m ma .org - La Scena Musicale

Il y a 4 jours - Alexander Steinitz, chef d'orchestre (Vienne). Lara Ciekiewicz, Ȉ Brian Cheney, ..... mobiles (ceux d'Alexander Calder) suspendus au-dessus de sa tête. À en croire le critique du New York Sun, ...... Williams, entre autres Indiana Jones, La liste de Schindler et Le parc jurassique. 15 décembre, 19 h 30, ...
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• Depuis 1978 • Équipe de techniciens formés et diplômés chez Steinway & Sons • Clientèle institutionnelle prestigieuse dont l’Orchestre symphonique de Montréal et l’Opéra de Montréal • Service de reconstruction professionnelle à l’usine de Saint-Joseph-de-Beauce • 4 grands pianos de concert Steinway & Sons au service des musiciens pour événements musicaux partout au Québec • Distributeur exclusif des pianos STEINWAY & SONS au Québec

7719, boul. Saint-Laurent Montréal (Québec) H2R 1X1 Téléphone : 514 788-5767 Sans frais : 1 855-488-5767

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À NE PAS MANQUER/NOT TO BE MISSED Les ch ralies

Gian Carlo Meno

Amahl and the Night Visitors Opéra traditionnel de Noël Dimanche, 3 décembre, 14h Vendredi, 8 décembre, 20h Dimanche, 10 décembre, 14h

Concerts de Noël

DÉC-JAN DEC-JAN

        

2 au 23 décembre 2017

Light Opera Of Montreal (LOOM)

Au Relais Mont­Royal

500, av. du Mont­Royal Est (Métro Mt­Royal)

Champ-de-Mars

marguerite-bourgeoys.com

Billets: Brownpaperckets.com/event/3127215

          Choir, Peruvian Harps, Percussion & Carol singing for all! Chorale, harpes péruviennes, percussion et chants de Noël pour tous!

ou à la porte Admission: 10$ – Enfants (12 ans et moins) : 5 $

Sunday, December 17th, 5pm Le dimanche 17 décembre à 17h with / avec Harp Duo / Duo de harpes Robin Grenon and Gisèle Guibord & Organist and Director of music / Directeur musical et organiste Scott Bradford

Église anglicane St. Matthias’ Anglican Church 131 Chemin de la Côte St-Antoine, coin Metcalfe Westmount Freewill offerings / Offrandes volontaires

en collaboration avec

Partenaire soirée

Série Grands concerts

COUPS DE COEUR MARC DAVID, CHEF D’ORCHESTRE

AVEC KERSON LEONG, VIOLON ET STÉPHANE TÉTREAULT, VIOLONCELLE

15 FÉVRIER 2018, 20 H Salle Pratt & Whitney Canada du Théâtre de la Ville à Longueuil

BEETHOVEN, BRAHMS, MOZART Que des coups de coeur ! Marc David a invité un duo gagnant pour interpréter le Double concerto pour violon et violoncelle de Brahms. Également au programme, Ouverture Coriolan de Beethoven et l’ultime Symphonie no 41 « Jupiter » du divin Mozart !

450 466-6661 POSTE 224 OU OSDL.CA

À votre rencontre ! © Kerson Leong / Bruno Schlumberger, Marc David / Denis Germain, Stéphane Tétreault / Luc Robitaille

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Sommaire/Contents

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50 RÉDACTEURS FONDATEURS / FOUNDING EDITORS Wah Keung Chan, Philip Anson La Scena Musicale VOL. 23-4 DÉCEMBRE 2017 DECEMBER JANVIER 2018 JANUARY ÉDITEUR / PUBLISHER La Scène Musicale CONSEIL D’ADMINISTRATION / BOARD OF DIRECTORS Wah Keung Chan (prés.), Martin Duchesne, Sandro Scola, CN COMITÉ CONSULTATIF / ADVISORY COMMITTEE Gilles Cloutier, Pierre Corriveau, Maurice Forget, C.M., Ad. E, JeanSébastien Gascon, Julius Grey, Virginia Lam, Margaret Lefebvre, Stephen Lloyd, Constance V. Pathy, C.Q., Jacques Robert, Joseph Rouleau, Bernard Stotland, FCA ÉDITEUR / PUBLISHER Wah Keung Chan

4

RÉDACTEUR EN CHEF / EDITOR-IN-CHIEF Wah Keung Chan RÉDACTEUR JAZZ / JAZZ EDITOR Marc Chénard COORDONATRICE À LA RÉDACTION / COORDINATING EDITOR Mélissa Brien RÉVISEURS / PROOFREADERS Alain Cavenne, Marc Chénard, Tom Holzinger, Brigitte Objois, Adrian Rodriguez, Dino Spaziani COUVERTURE / COVER Tom Inoue, La Scena Musicale (photo: Chris Lee) Pascal Caillens, La SCENA (photo: Mathieu Rivard) GRAPHISME / GRAPHICS Hefka, Ted Sancton [email protected] GÉRANTE DU BUREAU / OFFICE MANAGER Brigitte Objois ABONNEMENT/SUBSCRIPTIONS & DISTRIBUTION Olivier Delaire FINANCEMENT / FUNDRAISING Natasha Beaudin Pearson

32 WEB PROGRAMMER Raouf Ferdjani PUBLICITÉ / ADVERTISING Adrian Sterling, Dino Spaziani TECHNICIEN COMPTABLE / BOOKKEEPING Mourad Ben Achour CALENDRIER RÉGIONAL / REGIONAL CALENDAR Olivier Delaire COLLABORATEURS Mathias Adamkiewicz, Natasha Beaudin Pearson, Pierre Chénier, Nathalie De Han, Olivier Delaire, Pat Donnelly, Olivier Dumas, MarieClaire Fafard Blais, Charles Geyer, Hassan Laghcha, Brigitte Objois, Florence Paquet, Adrian Rodriguez, Dino Spaziani, Richard Todd, Nadia Turbide, Arnaud G. Veydarier TRADUCTEURS / TRANSLATORS Mélissa Brien, Isabel Garriga, Cecilia Grayson, Brigitte Objois, Karine Poznanski, Dwain Richardson, Adrian Rodriguez, Lina Scarpellini BÉNÉVOLES / VOLUNTEERS Wah Wing Chan, Lilian I. Liganor

DÉCEMBRE 2017 DECEMBER / JANVIER 2018 JANUARY

LSM VOL 23-4 6 8 10 12 12 14 16 18 20 20 22 26 27 28 32 34 35 36 38 40 42 50 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62

Décembre/janvier 2018

Editorial Nouvelles Leonard Cohen at MAC Lucas Debargue Tristan Longval-Gagné Stingray Classica Restauration de la salle Claude-Champagne David T. Little Frédéric Antoun The Exterminating Angel Éva Gauthier (2e partie) Grands barytons et basses d’ici L’univers d’André Mathieu Gerald Finley Dmitri Hvorostovsky Critiques de Concert Reviews Idées cadeaux / Gift Ideas CD Reviews Jazz Orchestre symphonique de l’école FACE Calendar / Concert Picks Brigitte Haentjens Catherine-Anne Toupin Jasmine Dubé Lucie Bazzo Marie-Thérèse Fortin Christine Beaulieu / Nyotaimori MIAM Eda Holmes Lisa Rubin Calendrier théâtre Theatre Calendar Picks Winter Festivals d’hiver

LA SCENA MUSICALE 5409, rue Waverly, Montréal (Québec) Canada H2T 2X8 Tél. : (514) 948-2520 [email protected], www.maSCENA.org Production : [email protected] Ver : 2017-11-27 © La Scène Musicale

ABONNEMENTS / SUBSCRIPTIONS L’abonnement postal (Canada) coûte 33$ / an (taxes incluses). Veuillez envoyer nom, adresse, numéros de téléphone, télécopieur et courrier électronique. Tous les dons seront appréciés et sont déductibles d’impôt (no 14199 6579 RR0001). LA SCENA MUSICALE, publiée sept fois par année, est consacrée à la promotion de la musique classique et jazz. Chaque numéro contient des articles et des critiques ainsi que des calendriers. LSM est publiée par La Scène Musicale, un organisme sans but lucratif. La Scena Musicale est la traduction italienne de La Scène Musicale. / LA SCENA MUSICALE, published 7 times per year, is dedicated to the promotion of classical and jazz music. Each edition contains articles and reviews as well

as calendars. LSM is published by La Scène Musicale, a non-profit organization. La Scena Musicale is the Italian translation of The Music Scene. Le contenu de LSM ne peut être reproduit, en tout ou en partie, sans autorisation de l’éditeur. La direction n’est responsable d’aucun document soumis à la revue. / All rights reserved. No part of this publication may be reproduced without the written permission of LSM. ISSN 1486-0317 Version imprimée/ Print version (La Scena Musicale); ISSN 1913-8237 Version imprimée/ Print version (La SCENA); ISSN 1206-9973 Version Internet/ Online version. Envois de publication canadienne / Canada Post Publication Mail Sales Agreement, Contrat de vente No.40025257

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Une longue expérience nous confère la connaissance des besoins des locataires, des plus petits détails jusqu’aux aspects les plus importants. Nous sommes une entreprise familiale et nous gérons des immeubles que nous avons construits. Nos appartements font donc l’objet d’un soin constant et nous les rénovons avec attention.

Une entreprise familiale québécoise spécialisée dans la gestion d’immeubles résidentiels depuis 1958

Chez Raoul Blouin Ltée, nous croyons qu’un appartement locatif doit offrir tout le confort, la sécurité et la chaleur d’un véritable chez-soi.

5, Vincent d’Indy, Outremont, (514) 737-8055

190, Willowdale, Outremont, (514) 738 5663

Au coeur d’Outremont, l’immeuble « Le Mozart » est un espace de calme dans le flot des activités urbaines. On accède aux appartements par un lobby lumineux et accueillant. La construction en béton assure une excellente insonorisation. Chaque unité est entièrement rénovée et dotée d’un grand balcon qui offre une vue imprenable sur la ville.

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1, Vincent d'Indy, Outremont, QC H2V 4N7, (514) 735-5331 | www.raoulblouinltee.qc.ca

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th

MONTROSE TRIO

season

piano trio

2017-2018

Sept. 10, 2017

ANDRÉ LAPANTE Oct. 1, 2017 piano

BORODIN QUARTET Oct. 22, 2017 strings

ALBAN GERHARDT Montrose Trio

Nov. 12, 2017

Calidore String Quartet

cello

MARTIN HELMCHEN Lise De La Salle

André Lapante

Dec. 3, 2017 piano

CALIDORE STRING QUARTET Borodin Quartet

Feb. 4, 2018

Jerusalem Quartet

strings

LISE DE LA SALL E Feb. 25, 2018 piano

JERUSALEM QUARTET Martin Helmchen

Alban Gerhardt

Angela Hewitt

Rachel Barton Pine

SALLE POLLACK 555 Sherbrooke St. West Sundays at 3:30 p.m. Subscription: $300 / Students (26 yrs.): $80 Ticket: $50 / Students (26 yrs.): $20

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RACHEL BARTON PINE April 8, 2018 violin

ANGELA HEWITT April 29, 2018 piano

Non-refundable - Taxes included

LMMC 1980 Sherbrooke W, Suite 260, Montréal H3H 1E8

March 18, 2018

514 932-6796

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éditorial

DE LA RÉDACTION

V

L

oici votre numéro décembre/janvier. C’est, comme dans les années précédentes, une édition nationale bilingue qui comprend le magazine des arts La SCENA : deux magazines en un ! En couverture de La Scena Musicale, le baryton Gerald Finley, qui figure dans notre article sur les grands barytons-basses canadiens. C’est d’ailleurs avec tristesse que le monde de la musique a appris la mort, il y a quelques jours, du baryton russe Dmitri Hvorostovsky, emporté prématurément par un cancer du cerveau à l’âge de 55 ans. Nous lui rendons hommage en publiant de nouveau deux longs articles que nous lui consacrions en 1998 et en 2007. Toujours dans la section opéra/art vocal, vous trouverez dans nos pages des entrevues avec Charles T. Little, compositeur de l’opéra JFK, présenté en première canadienne, et avec Frédéric Antoun sur la production, au Metropolitan Opera, de The Exterminating Angel, ainsi que la deuxième partie d’un article de fond consacré à la mezzo Éva Gauthier. À l’occasion des fêtes, nous vous proposons un choix d’idées-cadeaux et un guide des festivals d’hiver. En plus de notre rubrique de jazz, nous vous emmenons à l’exposition consacrée à Leonard Cohen au MAC, célébrons le 20e anniversaire de l’orchestre FACE et rencontrons les pianistes Lucas Debargue et Tristan Longval-Gagne´, entre autres.

Our cover features Canadian baritone Gerald Finley as part of our look at great Canadian bass/baritones. The music world was saddened last month by the death of Russian baritone Dmitri Hvorostovsky, who lost a battle with brain cancer at age 55. We pay tribute to him by republishing our cover interviews from 1998 and 2007. More opera/vocal articles include an interview with Charles T. Little, composer of the Canadian premiere of JFK, the opera, an interview with Frédéric Antoun on the Metropolitan Opera’s production of The Exterminating Angel, and Part 2 of the profile of pioneering mezzo Éva Gauthier. With the approaching holidays, we devote a section to gift ideas and a GUIDE TO WINTER FESTIVALS. In addition to our regular JAZZ section, we review the Leonard Cohen exhibition at the MAC, celebrate the 20th anniversary of the FACE Orchestra, meet pianists Lucas Debargue and Tristan Longval-Gagne´, and much more.

FEMMES DE THÉÂTRE

WOMEN OF THE THEATRE

Dans le cadre de notre cahier spécial consacré au théâtre (sous la direction de Nathalie de Han), La SCENA braque ses projecteurs sur un groupe de femmes de théâtre aussi talentueuses qu’influentes. Ainsi, nous suivons, dans le fracas de la création, la récipiendaire du prix du Gouverneur général pour les Arts de la scène 2017 Brigitte Haentjens, qui sera de retour à l’Usine C en janvier avec une mise en scène de Dans la solitude des champs de coton, de Bernard-Marie Koltès. Côté francophone, nous avons rencontré les actrices MarieThérèse Fortin et Christine Beaulieu, les auteures Catherine-Anne Toupin et Jasmine Dubé, la marionnettiste Louise Lapointe et la conceptrice d’éclairage Lucie Bazzo. Côté théâtre anglophone, nous avons donné la parole à la nouvelle directrice artistique du Centaur, Eda Holmes, ainsi qu’à Lisa Rubin du Centre Segal. Vous trouverez aussi nos choix de spectacles pour la saison de théâtre hivernale.

TOUT EN COULEUR

Le numéro décembre/janvier de La Scena sera, comme toutes les autres éditions, entièrement en couleur sur papier glacé. Nous espérons que vous allez appuyer ce changement par un don et/ou un abonnement à la revue. Tous les abonnés reçoivent les traductions complètes de tous les articles, des rabais sur les billets d’événements artistiques et la possibilité de gagner des billets de concert et des CD. Cela fera un magnifique cadeau des fêtes pour un étudiant en musique, un musicien ou un membre de votre famille. Voir page 49. Les prochains numéros de La Scena Musicale paraîtront en février et en avril. Entre-temps, restez informés de tout ce qui se passe dans le monde de la musique et des arts en visitant notre site Web maSCENA.org pour un résumé quotidien des dernières nouvelles en musique et en arts et la section Cette semaine à Montréal. Rendezvous sur notre page www.facebook.com/LaScenaMusicale pour des mises à jour quotidiennes ou encore inscrivez-vous à notre infolettre hebdomadaire à [email protected] pour recevoir en primeur les dernières nouvelles, promotions et concours. À toutes et à tous, je souhaite une saison des fêtes joyeuse, musicale et artistique !

a Scena Musicale’s Dec/Jan issue returns to a bilingual format and is combined with the La SCENA arts magazine; two magazines in one.

For our special arts issue on THEATRE, organized by Nathalie de Han, La SCENA shines the spotlight on a group of women in theatre who are as influential as they are talented. We explore the clash of creation with Brigitte Haentjens, winner of the 2017 Governor General’s Performing Arts Award, who returns to Usine C in January with a staging of Bernard-Marie Koltès’s Dans la solitude des champs de coton. In English Theatre, we meet Eda Holmes, the Centaur’s new artistic director, and Lisa Rubin of the Segal Centre. In French Theatre, we meet actresses Marie-Thérèse Fortin and Christine Beaulieu, playwrights Catherine-Anne Toupin and Jasmine Dubé, puppeteer Louise Lapointe, and lighting designer Lucie Bazzo. We also include our picks for the winter Theatre season.

ALL-COLOUR, ALL-GLOSSY

This issue maintains La Scena’s new “All-Colour, All-Glossy” format. Since it costs a little more, we hope you will support us with a donation and/or a subscription. All subscribers get full translations in their choice of English or French, discounts on tickets, and a chance to win free concert tickets and recordings. This would make a great holiday gift for parents and grandparents or musicians and music students. See the subscription page on page 49. Beginning this month, La Scena Musicale will publish every two months, and your next issue will be out on February 1st. Keep on top of classical music news and events by visiting our web platform, mySCENA.org, for the daily news roundup and THIS WEEK IN MONTREAL, or like us our Facebook page at www.facebook.com/LaScenaMusicale for daily updates, or sign up to for our weekly e-newsletter at [email protected] for the latest news, promotions and contests. Have a great musical and artistic holiday season!

WAH KEUNG CHAN,

Founding Editor

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DÉCEMBRE 2017 DECEMBER / JANVIER 2018 JANUARY

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BOUTIQUE BILLETS DE FINANCEMENT FUNDRAISING TICKETS

pour / for La Scena Musicale • LUCAS DEBARGUE, Déc. 9, Maison Symphonique, Montréal, 100 $ • MARIE-JOSÉE LORD chante Noël, Dec. 17, Chateauguay, 50 $ • CIRQUE DU SOLEIL: CRYSTAL, % Dec. 27, 28, 29, Centre Bell, rabais t discoun Montréal, 100 $ • SALUTE TO VIENNA, Jan. 1, Montréal, 100 $ • JFK, Little & Vavrek, Opéra de Montréal Jan. 27, 30, Fev. 1, 3 : 90-176 $ • MARC-ANDRÉ HAMELIN & PACIFICA QUARTET, PROMUSICA, Fév. 4, Maison Symphonique, Montréal, 100 $ • ROMÉO ET JULIETTE, Gounod, Opéra de Montréal Mai 19, 22, 24, 26: 90-176 $ • TICKETS TO THE CENTAUR THEATRE & SEGAL CENTRE, tba

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POUR LA PROMOTION DE LA MUSIQUE ET LA CULTURE Faites un don à La Scena Musicale

HELP PROMOTE MUSIC & THE ARTS

Make a donation to La Scena Musicale A tax receipt will be issued for all donations of $10 or more.

Vous recevrez un reçu aux fins d’impôt pour tout don de 10$ et plus. nom/name ........................................................................ addresse .............................................................................. ville/city .............................................................................. province .............................................................................. pays/country ...................................................................... code postal code .............................................................. tél/phone ............................................................................

Appelez au 514-948-2520 ext.1 ou [email protected] pour acheter votre billet! 15 % rabais pour abonnés Contact 514-948-2520 ext.1 or [email protected] to buy your ticket! 15% discount for subscribers www.lascena.ca

courriel/email .................................................................... montant/amount ................................................................ VISA/MC/AMEX .................................................................. exp ....... /.......... signature ................................................ Envoyer à/Send to: La Scène Musicale 5409, rue Waverly, Montréal, QC, H2T 2X8 Tel : 514.948.2520 [email protected] • www.lascena.ca No d’organisme de charité/Charitable tax # 141996579 RR0001

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Nouvelles DE L’INDUSTRIE

par OLIVIER DELAIRE, NATASHA BEAUDOIN PEARSON, WAH KEUNG CHAN

DIFFUSION DE L’ORCHESTRE MÉTROPOLITAIN À LA PHILHARMONIE DE PARIS

MEZZO LIVE HD est heureuse d’annoncer une association extraordinaire avec l’Orchestre Métropolitain à l’occasion de sa première tournée internationale, sous la direction de son chef et directeur artistique Yannick Nézet-Séguin. Les solistes Stéphane Tétreault, jeune violoncelliste prodige du Québec, et Alexandre Tharaud, pianiste français à la carrière internationale, se joindront à l’Orchestre Métropolitain pour ce concert d’envergure.

L’OPÉRA DE MONTRÉAL VA À VOTRE RENCONTRE, ET C’EST GRATUIT !

L’Opéra de Montréal vous invite gratuitement à «  Parlons opéra  !  »   En effet, cette série vous propose une initiation à chaque opéra de la saison. En 90 minutes (incluant une pause café), le musicologue Pierre Vachon, en compagnie de chanteurs, d’un pianiste et d’invités, vous expliquera l’histoire, la musique, le contexte culturel, parlera du compositeur, du style, etc. Pour le prochain opéra JFK, « Parlons opéra ! » vous

COLLECTION FAIRMONT LE REINE ELIZABETH PHOTO: JAMES CARL. MASSIVART

Une grande partie des œuvres d’art sont exposées dans les espaces publics de l’hôtel. Grâce à cette initiative, l’hôtel s’inscrit à présent parmi les destinations artistiques de choix à Montréal et attirera amateurs d’art, touristes et grand public. Sculptures, peintures, photographies et dessins, une multitude de disciplines sont représentées dans cette collection qui pourra surprendre les amateurs tout comme les initiés.

AWARDS

CENTRE STAGE, CANADIAN OPERA COMPANY’S ANNUAL  ENSEMBLE STUDIO COMPETITION:

PHOTO MICHEL_PINAULT

En effet, MEZZO LIVE HD permettra au public de partout au monde d’assister en direct à un concert de la tournée, le samedi 2 décembre à 14 h 30 pour le Québec. Ce concert est filmé en partenariat avec Radio-Canada. L’enregistrement du concert sera également disponible en vidéo sur demande chez Vidéotron fin décembre. De nombreuses rediffusions seront offertes aux mélomanes désirant voir ou revoir le concert au cours du mois de décembre, soit du 17 à 11 h au 28 à 22 h 15. www.mezzolivehd.tv

DÉCÈS

Le célèbre baryton russe Dmitri Hvorostovsky s’est éteint paisiblement à l’âge de 55 ans, le 22 novembre, entouré de sa famille près de son domicile à Londres après une longue lutte contre une tumeur au cerveau. Ces deux dernières années, le chanteur avait été contraint d’annuler des rôles sur scène mais, preuve de sa résilience remarquable, il avait tout fait pour revenir sur les planches à Vienne dans Un Bal masqué en novembre 2017. Il comptait se produire dans Otello en mars 2018 avant Rigoletto en juin. Cette disparition est une grande perte pour l’art lyrique qui perd l’un de ses plus grands barytons actuels. L’artiste nous laisse néanmoins une abondante discographie.

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invite le dimanche 21 janvier à 10  h  30 au Victoria Hall (4626, rue Sherbrooke Ouest), en anglais, et à 14 h dans l’auditorium de la Grande Bibliothèque, en français.

LE ROYAUME DE MICHABOUS PREMIÈRE

L’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal et le Highlands Opera Studio présenteront la première mondiale du Royaume de Michabous, un nouvel opéra inspiré d’histoires traditionnelles ojibwées. Le compositeur Andrew Balfour, lui-même issu de la communauté crie, a créé une œuvre inspirant le respect de la terre et des peuples, dans l’esprit du travail de réconciliation en cours au Canada. Un regard touchant sur le monde porté par de magnifiques voix, à l’affiche pour deux soirs seulement. Les 15 et 16 décembre à 19 h 30. www.operademontreal.com

FAIRMONT LE REINE ELIZABETH

NOUVELLE COLLECTION D’ŒUVRES D’ART Fairmont Le Reine Elizabeth, MASSIVart Collection et Sid Lee Architecture sont fiers de dévoiler la toute nouvelle collection permanente d’œuvres d’art de l’hôtel. Exposée sur 21 étages, la collection regroupe 123 œuvres de 37 artistes de renom de l’art contemporain québécois et canadien, dont Michel de Broin, Patrick Coutu, Nicolas Grenier et Geneviève Cadieux.

DÉCEMBRE 2017 DECEMBER / JANVIER 2018 JANUARY

mezzo Simona Genga of Woodbridge, ON, First Prize and Audience Prize; bass-baritone Joel Allison, Second Prize; soprano AnnaSophie Neher, Third Prize. TALENT 2017, OPÉRA DE MONTRÉAL’S NEW ANNUAL COMPETITION: soprano Anna-Sophie

Neher, Stingray Audience Prize. The five singers joining the Atelier lyrique next year are: Florence Bourget (Montreal), Spencer Britten (Vancouver), Brenden Friesen (Saskatchewan), Andrea Núñez (Toronto), and Elisabeth Polese (Toronto). 24TH JEUNES AMBASSADEURS LYRIQUE: multiple prize and engagement winners include sopranos Ellen McAteer, Suzanne Taffot and Andrea Núñez. 72E CONCOURS DE GENÈVE – COMPOSITION COMPETITION: Jaehyuck Choi of South Korea,

First Prize; Yair Klartag, Isreal, Second Prize.

DATES DE TOMBÉE

1ER DÉC : CALQ, Exploration et déploiement numérique 15 DÉC : Conseil des arts de Montréal, Bourses Création Jazz 15 DÉC, 15 FÉV : Conseil des arts de Montréal, Programme général de subventions aux organismes artistiques 1ER FÉV : CALQ, Soutien à la mission – associations professionnelles d’artistes 1ER MARS : CALQ, Développement des artistes à l’extérieur du Québec 15 MARS : Fondation SOCAN, Éducation, édition et diffusion de musique canadienne 15 MARS : Fondation SOCAN, Présentation de LSM musique canadienne

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Des chanteurs d'opéra interpréteront à votre demande un air ou une chanson d'amour au téléphone ! Opera singers on hand to deliver an aria or love song over the telephone!

lascena.ca 514-948-2520

               Bask in the warmth of South American, Argentinian folk and dance music for Choir, Soloists, Peruvian Harps, and Percussion. Plongez dans la chaleur sud-américaine de la musique folklore argentine pour chorale, solistes, harpes péruviennes et percussion.

Sunday, January 21, 4:30 pm Le dimanche 21 janvier à 16h30 with / avec Harp Duo / Duo de harpes Robin Grenon and Gisèle Guibord Tenor / Ténor David Menzies & Organist and Director of music / Directeur musical et organiste Scott Bradford

Tickets / Billets $25 at the door / à la porte

Église anglicane St. Matthias’ Anglican Church 131 Chemin de la Côte St-Antoine, coin Metcalfe Westmount

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LEONARD COHEN

THERE IS A CRACK IN EVERYTHING by TOM HOLZINGER

O

n the first anniversary of Leonard Cohen’s death, November 7, 2017, Montreal’s Musée d’art contemporain (MAC) opened a vast exposition devoted to Cohen, his work, and his work as interpreted by other artists. This expo, despite its occasional weaknesses, is certain to become the largest and most successful show in the museum’s 53-year history. It displays such a richness of Your Man to make it moving and deeply satisfying. Cohen, or rather Leonard, to use the affectionate case, spoke to a worldwide audience and was beloved on all continents, as few Montrealers have ever done. In his final years, reflecting on his legacy, he opened up from his accustomed privacy. It allowed, as he would say, some light to get in on his creative workings. First, well in advance of Montreal’s 375th anniversary celebrations, he allowed his entire artistic output — comprising poems, novels, song, and sketches — to be used as the basis of a massive retrospective at the MAC. Perhaps only Leonard knew that it would be a posthumous show, with sorrow to shade the joy. Then, in the final summer of his life and aware of his advancing cancer, Leonard invited David Remnick, the editor of The New Yorker, to interview him over several days at his home in Los Angeles. The resulting literary and personal biography, “Leonard Cohen Makes It Darker,” appeared on October 17, 2016, just three weeks before the singer’s death. This article (found at

the ticket desk and nowhere else. This is because the show, on the second floor, is divided between a large section on the right side and a smaller section on the left. Since there is almost no signage to tell you where to go, you may very well need help. Fortunately the staff are mostly bilingual, knowledgeable, and friendly. Sadly, you will hear almost no French. The videos do have subtitles, and there is one glorious moment in Paris where Leonard sings en français and the audience sings along.

www.newyorker.com/magazine/2016/10/17/leonardcohen-makes-it-darker) and the current exhibi-

tion are strikingly complementary for appreciating Leonard the artist. Let museum goers be aware, this exhibition demands your time and your attention. Don’t try to see it in less than four hours, and six is better. (We recommend seeing the major exhibits, going out to Ste-Catherine for a food break, and coming back for a second helping of ideas). Don’t bring the kids! The Exhibit as a whole is crowded and likely to remain so. At least two of the installations require a line-up. (Yes, it’s a scandalous decision by the artists and the Musée, but as of this writing the lineups remain). Clara Furey’s well-received dance performance apparently lasts three hours each day, so consult the daily museum program if you want a chance to see it. Pick up the printed program — separate versions in English and French — near the ticket desk; it is not handed out. And it is the first of many pleasures, with black-and-white photos and insightful texts that mostly avoid the airyfairy. Kudos! You might also wish to study the layout of the show, which is on yellow cards at

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DÉCEMBRE 2017 DECEMBER / JANVIER 2018 JANUARY

LEONARD REVEALED

The exhibits are broadly of two types: (a) those that show Leonard in his video and audio recordings and (b) those that are interpretations of some aspect of his work. Leonard himself is unfailingly a delight. His thoughts are wise, free from trivia, self-deprecating, and often witty. The principal video retrospective of Leonard’s life, the 35-minute “Offerings” by Kara Blake, is the best place to begin. It runs continuously on a loop. To avoid any distraction, wait and take a seat when one opens up; it doesn’t matter where in the archival footage you start watching. From Leonard as a boy on his bike in Westmount to his triumphal return to the stage late in life in London, it is mostly there. The revelations come one after another. One high point is his decision, on the Greek island of Hydra, to overcome a writer’s block by forgetting about structure. We see him at his portable typewriter, outdoors under the Mediterranean sun, “ten hours a day. The neighbours thought I was crazy.” Or his famous dalliance with Janis Joplin at the Chelsea Hotel, from which several photos have survived. And always, sex, humour, and an enduring concern for the timeless. The Museum’s program puts it very well: “His interweaving of the sacred and profane, of mystery and accessibility, was such a compelling combination that it became seared into memory.” The critics did not always see him that way at the time. Do not miss the hilarious segment in which a stern interviewer

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accuses him of selling his anguish to the world. “I can’t think of a better thing to do with my anguish than selling it,” he deadpans. Elsewhere, Leonard also appears in the longer (56-minute) video collage called “Passing Through”. The singer is better than the editing of him, but it is a pleasure nonetheless. A projection of a series of “Self-Portraits” is delightful. Who knew that the man could sketch a caricature so effectively? Finally, there is a recreation of Leonard’s surprisingly small work studio in his Los Angeles home. This is the only scene in which Leonard’s real-life memorabilia appear to be displayed. (Anywhere else the absence of original handwritten manuscripts would seem to be an omission, but for some reason not here).

4 CHEFS INVITÉS

LEONARD INTERPRETED

With a few exceptions, the commissioned interpretations are far less successful. As the museum’s program states, these artists were “struggling with the weight of admiration and revision, not to mention Cohen’s enormous reputation, crushing profundity, enduring relevance, and playful riddling.” That said, the large room with the installation “I’m Your Man” is pure genius. Eighteen different men, together with the choir of Leonard’s synagogue, sing along to the tracks of the Cohen album of the same name. Each man having been recorded separately, the installation displays the videos side-by-side in a huge circle of older men and their voices. It is shockingly intimate, and ultimately sublime. Shocking too, but for a different reason, is the outstanding film by Michael Rakowitz. He examines war and peace, Jew and gentile, in an imagined letter to Leonard Cohen about the latter’s role in the 1973 Arab-Israeli war, as well as Cohen’s later attempt to give peace concerts in Tel-Aviv and Ramallah in 2009. At moments I felt I could hardly breathe. Be sure to see the film in its enLSM tirety. French subtitles. Until April 9, 2018. macm.org

8 ORCHESTRES

300 JEUNES MUSICIENS

VE ! SA KET D C AN R TI E B E RI 8 P C BS $2 SU P TO U

THE HEART OF ENGLISH THEATRE IN MONTREAL

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LUCAS DEBARGUE par MARIE-CLAIRE FAFARD-BLAIS

PHOTO: FELIX BROEDE

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ianiste énigmatique, qui connaît un succès phénoménal après s’être classé quatrième au Concours Tchaïkovski en 2015, Lucas Debargue sera pour la première fois au Québec en décembre prochain pour présenter deux concerts fort attendus. C’est le 4 décembre au Palais Montcalm à Québec et le 9 décembre à la Place des Arts à Montréal qu’on aura le plaisir de découvrir ce jeune pianiste sur scène. Qui donc est-il ? Lucas Debargue est un pianiste français qui se démarque par un parcours atypique. Il a en effet délaissé les études formelles en piano en 2006, préférant l’improvisation et le déchiffrage. En 2008, il s’inscrit en Lettres et arts à l’université Paris Diderot. Cette « pause » a certainement influé sur son jeu, mais il avoue lui-même ne pas avoir le recul nécessaire pour en apprécier les effets. Il constate toutefois que la littérature a élargi sa sensibilité d’homme et pas seulement de musicien. Ce n’est qu’en 2010 qu’une série d’événements le pousse à revenir graduellement vers le piano et qu’il est admis au Conservatoire de Paris et à l’École Cortot. Durant cette période, pour gagner sa vie, il

enseigne et accompagne régulièrement des chanteuses au cabaret du Chat Noir. De 2013 à 2015, il se présente à quatre concours importants et s’illustre au concours international Adilia Alieva à Gaillard en France (premier prix en 2014) et, bien sûr, au concours international Tchaïkovski en Russie en 2015. Bien que les concours aient eu des conséquences importantes pour sa carrière et qu’ils représentent pour lui une occasion de se confronter à la scène, il a la ferme intention de ne plus se présenter à nouveau en concours. Nomade dans l’âme, il se laisse porter; il observe, expérimente et s’adapte. Celui qui est surnommé affectueusement « le vagabond » par son professeur, Rena Shereshevskaya, n’a jamais vraiment emménagé quelque part. La vie de tournée et de déplacements lui est donc naturelle. Avant les concerts, il adopte une routine consistant à travailler le matin et à dormir l’après-midi. Il décrit son stress comme étant ingérable et incontournable, mais il constitue aussi un tremplin pour ses prestations. En plus de ses nombreux engagements qui lui font parcourir le monde, il présentait récemment un troisième disque, sous l’éti-

quette Sony Classical, sur lequel il interprète les sonates no 13 et no 14 de Schubert et la 2e sonate de Szymanowski. Près de chez nous, on l’entendra d’abord au Palais Montcalm, le 4 décembre prochain, dans le Quatuor pour la fin du temps de Messiaen, comme invité de la violoniste Janine Jansen, artiste en résidence à Carnegie Hall pour la saison 2017-2018. Le quatuor sera également joué au Royal Conservatory of Music à Toronto le 5 décembre. Lucas présentera ensuite, le 9 décembre, son premier récital solo en sol québécois à la Maison symphonique de Montréal. Le pianiste y interprétera des œuvres de Scarlatti, Chopin et Fauré, sans oublier le fameux Gaspard de la nuitde Ravel qui l’a rendu célèbre. Ce seront des occasions uniques et à ne pas manquer de LSM découvrir ce prodigieux jeune pianiste. Palais Montcalm, salle Raoul-Jobin, 4 décembre 2017 à 20 h www.palaismontcalm.ca Royal Conservatory of Music, 5 décembre 2017 à 20 h www.rcmusic.com Place des Arts, Maison symphonique, 9 décembre 2017 à 20 h www.placedesarts.com

TRISTAN LONGVAL-GAGNÉ

PHOTO: ÉLISABETH CLOUTIER

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UN PIANISTE PASSIONNÉ ET AUTHENTIQUE par MARIE-CLAIRE FAFARD-BLAIS

ristan Longval-Gagné, pianiste originaire de Sherbrooke, me décrit son jeune parcours pourtant déjà si riche en expériences. Tristan est tombé dans la « marmite musicale » dès sa tendre enfance. En effet, ses parents étaient tous deux musiciens et propriétaires d’une école de musique établie dans le domicile familial; il est maintenant très fier d’en être copropriétaire et d’y enseigner. Ses premiers souvenirs sont donc nécessairement associés à la musique et à son père qui enseignait le piano. Il fut d’ailleurs son premier professeur. Tristan accède à l’Université McGill où il étudie avec Sara Laimon qu’il décrit lui-même comme son véritable mentor. Il poursuit ensuite ses études formelles à la très prestigieuse Juilliard School de New York. En 2009, il remporte le premier prix du Concours musical OSM Standard Life et gagne en 2010 le Prix d’Europe. Ces résultats à des concours d’envergure laissent présager un avenir prometteur pour le jeune pianiste. C’est d’ailleurs après avoir remporté le 2e prix au Tremplin international du Concours de

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musique du Canada qu’il est invité à se produire avec l’Orchestre de la Francophonie, sous la direction du chef Nicolas Ellis, durant l’été 2017. Jonglant avec l’enseignement et diverses collaborations, Tristan poursuit sans relâche une carrière de soliste. C’est avec beaucoup de plaisir qu’il fera ses débuts à la Place des Arts dans un récital intimiste à la salle Claude-Léveillée les 31 janvier et 1er février prochains. Ces représentations marqueront le coup d’envoi d’une tournée qui le mènera aux quatre coins du Québec. Il y présentera un programme éclectique, dansant et joyeux. Fait intéressant, le répertoire sera constitué de plusieurs transcriptions, clins d’œil de grands maîtres sur les pièces d’autres grands maîtres. Il y signe d’ailleurs une transcription, une suite de West Side Story de Bernstein. Il s’approprie tous les genres et les offre à sa manière. Féru de musique contemporaine, il se fait un point d’honneur de toujours en proposer dans ses programmes musicaux. Tristan aime son public et communique aisément sa passion de la musique et du

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piano avec celui-ci. Pas de « quatrième mur » dans les récitals de Tristan Longval-Gagné, il tient à interagir avec son public : il explique et met en contexte ses choix musicaux. Il souhaite ainsi démocratiser la musique classique et la rendre accessible. Il rêve d’un public qui réunirait des étudiants, de jeunes parents avec leurs enfants, des gens du milieu des affaires et des artistes. Il croit fermement que la musique classique est pour tous et peut être aimée de tous. Ses plans pour l’avenir ? Tout en continuant à faire rayonner son école de musique et la vie culturelle à Sherbrooke, il souhaite offrir des récitals pour partager sa passion et ses goûts musicaux. Il entretient également le désir de se produire avec orchestre depuis son expérience de l’été passé. Il tient à explorer tout ce qui l’attire, son imagination constituant la seule limite. LSM Tristan Longval-Gagné à la salle Claude-Léveillée, 31 janvier et 1er février 2018, Place des Arts, Montréal www.placedesarts.com

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27 et 30 janvier — 1er et 3 février EN PREMIÈRE CANADIENNE

LITTLE & VAVREK La dernière nuit du président que l’Amérique n’a jamais oublié.

À L A P L A C E D ES ARTS

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PROMOUVOIR LE CONTENU LOCAL

STINGRAY CLASSICA LE NOUVEAU DÉPART par ARNAUD G. VEYDARIER

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hef de fil mondial sur le marché des services musicaux destinés aux câblodistributeurs, le groupe Stingray Digital connaît une croissance fulgurante ces dernières années. Juste en 2017, l’entreprise fait l’acquisition de six chaînes consacrées à la musique, dont Classica, rachetée en début d’année à la société de production allemande Unitel. C’est en misant sur un modèle d’affaires qui privilégie les acquisitions que l’entreprise a su se tailler la part du lion dans un marché de la musique qui subit encore les contrecoups de la révolution numérique.

LES DÉBUTS

Fondée à Montréal en 2007, l’entreprise se lance tout d’abord sur le marché du karaoké par l’acquisition de la société Soundchoice. Forte de l’expérience de ses fondateurs Eric Boyko et Alexandre Taillefer, Stingray prend rapidement de l’expansion et rachète peu de temps après les chaînes musicales Galaxie, alors détenues par la Société Radio-Canada. Cette transaction lui assure alors une place de choix sur le marché local tout en lui ouvrant les portes des marchés internationaux. C’est ainsi que Stingray rachète 33 entreprises œuvrant dans le domaine musical, assurant ainsi la diffusion de son contenu dans plusieurs pays d’Europe et d’Amérique. Aujourd’hui, l’entreprise offre plus de 3000 chaînes audio et 12 chaînes vidéo spécialisées et rejoint plus de 400 millions de foyers dans 156 pays, en plus d’offrir des services musicaux destinés aux entreprises commerciales. Cette réussite repose en partie sur une judicieuse stratégie d’implantation qui privilégie une programmation musicale adaptée aux goûts et aux genres musicaux propres aux différents marchés exploités. Pour ce faire, Stingray compte sur les services de 150 spécialistes qui veillent à offrir aux abonnés un contenu musical sur mesure : jazz, musique classique, rock, pop, mais également des artistes issus des scènes locales de partout à travers le globe. Au Québec, ces chaînes sont offertes aux abonnés des services de câblodistribution Vidéotron.

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CLASSICA

Si Stingray fait l’acquisition en 2017 de Classica, bien qu’elle possède déjà des chaînes au contenu similaire, c’est que l’entreprise cherche avant tout à s’affirmer comme l’un des plus importants pôles de diffusion de musique classique à l’échelle mondiale. Comme le mentionne Mathieu Péloquin (vice-président principal, marketing et communication), «  on veut être numéro un dans le classique, mondialement  ». C’est dans cette optique que sont conclues au fil du temps des ententes avec une quarantaine de maisons de production de musique classique, telles qu’Unitel, Paramax et C Major Entertainment. Ce faisant, Stingray met la main sur un imposant répertoire d’enregistrements de concerts classiques, en plus d’obtenir les droits de diffusion d’une cinquantaine de primeurs par année. Dans un avenir rapproché, l’entreprise souhaite devenir propriétaire d’une plus grande portion de son catalogue afin d’être en mesure d’offrir à ses abonnés jusqu’à 3000 heures de contenu audiovisuel. Classica se distingue des autres chaînes de musique classique de Stingray au chapitre de la clientèle visée. Alors que Brava se veut plus accessible, en misant notamment sur la diffusion de courts métrages qui documentent les préparatifs de certains concerts et dressent le portrait des musiciens et des compositeurs, Classica s’adresse davantage à une clientèle de connaisseurs : la programmation est axée sur des productions d’orchestres européens qui requièrent de l’auditeur une certaine connaissance du répertoire classique. Cependant, une attention particulière est portée aux habitudes de la clientèle afin de créer une programmation musicale adaptée au contexte de longue écoute. Les émissions sont donc regroupées selon des thématiques quotidiennes et hebdomadaires de manière à fidéliser la clientèle.

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Fondée en Allemagne en 1997, Classica accordait jusqu’à ce jour une grande part de sa programmation aux prestations d’orchestres européens. Cependant, le rachat de la chaîne par le groupe Stingray pourrait bien changer la donne : soucieux de mettre en valeur la production canadienne et québécoise, Stingray collabore depuis quelque temps avec divers ensembles locaux tels que l’Orchestre symphonique de Montréal et l’Orchestre Métropolitain de Montréal. À titre d’exemple, la chaîne a récemment réalisé un programme spécial à l’occasion d’une prestation de l’ensemble Les Violons du Roy au Domaine Forget. En plus d’assurer la diffusion du concert, une équipe de tournage s’est rendue sur les lieux afin de réaliser un documentaire qui offre aux abonnés un accès privilégié aux coulisses de l’événement. Ce type de projet favorise une plus grande proximité entre les ensembles et les auditeurs, constituant même une solution possible aux problèmes de renouvellement de public auxquels sont confrontés de nombreux acteurs du milieu de la musique classique.

DÉMOCRATISER LA MUSIQUE CLASSIQUE

Pour Péloquin, cette nouvelle façon d’aborder le concert – en tant qu’événement à la fois musical et médiatique – constitue une véritable opportunité pour les orchestres. S’il déplore que le manque de revenus et le vieillissement du public de la musique classique minent la prospérité des ensembles, il remarque toutefois un changement de mentalité en ce qui a trait à la diffusion : « On sent qu’il y a de plus en plus d’ouverture […] Le milieu [réalise] qu’aujourd’hui un artiste peut diffuser sa musique facilement, mais il reste que le streaming amène une homogénéisation des genres. » Un tel constat peut sembler paradoxal, surtout venant d’une entreprise qui offre à ses abonnés des milliers de chaînes musicales spécialisées. C’est pourquoi des chaînes comme Classica ont leur utilité : Péloquin préconise une collaboration accrue entre les diffuseurs et les orchestres afin de permettre à ces derniers de prendre en main leurs finances tout en assurant un maximum de visibilité aux orchestres classiques. En offrant aux orchestres et aux artistes les moyens de faire rayonner leur talent à l’étranger, Stingray participe à leur essor et, plus généralement, à la démocratisation de la LSM musique classique. www.classica.stingray.com

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Gilles Cantagrel

Ana Sokolovic´

Jean-Eudes Vaillancourt Julien Grégoire

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Vendredi 1er décembre – 19 h 30, salle Jean-Papineau-Couture (B-421)

Vendredi 19 janvier – 19 h 30, salle Jean-Papineau-Couture (B-421)

CONFÉRENCE La Réforme et la musique Conférence livrée par Gilles Cantagrel, musicologue, dans le cadre du séminaire La démarche poétique en interprétation de Jean-François Rivest

OPÉRAMANIA – Projection d’opéras sur grand écran Soirée spéciale : GRANDS AIRS DE BASSES DE VERDI Écoutes comparées (dont certaines avec partition) d’airs de basse du répertoire verdien avec quelques-uns de leurs plus grands interprètes tels Paata Burchuladze, Ferruccio Furlanetto, Nikolaï Ghiaurov, Ruggero Raimondi, Samuel Ramey, Roberto Scandiuzzi, Erwin Schrott et Cesare Siepi Animation : Michel Veilleux, musicologue 12 $ – Billetterie : admission.com, 1 855 790-1245 Renseignements : musique.umontreal.ca, 514 343-6427

Vendredi 1er décembre – 19 h 30, salle Jean-Papineau-Couture (B-421) OPÉRAMANIA – Projection d’opéras sur grand écran L’EUROPA RICONOSCIUTA de Salieri Production du Teatro alla Scala de Milan (2004) Chanteurs : Diana Damrau, Désirée Rancatore, Genia Kühmeier, Daniela Barcellona et Giuseppe Sabbatini Direction musicale : Riccardo Muti. Mise en scène : Luca Ronconi Chanté en italien (avec sous-titres français) Animation : Michel Veilleux, musicologue 12 $ – Billetterie : admission.com, 1 855 790-1245 Renseignements : musique.umontreal.ca, 514 343-6427

Mardi 23 janvier – 19 h 30, salle Claude-Champagne CONCERT Autour de Xenakis Ensemble à percussion Sixtrum Au programme : Markeas, TBC – Spiropoulos, Membranes – Xenakis, Persephassa

Samedi 2 décembre – 19 h 30, salle Claude-Champagne

Vendredi 26 janvier – 19 h 30, salle Jean-Papineau-Couture (B-421)

CONCERT CRÉATION présenté dans le cadre du séminaire Composer pour la scène d’Ana Sokolovic´ en collaboration avec la chorégraphe Sarah Bild Les œuvres des étudiants compositeurs et chorégraphes prennent corps grâce aux danseurs de l’École de danse contemporaine de Montréal et aux étudiants musiciens de l’UdeM

OPÉRAMANIA – Projection d’opéras sur grand écran SALOMÉ de Strauss Production du Teatro Comunale de Bologne (2010) Chanteurs : Erika Sunnegårdh, Mark S. Doss, Robert Brubaker, Dalia Schaechter, Mark Milhofer Direction musicale : Nicola Luisotti. Mise en scène : Gabriele Lavia Chanté en allemand (avec sous-titres français) Animation : Michel Veilleux, musicologue 12 $ – Billetterie : admission.com, 1 855 790-1245 Renseignements : musique.umontreal.ca, 514 343-6427

Mardi 5 décembre – 19 h 30, salle Claude-Champagne CONCERT des Chambristes stupéfiants sous la direction de Jean-Eudes Vaillancourt Œuvres de Rachmaninov, Saint-Saëns, Brahms, Hindemith, Messiaen, Debussy et Castelnuovo-Tedesco

Dimanche 28 janvier – 10 h à 16 h

Vendredi 8 décembre – 19 h 30, salle Jean-Papineau-Couture (B-421)

Pavillon de musique, 200, av. Vincent-d’Indy

OPÉRAMANIA – Projection d’opéras sur grand écran MEFISTOFELE de Boito Production de l’Opéra de Munich (2015) Chanteur : René Pape, Joseph Calleja, Kristine Opolais, Karine Babajanyan, Andrea Borghini Direction musicale : Omer Meir Wellber. Mise en scène : Roland Schwab Chanté en italien (avec sous-titres français) Animation : Michel Veilleux, musicologue 12 $ – Billetterie : admission.com, 1 855 790-1245 Renseignements : musique.umontreal.ca, 514 343-6427

PORTES OUVERTES Découvrez les multiples parcours possibles en musique à l’occasion d’une journée d’activités gratuites ! À ne pas manquer : visites guidées, conférences, kiosques d’information, ainsi que des rencontres avec des professeurs, des responsables de programmes et des étudiants de la Faculté. Renseignements : [email protected] ou musique.umontreal.ca

Mercredi 13 décembre – 19 h 30, salle Claude-Champagne CONCERT de l’Atelier de percussion de l’UdeM sous la direction de Julien Grégoire Parmi les œuvres au programme : Circuit I (1972) de Serge Garant, œuvre pour six percussionnistes

Dimanche 17 décembre – 16 h, salle Claude-Champagne CONCERT DE NOËL des chœurs de l’École des jeunes 10 $, gratuit (enfants). Billets en vente à la porte Renseignements : ecoledesjeunes.musique.umontreal.ca

Mercredi 10 et jeudi 11 janvier – 19 h 30, salle Claude-Champagne CONCERTS Ultrasons – La relève électronique Les étudiants du baccalauréat en musiques numériques vous dévoilent leurs créations multiformes.

Jeudi 12 janvier – 19 h 30, salle Claude-Champagne CONCERT Ultrasons – L’élite numérique Œuvres du compositeur invité Louis Dufort et créations d’étudiantscompositeurs aux études supérieures en musiques numériques

Tous les événements sont gratuits sauf indication contraire. Les billets sont également en vente à la porte. Stationnement : 8 $ lors des concerts gratuits Gratuit pour les concerts payants Faculté de musique de l’Université de Montréal 200, avenue Vincent-d’Indy, Montréal Édouard-Montpetit

Plus de 600 événements vous sont offerts annuellement à la Faculté de musique. Consultez régulièrement la rubrique À l’affiche sur notre site Internet musique.umontreal.ca et suivez-nous sur MusUdeM.

JOYEUSES FÊTES… de toute l’équipe de la Faculté de musique !

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SALLE CLAUDE-CHAMPAGNE

UNE MISE EN VALEUR DU PATRIMOINE CULTUREL par ARNAUD G. VEYDARIER

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naugurée dans les années 1960 par la congrégation des sœurs des Saints-Nomsde-Jésus-et-de-Marie, la salle ClaudeChampagne compte parmi les lieux de concerts les plus emblématiques de Montréal. Certains des plus grands ensembles de la métropole s’y produisent dans des concerts qui marquent plusieurs générations de mélomanes. Radio-Canada occupe également les lieux jusqu’au milieu des années 1970 alors que la société d’État y enregistre ses Grands Concerts. Aujourd’hui affiliée à l’Université de Montréal, la salle ClaudeChampagne continue d’accueillir de nombreux orchestres classiques attirés par l’authenticité et la qualité acoustique de l’enceinte. La salle est également devenue le lieu de diffusion principal de l’Orchestre de l’Université de Montréal, en plus d’offrir des résidences à divers ensembles musicaux.

ENTRETIEN ET AJOUTS ESTHÉTIQUES

Aux prises avec des installations vieillissantes, l’administration de la salle ClaudeChampagne entreprend en 2010 un vaste chantier dans le but de restaurer certains éléments de la structure et mettre à jour l’équipement audiovisuel. La firme d’architecture montréalaise CGA se voit confier le mandat de redonner ses lettres de noblesse à une salle de concert qui accueille encore aujourd’hui plus de 150 événements musicaux par année. Parmi les priorités, le remplacement du plancher de scène et des fauteuils, l’ajout de herses et la réparation de l’élévateur de piano font partie de la première phase des opérations de restauration. Hors service depuis des années, l’élévateur peut désormais contenir deux pianos, facilitant ainsi la logistique des concerts. Si ces travaux peuvent sembler habituels, la tâche n’est pourtant pas simple. Pour Pierre Corriveau, chef des travaux de réfection, la salle Claude-Champagne a acquis au cours de son histoire une valeur patrimoniale qu’il est essentiel de préserver : « Même si sa construction est assez récente, elle fait selon moi partie du patrimoine. » Hormis certaines réparations antérieures, les caractéristiques architecturales de l’enceinte sont demeurées plus ou moins intactes au fil des ans. Compte tenu de l’ampleur et de la nature des travaux, les risques d’altérer la signature sonore de la salle sont grands. Pour surmonter cet obstacle et préserver le cachet d’origine de la salle, l’équipe de CGA travaille en collaboration avec l’acousticien Jean-Pierre Legault afin de choisir des matériaux qui ne compromettent pas la résonance naturelle.

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Trois ans plus t a r d , u n e deuxième phase de restauration s’amorce avec le remplacement des panneaux de bois situés sous l’orgue et de part et d’autre de la scène. F o r t e m e n t endommagés au fil des ans, ces panneaux non seulement jouent un rôle capital dans la distribution du son, mais constituent également une composante centrale de l’identité visuelle : occupant tout le fond de la salle, ces panneaux de bois sont très visibles du point de vue des spectateurs. Encore une fois, il était indispensable pour les architectes de rester fidèles à l’esthétique d’origine de la salle.

AMÉLIORATION DES RESSOURCES TECHNIQUES

Bien que les travaux d’entretien représentent une part importante du projet de restauration de la salle, un volet consacré à l’amélioration des ressources techniques et à la modernisation de l’équipement de scène est également entrepris. Comme le souligne Corriveau, l’arrivée de nouvelles technologies d’éclairage et de sonorisation offre de nouvelles possibilités aux artistes. En fonction de leur vocation, les salles de concert sont généralement tenues de répondre aux exigences techniques des productions, faute de quoi elles tombent en désuétude. C’est dans cette optique que l’équipe d’architectes de CGA collabore avec les techniciens de la salle Claude-Champagne pour évaluer les nouveaux besoins techniques : de nouvelles herses sont ajoutées en 2010 et en 2016, offrant à l’équipe technique de nouvelles possibilités ainsi qu’une plus grande flexibilité. Un écran de cinéma rétractable est également installé, offrant la possibilité d’accueillir des productions artistiques interdisciplinaires. Cependant, il est important pour Corriveau de respecter la vocation première des installations et « d’intégrer les nouvelles technologies sans en altérer le cachet ». La salle ClaudeChampagne a été conçue avant tout comme un lieu destiné aux prestations musicales. Il incombe donc à l’architecte de trouver un juste milieu entre la préservation du cachet et les besoins techniques, de créer un espace qui répond aux attentes de différentes parties.

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LABORATOIRE DE RECHERCHE ET CRÉATION

La troisième phase des travaux débute en 2016 et aboutit à l’inauguration d’un laboratoire de recherche et création à même la salle Claude-Champagne. Piloté par le Centre de recherche interdisciplinaire en musique, médias et technologies (CRIMMT), cet ambitieux projet consiste à doter la salle de dispositifs de contrôle des paramètres acoustiques dans l’enceinte, en plus d’offrir des outils de collectes de données. Une régie est également aménagée à l’arrière de la salle, permettant aux chercheurs d’analyser les prestations musicales en temps réel. Le projet voit également la salle Claude-Champagne se jumeler avec la salle multimédia de l’école de musique Schulich (Université McGill) afin de mettre en place une véritable infrastructure d’expérimentation sonore. À titre d’exemple, les chercheurs peuvent mettre en liaison directe les deux salles lors d’expériences afin d’étudier simultanément deux groupes d’auditeurs exposés à la même musique.

PERSPECTIVES D’AVENIR

S’il reste encore beaucoup à faire avant que la salle Claude-Champagne soit remise à neuf, les travaux devront attendre, faute de moyens financiers. Dans tous les cas, il est illusoire selon Corriveau de penser qu’on peut ramener une salle à son état d’origine : avec le changement des technologies et des besoins des artistes, il est nécessaire pour une salle de concert d’évoluer afin de continuer à renouveler l’expérience des spectateurs et des artistes, tout en respectant la valeur patrimoLSM niale des lieux. www.musique.umontreal.ca

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www.turkoisedesign.com

présente

MATHIEU, DESCARRIES, DOMPIERRE

HOMMAGE AUX GRANDS COMPOSITEURS QUÉBÉCOIS

Jeudi 15 mars 2018, 19 h 30 Maison des arts Desjardins Drummondville ISABELLE DAVID, piano JEAN-MICHEL DUBÉ, piano KERSON LEONG, violon SOUS LA DIRECTION DE JULIEN PROULX

O S D RU M M O N DV I L L E . C O M BILLETTERIE : 1 800 265-5412

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PHOTO: KAREN ALMOND

DAVID T. LITTLE

JFK: POLITICS, OPERA, AND THE EVOKING OF EMOTION by CHARLES GEYER

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omposer David T. Little’s wildly rampant mane of curly hair could pass for an outof-control Afro. Add a Mephistophelean goatee and broad moustache and you might have a rocker or radical campus agitator. In conversation, though, one meets an erudite, articulate, and very down-to-earth classicist teddy bear of a guy from New Jersey (who also just happens to be a rocker and a radical, too, in his own way). “I always wanted straight hair,” Little says. “But this is what I’ve got, so I just sort of let it go crazy. It’s been organic — like my composition process.” It’s that process that has made Little a prolific and critically lauded composer, with an impressive catalogue of serious music, from chamber pieces to orchestral works to operas — notably, his grand opera, JFK. This work explores the final hours before US president John F. Kennedy’s 1963 Dallas assassination, through a monumental and moving collage of theatrically virtuosic dream and surrealist sequences. In the words of Little and his collaborator, librettist Royce Vavrek, “It departs as far from reality as the truth requires.” Co-commissioned by the Fort Worth Opera, Opéra de Montréal and American Lyric Theater, JFK premiered in Fort Worth in April 2016 and is now poised for its Canadian debut at Opéra de Montréal in January. “Jack and Jackie are really the core of the story,” Little explains. In one fantasy flashback, Rosemary Kennedy, as a “dream guide for Jack”, takes him “to the Moon, where he meets Jackie”. (In real life, Rosemary was the tragic eldest daughter of the Kennedy clan, subjected to an unsuccessful prefrontal lobotomy in her early twenties and subsequently institutionalized for the rest of her life). There are appearances by two “Fates”, Clara Harris and Henry Rathbone, revenants of the two historical figures who accompanied

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President and Mrs. Lincoln to Ford’s Theater on the night of that assassination. And there’s even a visit from the remarried Jackie Onassis, who helps dress her Jackie Kennedy self in the iconic pink suit worn in the fateful Dallas motorcade. By all accounts, the adventurous dream logic of Vavrek’s libretto and Little’s alternately neoromantic and hard-driving, percussive score generate a ravishing emotional experience evocative of Greek tragedy, where “an audience feels the story of a significant figure and his troubles.” Little and Vavrek seem to have evolved spontaneously a reinvention of classical structure as they worked out their emotional impulses. Indeed, for Little, composing in general involves the mysterious process of prompting emotional response through what might be called aural legerdemain. “It’s sleight of hand in the creation of a new reality,” Little muses. “I don’t think there’s a formula. It’s a combination of things. Proportion has something to do with it. It also depends on the story you’re telling. It’s a big puzzle.” It’s a puzzle that Little and his collaborator, Royce Vavrek, have now cracked at least twice, and quite spectacularly at that. Their first collaboration — the post-apocalyptic allegorical opera Dog Days — premiered in 2012 to resounding reviews, with subsequent productions at both Forth Worth Opera and Los Angeles Opera. Its success led quite directly to the commission for JFK. “I think they are in some ways very different pieces,” Little says of the avant-garde, profanity-peppered Dog Days — the tale of a family contending with privations in a desolated, near-future America, and the dog-man who appears at their door, howling for food — and the later, more urbane and elevated JFK. “And in some ways they’re not so different. But they’re both definitely the product of Royce Vavrek and me — they’re very us. This

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is the moment when they’re interested in this thing, and this is where this thing is being explored. We don’t plan it that way. It’s just that we’re very organic in our process.” Musing further on the rare serendipity of finding so simpatico a colleague, Little says of himself and Vavrek: “We complement each other very well. We’re also very good friends.” Both are from close-knit rural communities: Vavrek from Alberta, Canada, Little from a dairy-farm-dotted sector of northwestern New Jersey. “In the mornings, going to school, we’d have to wait for the cows to cross the road from one pasture to another to get to town,” Little recalls of his youth. Yet, rusticity notwithstanding, Little’s musical precocities, his particular rhythmic sensibility, and his theatrical flair found expression and nurture. “I was very involved in anything theatrical, and anything musical that I could,” Little says. “I was very lucky that we actually had a pretty robust program for both.” Little played percussion in the drum and fife corps and participated in “industrial metal bands, doing Nirvana covers, that kind of thing.” But eventually it was exposure to two unique decoctions of musical promiscuity — one current, one historical — that clarified Little’s future path for him. “I started by wanting to write film music,” Little reminisces. “That came from Danny Elfman — The Nightmare Before Christmas — when I was 15. But then I heard Stravinsky’s The Rite of Spring and that was sort of it!” Little eventually dropped film scoring as a priority, gravitating instead toward full-out dramatic music writing. “Writing opera, I’m not only writing the film score,” Little says, “I’m writing the film.” As for his interest in composition that supports social commentary, as in Dog Days, or that illuminates the intersection of the personal and the political, as in JFK, Little asserts: “One of the things that opera does very well is to deliver difficult, complex political ideas through the emotional, human aspect. That’s the path LSM my work has taken over the years.” JFK will be performed at Opéra de Montréal January 27 and 30 and February 1 and 3, 2018, all at 7:30 p.m. Additional information and tickets are available at www.operademontreal.com.

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Le Quatuor selon LIGETI

György LigetI

- Andante und Allegretto - Quatuors nos 1 et 2

Ven V en nd dre redi r edi di 26 JA ANV VIE IER 20 0118 8 19 9h3 h30 30

Les oeuvres seront précédées d’une Conférence de jean Lesage Les esag esa ag gee

Cons Co nserv nse er er rvato vato va toir ire de ire de Mo Mon ontr ont ttré réa éal 4750 475 47 50 a ave v veenu nue He Henr nri-J n rii-Ju i-J -JJu uli lieen n

Billets 26,50$, 21,50$, 11,50$ www.quatuormolinari.qc.ca T : 514-527-5515

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FRÉDÉRIC ANTOUN

À PROPOS DE THE EXTERMINATING ANGEL par ADRIAN RODRIGUEZ

L

e ténor canadien Frédéric Antoun est une des voix les plus en demande actuellement dans le monde du chant lyrique. Au cours des cinq dernières années, ce ténor québécois est devenu le chanteur de choix des maisons d’opéras les plus prestigieuses au monde. Il a interprété les rôles de Ferrando dans Cosi FanTutte à l’Opéra de Paris et l’Opéra de Marseille, Tonio dans La Fille du Régiment au Royal Opera House de Covent Garden, Nadir dans Les Pêcheurs de Perles à l’Opernhaus Zurich, ainsi que Amadeus Daberlohn dans Charlotte Salomon et Raúl dans la première mondiale de The Exterminating Angel au Festival de Salzbourg. Il est également un interprète en demande pour les concerts et pour les oratorios. Son répertoire comprend le Messie de Haendel, la Symphonie n ° 9 de Beethoven, le Requiem de Mozart, Carmina Burana d’Orff, le Magnificat et La Passion selon saint Jean de Bach. Plus récemment, il a interprété le rôle de Raúl Yebenes dans The Exterminating Angel au Metropolitan Opera House de New York, qui présentait cette œuvre pour la première fois. Son interprétation a été bien reçue par David Shengold du site Classical Voice North America : « La musique de Raúl est exceptionnellement interprétée par le ténor canadien Frédéric Antoun, il a montré un timbre

REVIEW:

clair et une voix flexible avec une grande capacité pour jouer avec les différents volumes de sa voix. Il est un important ajout à l’aile française de la maison. »

Quelles sont les difficultés de votre rôle dans The Exterminating Angel? « La première difficulté fut de l’apprendre par cœur. La métrique change souvent à chaque mesure. Il emploie beaucoup de mesures irrégulières : 7/16, 5/12, etc. Même des 1/6 et 2/6 que je n’avais jamais vus auparavant. Il serait impossible pour quelqu’un ne lisant pas ou peu la musique d’apprendre cette œuvre correctement! Une fois la musique apprise, elle devient cependant parfaitement organique, comme si c’était la chose la plus naturelle au monde. C’est là entre autres le génie de Thomas Adès. » « L’autre difficulté est, bien sûr, vocale. Des aigus, des aigus, et surtout des suraigus! Ils sont souvent rapprochés et soudains, contrairement au répertoire traditionnel. Il faut donc être constamment sur ses gardes et être prêt à bondir tel un tigre sur sa proie! Heureusement, mon personnage est souvent en colère, donc ça vient très naturellement! »

Comment avez-vous eu l’opportunité de créer ce rôle? «Thomas Adès a écrit le rôle pour ma voix après notre expérience dans The Tempest à l’Opéra de Québec où j’ai chanté le rôle de Caliban. Cela reste encore une de mes meilleures expériences à vie. C’était d’ailleurs pour moi l’occasion de travailler avec Robert Lepage pour la première fois. Merci, Grégoire Legendre ! »

Est-ce que la musique contemporaine est plus difficile à chanter? Oui, la plupart du temps, la musique contemporaine que j’ai chantée a été plus difficile sur la voix parce qu’elle est moins linéaire. Il y a plus de sauts; c’est souvent plus pointilliste et expressionniste, moins lyrique. Il faut posséder une technique solide pour ne pas fatiguer ou endommager son instrument. En fait, je ne chante rien d’autre quand je suis au milieu d’une production musicale contemporaine, surtout Adès. Il est si différent du répertoire habituel que si vous essayez de répéter un autre rôle en même LSM temps, l’un ou les deux en souffriront. The Exterminating Angel au cinéma : The Exterminating Angel fait partie de la série Live in HD du Metropolitan Opera. Il sera retransmis en direct sur grand écran les 9, 11 et 13 décembre 2017 et les 7 et 13 janvier 2018. www.cineplex.com

THE EXTERMINATING ANGEL

by CHARLES GEYER

G

uess who’s coming dinner — and never leaving? In the case of composer Thomas Adès’s new opera, The Exterminating Angel, the answer is: everyone. The show opened last year in Salzburg and is currently enjoying its American premiere at the Met. Based on the 1962 film El ángel exterminador by cinematic provocateur Luis Buñuel, Adès’s opera ruthlessly tracks the exigent plight (and deteriorating sanities) of a group of bourgeois Spanish socialites gathered for a posh post-opera soirée only to find that, for reasons beyond anyone’s ken, they can’t bring themselves to go home. Think Noel Coward meets Rod Sterling, with a smidgen of Richard Strauss’ Capriccio thrown in. Ever since Aristotle articulated the ideal of unity of action, dramatists have sought situations where such enforced dramatic confinement is plausible — Sartre’s existentialist hocus-pocus in No Exit; the psycho-juridical

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ingenuity of Agatha Christie’s And Then There Were None; countless prison or asylum dramas. But Buñuel’s audacious solution beggars comparison: a gaggle of highbrows undergo

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seemingly spontaneous house arrest and descend from sophistication to savagery. The libretto by Adès and director Tom Cairns cleaves closely to Buñuel and perhaps better negotiates the evolution from initial comedy of manners to eventual Götterdämmerung, while Adès’s brash and tumultuous score (not to mention its virtuoso deployment of the eerie electronic instrument, the ondes Martenot), packs a mighty wallop of metaphysical vertigo and visceral horror. The principal players admirably chew scenery — and sometimes transcend belief — in their execution of fiendishly jagged and often unprecedentedly altitudinous vocal lines, with sopranos Audrey Luna and Alice Coote, mezzo-soprano Christine Rice, countertenor Iestyn Davies, and Quebec tenor Frédéric AnLSM toun as standouts among a stellar cast.

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37ième saison / 37th season piano Dorothy Fieldman Fraiberg clarinette / clarinet Simon Aldrich violon / violin Elvira Misbakhova alto / viola Pierre Tourville violoncelle / cello Sheila Hannigan Œuvres de Voigt, Polzelli & Vaughan Williams le jeudi 25 janvier, 20 heures Thursday, January 25, 8 pm Salle Redpath, Université McGill Entrée libre / Admission free Dons acceptés à l’entrée / Donations accepted at door www.allegrachambermusic.com

Concert 20e anniversaire Orchestre Strauss de Montréal Alexander Steinitz, chef d’orchestre (Vienne) Lara Ciekiewicz,•‘’”ƒ‘ȈBrian Cheney, ténor Invitée spéciale : Lyne Fortin, soprano Danseurs du Ballet national de Hongrie et les Champions internationaux de danse sociale

LE CHEMIN DU PARADIS T H E PATH TO PA R A DISE

“Taylor and his artists remind us that music like faith can be powerfully transformative.” THE CHOIR OF THE

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Célébrez avec un orchestre de 65 musiciens, les plus belles valses, de célèbres polkas et des airs d’opérettes, mettant en vedette d’exceptionnels danseurs et de réputés chanteurs.

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ÉVA GAUTHIER (1885-1958)

CANTATRICE D’AVANT-GARDE (2e PARTIE) PIONEER OF 20TH CENTURY MUSIC (PART 2) par NADIA TURBIDE

É

va passa les étés 1922 et 1923 à travailler sa technique vocale à Berlin avec Anna Schoen-René, à renouer contact avec des compositeurs et collègues de Paris et de Londres et à enrichir sa collection d’œuvres vocales. Pour son récital annuel à New York à l’automne de 1923, elle fit preuve d’un rare éclectisme dans son programme1. L’accompagnait au piano, pour la partie américaine du programme, George Gershwin, alors âgé de vingt-cinq ans. Le compositeur était déjà célèbre dans Tin Pan Alley grâce, notamment, à Swanee, mais les « gens biens » qui fréquentaient les concerts n’avaient guère que mépris pour ce qu’on appelait à l’époque le jazz. Le récital d’Éva marquait la première venue de Gershwin dans une salle de concert, à titre de pianiste et compositeur. À la générale, deux amis de la cantatrice qui s’étaient faufilés à l’Aeolian Hall l’entendirent répéter Waldtaube, extrait des Gurrelieder de Schoenberg. « Nous étions assis au balcon, devant une loge occupée par [Ernestine] Schumann-Heink et Elena Gerhardt. Elles t’écoutaient, visiblement ravies. Puis tu t’es mise à chanter Stairway to Paradise et elle se sont mises à rire, d’un bon rire franc […] Je ne savais plus où donner des yeux, derrière ou devant. Quel bon temps c’était.2 » Le soir venu, la minuscule Éva parut dans une robe de velours noir à longue traîne, gantée de noir et parée d’une longue plume d’autruche verte et d’énormes faux diamants aux oreilles; accompagnée au piano par Max Jaffe, elle exécuta un premier groupe d’œuvres composé d’airs anciens, puis un deuxième, consacré à la mélodie hongroise et allemande contemporaine. Revenue sur scène avec Gershwin, elle entama la portion américaine du concert par une exécution « classique » de l’enlevant succès d’Irving Berlin, Alexander’s Ragtime Band. Trois chansons de Gershwin, Innocent Ingenue Baby, Stairway to Paradise et Swanee clôturaient le programme. Les applaudissements furent tels que le rappel, Do it Again de Gershwin, fut bissé. La seconde fois, Gershwin l’agrémenta d’une brillante variation inspirée de Shéhérazade de Rimski-Korsakov. Éva raconte que la salle croula de rire et, au dire de beaucoup, Gershwin emporta le spectacle. Les critiques eurent beau décrier l’entrée du « jazz raffiné » dans la sacro-sainte salle de récital, la notoriété que son audace valut à Éva contribua à lui assurer une carrière très active pendant toutes les années vingt et, par la suite, une place dans l’histoire. À la suite de ce concert, Paul Whiteman, qui l’avait entendu, commanda à Gershwin la Rhapsody in Blue. Les biographes de Gershwin sont d’ailleurs nombreux à faire observer que son succès aux côtés d’Éva Gauthier n’est sans doute pas étranger à la décision qu’il prit alors de relever son premier grand défi de compositeur. Toujours est-il qu’Éva et lui répétèrent leur exploit à Boston en janvier 1924 et de nouveau à Londres le 22 mai 1925. À cette occasion, assistée d’Ivor Newton au piano, elle donna la première interprétation des Ballads of the Four Seasons d’Arthur Bliss et chanta l’Air de l’enfant, extrait de l’opéra L’Enfant et les sortilèges récemment composé par Ravel. Les critiques londoniens ne pardonnèrent pas davantage à Éva d’avoir profané les lieux saints de la musique. Pour les apaiser, elle leur offrit huit autres récitals au cours de l’été. À la fin d’août, Edward Dent l’invita à chanter des mélodies de Villa-

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va Gauthier spent the summers of 1922 and 1923 in Europe, studying voice with Anna Schoen-René in Berlin, renewing her acquaintance with composers and colleagues in Paris and London, and replenishing her library with new scores. When she prepared her annual New York recital for the fall of 1923, she chose an eclectic program which not only ran the gamut of styles from Purcell and Bellini to Schoenberg and Milhaud (with several first performances included), but also featured the first appearance of popular American songs in a recital program. To accompany her in this last group she engaged the 25-year-old George Gershwin. In 1923 Gershwin was already a hit songwriter on Tin Pan Alley with the highly popular “Swanee” to his credit, but his medium of expression, then called “jazz”, was held in slight contempt by concertgoers of respectable society. On November 1, 1923, the day of the concert, two of Gauthier’s friends somehow got into Aeolian Hall and heard her rehearsing Schoenberg’s “Waldtaube” from the Gurrelieder. “We sat in the balcony and behind us in a box were SchumannHeink and Elena Gerhardt — They listened with keen enjoyment until you sang “Stairway to Paradise” and then they laughed — good round Teutonic laughter ... my eyes were both on the stage and the box behind me. What a lovely time it was!” According to Isaac Goldberg, Gershwin’s first biographer, “It was a strange audience that assembled on that Thursday evening; but then, no Gauthier audience was ever commonplace. There was no musical bourgeoisie; all was intelligentsia or musical slum.” As usual Gauthier had given due consideration to her concert attire and was dramatically clothed in a black velvet dress with a long train, black gloves, and enormous green ostrich feather fan and huge paste diamond earrings. She sang her first two groups devoted to “Ancient music and Modern Hungarian and German songs” by Bartok and Hindemith, accompanied by Max Jaffe at the piano. She reappeared with Gershwin, who walked nervously onto the stage carrying his bundle of scores with their garish yellow and red covers, and began her American section with a “straight” rendition of Irving Berlin’s rousing Alexander’s Ragtime Band. By the time she had completed the group with three songs by Gershwin, Innocent Ingenue Baby, Stairway to Paradise and Swanee, the audience was clamouring for more. Gauthier and Gershwin performed his Do It Again and when they had to repeat it, Gershwin almost stole the show when he inserted a quote from Rimsky-Korsakov’s Scheherazade in his brilliant accompaniment. Gauthier later recalled that when she started singing the jazz group, “The audience was so grave and so serious ... I knew very definitely what I meant when I put those songs on my program, but I didn’t know how my audience would respond. I rather expected ... rotten eggs.” After the concert, the throng of visitors backstage included Arthur Bliss, whose Ballads of the Four Seasons had been premiered by Gauthier and Max Jaffe. Little did Bliss realize that he himself was to accompany Gauthier in the same “jazz songs” four months later. Most of the critics disapproved of the introduction of sophisticated jazz into the concert hall. W.H. Humiston of the Brooklyn Eagle plainly stated that “Aeolian Hall was turned for a time into a cheap

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Lobos au Festival de la Société internationale de la musique contemporaine qui se tenait à Venise au début de septembre. À en croire César Saerchinger, « jamais n’avait-on vu pour un festival de musique, sauf peut-être durant les plus belles années de Bayreuth, pareil rassemblement de grands noms »3. Étaient présents, notamment, Richard Strauss, Arnold Schoenberg, Igor Stravinski, Toscanini et Bodanski. Éva raconte qu’un jour Schoenberg, à qui l’on demandait de bien vouloir libérer les locaux de répétition pour les autres compositeurs, se retourna et hurla : « Il n’y a pas d’autres compositeurs4. » « On me dit, observera plus tard Ursula Greville, que les divergences d’opinions qui séparaient à ce sujet M. Dent, président de l’association, et M. Schoenberg risquent de faire date dans l’histoire5. » Au programme du festival se trouvaient deux œuvres maîtresses : la Sérénade pour orchestre de chambre et voix de Schoenberg, et la Sonate pour piano (1924) de Stravinski. Éva, accompagnée par Alfredo Casella, chanta les Epigramas ironicos e sentimentales et Car vite s’écoule la vie, extrait des Historietas de Villa-Lobos. Elle dira plus tard au sujet de ces mélodies : « Je les aimais quand je les ai chantées au festival, bien que l’auditoire les ait huées tant elles lui déplaisaient. N’empêche que le public m’a réclamée plusieurs fois pour me montrer qu’il m’aimait moi6. » Après le festival, Éva alla chanter pour la première fois à Berlin et à Vienne. Pour cette occasion, elle choisit des airs baroques et classiques suivis de mélodies de Ravel et de musique de chambre contemporaine. Les critiques furent dans l’ensemble ravis, bon nombre d’entre eux considérant le récital comme un événement de bon augure pour la nouvelle saison musicale. Durant les années vingt, Éva donna jusqu’à trente-cinq concerts par année, dont plusieurs en collaboration avec des artistes de renom tels Pablo Casals, Alfred Cortot et Wanda Landowska. Elle interpréta le répertoire moderne avec de grands orchestres américains, dirigés notamment par Pierre Monteux, Fritz Reiner et Leopold Stokowski. Pour ses tournées de la côte ouest, les compositeurs Arthur Bliss et Colin McPhee l’accompagnèrent au piano; de 1925 à 1937 cependant, c’est généralement Celius Dougherty, un autre compositeur, qui lui servait de pianiste. En 1928, à l’occasion du passage de Maurice Ravel en Amérique du Nord, elle organisa un dîner d’anniversaire pour célébrer les cinquante-trois ans du compositeur. Gershwin, dont Ravel voulait faire la connaissance, s’y trouvait. Éva raconte : « Après dîner, Gershwin, qui était en grande forme, joua la Rhapsody, puis son répertoire au grand complet. Il aurait bien voulu travailler avec Ravel, mais ce dernier lui dit qu’il risquait de ne plus écrire que du mauvais Ravel et de perdre son merveilleux talent pour la mélodie. C’est moi qui leur servais d’interprète et c’était fort intéressant7. » Éva fit une dernière grande tournée de l’Europe à l’été et à l’automne de 1928. Dix grandes villes, de Paris à Madrid, l’entendirent dans son répertoire classique et moderne. Épuisée et malade, elle prit alors deux ans de repos qu’elle passa principalement à Paris. En février 1931 (elle avait 45 ans), elle remonta sur scène à Cuba pour donner un concert avec l’Orchestre philharmonique de La Havane. À son retour en Amérique, la dépression économique, particulièrement éprouvante pour les artistes, la contraignit à se tourner vers l’enseignement et la radio pour suppléer à ses revenus de concert. Le 15 mars 1935 au Symphony Hall de Boston, Éva interpréta le rôletitre dans Perséphone de Stravinski, dont l’auteur dirigeait la création américaine. Engagée au dernier moment, elle avait appris le rôle pendant le trajet entre New York et Boston. L’année suivante, l’œuvre fut jouée pour la première fois à New York. Éva, qui incarnait de nouveau Perséphone, s’attira les commentaires suivants de la part d’Olin Downes, critique du New York Times :

vaudeville show.” Nevertheless, the composer-critic Deems Taylor not only gave an enthusiastic review of the concert in the November 2nd edition of the New York World, but wrote an even lengthier feature in the Sunday paper, declaring that “Miss Gauthier did a brave thing when she sang jazz the other night, and a thing that was worth doing.” In the aftermath of this historic event, the big-band leader Paul Whiteman, who had attended the concert, commissioned Gershwin to write what became Rhapsody in Blue. Several of the composer’s biographers have remarked that the excitement and recognition that Gershwin gathered from Gauthier’s venture most likely contributed to his accepting the challenge to compose his first major work. Not only did Gauthier repeat her concert with Gershwin in Boston in January 1924, but they performed the same group of songs at a concert in London on May 22, 1925. On the same program Gauthier, accompanied by the pianist Ivor Newton, sang the first London performance of The Ballads of the Four Seasons by Arthur Bliss and “l’Air de l’Enfant” from Ravel’s recent opera, L’Enfant et les sortilèges. The English critics were equally adamant about the presence of “jazz” in their hallowed halls, and Gauthier had to appear in eight more London recitals that summer to appease their initial reaction. At the end of August 1925, Edward Dent invited Gauthier to perform songs by Villa-Lobos at the Festival of the International Society of Contemporary Music, which was being held in Venice in early September. According to César Saerchinger, “Never before, except perhaps at Bayreuth in the good old days, was such an assembly of musical high-steppers seen together at a festival.” Gauthier later wrote that: “In the Piazza one saw Richard Strauss and his slouch hat, wandering about with Olympian aloofness ... Stravinsky, looking very dapper ... and Arnold Schoenberg, on his honeymoon with a charming young wife, grumpy and nervous (he had lost his teeth and the new ones were not yet in place) ... Toscanini, Bodanzky and countless other celebrities were on view at Florian’s, Quadri, or one of the other cafes that lined the Piazza.” Mrs. Elizabeth Coolidge, the American patroness of chamber music, whom Gauthier had first met when she sang at the second Berkshire Festival in 1917, also attended the Venice festival, which, according to the official program, was “Under the Patronage of His Excellency, Benito Mussolini.” The performing musicians rehearsed at the Conservatory, and Gauthier recalled an incident in which Schoenberg, having been asked to terminate his rehearsal in order that the other composers be given a chance, turned around and screamed: “There are no other composers!” As Ursula Greville, the editor of the Sackbut later reported, “I am told that the divergence of opinion on the subject between Mr. Dent, the president of the association, and Mr. Schönberg is likely to become historic.” The two major works of the Festival were Schoenberg’s Serenade for chamber orchestra and voice and Stravinsky’s Piano Sonata (1924). Gauthier sang the Epigramas Irônicos e Sentimentais and “Jouis sans retard, car vite s’écoule la vie” from Historietas by Villa-Lobos, accompanied by Alfredo Casella at the piano. César Saerchinger commented that “The Epigrams of Heitor Villa-Lobos, though only one of them was entitled Epigramme Inutil, were all that and worse.” Gauthier later recalled that “I liked them when I did them at the festival, in spite of the audience booing and showing in no uncertain manner their dislike of the compositions. However, they made me come back repeatedly to let me know they liked me.” At the close of the Festival, Toscanini was heard to remark, “Thank God it’s over! Now we can disinfect the theatre.” After the Festival, Gauthier sang for the first time in Berlin and in Vienna. She heeded Ivor Newton’s warning not to sing her “jazz songs”: “For if you do you will be panned as sure as you love long earrings,” and chose instead a program from the Baroque and Classical repertoire, a group of Ravel songs, and contemporary vocal chamber music. She was greatly admired by many of the local critics, a number NOVEMBRE 2017

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« Mlle Gauthier a fait preuve d’un sens artistique incomparable. Sa déclamation du texte tenait autant de la musique que de la poésie. On aurait dit, à plusieurs moments, une récitation musicale. La voix portait et se fondait avec le son de l’orchestre. Il ne manquait absolument rien au texte, aussi difficile qu’il ait été à synchroniser précisément avec la partition8. » Un mois plus tard, elle participa au premier Festival de Hartford organisé par Virgil Thomson au musée Wadsworth Atheneum. Le rôle de soprano dans Socrate9 de Satie est un défi en soi, mais combien davantage quand on le chante sous un assemblage menaçant de mobiles (ceux d’Alexander Calder) suspendus au-dessus de sa tête. À en croire le critique du New York Sun, « dans tout le festival, rien n’a fait autant de bruit que ce numéro10 ». Au cours de la saison 1936-1937, Éva donna à New York trois récitals commémorant ses vingt-deux ans de carrière aux États-Unis. Le premier était consacré à la musique espagnole, le deuxième au répertoire classique et contemporain d’Europe centrale et le dernier à la mélodie française, avec laquelle elle avait la plus grande affinité. Du premier concert, le critique Irving Kolodin écrivit qu’Éva Gauthier « manifeste une fois de plus une aptitude remarquable à s’approprier une mélodie et à la faire entièrement sienne11 ». De la fin de sa carrière en 1937 jusqu’à sa mort en 1958, Éva continua d’encourager activement la musique contemporaine tant dans son enseignement et ses écrits qu’à la radio et auprès des artistes qui la consultaient. Membre fondateur et pendant plusieurs années membre du conseil d’administration de l’American Guild of Musical Artists, elle fit également partie des jurys de plusieurs fondations parrainant les jeunes compositeurs et artistes. Elle connaissait mieux que quiconque l’importance de cet appui aux jeunes musiciens. Pendant toute la durée de sa carrière à New York, le récital annuel d’Éva Gauthier fut considéré comme l’un des récitals de chant particulièrement intéressants, sinon le seul. Ce succès est attribuable à l’intelligence et au raffinement de ses interprétations ainsi qu’à son discernement en matière de répertoire. En Amérique, elle connaissait peu de rivaux sur la scène de récital. H. T. Parker, doyen des critiques de Boston, fit observer qu’« elle était à l’interprétation de la mélodie moderne et ultramoderne ce que [Mary] Garden était à l’opéra12 ». En terminant, je rappellerai le vibrant témoignage d’un ami et collègue d’Éva Gauthier, le compositeur américain Walter Kramer : « Tous les compositeurs de notre époque ont envers elle une dette de reconnaissance pour l’intérêt qu’elle a porté à la musique vocale contemporaine et pour son refus de laisser la musique s’immobiliser dans ses formes traditionnelles. Car sans les Éva Gauthier du monde, il n’y aurait jamais d’auditoire pour la musique de ces compositeurs qu’on dit “d’un siècle en LSM avance de leur temps”13. »

Nadia Turbide, musicologue de Montréal, rédige actuellement une biographie d’Éva Gauthier. Cet article a été publié en mai 1988 dans Les Cahiers de l’ARMuQ, numéro 7. En 1991, l’ARMuQ a été remplacée par la Société québécoise de recherche en musique. 1

Purcell et Bellini voisinaient non seulement avec les dernières compositions de Milhaud et Schoenberg, mais encore avec des chansons populaires américaines, ce qui ne s’était jamais vu au concert. 2 Lettre, John à Éva Gauthier [1953], Collection Éva Gauthier MNY Amer, New York Public Library. 3 Cesar Saerchinger,“International Festival at Venice”, Musical Courier 91, 44 (1er octobre 1925) : 18. 4 Éva Gauthier, “Festival in Venice”, Musical Record (juin 1941) : 4. 5 Ursula Greville, “Venice in Eruption”, The Sackbut (septembre /1925) : 61. 6 Greville, 20. 7 Éva Gauthier, “George Gershwin—A Personal Appreciation”, Agma 2, 7-8 (juillet-août 1937) : 8. 8 Olin Downes, “Schola cantorum at Carnegie Hall”, The New York Times (5 février 1936) : 15 (1-2). 9 Dans ce drame symphonique divisé en trois parties, Éva Gauthier chanta Alcibiade (I), Phèdre (II), Socrate (III) et le ténor Colin O’More interpréta Socrate (I-II) et Phédon (III). 10 Henry McBride, “All Arts United in Hartford”, The New York Sun (22 février 1936) : 26. 11 Irving Kolodin, “Eva Gauthier Sings at Hotel Gotham”, New York Sun (9 décembre 1936). 12 H.T. Parker, Eight Notes (New York: Dodd, Mead and Company, 1922), p. 102. 13 A. Walter Kramer, “Éva Gauthier Achieves Renown as Explorer of Ultra-Modern Fields”, Musical America, 24, 21 (21 septembre 1921): 8.

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of whom remarked that her recital provided an auspicious opening to the musical season. During the 1920s Gauthier performed in as many as 35 concerts per year, a number of which were given in collaboration with such artists as Pablo Casals, Alfred Cortot and Wanda Landowska. She also sang modern repertoire with some of the leading orchestras in the United States, under the batons of Pierre Monteux, Fritz Reiner, Alfred Hertz and Leopold Stokowski. While the composers Arthur Bliss and Colin McPhee accompanied Gauthier on her West Coast tours, her regular pianist from 1925 to 1937 was the American composer Celius Dougherty. He joined Gauthier at one of the rare concerts she gave in Canada, when she sang for the Women’s Musical Club of Toronto in 1926. Lawrence Mason of The Globe reported that her concert: “must be described as a perfect concert. Her voice has that smoothly rounded tone in all registers ... This is the sort of program for which this reviewer has been waiting and hoping; nothing trite, hackneyed, banal, but everything fresh, alive, intensely interesting and immensely worth while — a typical Gauthier program.” When Maurice Ravel came to America in 1928, Gauthier and the French composer visited the home of Edgar Allan Poe, attended performances at the Metropolitan Opera House, and saw Gershwin’s Funny Face on Broadway starring Fred and Adele Astaire. She organized a dinner party for Ravel on March 7, to celebrate his 53rd birthday. She also invited Gershwin, whom Ravel wanted to meet. After dinner, she remembered: “Gershwin played the Rhapsody and his entire repertoire, and fairly outdid himself ... Gershwin was very anxious to work with Ravel but his answer was that it would probably cause him to write “bad Ravel” and lose his great gift of melody. I had to act as interpreter in their conversation, a most interesting task.” Gauthier’s career had successfully progressed despite recurring financial setbacks. During the summer and fall of 1928, she made one last grand European tour, singing her classic and modern repertoire in ten major cities from Paris to Madrid. An explanation for this extravagant gesture is offered by her accompanist Celius Dougherty, who remembers that one of Gauthier’s patrons had given her a considerable amount of money to pay off her debts, which she then used for the more significant purpose of concertizing. Accumulated fatigue and illness forced Gauthier to retire from the concert stage for a period of two years, spent mainly in Paris. When she resumed her performing career in 1931, it was intermittent and combined, out of necessity, with other remunerative activities such as teaching and broadcasting. Throughout her career, Eva Gauthier’s annual vocal recital in New York was consistently cited as one of the most interesting of the season, at times, the only one. This was invariably due to her intelligent interpretation, refined taste, and choice of repertoire. Until her death in 1958, Eva Gauthier continued to promote the works of living composers and taught the art of programming to several generations of singers. Ned Rorem, who accompanied her classes after the war, remembers that “Jennie Tourel would not give a concert without consulting Gauthier, not only on her repertory but also her wardrobe.” As a rule, Gauthier attended all her students’ recitals and went to concerts every night. In fact, for many New York concertgoers of the 1940s and 1950s, Eva Gauthier will always remain the legendary tiny white-haired lady LSM with sensational hats, who regularly held court at Town Hall. Nadia Turbide, a musicologist in Montreal, is currently writing a biography of Eva Gauthier. This article was originally published in the October 1985 issue of Music Magazine.

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GRANDS BARYTONS ET BASSES D’ICI par PIERRE CHÉNIER

JOSEPH ROULEAU PHOTO: CAVOUK

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ans ce bref article sur les barytons et les basses, je commence par notre doyen Joseph Rouleau, né à Matane en 1929, aujourd’hui âgé de 88 ans.

Joseph Rouleau a marqué l’art lyrique à la fois par son grand talent et sa personnalité d’artiste et par son dévouement pour l’apprentissage de la musique classique, notamment la formation des jeunes, comme le montrent ses 25 années passées à la tête des Jeunesses musicales du Canada. Il a connu une grande carrière internationale. Parmi ses réalisations internationales, on compte ses plus de 20 années au Royal Opera House de Covent Garden, à Londres, comme basse principale, et ses tournées en Union soviétique dans les années 1960. Son association avec des chanteurs comme Joan Sutherland et Luciano Pavarotti a marqué les grandes soirées du bel canto italien et du chant verdien, où les voix rivalisant de puissance, dans des mises en scène de grand faste, étaient considérées comme la norme de qualité. En Union soviétique, il a notamment interprété à nombre de reprises le rôle-titre de Boris Godounov de Moussorgski, un geste audacieux dans un pays qui a produit de grands Boris et pour lequel la critique l’a comparé aux plus grands. La voix de Joseph Rouleau est une voix de basse authentique, sonore, grave, jamais plus à l’aise que dans la tragédie. Elle n’est pas intimiste mais grandiose. La stature de l’artiste en scène était elle-même impressionnante, noble, avec une gestuelle sobre qui correspondait bien à la voix. De tous les rôles qu’il a marqués, on retiendra surtout, je crois, en plus de Boris, Philippe II du Don Carlos de Verdi, Don Quichotte de l’opéra du même nom de Massenet et Méphisto du Faust de Gounod. Ceci dit, il a aussi interprété avec beaucoup de panache des rôles bouffes comme l’Osmin de l’Enlèvement au sérail de Mozart. Tout au long de sa carrière, Joseph Rouleau s’est intéressé à la vie musicale ici au Québec et au Canada et il a participé à la création de l’opéra Louis Riel du compositeur canadien Harry Somers en 1967.

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Quand on pense à un baryton canadien, on pense à Louis Quilico, né à Montréal en 1925 et décédé à Toronto en 2000. C’est notre plus célèbre baryton verdien, lui aussi riche d’une grande carrière internationale. LOUIS QUILICO Le baryton verdien est une catégorie rare tant le registre est étendu, surtout vers l’aigu où la difficulté, mis à part l’atteinte des notes, est le legato et le souffle qui doivent exister sur l’étendue du registre, accompagnés de puissance. Peu de barytons verdiens se sont illustrés au cours du 20e siècle et Louis Quilico a été de ceux-là. Il a maintenu sa capacité d’interpréter ces rôles jusqu’à la fin de sa carrière. Sa voix était d’une grande puissance, l’aigu était claironnant, aussi ferme et donné avec autant d’aplomb que le registre médian, en continuité avec lui. Son chant était noble, dramatique certes, mais jamais avec des effets vocaux faciles pour exprimer le drame. Il avait lui aussi une forte présence scénique. Il a marqué de sa personnalité les principaux rôles de baryton dans des opéras de Verdi comme Rigoletto, La Traviata, Un Bal masqué, Falstaff et bien d’autres. Il s’est aussi illustré dans des opéras d’autres compositeurs, entre autres dans Tosca de Puccini, Lucia di Lamermoor de Donizetti et Les pêcheurs de perles de Bizet. Lui aussi, comme Joseph Rouleau, a fait les belles soirées des grandes maisons d’opéra, notamment au Metropolitan Opera de New York où il a côtoyé les plus grands chanteurs de l’époque. Dans un style totalement différent, on retrouve le baryton Pierre Mollet, né à Neuchâtel en Suisse en 1920 et mort à Montréal en 2007. Pierre Mollet s’est établi au Québec dans les années 1960 et est devenu citoyen canadien en 1974. Mollet était baryton léger, une voix qu’on appelle parfois baryton Martin, c’est-à-dire un baryton très agile, mais pas très puissant, qui a une facilité à l’aigu. La voix parfaite pour la mélodie et la musique d’opéra de langue française et c’est dans cette musique que Mollet a fait sa marque, de Berlioz, à Gounod, Fauré, Debussy, Ravel, Honegger, Frank Martin et d’autres. Le plus grand rôle de Mollet a été Pelléas du Pelléas et Mélisande de Debussy, dont il a laissé un enregistrement inoubliable sous

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PIERRE MOLLET

la direction d’Ernest Ansermet en 1952. Toutes les qualités de Mollet y sont présentes, la diction impeccable et le phrasé élégant qui sont la marque des barytons français, avec cependant en plus une ardeur et un enthousiasme juvéniles qui sont hors du commun et font merveille. Mollet, dans ses interprétations, est toujours très près du texte, jeune homme amoureux ardent dans Pelléas, intimiste dans les mélodies de Fauré, sarcastique à souhait dans le petit rôle de Brander dans la Damnation de Faust de Berlioz. Il y a chez lui une attention très forte au texte, sans briser la ligne vocale et l’élégance de la musique, un enthousiasme qu’on ne retrouve pas toujours chez les interprètes français. Je me souviens de cet enthousiasme communicatif lorsqu’il passait à la radio et parlait de son métier de professeur au Conservatoire de musique de Montréal et de son chœur d’hommes, l’ensemble Arioso. Gino Quilico maintenant, fils de Louis, né à New York en 1955. Un timbre de baryton lyrique absolument magnifique, une diction impeccable, autant acteur que chanteur. Lui aussi a connu une carrière internationale sur les grandes scènes d’opéras, dont il s’est retiré maintenant pour se consacrer au récital et à la comédie musicale. Il a chanté Monteverdi, Berlioz, Massenet, Bizet, Mozart, Puccini, toujours avec cette voix lyrique très souple et ce sens de la scène qui est différent de celui des chanteurs des périodes précédentes. Gino Quilico fait partie de cette génération de chanteurs et chanteuses des années 1990-2000 qui ont mûri leur technique en conjonction avec une mise en scène d’opéra devenue plus théâtrale, moins lourde, plus mobile. Aujourd’hui, on s’attend à ce que les chanteurs bougent sur scène, ressemblent au personnage qu’ils jouent. On ne s’attend

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GINO QUILICO PHOTO: ANDRÉANNE GAUTHIER

plus à ce qu’ils se tiennent sur scène en regardant le chef d’orchestre, de façon statique, pour suivre ses indications, mais à ce qu’ils interagissent entre eux, comme au théâtre. Gino Quilico représentait très bien cette nouvelle esthétique, cette voix plus souple, qui chante quand même en mesure parce que l’identification à la situation dramatique est aussi un facteur de précision musicale pour le chanteur. Ce qui m’amène à mon cinquième choix, Gerald Finley, né à Montréal en 1960. C’est un baryton lyrique ayant une voix très chaude, veloutée, égale sur tout le registre. Le son est toujours soutenu et ne manque jamais de coffre. Dans son chant, il s’appuie sur la

GERALD FINLEY PHOTO: SIM CANETTY CLARKE

beauté de la ligne vocale, sur la justesse de l’intonation. Il ne colore pas ou ne dramatise pas chaque phrase. Il est célèbre pour ses interprétations des rôles de baryton des opéras de Mozart. Il n’a pas une voix particulièrement puissante, mais elle l’est suffisamment pour qu’il aborde certains rôles verdiens et wagnériens. Avec cette voix lyrique très mélodieuse et très juste, il est aussi à l’aise dans l’opéra que dans la mélodie et il poursuit une carrière en parallèle dans ces deux formes artistiques. Lui aussi a chanté sur les grandes scènes d’opéra et dans les grandes salles de concert dans plusieurs pays du monde.

Surtout, comme Gino Quilico, il est un chanteur-acteur, capable de bouger sur scène, de personnifier le rôle dramatiquement tout en chantant avec justesse et avec une voix pleine. On en a un exemple, disponible sur YouTube, avec son interprétation du rôle de Papageno dans la Flûte enchantée de Mozart dans une représentation en direct sous la direction de John Eliot Gardiner. La scène a été aménagée devant l’orchestre, de sorte que celui-ci n’est plus dans la fosse. Les chanteurs ont le dos tourné au chef d’orchestre et pourtant tous chantent avec précision et un beau timbre. C’est une interprétation extrêmement vivante de l’œuvre de Mozart. Ainsi s’achève cette minisérie d’articles sur nos chanteurs lyriques. Le talent est immense et c’est sans doute l’expression du grand amour de la musique classique dans un pays pourtant jeune comparativement à ceux qui ont produit toutes ces œuvres au fil des siècles. Ces artistes méritent d’être mieux connus et aimés. Les générations continueront de les découvrir et d’apprécier cette grande variété LSM de types de voix et de styles.

MATHIEU, DESCARRIES, DOMPIERRE

SELON L’ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE DRUMMONDVILLE par MARIE-CLAIRE FAFARD-BLAIS

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’Orchestre symphonique de Drummondville, sous la direction de Julien Proulx, présentera le 15 mars 2018 un concert hommage aux compositeurs québécois, Mathieu, Descarries, Dompierre, Hommage aux grands compositeurs Québécois. Ce concert hors série soulignera le 50e anniversaire du décès du compositeur André Mathieu et fera découvrir des œuvres de compositeurs qui l’ont précédé au Québec et de ses contemporains russes. Depuis plusieurs années, le chef d’orchestre Julien Proulx s’intéresse à André Mathieu, mais aussi à ceux qui l’ont précédé et qui lui ont ouvert la voie. En effet, ces pionniers de la musique québécoise restent méconnus, malgré l’importance qu’ils ont eue dans le développement des générations de musiciens qui les ont suivis. De son côté, la légende du pianiste et compositeur André Mathieu n’est plus à faire, bien que sa musique reste peu jouée. Surnommé le « Mozart québécois », il eut une carrière fulgurante et pro-

lifique. Rachmaninov lui-même louait son génie. Il mourut cependant à l’âge de 39 ans, en 1968, dans le désintérêt du public et l’oubli. C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que le chef Julien Proulx s’attaquera pour la première fois au répertoire orchestral d’André Mathieu. Pour l’occasion, il a invité trois jeunes solistes à se joindre à l’Orchestre symphonique de Drummondville. Le concert s’ouvrira, comme pour faire la genèse d’André Mathieu, par Trois préludes de Rodolphe Mathieu, le père du virtuose québécois qui était lui-même pianiste et compositeur. Le pianiste Jean-Michel Dubé, gagnant du Tremplin 2017 du Concours de musique du Canada, interprétera ensuite le Concertino no 2 puis la Fantaisie romantique d’André Mathieu. La pianiste Isabelle David, très en demande comme soliste avec des orchestres canadiens et européens, jouera quant à elle la Rhapsodie canadienne d’Auguste Descarries. Élève de Rodolphe Mathieu et Prix d’Europe en 1929, Auguste Descarries eut la chance d’aller étudier à Paris et de côtoyer de nombreux compositeurs, dont Prokofiev. La première partie s’achèvera par un extrait de Diablerie de François Dompierre en compagnie du violoniste d’Ottawa Kerson Leong.

La seconde partie présentera des œuvres de Prokofiev et de Rachmaninov. Composées à la même époque (le milieu des années 1930), elles offrent une grande parenté avec les œuvres romantiques d’André Mathieu et d’Auguste Descarries. L’orchestre interprétera le Concerto no 2 pour violon de Prokofiev avec Kerson Leong au violon. M. Leong est présentement artiste en résidence à la Chapelle Reine-Elizabeth en Belgique et joue sur un violon Guarneri del Gesù de 1741, gracieusement prêté par Canimex, le partenaire financier de l’Orchestre symphonique de Drummondville. Le concert se conclura par une adaptation pour orchestre de la Vocalise de Rachmaninov. Ce concert hors série s’insère en continuité dans la programmation 2017-2018 de l’Orchestre symphonique de Drummondville. En effet, les compositeurs québécois dont les œuvres seront jouées dans le concert du 15 mars ont été grandement influencés par la musique française. Le concert précédent, Paris sur scène, consacré à la musique française du début du XXe siècle, aura donc mis la table pour le concert Mathieu, Descarries, Dompierre, Hommage aux grands compositeurs Québécois. LSM Un événement rare, à ne pas manquer ! Hors série : L’univers d’André Mathieu, Orchestre symphonique de Drummondville, le 15 mars 2018 à 19 h 30, Maison des arts Desjardins de Drummondville. www.osdrummondville.com

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PHOTO: CHRIS LEE

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oilà déjà 20 ans que nous avons interviewé le baryton canadien Gerald Finley pour la première fois (voir l’article de Philip Anson). À l’époque, Finley était une étoile montante spécialisée dans les opéras de Mozart et les cycles de lieder allemands. En rétrospective, il dit : « J’avais 37 ans et je chantais Papageno dans La Flûte enchantée. C’est vu comme un bon rôle pour initier de jeunes barytons à l’acoustique du Met, où bien sûr les grandes voix sont la norme. » Finley est de retour au Met cet automne, chantant Athanaël dans Thaïs avec succès. « Je travaille avec le même réalisateur, John Cox. À l’époque, il trouvait que je ressemblais trop à un adolescent, alors il m’a demandé de me faire pousser une barbe pour ressembler plus à un homme oiseau. Or, j’ai encore une barbe dans cette nouvelle production. John a dit que j’avais besoin d’avoir l’air “sauvage” dans le rôle. C’est un beau cycle de 20 ans que je traverse. » Finley, bien sûr, est devenu un chanteur de renommée internationale. En plus de son succès dans Mozart, il a créé plusieurs rôles en opéra contemporain, dont celui de Robert Oppenheimer dans la première mondiale de Doctor Atomic de John Adams à l’Opéra de San Francisco, Harry Heegan dans The Silver Tassie de Mark-Anthony Turnage à l’English National Opera et le rôle-titre dans Fantastic Mr. Fox de Tobias Picker à l’Opéra de Los Angeles. Il fait aussi carrière en tant que récitaliste, collaborant à de nombreux concerts et enregistrements avec le pianiste Julius Drake, l’un des meilleurs accompagnateurs au monde.

DE MOZART À WAGNER

Au cours des dix dernières années, la voix de Finley a acquis la puissance et l’endurance nécessaires pour chanter le répertoire de Wagner et de l’école vériste. En 2011, il a remporté un vif succès à Glyndebourne dans le rôle de Hans Sachs dans Die Meistersinger et il a continué sur cette voie. Au cours de la prochaine année, il interprétera Scarpia dans Tosca de Puccini au Royal Opera House et Amfortas dans Parsifal de Wagner sous la direction de Simon Rattle à l’Osterfestspiele de Baden-Baden. Finley estime que Wagner et Puccini exigent un chant d’une grande beauté. Selon lui, sa technique s’est améliorée en interprétant ces rôles. « Wagner composait à l’époque du bel canto. Comme c’était le type de voix qu’il voulait pour ses productions, il ne s’attendait pas à un son particulièrement large ou déclamatoire de la part des chanteurs. Au lieu, il s’attendait à des voix capables de faire des nuances et des tons variés. Il a compris que si sa musique devait

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t has already been 20 years since we first interviewed Canadian baritone Gerald Finley (see Philip Anson’s article). Then, Finley was a rising star specializing in Mozart operas and German lieder. Looking back, he says, “I was 37 and singing Papageno in The Magic Flute. It was seen as a good role to introduce young baritones to the house and to the acoustics at the Met, where of course big voices are the standard.” Finley is back at the Met this autumn, singing an acclaimed Athanael in Thaïs. “I’m working with the same director, John Cox. Back then he felt that I looked too much like a teenager, so he had me grow a beard to make me look more like a bird man. Low and behold, I have a beard again in this new production. John said that I needed to look ‘savage’ in the role. It’s a nice 20-year cycle that I’m going through.” Finley, of course, has become a singer of international renown. In addition to his success with Mozart, he has created a number of roles in contemporary opera, including that of Robert Oppenheimer in the world premiere of John Adams’s Doctor Atomic at the San Francisco Opera, Harry Heegan in The Silver Tassie by Mark-Anthony Turnage at the English National Opera, and the title role in Fantastic Mr. Fox by Tobias Picker at the Los Angeles Opera. He also has established a prominent career as a recitalist, collaborating on many concerts and recordings with pianist Julius Drake, one of the world’s top accompanists.

FROM MOZART TO WAGNER

Over the last 10 years Finley’s voice has gained the power and endurance necessary for singing Wagner and verismo repertoire. In 2011 he had great success at Glyndebourne in the role of Hans Sachs in Die Meistersinger, and he has continued in that vein. Over the coming year he will perform Scarpia in Puccini’s Tosca at the Royal Opera House and Amfortas in Wagner’s Parsifal under Simon Rattle at the Baden-Baden Osterfestspiele. Finley feels that Wagner and Puccini demand singing of great beauty. He says that his technique has improved through taking these roles. “Wagner was composing in the era of bel canto. Since this was the type of voice that he wanted for his productions, he was not expecting a particularly large or declamatory sound from the singers. Instead, he expected voices that were capable of doing a variety of nuances and colours. He understood that if his music was to survive, he needed to write in such a way that the singers could sing his music

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survivre, il devait écrire de manière à ce que les chanteurs puissent chanter sa musique et en profiter. Le nombre de pianissimos et de tons chauds que Wagner écrit dans ses partitions est incroyable. Plus précisément, son théâtre de Bayreuth a été conçu pour que les chanteurs soient absolument à l’aise quand ils ont besoin de chanter au-dessus de l’orchestre. » Il explique que la plus grande partie de la fosse d’orchestre du Bayreuth est en fait sous la scène. Ainsi, la masse de son provenant de l’orchestre – la percussion et la section des cuivres en particulier – est en sourdine. Les chanteurs sont capables de projeter leur voix sans forcer.

DIFFICULTÉS VOCALES

Comme beaucoup de chanteurs au cours de leur carrière, Finley a dû faire face à une blessure vocale. Dans son cas, une hémorragie vocale l’a mis à l’écart. Un des minuscules vaisseaux qui transportent le sang vers les cordes vocales s’est rompu. Une telle blessure peut être causée par de nombreux facteurs : une surutilisation vocale, une tentative d’être entendu dans une salle bruyante, une toux répétée ou même une très forte quinte de toux isolée. Le traitement habituel est un repos vocal complet. Selon le patient, le problème est susceptible de se résoudre après cinq jours à deux semaines d’activité quasi silencieuse. Le baryton parle avec détail de sa propre expérience : « Cela semble horrible et pendant un moment ce l’est, parce que vous ne pouvez pas chanter. En réalité, cela fait partie intégrante de ce que les chanteurs de notre niveau doivent affronter, parce qu’ils se produisent si souvent à un si haut niveau. » Même si les médecins lui ont dit que la blessure n’était pas due à sa technique, Finley y a vu une possibilité de se réévaluer. Il a recommencé à suivre des cours de chant et pris le temps de réfléchir à la meilleure façon d’utiliser sa voix. « J’y repense comme si c’était un cadeau », dit-il. Il établit un parallèle entre les chanteurs et les athlètes professionnels, mentionnant les meilleurs joueurs de tennis qui se remettent d’une blessure. « En tant que chanteurs, quand nous chantons cette merveilleuse musique, nous jouons toujours à la limite de nos capacités physiques. Parfois, nous devons également prendre le temps de récupérer. »

LE COMMERCE DE L’OPÉRA

En plus de 25 ans d’expérience, Finley a vu le paradigme de la production et de la promotion de l’opéra subir de grands changements. Il croit que l’opéra est maintenant trop marqué par la technologie et pas assez concentré sur le chant. « Le chant doit être le principal sujet de préoccupation. De nos jours, les promotions, les médias et même l’opéra diffusé dans les cinémas creusent un fossé entre le public et les chanteurs. Je pense que les valeurs de production sont devenues très compliquées à cause de la technologie. Il n’y a qu’une seule façon d’impliquer un public, c’est de se connecter émotionnellement avec lui. Les émotions viennent de l’écoute de la voix. Si l’opéra devient un cirque, alors vous regardez une production et vous vous dites que c’est impressionnant, mais vous n’êtes pas forcément ému. Les promoteurs se concentrent maintenant sur le spectacle plutôt que sur l’essence même de la musique et de la communication. Ils nous croient en concurrence avec le cinéma, mais c’est faux. L’opéra est un événement en direct avec des voix et de la musique en direct. » Il établit également une comparaison entre l’opéra et Broadway. « Je ne vois pas les spectacles de Broadway en direct sur les écrans de cinéma et pourtant, les gens continuent d’aller à Broadway. Ils veulent voir l’énergie de la scène, ressentir la passion. J’ai la chance d’être à New York en ce moment et j’observe que les productions musicales sont très populaires. Il n’y a aucun problème à faire venir le public. Les spectacles ne sont pas aussi techniques, mais ils ont de la joie sur scène. Ces artistes partagent simplement leur grande créativité. Peut-être devons-nous apprendre de cela dans le monde de l’opéra. Par exemple, nous pourrions avoir des productions d’opéra plus réussies en les faisant simplement comme des concerts, parce LSM que la musique et les voix créent quelque chose de magique. » TRADUIT PAR MÉLISSA BRIEN

and enjoy it. The number of pianissimos and warm colors that Wagner writes into his scores is amazing. More to the point, his Bayreuth theatre was designed so that singers are absolutely at ease when they need to sing over the orchestra.” He explains that most of Bayreuth orchestra pit is actually under the stage. Thus the mass of sound coming from the orchestra — the drums and brass section in particular — is muted. Singers are able to project their voices without straining.

VOCAL STRUGGLES

Like many singers during their career, Finley has had to deal with vocal injury. In his case a voice haemorrhage sidelined him. One of the minuscule vessels that carry blood to the vocal cords ruptured. Such an injury may be caused by many factors: vocal overuse, trying to be heard in a noisy hall, coughing repeatedly, or even a very strong single cough. Normal treatment is complete vocal rest. Depending on the patient, the problem is likely to resolve after five days to 2 weeks of near-silent activity. The baritone expands on his own experience: “It sounds horrible and for a while it is horrible, because you can’t sing. But actually it’s very much part of what singers at our level have to deal with, because of performing so frequently at such a high level.” Although the doctors told him that the injury wasn’t caused by his technique, Finley saw it as an opportunity to reassess. He started taking voice lessons again and took time to reflect on the best way to use his voice. “I look back on it as if it was a gift,” he says. He draws a parallel between singers and professional athletes, mentioning top tennis players recovering from injuries. “As singers, when we sing this wonderful music, we are always performing at the limit of our physical abilities. Sometimes we must also take time off to recover.”

THE OPERA BUSINESS

With more than 25 years in the business, Finley has seen the paradigm for producing and promoting opera undergo great changes. He believes opera is now too much influenced by technology and not enough focused on the singing. “Singing has to be the top level of concern. These days promotions, media, and even opera being broadcast into large cinemas put a distance between the audience and singers. I think production values have become very complicated because of technology. There is only one way to get an audience involved, and that is to connect with them emotionally. Emotions come from hearing the voice. If opera becomes like a circus, then you watch some production and think, ‘oh that’s impressive’, but you might not necessarily be moved by it. The promoters are concentrating on spectacle now rather than on the real essence of music and communication. They think we are competing with cinema but we aren’t. Opera is a live event with live voices and live music.” He also draws a comparison between opera and Broadway. “I don’t see Broadway shows going live on cinema screens and people still wanting to go to see a Broadway show. They want to see the live energy, they want to feel the passion. I’m lucky to be in New York at the moment, and I see that the Live Musical is a very happening event. There’s no problem with bringing in audiences. The shows are not so technical, but they have joy on the stage. Those performers are simply sharing their great creativity. I don’t know, maybe we have to learn from that in the opera world. For example, we could have the most successful opera productions by just doing them as concerts, because LSM the music and the voices create something magical.” Finley’s spring recital tour comes to Toronto on April 22 at Koerner Hall, accompanied by Julius Drake. It ends in Montreal’s Société d’art vocal on May 6 with pianist Michael McMahon. Finley will sing songs by Beethoven, Schubert, Tchaikovsky and Rachmaninov as well as selected folk songs. www.geraldfinley.com; www.rcmusic.ca; www.artvocal.ca

La tournée de récitals de Finley s’arrêtera à Toronto le 22 avril au Koerner Hall, avec l’accompagnateur Julius Drake. Elle se terminera à la Société d’art vocal de Montréal le 6 mai avec le pianiste Michael McMahon. Finley chantera des mélodies de Beethoven, Schubert, Tchaïkovski et Rachmaninov ainsi qu’un choix de chansons folkloriques. www.geraldfinley.com; www.rcmusic.ca; www.artvocal.ca DÉCEMBRE 2017 DECEMBER / JANVIER 2018 JANUARY

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GERALD FINLEY

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par PHILIP ANSON

’est à Ottawa que le baryton canadien Gerard Finley a reçu sa formation musicale. Tout comme les chanteurs lyriques Daniel Taylor, Kevin Reeves et David Thompson, Finley a été initié à la musique chorale par Brian Law, directeur de la chorale de l’église St. Matthew à Ottawa. Même après la mue de sa voix, Finley continue à chanter au sein de différents chœurs locaux, avec l’Ontario Youth Choir. Avec le chœur d’opéra du Centre national des arts (CNA), il découvre l’art lyrique. Décidé à étudier les sciences, il auditionne pourtant en 1978 auprès de David Wilcox, ancien directeur du Royal Conservatory of Music (RCM) de Londres. Accepté en 1979, Finley termine ses études musicales à l’Université d’Ottawa avant de s’envoler vers l’Angleterre, où il vit désormais avec son épouse et leurs deux jeunes fils. À son dire, le système proposé par le RCM est idéal : les étudiants foulent la scène les week-ends en compagnie de chœurs et d’orchestres professionnels. « Je pouvais aussi bien pratiquer l’harmonie vocale rapprochée (close harmony) et chanter des madrigaux élisabéthains au Lord Mayor’s Supper au Guildhall de Londres que me retrouver, le lendemain, dans un petit chœur d’opéra à la campagne. À mon avis, il n’y a pas meilleure façon d’apprendre le métier. » Après le RCM, Finley joindra sa voix à celle des Cambridge Singers pendant ses trois années d’études universitaires au cours desquelles il étudiera également le français, l’italien et la théologie. En 1986, Finley renonce à ses autres engagements choraux pour rallier le chœur de l’Opéra de Glyndebourne. En ce temps-là, comme de nos jours, l’Opéra de Glyndebourne divisait l’année en deux : la saison estivale des festivals au cours de laquelle Finley travaillait dans des chorales et apprenait des rôles en tant que doublure; puis, la tournée hivernale au cours de laquelle il chantait les rôles appris durant l’été. En 1988, il décroche de petits rôles, notamment un vendeur de lunettes de soleil dans Carmen ou le serviteur de Flora dans La Traviata. Entre-temps, Finley poursuit des études au sein d’une institution privée, le National Opera Studio de Londres, une formation payée par Glyndebourne. L’année 1989 se révèle magique. Il décroche alors le rôle de Papageno dans La Flûte enchantée, son premier grand rôle qui marque ses débuts professionnels en allemand. Peu après, il épouse la mezzo-soprano anglaise Louise Winter. En 1994, Finley a le privilège d’interpréter Figaro à l’ouverture de la nouvelle maison d’opéra de Glyndebourne. Mais c’est en campant le rôle de Papageno qu’il prend son envol sur la scène mondiale et acquiert une réputation internationale. En 1995, John Eliot Gardiner invite Finley à se joindre à la distribution de la Flûte enchantée pour une tournée européenne (enregistrement sur étiquette DG Archiv). Au cours de cette tournée, Jonathan Friend, administrateur artistique du Metropolitan Opera, lui offre de faire ses débuts à New York après l’avoir écouté. Dès le début de sa carrière, les lieder ont tenu une place prépondérante. Son récent album, intitulé Chants de voyage (Disques SRC), révèle un interprète sensible, expert de la mélodie. Finley adore les lieder, car ils présentent des défis et recèlent un potentiel illimité de raffinement. « L’interprétation des lieder exige une technique impeccable, une riche palette de couleurs et une compréhension approfondie. J’ai appris énormément en écoutant Fischer-Dieskau, Prey et Schreier qui tous se sont distingués par la richesse, la dynamique et l’intensité de leur interprétation. J’ai commencé par chanter les chansons pleines de caractère de Wolf. Il y a cinq ans, j’ai chanté pour la première fois le cycle Winterreise (Voyage d’hiver) et depuis, je l’ai repris une douzaine de fois. C’est à mon avis une œuvre dramatique et je suis un interprète dramatique. Aussi, il n’est pas question que j’interprète le Winterreise en donnant à ma voix de délicates inflexions poétiques. Mon expérience de vie, empreinte de naturel, est teintée de naïveté et mon chant en est le reflet. » Devant la récente vague d’enregistrements de lieder par de très jeunes chanteurs, Finley demeure perplexe. « L’interprétation du lied s’améliore à mesure que les chanteurs prennent de l’âge. Les inter-

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anadian baritone Gerald Finley received his formative musical training in Ottawa, Ontario. Like singers Daniel Taylor, Kevin Reeves, and David Thompson, Finley obtained his introduction to choral music from Brian Law, choir director of St. Matthew’s Church in Ottawa. After Finley’s voice broke, he continued to sing in the Ontario Youth Choir, several local choirs, and the NAC Opera Chorus, where he got his first PHOTO: SIM CANETTY-CLARKE taste of opera. Though Finley intended to study science, he auditioned in 1978 for David Wilcox, former director of London’s Royal Conservatory of Music (RCM). Finley was accepted in 1979 and completed a final year of music school at Ottawa University before he left for England, where he now lives with his wife and two young sons. Finley found the RCM system ideal because students could perform on weekends with professional choirs and orchestras. “One day I’d be singing close harmony and Elizabethan madrigals at the Lord Mayor’s Supper in the Guildhall, the next in a small opera chorus in the country. I can’t imagine a better way to learn the profession.” After the RCM, Finley sang with the Cambridge Singers during three years at the university, where he also studied French, Italian, and theology. In 1986 Finley gave up his other choral work to join the Glyndebourne Opera chorus. Then as now, Glyndebourne’s year was divided into the summer festival season, where Finley did chorus work and understudy roles, and the winter tour, where he sang the roles he had previously understudied. In 1988 he took on bit parts, as a sunglass vendor in Carmen or as Flora’s servant in La Traviata. Meanwhile Glyndebourne paid his tuition at London’s National Opera Studio, a private training institute. In 1989 Finley enjoyed a magical year. He was hired to sing Papageno in The Magic Flute, Finley’s first big role and his professional debut in German. Soon after, he married English mezzo Louise Winter. In 1994 Finley was given the honour of singing Figaro at the opening of Glyndebourne’s new opera house. Nonetheless Papageno remained Finley’s vehicle to international renown. In 1995 John Eliot Gardiner invited Finley to tour Europe with his Flute (recorded on DG Archiv). During that tour Metropolitan Opera administrator Jonathan Friend heard Finley and offered him his New York debut. Lieder have also been important to Finley from the beginning of his career. His recent CBC disc Songs of Travel reveals a sensitive and experienced interpreter of art song. Finley loves lieder because they are challenging and have unlimited potential for refinement. “Lieder require superb technique, a huge resource of colour and depth of understanding. I learned so much from hearing Fischer-Dieskau, Prey and Schreier, who all had a marvellous span of colour, dynamics and intensity. I began by singing Wolf’s very characterful songs. I sang my first Winterreise five years ago and I’ve done it a dozen times since then. I regard it as a dramatic piece, and I am a dramatic performer. I’m not one to invest Winterreise with delicate poetic inflections. My life experience is still naïve and raw, and that’s how I sing it.” Finley regards the recent spate of lieder recordings by very young singers with bemusement. “Lieder interpreters get better with age. Older singers with a lifetime of experience interest me most. When

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prètes lyriques qui m’intéressent le plus sont ceux qui ont accumulé une longue expérience de vie. Lorsque les chanteurs reconstruisent ou déconstruisent les œuvres de Schubert pour en interpréter de nouvelles versions, l’attrait de la nouveauté est un motif qui incite à écouter leurs enregistrements. Parfois, c’est le seul. Je suppose que tout ce qui attire de nouveaux publics vers la musique classique est souhaitable. Après tout, nous sommes dans le secteur du divertissement. » Finley juge que les chansons anglaises sont tout aussi difficiles à interpréter que les lieder allemands. « La langue anglaise n’est pas facile à chanter. Si votre langue maternelle est l’anglais, vous devez rompre avec de nombreuses habitudes liées à l’anglais parlé – l’accent tonique, la production vocale et le contrôle des voyelles. Les habitudes propres à la langue parlée ne conviennent pas au chant. Vous devez retrouver la saveur unique de la langue anglaise, riche en diphtongues, les “ings”, les “l” profonds, les “d” et les “g”, etc. sans altérer la voix. On y parvient par la modification et l’allongement. Or, si vous chantez en anglais de la même façon que vous avez appris à chanter en français ou en italien, le public aura l’impression que cela sonnerait mieux en français ou en italien. » Finley se sentirait-il menacé par l’essor d’excellents jeunes barytons allemands, comme Holzmair, Goerne et Quasthoff ? « Pas vraiment. Il y a toujours eu beaucoup de bons barytons allemands. Je ne suis pas allemand, mais je peux compter sur d’excellents professeurs de diction allemande. En tant qu’anglophone interprétant des rôles en allemand, je me suis heurté à la résistance de certains. John Eliot Gardiner a demandé plusieurs avis d’experts sur ma diction allemande avant de me confier l’enregistrement de Papageno. » Le répertoire mozartien pour baryton continue d’être le gagne-pain de Finley. Il a interprété Guglielmo, Papageno et Masetto ainsi que le rôle-titre de Don Giovanni. Il désire chanter dans Billy Budd, opéra de Benjamin Britten qu’il tient en haute estime. Il a chanté les rôles du Comte et du poète Olivier dans le Capriccio de Strauss; il porte un vif intérêt au rôle du barbier dans Die Schweigsame Frau (La femme silencieuse) et peut-être bien aussi à celui de Jochanaan (Jean-Baptiste) dans Salomé. Il rêve d’interpréter Onéguine, un rôle parfait pour un baryton lyrique comme lui. Finley a participé à plusieurs enregistrements sur étiquette Deutsche Grammophon grâce à sa collaboration avec John Eliot Gardiner. Puis, il y a eu les enregistrements suivants : The Pilgrim’s Progress de Vaughan Williams pour Chandos; un album conjoint (avec le ténor canadien Michael Schade) de la série Schubert d’Hyperion; un album, enregistré en juin 1998, de mélodies françaises pour Les disques SRC. Finley a été accueilli à l’Opéra de Paris pour chanter Figaro, Papageno et Sharpless ainsi qu’au Covent Garden dans le rôle de Figaro. Le Met lui a offert à nouveau le rôle de Papageno en 1999 et celui de Marcello en 2000. En décembre  1998, à San Francisco, Finley a interprété le rôle de Mr Fox lors de la première mondiale de l’opéra The Fantastic Mr Fox de Tobias Picker. Il a été particulièrement enchanté d’intégrer une nouvelle production de la Flûte enchantée à l’Opéra lyrique de Chicago en 2002. Aucun opéra au Canada n’est prévu à l’agenda de Finley. « C’est malheureux, dit-il, mais les maisons d’opéra canadiennes ne retiennent pas assez à l’avance nos services, sans compter qu’elles veulent souvent que vous LSM chantiez pour un cachet réduit. » Traduction par Lina Scarpellini

singers reconstruct or deconstruct Schubert and perform new versions, that certainly adds a reason to listen to their recordings. In some cases it is the only reason. I suppose whatever attracts new audiences to classical music is good. After all, we are in the entertainment business.” Finley considers English song as difficult to perform as German lieder. “The English language is not easy to sing. If you are a native English speaker you have to overcome many habits of spoken English — stress, vocal production, and vowel formation. Spoken habits don’t work for singing. You have to get the unique English flavour of our diphthong-rich language, the ‘ings’, the deep ‘l’s, ‘d’ and ‘g’ and so on, without corrupting the voice. This is achieved through modification and delay. But if you sing English the same way you learned to sing French or Italian, people will have the feeling it would have sounded better in French or Italian.” Does Finley feel threatened by the spate of excellent young German baritones such as Holzmair, Goerne, and Quasthoff? “Not really. There have always been many good German baritones. I am not German but I have excellent coaches in German diction. I have encountered resistance to me as an anglophone singing German roles. John Eliot Gardiner got several expert opinions on my German diction before I was asked to record Papageno.” The Mozart baritone roles continue to be Finley’s bread and butter. He has done Guglielmo, Papageno and Masetto — and Don Giovanni awaits. He enjoys Benjamin Britten and wants to sing Billy Budd. He sang the Count and Olivier in Strauss’ Capriccio; he is keen on the Barber in Die Schweigsame Frau and perhaps Jochanaan. He dreams of singing Onegin, a perfect lyric middle baritone role for him. Finley has appeared on several Deutsche Grammophon recordings through his work with John Eliot Gardiner. Future recording projects include Vaughan Williams’ Pilgrim’s Progress for Chandos, a shared disc (with Canadian tenor Michael Schade) in Hyperion’s Schubert series, and a French melodies album for CBC Records to be recorded in June 1998. Finley’s future engagements inPHOTO: SIM CANETTY-CLARKE clude Figaro, Papageno and Sharpless at the Opéra de Paris and Figaro at Covent Garden. The Met has offered him Papageno again in 1999 and Marcello in 2000. In December 1998, Finley will sing Mr. Fox in San Francisco’s world premiere of Tobias Picker’s Fantastic Mr. Fox. Finley is particularly excited about a new production of The Magic Flute at the Lyric Opera of Chicago in 2002. Finley has no opera scheduled in Canada. “It is unfortunate,” he says, “but Canadian opera houses don’t ask far enough in advance and then they often want you to sing for less than usual.” LSM

Originally published on May 1st, 1998 in La Scena Musicale, May 1998

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DMITRI HVOROSTOVSKY (1962-2017) Originally published on June 1st, 1998 in La Scena Musicale, June 1998 PHOTOS : COURTESY OF ASKONAS HOLT, LTD.

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veryone’s first question about Russian baritone Dmitri Hvorostovsky: “Is he as handsome in person?” Yes, the Siberian tiger lives up to his billing as the world’s sexiest baritone. When he walked into the café of New York’s elegant Stanhope Hotel wearing dark glasses and a black leather jacket, he radiated movie star glamour. Call it charisma or animal magnetism, Hvorostovsky is one of nature’s physical aristocrats. Those sardonically sensual lips, that trademark mane of silver hair and those hooded Slavic eyes suggesting cruel Tartar ancestry – the man is totally hot and, paradoxically, cold. But, as I found out during an interview last February, Hvorostovsky is more than just another “barihunk.” He is a serious artist struggling to balance artistic and commercial pressures at “a very difficult time for classical music,” he said “when even excellent musicians are being dropped by record companies.” Dima, as his friends call him, was born in 1962 in the “large but provincial” Siberian city of Krasnoyarsk. His music-loving father sent him to a school for talented children and a performing arts high school. His principal interests were boxing, soccer and girls. In 1986 he joined the Krasnoyarsk Opera and met his future wife Svetlana, a ballet dancer. Choir direction, teaching music and competitions filled the years. Legendary Russian mezzo Irina Arkhipova, who presided over the jury of the Glinka Competition Hovorsotovsky won, encouraged him to enter the 1989 Cardiff Singer of the World Competition that launched his western career. Because the Cardiff Competition is internationally televised, being photogenic was an asset. Dima found an agent and signed an exclusive fiveyear contract with Philips Classics immediately after his Cardiff victory.

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Hvorostovsky’s Cardiff win over Welsh baritone Bryn Terfel was controversial. As he recalls, “I didn’t know who Terfel was until the last round of eliminations, when I heard him sing Wagner. Only then did I have my doubts about winning.” Terfel won the Lieder Prize – “one of several prizes to calm down the losers,” as Hvorostovsky quaintly put it. Terfel, now universally recognized as one of the world’s greatest living singers, was signed up by Deutsche Grammophon. Hvorostovsky’s career exploded, with recital debuts in London (Wigmore Hall, 1989), New York (Alice Tully Hall, 1990), and opera debuts at La Fenice (Onegin, 1991), Covent Garden (I Puritani, 1992), Châtelet (Onegin, 1992), La Scala (Don Carlo, 1992), Chicago (La Traviata, 1993), Metropolitan Opera (Queen of Spades, 1995). Between 1990 and 1997 he participated in 15 recordings, including 9 solo albums, a large number for any singer. Much of Hvorostovsky’s recording career was driven by “beefcake baritone” publicity that very nearly cost him his artistic credibility. “It wasn’t my idea, but I couldn’t control it,” he reflected. “I was immature and I had no idea about career management. I just got carried along.” He is grateful the sex symbol publicity helped establish his fame, but he now shudders with embarrassment at the mention of  Elle magazine’s 1996 “Elvis of Opera” feature. Not that Hvorostovsky is a snob. He thinks Three Tenor-type events attract audiences to classical music, and he has done a well-paying stadium concert himself, in Iceland. But at 36, Dima’s priority is to establish himself as a serious artist. He emphasizes that he is a married man with a loving wife and twins named Daniel and Alexandra. He works hard learning song cycles by Mussorgsky, Mahler, Glinka and Shostakovich.

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And, so far at least, he has resisted the financial lure of crossover projects. Though billed by Philips Classics as “The Electrifying Fresh Voice of a New Russia”, Hvorostovsky has lived in London, England since 1994. He sang twice with the Kirov Opera back in 1988 and 1991, when they could afford him, and he remains an admirer of Valery Gergiev’s “thrilling conducting.” Though Hvorostovsky’s parents still live in Krasnoyarsk, he returns to Russia only three or four times annually. He has many Russian fans, but also detractors who accuse him of abandoning Russia for big bucks in the west. He is saddened by the current Russian music scene — “state subsidies dried up after Perestroika so there is much less activity” — but he is excited about his first Russian tour this summer through Belorussia, the Baltic republics and the Ukraine. In terms of repertoire, Hvorostovsky never abandoned his Slavic roots. The Russian repertoire remains closest to his heart, and it perfectly suits his rich dark voice. His discography includes Russian opera arias, choral music and folk songs. Surprisingly, his successful 1991 folk song album Dark Eyes wasn’t even his idea. As a teenager who played in a rock band and idolized Led Zeppelin, Deep Purple and Queen, these old-fashioned songs his grandmother sang were of little interest to him. Philips Classics pushed the project and the result is one of Hvorostovsky’s most satisfying recordings. These days Dima is enthusiastic about several song cycles by the late Russian composer György Sviridov whom he calls “Shostakovich’s best pupil.” He recorded Sviridov’s Russia Cast Adrift in 1994 and he declares, “if Philips Classics won’t record the new song cycle Petersburg dedicated to me, LSM I’m sure some other label will!”

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FROM RUSSIA WITH LOVE by WAH KEUNG CHAN

Originally published on November 15, 2007 in The Music Scene, Winter 2008

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vorostovsky was a sex symbol in 1998 and he still makes women swoon today, as viewers of last February’s Met’s Live Telecast of Tchaikovsky’s Eugene Onegin would attest. As Anson reported, “Hvorostovsky is more than just another ‘barihunk.’ He is a serious artist struggling to balance artistic and commercial pressures at ‘a very difficult time for classical music’ he said, ‘when even excellent musicians are being dropped by record companies.’ ” At the time, Hvorostovsky was a Philips Classics artist. Seven years ago, for artistic reasons, he signed with the Delos label. While times are still difficult for the classical music recording industry, Hvorostovsky has thrived with a string of successful CDs. As a child growing up in Krasnoyarsk, Hvorostovsky was interested in sculpture, making horses and animals as toys for amusement; a hobby which he continued until the age of 12. The defining moment in his life took place when he was 7; his father showed the director of the local arts school pictures of his work. Although Hvorostovsky was accepted for admissions, “The director’s reaction didn’t have the degree of excitement that my father expected and he took me to the music school instead,” laughed Hvorostovsky. “That’s how he decided my destiny. If I wasn’t a singer, I could definitely be a sculptor.” Lessons in piano, choral music and solfege followed. “When I turned 16, I went to chorus conducting school, where I began singing in the choir,” recalled Hvorostovsky, who also began voice lessons as a tenor with a former opera singer who had taught his father. His desire to be an opera singer grew, but “at 16 and 17, my voice was very green and flexible and very fragile. Soon, I realized that training as a tenor would take me nowhere and I withdrew from those lessons.” Although Hvorostovsky continued lessons with the school’s teacher, he began to work on his own. “My best universities were recordings. I always admired the great Italian tenors, starting with Enrico Caruso, Pertile, Benjamino Gigli, Mario Del Monaco, Di Stefano, Franco Corelli, to Luciano Pavarotti, Domingo and Carreras.” Among the baritones, Hvorostovsky was really fascinated by the voice of Ettore Bastianini, “His was one of the most golden voices ever; the most vibrant and beautiful I’ve ever heard in my life.” After graduation, Hvorostovsky studied for 5 years with Ekaterina Yoffel at the Krasnoyarsk Conservatory. “My teacher taught me about performing and phrasing. She kept me singing

for one year in a certain repertoire and a certain diapason [range] (from C to E flat) where I didn’t have to hit any high notes. She darkened my voice and let it darken naturally in this diapason and then in the second year, she let me hit the higher notes, bit by bit, up and down by semitones so that I would not damage the quality of my voice.” The challenge for any young voice is to develop the passaggi or the turn of the voice. “I’ve had it naturally but when my voice darkened during the first year of studies, I started to lose it. We paid a lot of attention to the turn of the voice during the second year. After that I was ready to go.” Ready he was – Hvorostovsky soon joined the Krasnoyarsk Opera Theatre as its youngest member.

From the start, audiences have been bowled over by Hvorostovsky’s innate sense of musical line and his natural legato, which were on display when he won the 1989 Cardiff Singer of the World Competition (check out YouTube) over Bryn Terfel. “The legato was a natural thing, and I used scales to develop the breath control to keep it, to keep the vocal chords connecting equally in all the diapason. It is essential to control the passaggi by the breath and it is essential that the connection of the vocal chords be the same way in the high register as in the chest register.” Hearing Hvorostovsky discuss technique, one feels the confidence of someone used to working on his own. “I don’t trust anyone except myself. It’s a very intimate process. I work alone. Luckily, I’ve survived, and hopefully I’ll be safe in 20 years.” And how has his voice changed over the years? “It’s darkened and become much bigger and freer in the high and low register. I can follow my music ideas and the mood of my heart

and soul and my thoughts. It’s the perfect instrument, which I have to cherish and take great care of. With travelling, it’s quite a difficult task.”

REPERTOIRE

Although he is the leading Russian male singer today, Hvorostovsky’s sound is clearly more Italian than Russian, and shows the singer’s preference for the Italian – Verdian repertoire. “I rarely sing in French except Valentine in Faust, although a lot of people say that my voice is well suited for it. I agree but it just hasn’t happened yet. There is really not much in Russian for me to sing except for Onegin and Yeletsky in the Queen of Spades, which I don’t do any more. I’ve enjoyed War and Peace. I would love to do a Boris, which is written for a bass-baritone – which I’m not. My timbre is dark enough, but still, most of the recitatives are written very low and very dramatic.” Due to the thickness of the orchestration and the role’s low tessitura, Hvorostovsky doubts he will be able to do it on a large stage like the Metropolitain Opera, but he might do it in a movie. “The role of Boris can really be an actor and singer at the same time. This is why I enjoy Rigoletto or Simon Boccanegra. Simon is equal to Boris. Verdi was ordered to write about Czar Boris; he turned it down and he wrote Simon instead. It absolutely fascinated me when I found out about it, because the complexity, direction and similarities in both operas and leading roles are extremely close. If I never hit the heights of Boris Godounov, I would always be kind of happy doing Simon Boccanegra. And it consoles me a great deal.” The inclusion of Wagner’s baritone aria from Tannhauser in his latest CD Heroes and Villains (see review) suggests a new direction in repertoire, but Hvorostovsky is quick to refute this, “I liked the tune and am familiar with this music, but I don’t think it will be a direction I would like to go into.” When pressed, he exclaims, “Wotan is a great role” Then he notes, “It would never be done by me.”

RICHARD BRADSHAW

Hvorostovsky had a close working relationship with Richard Bradshaw and the Canadian Opera Company in 2000 when they worked together on the film Don Giovanni Unmasked by Rhombus Media. It was a surprise when during the course of our interview, I had to break the news of Bradshaw’s sudden death. Hvorostovsky was taken aback. After a moment, Hvorostovsky spoke emotionally about Bradshaw, “He was like sunshine. It was always such a fantastic and fascinating experience being around him, working under his baton. He was a great man, a noble spirit, one of the most professional singer’s conductors I’ve ever worked with. He kept telling me that I should do a concert there on the new opera LSM stage, which I always wanted to do.” www.hvorostovsky.com

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CRITIQUES REVIEWS

by MATHIAS ADAMKIEWICZ, CHARLES GEYER, OLIVIER DELAIRE.

ADRIAN RODRIGUEZ

LA CENERENTOLA, OPÉRA DE MONTRÉAL. PHOTO YVES-RENAUD

Rossini: La Cenerentola

après une ouverture tonitruante et un tantinet accélérée. L’effet est saisissant. Pour le deuxième concerto pour de piano de Directed by Joan Font, and under the baton of ChtchedrineChedrine, compositeur né sous maestro José Miguel Pérez-Sierra, Opéra de l’étoile soviétique, Denis Matsuev s’est livré à Montréal’s La Cenerentola is a beautifully une course à couper le souffle de notes égrepaced succession of finely detailed musical nées sous ses doigts ou martelées sur trois ocand theatrical delight. Baritone Pietro Spag- taves dans une homophonie rythmique noli is wonderfully rich-toned and unctuous répondant aux accents de l’orchestre à la maas the pompous Don Magnifico. Baritone Vito nière d’un concerto grosso moderne. Pour Priante, as the impostor-prince/valet Dandini, clore cette fête musicale, la suite « Oiseau de is a comic powerhouse with a terrific, dark feu » de Stravinskiy (version 1919) déclinant vocal instrument. Soprano Lauren Margison les thèmes principaux du ballet en vingt miand mezzo-soprano Rose Naggar-as, respec- nutes de musique avec une clarté inégalée. BÉMOLS. Autant Chtchedrine Chedrine extively, the stepsisters Clorinda and Tisbe, are both delightful and vocally resourceful in their plore l’atonalité en l’intégrant dans les formes richly defined portraits of vanity and venality. anciennes (cf. ses Préludes), parce que la « méThe splendidly lurid and sonorous bass Kirk lodie continue » des notes perlées se prête à ce Eichelberger, as the mystical interventionist genre d’exercice, autant le mélange de styles ne Alidoro, is an invaluable anchor amidst the donne pas toujours d’heureux résultats. MA comic turbulence. Tenor Juan José de León, as Prince Ramiro, Mozart: Symphony no. 29 in A major embodies the ardent Rossini romantic hero to Mozart: Requiem Mass in D Minor a tee. His voice is a potent and virile engine, Société Philarmonique du Nouveau Monde ideally suited to Rossini’s sometimes devil- Choeur philarmonique du nouveau monde ishly demanding melodic excrescences. Fi- Michel Brousseau, conductor; Soloists: Maria Knapik nally, mezzo-soprano Julie Boulianne, as the (soprano), Stéphanie Pothier (mezzo), Antoine title character, is a consummate Cenerentola. Bélanger (tenor), Jeffrey Carl (baritone) Her nectarous voice is gorgeous, glittering in 18 November, Notre-Dame Basilica its fleet liquid runs of fioritura, and throbbing WHAT YOU MISSED:  Normally one doesn’t exwith yearning in passages such as the plain- pect an amateur choir to steal the show, but tive recurring lullaby “Una volta c’era un Re.” they did, singing with energy and drama. ConBoulianne’s acting is seamless, varied, lam- ductor Michel Brousseau did an exemplar job bent and pliant – a Cinderella who is not only of following the lead singers and managed goodness incarnate, but fully human, utterly great nuances from the choir and struck gold in “confutatis.” vulnerable, ultimately indomitable. The soloists showed great vocal form, evenAt production’s end, director Font’s staging seems to whisper of circular structure. Is our though this was the second of two shows in the heroine herself the ultimate exemplar of self- same day.  Antoine Bélanger stood out with a deception, her entire redemptive adventure but fresh, charming and young sounding voice. a dream? The whimsical and highly effective set The rest of the soloists also did an admirable and costume designs are by Joan Guillén; beau- job. The blend of the four voices sounded nattiful lighting is by Albert Faura; and ingenious ural, harmonious and balanced when they CG sang together. rodent choreography is by Xevi Dorca. GRIPES: The orchestra left a bit to be desired Orchestre Mariinskyi, Valeri Gergiev, chef; in the Symphony no. 29, needing more polDenis Matsuev, piano. ished rhythms and a more voluptuous sound Richard Strauss, : Une vie de héros, oOp. 40. ; Rodion from the violin section. The soprano section ChtchedrineChedrine, : Concerto pour piano no 2, Hu- had major intonations difficulties towards moresque pour piano (rappel).; Igor Stravinskiy, : AR the end of the piece. Opéra de Montréal, Nov. 11 Performance: 9/10

L’Ooiseau de feu, Suite (1919). ; Giuseppe Verdi, : Ouverture de La Forza del Destino, version 1862 de la création pétersbourgeoise (rappel). 11 novembre 2017, Maison Symphonique 

Nicandro et Fileno. A Pastorale by Paolo Lorenzani Nouvel Opéra and Les Boréades coproduction

« Une vie de héros » de Strauss, aux tempi dis- Monument National, Montreal. November 23, 2017 tendus, parce que le maestro de Pétersbourg Albert La France has exhumed the second Italnous livre une lecture attentive de la partition, ian opera performed in France in 1660 from

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under the ashes of the  Bibliothèque Nationale de Paris thanks to a patient work of reconstruction. But, also, thanks to Les  Boréades  de  Montréal  and the Nouvel Opéra. The universal privileges granted to Lully did not impede rival composers from producing light pieces for the enjoyment of the king’s court. Hence, this gay three-act pastorale which mocks aging Boeotians and love itself. Superbly performed by singers and musicians alike (special mention to Suzie Leblanc, Filli; Philippe Gagné, Lido; Michel Angers at the  theorbe), the  continuo,  arioso and lively duet passages, not to mention danced  intermezzi and iconoclast stage directing (to Zappa’s music!) were a mix of lyrical beauty, supple counterpoint MA and commedia humor.

Flamenco : Un día cualquiera 26 novembre, théâtre Le Rialto Concert 7/10 ; Guitaristes 10/10 ; Percussion 10/10 ; Chanteurs 8/10 ; Mise en scène 6/10

Sur le versant positif, nous avons eu une démonstration authentique de musique et danse flamencaso. Les chanteurs (amplifiés) nous ont captivés avec leurs voix et passion. Nous avons eu la chance d’avoir 6 chanteurs de flamenco, avec des voix, intentions et manières différentes de raconter et chanter. À la fin de la première partie, Fernando Gallego « el bancalero » a décidé de chanter sans micro, nous rapprochant de l’essence du chant flamenco. Les deux guitaristes, Caroline Planté et José Vega, ont fait un travail magnifique, d’un côté pour accompagner et soutenir la danse et le chant, mais aussi par la virtuosité du jeu. BÉMOLS : L’objectif de transporter le public dans une vraie peña flamenca (qui est un rassemblement informel où les musiciens et danseurs décident de jouer, chanter et danser de manière libre et spontanée) n’a pas été efficace. Le fait d’avoir les artistes sur une scène surélevée et le public plus bas, à table, a tout de même gardé la distance entre spectateurs et artistes, au lieu de créer une ambiance conviviale et plus intime. Manque d’explication pour le public non averti, ainsi que petit problème de langue si OD l’on ne parlait pas l’espagnol. LSM

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IDÉES-CADEAUX

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Aux musicophiles, mais particulièrement aux pianistes (amateurs ou professionnels), Montrez-moi vos mains d’Alexandre Tharaud, pianiste de renommée internationale, révèle le quotidien, les plaisirs et les difficultés d’un pianiste à la vie nomade avec toute l’adaptation que nécessitent des moments de grande intensité sur le plan émotif. – DINO SPAZIANI

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CD REVIEWS

Jordan Pal: Starling: Triple Concerto for Violin, Cello, Piano and Orchestra; Into the Wonder

by PAUL ROBINSON AND NORMAN LEBRECHT Elgar: The Dream of Gerontius

Gryphon Trio. Thunder Bay Symphony Orchestra/Arthur Post. Analekta AN2 9521. Time: 60:19.

Portraits: Works for Flute, Clarinet and Piano

Catherine Wyn-Rogers (Angel). Andrew Staples (Gerontius). Thomas Hampson (The Priest/Angel of the Agony). Staatsopernchor Berlin. RIAS Kammerchor. Staatskapelle Berlin/Daniel Barenboim. Decca Classics 483 1585 (2 CDs). Total Time: 93:57.

The Dream of Gerontius, an oratorio for three solo voices, chorus, and orchestra, is based on a poem by Cardinal John Henry Newman. Part I depicts Gerontius as a dying man; Part II concerns his soul’s journey to the hereafter. Whatever one’s faith, or lack thereof, one may appreciate the work as a deeply moving reflection on death and dying, on human hopes and fears. Elgar’s music is often sublime in expression and several times rises to climaxes of overwhelming power. Daniel Barenboim’s recent Elgar recordings are some of the finest ever made. Here, Barenboim and Staatskapelle Berlin play the music with a range of expression that has rarely been rivalled. I have never heard the orchestral Prelude played with such eloquence. Unfortunately, a successful Dream of Gerontius also requires a superb choir and three outstanding soloists. Although the choral work in this performance is very good, the soloists are all disappointing. I understand that tenor Jonas Kaufmann was Barenboim’s choice for the role of Gerontius, and that he cancelled due to illness. In his stead, we have the much lighter voice of Andrew Staples and a barely competent performance. At 59, mezzo-soprano Catherine Wyn-Rogers sings with a wide vibrato and a lacklustre sound. This CD suggests that Thomas Hampson’s best years are behind him also. PR

Here’s a musical gift from the Thunder Bay Symphony and Analekta — world premiere recordings of two major works commissioned from one of Canada’s most interesting young composers. Jordan Pal writes colourful, tuneful and immediately accessible tonal music. He studied with composer Gary Kulesha and is currently Affiliate Composer with the Toronto Symphony Orchestra. Starling: Triple Concerto for Violin, Cello, Piano and Orchestra brings Beeth This CD features two superb African-American oven to mind, as it was Beethoven who musicians, the brothers Anthony and Demarre wrote the only piece for these instruments McGill, first-chair players in the New York Phil- that has remained in the repertoire. It is harmonic and Seattle Symphony respectively. also a thoroughly engaging concerto with a With Irish pianist Michael McHale they have wide range of textures and colours. The Gryphon Trio plays sometimes as a unit, toured as the McGill/McHale Trio since 2014. As there is virtually no literature for a flute, sometimes individually. Just as the work clarinet and piano combination, the McGills starts to feel amorphous and somewhat have created it. The most compelling piece static, Pal gives us a perpetual-motion finale here is Portraits of Langston by Louisville — aptly titled “Electric & Wild” — that procomposer Valerie Coleman. A six-movement vides the needed change of pace. Into the Wonder is described by the comsuite, each piece is preceded by the Langston Hughes poem that inspired it. Actor Maher- poser as evoking “birth and death, creation shala Ali reads them beautifully. Coleman’s and destruction, universal interconnectedness and the rapture of love.” Despite this music is by turns reflective and joyous. French composer Guillaume Connesson’s hyperbole, the piece is held together by a Techno-Parade is short but daring. The tempo satisfying musical unity. As with Starling, is very fast and both flute and clarinet often Into the Wonder ends with an up-tempo, play at the extremes of their registers. At one tarantella-like last movement that features point the pianist turns percussionist by using infectious rhythms and brilliant orchestrawire brushes on sheets of paper in his piano. tion. Indeed, the orchestration is so clever The arrangement of Rachmaninov’s famil- that one would never guess that only 40 iar Vocalise allows the lyrical side of the flute players are onstage. The Thunder Bay Symphony plays very efand the clarinet to emerge. Even better is the traditional Irish song, “The Lark in the Clear fectively under Arthur Post’s capable direcPR Air”, one of the most gorgeous of melodies. tion. Again, Demarre and Anthony McGill each play with a beautiful sound and a wide range of Rachmaninov: Piano Concerto No. 2 Op. 18. PR Prokofiev: Piano Concerto No. 2 Op. 16 colours.

Valerie Coleman: Portraits of Langston. Guillaume Connesson: Techno-Parade. Sergei Rachmaninov arr. Michael McHale: Vocalise. Irish Traditional arr. McHale: The Lark in the Clear Air. Two other works. McGill/McHale Trio. Demarre McGill, flute. Anthony McGill, clarinet. Michael McHale, piano. Cedille CDR 90000 172. Total Time: 66:17.

Denis Matsuev, piano. Mariinsky Orchestra/ Valery Gergiev. Mariinsky MAR0599-D. Total Time: 62:54.

Pianist Denis Matsuev, winner of the Tchaikovsky Competition in 1998, has become one of conductor Valery Gergiev’s favourite soloists. An incredible technician, Matsuev delivers plenty of fireworks on this newly issued CD but displays little interest in the subtleties of the score. Gergiev and his orchestra do little to support Matsuev’s reading, and the engineers don’t help at all. The orchestra is nearly inaudible in many of the passages where it ought to be prominent.

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In this recording, Rachmaninov’s Piano Concerto No. 2 is given a performance that seldom rises above the routine and is at times simply ill-conceived. The second movement should begin with a slow and very soft introduction in the strings. Here it is both too fast and too loud. A little later, Matsuev pounds out the right-hand chords with no concern for their dynamic gradations, and a lovely flute and clarinet figure is lost in the noise. Prokofiev’s Piano Concerto No. 2 is a fascinating piece. Composed in 1912, the score became lost and was reconstructed by the composer ten years later. One of the most difficult concertos in the repertoire, the first-movement cadenza is nearly five minutes long. Matsuev gives it a spectacular performance, but Gergiev and his players again seem to be in another room; the thrilling orchestral crescendo at the end of the cadenza barely registers at all. PR

Berlioz: Les Troyens Joyce DiDonato, Michael Spyres, Marie-Nicole Lemieux, Stéphane Degout, Nicolas Courjal, Marianne Crebassa, Hanna Hipp, Cyrille Dubois, Stanislas de Barbeyrac, Philippe Sly. John Nelson, conductor. Choeur de l’Opéra du Rhin, Badischer Staatso-

pernchor, Choeur philharmonique de Strasbourg, Orchestre philharmonique de Strasbourg. Erato.

The need for a new-gen recording of Berlioz’s epic opera Les Troyens is pressing, given that the last two trustworthy attempts, by the late Sir Colin Davis, are wearing thin. Erato’s no-holds-barred team is conducted by the Berlioz specialist John Nelson and features Joyce DiDonato and Michael Spyres as Dido and Aeneas, with Marie-Nicole Lemieux as Cassandra. The orchestra and choruses of Strasbourg are full-on in quite the most thrilling way. When they hit you with a battle cry, you stay hit. Taken from two live performances and a patch session, the immediacy is irresistible and the authenticity unimpeachable. I won’t give you chapter and verse on a five-act opera lasting almost as many hours, but every live Troyens that I have seen loses pressure in the second or third act. Not this one. More than any individual artist in the team it is the collective full-onness of this event that will stay with me for a long time to come. It has to be NL the go-to Troyens for the next decade.

Cecilia and Sol: Dolce Duello (Decca) Cecilia Bartoli, mezzo; Sol Gabetta, cellist; Decca

The present album brings together the supermezzo Cecilia Bartoli, the highest-selling diva on record since Callas, and Sol Gabetta,

an Argentine cellist of mostly German acclaim. The flirtyflirty cover, and some even more embarrassing socialmedia video, suggests that the pair get on rather well together across a generational gap. They are accompanied by a Capella Gabetta, directed by Andrés Gabetta, adding to the general cosiness. As for the music, it consists of Baroque arias that Bartoli sings exceedingly well, with Gabetta coming right back at her on a 1759 Guadagnini cello that was made just for this sort of entertainment. Only one of the arias is a blockbuster – Handel’s Cecilia Ode; the rest are jolly good cuts of Caldara, Albinoni, Vivaldi and others, done to the point of listener fatigue. There is absolutely nothing wrong with this record. It is as good as it gets, until you realise that you can get too much of a good thing. The trouble here is that this record is neither one thing nor another, neither a diva showcase nor an illuminating musical experience, nor even a shameless Christmas stocking filler. It is the kind of release that sits so squarely on its fences that it positively cries out for a LSM three-star ho-hum rating. NL

GUIDE DE LA PHILANTHROPIE PHILANTHROPY GUIDE

um g alb ashin nre-m e g h ra s wit g CD stun Orchest nnin and nnie ct ly stu er nie olute lyn Glen ny, perfe n Gle a Chamb s b ly a e e ti n e Ev ob ’ is a e Ev osic, ada’s Dam he Manit Percussion inner Damstra (“Can ildly virtuourite t s for RAMMY-wber Orche cal, and w ludes fav s with n G c certo , CTOR ’s by FA d Canada part ed in Canada an t fund of Projec rnment asters. ve r dc pa the Go radio broa partie nada e en Ca . ancé privat t du est fin nemen du Canada ojet er Ce pr , le gouv rs privés h the eu roug OR FACT diodiffus ible th poss s ra et le made Section . as w ic ts rding e Mus r the Ar Reco ce of th fo an uncil assist nada Co e Ca of th

am on en , lyri and in e for fa ba Ch a ge? C Lush etwe ‘Mira ration b g Manito Star)). marimb must-hav in bo nto nd colla NO-winn a” (Toro phone a Corelli. A a now. d tr ra .c s the JU er orche ie on vib Vivaldi an themco b n t , cham res Glen Oesterle ailable a , v tu it fea by Hatzis e MCO. A s th work nie and n of Gle

Canadian International Organ Competition / Concours international d'orgue du Canada # 841096969 RR0001 606 rue Cathcart Suite 335, Montreal QC 514 510-5678, [email protected] www.ciocm.org Le Concours international d'orgue du Canada (CIOC) est un organisme voué à la promotion de la musique d’orgue notamment en éduquant le public pour l’amener à mieux comprendre et apprécier cette musique. Le CIOC présente un festival à Montréal tous les ans que vient couronner le concours international triennal d'orgue, où un jury prestigieux attribue des prix parmi une sélection des meilleurs jeunes organistes au monde. Désireux de participer à la vie culturelle, le CIOC élabore une programmation annuelle en partenariat avec des organismes du milieu de l’orgue; ces activités mettent en valeur les orgues, trésors patri-

moniaux, et s’adressent à un large public. The Canadian International Organ Competition (CIOC) promotes organ music by increasing public awareness and interest in this music. The CIOC organizes an annual festival with some of the world's finest organists. Every third year, an international competition is organized in which a prestigious jury awards prizes to a selection of the best young organists in the world. Seeking to actively participate in the cultural life, the CIOC develops a programme of activities in collaboration with organizations of the organ world; these activities are designed to emphasize the cultural importance of pipe organs – treasures of our heritage – for a diverse audience.

La Scene Musicale / The Music Scene # 14199 6579 RR0001 5409 Waverly, Montreal, QC H2T 2XB 514 948-2520, www.scena.org Twenty-one and a half years of making classical music, jazz and the arts accessible with the written word: one magazine (La Scena Musicale), an award-winning website (mySCENA.org), the Canadian Classical Music Calendar and innovative outreach projects.

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JAZZ

LA RONDE DES DISQUES

MILLÉSIME 2017 par MARC CHÉNARD

Orchestre national de jazz de Montréal Justin Time JTR 8597-2

Deux ans après sa première sortie sur étiquette Atma, l’ONJ Montréal récidive enfin, cette fois sur Justin Time Records. Le passage de cette formation d’une étiquette classique à une étiquette de jazz est dû en partie à la présence de la saxophoniste Christine Jensen, compositrice de la musique de cet album et de deux autres disques de son grand orchestre, produits par cette même maison. Le titre du nouvel opus vend la mèche par rapport au contenu, car il s’agit d’une musique à programme qui rend hommage à cinq mentors musicaux de la saxophoniste, soit Kenny Wheeler, Jan Jarczyk, John Coltrane, Lee Konitz et Wayne Shorter. À l’instar des productions antérieures de Jensen, cette nouvelle réalisation est harmonieuse dans ses couleurs orchestrales, tout en tons de pastel et non en teintes vives. Ce faisant, elle minimise les tensions et dissonances dans ses arrangements et s’en remet plutôt à ses solistes pour les susciter. Empreinte de lyrisme, cette musique évoque de grands espaces paisibles, comme ceux de la côte ouest-canadienne où Jensen a grandi. Se greffant à l’orchestre, Sienna Dahlen contribue de manière décisive à l’ambiance du disque par ses chants aériens, certains purement instrumentaux, d’autres avec paroles. www.justintime.com

Jean Derome Résistances Ambiances Magnétiques AM-235

Récipiendaire d’une bourse de carrière en 2013, Jean Derome a investi son pécule dans une série de projets spéciaux. Le premier, créé en mai 2015, fait l’objet de ce tout nouveau disque lancé le 14 décembre. Pour saisir la pleine portée de cette entreprise, de loin la plus ambitieuse de Derome, une lecture des notes de l’artiste s’impose. En bref, l’œuvre entière repose sur la fréquence de 60 Hz, norme utilisée dans le réseau hydro-électrique nord-américain. En musique, cela se traduit par une note située entre le si bémol et le si naturel, celle-ci servant de tonalité de base. Derome explore donc la microtonalité,

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ce qui nécessite une certaine adaptation de l’oreille au début. Pour réaliser sa vision, le compositeur a recruté 19 collègues jouant toute une gamme d’instruments, incluant des synthés et tourne-disques. À une seconde près des 60 minutes et divisé en 16 plages, le disque se déploie assez lentement dans la première moitié. Outre un ostinato de basse quasi ellingtonien dans la sixième plage, il y a peu de matière compositionnelle dans cette tranche; il faudra donc attendre la dixième plage et les suivantes pour que l’ensemble ressorte davantage, dans un premier temps par des jeux d’improvisation collective dirigée et, dans un second, par une ligne thématique en fin de parcours. En tant que disque, cette œuvre conceptuelle pèche par des longueurs, mais ceux qui ont pu assister à la captation en concert de cet enregistrement le printemps dernier au Gesù pourront sans doute avoir un autre... buzz. www.actuelle-cd.co

Peggy Lee qui signe aussi tous les morceaux de l’album. Présente dans l’orchestre de chambre du disque précédent, la musicienne a rassemblé sept improvisateurs expérimentés de la scène vancouvéroise, scène qui n’a rien à envier à celle de Montréal en matière de musiques créatives. En un peu moins d’une heure, douze plages défilent à la manière d’une suite presque ininterrompue, les parties écrites et ouvertes s’articulant entre eux en toute cohérence. Largement dominée par les cordes (guitare, violon, violoncelle et deux basses), l’instrumentation est bien choisie pour créer des atmosphères langoureuses évoquant des images d’un Far West imaginaire. En septembre dernier, le groupe était de passage chez nous à Montréal et sa prestation a confirmé la réussite de cette production discographique. www.dripaudio.com

Matt Herskowitz Trio

John Korsrud’s Hard Rubber Orchestra

Forget me Not (Homage to Lou Soloff) Justin Time JTR 8601

Crush rubberhard 04

Le trompettiste vancouvérois John Korsrud aime frapper fort. L’ONJ a livré sous sa direction un concert intense de ses compositions en septembre dernier. À la fois influencé par la musique contemporaine européenne (il a étudié avec Louis Andriessen en Hollande) et empreint par l’énergie du rock, il dirige chez lui sa propre grande formation, le Hard Rubber Orchestra. Dans ce nouveau disque, il présente deux variantes de son ensemble, son big band et un ensemble d’instrumentation plus classique, avec cordes et bois. Les résultats sont assez singuliers, car on y trouve six miniatures pour la seconde formation et deux autres plus longues et énergiques pour la première. Compte tenu de cette diversité, l’album d’une quarantaine de minutes se veut une espèce de vue en coupe du champ musical d’un musicien aux goûts éclectiques, même électriques. À découvrir. http:hardrubber.com

Film in music Tell Tale Drip Audio DA01207

En dépit de son nom collectif, ce groupe est dirigé par la violoncelliste

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Réédition d’un album paru en 2005, cet enregistrement revient sur le marché pour saluer la mémoire du trompettiste Lou Soloff, décédé subitement en février 2016. Soloff était l’un des musiciens les plus recherchés à New York, autant dans le jazz que dans la pop, même en classique. Il s’ajoute ici au trio du pianiste Matt Herskowitz sur quatre des dix plages. Doué d’une technique à toute épreuve et d’un son brillant, il est un partenaire idéal dans cette séance qui mise beaucoup sur la virtuosité – certains connaissent bien le pianiste pour son bagage classique romantique (toujours présent dans son jeu de jazzman) et un faible pour des feux d’artifice au clavier. Certes, il y en a ici (Brazil, la finale du disque), mais on y entend des moments plus recueillis (plages 3 et 7), où il calme le jeu un moment. Pour maintenir l’intérêt pendant 66 minutes, le groupe navigue avec aisance entre plusieurs styles, passant du blues au latin, de la musique juive à la ballade, le tout aspergé de solos relevés et même sentis. Douze ans plus tard, ce disque tient toujours la route, tant pour le travail impeccable du trio que pour la participation du disparu. www.justin-time.com

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JAZZ

Dave Douglas Little Giant Still Life Greenleaf CD-1058

Chef de file du jazz contemporain, le trompettiste Dave Douglas est de ceux qui embrassent pleinement le post-modernisme, mouvement qui récuse la singularité du modernisme au profit de la multiplicité et de l’éclectisme. Certains se souviendront de la polémique (désormais révolue) des années 1990 qui l’opposait à Wynton Marsalis. Fidèle à lui-même, Douglas revient constamment à la charge avec de nouveaux projets, quitte à s’éparpiller. Dans cet album, par exemple, il a entrepris une collaboration inédite avec une formation de cuivres comportant deux trompettes et deux trombones (les Westerlies), et un batteur (Anwar Marshall). Il signe ici une douzaine de compositions, toutes inspirées par des tableaux de l’artiste américain Stuart Davis. Dans la production discographique de Douglas (abondante, faut-il dire), cet enregistrement fait figure à part, non seulement par son instrumentation atypique, mais aussi par l’accent donné à l’écriture et à l’arrangement, les parties improvisées jouant un rôle secondaire et laissées surtout à la tête d’affiche. Voici un disque pour spécialistes de cuivres, mais ceux qui n’en jouent pas en tireront aussi parti, moyennant un certain apprivoisement. www.greenleafmusic.com

PJ Perry Quartet Alto Gusto Cellar Live CL051315

P.J. Perry est un vieux routier du jazz canadien. À 76 ans, il est un authentique bopper dans la lignée de Charlie Parker. Preuve à l’appui, ce disque enregistré le printemps dernier au Yardbird Suite à Edmonton. En plus d’une heure, Perry parcourt un répertoire de six pièces de jazz standard, dont Bloomdido de son mentor. Toutes les conventions du genre sont respectées à la lettre : énonciation du thème au début, suite de solos et reprise du thème pour terminer. Toujours selon la formule, le saxo alto est appuyé du trio d’usage, le bassiste et le batteur réglés de près au métronome, le pianiste agissant comme autre soliste principal. À écouter cet album sans référence aucune, on pourrait facilement croire qu’il s’agit d’un enregistrement en direct produit dans les années 1970. À cette époque, ce jazz était encore assez moderne, mais il est aujourd’hui devenu classique, comme le vieux swing l’était à pareille date. www.cellarlive.com

Tom Rainey – Obbligato Float Upstream Intakt CD 292

Vétéran de la scène américaine, le batteur Tom Rainey joue aisément toutes les formes de jazz, qu’elles soient traditionnelles ou expérimentales. En tant qu’accompagnateur, il est d’une efficacité redoutable dans tous les contextes. Pourtant, on le voit rarement diriger un groupe, ce qui est le cas de ce disque qui lui permet de combiner ses deux mondes. D’une part, il est entouré de musiciens d’actualité à New York, parmi eux sa compagne la saxophoniste d’origine allemande Ingrid Laubrock; d’autre part, le programme musical comporte six vieux standards de jazz, entre autres Stella by Starlight, What’s New ou There’s No Greater Love, et une improvisation collective en guise de contraste. Si le répertoire est convenu, les interprétations, elles, ne le sont nullement, car le groupe fait fi de toutes les règles d’usage (comme celles qui font loi dans le disque de Perry). Les thèmes surgissent souvent en cours de route ou sont à peine effleurés; des solos de facture très libre se superposent au lieu de se suivre à la queue leu leu, délaissant les trames harmoniques sous-jacentes. Pendant longtemps, de telles lectures étaient assez exceptionnelles : les tenants de l’avant-garde n’avaient que faire des rengaines surannées, pendant que le jazz mainstream voyait la libre improvisation comme une pure aberration. De nos jours, la ligne de démarcation entre ces camps s’est estompée considérablement et un groupe comme celui-ci en est un bel exemple. www.intakt-rec.com

White Desert Orchestra (dir. Eve Risser) Les deux versants se regardent Clean Feed  CF399-CD

La jeune pianiste hexagonale Ève Risser s’est entourée d’une dizaine de ses compatriotes pour traduire en musique ses impressions d’un voyage dans les contrées les plus reculées de l’Amérique. Alliant des sonorités électroniques et acoustiques, elle élabore des fresques sonores parfois austères (comme la longue pièce d’ouverture donnant son titre au disque), morceau qui évoque des textures orchestrales de Gil Evans et de la musique électroacoustique. Le climat sonore est donc assez grave, profond comme un canyon, avec

des soupçons de lyrisme et des échappées occasionnelles des solistes. Ce disque, paru sur l’étiquette portugaise Clean Feed – l’une des rares qui documentent des projets de musiques audacieuses avec régularité –, nous dévoile une vision artistique originale d’une pianiste et compositrice des plus prometteuses. www.cleanfeed-records.com

Die Enttäuschung Lavaman Intakt CD 289

En dépit de son nom, qui se traduit en français par le mot « déception », le quartette berlinois Die Enttäuschung est l’un des plus excitants dans son pays. Roulant sa bosse depuis une vingtaine d’années, le groupe s’est fait connaître au-delà de ses frontières dans l’épique Monk’s Casino. Rejoints par le pianiste Alexander von Schlippenbach, les quatre messieurs ont réussi l’exploit de jouer en concert l’intégrale des pièces de Monk (ou presque) en une seule traite, le tout étant mis en marché en 2005 dans un coffret triple pour la même étiquette Intakt. Sans son invité, cet ensemble a présenté depuis ses propres musiques sur quatre autres disques, dont cette nouveauté. Ses principaux colistiers, Axel Dörner, trp. et Rudi Mahall, cl., accueillent un nouvel invité, le tromboniste Christoph Thewes (cela se prononce comme «Tévis»). Appuyés du même bassiste, mais d’un nouveau batteur, ces souffleurs triturent leurs morceaux à la manière des premiers musiciens néo-orléanais. On pourrait même croire qu’ils jouent ainsi pour se démarquer de toutes les approches bien léchées du jazz d’aujourd’hui. Pourtant, ils ne font pas que singer cette musique archaïque : ils utilisent aussi leurs ressources acquises en musique improvisée pour rendre leurs propos actuels. Offrant pas moins de seize pièces concises en un peu plus d’une heure, le groupe ne se perd jamais en méandres, un défaut fréquent dans les musiques expérimentales. Lavaman relève brillamment le pari de mettre le passé au service du présent, et ce, sans LSM nostalgie aucune.www.intakt-rec.com

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L’ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE L’ÉCOLE FACE A 20 ANS

PARCOURS, FAITS MARQUANTS ET FACTEURS DE SUCCÈS par HASSAN LAGHCHA

E

n 1998, Theodora Stathopoulos fonde l’Orchestre symphonique de l’école FACE. Objectif : former de jeunes musiciens à travers les rencontres entre de jeunes professeurs, des amateurs de haut niveau et des élèves talentueux. Après vingt ans d’efforts soutenus, cette enseignante ne cache pas sa fierté de voir la section des cordes (plus de 70 violons, altos, violoncelles et contrebasses) composée entièrement d’étudiants de FACE, dont certains ont à peine 10 ans. Qui plus est, le violon solo de la saison anniversaire actuelle est âgé de 13 ans seulement ! C’est le plus jeune de toute l’histoire de l’orchestre, qui ne comptait dans ses rangs, à ses débuts, qu’une poignée d’étudiants de l’école. En soulignant combien la création de l’OSF était un véritable défi visant à doter cette école à vocation artistique fondée en 1975 de son propre orchestre, Theodora Stathopoulos, enseignante au département des cordes et directrice artistique, cite parmi les moments forts des vingt ans d’existence de la formation les prestations données à la Place des Arts en 2002, lors de deux concerts-bénéfices dirigés par les chefs invités Yuli Turovsky et Miklos Takacs. Mme Stathopoulos se rappelle également et avec beaucoup d’émotion l’un des grands événements de sa carrière. Le 9 février 2007, elle reçoit le Certificat d’honneur décerné par le premier ministre du Canada pour l’excellence en enseignement. Sans doute l’OSF a-t-il contribué grandement à la renommée de sa cheffe et surtout de celle de l’école FACE comme l’une des écoles primaires et secondaires à vocation artistique les plus distinguées. Son programme arts/études comprend en effet quatre volets : musique vocale, musique instrumentale, arts plastiques et arts dramatiques. Il faut dire aussi que la Fondation FACE, qui compte sur l’appui de généreux donateurs, joue un rôle essentiel dans la réussite de cette expérience scolaire singulière, comme le souligne la directrice artistique de l’OSF qui met l’accent sur l’apport inestimable des parents d’élèves et la grande disponibilité et implication dont ils font preuve. Ce qui a permis à l’OSF de réaliser six tournées en Europe et au Canada.

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ILLUSTRES ANCIENS ÉLÈVES

Theodora Stathopoulos se dit extrêmement fière de voir l’évolution professionnelle remarquable de plusieurs musiciens qui avaient amorcé leur parcours dans les rangs de l’OSF, comme le violoncelliste Stéphane Tétreault, le violoniste Boson Mo ou le contrebassiste Brandyn Lewis, entre autres. De leur côté, ces musiciens renommés reconnaissent ouvertement le rôle décisif qu’ont joué le programme de formation musicale de FACE et son orchestre symphonique dans leurs parcours. Évidemment, plusieurs de ces célèbres diplômés de FACE seront de la fête célébrant le 20e anniversaire, laquelle sera marquée notamment par un grand concert de l’OSF sous la direction du chef invité Airat Ichmouratov, qui fut parmi les premiers musiciens à contribuer au développement de l’OSF. « Airat Ichmouratov a rejoint l’OSF alors qu’il était fraîchement arrivé de la Russie. Durant ses cinq années passées avec l’orchestre, il a réussi à créer une synergie féconde avec les musiciens », se souvient Theodora Stathopoulos, en saluant la grande contribution de ce brillant chef d’orchestre au développement de l’OSF. À noter qu’au concert de célébration du 20e anniversaire, l’OSF interprétera la Symphonie no 8 d’Antonín Dvořák. Ce chef-d’œuvre a été la toute première symphonie jouée par l’orchestre au moment de sa création, il y a vingt ans !

ÉLOQUENTES MARQUES DE RECONNAISSANCE

La fête du 20e anniversaire de l’OSF aura lieu le 21 février à l’auditorium de FACE et verra également la participation de l’orchestre de chambre de l’école. L’événement mettra en vedette d’anciens élèves de FACE devenus des musiciens professionnels accomplis et évoluant maintenant au sein de prestigieux orchestres comme le contrebassiste Brandyn Lewis (Orchestre symphonique de Montréal), le violoniste Boson Mo (Orchestre symphonique de Vancouver) ou encore le violoncelliste de renommée internationale Stéphane Tétreault. Aussi, l’événement comptera parmi

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les invités d’anciens étudiants qui poursuivent actuellement leur formation dans différentes universités ou des conservatoires de musique. À l’occasion de cet anniversaire spécial, des anciens étudiants de FACE ont évoqué l’importance de l’OSF dans leur parcours et... dans leurs cœurs. Voici quelques extraits de leurs témoignages : « J’ai joué avec l’OSF de 2003 à 2007 et c’est là que j’ai découvert ma passion pour la musique. » – Stéphane Tétreault « Je serai à jamais reconnaissant pour les bonnes choses que l’OSF a apportées à ma vie professionnelle. » – Brandyn Lewis, OSM « L’OSF nous a donné un autre monde, où il n’y avait pas de jugement par rapport aux traits de caractère, où il n’y avait pas de batailles de popularité. » – Lauren Tyros, Université McGill « J’ai grandi avec l’OSF [...] J’ai appris à être non seulement un violoniste, mais aussi un leader, un premier violon, un chambriste et un soliste. » –Yu Kai Sun, Université de Toronto et École de musique Glenn Gould « J’ai appris tellement de répertoires que je suis prêt à intégrer des orchestres professionnels. L’OSF m’a appris le leadership et a été un enrichissement pour l’avenir. » – Richard Zheng, Conservatoire de musique de Montréal « Sans aucun doute, le programme du département des cordes de FACE a joué un rôle capital dans ma décision de poursuivre une carrière musicale. Sinon, je ne serais pas là où j’en suis actuellement. » LSM – Elie Boissinot, Université McGill

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Le plus important magazine de la musique et de la culture au Québec • 7 numéros, 1 guide ressources des arts • 25 000 exemplaires/édition

Quebec’s #1 Arts Magazine • 7 issues, 1 Arts Resource Guide • 25,000 copies/edition

Thèmes et guides : Temps des fêtes; Idées cadeaux, festivals d’hiver Sortie : 2017-12-01 Date de tombée publicitaire : 2017-11-24 Maquettes : 2017-11-27 Calendrier : 2017-11-17

Février-mars 2018 Édition bilingue (25 000 exemplaires) Thèmes et guides : L’amour, camps d’été de musique et d’arts Sortie : 2018-02-01 Date de tombée publicitaire : 2018-01-25 Maquettes : 2018-01-26 Calendrier : 2018-01-19

Avril-mai 2018

Édition bilingue (25 000 exemplaires) Thèmes et guides : Festivals internationaux; Festivals de printemps *Thème artistique : Arts de la scène Sortie : 2018-03-30 Sortie : 2017-09-01 Novembre 2017 LA SCENA MUSICALE Date de tombée publicitaire : Édition nationale (50 000 exemplaires) Date de tombée publicitaire : 2017-08-24 Thèmes et guides : Études supérieures 2018-03-23 ÉDITION NATIONALE : 50 000 Maquettes : 2018-03-26 Maquettes : 2017-08-25 musicales et artistiques; Académies Calendrier : 2018-03-16 exemplaires; Montréal, OttawaCalendrier : 2017-08-18 d’été; Audio haute-fidélité Gatineau, Québec, Toronto. *Thème artistique : Danse Juin-juillet-août 2018 Octobre 2017 Sortie : 2017-11-3 ÉDITION BILINGUE : 25 000 Édition nationale (50 000 exemplaires) Édition bilingue (25 000 exemplaires) Date de tombée publicitaire : exemplaires; Montréal. Thèmes et guides : Festivals canadiens Thèmes et guides : La relève, Concours 2017-10-26 de musique classique et des arts *Thème artistique : Théâtre Maquettes : 2017-10-27 Septembre 2017 Sortie : 2018-06-01 Sortie : 2017-09-29 Calendrier : 2017-10-20 Date de tombée publicitaire : Édition bilingue (25 000 exemplaires) Date de tombée publicitaire : Thèmes : La rentrée culturelle ; Études 2017-09-22 Décembre 2017 - janvier 2018 2018-05-25 Maquettes : 2017-09-25 primaire et secondaire ; Festivals Édition bilingue (25 000 exemplaires) Maquettes : 2018-05-26 Calendrier : 2018-05-12 Calendrier : 2017-09-15 d’automne

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CALENDRIER RÉGIONAL

REGIONAL CALENDAR

DU 1 DÉC 2017 AU 7 FÉV 2018 / FROM DEC 1, 2017 TO FEB 7, 2018 Visitez notre site Web pour le calendrier des événements mySCENA.org Sections page Montréal et environs . . . . . . . . . . . . .42 Québec et environs . . . . . . . . . . . . . . 46 Ailleurs au Québec . . . . . . . . . . . . . . 47 Ottawa-Gatineau . . . . . . . . . . . . . . . . 47 Radio . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47 Abréviations arr. arrangements, orchestration chef / dir. / cond. chef d’orchestre / conductor

(cr) création de l’oeuvre / work premiere CV contribution volontaire = FD freewill donation (e) extraits / excerpts EL entrée libre = FA free admission LP laissez-passer obligatoire / free pass required MC Maison de la culture O.S. orchestre symphonique

Date de tombée pour le prochain numéro : 15 jan. 2018 Procédure: mySCENA.org/fr/calendrier-procedure/

Basilique.N-D. Basilique NotreDame de Montréal, 110, rue NotreDame Ouest, Montreal. Bon-Pasteur. Chapelle Historique du Bon-Pasteur (Montréal), 100 Sherbrooke Est, Montreal. Bon-Secours. Chapelle NotreDame-de-Bon-Secours, 400 rue StPaul Est, Montréal. Bourgie. Salle Bourgie, Musée des beaux-arts de Montréal, 1339 Sherbrooke St W, Montréal. CAN. Centre Armenie, 1025, boul. Élisabeth, Laval. Centre Cult Joliette. Centre culturel de Joliette, 20, rue St-CharlesBorromée Sud, Joliette. Centre Cult. NDG. Centre culturel de Notre-Dame-de-Grâce, 6400 av Monkland, Montréal. CDMSC. Centre de musique St-Columba, 11 avenue Rodney, PointeClaire.

Deadline for the next issue : Jan. 15, 2018 Procedure: mySCENA.org/calendar-instructions/

CDSADP. Cocathédrale St-Antoinede-Padue, Angle chemin de Chambly et rue Saint-Charles Ouest, Longueuil. Christ Church. Cathédrale Christ Church (Montréal), 635 rue Ste-Catherine Ouest, Montréal. Conservatoire Mtl. Salle de concert du Conservatoire de musique de Montréal, 4750, avenue Henri-Julien, Montréal. CV. Cegep Vanier, 821 Blv. Ste-Croix, Montréal. Église St-Georges. Église Anglicane St-Georges, 1001 avenue des Canadiens-de-Montréal, Montréal. E. de la Purification. Église de la Purification, 445, rue Notre-Dame, Repentigny. É. Mount. Un. Church. Église Mountainside United Church, 687 ave Roslyn, Westmount. É. St-Denis. Église Saint-Denis, 454, av. Laurier Est, Montréal. ESJ. Eglise Saint-Joachim, 2 rue SteAnne, Pointe-Claire. É. St-Laurent. Église St-Laurent, 805 ave. Sainte-Croix, Ville Saint-Laurent. ETSSNDJS. Eglise Très Saint Nom de

Grand Concert ORCHESTRE MÉTROPOLITAIN

STÉPHANE TÉTREAULT: VIOLONCELLE ET ESPOIR / CELLO AND HOPE

TANIA MILLER, CHEF/CONDUCTOR / STÉPHANE TÉTREAULT, VIOLONCELLE/CELLO Église Saint-Joachim, 2 av. Sainte-Anne, Pointe-Claire Vendredi 2 février / Friday, February 2 – 20:00

Billets / Tickets : $22 & $16, disponibles au / available at: Centre culturel Stewart Hall Cultural Centre 514 630-1220

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O&Ch orchestre & choeur / orchestra & chorus RSVP veuillez réserver votre place à l’avance / please reserve your place in advance S.O. symphony orchestra x poste (dans les numéros de téléphone) / extension (in phone numbers)

Jésus, 4215, rue Adam, Montreal. GLPS. Église la Présentation, 665 Église Ave., Dorval. GSD. Église Saint-Édouard, 6511, rue Saint-Denis, Montréal. GSJB. Église Saint-Jean-Baptiste, 309, Rachel Est, Montréal. GSPATDMA. Église Saint-PierreApôtre de Montréal, 1201 rue de la Visitation, Montreal. GSG. Église St-Georges, 1001 Avenue des canadiens de Montréal, Montréal. GSGDO. Église St-Germain d’Outrement, 28, avenue Vincent-d’Indy, Outrement. Hector-Charland. Théâtre HectorCharland, 225, boul. de L’Ange-gardien, L’Assomption. LSR. La Sala Rossa, 4848, boul. SaintLaurent, Montreal. Maisonneuve. Théâtre Maisonneuve, Place d’Arts, 175, Ste-Catherine Ouest, Montréal. Maison de la C. Frontenac. Maison de la culture Frontenac (Montréal), 2550 Ontario Est, Montreal. Maison Culture NDG. Maison de la Culture Notre-Dame-De-Grace, 3755, rue Botrel, Montreal. Maison Symphonique. Maison symphonique (Place des Arts), 1600 St-Urbain, Montréal. Mn. cult. Ahuntsic-Cartierville. Maison de la culture Ahuntsic-Cartierville, 10300 Rue Lajeunesse, 1er étage, Montréal. MDLCDVSMPE. Maison de la Culture de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, 7355, avenue Christophe-Colomb, Montréal. Mn cult. Plateau. Maison de la culture du Plateau-Mont-Royal, 465 avenue du Mont-Royal Est, Montréal. MN. Monument National, 1182 Boulevard St-Laurent, Montréal.

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Mount. Ud Church. Mountainside United Church (Westmount), 4000 The Boulevard (coin Lansdowne), Westmount. MS. Maison Symphonique, 1600, rue Saint-Urbain, Montréal. Oratoire St-J. Oratoire Saint-Joseph (Montréal), 3800 Chemin Queen Mary, Montreal. OPCH. Oscar Peterson Concert Hall, 7141 Sherbrooke St. West, Montreal. Pierre-Mercure. Salle Pierre-Mercure, Centre Pierre-Péladeau, 300, boulevard de Maisonneuve Est, Montréal. Pollack Hall. McGill University – Pollack Hall, 555 Sherbrooke West, Montreal. RED. Redpath Hall, Montreal, 3461 rue McTavish (McTavish Gates), Montreal. RMR. Relais Mont- Royal, 500 MontRoyal E. (Sanctuaire de Saint-Sacrement, Métro Mont-Royal, Montréal. SMAC. St. Matthias’ Anglican Church, 131 rue Côte-St-Antoine (coin Metcalfe), Westmount. SMSPVDI. Salle Marie-Stéphane (Vincent-d’Indy), 628 chemin de la Côte-Sainte-Catherine, Montréal. SRHMU. Salle Redpath Hall, McGill University, 3461 Rue McTavish, Montréal. St-François-Xa. Salle Saint-François-Xavier, 994, rue Principale, Prévost. Tanna Schulich. Salle Tanna Schulich Hall, 527 Sherbrooke West, Montreal. TTC. Théâtre Corona, 2490 NotreDame O., Montréal. TTDD. Théâtre des Deux, 30 Boulevard du Séminaire N 30 Boulevard du Séminaire N, Saint-Jean-sur-Richelieu. TTGV. Théâtre Gilles-Vigneault, 118, rue de la Gare, Saint-Jérôme. TTR. théâtre Rialto, 5723, avenue Parc, Montreal. UC. Union Church, 24 Maple Ave., Sainte-Anne de Bellevue. Wil.-Pel. Salle Wilfrid-Pelletier, Place des Arts, 175, Ste-Catherine ouest, Montréal. WSDAC. Westmount Seventh Day Adventist Church, 571, Victoria Avenue, Westmount.

DÉCEMBRE / DECEMBER vendredi 01 Friday >19h30. Pollack Hall. Ensemble de musique contemporaine de McGill. >19h30. Maison Symphonique. $55. Des oeuvres qui ont marqué la carrière d’Angèle Dubeau et que le public a adorées et a redemandées. 514-842-2112.

samedi 02 Saturday >13h30. Bon-Secours. 0-28. Célébrez Noël avec des concerts à la Chapelle Notre-Dame-de-BonSecours. 514-282-8670; 223. >16h30. Christ Church. Contribution volontaire. Musique de Noël par les membres de la commu-

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nauté Christ Church. 514-8436577 ext.236. >18h30. Bourgie. $20-50. La violoniste Antje Weithaas interprétera les partitas et sonates de Bach pour violon. 514-989-9668. >19h. Pollack Hall. Prix d’art vocal Wirth. >19h30. Maison Symphonique. $55-65. Des oeuvres qui ont marqué la carrière d’Angèle Dubeau et que le public a adorées et a redemandées. 514-842-2112. >19h30. WSDAC. $10-25. Un concert de Noël invitant le public à chanter avec le CSL. 514-4836922. >20h. St-François-Xa. 35 $ ; moins de 12 ans :15 $. Quartom. quatre voix sublimes dans un magnifique répertoire de Noël. 450335-3037. >20h. ESJ. $20. Choral concert: Fauré’s Requiem; Gounod’s Gallia ; Christmas music. 514-697 2952. >20h. GSGDO. 15-25 $. Noël en polyphonie à St-Martial-deLimoges, XII s. Voix de femmes. 514-894-2764.

dimanche 03 Sunday >14h. Église St-Georges. Contribution volontaire. Compositions de Alain Payette;. 514-866-7113. >14h. RMR. $5 (12 ans & moins) – $10 (régulier). Menotti: Amahl the Night Visitors. 438-381-5879. >14h. Bourgie. $14.56-26.96. Valérie Milot et Antoine Bareil nous offrent un moment de sérénité avant le tourbillon des Fêtes. 514-285-2000, option 4. >15h. GSJB. 30-49$. The complet Bach’s Christmas Oratorio. 514375-6054. >15h. Maison.Culture NDG. Un livre, une voix, un piano, quelques photos. 514-872-2157. >15h. Bon-Secours. 28. Célébrez Noël avec des concerts à la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours. 514-282-8670; 223.

>15h30. Pollack Hall. $50, $20 students (26 yrs. & under). LMMC Concerts: Martin Helmchen, pianiste allemand. 514-9326796. >15h30. Oratoire St-J. Cappella Antica à l’Oratoire.

lundi 04 Monday >20h. Maisonneuve. 35$ min – 65$ max. Dawn Upshaw se joint au Brentano String Quartet pour une soirée mémorable. 514842-2112.

mardi 05 Tuesday >07h30. O.P. Hall. $5.00. University Choir & Chamber Choir. >10h. Tanna Schulich. $12-18. Café Concerts @ Schulich: Choeur Schulich. 514-398-4547. >19h30. Bourgie. $26.74-51.32. Les Tallis Scholars interprèteront des motets de la polyphonie franco-flamande. 514-285-2000, option 4. >20h. Maison Symphonique. $31.50200. L’Orchestre symphonique de Montréal jouera la première d’une création de Matthew Ricketts et accompagnera le violoniste Leonidas Kavakos ainsi que le film The Railrodder. 1888-842-9951. >20h. Maison.Culture NDG. Ce jeune trio jazz livre avec une fougue et une chimie indiscutables. 514-872-2157.

mercredi 06 Wednesday >19h30. O.P. Hall. Free admission. Jazz Choir. >19h30. Tanna Schulich. $12-18. Ensemble de jazz vocal de McGill. 514-398-4547. >19h30. Bourgie. $18.05-33.92. Le violoniste Andrew Wan et le pianiste Charles Richard-Hamelin interpréteront les trois premières sonates de l’opus 30 de Beethoven. 514-285-2000, option 4.

à VENIR PREVIEWS MONTRÉAL

par RENÉE BANVILLE

LA VEILLÉE DE NOËL – DE LA FRANCE À L’ACADIE Entourée des musiciens Jean-François Bélanger, nyckelharpa et violon, Élizabeth Giroux, violoncelle, Jean-Willy Kunz, clavecin et Patrick Graham, percussions, la soprano Suzie LeBlanc fait revivre des chants traditionnels de Noël tirés du recueil Rondes et chansons populaires illustrées. Publiée à Paris à la fin du XIXe siècle, cette musique a été adoptée par les Acadiens de la vallée de Memramcook au Nouveau-Brunswick. Audiotorium Le Prévost (jeudi 7 à 13 h 30), maison de la culture Ahuntsic (samedi 9 à 19 h 30), Chapelle historique du Bon-Pasteur (dimanche 10 à 15 h). SUZIE LEBLANC www.accesculture.com

PHOTO PIERRE ETIENNE BERGERON

SMCQ – HOMMAGE À JOSÉ EVANGELISTA Poursuivant la série en hommage au compositeur, l’ensemble Gamelan Giri Kedaton, fondé par Evangelista, s’unit à la SMCQ pour présenter Ô Bali – Ô Java. Un événement exceptionnel pour voir et écouter un véritable orchestre d’instruments traditionnels balinais. Un échange entre l’Orient et l’Occident avec la musique et la danse indonésiennes de l’île des dieux. www.smcq.qc.ca Salle Pierre-Mercure, jeudi 7 à 20 h.

SIXTRUM : 6D – SIX DIMENSIONS DE LA PERCUSSION Tous les samedis à 16h30 à la Cathédrale Christ Church les samedisà à14h 16h30 à la Cathédrale et tousTous les dimanches à l’église St-GeorgesChrist (PlaceChurch du Canada) et tous les dimanches à 14h à l’église St-Georges (Place du Canada) Contributions volontaires Contributions volontaires Every Saturday at 4:30PM at Christ Church Cathedral and Sundayt at 2PM at St. George’s Church (Place du Canada) Free will offerings

L’ensemble de percussion Sixtrum propose de découvrir un autre visage de la percussion, aux frontières de la musique nouvelle, du théâtre et des musiques populaires. Passerelle inédite entre le monde de la création et du divertissement, 6D présente des classiques de la musique pour percussion et des compositions originales des six membres du groupe, dans une mise en scène de Michel G. Barette. Les percussionnistes : Noam Bierstone, João Catalão, Julien Grégoire, Philip Hornsey, Kristie Ibrahim et Fabrice Marandola. Maison de la culture Frontenac, samedi 9 à 15 h 30. www.accesculture.com

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NOËL À L’ORATOIRE Du 10 au 31 décembre, les concerts du dimanche à l’Oratoire, projetés sur grand écran et accompagnés à l’orgue par Vincent Boucher, souligneront le retour du traditionnel concert de Noël des Petits Chanteurs du Mont-Royal. Basilique de l’Oratoire, 17 décembre à 15 h 30. Du 7 janvier au 25 février, la série Nouvelle Génération, orgue, présentée en partenariat avec la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ), donnera toute la place aux organistes de la relève et aux compositeurs d’aujourd’hui. Dans la basilique, le dimanche à 15 h 30. www.saint-joseph.org

ORCHESTRE MÉTROPOLITAIN – LE MESSIE DE NÉZET-SÉGUIN Du 12 au 16 décembre, les Contes d’hiver, programme présenté par Christoph Campestrini au podium de l’Orchestre Métropolitain et Serhiy Salov au piano, réunissent des œuvres qui nous rappellent les yeux émerveillés des enfants au temps des fêtes. On y retrouve La Belle au bois dormant de Tchaïkovski, le Concerto pour piano n° 2 de Chostakovitch qui a animé Le stoïque soldat de plomb d’Andersen dans Fantasia 2000 et les aventures de Hansel et Gretel d’Humperdinck. Maison symphonique, arrondissements Verdun, Pierrefonds-Roxboro et Saint-Léonard, Le 22 à 19 h 30 et le 23 à 14 h, Yannick Nézet-Séguin dirige le Messie de Haendel pour la toute première fois avec l’OM. Avec Caroly Sampson, Christophe Dumaux, Pascal Charbonneau, Andrew FosterWilliams et le Chœur Métropolitain. Du 31 janvier au 2 février, sous la baguette de Tania Miller, Stéphane Tétreault, violoncelle et espoir pose un regard humaniste et grave sur l’époque. Maison symphonique, arrondissements LaSalle et Pointewww.orchestremetropolitain.com Claire.

OSM – MAGNIFICAT ET ORATORIO Les 12 et 13 décembre à 20 h, c’est en écho au Festival Bach que l’OSM présente le Magnificat de Bach et l’Oratorio de Noël de Saint-Saëns, sous la direction de Kent Nagano. De jeunes musiciens du programme « La musique aux enfants » feront partie de la Symphonie des jouets d’Edmund Angerer, une première à l’OSM. Les 9 et 13 janvier à 20 h, Rachmaninov est à l’honneur, sous la direction de Conrad van Alphen. D’abord avec le Concerto pour piano no 2, interprété par le grand pianiste russe Mikhail Pletnev, artiste en résidence à l’OSM. Ensuite dans le Trio élégiaque no 1 pour piano, violon et violoncelle, avec le violoniste Andrew Wan, le violoncelliste Brian Manker et le pianiste Philip Chiu. On entendra pour terminer la Symwww.osm.ca phonie no 2.

PHOTO DAVID CANNON

VIOLONS DU ROY – DES CANTATES POUR NOËL À quelques jours des fêtes, Bernard Labadie réunit La Chapelle de Québec et Les Violons du Roy pour offrir quatre cantates de Bach consacrées à Noël et au jour de l’An. Avec Paula Murrihy, mezzo-soprano, Thomas Hobbs, ténor, Detief Rooth, baryton. Maison symphonique, le 17 décembre à 14 h. En janvier, sous la direction du nouveau chef Jonathan Cohen, les Violons du Roy consacrent une soirée à Mozart. Né en Afrique du Sud, le pianiste invité Kristian Bezuidenhout a fait ses études en Australie et aux États-Unis. Après avoir étudié le piano moderne, il s’est intéressé aux claviers anciens. Il vit aujourd’hui à Londres et il est actif sur les plus grandes scènes du monde. Salle Bourgie, 19 janvier à 19 h 30.

jeudi 07 Thursday

dimanche 10 Sunday

>08h. LSR. 10-20. Cabaret Tollé – 7 décembre – 20h – @La Sala Rossa. 514-393-3771. >13h30. MDLCDVSMPE. La veillée de Noël – De la France à l’acadie. 514-872-0023. >19h30. O.P. Hall. Free admission. Jazz Improvisation I & II. >20h. Pierre-Mercure. $21-30. Gamelan à l’occidentale ! Soirée envoûtante avec la musique de Bali. 514-843-9305. >20h. Pierre-Mercure. 21$, 26$, 30$. SMCQ – Hommage à José Evangelista. >20h. Maison Symphonique. $31.50200. L’Orchestre symphonique d. 1-888-842-9951.

>14h. GSPATDMA. 15-30$. Concert de Noël du Choeur de l’Art Neuf. 514-260-2078. >14h. RMR. $5 (12 ans & moins), $10 (rég). Relais Mont-Royal. 5-10$. Amahl & the Night Visitors 438381-5879. >14h. É. Ang. St-Georges. Un moment de célébration / A Time For Celebration. Contributions volontaires. Freewill donation suggested. 514-866-7113. Music by Lipatti, Liszt, Debussy and Messiaen / Musique de Lipatti, Liszt, Debussy et Messiaen >15h. Conservatoire Mtl. Benjamin Butterfiel en concert. 514-3970068. >15h. Bon-Pasteur. La veillée de Noël – De la France à l’acadie. >15h. UC. $5-25. Benjamin Britten’s “A Ceremony of Carols”, and more! 514-605-6043. >15h. Bon-Secours. $0-28. Célébrez Noël avec des concerts à la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours. 514-282-8670; 223. >15h. GSD. 10-30$. O magnum mysterium + Messe de minuit de Charpentier. 514-272-7455.

vendredi 08 Friday >19h30. É. St-Laurent. $10 Freewill donation suggested. Choir end-ofsemester concert. 514-744-7500 ext. 7322. >19h30. Centre Cult. NDG. Sélection des meilleurs compositeurs-interprètes issus de la diversité. 514-872-0777. >20h. E. de la Purification. $20-40. Le Messie de Haendel à Repentigny. 450-582-6714. >20h. RMR. $5 (12 ans & moins) – $10 (rég). 20h Relais Mont-Royal. 510$. Amahl & the Night Visitors. 438-381-5879.

samedi 09 Saturday >13h30. Bon-Secours. 28. Célébrez Noël avec des concerts à la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours. 514-282-8670; 223. >15h. Maison.Culture NDG. Voyage instructif dans l’univers merveilleux des auteurs-compositeurs. 514-872-2157. >15h30. Maison de la C. Frontenac. SIXTRUM : 6d – six dimensions de la percussion. >16h. Mount. Ud Church. 0 (freewill offering/contribution volontaire. Ces jeunes voix vous mettront dans l’esprit des fêtes. 514-4837200 x 7234. >16h30. Christ Church. don suggéré $5-$10. Title: Sing-Along Messiah / Chantons le Messie! Venez chanter avec nous une version écourtée du Messie de Handel, avec solistes et or-chestre! 514-843-6577 x236 >19h30. Mn. cult. Ahuntsic-Cartierville. La veillée de Noël – De la France à l’acadie. 514-872-8749. >19h30. CDSADP. 0 – 35 $. Noël en Italie par l’EVP. Oeuvres: Vivaldi, Respighi, Durante et StJacques. 450-445-1070. >20h. Maison Symphonique. An exceptional Montreal Premiere, Lucas Debargue in recital. >20h. GLPS. $5 – $25. Benjamin Britten’s “A Ceremony of Carols.” and more! 514-605-6043. >20h. GSPATDMA. 15$ – 30$. Concert de Noël du Choeur de l’Art Neuf. 514-260-2078.

www.violonsduroy.com

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DÉCEMBRE 2017 DECEMBER / JANVIER 2018 JANUARY

lundi 11 Monday >19h30. O.P. Hall. $5.00. Ensemble Eclectic & Big Band.

mercredi 13 Wednesday >19h30. O.P. Hall. Free admission. Contemporary Music Ensembles.

jeudi 14 Thursday >19h30. O.P. Hall. Free admission. Songwriting.

vendredi 15 Friday >20h. TTGV. 30-49$. A great classic of the Holidays! 514-375-6054.

samedi 16 Saturday >16h30. Christ Church. Contributions volontaires. Freewill donation suggested. La nativité du Seigneur Messiaen’s Nine Meditations for Organ / Les Neuf méditations pour orgue de Messiaen. 514843-6577 x236 >19h. OPCH. 5-20$. Concert Mendelssohn, Dvorak, Elgar. 514344-9244. >19h30. É. Mount. Un. Church. Adulte : 25$; étudiants/aînés: 20$. Ensemble vocal Anima Musica. >19h30. CDMSC. 15$. Venez “swinger” dans l’esprit des fêtes avec le groupe Guffman 5. 514364-3027. >19h30. É. Mount. Un. Church. 20-25$. Concert d’Anima Musica consacré à la musique canadienne. 438-384-9217. >20h. É. St-Laurent. 20-25$. Alléluia! Motets festifs. 514-745-2249.

dimanche 17 Sunday >10h30. Tanna Schulich. 25. Joignezvous à nous pour notre spécial du temps des fêtes! 514-9353933.

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>16h. É. Angé St-Georges. Contributions volontaires. Freewill donation suggested. Rythmes et couleurs des Balkans / Rythms and Colors of Balkans Musicien: Viktor Lazarov, piano. 514-866-7113 >15h. Bon-Secours. $0-28. Célébrez Noël avec des concerts à la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours. 514-282-8670; 223. >15h. Centre Cult. NDG. Plongez dans la magie de Noël au son du jazz manouche!. 514-8720777. >15h. OPCH. 5-20$. Concert Mendelssohn, Dvorak, Elgar. 514344-9244. >15h. SR. $25. Un concert chorale qui vous réjouira le coeur. 514353-8438. >15h30. Oratoire St-J. Noël à l’oratoire. >15h30. TTDD. 44,60-49,50$. The complet Bach’s Christmas Oratorio. 450-358-3949. >16h. É. St-Denis. $15-25. Ô nuit de paix – Extraits du Messie de Haendel. 514-383-0451. >16h. Tanna Schulich. 25. Joignezvous à nous pour notre spécial du temps des fêtes! 514-9353933. >17h. SMAC. Freewill offerings / Offrandes volontaires. Chorale, harpes péruviennes, percussion et chants de Noël pour tous. 514-933-4295. >19h. CAN. $20-50. Un Noël en musique – Aline Kutan et amis: billets. 450-978-2567.

mercredi 20 Wednesday >19h30. Basilique.N-D. $20-99. Marc Hervieux chante Noël! 514-4875190.

jeudi 21 Thursday >19h30. SMSPVDI. 25-15$. Ensemble de cuivres Montréal Brass. 514622-9219. >20h. Centre Cult Joliette. $47,50. Grand concert de Noël symphonique avec Bruno Pelletier. 450759-6202.

vendredi 22 Friday >20h. Bon-Secours. $23-28. L’esprit incarné, Ensemble Da Capo. 514-282-8670.

samedi 23 Saturday >13h30. Bon-Secours. $0-28. Célébrez Noël avec des concerts à la Chapelle Notre-Dame-deBon-Secours. 514-282-8670; 223.

JANVIER / JANUARY lundi 01 Monday >14h30. Wil.-Pel. 60.94$ à 115.33$. Hommage à Vienne.

mercredi 10 wednesday >19h30. Théâtre Maisonneuve Place des arts. Concert du nouvel An Chinois de Montréal 2018. 514-842-2112

LE NOËL MAGIQUE DE CHRISTINA TANNOUS

26 Quintette à vent Pentaèdre avec artistes invités Musique au salon: Images de/of Russie, 26 janv, 19h30 Théâtre Rialto

dimanche 14 Sunday >14h30. St-François-Xa. 30 $, moins de 12 ans 12 $. When the Eastern and Western musical traditions meet. 450-335-3037.

Comme prélude au temps des fêtes, pourquoi pas un Conte de Noël en musique destiné aux petits et grands ? La soprano et comédienne Christina Tannous, accompagnée au piano par CHRISTINA TANNOUS Dominic Bouliane, propose un conte PHOTO MAXIME CÔTÉ de son cru. Artistes en résidence des Jeunesses musicales du Canada, Christina et Dominic ont donné plus de quatre cents représentations de concerts bilingues destinés au jeune public à travers le Canada. Christina Tannous se produit comme soliste avec diverses compagnies, telles que l’OSM, l’Orchestre métropolitain, l’Opéra de Québec et Opera Lyra Ottawa, en plus de donner plusieurs récitals dans le cadre des séries Jeunes artistes de Radio-Canada. Maison de la culture Plateauwww.accesculture.com Mont-Royal, le 17 décembre à 14 h.

jeudi 18 Thursday >20h. E. de la Purification. $20-36. Guitares espagnoles avec le Montréal Guitare Trio. 450-582-6714.

vendredi 19 Friday >19h30. Pollack Hall. $15-20. Orchestre symphonique de McGill. 514-398-4547.

samedi 20 Saturday >19h30. Pollack Hall. $15-20. Orchestre symphonique de McGill. 514-398-4547. >19h30. ETSSNDJS. 25-35$. Tempus Fugit: musique chorale sur une période de 1000 ans. 514-7389543. >20h. Bourgie. 17.84-32.62$. de L’orient aux Gitans. Ensemble Caprice en collaboration avec OktoÉcho. 514-285-2000 opt 4.

dimanche 21 Sunday >14h. GSG. Von Liebe und Tod. >14h30. St-François-Xa. 30 $, moins de 12 ans 12 $. The most beautiful Chopin’s music by a rising star. 450-335-3037. >14h30. Bourgie. 20$ min – 40$ max. Découvrez les jeunes talents du réputé Marlboro Music Festival. 514-845-0532. >14h30. CV. De $7-10. Lecture à vue CAMMAC-Montréal Blues & Jazz band. 514-695-8610. >16h30. SMAC. $25. Musique folklore argentine pour chorale, solistes, harpes et percussion. 514-933-4295. >20h. Ch. St-louis. $5-20. Baroque music by Neapolitan composers and partimento improvisations. Poiesis. 514-802-1729

jeudi 25 Thursday >20h. SRHMU. Concert de musique de chambre avec oeuvres de Voigt, Polzelli & V. Williams. 514935-3933.

vendredi 26 Friday >19h30. MN. $20-40. Opéra McGill: Lucia di Lammermoor. 514-3984547. >19h30. TTR. 12-47 $. Un voyage dans la Russie des contes et légendes, avec blinis et mousseux! 514-770-7773.

MARC-ANDRÉ HAMELIN

PACIFICA QUARTET

PHOTO ANTHONY PARMELEE

PRO MUSICA En collaboration avec l’OSM, Mikhail Pletnev offre un récital de piano rendant hommage à Rachmaninov pour commémorer le 75e anniversaire de son décès. Maison symphonique, 11 janvier à 20 h. Chaque année depuis déjà plus d’une cinquantaine d’années, le réputé Marlboro Music Festival du Vermont prolonge ses activités en organisant une tournée mettant en vedette ses jeunes talents les plus prometteurs. Une occasion pour les mélomanes de découvrir de nouvelles vedettes. Salle Bourgie, 21 janvier à 14 h. Classé parmi l’élite des pianistes, Marc-André Hamelin vient à Pro Musica présenter, en première canadienne, son Quintette pour cordes et piano. Il sera en compagnie du Pacifica Quartet, l’un des meilleurs ensembles de musique de chambre d’aujourd’hui. Maison symphonique, 4 février à 14 h 30. www.promusica.qc.ca

JANVIER À ARTE MUSICA À 23 ans, le jeune guitariste franco-espagnol Thibaut Garcia a remporté six premiers prix de concours internationaux et jouit déjà d’un début de carrière impressionnant. Son interprétation des Quatre Saisons de Buenos Aires de Piazzolla et de la Chaconne de Bach, œuvres inscrites à son programme, témoigne de sa haute maîtrise et de son art. Salle Bourgie, 17 janvier à 19 h 30. L’Ensemble Dialoghi nous offre une perspective inédite sur le grand répertoire allemand sur instruments d’époque, dont le piano Érard de la salle Bourgie. L’ensemble a été fondé à Barcelone en 2014 par le corniste Pierre-Antoine Tremblay, à qui se sont joints le clarinettiste Lorenzo Coppola et la pianiste Cristina Esclapez. Le 24 janvier à 19 h 30. Dans le cadre de l’exposition Napoléon : la maison de l’empereur, les Tableaux en musique de la Fondation Arte Musica proposent de découvrir, au moyen de sept concerts, les grands compositeurs qui, durant la Révolution et sous l’Empire, ont illustré tous les genres vocaux et instrumentaux du temps. Le 26 janvier, Vienne et Paris 1800 présente un septuor de Beethoven et un trio de Jadin, interprétés par des musiciens de l’OSM. Le 2 février, Ode à Napoléon propose des œuvres de Schumann, Wagner, Reissiger, Schoenberg et Beethoven par le Quatuor Saguenay (Alcan), le pianiste Stéphane Lemelin et le baryton Dimitri Katotakis. Les concerts ont lieu à la salle Bourgie à 18 h 30. Le 100e anniversaire, en 2018, de la mort d’Achille-Claude Debussy se veut le point de départ de la série Les Journées Debussy. Constituée de trois récitals de piano ainsi que deux spectacles ayant pour thème la vie et l’œuvre du compositeur, la série s’échelonne du 31 janvier au 13 mai. Un portrait fascinant du compositeur marque le récital du pianiste Philippe Cassard, premier jalon de la série. Le 31 janvier www.sallebourgie.ca à 19 h 30.

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LA FLÛTE ITALIENNE DE FRANCIS COLPRON Directeur de l’ensemble Les Boréades, spécialisé dans le répertoire baroque, le flûtiste Francis Colpron propose La Flûte italienne, des œuvres italiennes des XVIIe et XVIIIe siècles. Pour l’occasion, il jouera de la flûte à bec et de la traversière baroque. Il sera accompagné par Mélisande Corriveau au violoncelle et Mark Edwards au clavecin. Chapelle historique du Bon-Pasteur, 25 janvier www.ville.montreal.qc.ca/chapellebonpasteur à 19 h 30.

samedi 27 Saturday >19h30. MN. $20-40. Opéra McGill: Lucia di Lammermoor. 514-3984547.

dimanche 28 Sunday >14h. Hector-Charland. $29, 13-52. Le meilleur de la musique de film pour orchestre. 450-589-9198 #5. >14h. MN. $20-40. Opéra McGill: Lucia di Lammermoor. 514-3984547. >15h. Mn cult. Plateau. Gratuit, Laissezpasser disponibles dès le dimanche 21 janvier à 13h. 28/01/2018, Eric F Lemieux, guitare, 15h, 465, Mont-Royal Est, 514-872-2266.

lundi 29 Monday >19h30. Tanna Schulich. Free / Gratuit. Orchestre de jazz I de McGill. 514-398-4547.

mardi 30 Tuesday

MUSIQUE AU SALON AVEC PENTAÈDRE Les Images de Russie de Pentaèdre nous transportent dans la Russie des contes et légendes, avec la complicité de la soprano Marianne Lambert, de la harpiste Valérie Milot et de la pianiste Justine Pelletier. En plus d’extraits du célèbre ballet Casse-noisette de Tchaïkovski figureront des pages magnifiques, mais moins connues de Rachmaninov, Glière et Rimski-Korsakov. Blinis et vins mousseux agrémenteront le concert. Théâtre Rialto, www.pentaedre.com le 26 janvier à 19 h 30.

PALLADE MUSICA – RÉCITAL ET QUATUOR Quatre musiciens passionnés parmi les plus prometteurs de la scène baroque montréalaise forment l’ensemble Pallade Musica : Tania LaPerrière, violon baroque, Elinor Frey, violoncelle baroque, Esteban La Rotta, théorbe et Mélisande McNabney, clavecin. Afin de les mettre en lumière, Pallade Musica propose donc chaque saison une série de récitals intimes et inspirants. Le 26 janvier, la violoncelliste Elinor Frey propose les Sonates de Giuseppe Maria Dall’Abaco. Le 2 février, le quatuor interprète des œuvres de Rebel, Couperin, Berteau et Vallet, accompagné de poésie française récitée par Ariane Bottex. Les concerts ont lieu à la Chapelle Saintwww.pallademusica.com Louis à 19 h 30.

I MUSICI À L’INTÉGRALE DES CANTATES C’est avec le Chœur de l’OSM et sous la direction du chef Andrew Megill que I Musici partipera pour la troisième année à l’intégrale des cantates de la Fondation Arte Musica. L’ensemble présentera trois cantates offrant des chœurs concertants et des airs où les voix dialoguent à tour de rôle avec hautbois, cor et cordes. Solistes : Jana Miller, soprano, Stéphanie Pothier, mezzo-soprano, François-Olivier Jean, ténor et Clayton Kennedy, baryton. Salle www.imusici.com Bourgie, 28 janvier à 14 h.

LE QUATUOR À CORDES CALIDORE AU LMMC Formé au Colburn Conservatory of Music de Los Angeles en 2010, le Calidore s’est maintenant fixé à Manhattan. Composé des violonistes Jeffrey Myers et Ryan Meehan, de l’altiste Jeremy Berry et de la violoncelliste Estelle Choi, le jeune quatuor est lauréat de nombreux concours prestigieux. Les musiciens du Calidore sont devenus artistes en résidence et professeurs invités de la Stony Brook University à l’invitation du quatuor Emerson. Un premier album mettait en lumière des œuvres de Mendelssohn et Haydn, tandis que le second regroupait des œuvres commémorant le centenaire de la Première Guerre mondiale. C’est leur 2e participation au Ladies’ Morning Musical Club. Salle Pollack, le 4 février à www.lmmc.ca 15 h 30.

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>10h. Tanna Schulich. $12-18. Café Concerts @ Schulich. 514-3984547.

mercredi 31 Wednesday >19h30. RED. $12-18. Schulich en concert: Cabinet des curiosités. 514-398-4547. >20h. Salle Claude-Léveillée. Tristan Longval-Gagné, pianiste. 514824-2112

FÉVRIER / FEBRUARY Jeudi 01 Thursday >20h. Salle Claude-Léveillée. Tristan Longval-Gagné, pianiste. 514824-2112

vendredi 02 Friday >19h30. Pollack Hall. $12-18. Ensemble de musique contemporaine de McGill. 514-398-4547. >19h30. TTC. $21-34,50. Les vies de Mozart et Lorenzo Da Ponte racontées.

samedi 03 Saturday >19h. O.P. Hall. $20-25. Eddie and Quincy Bullen – Father and son dueling pianos. 514-620-6612. >19h30. Maison Symphonique. $5062.50. Choeur classique de Montréal, la Passion selon Saint Matthieu J.S. Bach. 514-737-5364. >20h. St-François-Xa. 30 $, moins de 12 ans 12 $. A musical odyssey, full of emotions. 450-335-3037.

dimanche 04 Sunday >14h30. MS. 35$ min – 65$ max. Marc-André Hamelin se joint au

Pacifica Quartet pour un concert mémorable. 514-8422112. >15h30. Pollack Hall. $50, $20 students (26 & under). LMMC Concerts: Calidore String Quartet, Quatuor à cordes américaine. 514-932-6796. >20h. LSR. $15-15. Quatuor Bozzini – Concert Série Focus – Jimmie Leblanc. 514-284-3804.

Salle Henri-Gagnon – ULaval. Salle Henri-Gagnon (Pavillon L-J. Casault, Université Laval), 1055, avenue du Séminaire, Québec. Grand Théâtre Qc. Salle Louis-Fréchette, Grand Théâtre de Québec, 269, boulevard René-Lévesque Est, Québec. S. Raoul-Jobin. Salle Raoul-Jobin, Palais Montcalm, 995 place D’Youville, Québec. TTDLCU. Théâtre de la Cité universitaire, 2325, de la Terrasse, Québec.

DÉCEMBRE / DECEMBER 02 19h30. Salle Henri-Gagnon – ULaval. 7-13$. Atelier de musique baroque. 418-656-7061. 03 14h. Salle Henri-Gagnon – ULaval. contribution volontaire. Chœur des aînés de l’Université Laval. 418-656-7061. 04 19h30. TTDLCU. 7-13$. FaMUL jazz. 418-656-7061. 04 20h. S. Raoul-Jobin. $23-86. Szymanowski, Bartók et Messiaen par Jansen, Fröst, Thedéen, Debarque!. 417-641-6040. 05 19h30. TTDLCU. 7-13$. Voix du jazz. 418-656-7061. 07 19h30. Salle Henri-Gagnon – ULaval. 0$. Concert de musique nouvelle. 418-656-7061. 08 19h30. Salle Henri-Gagnon – ULaval. 7-13$. Orchestre à vent. 418656-7061. 10 14h. Salle Henri-Gagnon – ULaval. 0$. Jeu scénique d’opéra. 418656-7061. 10 19h30. Salle Henri-Gagnon – ULaval. 0$. Concert des classes de bois et de cuivres. 418-656-7061. 12 19h30. Salle Henri-Gagnon – ULaval. 7-13$. Orchestre symphonique. 418-656-7061. 17 14h. Salle Henri-Gagnon – ULaval. 0$. Ensemble de percussion. 418-656-7061.

JANVIER / JANUARY 02 14h30. Grand Théâtre Qc. 50,50$, 60,50$, 87$, 94$ et 104$. Hommage à Vienne. 418 643-8131.

FÉVRIER / FEBRUARY

2 Orchestre Métropolitain – Stéphane Tétreault: Le vendredi 2 février 2018 à Pointe-Claire à l’église Saint-Joachim

DÉCEMBRE 2017 DECEMBER / JANVIER 2018 JANUARY

04 15h. Grand Théâtre Qc. $23-86. Debussy, Rameau, Chopin, Grieg, Liszt. 418-641-6040.

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14 19h30. M. des Arts Drum. 33 $ à 55 $. Noël Jazz par Emilie-Claire Barlow et ses musiciens. 819477-1056. 15 17h. SBMCDM. Entrée libre. Concert de classe. 418-727-3706. Centre Récollets. Centre d’art des Récollets – St. James, 811, rue des Ursulines, Trois-Rivières. CDMDG. Conservatoire de musique de Gatineau, 430 Boul. AlexandreTaché, Gatineau. Foyer G-Beaudoin. Foyer Gilles-Beaudoin, 374, des Forges, Trois-Rivières. Moulinet. Le Moulinet, 950, Place Île-des-Moulins, Terrebonne. Trois-Riv. Maison de la culture de Trois-Rivières, 1425, Place de l’Hôtelde-Ville, Trois-Rivières. M. des Arts Drum. Maison des arts Desjardins Drummondville, 175, rue Ringuet, Drummondville. SBMCDM. Salle Bouchard-Morisset / Conservatoire de musique, 22, rue Sainte-Marie, Rimouski. J.-Antonio-Thompson. Salle J.-Antonio-Thompson, 374, rue des Forges, Trois-Rivières. SR. Salle Randell, 2000 Avenue Bourgogne, Chambly. Théâtre V-Terrebonne. Théâtre du Vieux-Terrebonne, 866, rue SaintPierre, Terrebonne.

JANVIER / JANUARY 21 11h. Foyer G-Beaudoin. $0-22. Les envoûtantes sonorités des musiques de film, latine et classique. 1 866 416-9797. 28 15h. Centre Récollets. $13-32. Un monde peuplé de figures mythiques créé par Debussy, Vivier et Bartók. 1 866 416-9797.

FÉVRIER / FEBRUARY 03 20h. Théâtre V-Terrebonne. $40-54. Le célèbre drame d’Arthur Miller avec Marc Messier dans le rôle principal. 450-492-4777. 03 20h. Moulinet. $29-32. Du jazz napolitain par un batteur italien de réputation internationale. 450-492-4777. 04 19h30. Théâtre V-Terrebonne. $36-49. Grands airs d’opéra, accompagnés d’un ensemble à cordes de neuf musiciens. 450-492-4777. 07 14h. Trois-Riv. $17. Roméo et Juliette, le mythe. 1 866 416-9797.

par BRIGITTE OBJOIS

LES VIOLONS DU ROY Dans la tradition des concerts de musique de chambre, la violoniste Noëlla Bouchard et ses collaborateurs présentent un concert entièrement consacré à des œuvres instrumentales de Schubert, dont, bien sûr, « La truite ». 6 et 7 décembre à 17 h 30. Le fondateur et ancien chef des Violons du Roy, Bernard Labadie, nous propose quatre cantates de Bach composées pour Noël et le jour de l’An. 13 et 14 décembre à 20 h. Le pianiste étoile sud-africain Kristian Bezuidenhout se joindra aux Violons du Roy dans un programme consacré aux 14e et 18e concertos pour piano de Mozart et à la Symphonie no 80 de Haydn. Au pupitre, Jonathan Cohen. Amadeus et le piano, les 17 et 18 janvier. Palais Montcalm. www.violonsduroy.com

CASSE-NOISETTE Un incontournable sans lequel Noël ne serait pas vraiment Noël ! Avec les Grands Ballets Canadiens, l’Orchestre symphonique de Québec et une centaine de danseurs pour un spectacle majestueux qui en mettra plein la vue et plaira à tous, jeunes et vieux. Grand Théâtre de Québec, 7 et 8 déc à 19 h 30, 9 et 10 déc à 14 h et 19 h 30. www.grandtheatre.qc.ca

LES DIMANCHES DE L’ORGUE Le 10 décembre, la harpiste Valérie Milot sera accompagnée à l’orgue par Philippe Bournival. Puis, le 17, le Chœur du Vallon présente Ah ! quel grand mystère. 10 et 17 décembre, 15 h. www.palaismontcalm.ca

OSQ, HOLLYWOOD 3 Pour une troisième édition, l’Orchestre, accompagné du Chœur de l’OSQ, survolera cinq décennies des meilleures musiques de film, du Parrain au Hobbit en passant par les grandes partitions de John Williams, entre autres Indiana Jones, La liste de Schindler et Le parc jurassique. 15 décembre, 19 h 30, Grand Théâtre de Québec. www.osq.org

DÉCEMBRE / DECEMBER 02 14h. Théâtre V-Terrebonne. 37-50$. The complet Bach’s Christmas Oratorio. 1 866-404-4777. 02 19h30. CDMDG. $15-30. musique pou guitare et clavecin. 819328-0634. 02 20h. Théâtre V-Terrebonne. $37-50. L’Oratorio de Noël de J.S Bach, par deux ensembles gagnants de prix JUNO. 450-492-4777. 03 11h. Centre Récollets. $13-32. Aux étoiles. 1 866-416-9797. 04 17h. SBMCDM. Entrée libre. Concert de classe. 418-727-3706. 04 19h. SBMCDM. Entrée libre. Les Lundis du Conservatoire. 418727-3706. 06 14h. Trois-Riv. $17. Le Messie de Haendel. 1 866- 416-9797. 07 17h. SBMCDM. e. Concert de classe. 418-727-3706. 07 19h. SBMCDM. Entrée libre. Concert de classe. 418-727-3706. 08 20h. Moulinet. $29-34. Chansons coups de coeur de la chanteuse avec arrangements jazz. 450-492-4777. 09 20h. J.-Antonio-Thompson. $25-62. Le classique des classiques de Noël. 1-866-416-9797. 10 14h. SR. Adultes : 25$, Aînés : 20$, Étudiants : 15$, Moins de 12 ans 5$. L’Atelier lyrique de Chambly présente: Concert de Noël. 450572-0793. 11 19h. SBMCDM. Entrée libre. Les Lundis du Conservatoire. 418727-3706. 14 17h. SBMCDM. Entrée libre. Concert de classe. 418-727-3706. 14 19h. SBMCDM. Entrée libre. Concert de classe. 418-727-3706.

QUÉBEC

BCT. Bronson Centre Theatre, 211 Bronson Avenue, Ottawa. CDMDG. Conservatoire de musique de Gatineau, 430 boul. Alexandretaché, Gatineau. GCDCGD. Grande Chapelle du Collège Dominicain, 96 Empress Avenue, Ottawa.

DÉCEMBRE / DECEMBER 01 19h30. GCDCGD. $5-15. The Conservatoire de musique de Gatineau to their first concert of the series Les grands concerts. 819-772-3283. 03 13h30. CDMDG. 10-40$. concert jeune public guitare et clavecin. 8. 19 18h30. BCT. Free, donations welcome. OrKidstra’s free Holiday Concert, Bronson Centre. 613859-3559.

CHŒUR DES RHAPSODES Les plus belles mélodies et œuvres instrumentales de Noël, avec le Chœur des Rhapsodes, notamment : Geneviève Savoie, flûte, JeanFrançois Gagné, alto, Isabelle Fortier, harpe, Luce Vachon, mezzo-soprano, et le Trio Beau Soir. Arrangements de Jean-François Gagné. Sous la direction de David Rompré. Palais Montcalm, 16 décembre, www.palaismontcalm.ca | www.lesrhapsodes.com 14 h.

VLADIMIR SIDOROV ET LE BAYAN Vladimir Sidorov, musicien d’origine russe, interprète avec son bayan, un grand accordéon russe, des œuvres classiques, des tangos et, bien sûr, des www.palaismontcalm.ca musiques de Noël. 17 déc, Palais Montcalm.

IL ÉTAIT UNE FOIS NOËL, CATHÉDRALE HOLY TRINITY Tempêtes et Passions présente l’histoire de Noël, illustrée par les plus belles mélodies traditionnelles allemandes, françaises et anglaises. Avec Luce Vachon, mezzo-soprano, Guy Lessard, ténor, Alfred Marin, accordéon et viole de gambe et Hélène Marceau, piano. Un nouveau répertoire dans un lieu toujours magique ! Cathédrale anglicane Holy www.cathedral.ca Trinity, 17 déc, 14 h.

CLUB MUSICAL DE QUÉBEC CBC Canadian Broadcasting Corporation. cbc.ca. 514-597-6000, 613-7241200, 866-306-4636. R2 Radio Two. Ottawa 103.3FM, Montréal 93.5FM. SATO Saturday Afternoon at the Opera CIBL Radio-Montréal 101,5FM. cibl 1015.com. Dim 19h30-21h, Classique Actuel, L’actualité de la musique classique, avec Christophe Huss CIRA Radio Ville-Marie. radiovm.

Le Club Musical de Québec a invité Philippe Cassard, spécialiste de Debussy et de Schubert. Le pianiste et animateur français, qui s’est produit avec les plus grands orchestres européens, vient nous présenter, en ce début d’année 2018, qui marque le centenaire du décès de Claude Debussy, un concert consacré à ce musicien ainsi qu’aux compositeurs qui l’ont influencé et ceux qu’il a inspirés. Au programme : Rameau, Chopin, Grieg, Liszt, Stravinski et une création mondiale de Trotignon. Grand Théâtre de Québec, 4 février, 15 h. www.clubmusicaldequebec.com

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OTTAWA

by RICHARD TODD

ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE GATINEAU – MESSIAH

There has never been a shortage of Messiahs in the National Capital Region. This year, as in most of the last 48, the National Arts Centre Orchestra presents the venerable oratorio (December 22), but adventurous listeners may want to attend the Orchestra symphonique de Gatineau’s performance of the rarely heard Mozart arrangement of Handel’s masterpiece. Soloists include Anna-Sophie Neher (soprano), Renée Lapointe (mezzo-soprano), Jean-Philippe Fortier-Lazure (tenor) and Luc Lalonde (baritone), all under the direction of Yves Léveillé. Salle Odyssé, Maison de la Culture, December 8 & 9 at 8:00 www.osgatineau.ca pm.

OTTAWA CHORAL SOCIETY – IN TERRA PAX

For its Christmas concert, the Ottawa Choral Society presents In Terra Pax, a rendering of Gerald Finzi’s best-known work, together with Vaughan Williams’ Fantasia on Christmas Carols and some familiar carols to round out the Christmas experience. Soprano Caitlin Wood and baritone Russell Brown are the featured soloists. Also featured are Matthew Larkin, organ and piano, and a string orchestra, all under the baton of Jean-Sébastien Vallée. St. Joseph’s Parish Church, December 14 and 15, 7:30 pm. www.ottawachoralsociety.com

NATIONAL ARTS CENTRE ORCHESTRA Three works from Eastern Europe make up the program of the National Arts Centre Orchestra’s first concert of the new year. Conductor Karina Canellakis opens the program with the ever-popular overture to Smetana’s folk opera The Bartered Bride. Violinist Jessica Linnebach, the orchestra’s associate concertmaster, performs Bartok’s Violin Concerto no. 2. Dvořák’s Symphony No. 7 in D minor rounds out the program. There will be a pre-concert talk, “Musically Speaking: Linnebach and Bartók”, featuring Julie Pedneault-Deslauriers. Southam Hall, National Arts Centre, January 10-11, talk at 7:00 pm, conwww.nac-cna.ca cert at 8:00.

SAINT LAWRENCE STRING QUARTET The Ottawa Chamber Music Festival’s winter series continues with the celebrated Canadian ensemble, the Saint Lawrence String Quartet, performing three quarPHOTO MARCO BORGGREVE tets, two of them long familiar and one written just four years ago. The program begins with Haydn’s String Quartet in D major, op. 20, no. 4. John Adams’s String Quartet no. 2, written as recently as 2014 expressly for the St. Lawrence Quartet, and recorded by them, will be the centrepiece. The evening wraps up with Tchaikovsky’s String Quartet No. 3 in E-flat minor, op. 30. Dominion-Chalmers United Church, January 15 at 7:30 pm. www.chamberfest.com

NATIONAL ARTS CENTRE ORCHESTRA Guest conductor Eivind Gullberg Jensen leads the National Arts Centre Orchestra in three familiar and popular works, Beethoven’s Egmont Overture, Grieg’s Piano Concerto in A minor and Mendelssohn’s Symphony no. 3 in A minor (Scottish). The 23-year-old German-Japanese pianist Alice Sara Ott is the soloist in the Grieg. The pre-concert talk, Musically Speaking, features Eivind Gullberg Jensen, Alice Sara Ott and Christopher Moore. Southam Hall, National Arts Centre, January 31–February 1, talk at 7:00 pm, www.nac-cna.ca concert at 8:00 pm.

48

com. 514-382-3913. Montréal 91,3FM, Sherbrooke 100,3FM, TroisRivières 89,9FM, Victoriaville 89,3FM. Lun-ven 6h-7h Musique sacrée; 10h11h Couleurs et mélodies; 20h30-21h Sur deux notes; mer. 5h et dim. 21h Voix Orthodoxes; dim. 10h Chant grégorien; 12h-12h30 Sur deux notes; 13h-13h30 Dans mon temps; 15h3016h Musique traditionnelle; 20h3021h Sur deux notes (reprise de 12h); 21h-22h à pleine voix; 22h-23h Jazz; dim. 6h-7h30 Chant grégorien; 17h18h Petites musiques pour; 22h-23h Chant choral; 23h-24h Sans frontière; et pendant la nuit, reprises des émissions du jour CJFO station communautaire francophone, Ottawa-Gatineau. Uniquefm. ca. Dim 8h-12h Chez Gauthier, musique classique, avec François Gauthier, [email protected] CJPX Radio Classique. cjpx.ca. 514871-0995. Montréal 99,5FM. Musique classique 24h/jour, 7 jours/ semaine CKAJ Saguenay 92,5FM. www.ckaj.org. 418-546-2525. Lun 19h Musique autour du monde, folklore international, avec Claire Chainey, Andrée Duchesne; 21h Radiarts, magazine artistique, avec David Falardeau, Alexandra Quesnel, Alain Plante; 22h Franco-Vedettes, chanson québécoise et française, avec Audrey Tremblay, Nicolas McMahon, Gabrielle Leblanc; mar 19h Prête-moi tes oreilles, musique classique, avec Pauline Morier-Gauthier, Lily Martel;

20h Bel Canto, chant classique d’hier à aujourd’hui, avec Klaude Poulin, Jean Brassard; 21h Mélomanie, orchestres et solistes, avec Claire Chainey; mer 21h Jazzmen, avec Klaude Poulin, Éric Delisle CKIA Québec 88,3FM. www.meduse. org/ckiafm. 418-529-9026 MetOp Metropolitan Opera international radio broadcasts, all with the MetOp O&Ch; live from New York on CBC R2 / diffusés sur SRC ICImu SRC Société Radio-Canada. radiocanada.ca. 514-597-6000: ICImu ICI Musique: Montréal 100,7FM; Ottawa 102,5FM; Québec 95,3FM; Mauricie 104,3FM; Saguenay-Lac-St-Jean 100,9FM; Rimouski 101,5FM. Lun-ven 7h-8h30 La mélodie de bonne heure (portion classique) avec Marie-Christine Trottier; lun-jeu 20h-22h Toute une musique musique classiques, avec Marie-Christine Trottier; sam 7h10h, dim 7h-8h30 Café, Mozart et compagnie, dim 8h30-10h De tout choeur (musique chorale), avec Isabelle Poulin, dim 10h-12h CarnetsAL Dans les carnets d’Alain Lefèvre, avec Alain Lefèvre; dim 12h-15h Chants Libre à Monique, avec Monique Giroux; dim 19h-23h PLOP! Place à l’opéra!, avec Sylvia L’Écuyer (webdiffusion sam 13h-17h, en direct pendant la saison du MetOp; rediffusion à la radio dim 19h); O&Ch orchestre et choeur VPR Vermont Public Radio. www. vpr.net. 800-639-6391. Burlington 107.9FM; can be heard in the Montreal area.

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THÉÂTRE

BRIGITTE HAENTJENS

LE FRACAS DE LA CRÉATION par NATHALIE DE HAN

PHOTO: MATHIEU RIVARD

L

auréate du prix du Gouverneur général pour les Arts de la scène en 2017, du Siminovitch en 2007 et du GastonThomas la même année, Brigitte Haentjens est devenue la première femme à assurer la direction du Théâtre français du Centre national des Arts d’Ottawa – un poste qu’elle entend conserver jusqu’en 2021. Avec Dans la solitude des champs de coton, la nouvelle création qu’elle présentera en janvier et février à l’Usine C, la femme de théâtre renoue avec Bernard-Marie Koltès, son auteur fétiche. Entrevue.

formes d’aliénation, mettant en scène le malheur de Richard III (2015), le drame d’un Woyzeck (2009), l’effroi de Marta Hillers dans Une femme à Berlin (2016) ou le désespoir et la dépression de Sylvia Plath dans La cloche de verre (2004). « J’ai une profonde fascination par les auteures féminines qui se sont donné la mort : la chose me questionne et me bouleverse énormément, alors j’ai beaucoup creusé le sujet et réfléchi autour des causes d’aliénation de la femme », explique la metteure en scène.

PHOTO: YANICK MACDONALD

Les piliers du travail de la compagnie de Brigitte Haentjens, Les Sibyllines (qui souligne cette année son 20 e anniversaire) regroupent l’identité féminine, le pouvoir et la sexualité, car on ne peut s’intéresser à l’identité féminine sans réfléchir au pouvoir. « Ça ne s’est pas fait de façon intentionnelle ou didactique, mais probablement que jouir d’une liberté dramaturgique totale fait que quelque chose finit par se dessiner; au contraire des metteurs en scène indépendants qui sont appelés à monter les matériaux qui leur sont offerts, je choisis toujours et une tendance se dégage de l’ensemble de ces choix », commence la femme de théâtre la plus reconnue du Canada francophone. Ce sont en effet les mécanismes de la domination qui intéressent Brigitte Haentjens et c’est pour cela qu’elle s’intéresse par ricochet à la psyché féminine. Qui est dominant, qui est dominé ? La Montréalaise n’a cessé de passer en revue les

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« J’ai des petites dérives, des petites bouffées d’oxygène à droite et à gauche, mais mon travail est dans l’ensemble plutôt grave », concède Brigitte Haentjens, rencontrée au sortir d’une séance de signatures lors du Salon du livre de Montréal. La metteure en scène vient en effet de publier un deuxième roman intitulé Un jour je te dirai tout, chez Boréal. Elle se réjouit : « Ce projet possède véritablement un ADN commun avec la nouvelle création à laquelle je travaille, Dans la solitude des champs de coton de Bernard-Marie Koltès, et c’est très drôle parce que comme toujours quand j’ai le nez sur quelque chose, je commence seulement à m’en rendre compte… » Même si elle pense depuis longtemps à monter Dans la solitude des champs de coton et qu’elle en a vu trois ou quatre productions, elle a toujours reçu le texte très intellectuellement. « Et là, après six semaines de répétitions, je vois que c’est une véritable lutte de pouvoir,

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incroyablement sauvage et violente », constate la metteure en scène. « Un désir comme du sang à vos pieds a coulé hors de moi – un désir que je ne reconnais pas, que vous êtes le seul à connaître et que vous jugez. » L’extrait tiré de Dans la solitude des champs de coton pourrait être l’exergue de son nouveau roman Un jour je te dirai tout – et même du précédent, Une femme comblée. « Oui, entre la scène et l’écriture, les vases sont communicants, mais en même temps il y a des plaques tectoniques, des choses qui sont là, qui bougent et que je retrouve – comme le projet Molly Bloom (2014) que j’ai oublié et qui est revenu me hanter dix ans plus tard. » Si je dois contribuer à notre époque, c’est par la force, la violence et le combat, écrivait l’auteur de Woyzeck, Georg Büchner. Brigitte Haentjens aussi aime que ça percute, que ça fracasse : « J’aime beaucoup ce mot; un de mes livres sur la pratique théâtrale s’appelle d’ailleurs Un regard qui fracasse. C’est un privilège de poser des actes de création et il y a tant de choses anodines dans cette société superficielle, tout est pareil, tout se vaut – j’ai donc envie que créer soit signifiant, important […] J’ai le privilège de pouvoir gagner ma vie à ne faire que du théâtre, alors je me dis qu’il faut que ce soit pour provoquer des rencontres fortes et que quelque chose se produise… Sinon, je n’ai qu’à aller au Cirque du Soleil ! » Il faut que ça cogne, que l’événement soit un révélateur pour le spectateur ! lance la directrice du Théâtre français, décochant une droite imaginaire. « C’est évident qu’il y a des résonances entre l’intime et la dramaturgie; je le comprends maintenant, avec le temps – j’ai connu beaucoup de violence dans mon enfance et je pense que ça a marqué mon esprit, en tout cas que ça fait partie de ça; pas uniquement, mais en correspondance avec d’autres choses », reprend Brigitte Haentjens. Pour Martha Hellers, dont la directrice artistique des Sibyllines a adapté le journal (Une femme à Berlin) l’écriture structure le chaos. La lauréate du prix du Gouverneur général pour les Arts de la scène en 2017 élabore : « Est-ce que c’est un chaos intime, intérieur, personnel ? Pour moi, la beauté du métier que je fais est justement d’organiser – pas dans un sens réducteur, mais plutôt dans celui de

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THÉÂTRE magnifier pour que le matériau ne soit plus une chose informe qui dépasse de partout et qu’il agisse. » Elle aime répéter que la salle de répétition est l’endroit où elle est le mieux au monde, où elle se sent entière, rassemblée et libre : « C’est extraordinaire et très émouvant de faire ce métier, de mettre debout quelque chose qui va se casser. »

UN TEXTE, DES RENCONTRES, PUIS ÇA BRÛLE ET C’EST FINI

Bernard-Marie Koltès fait partie de la vie littéraire de Brigitte Haentjens, il est au cœur de sa pratique; la Française d’origine a monté Combat de nègre et de chiens (1997) et La nuit juste avant les forêts à deux reprises (1999D

ser en travaillant sur son texte – la mort le traverse, il est impossible d’en faire abstraction. » Quant à la rencontre fusionnelle d’Élisa et d’Olav, les deux personnages d’Un jour je te dirai tout, le dernier roman de Brigitte Haentjens… Est-elle une métaphore de l’érotisme, de l’immense éros de la scène  ? L’auteure et metteure en scène acquiesce  : « C’est vrai que c’est un peu comme ce qui se passe en théâtre aussi, il y a une rencontre avec un texte, des interprètes – puis ça brûle et c’est fini ! » Sur le plan psychique, le théâtre est complètement fusionnel et cette fusion est permise autant avec le texte qu’avec l’équipe, c’est pour cela que la représentation est aussi douloureuse. Parce que ce sont des moments qui vont disparaître et qu’on réactive, le processus entre metteur en scène et acteur

rapport à l’œuvre et tout d’un coup ça fonctionne, c’est organique… » Quand on lui demande si elle est heureuse d’avoir cassé un plafond de verre en étant la première femme en poste au Théâtre français du CNA, Brigitte Haentjens répond qu’elle est plutôt triste qu’il n’y en ait pas eu avant. Et elle demande aussi sec si c’est sa qualité de femme qui lui a valu le poste : « J’ai même hésité à l’accepter parce que je n’ai plus besoin de ce genre de confirmation alors qu’il y a vingt ans, au moment où j’aurais dû avoir cette position, elle aurait peut-être pu faire une différence. » Mais comme il est important d’avoir un modèle pour les jeunes filles des générations qui arrivent, que ça l’est aussi d’accueillir des propositions d’artistes non conventionnel(le)s et de donner aux autres comme elle aurait aimé qu’on le fasse pour elle, Brigitte Haentjens redistribue

PHOTO: ANGELO BARSETTI

PHOTO: LYDIA PAWELAK

2001/2010-2013). Elle parle de l’auteur défunt comme d’un petit frère : « Je ne sais pas comment expliquer ce phénomène; ses écrits ont tellement fait partie de mon univers que je les ai assimilés et faits miens. » Ils appartiennent presque à la même génération, elle a tout lu de lui – et trouve formidables les lettres qu’il a écrites à sa mère. C’est une relation difficile à expliquer, une vraie rencontre. Brigitte Haentjens loue son écriture, ses engagements politiques – il a été le premier dramaturge français à écrire des rôles pour des Noirs et des Arabes – et elle s’est toujours senti beaucoup d’affinités avec sa vision de la France et du colonialisme : « Koltès est un nomade, ce que je ne suis pas mais j’ai beaucoup bougé et, profondément, dans ma nature, je suis tout sauf une bourgeoise. » Les mots d’un auteur sont forts, ils s’incrustent dans votre chair au même titre que des souvenirs d’enfance : « Les textes qu’on travaille longtemps rentrent dans ta psyché, ils deviennent des mondes parallèles que l’on porte en soi, de la même façon que les comédiens portent plusieurs personnages. » Le fait que Bernard-Marie Koltès soit mort si jeune contribue à le nimber d’une certaine aura. « C’est sûr qu’il ne voulait parler ni du sida ni de l’homosexualité, mais la fin de sa vie a été très difficile et je ne peux m’empêcher d’y pen-

PHOTO: YVES RENAUD

fait appel à des choses très profondes, incroyablement grandes, subtiles et dangereuses. C’est un processus de régression psychique dans lequel il faut rester très sain et lucide, tout en se laissant porter, pour l’acteur comme pour le metteur en scène. L’équipe s’imprègne de l’esprit du projet, regarde des films, des sculptures, discute des idées de l’auteur, de sa vie. La mise en scène, ce n’est pas l’action mais la réception, l’écoute d’un instant qui s’impose. « Je ne comprends pas très bien ce qui se passe, mais c’est ça qui est beau et je sais instinctivement quand je suis prête à me lever de la table de travail, comment il faut que je sois intérieurement par

les bourses qu’elle reçoit – elle a remis à parts égales la récompense du prix du Gouverneur général à cinq artistes de la relève en théâtre – et s’implique au Conseil québécois du théâtre. « Je ne suis pas là pour m’enrichir… C’est instinctif, je le fais parce que ça me semble la bonne chose à faire et pour les suivants, ces LSM gestes font toute la différence. » Dans la solitude des champs de coton – Avec Hugues Frenette et Sébastien Ricard, dans une mise en scène de Brigitte Haentjens. À l’Usine C, du 23 janvier au 10 février 2018 et au CNA d’Ottawa du 21 au 24 février www.sibyllines.com

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THÉÂTRE

CATHERINE-ANNE TOUPIN

LA MEUTE – PLUS LOIN DANS L’ÉCRITURE par NATHALIE DE HAN

LA MEUTE

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ix ans après le succès de sa pièce À présent, créée en 2008 par La Manufacture et récemment mise en scène en Angleterre par le grand Michael Boyd, ancien pilier du Royal Shakespeare de Londres, Catherine-Anne Toupin ouvre la saison d’hiver de la Licorne avec La meute, un texte inquiétant qu’elle signe et quelle interprétera sous la direction de Marc Beaupré, au Théâtre Denise-Pelletier. Entrevue. « La meute marque mon retour à l’écriture pour le théâtre, mais j’ai continué à écrire pour la télévision », commence Catherine-Anne Toupin, faisant allusion à Boomerang, la populaire émission télévisée familiale diffusée sur les ondes de TVA qu’elle a créée et dans laquelle elle joue aussi, ce qui lui a valu le trophée Artis de la Meilleur(e) interprète dans une comédie en mai 2017. « Dès mon arrivée, ce voyage à Londres m’a emplie d’un sentiment de liberté incroyable qui m’a permis d’aller très loin dans l’écriture », indique l’auteure québécoise qui a écrit le texte très rapidement, en trois mois seulement. La pièce n’était pas encore commencée, mais Catherine-Anne Toupin savait exactement où elle voulait aller : elle réfléchit en effet au thème de la vengeance, de la violence pour répondre à la violence depuis une dizaine d’années. « Ce que j’avais à écrire est très dérangeant et ce voyage m’a donné toute la latitude dont j’avais besoin pour le sortir et me décoller du regard que les gens ont sur moi. L’expérience s’est révélée surréaliste et nourrissante. Les artisans du théâtre anglais que j’ai pu rencontrer me voyaient comme une auteure, pas comme la petite blonde comique qui joue dans une émission populaire », raconte la créatrice, agréablement surprise. Comédienne comblée, CatherineAnne Toupin n’écrit pas pour se créer un rôle, mais plutôt pour défendre un point de vue qui lui est cher. Elle a été ravie d’arriver devant une page blanche et de pouvoir se réinventer : « Ici, les gens aiment l’image qu’ils ont de moi, alors il est plus difficile

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d’oser la briser en montant sur scène avec quelque chose qui n’est ni mignon ni drôle. » La meute est un suspense psychologique qui parle de vengeance, de réponse aux coups par les coups. Que se passe-t-il quand le vernis social craque ? On a perdu le contrôle du discours ambiant sur les réseaux sociaux comme dans la vie de tous les jours et nous sommes tous contaminés, souligne l’auteure. À force de voir les unes révoltantes des journaux, des nouvelles inacceptables à la télévision, sans oublier l’exemple répété du président des États-Unis qui dépasse tout dans la démesure et l’obscénité, quelque chose se révèle à l’individu comme au public, quel qu’il soit. La misogynie, le racisme, l’homophobie éclatent au grand jour dans le discours social et par ricochet dans le discours individuel. « Cette violence omniprésente transforme jusqu’à la façon dont nous entrons en relation avec les autres, affirme-

À PRÉSENT

t-elle, parce que maintenant méchanceté et lynchage public sont de mise. » Et que se passe-t-il si un individu décide de répondre à la violence qui lui a été faite ? « Dans l’inconscient collectif, la charge générale de la vengeance est satisfaisante et c’est ce qui est terrible », déplore-t-elle. Comment réagir, sortir du marécage de l’inacceptable dans lequel tout s’engloutit ? « Évidemment, je ne défends aucun des actes inacceptables évoqués dans la pièce, mais comprenez qu’un artiste doit prendre position et j’ai la chance de travailler avec une équipe qui appuie mes propositions. » À bon entendeur, salut. Le spectacle La meute sera-t-il interdit aux moins de seize ans ? « Je recommande plutôt d’avoir au moins seize ans pour y assister, car je veux que le public soit averti de la violence du propos de la pièce », s’empresse de rectifier celle à qui la tatillonne critique britannique a accordé quatre étoiles sur cinq. L’idée est de prévenir les parents des jeunes qui regardent le personnage de Karine à la télévision et qui voudront voir le

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spectacle qu’on est ailleurs. « On navigue dans des zones très grises, des actes indéfendables se déroulent, mais on leur fait tout de même place sur scène. » Se réclamant de la génération Spielberg qui croit que pour raconter une bonne histoire, il faut avant tout surprendre, Catherine-Anne Toupin refuse de faire circuler le texte jusqu’à la première : « On comprend ce qui s’est passé dans les cinq dernières minutes de la pièce, alors je ne veux pas brûler le dénouement et gâcher le plaisir des spectateurs, je veux qu’ils aient des surprises jusqu’à la fin ! » À présent évoquait la mort en bas âge d’un enfant; les blessures que l’on s’efforce de dissimuler l’intéressent-elles ? « Non, mais les pulsions irrépressibles m’intéressent, parce que quelque chose sort des personnages malgré eux et que cette humanité noire, qu’on a tous en nous, peut arriver à nous posséder si on la laisse faire », rétorque l’auteure montréalaise. Sophie, l’héroïne ou l’anti-héroïne de la pièce, a 40 ans – l’âge auquel CatherineAnne Toupin arrive maintenant. Elle avait donc une excellente raison de faire partie de la distribution, mais elle assure ne pas y avoir pensé dès le départ. Quand elle écrit, elle se concentre sur l’écriture. « Par contre, c’est vrai que ne pas traverser toute l’arcade de la création, ne pas participer à la distribution aurait relevé du coït interrompu ! » C’est Marc Beaupré, qui proposait tout récemment une brillante adaptation slammée de l’Iliade au Denise-Pelletier, qui signera la mise en scène du spectacle : « C’est une première collaboration, comme avec le reste de la distribution – et c’est ce que je voulais : abreuver mon imaginaire au talent des autres, aller ailleurs. » Questionnée au sujet du titre, La meute, Catherine-Anne Toupin répond l’avoir choisi il y a deux ans et qu’il n’a donc aucun lien avec de récents événements. L’auteure s’est demandé si elle devait le modifier et a consulté à ce sujet le directeur artistique de La Licorne, Denis Bernard. Dans un rire ironique, elle conclut : « Il n’y a aucun recoupement avec le groupuscule de Québec et de toute façon, je ne pense pas que leurs membres aillent beaucoup au théâtre. » LSM La meute, à voir au Théatre La Licorne du 16 janvier au 17 février 2018. www.theatrelalicorne.com

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BOULES D’AMOUR À PARTAGER

THÉÂTRE

RENCONTRE AVEC JASMINE DUBÉ

par OLIVIER DUMAS

PHOTO: MICHEL PINAULT

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ntre éveil poétique et désir de transmission, Jasmine Dubé et son Théâtre Bouches Décousues nous incitent à prendre soin d’autrui dans Ma petite boule d’amour. Jasmine Dubé ne s’ennuie pas ces jours-ci. Elle partage son temps entre une nouvelle création intitulée Minuit de Marie-Hélène LaroseTruchon (à Montréal en février prochain au Théâtre Denise-Pelletier), dans laquelle elle joue, et les œuvres scéniques en tournée ou en préparation du Théâtre Bouches Décousues. Cofondée par elle et Marc Pache en 1986, la compagnie dédiée au jeune public s’illustre depuis trente ans au Québec et à l’étranger. Directrice de compagnie, auteure, metteure en scène, actrice et scénariste à la télévision, la femme de théâtre parle de Ma petite boule d’amour, présentée à la Maison Théâtre à Montréal jusqu’au 7 janvier. Avec des illustrations de Jean-Luc Trudel, un conte du même nom signé de sa plume est d’abord paru en 2013 aux Éditions de la Bagnole. « Je n’avais pas l’idée d’en faire une pièce de théâtre, mais j’avais des chansons en tête. J’entendais l’ours chanter », confie Jasmine Dubé d’une voix douce et chaleureuse dans un café à deux pas du métro Jean-Talon et des bureaux des Bouches Décousues. L’adaptation théâtrale

s’est amorcée au Festival Petits bonheurs le printemps dernier. Initialement pour un public de trois à six ans, la pièce raconte le destin d’un gros ours mal léché seul et triste dans sa tanière depuis le départ de sa compagne. Dans un rêve, il entend la voix d’un ourson en quête d’un papa pour s’occuper de lui. En compagnie d’une nouvelle amie, la mouche Tsé Tsé, il part à sa recherche. Jasmine Dubé est la narratrice. Sur scène, elle est accompagnée du musicien Christophe Papadimitriou, avec lequel elle a composé les musiques du spectacle. La mise en scène a été élaborée en collaboration avec Jean-François Guilbault. « J’avais le désir d’une rencontre avec une autre génération. Le Conseil des arts de Montréal avait organisé des jumelages sous le titre “Petits nouveaux vieux snoros” . J’ai été très touchée par notre première rencontre. Pour une fois, le texte était déjà là. Quand j’écris des pièces, je change des mots, des scènes, je déroge. C’est fatigant, une auteure qui joue », lance Jasmine Dubé dans un grand éclat de rire. Avec ce récit fantaisiste, celle-ci cherchait à exposer une réalité qui l’interpellait déjà en 1992 dans Petit monstre. « J’avais une histoire en tête depuis un bon bout de temps sur la paternité. » Ce thème est aussi revenu sous d’autres couleurs récemment avec le pèrepoule de Papoul, qu’elle a écrit et dirigé. Ma petite boule d’amour lui permet donc de voir « où nous en sommes aujourd’hui avec des papas qui promènent des poussettes ». La scénographie comme un « livre qui s’ouvre » réalisée par Cassandre Chatonnier s’inspire de l’inoubliable Franfreluche diffusée sur les ondes de Radio-Canada entre 1968 et 1971. « Quand l’histoire lui déplaisait, la poupée interprétée par Kim Yaroshevskaya entrait dans son grand livre pour changer le cours des choses. J’ai donné le surnom affectueux de l’Enfanfreluche à Ma petite boule d’amour en hommage à l’héroïne de mon enfance. Kim et moi avons joué ensemble plus tard dans Baby blues de Carole Fréchette », ajoute l’artiste originaire d’Amqui, ville de Gaspésie dont la bibliothèque de la polyvalente porte désormais son nom. Dès la fin de ses études à l’École nationale de théâtre en 1978, Jasmine Dubé plonge dans le monde de la petite enfance. « J’ai participé au premier spectacle officiel du Théâtre Petit à Petit (devenu depuis le PÀP), une adaptation du Cercle de craie caucasien de Bertolt Brecht, Tout ça pour des guenilles, dans une mise en scène de Claude Poissant. » Cette première incursion fut un coup de cœur. « Avec les enfants, nous le savons tout de suite si nous ne sommes pas bons, si nous ne sommes pas à notre affaire. » Très tôt, Jasmine Dubé cofonde la troupe Pince-Farine dans l’esprit du retour à la terre et de la vie en communauté

à la fin des années 1970. S’est manifesté le désir de traiter d’enjeux plus graves dans la pièce qui a donné son nom à la compagnie, Bouches Décousues. « Je parlais des abus sexuels. C’était l’éclatement d’un tabou. J’ai reçu des menaces quand je passais dans des émissions. Pourtant, avec les jeunes spectateurs, nous pouvons aborder tous les sujets. » Pour sensibiliser davantage son auditoire, Jasmine Dubé insère des références à des contes célèbres comme Les trois petits cochons dans Le Bain (une production grandement appréciée et souvent reprise depuis deux décennies). Elle préconise également des échanges entre les disciplines artistiques. « J’aime beaucoup réaliser des métissages, entre autres avec les arts visuels pour La Couturière (parcours déambulatoire d’une grande sensibilité), la danse pour Les Flaques (avec le chorégraphe Pierre-Paul Savoie), la

PHOTO: MICHEL PINAULT

chanson avec Dubé du bout du Bic (avec la trop rare Marie-Claire Séguin parmi les collaboratrices) et le conte ici avec Ma petite boule d’amour. Pour cette création, des mélodies me sont venues comme un bouquet de fleurs sauvages. Je les ai enregistrées avec un magnétophone. J’ai pensé à du blues pour l’ours, à des airs manouches pour la mouche Tsé Tsé, mais aussi à des berceuses pour les autres personnages. » Par ailleurs, les séquences chantées révéleraient à ses yeux tout le ludisme et la puissance de l’art. « C’est un procédé fascinant de faire un arrêt sur un personnage pour voir ce qui se passe dans sa tête et aller plus loin dans l’indicible, le secret. Nous sommes vraiment au théâtre et non dans la vraie vie. » Cette exploration de l’imaginaire s’accompagne surtout d’une volonté initiatique ferme « de ne pas rater mon coup et de faire aimer le théâtre sans faire peur ». Car le jeune public demeure même pour une créatrice chevronnée comme Jasmine Dubé le plus intransigeant. « Faire rire un enfant, c’est facile. Avoir un silence ou son attention, c’est autre chose. Si tu enfonces le clou, tu vas le sentir, et LSM c’est impitoyable. » Pour les dates et lieux des représentations, voir le site du Théâtre Bouches Décousues http://www.theatrebouchesdecousues.com/tbd/calendar

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THÉÂTRE

CETTE PHOTO PRISE À LONDRES ILLUSTRE LA FAÇON DONT LUCIE ENVISAGE LA LUMIÈRE

LUCIE BAZZO

PEINDRE AVEC LA LUMIÈRE par NATHALIE DE HAN

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a gagnante de la dernière Bourse de ressourcement du studio du Québec à Londres, Lucie Bazzo, est revenue gonflée à bloc de ce voyage nécessaire et salutaire. Sitôt rentrée, la plus sensible des conceptrices de lumières se lance dans un contrat prestigieux : la création d’Enfant insignifiant, le nouveau texte de Michel Tremblay qui sera présenté chez Duceppe dès le 13 décembre. Entrevue. La bourse de mi-carrière du studio du Québec à Londres n’est pas un projet en tant que tel, mais une bourse de ressourcement. Lucie Bazzo a décidé de jouer le jeu à fond et s’est comme on dit payé la traite, choisissant d’aller voir un spectacle chaque jour et de terminer son séjour dans le quartier artistique du centre-est de Londres par un projet photo. Elle raconte : « Parce qu’une partie de mon inspiration est dans la rue et qu’on ne peut pas reproduire un coucher de soleil si on n’en a jamais observé, j’allais marcher et je prenais des photos chaque jour, histoire d’aiguiser ma perception. » La lumière est perceptible quand elle frappe un objet, autrement elle est impalpable. C’est donc ce qui nous entoure qui nous fait découvrir la lumière, rappelle la créa-

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trice. Quand on lui parle de luminosité diffuse, cette scientifique de la lumière répond que c’est dû au pollen et à la pollution qui tamisent la lumière. Se promène-t-elle avec une panoplie d’appareils PHOTO: RICHÈRE TRUDEAU sophistiqués ? « Je n’ai que mon vieux iPhone 4S », confie la surdouée de l’observation. Elle a adoré son séjour de huit mois à Londres, son milieu underground. Les théâtres londoniens ont plus d’argent que les nôtres parce que les Londoniens vont tous au théâtre : les enfants vont voir du Shakespeare et c’est une fête ! Les saisons sont vendues un an à l’avance et là-bas, les communautés culturelles sont très présentes et le talent n’a pas de couleur de peau, conséquence directe de l’ancien empire colonial de l’Angleterre. Encore pleine de son voyage, Lucie Bazzo glisse : « J’ai beaucoup aimé, je ne faisais que recevoir, c’était fantastique. » « C’est vrai que des tableaux s’imposent à mon esprit quand je règle les éclairages et que je fais de la peinture lumineuse », confie celle qui a été formée en scénographie au Conservatoire de

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Québec. Lucie Bazzo court les musées, regarde les collections permanentes, qui font partie de notre ADN culturel et qu’elle trouve de première importance, même si on a l’impression qu’elles sont reléguées aux oubliettes. En travaillant avec Paul André Fortier pour Trois, elle voyait des Lemieux, des personnages qui ne se regardent pas, de grands espaces. Avec une certaine ferveur, Lucie Bazzo ajoute : « Pour Enfant insignifiant, je me suis inspirée des couleurs et des tonalités des aquarelles de Michel Tremblay, celles qu’on a pu voir dans Encore une fois si vous le permettez. » Il faut s’approcher de l’esprit de la chose, l’espace influe aussi sur la conception. La lumière n’a pas de frontière, elle touche le théâtre, la danse, la musique, la performance, des expositions. « Je me suis fait une spécialité des lieux non théâtraux, j’ai beaucoup travaillé en danse et c’est vrai que j’ai commencé en haut de l’échelle et que je suis restée », dit Lucie Bazzo, qui a illuminé La trilogie des dragons de Robert Lepage dès son premier contrat. Qu’est-ce qui la fait accepter certains projets plutôt que d’autres ? « Probablement le fait qu’ils soient proposés par des amis, répond gaiement Lucie Bazzo. Quand Robert Lepage est venu me voir et m’a demandé de faire la lumière pour Quills, j’ai tout de suite accepté. Il y a des gens avec qui je veux travailler, ce sont des rencontres d’artistes et même si ce sont de petites affaires de rien du tout, sans budget, c’est important de les faire », ajoute-t-elle. Ainsi, la conceptrice a créé notamment pour le Festival Phénomena des bijoux de tableaux-installations lumineux qui parsèment les vitrines des commerçants du Mile-End. Lucie Bazzo fonctionne de façon très picturale, par touches. « Oui je dessine, mais la peinture n’est pas mon médium, c’est plutôt la photo. » Elle aime trouver la poésie dans les objets les plus quotidiens; elle prend par exemple en photo des cabanes de stationnement. C’est de la poésie citadine, un travail de perception, de ressenti scénographique de la lumière. « Ce ne n’est pas forcément ce que le chorégraphe désire que j’exprime – je peux plutôt vouloir aller avec la lumière en contrepoint et ça se marie très bien », continue la polyvalente éclairagiste. Lucie Bazzo donne en exemple sa collaboration avec Linda Gaudreault : « Linda était incroyablement cartésienne et moi très organique, mais je sais pas comment, la chimie fonctionnait. » En théâtre, Lucie Bazzo évite de lire le texte avant la première lecture avec les comédiens pour mieux sentir ce qu’ils vont imprimer dans son esprit. A-t-elle réussi à faire de même avec Enfant insignifiant ? « Non, j’ai triché… Je n’aurais jamais cru avoir l’honneur de participer à une création dramatique de Michel Tremblay; c’est un auteur prolifique, mais ça fait un moment qu’il a arrêté de produire pour le théâtre. » Le texte, qui est de deux heures trente, a été resserré pour que la représentation soit plus enlevée. « Chaque projet est une nouvelle aventure... Je suis très motivée », résume Lucie Bazzo, amusée par son LSM propre enthousiasme. Le nouveau texte de Michel Tremblay, Enfant insignifiant, sera présenté du 13 décembre au 3 février, dans une mise en scène de Michel Poirier au théâtre JeanDuceppe www.duceppe.com

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THÉÂTRE

MARIE-THÉRÈSE FORTIN

LA DÉTRESSE ET L’ENCHANTEMENT TÉMOIGNER DE LA FORCE DES FEMMES par NATHALIE DE HAN

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ous saviez que la talentueuse comédienne Marie-Thérèse Fortin chantait, mais non qu’elle s’adonnait aussi à la conception de spectacles ? L’actrice, qu’on a beaucoup vue au petit écran ces dernières années, revient au théâtre avec La Détresse et l’Enchantement, un seul en scène inspiré de l’autobiographie posthume de Gabrielle Roy, coproduit par le TNM et le Trident. Entrevue. « Je pense à adapter à la scène l’autobiographie partielle de Gabrielle Roy depuis longtemps, commence Marie-Thérèse Fortin. Son évocation complexe et si riche de la relation mère-fille, que je retrouve dans tous ses livres, m’a beaucoup touchée et j’ai vite commencé à réfléchir à un montage. » Le voyage initiatique à Londres et en France de la célèbre auteure manitobaine bouleverse en effet la comédienne née en Gaspésie qui trouve dans ce récit l’écho de grandes questions qu’elle se pose. La réalité historique et sociale à laquelle l’auteure de Bonheur d’occasion (1945) a été confrontée marque d’un fer brûlant l’esprit de Marie-Thérèse Fortin : Gabrielle Roy a cherché à s’affranchir de sa réalité d’institutrice franco-manitobaine à qui tout n’était pas acquis – elle a été élevée dans une précarité économique chronique, un contexte qui a néanmoins touché des gens du monde entier. L’ancienne directrice artistique du Théâtre du Trident (1997-2003) et du Théâtre d’Aujourd’hui (2004-2012) ajoute : « D’un autre côté, c’est drôle, je sais que des gens ont été traumatisés par les écrits de Gabrielle Roy à l’école... Alors, j’ai fait une espèce de montage qui nous mène à travers cet incroyable destin de femme. » Marie-Thérèse Fortin parle alors du projet qui lui tient à cœur à l’auteur et metteur en scène Olivier Kemeid, depuis longtemps son collaborateur, qui décide d’embarquer dans l’aventure. Le tandem présente son projet en lecture cinq ou six fois au Festival international de littérature (2006, 2007). Depuis, la gagnante du Gémeaux du meilleur premier rôle dans un téléroman pour son travail dans Mémoires vives (2013) a été absorbée par plusieurs téléséries. « Mais là, j’ai le bon âge pour jouer ce rôle dramatique, c’était donc maintenant qu’il fallait bouger… J’ai contacté AnneMarie Olivier au Trident et Lorraine Pintal au TNM et je les ai convaincues de m’appuyer »,

dit Marie-Thérèse Fortin, à l’évidence ravie à l’idée de révéler le fruit de ses recherches. Elle s’est livrée, avec Olivier Kemeid, à un pèlerinage à la modeste maison de deux chambres à Petite-Rivière-Saint-François, dans le comté de Charlevoix, où l’auteure passait tous ses étés et écrivait la plupart de ses textes. Ils ont marché dans les sentiers qui entourent son chalet pour s’imprégner de la lumière qu’elle voyait, des chants d’oiseaux qu’elle entendait. Gabrielle Roy a quelque chose de très moderne, puissant, mais suranné dans son écriture, reprend Marie-Thérèse Fortin. Son monde est à la fois près de nous et en même temps c’est une autre réalité : la Manitobaine part pour l’Europe à la veille de la Deuxième Guerre mondiale, elle a 28 ans, mais on a l’impression qu’elle est encore adolescente tant elle découvre tout de la vie. « C’était comme ça; dans ce temps-là, on manquait de tout et c’est de la grande précarité d’où venait sa famille qu’elle a voulu s’affranchir », rappelle Marie-Thérèse Fortin. Comme Anne Hébert, Marie-Claire Blais et plusieurs femmes de tête à cette époque, Gabrielle Roy fait le choix de ne pas avoir d’enfant et de se consacrer à l’écriture : « Les rôles étaient campés à cette époque, il était difficile pour une femme d’avoir une vie sociale et artistique… » Son roman Bonheur d’occasion (1945) remporte pourtant le prix du Gouverneur général puis, traduit en anglais, est choisi comme « Book of the Month » par la Literary Guild of America. Hollywood en achète les droits d’adaptation cinématographique et enfin, publié en France par les Éditions Flammarion, il obtient le prestigieux prix Femina en 1947. Malgré le succès venu très vite, Gabrielle Roy a toujours cherché à trouver de l’aide et du soutien, parce qu’elle avait l’obscur sentiment qu’elle n’y arriverait pas très bien. Marie-Thérèse Fortin commente : « Avoir confiance en soi, c’est encore difficile pour les femmes de nos jours, alors en 1930, ça l’était bien davantage… » Gabrielle Roy était parfois prise de catatonie, anéantie. Peut-être était-elle un peu maniaco-dépressive, toujours est-il qu’elle était capable de rester immobile et prostrée jusqu’à ce que quelque chose se passe et elle était très exigeante envers elle-même et envers son écriture. « Notre travail est de décoder toutes les sous-couches de ses textes – il y a un véritable

PHOTO JEAN-FRANCOIS GRATTON

humanisme dans son écriture, sauf qu’elle se livre assez peu. Elle partage ses pensées, mais garde à dessein ses sources secrètes, pour protéger les gens de son entourage », ajoute Marie-Thérèse Fortin. Dans sa grande humanité, elle excusait tout le monde, remarque encore la comédienne, comme si elle parlait d’une proche. Sur la figure stellaire, chérie et étouffante de la mère : « Elle a eu besoin de son amour pour arriver à l’abandonner, elle s’en est voulue, mais elle savait qu’elle devait le faire. » Partir, c’est trahir. Pour La Détresse et l’Enchantement, Marie-Thérèse Fortin sera seule en scène – ce qui ne semble pas évident au TNM. « Il faut dire que mon personnage est entre ciel et terre; elle marche dans ses souvenirs, se raconte pour mieux écrire et traduire ensuite la vie des petites gens qui n’ont pas voix au chapitre. Quand elle raconte Saint-Henri, c’est un documentaire romanesque. » MarieThérèse Fortin et Olivier Keimed se livrent à un travail sensible sur le texte, ils l’abordent comme une partition. Après vient la recherche du ton juste et de l’énergie. La chorégraphe Estelle Clareton se joindra d’ailleurs bientôt à l’équipe dans cet objectif. « Incarner un personnage qui existe, qui a une fonction, une parole, une quête… Je ne sais pas pourquoi ça me bouleverse à ce point, mais c’est ce qui me séduit », confie la comédienne. Le corps cohabite avec la parole, la dit et la contredit en même temps. La Détresse et l’Enchantement rappelle par certains aspects La liste de Jennifer Tremblay, un seul en scène que Marie-Thérèse Fortin a monté et interprété avec succès au Théâtre d’Aujourd’hui. « J’aime les personnages qui témoignent de la LSM puissance et de la force des femmes. » La Détresse et l’Enchantement, au Théâtre du Nouveau Monde du 27 février au 10 mars. www.tnm.qc.ca

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THÉÂTRE Nyotaimori est une grande fable qui oscille entre le corps, le travail, le temps et l’espace et c’est intéressant, très théâtral, commence Christine Beaulieu, détendue. Sarah Berthiaume écrit des choses de façon extrêmement réaliste et pourtant on bascule tout de suite dans un autre monde; c’est une écriture plaisante, pleine de vraies possibilités de grandeur, reprend la comédienne originaire de Pointe-du-Lac. Comme dans une nouvelle d’Edgard Allan Poe, le personnage de Maude part d’une situation de travail très réaliste pour mieux s’envoler dans le fantastique. C’est qu’un passage de son immeuble débouche à la fois dans le coffre d’une voiture fabriquée à la chaîne au Japon et sur la porte d’un atelier de fabrication de lingerie en Inde… Sarah Berthiaume s’intéresse aux systèmes économiques qui transforment les humains en machines et les femmes en objets et ce nouveau spectacle porte sur le rapport entre le travail et le corps, explique Christine Beaulieu. Nyotaimori, qui signifie littéralement « présentation sur le corps d’une femme », est l’acte de manger des sashimis ou des sushis présentés sur le corps d’une femme nue. Avant de devenir un plat de service vivant, la femme est entraînée à rester parfaitement immobile

PHOTO JULIE ARTACHO

créateurs qui brassent des idées, d’artistes du texte et de l’image et d’artisans de l’imagination. « Avant, le quartier fabriquait du textile, maintenant c’est de l’art, des concepts, mais est-ce qu’on est réellement plus libres ? » Tout comme J’aime Hydro, Nyotaimori joue la carte de la réflexion sociale, mais c’est bien le seul point commun entre les deux pièces. « Le texte de Sarah est très poétique et même fantasmagorique, il s’envole tandis que J’aime Hydro était très concret. » « Il faut se mettre au pied du mur et repousser ses limites. Mon travail est de mordre dans le texte », affirme Christine Beaulieu. Chaque projet a sa raison d’être et pousse ma réflexion; Selfie, un spectacle qui sondait le terrain d’une intimité exponentielle et troublante et où Christine Beaulieu jouait nue l’a décoincée – dixit la comédienne. C’était un texte de Sarah Berthiaume et une vraie rencontre s’est opérée entre les deux femmes. Le travail de l’acteur, c’est l’appropriation, l’incarnation des mots et d’habitude Christine Beaulieu se demande comment faire pour que ça sonne vrai, que ça l’habite sans trop d’efforts : « Un texte de Sarah, c’est facile à mettre en bouche; je n’ai même pas envie de changer ses mots tant ils me viennent naturellement et quand je ressens

CHRISTINE BEAULIEU / NYOTAIMORI

TOMBER DANS LE THÉÂTRE par NATHALIE DE HAN

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lors que l’odyssée de J’aime Hydro poursuit son cours, l’attachante comédienne Christine Beaulieu sera de la distribution de Nyotaimori, le nouveau texte de Sarah Berthiaume présenté au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, du 16 janvier au 3 février. Décidément, l’enquête et le journalisme collent à la peau des personnages de Christine Beaulieu ! Elle a incarné la documentariste Anabel Soutar dans la pièce de théâtre Grain(s)/Seeds de Chris Abraham, elle a ensuite mené l’enquête citoyenne J’aime Hydro, un premier texte qui s’est révélé un succès éclatant (le spectacle, qui se promène, était présenté à La Bordée jusqu’au 9 décembre). N’oublions pas qu’elle campe aussi, dans la télésérie District 31, diffusée sur les ondes de Radio-Canada, l’enquêteuse Geneviève Allaire. Dans Nyotaimori, le nouveau texte de Sarah Berthiaume qui sera présenté à la rentrée d’hiver du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, la pétillante comédienne se glisse cette fois dans la peau de Maude, une journaliste qui effectue une série d’entrevues dans de grandes entreprises et des métiers d’avenir. Travailleuse autonome elle-même, elle croit jouir d’une liberté absolue. Mais l’absence de frontière entre sa vie personnelle et professionnelle ne la plonge-t-elle pas dans une autre forme d’aliénation ?

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pendant des heures. Avant le rituel, elle doit se savonner avec un savon non parfumé et s’asperger d’eau froide afin d’abaisser la température de sa peau pour ne pas réchauffer les sushis. Aujourd’hui, on peut s’interroger avec consternation sur une telle tradition, mais cette vision rétrograde de la femme est un vestige d’une autre culture et d’un autre temps, soutient Christine Beaulieu. C’est d’abord un hommage au culte de la beauté, à l’acte de création, et y faire allusion en cette ère de mondialisation remet en question nos habitudes de consommation tout en nous entraînant sur le terrain du sacré, ajoute-t-elle. Maude est une auteure, elle pratique donc supposément un métier de liberté, mais on se rend vite compte qu’entre les dates de tombée et les recherches de sujets, les limites entre sa vie privée et le travail sont très floues – elle a toujours son téléphone dans la main ou sa tablette sur les genoux et n’arrive surtout jamais à partir en vacances avec sa blonde. « Mon personnage est le cliché de la fille qui se fait avaler par son travail et sa réalité de travailleuse autonome n’est pas aussi merveilleuse qu’on voudrait le lui faire croire, remarque Christine Beaulieu. Quand un salarié finit ses heures de travail, il a réellement fini. » À Montréal, autour des voies ferrées, toutes les usines et les anciennes fabriques ont été fermées et elles sont maintenant pleines de

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cette connexion, c’est bon signe. » Dans District 31, l’auteur Luc Dionne permet aux acteurs de remodeler le texte pour que ça fasse plus vrai, mais ici ce n’est pas nécessaire, ajoute l’actrice. Les auteurs ont tout son respect, car l’épreuve de l’écriture l’a transformée à bien des égards. L’aventure de J’aime Hydro a rendu Christine Beaulieu nerveuse, vulnérable – elle s’est livrée, elle a parlé de ses amours, de sa famille, de son père; bref elle s’est vraiment montrée telle qu’elle était et ce processus l’a plongée dans un état de fébrilité des plus intenses. Elle en rit : « Honnêtement, je pense que rien ne pourra dépasser le niveau de stress que j’ai atteint pendant cette période ! Le bon côté de la chose, c’est que j’approche maintenant mon travail avec beaucoup plus de plaisir et je suis infiniment plus détendue qu’avant. » Sébastien David, qui signe la mise en scène du spectacle, aborde le jeu de façon réaliste, sur une scène quadrifrontale et l’équipe travaille à ouvrir le jeu pour tout le monde, pour ne pas perdre le public. « C’est un spectacle jouissif, on éclate la forme et on tombe dans le théâtre », lance Christine LSM Beaulieu, joyeuse. Nyotaimori, avec Christine Beaulieu, Macha Limonchik, Philippe Racine. Au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui du 16 janvier au 3 février. www.theatredaujourdhui.qc.ca

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THÉÂTRE

LES ARTS DE LA MARIONNETTE RECONNUS

MIAM

par FLORENCE PAQUET

PHOTO: ALEJANDRO SANTIAGO

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e festival Casteliers, superbe vitrine des arts de la marionnette au Québec, aura bientôt sa maison dans l’arrondissement d’Outremont à Montréal. C’est Louise Lapointe qui a réussi à porter cet important projet à terme. Entrevue. La marionnette est un art complet. De la matière au geste, de la musique aux mots, les marionnettistes abordent tous les thèmes et tous les tabous. Cet art se distingue particulièrement au Québec grâce au talent de ses artisans et la qualité des présentations offertes. Selon sa directrice artistique et codirectrice générale Louise Lapointe, Le Casteliers offre d’abord une grande visibilité aux artisans de la marionnette. L’arrondissement d’Outremont est depuis 2006 le partenaire privilégié du Casteliers ainsi que du Festival de l’art de la marionnette pour adulte et pour enfant. Le 1er novembre dernier, le Casteliers et la Ville de Montréal annonçaient un droit d’emphytéose sur l’immeuble situé au 3032, avenue Saint-Just à Outremont. Après les rénovations du bâtiment, les deux événements pourront y établir la PHOTO: Maison internationale des arts de la RENÉ SOUDRE marionnette (MIAM) pour les trente prochaines années. La MIAM est un projet hautement attendu dans le milieu de la marionnette. L’établissement sera un véritable point d’ancrage pour toute la profession en plus

d’encourager l’avancement de cette discipline et disposera de studios, de laboratoires et de salles de cours. « Ce sera un lieu pour la marionnette, pour Casteliers et pour la création », explique Louise Lapointe. En somme, la MIAM sera un milieu pour partager son expertise et soutenir les œuvres. Depuis treize ans, le Festival international de marionnettes pour adultes et enfants présente des spectacles provenant de partout à travers le monde, dans leurs langues originales avec, parfois, des sous-titres en français. Tout au long de l’année, le comité dont fait partie Mme Lapointe est continuellement à la recherche de nouveau contenu, mais le mot d’ordre reste le même : privilégier encore et toujours la qualité pour les douze spectacles qui constituent la programmation du festival. L’art de la marionnette ne cesse de se renouveler : l’utilisation de la vidéo, la projection en direct ainsi que la musique repoussent constamment les limites imaginables de cet art et lui permettent de se distinguer comme art contemporain. Le festival, qui aura lieu du 8 au 11 mars 2018, présentera cette année encore des spectacles pour enfants et pour adultes, du Québec, du Canada anglais et de l’étranger. La prochaine édition de l’événement proposera notamment, en coproduction avec le Centaur, le spectacle The Daisy Theatre du réputé Ronnie Burkett, présent pour la toute première fois au festival. Marcelle Hudon, marionnettiste de renom, sera aussi de la partie avec L’Effet Hyde, un spectacle inspiré du roman de Louis Robert Stevenson Dr. Jekyll and Mr. Hyde. À son habitude, le festival présentera aussi diverses troupes internatio-

PHOTO: JEANNE BERTOUX

nales. Pour les organisateurs, ce dialogue est très important : « Nous invitons des troupes étrangères qui présentent des formes traditionnelles de marionnettes et cela nous permet de découvrir d’autres cultures et des traditions peu connues par les Québécois. » Autre avantage du monde de la marionnette, puisque certaines présentations ne contiennent pas un très grand registre de mots, il est d’autant plus facile de comprendre le sens de l’œuvre sans la barrière linguistique. L’œuvre LSM touche ainsi un plus vaste public. La programmation complète sera dévoilée le 25 janvier prochain. festival.casteliers.ca

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THÉÂTRE

EDA HOLMES

LEADING THE CENTAUR INTO ARTISTIC EXCHANGE by PAT DONNELLY

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hen it was announced last spring that Eda Holmes had been chosen as the new artistic and executive director of Montreal’s Centaur Theatre, establishment jaws dropped. As Centaur approached its sixth decade, the board of directors of this venerable anglophone institution had finally seen the wisdom in hiring a woman for the job. The rise of women in theatre had actually happened earlier in Quebec than in the rest of Canada — just not at the Centaur. There was the precedent set by Yvette Brind’Amour and Mercedes Palomino, co-founders of the Théâtre du Rideau Vert in 1949. (Earlier, Martha Allen had founded the bilingual Montreal Repertory Company in 1930). Norma Springford ran the Mountain Playhouse 1950–1961 and Muriel Gold directed the Saidye Bronfman Centre Theatre 1972–1980. Lorraine Pintal’s takeover of the Théatre du Nouveau Monde in 1992 signalled a breakthrough on the classical front, and she’s still there. The list goes on. Finally, in 2017, Holmes has taken over the Centaur, an institution whose founding artistic director, Maurice Podbrey, was a formidable figure with notable staying power (29 years). Two other male directors, Gordon McCall and Roy Surette, followed in his footsteps. Now it’s up to Holmes to make the Centaur matter. “For me, what’s exciting about the Centaur is that it’s right in the middle of one the most dynamic, cosmopolitan cities in North America,” Holmes said while grabbing a pre-show bite at Biddles in Old Montreal. “Centaur has, in its history, a connection to European work and South African work as well as to Canadian plays, especially Montreal plays,” she added. “I think all of those things are a great basis upon which to build an urban theatre. My personal icon is the Public Theater in New York. I’d love to make the Centaur that kind of theatre for Montreal. With the added advantage of having a diverse community, not only diverse in language, but diverse internationally — there are people from everywhere here — it’s an exciting audience to reach out to.” Holmes herself is an immigrant. Born in Beaumont, Texas, she attended school in Houston. Clearly it’s not going to be business as usual at the Centaur. We live in turbulent times. An international wave of allegations of sexual misconduct has rocked the arts world, from Harvey Weinstein to Gilbert Rozon just for starters. “The mode of interaction in the pro-

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fessional realm is changing now, for the better,” Holmes said. “It’s going to be really hard. A lot of people are probably going to be victims of false accusations, too. But it’s absolutely necessary to change the conversation around who is valid. It’s about being considered valid by your very presence in the world, not by your gender. I’ve always tried to be a person in the world. Not a woman in the

Guide to Capitalism and Socialism, with a Key to the Scriptures at the 2015 Shaw Festival, have been critically acclaimed hits. Some of her flair for physical theatre and visual presentation can be traced to her professional experience as a ballet dancer: a career cut short by a knee injury. She has danced with the San Francisco Ballet, the Dutch National Ballet and the Frankfurt Ballet. The latter, led by William Forsythe, led her in the direction of European dance-theatre. Following her injury, she came to Canada with Southam, whom she had met in Paris. Another twist of fate: since Southam’s work has increasingly drawn him to Los Angeles, the couple had just put in a bid on a condo in California when the Centaur called Holmes for an interview. L.A.’s loss was Montreal’s gain. “It’s such a privilege,” she said. “Honestly, I feel lucky every day that I wake up and remember that this is my job.” At the moment the task is partly custodial, overseeing a season set in place by Surette. Although she directed the current production of 39 Steps, a clownesque take on the Hitchcock movie, she did not choose it. Meanwhile, major renovations are underway at the theatre, as are preparations for Centaur’s 50th anniversary next year. Asked about plans for her first season, she replied, “I think it starts with the stories you choose to tell, first of all. And it requires the artists whom you employ to reflect that.” She aims to take gender balance and diversity into account while helping Montreal artists develop their own voices and reach new audiences. “I like PHOTO: DAVID COOPER the idea of building a bridge from the existing institution to a new generaworld. Whenever people say to me, ‘What is it tion. And finding the stories that compel the like to be the first female artistic director at new generation to join us. What brings a diCentaur?’, I say it’s the same as being any verse audience to us is a diverse audience. artistic director. Women have changed. Now Studies show that people are likely to come to show if there are people like them in the audiit’s time for men to change.” Her husband, film and television director ence, not just on the stage. So it’s about findTim Southam, current president of the Direc- ing out how to bring people through the doors tors Guild of Canada, is among those trying to in various ways.” The Centaur Theatre building once housed bring more women into positions of power within that industry, she said. Holmes, who Montreal’s stock exchange. Holmes wants to left her post as associate director at the Shaw adopt the word “exchange” as a guiding principle, Festival to come to the Centaur, hopes she was to make the Centaur a place where ideas, stories hired because she’s good at what she does. She and experiences are exchanged. She adds, with has the training — 1996 directing graduate at a smile. “It’s printed right on front of the buildLSM the National Theatre School — and the track ing. They don’t even have to add it.” record. Many of her productions, such as Tony Kushner’s The Intelligent Homosexual’s Centaur Theatre Company www.centaurtheatre.com

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THÉÂTRE

LISA RUBIN

TAKING THE SEGAL CENTRE INTO WIDE-OPEN CULTURAL TERRITORY by PAT DONNELLY

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hen the Segal Centre, principal home of Jewish theatre in Montreal, decides to present a ground-breaking 35-yearold South African play from the apartheid era, ‘Master Harold’ … and the Boys, in collaboration with two Canadian theatre companies that focus on the Black experience, change is definitely in the wind. We may begin with the opening night of a new musical based on Roch Carrier’s iconic children’s book The Hockey Sweater at the Segal Centre. As the lobby turned into party central after the show, a group of women gathered around the production’s director Donna Feore, noted for her work at the Stratford Festival. The group included Jackie Maxwell, former artistic director of the Shaw Festival and three current artistic directors of major institutions: Lisa Rubin, of the Segal Centre, Eda Holmes, of Centaur Theatre, and Alisa Palmer, of the English section of the National Theatre School of Canada. Within this constellation of womanpower, Rubin stood out not only as the host of the proceedings but also as the relatively new kid on the block. A former musical theatre performer who once played Diana Barry in Anne of Green Gables at the Charlottetown Festival, she rose up through the ranks at the Segal Centre. Since taking over from Paul Flicker in 2014 she has proved she has what it takes to carry the weight of a large, established performing arts institution on her shoulders. Anyone who has ever been in a leadership position at the 10-year-old Segal Centre, or during its previous 40-year incarnation as the Saidye Bronfman Centre — there have been many — will tell you it is not an easy ride. According to the Segal Centre mandate, “We are both a professional English theatre in a French metropolis and a hub for Jewish culture.” Building bridges between communities and

being a “vital contributor to the multicultural tapestry of Montreal” are essential. “I think my lack of experience has served me well,” Rubin says, “It has made me work exceptionally hard and taught me just to dive in and think like an audience member.” Rubin has not only presented many critically acclaimed plays (Funny Girl, My Name is Asher Lev, Bad Jews) but has also assisted in the launch of the groundbreaking musical Belles Sœurs and overseen the creation of three other new musicals, Prom Queen, The Apprenticeship of Duddy Kravitz, and The Hockey Sweater. Belles Sœurs, adapted from the Michel Tremblay play, Les BellesSœurs, has toured to Ottawa, Charlottetown and Calgary. There are signs that Prom Queen and The Apprenticeship of Duddy Kravitz will be picked up elsewhere. The Hockey Sweater proved to be a box office hit, with special appeal to families that include young hockey players. Rubin, who has just turned 40 and is the mother of two school-aged children (Sophie, 10, and Nate, 9), understands the family entertainment genre. Her children have given her a “fearless attitude”, she says. “I have no choice but to succeed for them.” Our first attempt at an interview is set aside due to Nate’s birthday party. When I catch up to her the next day, she is going through security at Trudeau Airport, about to board a flight to New York to see a hot new show that might be picked up for a future Segal Centre season. She returns my call from the lounge, waiting to board. How does Rubin manage to do it all? “I have an incredible partner,” she replies. That would be actor, musician, and composer Elan Kunin, another long-time presence at the Segal Centre. It also helps that her mother lives in town. “You balance,” she says. “But you can’t do everything. It’s easy to care too much about what people think.” One issue on which she has drawn fire was her decision this year to scale back funding for the Dora Wasserman Yiddish Theatre, which has been the heart and soul of the Centre for decades. Last spring the Segal Centre presented what may have been its last big-budget Yiddish Theatre musical for some time: It Shoulda Been You. This season, the in-house Yiddish Theatre company has only participated in two minor events. The first was A Century Songbook, a musical retrospective held in honour of the centennial anniversary of the Federation CJA, November 26–29. The second will be a Chanukah sing-a-long on December 17th.

The Dora Wasserman Yiddish Theatre is a semi-professional company that performs in Yiddish, with surtitles in French and English. Its history includes a legendary production of Michel Tremblay’s Belles-Sœurs, many Yiddish classics, and even some large-scale musicals. But the times and the demographics have changed. “There are other ways to explore Jewish identity through the arts,” Rubin says. Back in the day, the Yiddish Theatre represented the main Jewish programming of the SBC. Now there is a Jewish film series, and Rubin has been inserting plays like Bad Jews, My Name is Asher Lev and The Secret Annex into her English theatre seasons. “We’re also a member of the Jewish playwriting competition,” she says. Asked about her core audience, she replies that it is “primarily” anglophone theatregoers, although she aims to draw all Montrealers. However, she adds, “You can’t deny that the Jewish community of Montreal makes up a huge part of our audience. And of our donors.” So where does her upcoming presentation of the Shaw Festival production of South African playwright Athol Fugard’s ’Master Harold’ ... and the Boys fit into all of this? “’Master Harold’ ... and the Boys is just brilliant theatre,” she says. “It’s important work about how if one’s environment is steeped in racism it can penetrate your world even if that’s not where you want to be.” When she first saw this Dora Award-winning production of ’Master Harold’, directed by Phil Akin: “It was one of the great theatre experiences of my life.” Negotiations with the Shaw Festival began, and Montreal’s Black Theatre Workshop agreed to present the show “in association with” the Segal Centre, as did Toronto’s Obsidian Theatre. While this move may be part of Rubin’s overall outreach to cultural communities, the production’s appeal is not specific to any group, other than avid theatregoers. Fugard won the 2003 Nobel Prize for Literature. Shaw Festival productions are normally an 8-hour drive away. Montreal’s older theatregoers may remember the Canadian premiere of ’Master Harold’ ... and the Boys at the Centaur during LSM the 1984–1985 season. ’Master Harold’ ... and the Boys, January 21–February 11, 2018, Segal Theatre, Montreal. www.segalcentre.org

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THÉÂTRE

CALENDRIER THÉÂTRE

UN FESTIN DE CHOIX CET HIVER par NATHALIE DE HAN

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ovice en théâtre ? Le dossier que La Scena présente vous donne envie de tenter l’aventure ? Voici quelques suggestions qui devraient encourager le néophyte aussi bien que le connaisseur. Avis aux amateurs : le théâtre se pratique seul, en groupe ou en famille – et sans modération !

dramaturge et metteure en scène Alexia Bürger nous entraînent sur les lieux d’un accident d’avion, dans un spectacle-concert nouveau genre. À l’Usine C (le 7 décembre, www.usine-c.com). Connaissez-vous l’événement Vendre ou rénover : combat théâtral autour des classiques de la dramaturgie qui revient pour la troisième année ? Ces affronDÉCEMBRE tements sympathiques interrogent la tenSorties du temps des fêtes obligent, dance du théâtre québécois à créer les textes commençons par les spectacles ou l’on va en et à ne plus jamais les remonter. À voir au famille. Le Théâtre Advienne que pourra de Centre du Théâtre d’Aujourd’hui (les 13 et 14 l’inventif et talentueux Fréderic Bélanger décembre, www.theatredaujourdhui.qc.ca). Avec s’inspire de l’œuvre de Paul Féval et des Straight Jacket Winter, la directrice artiscombats de cape et d’épée pour proposer Les tique du Théâtre La Seizième Esther Duquette aventures de Lagardère à la salle Fred-Barry et le comédien et auteur Gilles Poulin-Denis (du 5 au 20 décembre, www.denise-pelletier. livrent l’autofiction librement inspirée du qc.ca). Le Théâtre jeunesse Les Gros Becs roman L’hiver de force de Réjean Ducharme. Créée en 2016 au Carrefour international de théâtre, la pièce est depuis présentée en tournée et sera offerte à la Petite Licorne (du 11 au 15 décembre, www.theatrelalicorne.com). Un des gros morceaux de la saison est certainement la toute nouvelle pièce de Michel Tremblay, Enfant insignifiant ! adaptée de son plus récent roman Conversations avec un enfant curieux. Au théâtre Jean-Duceppe (du 13 décembre 2017 au 3 février, www. duceppe.com). Et comme ce n’est pas parce que c’est Noël qu’on arrête de réfléchir, Annabel PHOTO: LUC LAVERGNE Soutar revient avec une présentation adaptée offre au Théâtre Outremont sa lecture d’une à La Petite Licorne de la pièce documentaire à des plus belles histoires jamais écrites, Mon succès Fredy, qui montre l’enquête rigoupetit prince d’après Antoine de Saint- reuse qu’elle a menée sur les circonstances de Exupéry. Un texte d’Anne-Marie Olivier et la mort de Fredy Villanueva, tué dans un parc, Marie-Josée Bastien, inspiré de l’œuvre lors d’une arrestation qui a dégénéré. Dans de Saint-Exupéry (10 décembre). Les petits mise en scène de Marc Beaupré (du 18 au 22 orteils, le texte de Louis-Dominique Lavigne décembre, www.theatrelalicorne.com). mis en scène par Lise Gionet, est un immense succès qui revient chaque année pour devenir JANVIER la première expérience théâtrale de bien des Pourquoi ne pas commencer l’année avec une enfants. Pour les 18 mois à 4 ans, au Théâtre sortie familiale et voir La forêt des possibles, Outremont (du 20 décembre au 6 janvier, un texte d’Andréanne Joubert mis en scène www.theatreoutremont.ca). par l’hyper populaire Simon Boulerice ? Pour Décembre, c’est aussi le temps de la Foirée les 8 à 12 ans, à la Maison Théâtre (du 11 au 13 montréalaise, un clin d’œil à la célèbre émis- janvier, www.maisontheatre.com). Temporalités sion télévisuelle Soirée canadienne qui, au fragmentées, surréalisme et humour, le noulieu de se promener de village en village, se veau texte de la talentueuse auteure Sarah promène d’arrondissement en arrondisse- Berthiaume, Nyotaimori, confronte liberté et ment. Cette année, on se rend à Montréal- aliénation dans le travail. Avec Christine Nord ! Avec Martine Francke, Émilie Gilbert, Beaulieu, Macha Limonchik, Philippe Racine. Ahmad Hamdan, Philippe Racine, Michael T r è s a t t e n d u . A u C e n t r e d u T h é â t r e Richard, Audrée Southière, Ines Talbi et d’Aujourd’hui (du 16 janvier au 3 février, Richardson Zéphir. Dans une mise en scène www.theatredaujourdhui.qc.ca). Les Productions de Martin Desgagné, à la Grande Licorne (du Menuentakuan se sont donné comme mandat 5 au 22 décembre, www.theatrelalicorne.com). de dire les vraies choses dans le plaisir et la Est-ce du théâtre ou de la musique ? Avec bonne humeur. Avec Là où le sang se mêle, Cette chose qui cognait au creux de sa poi- Charles Bender pénètre dans les souvenirs des trine sans vouloir s’arrêter, l’auteur-compo- pensionnats de ceux qui y ont passé leur jeusiteur-interprète gagnant d’un prix de la chan- nesse. À Fred-Barry (du 16 janvier au 3 février, son SOCAN (2015) Antoine Corriveau et la www.denise-pelletier.qc.ca). Vous aimez les his-

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toires de tapis volants ? Warda, le texte de Sébastien Harrisson mis en scène Michael Delaunoy en est un cousin moderne. À l’affiche du Prospero (du 16 janvier au 3 février, www.theatreprospero.com). Avec Benoît Brière et André Robitaille, le classique des classiques de Molière, Les fourberies de Scapin, s’annonce des plus ébouriffants. Au TNM (du 16 janvier au 10 février, www.tnm.qc.ca). La meute marque le retour à la plume de la talentueuse Catherine-Anne Toupin, qui pose une question brûlante : et s’il ne restait que la violence pour répondre à la violence ? Dans une mise en scène de Marc Beaupré, à La Licorne (du 16 janvier au 17 février, www.theatrelalicorne.com). Vous tripez multidisciplinaire ? Voyage(s) est pour vous : danse, architecture, musique, lumière se croisent autour des figures d’Ulysse, Don Quichotte et Peer Gynt. Avec Sylvio Arriola, Marc Béland, Stefan Verna, à la Chapelle (du 22 janvier au 3 février, www.lachapelle.org). À vos agendas, la trop rare Alexandrine Agostini propose Quand tu veux du sucre à’crème... (tu t’en fais). Avec Philippe Noireaut comme partenaire au piano, à La Licorne (du 23 et 27 janvier, www.theatrelalicorne.com ). Le brasier, un texte de David Paquet, récipiendaire du prix du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, est de retour avec ses traumatisés de la vie. À voir dans l’excellente mise en scène de Philippe Cyr (du 23 janvier au 3 février, www.theatredaujourdhui.qc.ca). Avec Notre bibliothèque – À vos livres ! le toujours pertinent Christian Lapointe vous convie à un happening de lecture à vue, avec 24 lecteurs invités et des musiciens. À noter : il est impératif d’apporter un livre pour entrer ! Au Quat’Sous (24, 25, 26 janvier, www.quatsous.com). La compagnie Joe Jack et John de la metteuse en scène Catherine Bourgeois – qui fait partie des compagnies dotées par Brigitte Haentjens – revient avec Dis merci, une réflexion inclusive sur l’ouverture à l’autre, les attentes sociales et les luttes de pouvoir. À l’Espace Libre (du 26 janvier au 10 février, www.espacelibre.qc.ca). La distribution de L’homme éléphant, le texte de Bernard Pomerance mis en scène par Jean Leclerc, est prometteuse : Benoît McGinnis, Annick Bergeron, David Boutin, Sylvie Drapeau, Chantal Dumoulin, Germain Houde, Roger La Rue, Hubert Proulx. Au Rideau-Vert (du 30 janvier au 3 mars, www.rideauvert.qc.ca). La romancière et auteure dramatique québécoise à succès Fanny Britt s’inspire librement de l’œuvre d’Emily Brontë et propose Hurlevents dans une mise en scène de Claude Poissant. Au Denise-Pelletier (du 31 janvier au 24 LSM février, www.denise-pelletier.qc.ca).

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THÉÂTRE JAZZ

THEATRE CALENDAR PICKS

by PAT DONNELLY

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s holiday season preparations build to a frenzy, the English-language theatre scene in Montreal tends to wind down. The 39 Steps, deftly directed by Eda Holmes at Centaur Theatre, is British playwright Patrick Barlow’s frenetically funny take on the Hitchcock film. The run ends December 10. Meanwhile, Talisman Theatre presents Vic and Flo Saw a Bear, by playwright Michael Mackenzie, also at the Centaur. In this adaptation of a screenplay by Denis Côté, two female ex-convicts set up house after doing time together. It runs until December 2. Urban Tales, an anglo variation on Yvan Bienvenue’s Contes Urbains, runs December 7–16 at the Centaur. This year’s collection of darkly comic yuletide stories is titled Urban Tales Immigrant Song: First Xmas in Montreal. For tickets and information on all of the above: www.centaurtheatre.com On the classical side, 17th century playwright Aphra Behn’s rarely seen The Rover will be performed by the English graduating class of the National Theatre School, under the direction of Tadeusz Bradecki. December 11–16. Reserve your tickets at www.ent-nts.ca

THE JANUARY RENTRÉE

In January, theatre action gets off to an edgy start with the Wildside Festival, running January 4–13 at Centaur Theatre. This year’s six offbeat offerings, presented in repertoire, include The Morning After the Life Before. This two-woman show by Ann Blake about post-marriageequality Ireland was chosen as Best English Production at the 2017 Montreal Fringe.

THE SPRING RUSH

While post-holiday action begins in January, theatre momentum ramps up in February, leading to a crescendo in May and June. Alyson Grant’s new play Conversion, which focuses on a family showdown over a celebratory dinner, plays February 6–25  at Infinitheatre’s new location, Espace Knox, at 6215 Godfrey Ave. in NDG. Tickets: www.infinitheatre.com Black Theatre Workshop and Espace Libre break new ground in presenting Black Boys, a Toronto production from Buddies in Bad Times, in English with French surtitles, at Espace Libre. Three personal narratives about gender, sexuality and race fuel this collective creation by Stephen Jackman-Torkoff, Tawiah Ben M’carthy and Thomas Olajide. Black Boys plays February 13–17. www.blacktheatreworkshop.ca At the Segal Centre, Marjorie Prime, by American playwright Jordan Harrison, runs February 25–March 18. In this touching play about identity and the limits of technology, an 85-year-old woman interacts with an avatar of her late husband. The film version of Marjorie Prime premiered at Sundance in 2017. www.segalcentre.org Innovative Albertan puppeteer Ronnie Burkett returns to Montreal with the Quebec premiere of his zany adults-only show, The Daisy Theatre, a vaudevillian romp. It runs February 20–March 25 at Centaur Theatre. www.centaurtheatre.com Last but not least, prepare to weep for Jean Valjean as the venerable  pop opera Les Misérables returns to Montreal at Place des LSM Arts, February 7–11. www.evenko.ca

www.centaurtheatre.com

‘Master Harold’ ... and the Boys, playwright Athol Fugard’s searing masterpiece about race relations in South Africa in the 1950s, runs  January 21–February 18 at the Segal Centre. This outstanding 2016 Shaw Festival production has already been presented in Toronto by Obsidian Theatre, where it won two Dora Awards: best direction (Phil Akin) and best actor (Andre Sills). www.segalcentre.org

The Baklawa Recipe by Pascale Rafie is a poignant new play about the intertwined lives of two Lebanese sisters who emigrate to Montreal in the 1960s and raise their families in Ville Saint-Laurent. This Centaur Theatre production runs January 23–February 18.

JAN23FEB18 BY PASCALE RAFIE TRANSLATED BY MELISSA BULL DIRECTED BY EMMA TIBALDO

WITH: ELEANOR NOBLE, ANNEMARIE SAHEB, CHRISTINA TANNOUS, NATALIE TANNOUS

A LOVING PORTRAIT OF WOMEN REACHING OUT TO EACH OTHER FOR COMFORT, UNDERSTANDING AND FRIENDSHIP. With the support of

www.centaurtheatre.com

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❆ ❆ ❆ ❆ ❆❆ ❆ WINTER❆ FESTIVALS D’HIVER ❆ sm23-4_BI_p62-63_WinterFestivals_ad_sm21-7_pXX 2017-11-28 12:05 AM Page 62

par MARIE-CLAIRE FAFARD-BLAIS

Salon des métiers d’art 7 au 17 décembre 2017

Réunissant 400 artisans-créateurs du Québec, le Salon des métiers d’art de Montréal se tiendra du 7 au 17 décembre 2017 à la Place Bonaventure. C’est l’occasion rêvée pour dénicher de parfaits cadeaux de Noël qui sauront plaire à vos êtres chers tout en soutenant les créateurs d’ici. Tous les jours, il y aura un tirage de coupon d’une valeur de 100  $ pour ceux qui auront rempli et déposé le formulaire «  À la recherche de Christian Bégin  ». www.metiersdart.ca Entrée libre.

Montréal en Fêtes 21 décembre 2017 au 1er janvier 2018

Soulignez le temps des fêtes lors de la 5e édition de Montréal en Fêtes qui se tiendra dans le VieuxMontréal du 21 décembre au 1er janvier prochain. Vous y découvrirez une foule d’activités gratuites pour toute la famille. Dj,

NEW BRUNSWICK FREDERICTON FROSTIVAL FESTIVAL Fredericton, January 18 to February 4 www.tourismfredericton.ca/en/thingstodo/Fr ostival.asp

MONTRÉAL

animation et performances musicales seront au rendez-vous  : Rymz et Alaclair ensemble (29 décembre) et Karim Ouellet (30 décembre). Les festivités culmineront avec le Party du Nouvel An qui réunira sur une même scène Daniel Bélanger, Mes Aïeux, Vincent Vallières et Laurence Nerbonne, entre autres. www.montrealenfetes.com

Igloofest 18 janvier au 3 février 2018

Pour se dégourdir les jambes et se réchauffer le cœur, quoi de mieux que de danser au son de la musique électronique en compagnie de milliers de personnes au cœur de l’hiver montréalais  ? C’est ce que propose l’Igloofest : trois fins de semaine glaciales et musicales ! Le festival aura lieu au quai Jacques-Cartier dans le Vieuxwww.igloofest.ca Montréal.

Montréal en Lumière

22 février au 4 mars 2018 Pour sa 19e édition, l’un des plus grands festivals d’hiver au monde offre une programmation variée alliant arts et spectacles, gastronomie et activités familiales. Des concerts auront lieu en salle et l’esplanade de la Place des Arts deviendra un lieu de rencontre et d’activités avec, entre autres, une glissade extérieure géante. La programmation est multidisciplinaire : musique, théâtre, cirque et danse. Ne manquez pas l’incontournable Nuit Blanche, le 3 mars, pour y découvrir une multitude d’activités gratuites ou à petits www.montrealenlumiere.com prix.

Festival Art Souterrain 3 au 25 mars 2018

Le Festival Art Souterrain présentera sa 10e édition du 3 au 25 mars 2018 dans le réseau piétonnier

nomie avec ses 35 Bonnes Tables Air France et ses jumelages entre chefs d’ici et du monde entier ; les arts de la scène, entre musique, cirque, chanson, théâtre et danse ; un site extérieur qui offre une multitude d’activités gratuites pour tous et une extraordinaire mise en lumière ; et l’incontournable Nuit blanche - l’événement qui attire le plus de gens en une seule journée de toute l’année à Montréal !

NEXT STAGE THEATRE FESTIVAL

LE FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM POUR ENFANTS DE MONTRÉAL (FIFEM)

Toronto, January 10 to 21 416-598-3375 | www.tso.ca

TORONTO

souterrain de Montréal sous le thème Labor Improbus. Le festival propose un parcours gratuit et éclectique allant de la vidéo à la sculpture, en passant par la photographie et l’art performatif. C’est un événement unique en Amérique du Nord qui permet de découvrir Montréal sous un angle nouveau et son thème de cette année questionnera le sens du travail dans nos vies. www.artsouterrain.com

NIAGARA WINE FESTIVAL Niagara, January 12 to 28 www.niagarawinefestival.com

Toronto, January 3 to 14 416-966-1062 | www.fringetoronto.com

OSCAR PETERSON INTERNATIONAL JAZZ FESTIVAL

MOZART @ 262 FESTIVAL

Niagara, February 16 to 18 347-789-2034 | www.opjazzfest.org

MANITOBA

TORONTO DESIGN OFFSITE FESTIVAL

WINNIPEG NEW MUSIC FESTIVAL

ART SOUTERRAIN

Toronto, January 15 to 21 www.todesignoffsite.com

Winnipeg, January 27 to February 2 204-949-3950 | www.wnmf.ca

Montréal, 3 au 25 mars 514-380-0596 | www.artsouterrain.com

CANADA’S TOP TEN FILM FESTIVAL

FESTIVAL DU VOYAGEUR

Montréal, 7 au 17 décembre 514-861-2787 | www.metiers-d-art.qc.ca

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM SUR L’ART

Toronto, January 17 to 21 www.tiff.net/canadas-top-ten

IGLOOFEST

Montréal, 8 au 28 mars 514-874-1637 | www.artfifa.com

TORONTO LIGHT FESTIVAL

Montreal, 3 au 11 mars 514-967-8893 | www.fifem.com

LUMINOTHÉRAPIE Montréal, 30 novembre au 28 janvier www.quartierdesspectacles.com

SALON DES MÉTIERS D’ART DU QUÉBEC

Montréal, 18 janvier au 3 février www.igloofest.ca

FESTIVAL DE CASTELIERS

Toronto, January 19 to March 4 www.torontolightfest.com

FÊTE DES NEIGES DE MONTRÉAL

Montréal, 8 au 11 mars 514-270-7779 | www.casteliers.ca

NEW MUSIC FESTIVAL : UNIVERSITY OF TORONTO

Montréal, 20 janvier au 11 février www.parcjeandrapeau.com

RENDEZ-VOUS DU CINÉMA QUÉBÉCOIS

QUÉBEC

Toronto, January 21 to 28 416-408-0208 | www.utoronto.ca

CARNAVAL DE QUÉBEC

Montréal, 21 février au 3 mars 514-526-9635 | www.rvcq.com

Québec, 26 janvier au 11 février 418-626-3716 | www.carnaval.qc.ca

TORONTO SKETCH COMEDY FESTIVAL

OTTAWA-GATINEAU WINTERLUDE Ottawa, February 2 to 19 844-878-8333 | www.BaldeNeige.gc.ca

FESTIVAL MONTRÉAL EN LUMIÈRE Montréal, 22 février au 4 mars www.montrealenlumiere.com C’est un des plus grands festivals d’hiver au monde, qui rassemble des centaines de milliers de festivaliers venus vivre pleinement l’hiver montréalais par le biais d’une programmation inusitée : la gastro-

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Winnipeg, February 16 to 23 204-237-7692 | www.heho.ca

ALBERTA ALBERTA DRAMA FESTIVAL ASSOCIATION Calgary, January 5 to April 1 www.theatrealberta.com/playbill/festivals

BRITISH COLUMBIA

Toronto, March 1 to 11 www.torontosketchfest.com

PUSH FESTIVAL INTERNATIONAL PERFORMING ARTS FESTIVAL

TIFF KIDS INTERNATIONAL FILM FESTIVAL

Vancouver, January 16 to February 4 604-605-8284 | www.pushfestival.ca

Toronto, March 9 to 18 www.tiff.net/kids

NORTHWEST TERRITORIES

UNDERCURRENTS FESTIVAL

ONTARIO ELSEWHERE

Ottawa, February 7 to 17 www.undercurrentsfestival.ca

AVAILABLE LIGHTS FILM FESTIVAL

WINTER FESTIVAL OF LIGHTS

Whitehorse, February 3 to 11 867-393-3456 | www.alff.ca

Niagara, November 18 to January 31 www.wfol.com

DÉCEMBRE 2016 DECEMBER / JANVIER 2017 JANUARY

SNOWKING FESTIVAL Yellowknife, March 3 to 30 www.snowking.ca

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