par Clément ; le 10 octobre 2012

commune. Donc, le jumelage est assez ancien, l'initiative est venue au départ des pompiers de Scharnausen puisque Ostfildern, c'était 5 petites communes qui ...
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par Clément ; le 10 octobre 2012 - Monsieur, HALET, pouvez-vous vous présenter ? - Jean-Michel HALET, je suis conseiller municipal sur la commune de Balan depuis 3 mandats, et depuis 3 mandats je m'occupe du jumelage de Montluel et d'Ostfildern. Balan fait partie des 9 communes du canton pour le jumelage et Beynost est rattaché et fait une 10e commune. Donc, le jumelage est assez ancien, l'initiative est venue au départ des pompiers de Scharnausen puisque Ostfildern, c'était 5 petites communes qui se sont regroupées pour s'appeler Les champs de l'est puisque "Ostfildern", c'est les champs de l'est, et donc les pompiers ont fait en premier la démarche pour engager un jumelage de reconstruction et de contact avec les Français avec qui ils s'étaient battus pendant 5 ans. Le commandant Werner STROBEL, en 1975, avait prévu une grosse fête d'anniversaire pour leurs 50 ans d'existence. A cette occasion il désirait inviter les sapeurs pompiers français. Donc à l'époque, le maire - c'était Gerhard Koch s'adressa au Ministère des Affaires Etrangères. Ce ministère lui donna 20 villes françaises d'importance moyenne qui désiraient faire un jumelage. De cette liste Montluel fut choisi et les premiers contacts furent établis en mars 1975. Et le défilé d'anniversaire des pompiers de Scharnausen fut célébré avec la participation des pompiers Montluistes. Et le commandant de l'époque était M. Raymond MERIGOT. Donc il y avait plusieurs personnes, Raymond VITTE, Louis BORNACHOT, Louis MEANT. Donc, ça s'était bien passé, tout était pour le mieux, mais dans ces années-là, ce sont donc les 4 communes qui sont devenues Ostfildern. C'est une communauté de communes qui s'est créée au niveau de Scharnausen... Et ces 4 communes étaient Scharnausen, Ruit, Kemnat et Nellingen et une dernière. Alors ça devenait une ville importante. A l'époque Montluel avait 1500 habitants et eux, ils arrivaient à 25 000 habitants. Donc c'est pour ça que ça a grossi et il y avait donc autour de Montluel un syndicat de toutes les communes environnantes de Montluel, ce qui a permis de grossir le nombre d'habitants et d'être à peu près équilibré avec l'organisation allemande et la nouvelle organisation française. Alors les premiers échanges avec les élèves allemands, c'était avec le lycée Heinrich-Heine, en 1977. Et puis le jumelage fut officialisé avec un serment, le serment du jumelage. Tous les maires de toutes les villes, les 9 communes de la communauté de communes, de la 3CM, et Beynost ont signé cette charte comme quoi elles s'engageaient à se recevoir, à avoir le traité d'amitié entre eux... Ça, c'était de manière à ce qu'il y ait les conditions favorables pour que l'Europe puisse naître, c'était les débuts de l'Europe. Donc les jumelages ont fait des échanges très fructueux. En même temps des Français ont été vendre des produits français sur le marché d'Ostfildern, des Allemands viennent tous les ans à la foire de Montluel pour présenter leurs produits locaux… Et puis ça perdure depuis bientôt 35 ans puisque l'année prochaine c'est le 35eme anniversaire de cet échange.

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- Et au départ, y avait-il des opposants ? - Pour ça ? - Oui. - Les opposants souvent, ils participent pas parce qu'il y a toujours

une rancœur, ceux qui ont fait la guerre, qui ont perdu des enfants, des maris, qui ont perdu de la famille, ont gardé un très mauvais souvenir des Allemands, qui ont colonisé la France. Et venaient piocher dans leur jardin, se servir comme ils voulaient parce qu'ils étaient les colonisateurs. Les opposants il y en avait, mais bon ils ne se sont pas déplacés. Du côté allemand, il y avait aussi des opposants puisque lors de la commémoration du 30e anniversaire au cimetière allemand [à Dagneux], le nouveau maire d'Ostfildern disait que sa famille, et notamment son grand-père, se souvenaient encore du bruit des bombes des alliés lorsqu'elles sont tombées sur Stuttgart puisqu'il restait pas grand-chose après, il y avait beaucoup de choses détruites. Donc des deux côtés il y avait des amertumes. Actuellement, le jumelage s'est construit autour de mouvements associatifs qui sont un peu les porte-paroles. Les mouvements associatifs, c'est le sport, les pompiers déjà, les associations de tennis - Béligneux a fait de nombreux échanges pendant plusieurs années - des associations sportives en général, des associations artistiques, des orchestres se sont déplacés d'Allemagne vers la France et de France vers l'Allemagne, l'entente intercommunale : l'orchestre qui joue au moment des monuments aux morts a été plusieurs fois en Allemagne, des chorales se sont déplacées : la chorale ''En pl'ain chœur'' a été 2 fois en Allemagne pour faire des prestations, ils ont été accueillis dans des ''Stadthalle'' à une cinquantaine de personnes et une entente franco-allemande les a accueillis pour la logistique parce qu'il fallait faire coucher les 50 personnes et le second maire, M. Rainer LECHNER, était aussi président de la Croix-Rouge, donc c'était plus facile pour trouver des couvertures, des lits de camp et tout un équipement pour loger toute cette communauté qui se déplaçait avec deux cars. Alors, il y a eu dans les années 2000-2001 les canadiens qui colonisaient Scharnausen qui sont partis et qui ont laissé un grand terrain militaire, c'était un héliport en friche et puis dans un état de délabrement. Et ce terrain se libérant, ça a donné la possibilité de faire vivre de nouvelles personnes dans des conditions d'hébergement modernes avec des immeubles construits avec 6, 7 étages, un parc qui est devenu ''Scharnauser Park''. Avant de construire ces immeubles et pour marquer cette transition, le Land du Bade-Wurtemberg a organisé des floralies, c'est-à-dire, qu'ils ont organisé sur tout le terrain, ils ont retourné le terrain, ils ont tout enterré où était construit ce bâtiment militaire et toutes ces pistes d'hélicoptères et d'avions pour planter des fleurs. Et le jumelage a participé en 2001 à ces floralies et le maire, le deuxième d'Ostfildern, a donné une parcelle de terrain à

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la ville de Montluel pour y faire un jardin et actuellement le jardin existe toujours, il est entretenu par l'entente franco-allemande et c'est une parcelle qui représente la Dombes, il y a un petit lac, je ne sais pas si vous êtes allés en Allemagne mais ce petit lac c'est la Dombes, avec des reliefs ressemblants. - Et la Dombes, ce nom vient de la Dombes à côté de chez nous ? - Oui, c'est ça, c'est la Dombes. C'est le jardin de Montluel qui l'a fait et le thème c'était la Dombes. Il y a donc eu un regroupement de comités de fleurissement, c'est le fleurissement de Balan, dont je m'occupais, et d’horticulteurs dont le président départemental M. VALENTIN et M. PINON comme conseiller technique sur l'implantation. Donc toutes ces personnes se sont déplacées en Allemagne plusieurs fois, on a même négocié notre parcelle parce qu'il y avait d'autres concurrents et ce qui a été décidé c'est que la ville de Mirandela (ville du Portugal jumelée à Ostfildern) avait une parcelle et Montluel avait une parcelle aussi. Dans les échanges ensuite il y a eu des floralies, on a fait notamment une représentation du 1Petit Prince pendant une semaine dans des halles couvertes, c'était quasiment en même temps, et tous les maires de la communauté de communes se sont déplacés pour commémorer cette réalisation de la Dombes à Ostfildern. Le 30e anniversaire s'est passé et l'année prochaine, nous faisons le 35e anniversaire. Où les Français vont en premier en Allemagne et après les Allemands viennent pour l'automne. Prochainement on reçoit entre autre les 2 et 3 novembre (au moment de l'interview; aujourd'hui, c'est passé), lors des ''Festi'music et chorale'', un quintet de chœurs allemands qui vient pour l’occasion, 3 jours - pour dire que le jumelage vit toujours - où il y aura 5 chorales qui vont chanter le vendredi soir et le samedi et le dimanche matin à l'église. Le jumelage de Montluel fait partie d'une coordination jumelée du département de l’Ain qui est très dynamique, qui était présidé par M. GROBON et qui a changé l'année dernière, et c'est une coordination : c'est-à-dire que tous les villages qui ont un jumelage sont regroupés au sein de cette coordination. Donc, ça permet de bien échanger, notamment sur tous les projets qui sont faits. C'est toutes les petites villes du département de l'Ain qui sont jumelées, à retrouver sur jumelagemontluel.org , et ces cartes (que M. HALET me montre : voir note 1) sont accessibles. Ça, c'est la représentation des différents jumelages donc on voit où ça va (note 2), ça descend jusqu'en Espagne, en Roumanie, en Italie, en Autriche, en République Tchèque. Tout ça c'est accessible sur le site. Pour faciliter ces échanges, puisqu'on essaye de ne pas être tout seul, l'Europe a plein d'offices qui permettent de favoriser ces échanges. Par exemple les échanges pour la jeunesse c'est l' ''OFAJ'' et l' ''AFCCRE'' : l'association française du conseil des communes et régions en Europe, vont permettre de coordonner un peu ces échanges et de donner des aides pour aider des lycées et des collèges à envoyer leurs jeunes en Allemagne, principalement, pour la reconstruction franco-allemande. Sur Lyon, il y a aussi ''Europe Direct'' qui fait aussi des conférences qui informent sur ce système et sur tout ça qui existe, et puis on a des commissions européennes à Bruxelles et à Strasbourg, 1

Voir l'interview avec Mme GALLARD.

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dont le conseil de l'Europe, qui suivent les actions qui ont été faites par les villes jumelées. Ils donnent un drapeau européen, une médaille... Voila comment on peut présenter ça. - Donc, en fait, à Montluel, la réconciliation franco-allemande s'est faite vite et sans contraintes, elle a bien avancé. - Disons qu'il y avait une volonté, elle s'est faite en 1978, mais c'est vrai que c'est le ministère des affaires étrangères qui gère ça, c'est lui qui donne les autorisations et qui donne sa bénédiction sur l'échange. Mais les consuls surveillent ce qui se passe dans les jumelages. Le maire de Montluel est invité au consulat pour dire comment ça se passe, les actions qui sont faites... Simplement c'est vrai que ça a mis plus de 20 ans pour se mettre en place.

Parce que ça s'est pas fait tout naturellement. C'était trop fort dans les mémoires, il faut qu'au niveau des souvenirs ils s'estompent et puis c'est plutôt les grands-parents qui ont fait la guerre et c'est souvent les enfants de ceux qui ont fait la guerre qui font des jumelages. Et qui maintiennent une sorte de souvenir donc on a des monuments aux morts et des manifestations ici. - Et pour le futur que pensez-vous ? - Et bien pour le futur, là, on construit. Les 2 et 3 novembre, c'est pour préparer tous les habitants de la 3CM à cette manifestation du 35e anniversaire qui se fera environ 6 mois après, et notre président M. AUBERNON actuellement (qui a été interviewé par la suite) et le maire de Montluel préparent activement ces manifestations. Et le futur, c'est que les jeunes puissent aller en

Allemagne et poursuivre ce qui a été fait par les échanges scolaires, par le fait d'apprendre la langue parce que ça anime beaucoup les échanges, et par le biais d'associations. Et même ne serait-ce que participer au 35e anniversaire, c'est déjà se tenir informer de ce qui se fait, de ce qui s'est fait, et puis être une pierre qui pourra se rajouter à l'édifice et se poursuivre. - Je pense qu'il va y avoir de plus en plus de jeunes à vouloir aller en Allemagne. - Oui, c'est vrai que. C'est un pays qui a une économie et un appel pour venir travailler aussi. Il y a des Français qui vont travailler en Allemagne mais il y a aussi des Allemands qui vont travailler en France. - Et en terme d'effectifs, comment a évolué le nombre de jeunes qui

ont fait l'échange ? Dans les premières années de sa création et maintenant ? - Alors le premier échange qui s'est fait au tout début, c'était 25 élèves du collège de Montluel en 1975. C'est monté jusqu'à 180 et après, c'est un souhait au niveau des différents collèges, puisqu'il y a une association qui s'appelle le CEPS qui permet

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de favoriser et de coordonner tous les échanges scolaires. Parce que si chaque collège souhaite envoyer 15 enfants, le prix du car est tellement cher que... Et puis l'organisation est tellement lourde que pour 15 enfants ce n'est pas très rentable. Le CEPS permet de regrouper ces échanges en mutualisant ces efforts. Donc, on a par exemple le collège de Beynost, celui de Dagneux, celui de Montluel, celui de Saint André de Corcy, et même à une époque Meximieux qui participait aux échanges. Et les cars, il y avait en moyenne 5 cars qui faisaient les navettes entre la France et l'Allemagne. Là actuellement, on arrive à 45, il y a une baisse, baisse importante parce qu'il y a d'abord le fait que l'allemand a été moins prisé qu'à l'époque, et puis d'emmener des jeunes à l'extérieur de la France c'est compliqué et au niveau responsabilité c'est une charge pour les professeurs, une charge juridique importante, donc il y a des professeurs qui ne souhaitaient plus faire. Donc le CEPS est là pour aider, dans ce cas là. - On a parlé des collèges mais les lycées font-ils aussi des échanges avec le CEPS ? - C'est vrai que Mme RENONCE à relancé ces échanges au niveau du lycée de La Boisse, donc ça permettait de ré-dynamiser dans les grandes classes. Parce qu'on était souvent cantonné aux collèges. Le changement de proviseur a fait que certains collèges se sont désengagés des échanges franco-allemands, ont voulu essayer tout seul, et puis ça a pas été forcément une réussite. Le nouveau proviseur de Montluel, M. GRAS veut, ré-dynamiser les échanges entre autres sur Montluel donc on peut supposer que ça va repartir mieux au niveau du nombre d'enfants qui feront les voyages entre Montluel et Ostfildern. Puisque c'est un échange, c'est-à-dire que l'enfant quand il part de Montluel, il est accueilli dans la famille allemande et l'enfant de la famille allemande est accueilli dans la famille française. C'est un échange, c'est croisé. C'est pour cela que les dossiers sont remplis de manière à ce qu'il y ait des affinités entre les jeunes et les familles. Souvent c'est donc une fille avec une fille, un garçon avec un garçon déjà, c'est un échange qui part de ce principe-là et puis après, c'est par affinités, affinités de l'âge, par affinités de collèges. Puisque les collèges au niveau de l'Allemagne sont deux, il y en a un qui est plus technique et l'autre qui est plus littéraire, c'est pour ça que les enfants, c'est pas forcément le même enseignement. Donc il faut essayer que l'enfant qui part d'un collège littéraire part dans un collège littéraire. C'est plus facile. C'est prendre la place de l'enfant aussi bien dans les transports scolaires, qu'à la cantine, que pour toutes ces gestions administratives, pour que le coût soit relativement modique et une dizaine de jours et un week-end et que les parents qui accueillent l'enfant en Allemagne puisse lui faire visiter tout ce qu'il y a à visiter d’intéressant autour d'Ostfildern. Pareil en France. Alors il y a des enfants allemands qui sont allés visiter Vienne ou qui sont allés même beaucoup plus loin, c'est des autorisations parentales et des accords entre les parents. - Concernant le CEPS ? Peut-on revenir dessus ? - Oui. - Que signifie le sigle CEPS ?

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- Alors le CEPS c'est... alors la fin c'est promotion sociale, c'est une association loi 1901 qui favorise les échanges de jumelage, de sport et de promotion sociale - Mais qui a eu l'idée de le créer et qui l'a fait ? - Alors, c'est M. Benezech (que nous avons interviewé par la suite) qui est très connu dans les échanges et qui a été on va dire ovationné et remercié en Allemagne au 30e anniversaire. C'est lui le fondateur. Et là, actuellement, la présidente c'est Mme Véronique Clément qui s'en occupe depuis 4 ou 5 ans. Moi aussi je suis administrateur du CEPS. Je n'ai plus d'enfants qui sont ni au collège ni au lycée mais à l'université, mais qui ont utilisé le CEPS pour les échanges linguistiques. Ce qui serait bien, c'est que les parents qui envoient leurs enfants pour les échanges franco-allemands, quand ils commencent au collège et vu que ça va jusqu'au lycée, ils adhéraient au CEPS comme membres administrateurs pour aider à faire tourner cette association, ça permet de relayer les parents qui n'ont plus d'enfants ni au collège ni au lycée. - Seriez-vous d'accord pour que l'on publie l'interview ? - Oui, parfaitement. - Je n'ai pas d'autres questions, je pense que l'on a été assez complet. - Donc, je vous donne l'adresse du site et la petite documentation. Ce qui est intéressant de voir c'est les documents qui existent au niveau de la coordination de commune, je vous ai donné le site où les trouver, et sur la partie Europe Direct qui s'est regroupé, avant c'était séparé, c'était 2 associations. Maintenant ça mutualise, déjà pour les moyens et il y a plein d'informations, et les grandes écoles font des échanges au niveau de l'Europe dont l'Allemagne puisque ceux-ci : l'OFAJ et l'ACCRE c'est plutôt l'Allemagne, Europe Direct c'est toute l'Europe. Ils font de la promotion, c'est qu'ils viennent avec un petit bus anglais, ils sont des fois à Ambérieux... Ils font tout le département de l'Ain et ils expliquent ce que fait Europe Direct pour le jumelage. Et sur leur site il y a entre autres quelques photos avec les membres de la coordination et d'Europe Direct qui expliquent ces échanges, puisque après il y a ERASMUS, toutes ces choses-là. Et merci à M. HALET d'avoir accepté d'être interviewé.

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