maintien d’une grande diversité animale, même si la distribution de la grande faune semble être perturbée par les activités riveraines de la chasse. 2.6.1 Faune non mammalienne Les connaissances sur les invertébrés dans l’UFA sont encore limitées. L’UTO Campo Ma’an, y compris la bande maritime, abrite 249 espèces de poissons avec 4 espèces endémiques actuellement recensées. 23 espèces d’amphibiens ont été identifiées dans l’UTO, dont la grenouille de Goliath (Conraua goliath ), la plus grosse grenouille du monde. Le nombre d’espèces de reptiles connues de l’UTO est de 122, dont 3 espèces de crocodiles : le crocodile à museau fin d’Afrique (Crocodylus cataphractus), le crocodile du Nil (Crocodylus niloticus) et le crocodile nain d’Afrique (Ostealaemus tetrapis), qui sont des espèces menacées d’extinction (IUCN, 2000). 2.6.2 Distribution et densité de la faune mammalienne La littérature disponible et les inventaires de faune ont permis de dresser la liste des mammifères présents dans l’UFA. L’UFA héberge 11 espèces de primates diurnes (9 espèces de cercopithèques, chimpanzé et gorille), 3 espèces de primates nocturnes, des éléphants, des ongulés ( 7 espèces dont le buffle) et 12 espèces de carnivores (dont la panthère).

3

Le recensement de la faune dans l’UFA (Matthews, 2000) a permis de déterminer les densités et la distribution des mammifères moyens et grands (Cf. Carte 4), en inventoriant 4 secteurs (Cf. Fig. 4). Fig. 4 : Transects parcourus pour les inventaires de la faune dans l’UFA 09-025

(Matthews, 2000)

A) Primates diurnes CERCOPITHEQUES 3 espèces de guenons sont relativement importantes dans l’UFA : C. nictitans, cephus et pogonias (Cf. Tab. 7). Cercopithecus nictitans est une espèce d’Afrique Centrale et de l’ouest qui peuple tous les habitats des forêts tropicales (des plaines aux montagnes) primaires ou secondaires. Son régime alimentaire consiste en fruits et fleurs (50 à 60%), parties de feuilles (20-25%) et d’invertébrés (10-20%). Bien que cette espèce soit actuellement bien représentée, elle pourrait décliner lentement à cause de l’altération des habitats et de la forte pression cynégétique. D’après une étude menée dans le village de Nkoelon, ce serait l’espèce de primates la plus chassée. Cercopithecus cephus (singe à moustache) est une espèce endémique des forêts tropicales de plaines (Sanaga et Zaire). Elle préfère le couvert dense des strates basses. Elle est présente dans les forêts primaires et secondaires. Son régime alimentaire est à forte proportion de fruits et de graines (81%), ou de feuillage (6%). Le reste est constitué de proie animale. Cette espèce est moins chassée que nictitans. Cercopithecus pogonias (singe couronné) est présent dans les forêts denses humides d’Afrique Centrale, entre les fleuves Cross et Zaire. Il semble préférer les forêts denses avec une canopée fermée. Les densités

4

de populations sont reconnues pour être moins bien représentées dans les zones forestières dégradées. Son alimentation est basée sur des fruits (80%) et des invertébrés. Tab. 7 : Densité des groupes de guenons au km² dans l’UFA 09-025 C. nictitans 1.45 ind/km² C. cephus 1.22 ind/km² C. pogonias 0.8 ind/km² Aucune estimation de densités n’a pu être fournie pour les autres singes de la famille des Cercopithecidaea, du fait de l’insuffisance des données collectées sur le terrain. M ANGABEY 3 espèces de mangabeys sont présentes dans la zone : Cercocebus torquatus, Lophocerbus albigena et Cercocerbus agilis. Cercocebus torquatus, mangabey à tête rouge ou à collier blanc, est présent au Nigéria, Sud Cameroun, Guinée équatoriale, Gabon et Congo. Il semble préférer les hautes canopées de forêts primaires, mais se retrouve aussi dans les mangroves, les forêts marécageuses, les jeunes forêts secondaires et les zones cultivées. La carte 4 illustre la répartition spatiale du mangabey à tête rouge avec une abondance moyenne sur l’ensemble de l’UFA (densité moyenne de 0,36 groupe/km²). On constate un taux de fréquentation plus élevé dans le PNCM (0,71) ce qui serait le signe d’une perturbation humaine (chasse ou exploitation) sur cette espèce. Lophocebus albigena , le mangabey à joues grises, est présent aussi bien en forêt primaire que secondaire. Son faible taux de fréquentation dans l’UFA n’a pas permis d’obtenir une estimation fiable de sa densité (repéré sur un seul transect). Il en est de même pour Cercocebus agilis, le mangabey agile. M ANDRILLS Les mandrills sont présents aussi bien en forêt primaire que secondaire avec un régime alimentaire constitué majoritairement de fruits et de graines diverses. Les estimations sur cette espèce sont difficiles car son aire de fréquentation est très large (40 à 50 km²) et des mouvements saisonniers apparaissent, perturbant une éventuelle interprétation. Cependant, une carte de distribution des mandrills a été dressée (Cf. Carte 4) indiquant une forte densité au Sud-Est de la zone (frontalière au PNCM), rendant cette zone particulièrement importante pour la conservation de cette espèce qui a une distribution géographique très limitée dans le reste de l’UTO. Colobus satanus, le Colobe noir, a une densité de population très faible mais il semblerait qu’un groupe se soit installé dans l’UFA. Les villageois d’Ebianemeyong et d’Abang ont indiqué que la partie Nord-Est du PNCM pouvait représentée une zone privilégiée pour cette espèce menacée. CHIMPANZÉS La carte de distribution des chimpanzés met en évidence un gradient décroissant vers les zones de forêts secondaires, accentué par le fait que, dans le PNCM, on trouve des aires de distribution avec une forte densité de chimpanzés (1.2 ind. Km²). L’UTO Campo Ma’an est une importante région pour la conservation des chimpanzés car, avec une telle densité, elle se situe parmi les régions les plus élevées d’Afrique occidentale et centrale.

5

Tab.8 : Densités des nids de chimpanzés dans l’UFA 09-025 Transect C-S1 C-S2 C-N1 C-N2 TOTAL 0.5 1.16 0.09 0.2 0.49 Densité (Nb de vieux nids/km²) 0.2 0.5 0 0.15 0.2 Densité (Nb de jeunes nids/km²)) GORILLES 3 gorilles ont été vus dans l’UFA lors de la collecte des données de terrain de l’étude faune de l’UTO (Ngandjui et al, 2001). Sur le transect C-N1, aucune trace de gorille n’a été relevé alors que la zone la plus intéressante semble être le transect C-S1, exploitée en 1992 (Cf. Tab. 9). La présence d’une importante couche de Marantacées et de Zingiberacées, propice à la construction de nids, pourrait être un des facteurs explicatifs, même si les villages ne se sont pas très éloignés. Tab. 9 : Densités des nids de gorille dans l’UFA 09-025 Transect C-S1 C-S2 C-N1 C-N2 TOTAL 0.5 0.1 0 0.2 0.2 Densité (Nb de vieux nids/km²) 0.2 0.17 0 0.15 0.13 Densité (Nb de jeunes nids/km²) B) Primates nocturnes Les Prosimiens, ou lémuriens, ont été observés dans l’UFA, le long des anciennes pistes d’exploitation (Galagoides demidoff murinus). Euoticus elegantulus (galago) et Perodicticus potto (potto) sont aussi fréquents dans la zone. C) Eléphants La répartition des éléphants de forêts (Loxodonta africana cyclotis) est limitée à certaines zones. Sur le transect C-N1, aucun signe d’éléphants n’a été observé. Sur le transect C-S1, des crottes fraîches ont été vues une fois. La partie Nord-Est de l’UFA (transect C-N2) a regroupé le plus grand nombre d’observations de traces d’éléphants. Des crottes et traces fraîches ont été observées régulièrement dans cette zone et sur les anciennes pistes d’explo itation traversant les assiettes de coupe 64, 62 et 61. La densité des éléphants augmente d’Est en Ouest dans la concession. Le tableau 10 indique le nombre de signes identifiant la présence des éléphants. Tab. 10 : Indices des éléphants repérés dans l’UFA 09-025 Transects Observations directes Carcasses/Os Traces fraîches Crottes fraîches Total

C-N1 0

C-N2 0

C-S1 0

C-S2 0

0

1 7 8 16

0 0 1 1

0 3 0 3

0 0

L’éléphant d’Afrique est listée dans la catégorie «Menacée A1b » dans la liste Rouge des espèces menacées de l’UICN. La densité de population des éléphants semble avoir diminué depuis les recherches de Jacques Vivien en 1993, certainement à cause du braconnage. Cependant, la région de Campo continue d’être une aire importante de conservation pour le s grands herbivores en danger. L’étude faune de l’UTO met en évidence que les éléphants semblent préférer les zones de végétation secondaires (le long des pistes forestières). Cette préférence serait liée à l’abondance des espèces

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appréciées pour leurs fruits, feuilles, et écorces. L’éléphant apporte, en outre, une grande contribution à la dissémination des espèces végétales de la forêt, notamment des arbres à gros fruits qui ne peuvent être avalés que par le pachyderme, accentuant le rôle primordial de cette espèce pour la conservation des écosystèmes. D’après Mertz (cité par Ngandjui et al, 2001), un groupe d’éléphants peut utiliser un territoire variant de 150 à 200 km², d’où la proposition d’une surface de 1000 km² comme territoire minimum nécessaire à la conservation des éléphants de forêts. D) Ongulés L’UTO, dans son ensemble, est riche en populations d’ongulés à travers 6 espèces de biches : Cephalophus monticola (biche bleue), C. dorsali, C. callipygus (céphalophe de Peter), C. leucogaster (biche à ventre blanc), C. nigrifrons (biche à dorsale noire), C. sylvicultor (biche à dos jaune). Les espèces bovines sont représentées par : le buffle (Syncerus caffer manus), le sitatunga (Tragelaphus spekei), et l’antilope pygmée (Neotragus batesi). B UFFLES L’inventaire de la faune de l’UTO (Ngandjui et al, 2001) a montré que les indices de présence des buffles, à savoir leurs crottes, sont les plus abondants autour de la rivière Kom, confirmant ainsi les observations de Matthews (2000). Tab 11 : Signes confirmant la présence des buffles dans l’UFA 09-025 Transect C-N1 C-N2 C-S1 C-S2 0 2 0 0 Observation directe 2 4 + régulier le long de la 1 0 Trace fraîche route 0 Régulier le long de la 0 0 Crotte fraîche route Aucune estimation de densité n’a pu être effectuée sur les autres espèces d’ongulés. Seules les indications des villageois ou les observations directes ont permis d’établir des bases de discussion : § §

Un potamochère (Potamochoerus porcus) a été vu dans la zone C-N2. Le sitatunga n’a pas été observé suffisamment pour obtenir des informations sur son habitat privilégié (qui serait les galeries forestières, les ravins et les zones marécageuses et inondables). § 2 biches ont pu être observées : Cephalophus monticola, C. dorsalis et C. calllipygus. Ce sont les espèces d’ongulés les plus chassées. § Le chevrotain aquatique est commun (source importante de nourriture pour le village de Nkoelon). Il semblerait que, malgré la pression de chasse existante sur ces espèces, aucune menace ne pèse sur cette famille, très largement représentée dans la zone. E) Carnivores M USTELIDES 2 espèces semblent présentes communément dans la région de Campo (Aonyx congica, classé « Espèce à Faible risque » et Lutra maculicollis, classé « Espèce vulnérable ») mais aucune observation n’a pu être faite. M ANGOUSTES La famille des Herpestidés est représentée par 5 espèces. Deux d’entre elles (Crossarchus obscurus et Atilax paludinosus) sont communes dans la région de Campo et ont été vues à plusieurs reprises lors de l’étude.

7

Les 3 autres (Herpestes naso, H. sanguinea, Bdeogale nigripes) n’ont pas été observées mais elles sont toutes bien connues par les villageois. VIVERRIDES La famille des Viverridés sont représentées par 4 espèces, dont 3 d’entre elles ont été vues dans la région (Civettictis civetta, Nandinia binotata, Genetta servalina). FELIDES Les léopards sont rares dans la région et très rarement tués. Les villageois ne sont pas suffisamment informés que cette espèce est classée « A Haut Risque » sur la liste rouge de l’UICN. Un léopard a été vu dans l’UFA 09-025 (Zone C-S2), dans un terrain collinaire et rocailleux, qui est un habitat privilégié pour le léopard. F) Autres mammifères 3 espèces de pangolins se retrouvent dans la région : le pangolin à longue queue (Uromanis tetradactyla ), le pangolin des arbres (Phataginus tricuspis) et le pangolin géant (Smutsia gigantea). L’hyrax et le porc-épic sont aussi communs dans la zone avec de nombreuses observations directes ou de cris entendus (taux de fréquentation = 0.09/10 km). Le porc-épic est l’une des espèces les plus chassées. Ces 2 espèces ne sont pas menacées. 2.6.3 Recommandations d’aménagement de la faune Malgré la forte pression de chasse (Cf. § 4.1.2) et le passage en exploitation répété, l’UFA 09-025 abrite encore des populations conséquentes de gorilles, chimpanzés, mandrills, éléphants et buffles. Cette concession possède donc un fort potentiel écologique qui nécessite des mesures de gestion adaptées. Mais les dégâts engendrés par la faune sauvage sur les cultures ne doivent pas non plus être minimisés : il faudrait mettre en place un système de compensation pour satisfaire les villageois, tout en préservant les espèces dévastatrices (type gorille). Lutte anti-braconnage Pour diminuer le braconnage, un certain nombre de mesures sont à prendre : - Elaborer un plan de gestion de la chasse, avec les populations locales afin de les sensibiliser et les faire participer activement à la préservation de leur propre ressource ; - Déclarer tous les chasseurs utilisant le fusil et les pièges ; - Au niveau de l’exploitation, barrer toutes les anciennes pistes d’exploitation ; installer une barrière de contrôle aux entrées de l’UFA, gardée le jour et fermée la nuit ; - Organiser des patrouilles mixtes (HFC-GFA) dans l’UFA, avec la collaboration des populations riveraines (notamment au Nord de l’UFA où ont été repérées les zones de forte pression cynégétique des ouvriers d’HEVECAM). Conservation L’intérêt de l’UFA 09-025 est d’être voisine au PNCM, considéré comme un refuge pour la faune du fait des perturbations réduites dues aux activités humaines. Mais ceci n’empêche pas de prendre des mesures spécifiques pour préserver le potentiel actuellement existant. Des études spécifiques sur l’identification de couloirs à éléphants ou autres milieux intéressants sont à prévoir par l’opérateur économique, avec l’appui de l’UTO, afin de préserver ces zones de toutes exploitations forestières. Pour réduire la pression de chasse de subsistance des populations riveraines, il faut que l’opérateur économique favorise le développement d’élevage et l’approvisionnement en viande de bœuf, en

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commençant par le site d’Ipono. Toutefois, avant d’élargir ces modèles aux autres villages, des études de faisabilité doivent être menées pour s’assurer de l’intérêt des populations locales.

Chimpanzé Mangabey

Colobe Gorille

9

ENVIRONNEMENT SOCIO-ECONOMIQUE L’ensemble des données traitées ici sont issues de l’étude socio-économique dans l’UTO Campo Ma’an par ERE Développement pour le Projet Campo Ma’an (2001). Cette étude a permis de visiter 12 chefferies de 2ème degré, 112 chefferies de 3ème degré et 21 campements ou villages d’ouvriers des sociétés industrielles. La première phase du travail a consisté à recueillir les données portant sur le recensement démographique et les informations générales au village. Dans un second temps, des enquêtes ont été menées dans les ménages, auprès d’un échantillon représentatif afin de dégager les interactions populations/milieu naturel. 1. CARACTERISTIQUES

DEMOGRAPHIQUES

La situation démographique telle qu’elle est présentée ici est basée sur : - Les recensements généraux de 1976 et 1987 ; - Le dénombrement effectué par ERE Développement en avril 2001 ; - Les données collectées par le District de Santé de l’Océan lors de la campagne de vaccination de février 2001. 1.1 Population totale Afin d’avoir une idée de la densité de population autour de l’UFA 09-025, on extrapole les résultats à l’ensemble des villages situés dans l’Arrondissement de Campo. L’évolution de la population dans cet arrondissement est illustrée par le tableau 12 : Tab. 12 : Croissance démographique, Région de Campo Arrondissement Superficie 1976 1987 2001 Taux de (km²) croissance annuel 3 133 3 402 2 777 5 403 CAMPO 6.7

Densité en 2001 (hab/km²) 1.72

(ISH/MINREST, IRD, ERE Développement)

Il apparaît que la zone périphérique à l’UFA 09-025 est peuplée de 5 403 habitants (en fait, 5 296 en ne tenant compte que des villages riverains). Le taux de croissance de cette population depuis 1987 (6.7%) est très largement supérieur à la moyenne nationale qui est de 2.9% et s’explique par la création de services et la présence de la Forestière de Campo dans la région. Par contre, la densité reste excessivement faible (1.7 hab/km²) par rapport au reste de l’UTO (7.3 hab/km²) et à la moyenne nationale (25 hab/km²). En enlevant la superficie du Parc National incluse dans l’arrondissement de Campo (environ 2 255 km²), la densité réelle est un peu plus elevée avec 2.4 habitants /km². Le tableau 13 donne, pour chaque installation humaine, la population totale, par sexe et par âge, représentée géographiquement sur la carte 5.

10

Tab. 13 : Données démographiques des villages en périphérie de l(UFA 09-025 VILLAGE

POP TOT

Campo Ipono Ebodjé Tondéfom Melabe Mbendji Bouandjo Mintom Itondé Fang Campo Beach Mabiogo Afan Essokyé Akak Doum Essamebenga Mvas Nko'adjap Nkoélon Bibabi Mvoto Nazareth Itondé Mer Biyélé Yélé Ebodjengue Nkongo Mvini Bitandé Assok Campement Ma'an Mvini TOTAL (30 Villages)

Femme

1788 1076 497 254 223 213 208 199 181 161 132 129 115 88 77 77 69 49 29 27 25 19 11 9 6 4 4 5670

Homme

452 277 114 84 70 59 55

36 35 39 17 17 17 5 9

4

1290

544 286 126 62 55 Non Rens. 59 51 Non Rens. Non Rens. 36 40 35 Non Rens. 23 Non Rens. 22 22 10 11 Non Rens. Non Rens. Non Rens. Non Rens. 2 Non Rens. Non Rens. 1384

Enfants (- 15 ans) 792 513 257 108 98 90 93

60 54 41 37 30 10 14 7

2204

Non Rens. : Aucune donné disponible

Fig. 5 : Structure par âge et par sexe de la population des villages de l’arrondissement de Campo 900 800 Femme

700

Homme

600

Enfants (15 ans)

500 400 300 200 100

11

M vas Nk oé lon Bib ab iM vo to It on dé M er Na za re Bit th an dé As so k

Ak ak M ab iog Af o an Es sok yé

M int om

Bo ua nd jo

M ela be

To nd éf om

Eb od jé

Ip on o

Ca mp o

0

Fig. 6 : Structure par âge et par sexe de la population de l’arrondissement de Campo 900

Homme

800

Femme

700 600 500 400 300 200 100 0 0-5 ans

6-15 ans

16-25 ans

26-50 ans

51 ans+

Les structures par âge et par sexe des populations riveraines à l’UFA 09-025 présentent un profil déséquilibré, avec une population jeune (les moins de 25 ans représentent 66% de la population totale alors que les plus de 50 ans en représentent 8%) mais un sex ratio presque équilibré (50,5 % d’hommes pour 49,5% de femmes). Cette situation, légèrement en faveur des hommes contrairement à la tendance générale de l’UTO, peut se justifier par la présence de la Forestière de Campo et de la base militaire, où les soldats viennent sans leurs conjointes. 1.2. Groupes ethniques et Culture Les peuples sédentaires autochtones qui vivent à la périphérie de l’UFA 09-025 appartiennent au groupe Bantou et comportent les ethnies suivantes (Cf. Tab. 14) : -

Les Boulou (Mvas et Itondé fang) ; Les Yassa, peuples côtier vivant à Campo, Melabe, Mbendji et Ebodje ; Les Mvae, majoritaires entre Mintom et Mvini ; Un petit groupe de Mabea (ou Mabi) vivant autour de Mabiogo.

Les Mvae et les Boulou appartiennent au peuplement pahouin tandis que les Yassa seraient originaires du bassin du Congo. Les Mvae et Mabea sont agriculteurs, chasseurs et pêcheurs mais, redoutant la mer, ils pêchent activement dans les rivières et les fleuves. Les Boulou quant à eux sont essentiellement des agriculteurs et des chasseurs alors que les Yassa vivent en relation étroite avec la mer (sources d’alimentation, de revenu et d’inspiration des traditions). Dans ce système, l’agriculture n’a qu’une valeur d’appoint et se limite à la culture de manioc pratiquée sur des jachères de très courtes durées, pas très éloignées des habitations. Les Pygmées, peuple originel de la zone, appartiennent au groupe Bagyeli et sont répartis dans 3 campements et intégrés dans 4 villages (Ebodjengue, Doum Essamebenga, Nkoelon, Mvini). C’est un peuple nomade en voie de sédentarisation, et qui de plus en plus adopte les modes de vie des bantous. Il vit principalement de la chasse et de la cueillette, retiré dans des campements isolés en forêt. Ils pratiquent un peu l’agriculture ayant acquis chez les Bantous une expérience agricole, en participant à leur travaux champêtres. En dehors des grands groupes ethniques mentionnées ci-dessus, il existe d’autres catégories d’habitants qu’il est important de mentionner : - Les employés de la Société Forestière de Campo disposant de campements (Ipono, Mvas) où la population est plus hétérogène mais à dominante Bassa pour Ipono et Mvae pour Mvas ; - Les employés d’Hevecam, avec 2 campements au Nord de l’UFA ;

12

-

Quelques familles de pêcheurs d’origine nigériane qui vivent près de Campo (à Itondé-Mer et à Campo Beach). Tab. 14 : Distribution des groupes ethniques (%) dans les villages riverains à l’UFA 09-025

VILLAGE Campo

Yassa Bulu 28

Ipono Ebodjé

94

Melabe

15

Mvae

Ewondo

10

12

9

8

Bassa

Bami

Nazareth

Mabea Pygmées

Maka Beninois

Nigérian ETHNIE MAJ Yassa

5 18

10

Bassa

9

Yassa

73

10

Mbendji

Mvae Yassa

Mintom

5

84

Mvae

Itondé Fang

Bulu

Campo Beach

Yassa

Mabiogo

6

Afan Essokyé

8

69

Mabea

100

Doum Essamebenga Tondéfom

Mvae Mvae

7

Mvas

88

Mvae

50

18

Bulu

Nko'adjap

Mvae

Nkoélon

13

Akak Bouandjo

18

Nazareth

69

Mvae

100

Mvae

73

Mvae

67

33

Mvae

Itondé Mer

67 Nigérian

Biyélé Yélé

100

Bagyéli

Ebodjengue

100

Bagyéli

Nkongo

100

Bagyéli

Mvini

Mvae

Bitandé Assok

100

Bibabi Mvoto

88

Mvae 6

Campement Ma'an

6

100

Mvae Bagyéli

Fig. 7 : Distribution des ethnies majoritaires autour de l’UFA 09-025 Pygmées Nazareth Mabea Bassa

Maka

Bami

Beninois Nigérian Yassa

Ewondo

Bulu Mvae

(ERE Développement, 2001)

13

1.3 Implantation humaine – Historique et Typologie L’occupation de l’espace est relativement récente dans l’ensemble et plus particulièrement pour les populations Mvae et Bulu. L’occupation de leurs terroirs remonterait à l’entre deux guerres mondiales. Elle a été consécutive à des mouvements migratoires à partir de la région de la vallée du Ntem, des régions nord du Gabon et de la Guinée Equatoriale en direction de l’embouchure du Ntem. Quant aux populations Yassa, l’historique de leur installation n’a aucun repère précis. Ceci laisserait supposer que leur implantation remonte à un peu plus d’un siècle. Cependant, on relève des similitudes socioculturelles et linguistiques avec les populations de la région nord de la Guinée Equatoriale, ce qui pourrait indiquer que des déplacements se sont effectués du Sud vers le Nord. Plusieurs raisons sont avancées par les populations pour expliquer cette occupation de l’espace : - recherche de sel ; - rapprochement à l’axe routier central ; - conflits familiaux ; - regroupement familial ; - recherche d’un site à topographie peu accidentée. L’étude des établissements humains de la zone a permis de distinguer 6 catégories en fonction de la taille de la population : - 1ère catégorie : Entre 1 et 50 habitants - 2ème catégorie : Entre 51 et 100 habitants - 3ème catégorie : Entre 101 et 200 habitants - 4ème catégorie : Entre 201 et 500 habitants - 5ème catégorie : Entre 501 et 1000 habitants - 6ème catégorie : Plus de 1000 habitants. Le tableau 15 résume les caractéristiques spécifiques de ces différentes catégories en spécifiant les établissements humains présents dans la zone. Tab. 15 : Typologie des implantations humaines autour de l’UFA 09-025 CATEGORIE 1 à 50 ha 51 à 100 ha 101 à 200 ha 201 à 500 501 à 1000 Plus de 1000 ha ha ha Village en net Village Village-rue VillageAgglomération Caractéristiques Installation

Sites concernés

Proportion

récente à caractère définitif (famille détachée du village mère) ou provisoire (camp pygmées, braconniers, migrants agricoles) 12

stagnation démographique (vieillissement de la population) ou en lente déprise

relativement en relative bien consolidé croissance mais problème d’enclavement

8

5

40 %

27 %

17 %

3 (Ebodje, Melabe, Mbendji) 10 %

centre avec une constante mobilité des personnes en direction des grandes villes

-

principale avec les fonctions de base d’une ville

2 (Campo, Ipono) 6%

Au vu de ces résultats, on remarque une nette prédominance des petites installations du fait des campements pygmées et autres installations humaines sommaires de la zone périphérique à l’UFA 09025.

14

1.4 Appartenance religieuse La religion chrétienne est la plus répandue dans la zone, bien qu’elle y soit représentée par plusieurs congrégations. Parmi ces derniè res, les missions protestantes sont les plus nombreuses, suivies des missions catholiques. Malgré cette tendance, les rites ancestraux sont relativement bien conservés chez les peuples côtiers et les Bagyéli alors qu’ils ont presque disparu chez les autres peuples de forêt. Seule la croyance aux pratiques de sorcellerie reste présente dans tous les groupes ethniques. 1.5 mouvements migratoires 1.5.1 Migration ponctuelle Les migrations ponctuelles sont liées à des déplacements pour des fins commerciales ou à des activités humaines, notamment la chasse, l’agriculture ou la pêche. Elles sont de courte durée, variant de 1 jour à plusieurs semaines, et sont généralement régulées par le disponibilité des moyens de locomotion, mais aussi par la saison propice pour l’activité à mener. Les populations étrangères (guinéennes principalement) ont un accès facile aux ressources naturelles du Sud de l’UTO car les frontières nationales sont jusqu’ici perméables du fait d’un dispositif de contrôle frontalier peu efficient, car les dessertes vers les zones intérieures sont soient inexistantes, soit très dégradées. Ce type de migration est particulièrement notoire chez les populations pygmées, les braconniers et les pêcheurs de la côte. 1.5.2 Exode rural Les mouvements migratoires liés à l’exode rural concernent essentiellement la population jeune qui, après les études primaires et secondaires, doit généralement se rendre dans les agglomérations de la région, voire Yaoundé, pour compléter son éducation. D’autres jeunes se rendent à Campo ou Ipono, à la recherche d’emplois, voire pour les jeunes filles pour se livrer à la prostitution. Toutefois, ce phénomène reste assez négligeable en raison du faible peuplement de la zone. 1.5.3 Immigration L’immigration n’est pas un fait spontané. Elle est liée à l’exercice des fonctions professionnelles administratives ou privées pour les fonctionnaires des services publics et les employés de la Forestière de Campo. Des mariages extra-ethniques contribuent également à l’apport en populations allogènes et étrangères dans la zone. BILAN DU MILIEU SOCIO -DEMOGRAPHIQUE

Les pôles de dynamisme dans la région périphérique de l’UFA 09-025 se résument au site de la Forestière de Campo et au chef lieu d’arrondissement Campo. Le reste de la région reste soumis à de faibles densités, des taux de croissance faibles voire négatifs, image du vieillissement de la population ou de l’exode des jeunes vers la ville.

15

2. ORGANISATION

SOCIALE

Les peuples de la zone de l’UFA 09-025 sont organisés de manière traditionnelle, sur le modèle de sociétés segmentaires et claniques, caractéristiques des forêts camerounaises. Les populations s’installent généralement en famille ou groupe lignager : le chef de famille se présente comme le chef de village, ce qui implique que aucun chef ne veut être sous la domination d’un autre. Cette attitude traduit l’individualisme des populations et justifie en partie la dispersion des villages et la multiplicité des hameaux. L’organisation moderne tient compte de la structuration classique en la matière au Cameroun, les chefferies de troisième degré qui recouvre un village ou un quartier, est placé sous la responsabilité d’un chef de village ou de quartier ; les chefferies de deuxième degré recouvrent plusieurs chefferies de troisième degré et elles sont placées sous la responsabilité d’un chef de groupement ou de canton. Mais le chef n’a en fait qu’une autorité administrative car son autorité morale est parfois très superficielle, celle -ci restant l’apanage des aînés des clans ou lignages. La vie communautaire et associative existe de manière très limitée du fait de l’individualisme poussé cité ci-dessus ainsi que de la répartition lâche et la diversité ethnique des populations qui constituent une faiblesse pour la mobilisation des hommes dans la réalisation de projets communautaires. Elle est tournée essentiellement vers des actions sociales (tontines), des travaux agricoles ponctuels (groupes de travail) et très peu vers des actions de développement économique. Les GIC (Groupements d’Initiative Commune), indicateurs de la vie associative de développement sont rares, et ceux identifiés sont pour la plupart en cours de création en vue de la gestion des forêts communautaires ou souffrent d’un problème d’organisation. Nous pouvons citer cependant - le GIC-Eboel qui exploite un groupe électrogène pour l’alimentation électrique du village d’Ebodjé ; - le GIC d’Akak qui a récemment obtenu l’accord de principe pour une forêt communautaire ; - le comité d’écotourisme d’Ebodjé, mis en place avec l’appui du Projet Campo Ma’an ; - Mombo e boh, association socio-culturelle et de développement de Campo Beach ; - Le comité de vigilance de Nkoelon pour la lutte anti-braconnage ; En ce qui concerne le GIC d’Akak, grâce à un financement de HFC et de SNV, le dossier de demande a pu aboutir et l’inventaire a pu être réalisé dans leur forêt communautaire. Il reste à ce jour à trouver d’autres financements pour rédiger le plan simple de gestion. En ce qui concerne le comité de vigilance de Nkoelon, il a été crée du fait de l’envahissement des forêts aux alentours par les braconniers étrangers. Cette recrudescence du braconnage se traduisait par une diminution des prises des villageois. Une barrière et un poste de contrôle sur l’axe Nkoelon- Nyabisan, insta llés en 1999 par le projet Campo Ma’an, a alors permis de contrôler le passage des personnes et des véhicules. Cette opération a permis la reconstitution de la nature giboyeuse de la forêt. 3. EQUIPEMENTS -

INFRASTRUCTURES

3.1 Education Deux ordres d’enseignement sont présents dans la secteur de Campo avec 14 écoles primaires et maternelles, 1 collège et 1 lycée (Campo). Pour l’enseignement technique, les élèves doivent se rendrent à Kribi. Les principales observations faites par les équipes d’ERE Développement sont les suivantes : - La plupart des chefferies importantes sont dotées d’une école primaire, généralement à cycle complet ;

16

-

Les ratios d’encadrement sont apparemment élevés : 1 maître pour 17 élèves dans l’enseignement maternel et 1 pour 33 dans l’enseignement primaire (au niveau national, ces ratios sont respectivement de 1 pour 30 et 1 pour 50) ; Les infrastructures sont insuffisantes et de qualité moyenne (bâtiments en semi-durs, non entretenus).

Le taux de scolarisation reste relativement éle vé (36% dans l’Arrondissement de Campo) mais dans les villages où la pêche se pratique, les enfants sont plus enclins à pratiquer cette activité plutôt que fréquenter. De même, les filles ont tendance à abandonner rapidement l’école du fait des frais de scolarité trop élevés ou de maternité précoce. Les enfants d’Ipono et de Mvas bénéficient d’un bus, financé par la Forestière de Campo, pour les acheminer jusqu’au lycée de Campo (8 km). 3.2 Santé et Hygiène 3.2.1 Encadrement sanitaire

En général, les équipements de santé restent insuffisants, en nombre et en qualité, dans le secteur de l’UFA, (vétusté des bâtiments, manque de personnel, de médicaments et de matériel médical) : • • • •

1 centre médical en bon état et bien équipé à Campo; 1 infirmerie à Ipono et Mvas dont ne bénéficient que les employés de la Forestière de Campo ; 1 case de santé à Ebodje en assez bon état mais sous-équipée ; 1 case de santé à Akak qui n’est plus fonctionnelle.

Au total, 13 personnes qualifiées exercent leurs fonctions dans l’arrondissement de Campo. L’hôpital départemental de Kribi, aux prises avec le sous-équipement, le manque de personnel et de médicaments, n’est pas d’un très grand secours pour les populations de la zone. Outre l’insuffisance des infrastructures de santé, la médecine traditionnelle (guérisseurs et tradipraticiens) reste très courante (tradition, manque de moyens) et les malades recourent à la médecine moderne qu’en dernier recours. C’est pour cette raison que les plantes médicinales jouent un rôle essentiel dans la vie des populations et devraient, de ce fait, être protégées de l’exploitation. Comme dans la plupart du pays, les maladies les plus courantes sont : le paludisme ; les infections respiratoires ; les maladies cutanées ; les affections parasitaires et les maladies sexuellement transmissibles. Pour ces dernières, aucun programme d’information/sensibilisation n’est mis en place et les mentalités locales (refus du préservatif, prostitution, concubinage) favorisent l’expansion de ce phénomène. En outre, le manque d’eau potable entraîne de nombreux cas de maladies (onchocercose, diarrhées). 3.2.2 Eau potable

L’accès à l’eau potable est assuré à travers des structures de distribution de 2 types : - la SNEC à Campo mais étant donné que le fonctionnement du réseau est greffé sur la centrale thermique de la SONEL, dont le fonctionnement est souvent aléatoire, la ville n’a pas souvent d’eau potable ; - des forages construits par l’Etat et puits équipés de pompes. En dehors de ces localités, le reste de la population (la majorité d’entre elles, en fait) recourt aux sources d’eau naturelles, aux ruisseaux et rivières. Mais c’est aussi ainsi que les maladies liées à l’eau sont répandues (Cf. 3.2.1). En outre, malgré la richesse en cours d’eau de la zone, de nombreux villages

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connaissent en saison sèche de réelles difficultés d’alimentation en eau potable à cause du tarissement des sources et des ruisseaux (Nkoélon, Akak pour ne citer qu’eux). 3.2.3 Electricité

L’énergie est fournie soit par la SONEL, soit par des groupes électrogènes privés : - La ville de Campo est dotée d’une centrale thermique de la SONEL qui alimente également Campo Beach. Mais comme cité précédemment, le fonctionnement de cette centrale, à cause de la vétusté du matériel et d’autres problèmes de gestion, n’est pas du tout satisfaisant. Ces localités restent par conséquent privés d’électricité pendant des jours, voire des semaines ; - 3 groupes électrogènes sont présents dans la région : un à Campo, un à Ipono (appartenant à HFC) qui alimente la société et ses campements, 1 à Ebodjé, alimentant tout le village, géré par la communauté à travers un comité de gestion ; En dehors de ces localités, c’est-à-dire la majeure partie d’entre-elles sont dépourvues d’électricité. 3.3 Communication Les infrastructures de communication dans cette région sont de 3 ordres : terrestre, maritime et fluvial. 3.3.1 Infrastructures routières

L’axe principal existant dans la zone est celui reliant Kribi à Campo (par le littoral). C’est une route provinciale (P8) qui se prolonge par une route non classée (statut de piste forestière) reliant Campo à Nyabisan, de l’autre côté du PNCM. Le reste des infrastructures routières est constitué par des bretelles ou d’anciennes pistes forestières, les 2 principales étant Campo – Kribi par la forêt et Campo – Ipono par Campo Beach. La route Campo-Kribi par la forêt est utilisée par les camions et grumiers qui n’ont pas l’autorisation de relier Kribi par le littoral. L’ensemble du réseau routier n’est constitué que de voies en terre, de viabilité moyenne, qui se dégradent considérablement en saison des pluies. Les pistes forestières sont entretenues assez régulièrement par la Forestière de Camp. La route Kribi-Campo bénéficie de 7 ponts semi-définitifs alors que le reste des ouvrages est construit en matériaux provisoires et sont, de ce fait, fragiles et précaires même si les matériaux utilisés sont des billes de bois massifs. La piste forestière traversant les 2 blocs de l’UFA (Campo – Mvini) est très sollicitée par les grumiers qui acheminent les bois vers Ipono. Le trafic cependant est moindre entre Campo et Kribi car une grande partie des grumes sont transformées à Ipono puis transportées par voie fluviale jusqu’à l’Océan Atlantique. 3.3.2 Infrastructures fluviales et maritimes

Le Ntem constitue la frontière Sud entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale. Il est utilisé par la Forestière de Campo pour le transport des bois vers son embouchure et par de nombreux commerçants qui relient la Guinée à pirogue à moteur à partir de Campo Beach. Les produits échangés sont : -

du Cameroun vers la Guinée, des biens de premières nécessités (bières, allumettes, cigarettes…) ; de la Guinée vers le Cameroun, les produits manufacturés en provenance de l’Europe (produits de beauté, vins, spir itueux…).

18

En outre, les équato-guinéeens utilisent cette voie de passage pour mener leurs activités de chasse et de pêche, voire même d’agriculture sur le territoire camerounais, constituant une situation assez délicate à gérer. Il est à noter l’existence d’une piste d’atterrissage à Ipono appartenant à HFC qui est fonctionnelle 2 fois par mois. 3.4 Habitat 2 types d’habitat dominent : - un habitat groupé le long des axes routiers ; - un habitat dispersé aussi bien le long des axes routiers qu’en brousse, le long des sentiers et dans des campements. Dans les deux cas, l’habitat est de type grégaire caractérisé par un ensemble de maisons par ménage, disposées en demi-rectangle autour d’une place centrale donnant sur la route. Sur cette place se trouve un hangar utilisé comme foyer culturel, arbre à palabres, lieu de détente et de partage (informations, alimentation). Derrière la place, est disposée la maison du chef avec autour des maisons secondaires pour les épouses, les fils majeurs célibataires. Les toitures sont en majorité faites en tôles ondulées ou en nattes de raphia, les murs en pisée non crépis ou en poto-poto sont renforcés avec du ciment ou des blocs de terre, voire en parpaings pour les grands planteurs, fonctionnaires retraités ou les élites. BILAN DES INFRASTRUCTURES & EQUIPEMENTS

En ce qui concerne la structuration de l’espace , les contraintes les plus importantes se situent au niveau de la dispersion de l’habitat et de la faiblesse des densités. Campo, chef lieu d’arrondissement, est séparé de Kribi par 70 km de routes peu entretenues. Par ailleurs, les villages, souvent composés de plusieurs hameaux, s’égrènent le long des routes sur 6 à 7 km. Ces facteurs rendent difficiles la planification et la mise en place d’infrastructures communautaires, et constituent donc une entrave à toute vie associative. En ce qui concerne les infrastructures, il faut noter le mauvais état des routes et des conditions de vie difficiles due à un faible développement socio-économique de la zone (habitat grégaire, manque d’eau potable, pas d’électricité, centres de santé peu efficaces…).

Village côtier, région de Campo. Ph. Guillon, 2002

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4. ACTIVITES

ECONOMIQUES

4.1 Secteur rural Les activités économiques du secteur rural sont présentées sous 3 volets : les activités agricoles ; la chasse, la pêche, l’élevage ; l’exploitation des ressources naturelles secondaires. 4.1.1 Activité agricole

Selon les résultats des enquêtes terrain, l’agriculture est moyennement pratiquée dans l’arrondissement de Campo. Elle occuperait 45% de la population active. Cette activité est peu diversifiée et représente un revenu moindre que ceux rapportés par les activités de chasse ou de pêche. 4.1.1.1 Organisation spatiale

Des jardins de case se trouvent derrière les habitations et, dans quelques cas, viennent un peu plus loin le s plantations (palmiers à huile, cocotier). Vient ensuite une bande de terre arborée qui protège les champs vivriers contre les animaux de divagation. Les champs et les jachères se terminent ensuite sur la forêt. L’espace entre les habitations et la forêt n’excède jamais 5 km à partir de l’axe routier. 4.1.1.2 Cultures vivrières

Les principales productions rencontrées dans la région sont : - les plantes amylacées (manioc, igname, maïs, patate douce, macabo) avec une prédominance du manioc en zone côtière ; - les plantes fruitières (agrumes, ananas, papayer, avocatier, cocotier, bananier…) qui sont souvent en association. Le cocotier est surtout présent le long de la côte atlantique, en plantations naturelles ; - les plantes légumières (courges, aubergines, oignons…) pratiquées en culture de case ; - les plantes oléifères (arachides). C’est la système d’agriculture itinérante sur brûlis qui est le plus utilisé. La superficie moyenne mise en culture annuellement est d’environ un hectare par ménage. Il existe dans la région de Campo une forte demande en produits agricoles alimentaires qui n’est pas satisfaite localement. La plupart du temps, les produits vivriers proviennent des grands centres urbains (Kribi, Yaoundé et Douala). Pour cette raison, il est primordia l de développer des stratégies pour améliorer la production et organiser la commercialisation, grâce à une collaboration plus étroite avec le MINAGRI et l’Administration territoriale. 4.1.1.3 Cultures de rente

La seule culture dite de rente pratiquée dans l’arrondissement de Campo est celle du cocotier même si quelques auréoles de plantations de palmiers à huile commencent à apparaître sur l’axe Kribi-Campo. Il existe cependant des moyens de développer les cultures de rente comme l’hevea et le palmier à huile grâce à la présence des 2 agro-industries (HEVECAM et SOCAPALM) qui pourraient mettre leur savoir au profit des populations. La noix de coco, dans la région de Campo, présente un fort potentiel pour cette région d’autant plus que l’on remarque des exportations vers la Guinée Equatoriale transitant par le fleuve Ntem. Une étude de la filière pourrait permettre de mieux définir un programme de développement de la culture du cocotier.

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4.1.1.4 Encadrement agricole

L’encadrement des populations pour tout ce qui concerne l’agriculture reste sous la responsabilité du MINAGRI qui bénéficie de la synergie des structures du MINEPIA et du MINEF. Mais les postes agricoles et les délégations du MINAGRI restent sur le terrain seuls et avec peu de moyens. C’est aussi pour cette raison que les populations se détournent de cette activité pour se tourner vers le braconnage, la pêche et autres prélèvements anarchiques et illégaux des ressources naturelles. Dans cette logique, il est difficile de faire comprendre aux populations que leurs activités soient réglementées par la législation et suscitent l’ingérence des organisations de protection de l’environnement. Il faudrait pouvoir encadrer les villageois avec du personnel qualifié, les initiant aux pratiques modernes (utilisation d’intrants, semences sélectionnées, outillage) et en vendant ce matériel à des prix subventionnés. L’agriculture familiale a tendance à stagner, voire à régresser du fait du vieillissement du paysannat travailleur. La relève qui devrait être assurée par la jeunesse ne l’est pas parce que cette dernière se détourne de cette activité pénible et très peu rémunératrice. 4.1.2 Chasse 4.1.2.1 Données de base

La chasse est devenue une véritable activité économique à part entière pour la population des régions forestières (axe Campo – Mvini) car non seulement elle procure l’essentiel des protéines animales dans les rations alimentaires et représente une des principales sources de revenus. Selon les enquêtes de terrain, cette activité occuperait 9% de la population active de l’arrondissement de Campo (chasse déclarée). Une étude menée dans la région de Nyabisan (SEDA, 1992) a permis d’évaluer le revenu moyen des chasseurs : 460 000 FCFA/an pour un chasseur professionnel avec fusil ; 260 000FCFA/mois pour un chasseur professionnel sans fusil et 70 000 FCFA/an pour les petits chasseurs. La chasse se fait toute l’année, avec une intensité plus importante durant la saison des pluies (traces facilement repérables), exclusivement par les hommes. Elle se pratique soit au fusil, soit aux pièges (câble) et pour les pygmées, avec les chiens, mais c’est la chasse à câble la plus pratiquée. Avec cette méthode, ce sont surtout les artiodactyles et les porcs-épics qui sont capturés. Il est difficile d’évaluer l’effet des câbles dans la capture des primates. Les mandrills et les mangabeys, qui sont des singes semiterrestres, sont parfois attrapés aux câbles. Cependant, la plus forte proportion des primates est chassée au fusil. Une petite minorité de pygmées utilisent encore le filet pour attraper les singes. Tab. 16 : Activité cynégétique enregistrée dans l’UFA 09-025 (Matthews, 2000) Zone d’étude C-S1 C-S2 C-N1 C-N2

Vieilles cartouches/ km 1.4 1.3 1.2 0

Jeunes cartouches/ km 0.7 0.2 0.8 0

Pièges/ km

Camp/ Chasseurs/ km km

Tirs Piste/ /km km

Accès route

Dist. (km) village

0.5 1.7 0 0

0.2 0.2 0.2 0

0 0.09 0 0

Oui Oui Oui Non

6-10 3-6 Sup. 10 6-10

0.05 0.04 0 0

0.5 0.07 0.2

Les « petits » chasseurs, agriculteurs ou pêcheurs des villages, visitent leurs pièges 2 à 3 fois par semaine. Ils tendent environ 50 à 100 pièges dans un rayon de 3 kilomètres autour du village. On estime à 10 le nombre de gibiers capturés par semaine avec en principal : 2 lièvres, 2 porcs-épics, 2 pangolins, 2 rats et 2 antilopes. 90% du gib ier sera auto-consommé et 10% sera vendu (pour les espèces les plus chassées). Les chasseurs professionnels (braconniers) partent dans la forêt pour un séjour d’une à deux semaines avec un fusil. Ils vont à plus de 10 km pour tendre plus de 200 pièges, ce qui leur procure, en moyenne,

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28 gibiers : 7 lièvres, 5 porcs-épics, 3 antilopes, 3 hérissons, 5 rats et 2 pangolins. Jusqu’à 80% du gibier pourra alors être vendu dans les centres urbains ou péri-urbains tandis que le reste sera auto-consommé. A partir d’interviews dans les villages périphériques, les principales poches de braconnage ont été identifiées et localisées (Cf. Fig. 8). Fig. 8 : Territoires de chasse et de braconnage dans l’UFA 09-025

Des camps de braconniers se sont installés au Nord de l’UFA, à la rivière Kom et Lobé, pour approvisionner le marché d’Hévécam. Mais par rapport aux autres parties de l’UTO (notamment le PNCM), l’UFA, du fait de la proximité des postes forestiers de Campo et Nyete et de la vigilance des villageois, la pressio n due au braconnage a considérablement diminué (Akogo, Comm. Pers). Cette situation se pérennise grâce aux actions de lutte anti-braconnage imposé par la Banque Mondiale à la Forestière de Campo (Règlement intérieur, patrouille, barrière). Il faut cependant trouver des modèles de gestion durable de la faune, sans pour autant affamer les populations locales, pour régulariser les méthodes de chasse et freiner sérieusement le braconnage qui a tendance à s’intensifier par une demande de plus en plus forte. 4.1.2.2 Gestion de la chasse dans l’UFA

Le modèle des zones d’intérêt cynégétique à gestion communautaire (ZICGC), responsabilisant les communautés riveraines, semble être une solution adoptable pour le cas de l’UFA 09-025, où le braconnage est actuellement peu développé. En faisant participer activement les populations riveraines, organisées en comités (COVAREF), à la gestion de territoires de chasse, elles seront directement impliquées dans la lutte anti-braconnage puisqu’en protégeant les espèces présentes dans la zone de

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chasse allouée, elles augmentent ainsi leur prélèvement. Ce système permettrait, en outre, de sensibiliser les chasseurs sur les espèces protégées ou en voie de disparition. Un plan simple de chasse devra donc être élaboré, en concertation avec la Forestière de Campo, la communauté requérante, l’UTO et l’Administration chargée de la faune, après avoir mené un inventaire de la faune pour évaluer les sites à protéger et spatialiser les ressources en fonction des indices d’abondance. Des périodes de chasse et des quotas seront instaurés, avec l’accord de tous. Par contre, dans la bande agroforestière (comprise entre les villages et l’UFA), la chasse vivrière pourra être pratiquée toute l’année, dans le cadre de la libre jouissance des droits d’usages reconnus aux riverains autochtones et afin de protéger les cultures souvent dévastées par la faune (gorille, chimpanzés et autres primates consomment les épis de maïs et les régimes de banane, tandis que les arthérures, aulacodes et potamochères dévastent le manioc dans les champs). 4.1.3 Pêche

L’activité de pêche occupe 11% de la population active de l’arrondissement de Campo, ce qui est relativement important par rapport aux autres régions (beaucoup plus forestières). Les produits de pêche issus de la zone côtière sont de moins en moins auto-consommés car des revendeuses venant des grandes agglomérations sillonnent régulièrement la région pour acheter la quasitotalité des productions. Les techniques de conservation les plus usitées par les pêcheurs sont : le séchage, le fumage et la réfrigération. 4.1.3.1 Pêche maritime

La pêche maritime moderne est pratiquée par des chalutiers dont le siège est à Douala. Le niveau de production de cette pêche n’est pas connu par les services compétents mais selon les pêcheurs artisanaux, les chalutiers accèdent aux zones qui leur sont interdites par la réglementation et détruisent le matériel. La pêche artisanale est pratiquée par les Yassa et les Mabea pour qui cette activité est primordiale ainsi que par des pêcheurs étrangers venus du Nigéria, du Bénin et de Sao Tomé. Les pêcheurs nationaux utilisent surtout des pirogues à rame avec filet tandis que les étrangers utilisent la pirogue à moteur avec de grands filets. Au total, les services de la pêche déclarent environ 400 pêcheurs artisanaux le long de la côte atlantique. Les poissons pêchés en mer sont principalement les bars, bossus, dorades, sardinettes et crevettes. 4.1.3.2 Pêche continentale

La pêche en rivières et fleuves se fait surtout pendant la saisons sèche, avec des nasses, hameçons ou filets. Les femmes la pratiquent activement en utilisant des barrages, des lignes et des hameçons. Les espèces pêchées sont les carpes et les silures, auxquelles il faut ajouter les crevettes dont la récolte est très florissante sur la Lobé. 4.1.3.3 Encadrement

L’encadrement est assuré par un centre zootechnique et vétérinaire à Campo, un poste de contrôle à Campo et un autre à Ebodjé. Mais il n’existe pas de véritables regroupements ou organisations de pêcheurs dans la région à cause de leur individualisme très poussé. 4.1.4 Cueillette des produits forestiers non ligneux (PFNL)

Le massif forestier est riche en PFNL, parfois utilisés par les ménages. Généralement, ces produits servent à l’alimentation des populations (feuilles en légumes, noix en condiments, fruits…), à leur soins de santé (feuilles, écorces, racines, fruits…) et comme matériaux de construction (toit en feuilles de

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raphia, par exemple) ou de mobilier (rotin, bambou). En outre, les produits d’origine animale ou végétale sont très convoités par les populations : - vers blancs des raphia ; - chenilles ; - miel ; - champignons ; - en bordure de mer, huîtres, bigorneaux, crabes, tortues. D’après une étude du CIFOR dans le village Nkoelon, les principaux PFNL utilisés par les villageois sont listés dans le tableau 17, avec leurs usages. Tab.17 : PFNL les plus utilisés à Nkoelon (CIFOR, 2001) Espèce Usage Vente Mangue sauvage Ngale Fan Adjap (Moabi) Noisette Amvout Ntom Ngong Mekolo (fougère aigle) Ndole sauvage Champignons Akie (feuilles de Marantacées) Igname sauvage Essang

Sauce, fruit Sauce Sauce Huile Fruit Fruit

0ui Oui Oui Oui Oui

Légume Légumes Emballage Aliment

Oui

Cet aspect est qualitativement et surtout quantitativement mal connu. Pour cette raison, il est nécessaire de prévoir des études complémentaires afin de préciser les espèces à préserver de l’exploitation du fait de leurs intérêts culturels. Leur valeur réelle étant largement sous-estimée, le développement de techniques de valorisation de ces produits doit être encouragé, à partir de projets existants. A titre indicatif, le tableau 18 présente le prix de vente de certains PFNL rencontrés sur le marché de Yaoundé en période d’abondance ou de pénurie. Tab.18 : Prix de vente des principaux PFNL rencontrés sur le marché de Yaoundé (FORAFRI, 1999) Espèce Aframamum citratum Afrostyrax lepidophyllus Cola acuminata (Noix de cola) Coula edulis (Noisette) Garcinia kola (Bitacola) Gnetum africanum (Koko) Irvingia gabonensis (Mangue) Mondia whitei Monodora myristica Piper guineense (Poivre) Ricinodendron heudelotii (Njansang) Scorodophloeus zenkeri Xylopia aethiopica

Partie vendue Fruit Graine Graine

Prix en période d’abondance 10 000 5 000 870

Prix en période de pénurie 10 000 5 000 1100

Fruit Graine Feuille Amande

1400 2500 450 3100

1700 4450 500 5000

Racine Graine Fruit Amande

1000 2250 6000 1700

2800 2250 6000 1400

Graine Fruit

800 1700

800 1700

Les prix sont en FCFA, pour la quantité usuellement utilisée sur les marchés (tas, seau…)

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Il faut, en outre, valoriser le savoir local, trop largement sous-exploité, alors qu’il permettrait d’accroître nos connaissances sur la distribution de certaines plantes, leur phénologie, leurs usages. A titre d’exemples, les populations cherchent les espèces comme le Raphia ou les marantacées sur des terrains marécageux. Pour trouver le Njansang (Ricinodendron heudelotii) ou le Kpwaa (Tetrapleura tetraptera), elles se dirigent de préférence dans les forêts secondaires. Des espèces comme le Moabi ou le Manguier sauvage sont aussi recherchées en forêt dense. Les rituels liés aux croyances mystiques et symboliques utilisent très souvent des PFNL comme support des cérémonies qui marquent les évènements importants dans les sociétés traditionnelles : vin de palme ou de raphia pour les prestations familiales, tontines ; colas pour marquer la sympathie ou l’amitié… Le vin de palme chez les Yassa intervient dans des rites d’exorcismes dont le but est de retirer du corps d’un malade les esprits de son ancêtre ou les génies de l’eau qui causent son trouble (FORAFRI, 1999). Pour ce faire, on en verse un peu sur le sol en guise de sacrifice aux esprits protecteurs. Le reste du contenu des dames-jeannes est partagé à tous les participants, ce qui témoigne leur solidarité à l’égard du malade. D’autres croyances se portent sur des objets tabous, notamment le gibier qu’il est interdit de manger. Toujours chez les Yassa, il est interdit de consommer du perroquet et les femmes ne peuvent manger le Céphalophe à dos jaune. Ces interdits alimentaires sont susceptibles de limiter dans une certaine mesure la pression sur ces espèces. 4.1.5 Elevage Bien que les élevages traditionnels (caprins, ovins, porcins, volailles) soient présents dans la région, dans l’ensemble, il s’agit d’une activité marginale. Ce constat est probablement dû à la nature giboyeuse de la forêt et à l’intensité des activités de chasse et de pêche. La contrainte majeure de ce genre d’élevage est la divagation du bétail qui entraîne des tensions au sein des populations par la destruction des cultures. Il faudrait pouvoir appliquer les modèles existants dans d’autres parties de l’UTO, comme l’élevage de bovin (SOCAPALM) ou les fermes avicoles (HEVECAM) qui contribueraient à l’approvisionnement en produits carnés des populations riveraines à l’UFA 09-025. Ces projets doivent cependant faire l’objet d’études de faisabilité pour servir de base à un programme de travail. Il faudrait, en outre, s’appuyer sur les structures d’encadrement locales du MINEPIA pour bâtir des projets durables et qui auraient comme impact conséquent de réduire la pression sur les ressources fauniques de l’UFA. La pisciculture représente une alternative intéressante pour la production de protéines animales, même si le Ntem et l’océan pourvoient suffisamment de poissons, car la majeure partie des produits pêchés ne sont pas consommés localement. De même que pour les élevages de bœufs ou de poules, une étude de faisabilité doit être préalablement menée dans les villages riverains pour s’assurer de l’intérêt des populations pour cette nouvelle activité. 4.2 Secteur privé 4.2.1 Exploitation forestière et transformation industrielle L’exploitation forestière dans la région existe depuis 1966, suite à l’attributio n d’une concession de près de 160 000 ha à la Forestière de Campo. Une seconde convention sur 25 ans a ensuite été signée en 1968 et la superficie de la concession a été augmentée à près de 250 000 ha en 1978. Aujourd’hui, HFC gère 3 UFA dans la zone, dont l’UFA 09-025. HFC est le cœur économique de la région, employant plus de 400 employés et de nombreux soustraitants, entretenant le réseau routier de la zone et favorisant l’implantation d’infrastructures sociales (dispensaire, écoles…).

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HFC possède une usine de transformation à Ipono depuis 1972, d’une capacité de 60 000 m3 de grumes (ou 24 000 m3 de débités). Elle opère une scierie d’azobé pour fabriquer des traverses de chemin de fer et depuis 1986, possède une deuxième scierie pour le sciage des autres essences (tali, padouk, bibolo, niove…) Préciser essences principales sciées ? Les débités sont ensuite acheminés vers le port fluvial d’Ipono pour être exportés en Europe principalement. En moyenne sur les 4 premières assiettes déjà exploitées depuis l’attribution de cette UFA, le volume abattu s’élève à environ 30 700 m3/ha et regroupe plus de 40 essences différentes. Cette très grande diversité est favorisée par le transport fluvial et maritime des bois, et donc un coût relativement peu élevé même pour les essences de peu de valeur. Tab. 19 : Liste des essences abattues dans les 4 premières assiettes annuelles de coupe de l’UFA 09-025 ANDOUNG B

BUBINGA

MIAMA

ANDOUNG R.(Mayo)

ABEL-AIELE

Movingui

AZOBE

AYOUS

MUKULUNGU

BAHIA

BIBOLO

NGOLLON

BILINGA

BOSSE

NIOVE

EKABA

DOUKA

OKAN

EKOP BELI

DOUSSIE

ONZABILI

EVENE

EBIARA

OVANGKOL

EYONG

EKOUNE

PACHYLOBA

FARO

ILOMBA

PADOUK

FRAKE

IROKO

PAO ROSA

GOMBE

IZOMBE

SIPO

LIMBALI

KONDROTI

TALI

MAMBODE

KOTO

TIAMA

Tab.20 : Volumes abattus dans l’UFA 09-025 au cours de la convention provisoire AAC 59 60 51 7 Total Moyenne

Superficie (ha) 2893 2643 2500 2288 10 324 2581

VOL m3

Exercice

8 129 14 319 30 528 69 781 122 757 30 689

2001-2002 2000-2001 2000-2001 1999-2000

Obs. Suspension d'exploitation

Ouest de l'UFA

(HFC, Rapports d’abattage)

4.2.2 Hevecam – Société Agro-industrielle Concomitante au Nord de l’UFA, les plantations industrielles d’hévéa s’étendent sur 17 000 ha et regroupent sur la concession même quelques 26 000 personnes. Un grave problème de braconnage de ces populations au Nord de l’UFA est bien connu du MINEF mais reste pour l’heure sans solution apparente. 4.2.3 Petit commerce L’essor du petit commerce dans la zone est surtout dû aux installations des chantiers forestiers ou d’entretien des routes. Le commerce se fait simultanément dans les villages par 3 circuits conventionnels : - les boutiques, échoppes ou bars dans un centre commercial ; - les marchés périodiques ; - les vendeurs ambulants, surtout en saison sèche (vêtements, médic aments, quincaillerie).

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C’est par ces circuits que les populations s’approvisionnent en produits de première nécessité. Ce n’est qu’à Campo ou Ipono que l’on trouve les boutiques, bars, centre commercial alors que dans les petits villages, le petit commerce se pratique dans la maison même avec la vente de cigarettes, pétrole, bières… BILAN DES ACTIVITES La structuration socio-professionnelle des populations riveraines à l’UFA 09-025 est schématisée de la manière suivante : - l’agriculture occupe 45% de la population active ; - l’emploi salarié en occupe 25% - la pêche en occupe 11% ; - le petit commerce, 10% ; - la chasse déclarée, 9%. La faible proportion des chasseurs est loin de refléter la réalité car bon nombre de villageois exerce cette activité de manière informelle. Il faut donc trouver des moyens pour introduire de nouvelles activités, non nuisibles pour les ressources naturelles (tourisme, élevage, collecte de PFNL…) 4.3 Projets et ONG L’Unité Technique Opérationnelle (UTO) de Campo Ma’an a été créée par arrêté ministériel le 6 août 1999 pour assurer la coordination de toutes les actions de conservation, de gestion durable des ressources naturelles (forêt, faune), de police forestière et de chasse et de tourisme. Elle bénéficiait de l’appui technique de Tropenbos et de SNV mais Tropenbos vient de cesser ses activités dans la région. Jusqu’à cette année, le Projet d’Aménagement et de Conservation de la biodiversité de Campo Ma’an était mis en place pour venir en appui à l’UTO dans l’exécution de son mandat, avec des financements du FEM, DGIS, SNV et Gouvernement camerounais. Les activités de l’UTO ont surtout démarré sur le terrain par le biais des travaux des partenaires Tropenbos et SNV. Les populations ont une vision confuse et plutôt négative des travaux ainsi menés : les actions de Tropenbos se confondent avec celles des agents du MINEF chargés de la lutte anti-braconnage alors que les actions de formation et d’animation sont restées sans effet sur les riverains. Une ONG nouvellement créée s’est installée à Campo (SDV) et traitent des aspects socio-économiques et développement des populations locales. Ce sont d’anciens animateurs de SNV, désormais en restructuration, qui se sont associés et qui seront soutenus par la SNV. 4.4 Tourisme Il existe un certain tourisme côtier sur la façade maritime (axe Kribi-Campo) depuis plusieurs années, notamment au niveau d’Ebodjé, où le Projet Campo Ma’an a initié le développement d’un comité d’écotourisme, facilité par la présence régulière de tortues marines. Les potentialités touristiques dans cette région s’articulent autour : - Des plages de sables dans un état encore naturel où les tortues marines viennent pondre ; - La diversité floristique et faunistique exceptionnelles avec des zones de concentration des grands mammifères à observer dans le PNCM ; - Des sites archéologiques et grottes dans la région de l’UFA ; - La coexistence d’une diversité culturelle originale avec des modes de vie très différents (peuple côtier dont la stratégie de vie est liée à la mer et peuple forestier). L’exploitation de la zone à des fins touristiques peut constituer un moteur pour le développement rural et la conservation des ressources naturelles. Un meilleur usage de cette ressource demande la participation de tous les acteurs et ne peut se réaliser que si les personnes concernées en tirent un certain bénéfice.

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4.5 Stratégies d’intervention pour le développement socio-économique de la région Plusieurs lignes de conduite doivent être encouragées : - Stimuler une meilleure organisation de la population avec l’appui des ONG, associations, GIC et développer des outils pour une meilleure gestion de leurs ressources (amélioration des techniques de production végétale et animale, amélioration des circuits de commercialisation des produits agricoles) ; - Sensibiliser les populations sur les multiples potentialités d’exploitation et valorisation de leurs ressources naturelles, en accentuant l’implication des femmes dans ce processus (planification de gestion du terroir villageois à travers des plans simples de gestion) ; - Promouvoir l’éco-tourisme tout en sensibilisant les structures d’accueil sur les lois et règlements en vigueur sur les problèmes de la chasse ; - Assister les populations dans la mise en place de zones villageoises de chasse contrôlée (COVAREF, inventaire faunique, plan simple de chasse) et ce afin de réduire les activités de braconnage. La participation conjointe et structurée de tous les acteurs de la zone (administrations, ONG, HFC, UTO et populations locales) est nécessaire pour l’accomplissement efficace des mesures proposées ci-dessus.

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ETAT DE LA FORET 1. HISTORIQUE 1.1

DE LA FORET

Origines de la forêt

L’UFA 09-025 a été intégrée dans le plan de zonage en 1995 comme faisant partie du domaine forestier permanent (article 21 du décret 95/531 du 23 août 1995 fixant modalité d’application du régime des forêts). Elle fait partie de la forêt domaniale de Campo. Initialement de 96 301 ha (officiellement, 86 788 ha), le classement en cours a revu les limites prévues initialement, notamment en regroupant les 2 blocs du Sud. La superficie définitive est alors descendue à 88 147 ha (- 8,5%). Les limites définitives devront être arrêtées après accord du Premier Ministère. 1.2 Perturbations naturelles ou humaines Le facteur principal ayant affecté l’intégrité du massif forestier est lié à l’exploitation forestière. Dans une moindre mesure, quelques pénétrations des populations locales sont à noter dans les zones périphériques internes de l’UFA. L’UFA 09-025 était couverte par les licences suivantes : N° Licence 1465-73 1590 1702

Date d’octroi 07/04/66 21/05/70 12/01/78

Date d’expiration 04/94 04/94 04/94

Superficie (ha) 158 217 65 273 13 600 (HFC, 1996)

Depuis la Convention Provisoire d’Exploitation (CPE) accordée en 1998, 5 assiettes de coupe ont déjà été attribuées (la dernière venant juste d’être accordée), soit une superficie totale de 19 100 ha localisée au Nord de l’UFA, sauf pour la première assiette, à l’Ouest (Cf. Fig. 9). Les volumes sortis dans les 4 premières assiettes sont donnés dans le tableau 20 (Cf. §4.2.1). Fig. 9 : Assiettes de coupe déjà exploitées ou en cours d’exploitation

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Un inventaire de reconnaissance a été réalisé en 1982 mais la Société a continué à exploiter régulièrement ses licences de sorte que les résultats fournis par cet inventaire sont désormais obsolètes. En 1996, le rendement prélevé tournait en moyenne autour de 5m3/ha pour une quarantaine d’essences (HFC, 1996). 2. CARACTERISTIQUES

DE L ’INVENTAIRE D ’AMENAGEMENT

L’inventaire d’aménagement a été réalisé par l’ONADEF en juin 1998, selon les normes nationales. Dans le plan d’aménagement déposé par l’ONADEF en 1999, la superficie inventoriée était annoncée à 96 779, 07 ha, or le SIG annonce une superficie de 96 301 ha. Cependant, dans le doute , ne sachant pas exactement qu’elle méthode de planification a été utilisée, nous utiliserons la superficie déclarée par l’ONADEF. Par contre, dans le chapitre "Aménagement proposé", les effectifs et volumes seront reportés à l’hectare et extrapolés sur la superficie définitive exploitable. Selon la planification fournie par l’ONADEF, près de 16 433 ha sont jugés improductifs. La carte de stratification utilisée par l’ONADEF pour obtenir ces résultats n’ayant pu être retrouvée, nous nous baserons sur la stratification forestière fournie par le SIGIF et qui distingue 6 types de formations forestières dans l’UFA 09-025 (Cf. Carte 6 et tableau 21). Tab. 21 : Superficie par strates forestières présentes dans l’UFA 09-025 STRATE Forêt dense Forêt dense inaccessible Eau Forêt marécageuse Secondaire adulte Secondaire jeune Secondaire jeune avec cultures TOTAL

SUPERFICIE (ha) 33 525 670 461 3 403 45 571 982 412 85568

1649 placettes de 0,5 ha (250 m sur 20 m) ont été ouvertes sur 66 layons équidistants de 2 km. La surface inventoriée au total est donc de 824,5 ha, soit un taux de sondage à 0, 85% (Cf. Carte 12). Toutes les tiges de plus de 10 cm de diamètre ont été inventoriées selon 3 modalités : § Pour les tiges de 10 à 20 cm de diamètre (gaulis), un dénombrement par essence s’est effectué sur les 5 premiers mètres de la placette ; § Pour les tiges de 20 à 40 cm, les diamètres étaient mesurés et l’essence identifiée ; § Pour les tiges plus de 40 cm de diamètre, les diamètres étaient mesurés, les essences identifiées et les fûts cotés selon 4 qualités (A, B, C et D). Au total, 517 espèces ont été identifiées (selon la classification ONADEF) : 31 espèces principales ; 49 espèces secondaires ; 38 espèces complémentaires et 399 espèces autres. Seules les espèces principales et secondaires seront prise en compte dans l’estimation du potentiel exploitable de cet aménagement, soit 80 essences au total (Cf. Tab. 22).

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Acajou (3 sp.) Afromosia Azobé Aningré (2 sp) Avodiré Aiele Ako (2 sp) Alep Andoung (2 sp) Angueuk Bilinga Bodia Dabema Diana Z

Tab. 22 : Essences inventoriées – Classification ONADEF / MINEF ESSENCE PRINCIPALE 1 Bossé(2 sp) Ebène Kotibe Sipo Dibetou Iroko Moabi Tiama Doussié(3 sp) Kosipo Sapelli Wenge ESSENCE PRINCIPALE 2 Bahia Bubinga (2 sp) Movingui Pao rosa Bongo H Eyong ESSENCE SECONDAIRE Difou Fromager Limbali Okan Ebiara edea Gombe Mambode Onzabili K Ekaba Iantandza Mukulungu Ossanga Ekoune Ilomba Mutondo Padouk (2 sp) Emien Kondroti Naga (2 sp) Tali Etimoe Koto Nganga Tchitola Eyek Kumbi Niove Tola Faro Landa Oboto Zingana Frake Lati (2 sp) Odouma

Le nom botanique de ces essences est jointe en annexe 1. 3. DENSITE

INVENTORIEE

3.1 Traitement et analyse des données (ONADEF, 1999) Les fiches d’inventaire ont été saisies sur un logiciel de base de données, épurées puis analysées pour fournir les résultats suivants. Par contre, les mesures par placette n’ont pu être récupérées et donc la saisie sous le logiciel officiel d’inventaire, TIAMA, n’a pu être effectué. 3.2 Effec tifs totaux Au total, 375 tiges/ha ont été comptabilisées par les équipes d’ONADEF, ce qui représente, sur les 824,5 ha inventoriés, près de 309 574 tiges au total (soit en moyenne, 159 tiges par placette). Ce chiffre comprend aussi bien les gaulis que le s tiges de plus de 20 cm de diamètre. Ce chiffre chute considérablement si on ne considère plus que les tiges exploitables (19 440 tiges comptées, soit 6% seulement des effectifs totaux) Ces résultats sont repris dans les tableaux 23 et 24, par groupe d’essences puis essence par essence, pour les essences principales et secondaires. Tab. 23 : Effectifs comptés par groupe d’essences (ONADEF, 1999) Groupe d’essences Nb Gaulis + Nb Gaulis + Nb Tiges Nb Tiges Tige / ha Tiges comptés exploitables / ha exploitables comptées PRINCIPALE 8,13 6 703 0,92 758 SECONDAIRE 18,76 15 467 4,09 3 372 COMPLEMENTAIRE 153,51 126 569 6,93 5 713 AUTRE 195,07 160 835 11,64 9 597 309 574 19 440 TOTAL 375,47 23,58 Les gaulis sont les arbres de 10 à 20 cm de diamètre

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Tab. 24 : Effectifs totaux par essences, tous diamètres confondus Essence Ebene Alep Limbali Bahia Ekaba Niove Ekoune Tali Ebiara Emien Oboto Azobe Padouk R Mutondo Ilomba Frake Doussie Blc Naga P Angueuk Dibetou Bilinga Doussie R Etimoe Eyong Dabema Acajou Bassam Bodia Tola Lati Tchitola Bosse C Koto Bosse F Ossanga Avodire Sipo Mamb ode Aiele Fromager Kumbi Gombe

Gaulis + Gaulis+ Tiges Essence Gaulis + Gaulis+ Tiges Tiges/ha comptés Tiges/ha comptés 3,99 3 289 Andoung rose 0,04 29 3,93 3 240 Aningre R 0,03 28 2,95 2 432 Okan 0,03 23 1,55 1 277 Aningre A 0,02 18 1,38 1 137 Movingui 0,02 14 1,28 1 055 Onzabili K 0,02 13 1,17 964 Ako W 0,01 12 0,88 725 Acajou Blc 0,01 11 0,88 723 Kosipo 0,01 9 0,86 709 Pao rosa 0,01 11 0,69 568 Lati P 0,01 8 0,57 461 Nganga 0,01 8 0,56 458 Landa 0,01 7 0,53 436 Iroko 0,01 7 0,5 412 Bongo H 0,01 6 0,39 321 Kondroti 0,01 5 0,39 319 Bubinga E 0,01 5 0,38 313 Bubinga Rose 0,01 5 0,38 313 Padouk B 0,01 5 0,33 272 Tiama 4 0,33 272 Ako A 4 0,32 263 Diana Z 3 0,28 230 Mukulungu 3 0,27 222 Wenge 3 0,24 198 Faro 3 0,24 195 Odouma 3 0,16 132 Bubinga Rouge 3 0,14 111 Iatandza 2 0,13 106 Eyek 2 0,12 95 Sapelli 2 0,1 84 Moabi 2 0,1 79 Afromosia 2 0,08 64 Acajou Gdes feuilles 1 0,07 56 Kotibe 1 0,07 53 Difou 1 0,06 53 Naga 1 0,06 52 Zingana 1 0,06 47 Doussie S 1 0,05 42 Andoung B 0,01 5 0,04 33 TOTAL 26,8 22 170 (ONADEF, table des peuplements, 1999) 0,03 22

Parmi les 10 essences les plus représentées, se trouvent : l’Ebène, l’Alep, le Limbali, le Bahia, l’Ekaba, le Niove, l’Ekoune, le Tali, l’Ebiara et l’Emien. Elles représentent à elles 10, plus de 70 % de l’ensemble des espèces (Cf. Tab. 25).

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Tab. 25 : Part relative des 10 espèces les plus représentées Essence Ebène Alep Limbali Bahia Ekaba Niove Ekoune Tali Ebiara Emien Autres

Part relative 14,89% 14,66% 11,01% 5,78% 5,15% 4,78% 4,37% 3,28% 3,28% 3,21% 29,59%

Ebène Autres Alep

Emien Limbali

Ebiara Niove

Tali

Ekaba

Bahia

Ekoune

Par contre, si on ne considère plus que les tiges potentiellement exploitables (supérieures au DME), les essences les mieux représentées sont : Tali, Emien, Alep, Azobé, Ebiara, Padouk R, Bahia, Niove, Niove et Ekoune.

Azobé, Ph. Guillon, 2002

Tali, A. Pasquier, 2000

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Tab.26 : Effectifs potentiellement exploitables par essence Essence Tali Emien Alep Azobe Ebiara Padouk R Bahia Niove Ekoune Frake Limbali Angueuk Ilomba Eyong Bodia Dibetou Dabema Ekaba Naga P Tchitola Fromager Doussie R Mambode Acajou Bassam Aiele Andoung B Okan Andoung R Oboto Bilinga Ebène Sipo Tola Doussie B

Tige Tiges comptées Essence Tige exploitable/ha exploitable/ha 0,74 601 Koto 0,01 0,66 536 Movingui 0,01 0,58 476 Onzabili K 0,01 0,32 264 Bosse C 0,01 0,29 240 Aningre R 0,01 0,26 211 Pao rosa 0,01 0,23 192 Aningre A 0,01 0,18 146 Padouk B 0,01 0,18 146 Mutondo 0,01 0,17 140 Bosse F 0,01 0,15 126 Bubinga E 0,14 115 Bubinga Rose 0,12 99 Lati P 0,11 91 Ako W 0,07 56 Mukulungu 0,07 55 Go mbe 0,07 54 Bubinga Rouge 0,06 48 Landa 0,06 48 Kondroti 0,05 42 Lati 0,05 38 Kosipo 0,04 32 Iatandza 0,03 28 Eyek 0,03 26 Tiama 0,03 21 Faro 0,02 20 Diana Z 0,02 19 Acajou gdes feuil. 0,02 19 Kotibe 0,02 18 Etimoe 0,02 17 Kumbi 0,02 16 Iroko 0,02 14 Moabi 0,01 12 TOTAL 4,95 0,01 9

Tiges comptées 9 8 8 7 7 7 6 5 5 4 4 4 4 4 3 3 3 3 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1 1 1

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14 essences n’ont pas eu de tiges exploitables lors de cet inventaire (aucune tige supérieure au DME). Elles sont listées dans le tableau ci-dessous : Tab. 27 : Essences non représentées par des tiges exploitables Acajou Blc Afromosia Ako A Avodire Bongo H Difou Doussie Sanaga

Naga Nganga Odouma Ossanga Sapelli Wenge Zingana

Pour 20 essences, les tiges exploitables représentent plus de 50% du nombre total des tiges inventoriées (gaulis compris). Ces essences sont listées dans le tableau ci-dessous : 34

Tab.28 : Essences avec un fort potentiel exploitable Essence Eyek Iatandza Mambode Onzabili K Pao rosa Azobe Movingui Andoung rose Bubinga Rouge Emien Okan Bubinga E Bubinga Rose Padouk B Tali Fromager Acajou Gdes feuilles Kotibe Mukulungu

Tiges exploitables Part relative sur comptées l’ensemble des tiges 2 50,00% 2 50,00% 52 51,92% 13 53,85% 11 54,55% 462 56,93% 14 57,14% 29 62,07% 3 66,67% 703 76,24% 23 78,26% 5 80,00% 5 80,00% 5 80,00% 716 83,80% 42 88,10% 1 100,00% 1 100,00% 3 100,00%

3.3 Effectifs par classe de diamètre La distribution des effectifs par classes de diamètre pour les 80 essences inventoriées a l'allure d'une exponentielle décroissante, caractéristique d'un peuplement inéquienne supposé "équilibré" (Cf. Fig. 10). La structure diamétrique des essences aménagées est jointe en annexe 3. Tab. 29 : Effectifs par classe de diamètre et par groupes d’essences (ONADEF, 1999) CLASSE DIAM 10-20 20-30 30-40 40-50 50-60 60-70 70-80 80-90 90-100 100-110 110-120 120-130 130-140 140-150 150 et + TOTAL

PRINCIPALE Tige Tige/ha comptée 3811 4,62 836 1,01 481 0,58 396 0,48 305 0,37 239 0,29 198 0,24 140 0,17 148 0,18 64 0,08 40 0,05 13 0,02 15 0,02 7 0,01 10 0,01 6703 8,13

SECONDAIRE TOTAL Tige Tige/ha Tige Tige/ha comptée comptée 7800 9,46 11611 14,08 1709 2,07 2545 3,09 1168 1,42 1648 2,00 1022 1,24 1418 1,72 767 0,93 1072 1,30 676 0,82 915 1,11 594 0,72 792 0,96 404 0,49 544 0,66 503 0,61 651 0,79 217 0,26 281 0,34 305 0,37 345 0,42 80 0,10 93 0,11 117 0,14 132 0,16 35 0,04 42 0,05 70 0,08 80 0,10 15467 18,76 22170 26,89

FIG. 10 : Distribution des effectifs par classes de diamètre et par groupes d’essence (Tiges/ha)

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10 9

Principale

8

Secondaire

7 6 5 4 3 2 1

4. VOLUME

60 -7 0 70 -8 0 80 -9 0 90 -1 00 10 011 0 11 012 12 0 013 0 13 014 0 14 015 15 0 0 et +

30 -4 0 40 -5 0 50 -6 0

10 -2 0 20 -3 0

0

BRUT INVENTORIE

4.1 Volume brut et volume commercial Il a été fait le choix de travailler sur des volumes bruts en ce qui concerne le traitement des données d’inventaire. Pour déterminer les volumes commerciaux, des études de recolement sont à organiser afin de préciser les coefficients de commercialisation pratiqués par l’entreprise, en différenciant les arbres selon leur qualité. Ce suivi permettra ainsi de quantifier les pertes et de proposer des modèles pour optimiser les rendements matière. Ne pouvant pas apporter à l’exploitant des précisions sur le volume commercial susceptible de sortir de cette forêt, il devra en tenir compte dans la lecture des résultats qui sont donc donnés en volume brut. 4.2 Tarifs de cubage Les tarifs de cubage utilisés pour le calcul des volumes sont ceux établis par l’ONADEF (tarifs à 1 entrée avec la mesure des diamètres). Ces tarifs individuels (Cf. Annexe 2) ne peuvent permettre d’estimer avec une bonne précision le volume d’un seul arbre. Un tel tarif sert surtout à estimer le volume d’un lot d’arbres comme somme de volumes d’arbres individuels, en vue de déterminer la possibilité en volume du massif forestier. Des études sont prévues dans cet aménagement pour valider ou non ces tarifs de cubage. 4.3 Distribution du volume brut total De la même façon que pour les effectifs, les volumes bruts sont présentés par groupe d’essences (Tab. 30), essence par essence (Tab.31) puis par classe de diamètre (Tab. 33). Si on considère toutes les tiges inventoriées (gaulis compris), le volume calculé sur les 1649 placettes est estimé à 221 071 m3, soit un volume à l’hectare de 238 m3 (en moyenne, 11,5 m3 par placette). Ce chiffre chute de 50% si on ne considère plus que les tiges exploitables (près de 55 000 m3 inventoriés). En ne prenant en compte que les tiges exploitables des essences principales et secondaires, le volume à l’hectare atteint 34 m3.

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Tab. 30 : Volumes bruts par groupes d’essence, tout diamètre confondu (ONADEF, 1999) Groupe d’essences

PRINCIPALE SECONDAIRE COMPLEMENTAIRE AUTRE TOTAL

Vol Gaulis + Tige Vol Gaulis + Tiges / ha comptées (m3/ha) (m3) 11,04 9 102 35,87 29 574 92,67 76 406 128,41 105 989 267,99 221 071

Vol Tiges exploitables/ ha (m3/ha) 6,3 27,91 26,77 57,88 118,86

Vol Tiges exploitables comptées (m3) 5 194 23 011 22 071 47 722 54 998

Tab. 31 : Volumes bruts totaux par essence tous diamètres confondus Essence Tali Alep Emien Azobe Padouk rouge Limbali Ebène Bahia Ebiara Niove Frake Ekoune Dibetou Ilomba Ekaba Eyong Angueuk Doussie R Bilinga Dabema Naga P Fromager Bodia Tchitola Tola Acajou Bas Sipo Okan Andoung B Oboto Mambode Mutondo Andoung R Doussie B Aiele Bosse C Bosse F Koto Aningre R Onzabili K

Vol/ha Vol Inv. (m3) Essence 7,00 5716,2 Movingui 5,39 4400,6 Etimoe 4,13 3369,9 Ako W 2,70 2201,8 Aningre A 2,31 1903,1 Kosipo 2,21 1819,6 Padouk B 2,04 1676,9 Bubinga R 1,93 1591,2 Lati P 1,63 1341,4 Gombe 1,36 1122,1 Lati 1,21 995,1 Mukulungu 1,21 992,4 Faro 1,00 826,4 Pao rosa 0,97 802,0 Kumbi 0,89 735,2 Moabi 0,78 642,1 Bubinga E 0,76 627,2 Tiama 0,75 618,5 Eyek 0,71 581,7 Acajou B 0,67 547,7 Avodire 0,66 541,9 Iatandza 0,64 524,5 Odouma 0,56 463,5 Iroko 0,47 387,0 Landa 0,42 346,2 Ossanga 0,40 330,5 Afromosia 0,29 239,7 Bongo H 0,27 221,3 Kondroti 0,27 218,8 Acajou gdes feui. 0,26 214,9 Diana Z 0,25 208,8 Nganga 0,24 200,5 Kotibe 0,24 194,7 Sapelli 0,23 193,0 Ako A 0,23 189,4 Zingana 0,15 122,7 Wenge 0,14 115,6 Naga 0,12 96,2 Difou 0,09 75,0 Doussie S 0,08 66,2 TOTAL

Vol/ha Vol. Inv. (m3) 0,08 66,1 0,06 52,3 0,06 51,1 0,06 47,9 0,05 40,5 0,05 40,0 0,05 39,5 0,05 37,7 0,05 37,5 0,04 34,5 0,04 32,6 0,04 30,2 0,04 30,1 0,04 29,2 0,03 28,4 0,03 24,3 0,03 23,8 0,03 23,8 0,02 17,1 0,02 15,7 0,02 13,9 0,02 12,8 0,01 12,3 0,01 12,0 0,01 11,3 0,01 10,6 0,01 8,7 0,01 8,5 0,01 7,7 0,01 7,5 0,01 7,1 0,00 3,0 0,00 2,9 0,00 2,6 0,00 2,4 0,00 1,8 0,00 1,6 0,00 0,5 0,00 0,3 46,91 38676 (ONADEF, Table de stock, 1999)

37

En volume, les 10 essences les plus représentées sont presque les même que pour les effectifs sauf pour l’azobé et le padouk R. Au total, ces 10 essences représentent 65 % (65,66%) du volume total inventorié. Tab. 32 : Part relative des 10 espèces les plus représentées en volume Essence Tali Alep Emien Azobe Padouk rouge Limbali Ebène Bahia Ebiara Niove Autres

Part relative 14,93% 11,49% 8,80% 5,75% 4,97% 4,75% 4,38% 4,16% 3,50% 2,93% 34,34%

Tali Autres

Alep

Emien

Niove limbali

Ebiara

Azobe Padouk rouge

Bahia Ebène

Par contre, si on ne considère plus que les tiges potentiellement exploitables (supérieures au DME), les essences les mieux représentées en volume sont : Tali, Emien, Alep, Azobé, Ebiara, Padouk R, Bahia, Niove, et Ekoune.

38

Tab 33 : Volumes potentiellement exploitables par essence N°

Essence

Vol/ha

Vol exploitable m3

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27

Tali Emien Alep Azobe Padouk rouge Ebiara Bahia Frake limbali Ekoune Ilomba Niove Dibetou Eyong Fromager Angueuk Dabema Bodia Naga P Tchitola Ekaba Doussie R Okan Andoung B Acajou Bas Mambode Andoung R

6,71 3,90 3,88 2,44 2,09 1,18 0,99 0,93 0,89 0,83 0,83 0,83 0,69 0,63 0,63 0,62 0,56 0,51 0,42 0,38 0,37 0,34 0,26 0,25 0,24 0,23 0,22

5521 3204 3195 2008 1723 971 818 767 732 687 683 679 570 522 520 507 463 421 347 309 304 278 215 208 196 189 184

28 29 30 31 32 33

Aiele Tola Sipo Bilinga Doussie B Oboto

0,20 0,18 0,18 0,16 0,12 0,11

167 151 145 128 101 88



Essence

34 Bosse C 35 Ebène 36 Koto 37 Onzabili K 38 Movingui 39 Aningre R 40 Bosse F 41 Ako W 42 Padouk B 43 Bubinga R 44 Aningre A 45 Lati P 46 Mukulungu 47 Faro 48 Kosipo 49 Pao rosa 50 Eyek 51 Bubinga E 52 Moabi 53 Tiama 54 Iatandza 55 Mutondo 56 Lati 57 Gombe 58 Iroko 59 Landa 60 Acajou gdes feui. 61 Kondroti 62 Etimoe 63 Diana Z 64 Kotibe 65 Kumbi 66 TOTAL

Vol/ha

0,087 0,083 0,079 0,074 0,071 0,058 0,056 0,051 0,049 0,048 0,046 0,040 0,040 0,034 0,032 0,032 0,029 0,028 0,024 0,023 0,017 0,017 0,016 0,015 0,011 0,010 0,009

Vol exploitable m3 71,7 67,9 64,7 60,9 58,1 48,1 45,9 42,0 40,0 39,5 37,7 32,6 32,6 28,3 26,7 26,4 23,8 23,4 19,6 19,2 13,9 13,9 13,3 12,6 8,9 8,2 7,7

0,008 0,007 0,005 0,004 0,003 34,21

6,8 5,6 4,4 3,0 2,4 28205

Les précisions sur les volumes n’ont pas pu être calculées car les données par placette n’étaient pas disponibles. De même, la répartition spatiale des essences n’a pu être effectuée. Les décisions d’aménagement, en matière de parcellaire, seront ainsi assises sur un raisonnement par surface et non par contenance. 4.4 Distribution des volumes bruts par classe de diamètre Les volumes bruts ont été ventilés par classe de diamètre et par groupe d’essences (Cf. Tab. 34).

39

Tab. 34 : Distribution des volumes bruts par classe de diamètre PRINCIPALE CLASSE DIAM 20-40 40-60 60-80 80-100 100 et + TOTAL

SECONDAIRE

VOL/ha VOL inv. Vol/ha Vol inv (m3) (m3) 2,96 2 473 4,36 3 595 1,64 1 352 4,55 3 751 2,13 1 756 6,44 5 310 2,37 1 954 7,72 6 365 1,9 1 567 12,8 10 554 11,00 9 102 35,87 29 575

COMPLEAUTRES TOTAL MENTAIRE Vol/ha Vol inv Vol/ha Vol inv Vol/ha Vol inv (m3) (m3) (m3) 51,09 42 115 55,91 46 229 114,32 94 412 24,17 19 928 25,18 20 761 55,54 45 793 9,32 7 684 17,42 14 363 35,31 29 113 5,03 4 147 13,37 11 024 28,49 23 490 3,07 2 531 16,51 13 612 34,28 28 264 92,68 76 406 128,4 105 989 267,94 221 072

Fig.13 : Distribution des volumes par classes de diamètre et par groupe d’essences 60 Principale

50

Secondaire Complémentaire

40

autres

30 20 10 0 20-40

40-60

60-80

80-100

100 et +

Il est à signaler que, pour les essences secondaires, la courbe de croissance est une exponentielle croissante alors que les complémentaires ont une courbe en exponentielle décroissante, ce qui montre la relative pauvreté des complémentaires en gros diamètres et leur richesse en tiges d’avenir. 4.5 Distribution des volumes par qualité Les tiges inventoriées de plus de 40 cm de diamètre ont été cotées par une classe de qualité (A, B, C ou D). Cette classification est fondée sur des critères liés à l’exploitation des bois et concerne les fûts. Seules les essences principales et secondaires ont été cotées. Les critères de cotation sont joints en annexe 4. Les arbres de classe D sont jugés inexploitables (trop de défauts). La distribution des volumes exploitables par qualité et par groupe d’essences est repris dans le tableau 35 et la figure 14 : Tab. 35 : Distribution des volumes par classes de qualité et par groupe d’essences CLASSE GROUPE Principale Secondaire Total

A Vol/ha 0,08 0,23 0,31

B % Vol/ha 1% 2,08 1% 5,59 2% 7,67

40

C % Vol/ha 33% 3,47 20% 14,42 53% 17,89

D % Vol/ha % 55% 0,67 11% 52% 7,67 27% 107% 8,34 38%

Fig.14 : Histogramme de la répartition des volumes bruts par classes de qualité et par groupe d’essences (UFA 09-025) 16 Principale

14

secondaire

12 10 8 6 4 2 0 A

B

C

D

A travers l’histogramme ci-dessus, on peut noter la forte proportion de mauvaises tiges dans le groupe des essences secondaires (38%). Pour l’ensemble des essences, les tiges de classe A sont très faiblement représentées, ce qui peut être le signe d’une forêt déjà appauvrie du fait des exploitations passées. 4.5 Effectifs et Volumes bruts exploitables - RECAPITULATIF Tab. 36 : Effectif et volume exploitable pour les essences principales et secondaires Essence Tali Emien Alep Azobe Padouk R Ebiara Bahia Frake Limbali Ekoune Ilomba Niove Dibetou Eyong Fromager Angueuk Dabema Bodia Naga P Tchitola Ekaba Doussie R Okan

Tige tout diam/ha

Tige exploitable/ha

Vol Tout diam/ha

Vol exploitable/ha

0,88

0,74

6,95

6,71

0,86

0,66

4,10

3,90

3,93

0,58

5,35

3,88

0,57

0,32

2,68

2,44

0,56

0,26

2,31

2,09

0,88

0,29

1,63

1,18

1,55

0,23

1,93

0,99

0,39

0,17

1,21

0,93

2,95

0,15

2,21

0,89

1,17

0,18

1,21

0,83

0,5

0,12

0,97

0,83

1,28

0,18

1,36

0,83

0,33

0,07

1,00

0,69

0,27

0,11

0,78

0,63

0,05

0,05

0,64

0,63

0,38

0,14

0,76

0,62

0,24

0,07

0,67

0,56

0,16

0,07

0,56

0,51

0,38

0,06

0,66

0,42

0,12

0,05

0,47

0,38

1,38

0,06

0,89

0,37

0,32

0,04

0,75

0,34

0,03

0,02

0,27

0,26

41

Essence (Suite) Acajou Bassam Mambode Andoung rose Aiele Tola Sipo Bilinga Doussie Blc Oboto Bosse C Ebene Koto Onzabili K Movingui Aningre R Bosse F Ako W Padouk B Bubinga Rose Aningre A Lati P Mukulungu Faro Kosipo Pao rosa Eyek Bubinga E Moabi Tiama Iatandza Mutondo Lati Gombe Iroko Landa Acajou Gdes feuilles Kondroti Etimoe Diana Z Kotibe Kumbi Acajou Blc Afromosia Ako A Avodire Bongo H Difou Doussie S Naga

Tige tout diam/ha

Tige exploitab le/ha

Vol Tout diam/ha

Vol exploitable/ha

0,24

0,03

0,40

0,24

0,06

0,03

0,25

0,23

0,04

0,02

0,24

0,22

0,06

0,03

0,23

0,20

0,14

0,01

0,42

0,18

0,06

0,02

0,29

0,18

0,33

0,02

0,71

0,16

0,39

0,01

0,23

0,12

0,69

0,02

0,26

0,11

0,1

0,01

0,15

0,087

3,99

0,02

2,04

0,083

0,1

0,01

0,12

0,079

0,02

0,01

0,08

0,074

0,02

0,01

0,08

0,071

0,03

0,01

0,09

0,058

0,08

0,01

0,14

0,056

0,01

Inf. 0,01

0,06

0,051

0,01

0,01

0,05

0,049

0,01

Inf. 0,01

0,05

0,048

0,02

0,01

0,06

0,046

0,01

Inf. 0,01

0,05

0,040

Inf. 0,01

Inf. 0,01

0,04

0,040

Inf. 0,01

Inf. 0,01

0,04

0,034

0,01

Inf. 0,01

0,05

0,032

0,01

0,01

0,04

0,032

Inf. 0,01

Inf. 0,01

0,03

0,029

0,01

Inf. 0,01

0,03

0,028

Inf. 0,01

Inf. 0,01

0,03

0,024

Inf. 0,01

Inf. 0,01

0,03

0,023

Inf. 0,01

Inf. 0,01

0,02

0,017

0,53

0,01

0,24

0,017

0,13

Inf. 0,01

0,04

0,016

0,03

Inf. 0,01

0,05

0,015

0,01

Inf. 0,01

0,01

0,011

0,01

Inf. 0,01

0,01

0,010

Inf. 0,01

Inf. 0,01

0,01

0,009

0,01

Inf. 0,01

0,01

0,008

0,28

Inf. 0,01

0,06

0,007

Inf. 0,01

Inf. 0,01

0,01

0,005

Inf. 0,01

Inf. 0,01

0,00

0,004

0,04

Inf. 0,01

0,04

0,003

0,01

Inf. 0,01

0,02

Inf. 0,001

Inf. 0,01

Inf. 0,01

0,01

Inf. 0,001

Inf. 0,01

Inf. 0,01

0,00

Inf. 0,001

0,07

Inf. 0,01

0,02

Inf. 0,001

0,01

Inf. 0,01

0,01

Inf. 0,001

Inf. 0,01

Inf. 0,01

0,00

Inf. 0,001

Inf. 0,01

Inf. 0,01

0,00

Inf. 0,001

Inf. 0,01

0,06

0,00

Inf. 0,001

42

Essence (Suite) Nganga Odouma Ossanga Sapelli Wenge Zingana TOTAL

5. PRODUCTIVITE

Tige tout diam/ha

Tige exploitab le/ha

Vol Tout diam/ha

Vol exploitable/ha

0,01

Inf. 0,01

0,01

Inf. 0,001

Inf. 0,01

Inf. 0,01

0,02

Inf. 0,001

0,07

Inf. 0,01

0,01

Inf. 0,001

Inf. 0,01

Inf. 0,01

0,00

Inf. 0,001

Inf. 0,01

Inf. 0,01

0,00

Inf. 0,001

Inf. 0,01

Inf. 0,01

0,00

Inf. 0,001

26,84

4,95

46,55

34,21

DE LA FORET

3 paramètres sont à prendre en compte dans la productivité de la forêt : • 1 paramètre lié à l’exploitation (dégâts) ; • 2 paramètres propres à la dynamique de la forêt (accroissement naturel et mortalité). 5.1 Accroissement L’accroissement annuel sur le diamètre des tiges révèle le niveau de croissance de la forêt. A ce jour, peu d’études ont été menées pour préciser ces accroissements. Pour les essences aménagées, l’accroissement utilisé dans les calculs de reconstitution se basera sur les normes nationales (accroissements par défaut, Cf. Tab. 42). Un programme de recherche est proposé dans cet aménagement pour valider les accroissements par défaut ou pour en définir de nouveaux par lecture de cernes. 5.2 Mortalité et dégâts d’exploitation La mortalité annuelle exprime, en %, le nombre de tiges disparaissant chaque année. Les normes nationales fixent un taux identique de 1% pour toutes les essences et tous les diamètres représentés. Les dégâts d’exploitation expriment, en %, le nombre de tiges détruites par l’exploitation. Les normes nationales fixent à 7% les dégâts portés sur les tiges inférieures au DME. Ce taux est un maximum et peut être diminué par des méthodes d’exploitation à faible impact (notamment par la planification des pistes de débardage et la formation des ouvriers forestiers). L'évaluation du nombre de survivants d'un peuplement initialement constitué de N0 individus, au bout de t années se fera donc par la formule suivante : t

N = [ No(1 − ∆ )](1 − α )

où α = taux de mortalité qui est égal à 1% No = nombre d'individus initial N= nombre d'individus ayant survécu après t années t = nombre d'années considérées ∆ = 10%, représentant le taux de dégâts dû à l'exploitation

43

AMENAGEMENT PROPOSE 1. OBJECTIFS

ASSIGNES A LA FORET

L’objectif principal de cette forêt est la production de bois d’œuvre, dans le respect des équilibres écologiques et le maintien des droits d’usage des populations riveraines. Sa spécificité est la présence du parc national de Campo Ma’an, à l’Est et qui en fait donc une UFA stratégique sur le plan de la biodiversité. 2. AFFECTATIONS

DES TERRES ET DROITS D ’USAGE

2.1 Affectation des terres 2 affectations sont proposées dans le présent aménagement (Cf. carte 7) : • 1 affectation de production ligneuse de 85 568 ha, dénommée série FOR ; • 1 affectation de protection/conservation de 2 579 ha, dénommée série PROT. Au sein de la série de production, du fait de la proximité du parc national de Campo Ma’an et des nouvelles contraintes écologiques, les mesures en faveur de la protection de l’environnement seront accentuées, notamment en matière de lutte anti-braconnage et d’exploitation à faible impact. Le choix de créer une série de protection, au nord-est de l’UFA, s’appuie principalement sur le relief accentué de cette région, qui n’offre pas des conditions d’exploitation aisées et qui regroupe certainement des biotypes riches du fait de cette protection naturelle. Une étude de biodiversité doit être programmée, avec l’appui des structures techniques de l’UTO, pour évaluer les potentialités de la zone. De même une placette de recherche permanente pourra y être installée. Les règles de gestion spécifiques à l’affectation « PRODUCTION », encore dénommée « FOR », selon les Directives Nationales sont rappelées dans le tableau 37.

SERIE PRODUCTION

PROTECTION

Tab.37: Règles de gestion des séries de l’UFA 09-025 SURFACE (ha) Objectif Activités prioritaires 85 568 Production ligneuse

2 579 Conservation

Aménagement durable Exploitation à faible impact Protection des milieux fragiles Protection de la faune Recherche Inventaire biodiversité

Malgré la présence du Parc National de Campo Ma’an à l’Est de l’UFA, aucune zone tampon n’a été adoptée car, comme le spécifie le plan d’aménagement du parc national de Campo Ma’an, une UFA sous aménagement apparaît comme une zone tampon idéale car elle conserve son caractère forestier, épargnant au parc les inconvénients d’une bordure radicalement transformée ou défrichée. En outre, si les inventaires d’exploitation ou tout autre travaux de terrain devaient révéler la présence de zones à préserver, elles seraient automatiquement localisées et des mesures spécifiques de conservation seraient alors intégrées dans les plans annuels d’opération ou dans les plans de gestion quinquennaux.

44

2.2 Droits d’usage Les droits d’usage ne s’appliquent qu’aux populations autochtones ou riveraines de l’UFA. Ce qui signifie que toutes les populations allogènes non résidentes n’ont aucun droit dans cette forêt. En ce qui concerne les populations dites autochtones, les pratiques traditionnelles de chasse, pêche et cueillette sont autorisées, à titre privé et non commercial. Cependant, ces pratiques ne peuvent pas s’effectuer sur les espèces protégées (animales ou végétales). Une campagne de sensibilisation doit donc impérativement être menée par les autorités compétentes pour informer les populations de leurs droits et des restrictions qu’il faudra respecter. En outre, des personnes ressources doivent être identifiées par village, comme interlocuteurs particuliers sur les questions forestières et regroupées dans un ou plusieurs comités (sur le modèles des comités forêts-paysans qui sont déjà en place dans l’Est du pays. Par contre, pour éviter le pillage des ressources par les populations venant de l’extérieur (notamment les braconniers), un modèle de gestion participative est en train d’être développé par l’UTO concernant la question de la chasse (territoires de chasse alloués aux communautés qui en sont les principales gestionnaires). Les structures compétentes en matière de faune doivent donc mettre en place un plan simple de chasse et envisager la création d’une zone d’intérêt cynégétique à gestion communautaire (ZICGC), tout en bénéficiant du soutien de l’opérateur économique oeuvrant dans l’UFA 09-025. Aucune pratique agricole n’est autorisée dans toute l’UFA ; si des champs ont été inclus dans l’UFA, malgré le classement qui a été proposé, aucune extension ne sera possible. Pour éviter des tensions, dans la mesure du possible, dans le cas où ce phénomène est ponctuel, il faudrait pouvoir indemniser les agriculteurs pour qu’ils abandonnent leurs cultures. Tab.38 : Récapitulatif des droits d’usage praticables ou non dans l’UFA 09-025 USAGES AUTOCHTONE Agriculture Nouvelles implantations ou extensions interdites Anciennes à délocaliser (si possible) Autorisée sur espèces non protégées, à but non Chasse commercial Réglementation à définir avec autorités compétentes Autorisée sur espèces non protégées, à but non Cueillette commercial Abattage interdit (collecte de bois mort) Autorisée sur espèces non protégées, à but non Pêche commercial 3. AMENAGEMENT

« ALLOGENE » Nouvelles implantations ou extensions interdites Interdite

Interdite

Interdite

DE LA SERIE DE PRODUCTION

La série de production correspond à 97% de la superficie totale de l’UFA, soit à 85 568 hectares. Les calculs de possibilité se baseront donc sur cette superficie. 3.1 Essences Aménagées Pour rester en conformité avec les normes nationales, la liste des essences à aménager doit satisfaire les conditions suivantes : - Choisir au minimum 20 essences dont celles recherchées par l’exploitation ; - Le volume exploitable total des essences retenues doit représenté au moins 75 % du volume exploitable total des essences principales.

45

Compte tenu de ces paramètres et des exigences de l’opérateur économique, les essences suivantes seront classées comme essence aménagées. Il s’agit de : 6 essences principales (Acajou, Azobe, Bosse, Dibetou, Eyong et Doussie) ; 13 essences secondaires et 2 essences complémentaires (Eveuss et Kibakoko). Tab. 39 : Effectif et volume exploitable pour les essences proposées à l’aménagement Essence

Groupe

DME

N tot/ha

N exploit/ha

V Tot/ha

V exploit/ha

Acajous

Princ.

80

0,24

0,03

0,4

0,24

Alep

Seco.

50

3,93

0,58

5,35

3,88

Azobe

Princ.

60

0,57

0,32

2,68

2,44

Bilinga

Seco.

80

0,33

0,02

0,71

0,16

Bossé C

Princ.

80

0,1

0,01

0,15

0,087

Dabema

Seco.

60

0,24

0,07

0,67

0,56

Dibetou

Princ.

80

0,33

0,07

1,00

0,69

Doussies

Princ.

80

0,71

0,05

0,99

0,46

Ekaba

Seco.

60

1,38

0,06

0,89

0,37

Emien

Seco.

50

0,86

0,66

4,10

3,90

Eveuss

Compl.

50

0,6

0,25

1,72

1,52

Eyong

Princ.

50

0,27

0,11

0,78

0,63

Frake

Seco.

60

0,39

0,17

1,21

0,93

Gombe

Seco.

60

0,03 Inf. 0,01

0,05

0,015

Ilomba

Seco.

60

0,5

0,12

0,97

0,83

Kibakoko

Compl.

60

2,69

0,37

3,83

1,75

Limbali

Seco.

60

2,95

0,15

2,21

0,89

Naga P

Seco.

60

0,38

0,06

0,66

0,42

Niove

Seco.

50

1,28

0,18

1,36

0,83

Padouk R

Seco.

60

0,56

0,26

2,31

2,09

Tali

Seco.

50

0,88

0,74

6,95

6,71

TOTAL : 21 Essences TOTAL PRINCIPALES Part relative Ess. Aménagées TOTAL PRINC. + SECOND. Part relative Ess. Aménagées

19,220 8,13 236% 26,89 71%

4,280 0,92 465% 5,01 85%

38,987 11,04 353% 46,91 83%

29,415 6,3 467% 34,21 86%

N : Nombre de tiges V : Volume brut (m3)

Le volume potentiellement exploitable des 21 essences sélectionnées est de : 29,4 m3 par hectare (Cf. Tab. 39), soit 467% du volume exploitable des essences dites principales (6,3 m3/ha) ou 86% des essences principales et secondaires réunies. Ce résultat montre encore un fois que le massif est une forêt secondaire pauvre en essences principales et, de ce fait, la contrainte d’atteindre en volume 75% des essences principales est largement atteinte. 3.2 Autres Essences 3.2.1 Essences interdites d’exploitation

Selon les recommandations des normes d’aménagement (Minef, 2001), un seuil de rareté doit être fixé pour les essences faiblement représentées. Aucune limite n’a encore été réellement imposée, mais on 46

considère que les essences de moins de 1 tiges au km² (tout diamètre confondu) doivent être protégées de l’exploitation. Compte tenu de ce facteur, 33 essences inventoriées sont concernées (Cf. Tab. 40a) mais 3 d’entre-elles représentent un réel potentiel économique pour l’opérateur (Iroko, Tiama et Bubinga rouge) pour lesquelles il faudrait étudier la possibilité d’accepter une coupe au diamètre limite, en accord avec l’Administration forestière. Tab. 40a : Liste des essences interdites à l’exploitation N° Essence 1 Ako W et A 2 Kosipo 3 Pao rosa 4 Lati P 5 Nganga 6 Bongo H 7 Kondroti 8 Moabi 9 Assamela 10 Kotibe 11 Difou

N° 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23

Essence Naga Zingana Bubinga (E et Rose) Andoung B Diana Z Mukulungu Wenge Faro Odouma Iatandza Eyek Sapelli

3.2.2 Essences exploitées au DME

Les autres essences principales et secondaires non aménagées ne seront pas prises en compte dans le calcul de possibilité mais pourront être exploitées sans autre règle que le respect des DME. Il s’agit de 2 groupes d’essences : - 12 d’entre elles sont actuellement exploitées par l’opérateur économique ; ces essences dites secondaires représentent, au vu des résultats d’inventaire d’aménagement, un volume exploitable de 5 m3/ha (soit 14% du volume exploitable total) ; - 15 essences, dites complémentaires, constituent un potentiel qui n’est pas encore valorisé pour le moment (3 m3 exploitable/ha, soit 9% du stock total). Tab.40 : Liste des essences dites secondaires actuellement exploitées et volume exploitable N° Essence 1 Ebiara 2 Bahia 3 Ekoune 4 Okan 5 Andoung B 6 Mambode 7 Andoung R 8 Aiele 9 Sipo 10 Koto 11 Onzabili K 12 Movingui TOTAL

47

Vol/ha 1,18 0,99 0,83 0,26 0,25 0,23 0,22 0,20 0,18 0,079 0,074 0.071 4,81

Tab.41 : Liste des essences dites complémentaires à valoriser et volume exploitable N°

Essence 1 Fromager 2 Angueuk 3 Bodia 4 Tchitola 5 Tola 6 Oboto 7 Ebène 8 Aningre R 9 Bosse F 10 Aningre A 11 Mutondo 12 Lati 13 Landa 14 Etimoe 15 Kumbi TOTAL

Vol/ha 0,63 0,62 0,51 0,38 0,18 0,11 0,083 0,058 0,056 0,046 0,017 0,016 0,010 0,007 0,003 2,65

3.3 Choix de la rotation La rotation est fixée à 30 ans, conformément aux normes nationales. 3.4 Taux de reconstitution Le taux de reconstitution a été calculé pour chaque essence aménagée afin de fixer leur diamètres minimums d’Aménagement ou DMA (supérieur ou égal au DME). Ce calcul a été effectué sous Excel à partir des résultats compilés de l’ONADEF (effectif), avec la formule élaborée par le projet API-Dimako (Cf. Ci-dessous).

N o (1 − ∆ )](1− α )T [ % Re = × 100 NP

(Source : A.P.I 1994) % Re= Pourcentage de Reconstitution du nombre de tiges initialement exploitables No = Effectif des deux, trois ou quatre classes de diamètre immédiatement en dessous du DME Np = Effectif total d'individus initialement exploitables α = taux de mortalité (fixé à 1%) T = Temps de passage ∆ = Taux de dégâts sur le peuplement résiduel (fixé à 7%)

Les très grosses tiges (les tiges de diamètre supérieur au DME + 4 classes) ont été exclues des calculs. Le taux de mortalité et le taux de dégâts sont les mêmes que ceux prévus par l’Administration (respectivement 1 et 7%). Les accroissements ont été pris par défaut, comme récapitulés dans le tableau 42.

48

Tab.42 : Accroissement diamétrique par défaut 0,35 cm/an Alep Azobe

0,4 cm / an Limbali Kibakoko Eveuss Tali Padouk Niove Bilinga Etimoe Eyong Doussie

0,5 cm/an Bosse C Bahia Ebiara Gombe Ekaba Koto Dabema Naga

0,7 cm/an Acajou Dibetou Frake Tola Ekoune Ilomba

0,9 cm/an Emien

Pour le calcul du taux de reconstitution, contrairement au logiciel Tiama qui envisage une reconstitution totale des volumes, le modèle choisi ici s’appuie sur une reconstitution partielle des effectifs. Le seuil de 100% ne peut être envisagé car cela engendrerait une remontée du DME inapplicable pour l’exploitant et pas forcément réaliste compte tenu de la dynamique naturelle de certaines essences (forêt secondaire à croissance plus rapide qu’en forêt primaire). Le calcul de reconstitution a donc été simulé sur la base d’une reconstitution minimale de 50% pour le groupe d’essences aménagées. 3.5 DME/DMA – Diamètre à l’exploitation Compte tenu des paramètres précédents, les différentes simulations aboutissent aux résultats suivants, avec un taux de reconstitution, pour le groupe de 21 essences, légèrement supérieur à 50% (51%). NEI et VEI représentent respectivement l’effectif et le volume initial exploitables ; NER et VER représentent l’effectif et le volume reconstitués après 30 ans (1 rotation).

49

Tab.43 : Pourcentage de reconstitution des essences aménagées en nombre de tiges (pour la superficie FOR de 85 568 ha) Essence

DME

NEI

NER

%REC DMA

NEI

NER

%REC

Acajous

80

2 329

1 761

76%

80

2 329

1 761

76%

Alep

50

31 660

16 686

53%

50

31 660

16 686

53%

Azobe

60

19 585

2 656

14%

80

10 654

3 461

32%

Bilinga

80

1 771

2 171 123%

80

1 771

2 171

123%

Bossé C

80

356

215

60%

80

356

215

60%

Dabema

60

3 095

939

30%

80

1 274

939

74%

Dibetou

80

4 651

2 657

57%

80

4 651

2 657

57%

Doussies

80

4 414

2 747

62%

80

4 414

2 747

62%

Ekaba

60

3 854

3 555

92%

60

3 854

3 555

92%

Emien

50

38 008

7 747

20%

60

29 293

12 033

41%

Eveuss

50

15 401

2 909

19%

70

7 700

2 566

33%

Eyong

50

8 472

3 301

39%

60

5 088

2 916

57%

Frake

60

14 483

5 941

41%

60

14 483

5 941

41%

Gombe

60

335

313

93%

60

335

313

93%

Ilomba

60

8 442

1 594

19%

60

8 442

1 594

19%

Kibakoko

60

30 804

21 220

69%

70

12 835

15 401

120%

Limbali

60

11 979

7 273

61%

60

11 979

7 273

61%

Naga parallèle Niove

60

3 459

1 878

54%

60

3 459

1 878

54%

50

12 784

8 083

63%

50

12 784

8 083

63%

Padouk R

60

14 386

2 133

15%

90

4 627

2 903

63%

Tali

50

25 494

2 880

11%

60

21 281

3 430

16%

255 762

98 658

39%

193 269

98 523

51%

En grisé sont récapitulés les remontées de DME Les données sont issues du plan d’aménagement de l’ONADEF et représentent le nombre de tiges exploitables (= du DME au DME+4 inclus) initiales et reconstituées

La remontée du DME de certaines essences a permis d’améliorer le taux de reconstitution globale du groupe des essences (de 39 à 51%). §

8 essences ont vu leur DME augmenté : - D’une classe (Emien, Eyong, Kibakoko et Tali) ; - De 2 classes (Eveuss, Dabema, Azobe) ; - De 3 classes (Padouk R) ; § Les 13 autres essences seront exploitées au DME.

50

Tab.44 : Pourcentage de reconstitution des essences aménagées en volume brut (pour la superficie FOR de 85 568 ha) DME

VEI

VER

%REC DMA

VEI

VER

%REC

Acajous

80

16 783

6 212

37%

80

16 783

6 212

37%

Alep

50

126 728

23 429

18%

50

126 728

23 429

18%

Azobe

60

109 319

6 194

6%

80

72 892

15 868

22%

Bilinga

80

13 145

9 870

75%

80

13 145

9 870

75%

Bossé C

80

2 474

869

35%

80

2 474

869

35%

Dabema

60

15 958

2 033

13%

80

8 739

3 901

45%

Dibetou

80

42 898

12 503

29%

80

42 898

12 503

29%

Doussies

80

39 049

13 345

34%

80

39 049

13 345

34%

Ekaba

60

16 900

7 903

47%

60

16 900

7 903

47%

Emien

50

160 113

10 751

7%

60

137 555

25 079

18%

Eveuss

50

65 266

6 322

10%

70

41 809

10 042

24%

Eyong

50

39 400

5 935

15%

60

29 520

7 905

27%

Frake

60

75 893

13 357

18%

60

75 893

13 357

18%

Gombe

60

1 353

739

55%

60

1 353

739

55%

Ilomba

60

48 995

3 147

6%

60

48 995

3 147

6%

Kibakoko

60

139 048

51 316

37%

70

74 038

53 559

72%

Limbali

60

58 903

17 176

29%

60

58 903

17 176

29%

Naga P

60

10 388

5 021

48%

60

10 388

5 021

48%

Niove

50

47 298

12 952

27%

50

47 298

12 952

27%

Padouk R

60

84 173

5 107

6%

90

35 790

17 364

49%

Tali

50

115 304

4 831

4%

60

104 399

8 422

8%

TOTAL

1 229 388

219 011

18%

1 005 549

268 661

27%

Les VEI (volumes exploitables initiales) ne tiennent pas compte des très grosses tiges (DME + 4 classes de diamètre)

En volume, le taux de reconstitution global du groupe des 21 essences passe de 18 à 27%. Les pertes en volume engendrées par les remontées de DME sont, à court terme, évaluées à près de 20%. Sur 30 ans, par contre, le potentiel en volume sera supérieur à ce qui aurait été produit si on avait maintenu l’exploitation de toutes les essences au DME (66% d’amélioration). 3.6 Possibilité forestière Le calcul de la possibilité forestière se base sur le volume exploitable des essences aménagées, exploitées au DMA, pour la superficie exploitable, soit 85 568 ha. La possibilité finale ne tiendra pas compte des tiges inventoriées de qualité D (car inexploitables) mais intègre les très grosses tiges (initialement sorties du calcul du taux de reconstitution). Les résultats seront ensuite répartis par strate forestière, compte tenu des résultats fournis par l’ONADEF.

51

Tab. 45 : Volumes exploitables au DMA (hors qualité D) Sur la superficie FOR (85 568 ha) Essence

Tali

V TOTAL DME V TOTAL m3 DMA m3 511 218 487 159

Vol Total Qualité D m3 233 601

Vol total Perte sur qualité exploitable % (hors qualité D) 253 558 48%

Emien

329 186

306 629

130 919

175 710

43%

Alep

186 302

186 302

176 270

10 032

95%

Azobe

191 316

154 889

31 660

123 229

20%

Padouk R

158 940

110 556

25 670

84 885

23%

Kibakoko

139 048

74 038

NR

74 038

NR

Eveuss

91 743

68 286

NR

68 286

NR

Frake

82 803

82 803

5 134

77 669

6%

Limbali

58 903

58 903

8 557

50 346

15%

Ilomba

148 149

148 149

2 567

145 582

2%

Niove

71 349

71 349

8 557

62 792

12%

Dibetou

48 342

48 342

2 567

45 775

5%

Eyong

50 945

41 064

856

40 209

2%

Dabema

15 957

8 738

11 124

-2 386

127%

Doussies

40 889

40 889

7 701

33 188

19%

Naga parallèle

10 388

10 388

0

10 388

0%

Ekaba

24 888

24 888

0

24 888

0%

Acajous

19 539

19 539

0

19 539

0%

Bilinga

13 145

13 145

856

12 289

7%

Bossé C

2 473

2 473

0

2 473

0%

Gombe

1 353

1 353

0

1 353

0%

2 196 875

1 959 881

646 038

1 313 842

33%

TOTAL

NR : Non Renseigné

Le volume total exploitable, toute qualité exploitable confondue, sur l’ensemble de la série de production et pour les 21 essences aménagées, est de plus de 1,3 million de m3, soit une possibilité annuelle estimée à près de 44 000 m3. POSSIBILITE POSSIBILITE

= 1 313 842 M3 ANNUELLE = 43 795 M3

TOTALE

52

3.6. 1 Volumes exploitables par qualité (Qualités A, B & C)

Tab. 46 : Répartition des volumes bruts exploitables par qualité de tiges, toutes essences confondues Essence

A

%A

B

%B

C

%C

Tali

0

0%

16 258

3%

328 581

57%

Emien

0

0%

18 825

6%

185 683

55%

Alep

0

0%

65 032

19%

93 269

28%

856

0%

45 351

22%

132 630

63%

Padouk R

0

0%

62 465

24%

169 425

66%

Kibakoko

NR

NR

NR

NR

NR

NR

Eveuss

NR

NR

NR

NR

NR

NR

5 990

7%

46 207

57%

23 959

29%

856

1%

17 114

22%

49 629

65%

2 567

4%

46 207

64%

20 536

29%

Niove

0

0%

39 361

55%

23 103

33%

Dibetou

0

0%

25 670

43%

31 660

53%

Eyong

0

0%

23 103

42%

30 804

56%

Dabema

0

0%

3 423

7%

34 227

70%

6 845

15%

22 248

50%

7 701

17%

Naga parallèle

0

0%

0

0%

36 794

100%

Ekaba

0

0%

0

0%

31 660

100%

1 711

8%

13 691

64%

5 990

28%

856

6%

5 134

38%

6 845

50%

Bossé C

0

0%

4 278

63%

2 567

38%

Gombe

0

0%

0

0%

1 711

100%

19 681

1%

454 366

19%

1 216 777

52%

Azobe

Frake Limbali Ilomba

Doussies

Acajous Bilinga

TOTAL

NR : Non Renseigné

Au vu de ces résultats, nous remarquons que plus de la moitié des tiges dites exploitables sont classées en qualité C (6 m de bille) alors que la qualité A (au moins 16 m de bille) ne représente que 1% du stock total. Cette remarque relativise la possibilité totale estimée car le volume total commercial risque d’être largement en dessous des prévisions. 3.6.2 Volumes commerciaux

Pour déterminer les volumes commerciaux, des études de recolement sont à organiser afin de préciser les coefficients de commercialisation pratiqués par l’entreprise, en différenciant les arbres selon leur qualité. Ce suivi permettra ainsi de quantifier les pertes et de proposer des modèles pour optimiser les rendements matière.

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3.6.3 Récapitulatifs

En résumé, les différents volumes annuels évoluent de la manière suivante : Vol brut DME Qualités Exploitables (A, B, C) 49 063 m3/an 17,20 m3/ha

Vol brut DMA Qualités Exploitables (A, B, C) 43 795 m3/an 15,35 m3/ha

Vol brut DMA Qualité A 656 m3/an Négligeable

3.7 Parcellaire - Découpage équisurface Différentes approches sont actuellement proposées quant au découpage de l’UFA en unités d’exploitation. Le logiciel Tiama suggère un découpage en volume aussi bien pour les blocs quinquennaux que pour les assiettes. Or, les erreurs relatives sur les volumes à cette échelle de réflexion (Env . 2500 ha pour une AAC) peuvent dépasser 40% (Borie, 2001), rendant injustifiable un raisonnement en volume pour le découpage des assiettes. A l’échelle d’un bloc, les erreurs restent supérieures à 15%. Ce n’est qu’à l’échelle du massif où les erreurs relatives peuvent être inférieures à 10%. Quant au modèle de croissance, l’ONADEF considère que la forêt est globalement équilibrée avant exploitation et que le découpage en blocs se fait à partir des données d’inventaire (Année de référence). La croissance est globalement compensée par la mortalité et intervient peu, avant exploitation, tout au long de la durée de rotation. Ne possédant pas les données brutes d’inventaire, un raisonnement par équivolume a donc été impossible. Nous avons donc choisi de diviser l’UFA en 6 blocs, ou Unités Forestières d’Exploitation, de même surface (à ± 5% près). L’ordre de passage des blocs a tenu compte des diverses repasses effectuées dans le massif. Pour cette raison, la partie Est, qui n’a fait l’objet « que » de 2 repasses (au lieu des 3 dans la zone Ouest), constitue les 2 premiers blocs quinquennaux. Le résultat de ce découpage est présenté dans le tableau 47 et illustré par la carte 8. Chaque bloc sera ensuite redécoupé en 5 Assiettes Annuelles de Coupe de surfaces équivalentes afin d’équilibrer les récoltes. Le découpage respectif des blocs en assie ttes sera présenté dans les plans de gestion quinquennaux des blocs concernés. En moyenne, chaque assiette aura une superficie proche du 30ème de la superficie exploitable de l’UFA 09-025, soit environ 2 852 ha. Tab. 47 : Superficie et Possibilité (Estimation à 15,35 m3/ha) par bloc N° BLOC 1 2 3 4 5 6 Total

Superficie Possibilité 17 264 210 867 18 446 236 672 21 417 228 490 26 094 211 779 25 227 208 346 27 508 217 310 135 956 1 313 465

Le calcul de possibilité n’est qu’une estimation du volume qui sortira de l’exploitation car nous ne possédant pas les éléments pour affiner ces calculs (tarif de cubage à vérifier, coefficient de commercialisation à déterminer). Au regard des strates présentes par bloc (Cf. Tab.48 ), la possibilité moyenne devra être légèrement différente, notamment dans le bloc 5 qui renferme principalement une végétation de forêt secondaire alors que les autres blocs ont principalement un faciès de forêt dense.

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Tab.48 : Superficie par strate et par bloc (Arcview, 2002) N° BLOC 1 2 3 4 5 6 Total

DHS DHSin 9 906 305 11 533 399 8 357 1 504 1 924 812 33 525 670

STRATES EA FM 461 383 968 1 257 794 461 3 403

DHS : Forêt dense sempervirent DHS sin : Forêt dense inacessible EA : Surface en eau FM : Forêt marécageuse

SA SJ SJ/C 3 526 3 026 5 984 162 11 074 250 9 410 982 12 551 45 571 982 412

Total 13 737 15 418 14 885 13 797 13 573 14 157 85 568

SA : Forêt secondaire adulte SJ : Secondaire jeune SJ/C : Secondaire jeune sur culture

3.8 Voirie forestière principale Le réseau de pistes principales proposé dans ce plan d’aménagement (Cf. Carte 9) tient compte exclusivement des anciennes pistes d’exploitation, en tenant compte du nouveau parcellaire. Seuls des travaux de réhabilitation sont à prévoir. Les pistes secondaires, destinées à la pénétration dans chaque assiette ne seront utilisées que pendant la durée de l’exploitation et devront être fermées par une grume, voire par un creusement de fossé. Ces routes ne seront pas latéritées. Leur planification se fera après l’inventaire d’exploitation qui devra donc être effectué au moins 2 ans avant la demande d’assiette pour permettre la construction des routes suffisamment tôt pour stabiliser sans risque les pistes.

4. AUTRES AMENAGEMENTS 4.1 Programme de protection de l’environnement

L’ensemble des activités forestières pratiquées dans l’UFA devra respecter les normes d’intervention en milieu forestier (Minef, 1998). Outre les mesures spécifiques à adopter, décrites ci-dessous, un effort de conscientisation générale doit être mené auprès de tous les acteurs de la gestion de ce massif (employés, sous-traitants, populations locales) à travers des réunions d’information/sensibilisation, de formations sur la minimisation des dégâts en forêt et de préservation des ressources naturelles (Cf. § 4.1.4) ou une politique d’affichage (pancartes, notes de service, posters…). HFC recherchera le soutien et l’assistance technique des structures de l’UTO Campo Ma’an en matière d’éducation et de suivis environnementaux. En outre, la démarche d’HFC d’instaurer une Cellule d’Aménagement/Qualité est une amélioration certaine vers cet objectif de préservation de l’environnement et de gestion durable. 4.1.1 Protection contre l’érosion

Les travaux forestiers doivent tenir compte des normes d’intervention en milieu forestier où sont spécifiées un certain nombre de mesures contre l’érosion : - Eviter les déboisements des berges et la destruction excessive de la végétation lors de l’ouverture des pistes de débardage et des routes d’accès au massif ; - Aucun abattage sur les fortes pentes (> 50%) ; - Diminuer l’ouverture des pistes de débardage en appliquant une planification ; - Ouverture des parcs bord de route réduits avec mise en place de parcs de jonction ; - Interdiction de faire circuler les grumiers par temps de pluies pour éviter les bourbiers ; - Bon entretien des ponts ou passages busés pour éviter les retenues d’eau en amont et la création de terrasses alluviales.

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Pour réduire l’érosion due au débardage, il faudrait fermer par un talus la sortie de la vidange, après avoir déposé des talus en contrebas de façon à détourner les eaux de glisse sur sols compactés vers les sous-bois intouchés. Une telle entreprise n’est pas insurmontable dans un surface équivalente à une AAC (2500 ha) et éviterait, en outre, la création de terrasses alluviales par envasement des cours d’eau. 4.1.2 Protection contre le feu

Le programme de protection contre le feu consistera à interdire les brûlis à l’intérieur comme à la périphérie de la forêt. Les limites externes seront ouvertes pour éviter le passage du feu de l’extérieur vers l’intérieur de la forêt. 4.1.3 Protection contre la pollution

Sur les chantiers d’abattage, les huiles de graissage des chaîne de tronçonneuse sont dispersées sur place (env. 2 litres par jour) mais cette pratique est irréversible. Sur les parcs, il existe des risques d’épandage sur le sol du carburant, des lubrifiants (lors des ravitaillement) et des produits chimiques (pour le traitement du bois export seulement) mais là encore, rien ne peut être fait, si ce n’est de sensibiliser le personnel pour limiter les épandages. En outre, il faut s’assurer que rien de transportable n’est laissé sur place : câbles, filtres, pneus usagés, batteries, fûts, bidons doivent être emmenés sur le site où ils seront recyclés. Les huiles doivent être recyclées comme lubrifiants (chaînes de tronçonneuses, badigeonnage des bas de cloisons des habitations). Les produits polluants, les batteries usagés doivent être regroupés et entreposés sous couvert avec une bonne aération. Les pneus peuvent être recyclés comme support pour boîte de vitesse ou moteur, sinon ils doivent être enterrés, de même que les câbles ou autres matériaux non recyclables. 4.1.4 Education environnementale

L’impact envir onnemental de l’exploitation forestière peut être considérablement réduit par les nouvelles techniques (SIG, EFI) tout en améliorant le rendement des activités (diminuer les pistes à ouvrir, pas d’oublis de grumes…). Les ouvriers forestiers, principaux acteurs de l’exploitation, doivent être formés à ces nouvelles techniques grâce à l’appui des structures de l’UTO Campo Ma’an et au personnel de la Cellule Aménagement. Quelques thèmes de formations sont cités ci-après : • • • •

Information/Sensibilisation sur les problématiques environnementales [Ensemble des ouvriers forestiers] ; GPS [Prospecteurs ; chef chantier ; traceur route ; boussolier] ; Reconnaissance d’essences de valeur, de milieux fragiles et estimation des diamètres [Prospecteurs, Abatteurs, Conducteurs] ; Abattage directionnel [Abatteurs]; 4.1.5 Monitoring environnemental

L’essentiel des suivis environnementaux seront à effectuer par des intervenants extérieurs à HFC (UTO Campo Ma’an et son assistance technique). Il s’agit d’opérations techniques à caractère scientifique servant à mesurer l’impact réel de l’exploitation forestière et à évaluer les mesures d’atténuation à renforcer. Dans ce cadre, l’accueil d’étudiants doit être encouragé par HFC. 4.2 Programme de protection de la biodiversité Pendant toute la durée de cet aménagement, au cours des inventaires, prospection ou étude spécifique, toutes les données portant sur les ressources naturelles (espèces rares ou protégées, porte graines, lieu de nidification, passage d’éléphants ou autres gros mammifères) doivent être localisées, archivées dans la

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base de données numériques de la Cellule Aménagement et transmises à l’UTO. Ces résultats seront ainsi intégrés dans la révision du présent aménagement, répondant ainsi aux considération écologiques d’une gestion durable. 4.2.1 Ressource faunique

Une application stricte de la loi déjà existante sur la sauvegarde des espèces protégées et sur l'interdiction de la chasse commerciale ainsi que le respect des droits d'usage des populations riveraines sont nécessaires. Cette application doit être assurée par le Service Provincial de la Faune, soutenu par le concessionnaire. HFC a montré sa volonté à s’investir dans la lutte antibraconnage en instituant dans son règlement intérieur des clauses strictes en matière de transport du gibier et de la chasse que chaque ouvrier ou sous-traitants doivent respectés. La gestion de la chasse pour les populations riveraines a été détaillée dans les droits d’usages (§2.2). Il est rappelé qu’elles ont le droit de pratiquer des activités de chasse pour leurs besoins domestiques mais que les produits de cette chasse ne doivent pas être commercialisés et que les chasseurs détenant une arme à feu doivent être enregistrés auprès des services de la faune du Minef. Il est rappelé que les mesures suivantes devront être suivies : Concernant l’ensemble du personnel HFC et sous-traitants, les mesures à suivre sont : • Interdire le transport du gibier et des braconniers dans tous les véhicules transitant dans l’UFA ; • Interdire le port de tout moyen de chasse par les employés ; • Interdire à tous les ouvriers forestiers (prospecteurs, abatteurs, sous traitants…) de chasser au câble ou au fusil pour se nourrir en leur procurant des rations suffisantes ; • Instituer un système de primes pour encourager les employés à appliquer les mesures ci-dessous et à dénoncer la présence des braconniers au sein de l’UFA. Ces mesures sont déjà intégrées dans le règlement intérieur de la société en prévoyant des sanctions disciplinaires si ces mesures ne sont pas respectées. D’autres mesures ont déjà été prises par HFC afin de fournir aux employés une source de protéines alternatives : - Une boucherie avec un congélateur approvisionné tous les 15 jours par abattage d’un bœuf; - Projets d’élevage (volaille, aulacode…) qu’il faut développer après avoir mené une étude de faisabilité. 4.2.2 Produits Forestiers Non Ligneux

Des programmes de recherche sur l’exploitation et la valorisation des produits forestiers non ligneux sont à promouvoir car les connaissances actuelles en la matière restent limitées. HFC pourra faire appel à des étudiants pour étudier la richesse en PFNL et proposer des modèles de promotion aux villages riverains. Le recensement de ces espèces doit être prévu lors des inventaires d’exploitation avec la présence d’un prospecteur botaniste ce qui permettra à la fois une quantification des ressources et leur localisation. Les règles de gestion y seront ainsi facilitées. Des circuits de commercialisation de ces ressources existent mais sont encore mal maîtrisés et doivent aussi faire l’objet d’études spécifiques. 4.2.3 Ressource forestière ligneuse

Pour réduire les pertes et faire en sorte que la ressource forestière ne soit pas gâchée, des efforts en matière de suivi et de valorisation doivent être menés par le concessionnaire, notamment dans la mise en

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place d’une base de données constituée par la saisie des DF10 et des Lettres de Voiture. Cette base de donnée pourra, outre éviter les abandons d’arbres abattus en forêt, évaluer le pourcentage de perte depuis l’abattage jusqu’à l’arrivée scierie. Des solutions pourront alors être trouvées pour améliorer le rendement. Les bois abandonnés sur parc doivent être mis à la disposition des villages riverains pour leur propre utilisation. Il faudra se rapprocher de l’Administration forestière locale pour en étudier les modalités. 4.3 Programme des travaux d’exploitation à faible impact

L’exploitation forestière doit se faire en accord avec les normes, mises à jour par les nouvelles techniques d’exploitation à faible impact (planification, abattage directionnel). 4.3.1 Inventaire d’exploitation

L’objectif de l’inventaire d’exploitation est de recenser les arbres récoltables et les arbres à préserver (semenciers ou arbres patrimoniaux). L’inventaire se base, en priorité, sur les 21 essences aménagées mais pourra être étendue en fonction des besoins de l’exploitant. Les travaux d’inventaire se conformeront aux normes, tout en intégrant les techniques qui amélioreront le suivi et la rationalisation des travaux d’abattage et de débardage : • • • •

Layonnage avec positionnement des points de départ au GPS et suivi du tracé à la boussole ; Comptage avec report des tiges sous SIG pour une planification optimale et un suivi plus efficace par recolement. Présence dans l’équipe d’un prospecteur botaniste pour le repérage de sites qui devront être préservés lors de l’exploitation ; Identification des semenciers pour une mise en réserve de l’exploitation (2 tiges/ha comme principe de précaution dont les arbres de diamètre supérieur à 200cm) ; 4 .3.2 Pistes d’exploitation

Les pistes secondaires et de débardage seront planifiées à l’avance (avec le SIG) et matérialisées sur le terrain à la peinture. Il s’agira concrètement d’identifier les zones de fortes densités et de les raccorder au parc le plus proche par une piste principale de débardage. Les pieds des essences abattus seront reliés à cette piste principale soit directement soit en passant par une autre souche par les itinéraires les plus courts possibles en respectant les zones dont l’écologie nécessite une attention particulière. Dans la mesure du possible, prévoir la direction de chute des arbres sur la carte d’exploitation pour prévoir au mieux la piste de débardage à ce niveau. Les conducteur de bulls doivent être ni formés des essences de valeurs à préserver (Cf. Thème de formation §4.1.4). 4.3.3 Pistage

Le pistage a pour but de marquer définitivement les arbres à abattre, d’implanter les pistes de débardage sur le terrain et de marquer les arbres d’avenir à préserver. Ces arbres d’avenir sont des arbres de diamètre compris entre le DME et le DME – 20 qui risqueraient d’être endommagés lors de l’exploitation, par abattage d’un arbre ou par le passage du débusqueur ou du débardeur. Ils seront marqués à la rubalise. Les arbres à abattre sont marqués puis reportés sur la carte d’inventaire d’exploitation. 4.3.4 Abattage Directionnel

Les abatteurs seront formés aux techniques d’abattage directionnel, à la reconnaissance des essences de valeur et surtout initiés à l’estimation des DME pour éviter tout abattage en sous-diamètre. Lors de la formation sur l’abattage directionnel, 5 opérations élémentaires devront être détaillées : - Détermination de la direction de chute ;

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-

Détermination de la hauteur d’abattage ; Entaille et dégagement des contreforts ; Entaille de direction ; Section d’abattage.

Les défauts qu’il faudra minimiser sont : - Les arrachements (à l’origine de trous dans la culée et la bille) ; - Les fentes (sur la coulée et sur une longueur plus ou moins importante du fût. Les consignes de sécurité doivent être respectées, à savoir : - Port d’un casque et de chaussures de protection au minimum. ; - Repérage des branches mortes et des lianes, avant l’abattage ; - Nettoyage des environs immédiats de l’arbre des broussailles ou branches basses pour évoluer à l’aise sur l’aire de travail et éviter que la scie en marche n’entre en contact fortuit avec des obstacles qui provoqueront des faux mouvements ; - Dégagement avant abattage d’un ou deux sentiers pour pouvoir s’éloigner rapidement. 4.4 Programme d’intervention sylvicole Aucun traitement sylvicole, autre que la coupe à diamètre limite, n’est préconisé dans cet aménagement. Il faudra cependant ouvrir les limites de façon pérenne (layon et panneaux) de l’UFA, dans un premier temps, puis du bloc quinquennal en cours et enfin au fur et à mesure de l’ouverture des assiettes annuelles de coupe. Les assiettes de coupe seront délimitées au moment de l’inventaire d’aménagement. Les techniques de plantation en forêt dense humide étant à l’heure actuelle mal maîtrisées, des efforts seront faits par l’opérateur économique pour intégrer une pépinière sur le site d’Ipono où seront suivis des plants d’espèces rares ou à valoriser. Cette plantation ne se fera qu’à titre expérimental dans un premier temps et n’a donc pas de vocation première de reboisement. 4.5 Programme de recherche Les activités de recherche doivent tendre à maîtriser l’évolution de la forêt en vue de réajuster les paramètres d’aménagement et de mettre à jour la base de données de l’UFA. Des parcelles échantillons permettent de suivre l’évolution de la forêt, notamment sur les thématiques suivantes : - Evaluation de la mortalité et de la réversibilité des blessures dues à l’exploitation ; - Evaluation de la croissance en diamètre des arbres d’avenir après exploitation ; - Evaluation de la régénération des essences commerciales après exploitation ; - Modification de la composition spécifique induite par l’exploitation. L’opérateur économique devra se rapprocher des organismes de recherches nationaux (IRAD, IRD..) et des universités (chercheurs, stagiaires..) pour implanter et assurer le suivi des parcelles permanentes. Les placettes seront de taille modeste (0,5 ha) afin de faciliter la récolte de données et la multiplication de ces placettes sur des sites variés. Par ailleurs, des études complémentaires seront entreprises par l’opérateur économique lui-même en vue d’affiner certains paramètres d’aménagement notamment : - L’établissement des tarifs de cubage spécifiques au massif concerné ; - La détermination des coefficients de commercialisation propres au massif forestier ; - La détermination des accroissements annuels à partir de l’analyse de cernes sur parc.

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Pour mieux maîtriser les techniques de transformation, des sujets peuvent être proposés pour étudier les propriétés mécaniques des essences à promouvoir, peu ou pas utilisées actuellement. Enfin, l’importance des produits forestiers non ligneux, insuffisamment évaluée dans le massif (quantitativement et qualitativement) doit encourager des thèmes de recherche comme : - l’identification et la localisation des PFNL à partir d’un inventaire mutiressource ; - le schéma d’utilisation des populations locales en matière de PFNL ; - La transformation et la commercialisation des PFNL. Tous les travaux de recherche et données issues de ces recherches seront archivés au niveau de la Cellule Aménagement pour enrichir la base de données existante et transmises pour information à l’UTO. 4.6 Dispositif de surveillance et de contrôle CONTROLE

Le contrôle technique sera effectué par les agents de l’Administration forestière en application des procédures de vérification en vigueur : • Délimitation du parcellaire ; • Inventaire d’exploitation ; • Inventaire de recolement ; • Prescriptions sylvicoles ; • Cubages dans le parc à bois ; • Techniques d’abattage. Avant la sortie de forêt toutes les grumes doivent être revêtues des marques réglementaires et martelées par l’agent des forêts affecté au chantier. Les transporteurs des produits forestiers sont munis de "lettres de voiture", paraphées par le responsable départemental de l’Administration des Forêts, où sont indiquées les quantités et la spécification des produits transportés, ainsi que leur provenance. Les différentes fiches sont acheminées à tous les niveaux de la hiérarchie pour les besoins de contrôle et de taxation. En dehors des contrôleurs locaux qui s’occupent du contrôle dans les chantiers et sur les axes routiers, l’Administration Forestière dispose d’une brigade de contrôle, à compétence provinciale et nationale, qui procède à des contrôles inopinés. Tout dépassement des règles fixées par l’administration est sanctionné par les pénalités suivantes : • Saisie des produits exploités ; • Amende dont le montant varie avec la gravité de l’infraction ; • Peine d’emprisonnement ; • Au besoin, retrait du titre d’exploitation... SURVEILLANCE

HFC doit baliser toutes les entrées à l’UFA par une barrière et une signalisation explicitant l’entrée dans l’UFA en rappelant les règles à respecter. CELLULE QUALITE/AMENAGEMENT

HFC s’est engagée à mettre en place une cellule qualité/aménagement avec l’intégration dans son équipe d’un aménagiste. Pour un suivi cohérent des travaux d’inventaire et d’aménagement, une équipe de contrôle local sera mise en place. Cette équipe sera composée de : 1 technicien, 1 chef prospecteur botaniste et 3 prospecteurs botanistes.

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L’équipe de contrôle local aura aussi pour mission, entre autre, de mettre en oeuvre les travaux d’inventaire en y repérant les milieux fragiles et en comptabilisant les PFNL, d’effectuer des opérations de reconnaissance et de contrôler les opérations d’exploitation. Toutes les données recueillies sur le terrain seront intégrées dans le SIG de la Cellule, ce qui permettra d’affiner les connaissances sur le potentiel du massif et de s’assurer de la bonne application des mesures prescrites dans cet aménagement.

Exemple de piste principale, Y. Noisette, 2002

Débardage, A. Pasquier, 2000

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PARTICIPATION DES POPULATIONS A L’AMENAGEMENT DE LA CONCESSION SYNTHESE La probabilité de succès d’un aménagement en milieu forestier dépendent de la participation des populations à sa gestion et du bénéfice qu’elles retirent de ses retombées. 1. RAPPEL

DES DROITS ET DEVOIRS DES POPULATIONS LOCALES

Par rapport aux usages identifiés en § 2.2, certains règlements sont à respecter par les populations locales, notamment en matière de protection des espèces protégées. Il faut donc mener des campagnes de sensibilisation avec l’UTO et les ONG locales auprès de chaque village pour les en informer. 2. PROGRAMME D’INTERVENTION EN FAVEUR DES POPULATIONS LOCALES En ce qui concerne les pratiques agricoles actuelles, il faut expliquer aux communautés que l’UFA est un domaine privé de l’Etat et qu’ils ont le droit de cultiver dans une large bande autour des villages (bandes agroforestière du domaine national) mais qu’ils ne doivent pas cultiver au sein de l’UFA (qui sera délimitée clairement avec des panneaux régulièrement espacés). Il faudra en outre que l’UTO et l’opérateur économique assistent le MINAGRI dans la formation à de nouvelles techniques agricoles pour augmenter les rendements, diversifier les cultures et remplacer l’agriculture sur brûlis. En ce qui concerne la chasse, il faut sensibiliser les populations au problème du braconnage en leur spécifiant que la chasse pour se nourrir est autorisée sur les espèces autorisées mais qu’il ne faut plus abattre les espèces protégées, notamment l’éléphant. Un plan simple de chasse sera établi avec la participation conjointe de l’opérateur économique, de l’UTO et des populations riveraines (représentées par un COVAREF) où les communautés seront directement impliquées dans la lutte anti-braconnage. Le village modèle en matière de lutte anti-braconnage est Nkoelon où un comité de vigilance est désormais bien opérationnel. Pour sortir les populations du faible niveau de développement commun à tous les peuples de forêt, il faut apprendre aux populations à s’organiser en valorisant les potentialités de leur région, notamment en se tournant vers le tourisme. Le comité écotouristique d’Ebodje doit être pris comme modèle puis être répliqué aux autres villages proches des sites touristiques. En outre, dans un optique combiné de développement économique et de baisse des pressions anthropiques sur la faune, l’opérateur économique se rapprochera de l’UTO pour organiser des formations sur des thématiques qui restent à définir (élevage de volaille ou d’aulacode, valorisation des PFNL…). Enfin, des micro-projets seront identifiés et un dossier de financement sera déposé auprès de la Commune pour bénéficier de la part des redevances forestières réservées aux communautés. 3. PLATE-FORME DE NEGOCIATION Chaque comité (chasse, tourisme ou braconnage) intégrera un représentant des villages concernés par la thématique. Des cessions de rencontre seront organisées régulièrement entre ces comités, l’UTO, l’opérateur économique et les administrations concernées. Au cours de ces réunions, un programme d’actions sera établi en définissant les droits et devoirs de chacun des acteurs représentés puis évalué au fur et à mesure des réunions pour s’assurer du respect des engagements de chacun.

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DUREE ET REVISION DU PLAN D’AMENAGEMENT La durée du présent plan d’aménagement est de 30 ans, révisable tous les 5 ans. Le suivi des activités menées dans le cadre de cet aménagement sera archivé dans un document spécifique, le sommier de la forêt, entreposé à la Cellule Aménagement de la Forestière de Campo. Une mise à jour régulière de la base de données numériques (cartographie et informations liées) de la Cellule Aménagement sera effectuée par le personnel en place.

PLAN DE GESTION QUINQUENNAL ET PLAN ANNUEL D’INTERVENTION Ce sont 2 documents à part : Le plan de gestion quinquennal résume les actions définies par le plan d’aménagement pour chaque bloc quinquennal défini. Dan le cas présent, où sera entamé le 2ème bloc d’ici la fin de l’exercice 2003, il faudra envisager une évaluation des actions menées dans le 1er bloc et la rédaction du second plan de gestion. Le plan annuel d’opération décrit toutes les interventions et leurs modalités d’application qui interviennent dans l’assiette sollicitée. Il doit être déposé en même temps que la demande d’assiette.

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BILAN ECONOMIQUE ET FINANCIER 1. REVENUS Les revenus sont issus de l’exploitation du bois, sur la base des 21 essences aménagées proposées dans cet aménagement. Etant donné les fluctuations du marché en matière de prix et de demande (autres essences de promotion), il n’est pas possible d’estimer le revenu de cette forêt issu de l’exploitation des bois. Une estimation sera proposée dans chaque plan de gestion quinquennal qui s’échelonne sur 5 ans seulement. 2. DEPENSES Comme pour les revenus, aucune estimation ne sera faite. Les dépenses seront simplement listées et évaluées lors de la rédaction des plans de gestion quinquennaux. 2.1 Coûts d’exploitation Ils s’échelonnent de la manière suivante : TAXES ET

REDEVANCES FORESTIERES

Redevance forestière Taxe d’abattage Taxe de transfert Cautionnement 2.2 Coût de matérialisation des limites Limite naturelle : 80 km environ Limite artificielle : 150 km environ (36 km avec le Parc National de Campo Ma’an) Un compromis sera certainement trouvé entre l’UTO et l’opérateur économique pour la délimitation de la limite Est de l’UFA (commune avec le Parc). Par exemple, on pourrait envisager des équipes mixtes UTO / l’opérateur économique, ce qui permettrait en outre un contrôle simultané et une bonne applicabilité des normes en matière de largeur et de signalétique. 2.3 Coût des programmes d’aménagement Non pu être quantif iés les coûts de : • Infrastructure (pistes d’exploitation) ; • Programme de protection (affichage, barrière, formations, accueil d’étudiants, personnel…) ; • Cellule aménagement/Qualité ; • Appui aux populations (Contribution micro-projet).

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Bibliographie Ré publique du Cameroun, 1994 Loi 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche.(57 pages) République du Cameroun, 1995 Décret n° 95/531/PM du 23 août 1995 fixant les modalités d’application du régime des forêts.(68 pages) A.P.I 1995, Plan d’aménagement de l’UFA 10-046 (Document provisoire) (69 pages) MINEF/ Direction des forêts 1998 Guide d’élaboration des plans d’aménagement des forêts de production du domaine forestier permanent de la république du Cameroun Forêts et terroirs 2000, Actualisation du plan d’aménagement de l’UFA 10-046 (17 pages) Forêts et terroirs 2000, Elément d’analyse et de synthèse pour l’aménagement de l’UFA 10-046 (43 pages) MINEF 1995, Normes d’inventaire d’exploitation (64 pages) ONADEF- OIBT 1998, Directives nationales pour l’aménagement durable des forêts naturelles du Cameroun. ( ONADEF 1991 : Norme d’inventaire d’aménagement et de pré investissement (32 pages) API Dimako 1995 : Généralités sur l’aménagement des forêts de production de la province de l’Est.(102 pages) Forêts et terroirs 2000, Proposition pour l’amélioration des paramètres d’aménagement( Forni E. 1994 “Proposition de tarifs de cubage pour la zone expérimentale” A.P.I. Dimako 25p. Mekok M. 1995 “Incidence de la planification sur la pratique actuelle d’exploitation” Projet A.P.I. de Dimako 12p. FORAFRI ; Série 98, Document 17. Les techniques d’exploitations à faible impact en forêt dense humide Camerounaise.(28 pages) FORAFRI ; Série 98, Document 4. Bases pour une sylviculture en forêt dense tropicale humide Africaine

Luc Durrieu de Madron, Robert Nasi, Pierre Détienne . Accroissement diamétrique de quelques essences en forêt dense Africaine (cf Bois et forêts des tropiques, 2000, N° 263) Vivien & Faure. Arbres des forêts denses d’Afrique centrale-Espèces du Cameroun ATIBT. 2001. Etude sur le plan pratique d’aménagement des forêts naturelles de production tropicales africaines. 1er Volet :Production forestière Mvogo, 2001. Etablissement des tarifs de cubage de quelques essences commercialisées par HFC : Azobe, Ekaba, Gombe, Padouk, Tali, Stage FASA fin d’année Ngandjui et al, 2002. Densité, abondance relative et distribution de la faune mammalienne, Campo Ma’an. Doc n°24. Projet Campo Ma’an FORAFRI, 1997. exploitation forestière en forêt dense africaine. 345 p UTO Campo Ma’an, 2002. Schéma directeur pour le développement de l’UTO Campo Ma’an. MINEF, 2001. Procédures d’élaboration, d’approbation, de suivi et de contrôle des plans d’aménagement des forêts de production du domaine forestier permanent du Cameroun

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NASI, TIANI, NGUIEBOURI, 2001. Tournée dans l’UTO Campo Ma’an, village de Nkoelon. CIFOR. 32p Matthews, 2000. Primate populations and inventory of large and medium sized mammals in the Campo Ma’an project area, Southwestern Cameroon. Tropenbos. 141 p ERE DEVELOPPEMENT, 2000. Rapport socio-économique dans l’UTO Campo Ma’an

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ANNEXES

ANNEXE 1

Liste botanique des essences inventoriées (ONADEF, 1999)

ANNEXE 2

Tarifs de cubage ONADEF (1999)

ANNEXE 3

Structures diamétriques des essences aménagées

ANNEXE 4

Critères de cotation de la qualité (ONADEF, 1990)

Annexe 1 Liste botanique des essences inventoriées par l’ONADEF(1999)

Annexe 2

Tarifs de cubage ONADEF

Annexe 3 Structures diamétriques des essences aménagées Et taux de reconstitution

Annexe 4 Critères de cotation des qualités (ONADEF, 1990)

CARTES

CARTE 1

Géographie administrative de l’UFA 09-025

CARTE 2

Géographie physique de l’UFA 09-025

CARTE 3

Formations végétales de l’UFA 09-025

CARTE 4

Distribution des grands mammifères dans l’UFA 09-025

CARTE 5

Répartition spatiale des populations de l’UFA 09-025

CARTE 6

Plan de sondage

CARTE 7

Affectations de l’UFA 09-025

CARTE 8

Découpage en blocs quinquennaux de l’UFA 09-025

CARTE 9

Voirie forestière principale

Carte 1

Carte 2

Carte 5

Cartes 4a

Cartes 4b

Cartes 4c

Carte 6

(ONADEF, 1999)

Carte 8

Carte 9

Carte 3

Carte 7