Franc-Nord vol. 6 no, 4 (septembre-octobre 1989)

de la nature du mont Saint-Hilaire, Centre de la montagne, Centre d'interprétation de ..... le sud de l'État de New York il y a ..... le World Resources Institute, les.
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ARTICLES 10 À l'est, des plantes arctiques-alpines La petite histoire de cette flore dans les falaises rocheuses du golfe du Saint-Laurent par Jean Cazes

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Pleins feux sur le gaz naturel Le gaz naturel est-il vra iment, au plan environnemental, une énergie sans problèmes? des textes de Luc Gagnon et de Jean-Pierre Drapeau

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L'odyssée du dindon sauvage Non, vous ne rêvez pas : il y a bel et bien des dindons sauvages au Québec. Quatre mentions de nidification au sud Montréal prouvent l'établissement possible de ce grand gallinacé chez nous. par Michel Robert

qe

PENSER GLOBALEMENT••• AGIR LOCALEMENT par Lyne Lauzon

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Penser globalement Surpêche dans le golfe?

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Agir localement Des excursions qui donnent le goût du fleuve

par Serge Beaucher

CHRONIQUES 3

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Votre courrier

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Le calendrier

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par des membres du Conseil exécutif de l'OQCN Éditorial Voter pour l'environnement

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Les actualités

par Jean-Pierre Drapeau

Page couverture: Le guillemot à miroir (guillemot noir) est une des espèces que l'on peut observer au cours des nouvelles excursions aux oiseaux dans les îles Pèlerins. Photo André Cyr

10 et 11 novembre 1989: Assemblée générale de l'OQCN Plus de détails en page 7

______'Jotrt? coV1rrier_ _ _ _ __ TGV: l'élite ou l'environnement? J 'ai été surprise par la façon dont Luc Gagnon évalue et compare les divers modes de transport dans son article sur le TGV, (FRANC-NORD, Juillet-Août 1989). Sa promotion du TGV, "pour protéger l'environnement », m'a semblé élitiste. M. Gagnon cherche à donner un contrepoids environnemental à l'avion, en vantant les mérites du train à grande vitesse. Or, mis à part un certain nombre de vacanciers, il n'y a pratiquement que l'élite pour voyager en avion (celle qui détient le pouvoir et l'argent et celle qui provient du monde de la politique). De plus, on peut toujours comparer l'achalandage des réseaux de chemin de fer de l'Europe avec celui des États-Unis, mais non avec celui du Canada ou du Québec. Prenons justement le cas du Québec. En plus d'avoir une densité de population bien faible, nous nous butons ici à un comportement égoïste et individualiste de la part des automobilistes.

routes et de dérouler le tapis rouge dont profitent depuis trop longtemps les automobilistes (ainsi que les compagnies de camionnage). Mais avant tout, peut-être faudra-t-il "brusquer » un peu les automobilistes et, éventuellement, les décourager d'utiliser leur automobile. Ceu x-ci devront comprendre que payer un billet de train (ou d'autobus), ça ne fait pas plus mal au coeur que de payer pour un plein d'essence.

Peut-on concilier le secteur privé et les groupes environnementaux? Même si je ne réside pas au Québec, je vous envoie ci-joint ma cotisation comme membre à vie de l'Union québécoise pour la conservation de la nature (UQCN). J 'appuie à 100 % la position de l'UQCN relativement à l'énergie, dont parle l'article " Dissidences énergétiques>>, publié dans le numéro du Printemps 1989 de FRANCNORD. Je suis également d 'accord à 100 % avec l'éditorial de ce numéro, "L'automobiliste et son environnement ». Ce sont d 'ail· leurs ces deux articles qui m 'ont incité à devenir membre à vie de l'UQCN.

Guylaine Leblanc, Drummondville II est possible que la majorité des usagers d 'un futur TGV Montréal/Toronto appartiendront à une élite. Cet argument n 'a cependant rien à voir avec la protection de /'environnement. Peu importe que les passagers soient riches ou pauvres, le TGV per· met de réduire considérablement la consommation d 'énergie et la pollution. Quant aux subventions requises pour construire le TGV, je vous rappelle que les subventions à l'avion sont presque aussi

J 'aimerais cependant savoir pourquoi FRANC-NORD accepte des publicités comme celles d'Alcan et du gouvernement provincial. Avec de telles sources de financement, comment une organisation écologi· que peut-elle être vraiment indépendante et honnête?

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Thomas De Marco Windsor, Ontario

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La rentabilité du TGV ne pourrait se réaliser avec la seule part des passagers d'avion qui opteraient pour ce mode de transport. Au début et peut-être pendant un temps assez long, le TGV serait au transport par chemin de fer ce que le Concorde est au transport aérien: un moyen coûteux de voyager. Le train "classique» étant déjà déficitaire, les probabilités de voir le TGV se transformer en éléphant blanc sont très fortes. Et si, pour lui permettre de se développer, on ne réussit qu'à éliminer les transports par train plus conventionnel, vous admettrez avec moi qu'il n'y aurait alors aucun gagnant.

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Avant de rêver à un mode de transport ferroviaire plus "performant», mieux vaudrait s'assurer que les trains (essentiellement Via Rail) continueront à rouler et deviendront de moins en moins déficitaires. Je suis personnellement convaincue que le train (pour ce qui est du TGV, plus tard peut-être) est le mode de transport de l'avenir pour les déplacements interurbains (y compris pour le transport des marchandises), l'autobus le complétant et jouant un rôle de premier plan dans le transport urbain. L'énergie devrait être mise à "travailler» non pas sur la bonne volonté des passagers d'avion, mais plutôt sur l'individualisme des automobilistes qu'il faut conscientiser à leur rôle de gaspilleurs d'énergie et de pollueurs. Les gouvernements devraient augmenter leur participation aux coûts des réseaux routiers et de la lutte contre la pollution (pollueurs/payeurs). Il est temps que les gouvernements cessent d'agrandir les auto-

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..:; La question du financement par le secteur .8 privé préoccupe tous les groupes environne] mentaux. Pour plusieurs, il s'agit d'une c.. source de financement inacceptable; ceux-ci préfèrent souvent composer avec un budget importantes. De plus, à moyen terme, le moindre, rechercher des subventions gouTGV serait rentable, contrairement aux vernementales ou dépendre du bénévolat. trains conventionnels dont vous préconisez Pour d'autres, l'intérêt actuel du secteur l'usage. En Europe, les TGV ne sont pas privé pour /'environnement est à suivre et à déficitaires et le lien Montréal/Toronto est développer avec soin. Accepter un financecomparable en termes de densité. ment privé ne contrevient pas d'emblée à leurs objectifs. Il s'agit de vérifier autant En ce qui concerne votre critique de /'autoque possible le bien-fondé de l'intérêt en mobile, nous sommes évidemment d 'accord cause, avant de s 'y associer, et de suivre de avec vous. Contrairement à d'autres grouprès les activités de la compagnie. pes, f'(JQCN et FRANC-NORD ont remis en question /'utilisation traditionnelle de l'auto· L'Union québécoise pour la conservation de mobile. Le numéro d'Hiver 1988 de FRANCla nature, d'après sa politique fondée sur la NORD présentait d'ailleurs un dossier incriStratégie mondiale de la conservation, vise minant sur /'automobile privée et l'étale/'adoption de mesures favorisant tout autant ment urbain. Et lors d'une conférence de un développement durable que le maintien presse tenue au début de 1989, f'(JQCN des écosystèmes et des espèces. Les contacts demandait au gouvernement de prendre des nouveaux des groupes environnementaux mesures pour réduire /'utilisation de l'auto· avec diverses entreprises, si longtemps diffi· mobile, notamment par une hausse des ci/es et pleins d'embûches, constituent taxes sur l'essence. FRANC-NORD y consaaujourd'hui une voie que f'(JQCN entend crait par la suite l'éditorial de son numéro privilégier en vue d'une sensibilisation du Printemps 1989. Depuis ce temps, des accrue des intervenants du secteur privé. magazines aussi prestigieux que Time et Newsweek ainsi que le Worldwatch Institute Évidemment, une base financière et politiont déclaré qu 'une hausse des taxes sur que uniquement dépendante des membres /'essence est essentielle à la protection de la constitue /'idéal pour un organisme comme planète. L'(JQCN n'a donc pas négligé le le nôtre. J.:(JQCN a besoin de milliers d'indi· dossier de /'automobile. Si l'article sur le vidus comme vous, prêts à faire leur part. TGV en traitait peu, c'est qu'il mettait Mais après des années d'efforts assidus, l'accent sur le transport interurbain et sur la f'(JQCN, à l'instar de presque tous les grou· surutilisation de l'avion. Mais n'oublions pas pes environnementaux québécois, n'arrive qu'un TGV réduirait également /'usage de pas à obtenir, de la part des individus /'automobile sur les trajets Montréal/ préoccupés par la dégradation environneToronto et Montréal/Québec, peu importe, mentale actuelle, un financement suffisant encore une fois, la richesse des conducteurs. qui lui permettrait de maintenir ses engagements. Luc Gagnon

La politique de l'CIQCN face au secteur privé 1. Reconnaissant l'importance d'un dévelop· Actuellement, les revenus financiers de J'UQCN sont constitués à environ 30 % par les contributions des membres. Les subven· tians gouvernementales fournissent aussi 30 % du budget et les dons faits par des fondations privées comptent pour un montant équivalent, soit à nouveau 30 %. La publicité dans FRANC-NORD fournit environ 10 % des recettes de J'UQCN.

pement durable, l'UQCN recherche acti vement des contacts avec le secteur privé en vue d'échanges pouvant améliorer la compréhension mutuelle des problèmes et favoriser l'engagement des entreprises en faveur d'un développement durable.

2. L'UQCN accepte des dons ou des commandites de l'entreprise privée. L'UQCN n'accepte cependant ce financement qu'à la condition qu'il n'y ait aucune contrainte sur son entière liberté d'action et d'expression.

L.:UQCN accepte donc de la publicité de la pa~t d 'annonceurs privés. Mais cela ne restreint en rien la liberté de presse dont jouit FRANC-NORD, ni la liberté de pensée et d 'action de J'UQCN. Par exemple, Alcan a comme politique officielle, pour des motifs évidents de crédibilité et d'éthique, de ne pas acheter d 'espace publicitaire lorsqu 'un magazine publie un texte sur les a/umineries. Cela n'a pas empéché J'UQCN de consacrer à «L 'été des alumineries » son éditorial du numéro de Juillet-Août 1989 de FRANC-NORD. Quant au financement publicitaire ou autre provenant du gouvernement provincial, autre cas que vous soulevez, sachez qu'il n'a jamais empêché J'UQCN de faire des critiques parfois acerbes des divers programmes ou dossiers environnementaux que le Québec met de /'avant. En fait, seules l'industrie de la cigarette et /'industrie nucléaire sont maintenant exclues d'office de nos pages publicitaires. Le Conseil d'administration aura un bon débat à vider quand viendra le temps de décider, par exemple, si FRANC-NORD accepte la publicité des compagnies d'automobiles, reconnues par J'UQCN comme une des principales sources des problèmes environnementaux actuels. Je note que les positions de J'UQCN face à /'automobile et les articles de FRANC-NORD à ce sujet constituent la motivation de votre adhésion à vie à J'UQCN. En ce qui concerne Je financement des programmes de conservation de /'UQCN, Je Conseil d'administration a de plus approuvé Je principe de «commandites» du secteur privé, en autant que celles-ci ne compromettent pas /'indépendance d'action de notre organisme. Devant /'urgence de la situation, l'ampleur des besoins et Je nombre croissant de demandes d'expertise conseil auxquelles J'UQCN doit répondre, Je bénévolat ne suffit plus. Une première demande de commandite a été faite auprès du Mouvement De;>jardins en 1988, alors qu 'il s'apprêtait à adopter un code environnemental. Cette démarche a permis à J'UQCN d'établir des contacts importants avec les dirigeants de Desjardins. De plus, après plusieurs rencontres avec les représentants de Noranda, /'UQCN a accepté une proposition de commandite pour son concours «La nature du Québec en images», tout en conservant ses droits d'auteur. En plus de couvrir les frais du concours, cette entente permettra d'offrir

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Les commandites qu'accepte l'UQCN lui permettent non seulement de financer ses activités, mais aussi d'établir des contacts importants avec les dirigeants d'entreprises. Ainsi, en mai dernier, l'UQCN a-t-elle été invitée à participer au lancement du Code environnemental Desjardins, profitant de l'occasion pour faire le lancement à Montréal du numéro hors série de FRANC-NORD sur l'environnement au quotidien. De gauche à droite: Alban D'Amours (vice-président à la planification, au marketing et aux communications de Desjardins), Claude Béland (président du Mouvement Desjardins) et Harvey-L. Mead (président de l'UQCN).

des prix plus intéressants pour les gagnants et d'assurer une plus grande diffusion du concours auprès du public. Il s'agit pour J'UQCN et pour FRANC-NORD d 'un moyen supplémentaire de se faire connaître, au «prix», diront plusieurs, de faire connaître en même temps Noranda dans un contexte environnemental. Dans un autre ordre d'idées, Je Comité pour une Stratégie québécoise de la conservation (CSQC), que J'UQCN a mis sur pied il y a quelques années déjà, recherche actuellement un financement pour les trois groupes de travail qui n'ont pas encore été créés et dont Je mandat serait de préparer un bilan de la société. Il faut se rappeler que Stratégies Saint-Laurent, un quatrième groupe de travail du CSQC, a été lancé au début de l'année grâce à des dons de la Fondation canadienne Donner et de la Fondation de famille J.W McConnell. Le Groupe de travail sur Je développement durable des ressources constitue une priorité pour J'UQCN. Un financement pour ce groupe de travail sera donc recherché auprès des utilisateurs des ressources: /'industrie forestière, /'industrie minière, l'industrie pétrolière et pétrochimique, /'industrie métallurgique et Hydra-Québec. Depuis quelques décennies, les activités industrielles comptent parmi les principales préoccupations des groupes environnementaux. Il est évident que /'atteinte d'un développement durable sera aussi la responsabilité, en bonne partie, des industries.

L 'UQCN a donc choisi de les associer aux activités prévues par Je CSQC, en vue de travailler plus directement aux conditions nécessaires à un tel développement. D'une certaine façon, Je financement recherché constitue Je dû des industries envers le public, représenté à cet égard par les groupes environnementaux qui oeuvrent depuis 20 ans à leur faire comprendre les enjeux reconnus maintenant par tout le monde. Mais J'UQCN ne cherchera pas à récolter toute seule ce que les autres groupes ont aussi semé. À l'instar de Stratégies SaintLaurent, /'UQCN s'associera dès le départ aux organismes non gouvernementaux qui ont su, au fil des ans, établir leur crédibilité et leur expertise dans les différents domaines associés aux resssources. L 'UQCN maintiendra une surveillance accrue et poussée des activités et des discours de ses commanditaires. Elle invite ses membres à en faire autant. Et /'acceptation d'une commandite d'une entreprise privée ne signifie pas d'emblée l'émission d'un «passeport écologique» ou une approbation par /'UQCN et par ses partenaires de toutes les activités de cette entreprise. Et maintenant, aux lecteurs - aux membres - de juger... et peut-être de recruter d'autres membres pour J'UQCN, afin qu'elle soit plus forte. Une formule d'adhésion à /'UQCN se trouve à la page 23 du présent numéro. Harvey-L. Mead, Président de J'UQCN

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_ _ _ _ _Le calevidrie,__ _ __ Voyages, excursions et randonnées Jusqu'au 9 octobre. Les fins de semaine du coloris automnal. Kiosque d'information au belvedère Huron, dans le parc de la Gatineau. Organisées par le Club des ornithologues de !'Outaouais, en collaboration avec le Centre des rapaces du Collège McDonald. Renseignements: Daniel Toussaint, (819) 778-3413. 24 septembre. Balade sur le bord du .fleuve, de Saint-Romuald à Lauzon. Observation ornithologique de plusieurs espèces de canards. Apportez votre goûter. Rendez-vous à 8h, au centre commercial de Charny. Organisée par le Club des ornithologues du Québec. Renseignements: Claire Bélanger, (418) 839-7004. 24 septembre. Excursion ornithologique au parc de la Yamaska. Vous ferez l'observation de parulines, de bruants, de moucherolles, etc. Apportez votre goûter. Rendez-vous au métro Longueuil, à 8h30. Organis.ée par la Société de biologie de Montréal. Renseignements: (514) 277-9864. 24 septembre. Observation d'oiseaux de proie. Une randonnée à partir du belvedère Huron, dans le parc de la Gatineau; on pourra observer les oiseaux de proie qu'apportera sur place le Centre des rapaces du Collège McDonald. Départ à lOh, de Place Cartier, à Hull. Organisée par le Club des ornithologues de !'Outaouais. Renseignements: Donald Dallaire, (819) 770-2965, ou André Cloutier, (819) 663-6573. 1" octobre. Excursion ornithologique pour l'observation des oiseaux de proie du haut de l'escarpement Eardley, au parc de la Gatineau. Départ à 9h, de Place Cartier, à Hull. Organisée par le Club des ornithologues de !'Outaouais, en collaboration avec le Centre des rapaces .du Collège McDonald. Renseignements: Daniel · Toussaint, (819) 778-3413, ou Pierre Dorais, (819) 777-0586.

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7 octobre. Activité d'observation astronomique. À l'observatoire d'astro nomie de Champlain. Départ à 19h, du stationnement de l'église Saint-Pie X (690, des Récollets), à Trois-Ri v ières. Organisée par la Société zoologique de la Mauricie. Renseignements: (819) 374-6717. 7 et 8 octobre. Excursions ornithologiques à l'île Bonaventure et aux environs. 7 octobre: à l'île Bonaventure ; rendez-vous au quai de Percé, à 8h. 8 octobre: aux environs de Percé; rendez-vous au quai de Percé, à 8h. NOTE: les sorties des 7 et 8 octobre peuvent étre inversées, si les conditions ma r itimes l'exigent. Organisées par le Club des ornithologues de la Gaspésie. Réservations: Denise Bérubé, (418) 782-2703.

septembre-octobre 1989 ·

14 octobre. Excursion ornithologique au cap Tourmente. Observation des migrations de l'oie blanche, en compagnie de naturalistes. Visite des chutes Sainte-Anne et de l'église ancestrale de Saint-Joachim. Organisée par le Groupe Nature et Patrimoine. Renseignements: (514) 681-1303. 14 octobre. Observation ornithologique des oies blanches, à Montmagny. Départ par autobus, à 9h, du stationnement de l'église Saint-Pie X (690, des Récollets), à Trois-Rivières. Retour à 19h. Réservation nécessaire. Organisée par la Société zoologique de la Mauricie. Renseignements: Gérard Bellavance, (819) 375-2956. 21 octobre. Excursion au mont Saint-Grégoire. Balade dans les sentiers écologiques, en compagnie de naturalistes. Organisée par le Groupe Nature et Patrimoine. Renseignements: (514) 681-1303. 21 et 22 octobre. Excursion ornithologique à la réserve PapineauLabelle. Il est possible d'observer aussi du gros gibier (orignal, chevreuil, ours). 0rganisée par le Club des ornithologues de !'O utaouais. Renseignements: Jean-Pierre Artigau; (819) 685-1075. 4 novembre. Excursion à Bromont et à Montréal. Visite du nouveau musée · Safari-Nature, où l'on retrouve une quantité de minéraux et d'insectes naturalisés. De plus, un circuit des aspects géologiques de certains sites d'intérêt de la région métropolitaine vous sera proposé. Organisée par le Groupe Nature et Patrimoine. Renseignements: (514) 681-1303. 12 novembre. Excursion ornithologique pour l'observation des oiseaux retardataires. Départ à 8h, de Place Cartier, à Hull. Organisée par le Club des ornithologues de !'Outaouais. Renseignements: Daniel Toussaint, (819) 778-3413, ou Rolland Fuoco, (819) 771-4796.

Événements spéciaux 16 au 24 septembre. Week-end des couleurs, à Saint-Donat, dans Lanaudière. Circuit d 'interprétation du dépérissement forestier au mont La Réserve. Act ivités de sensibilisation sur les effets de la pollution atmosphérique sur les espèces fauniques et végéta les et leurs habitats. Organisé par !'Association québécoise de lutte contre les pluies acides de Lanaudière, en collaboration avec le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Renseignements: (514) 756-6538. 21 au 24 septembre. Exposition internationale d'orchidées, au Jardin botanique de Montréal. Des ateliers · sur les techniques de culture et des mini-conférences auront lieu les 23 et

24 septembre. Organisée par les Orchidophiles de Montréal, en collaboration avec le Jardin botanique. Renseignements: Gaston Aubré, (514) 872-1400. 23 et 24 septembre. Pièce de théâtre, sur le thême du désarmement. Un spectacle drôle, tendre et engagé, à la mesure de la grandeur des enfants. À la Bibliothèque GabrielleRoy, à Québec. Présentée par Les marionnettes du bout du monde. Renseignements: (418) 681-1202.

10 et 11 novembre. Assemblée générale annuelle des membres ·de !'.Union québécoise pour · la conservation de la nature. À Québec. Renseignements: (418) 628-9600°. NOTE: L'Assemblée générale de l'UQCN était prévue pour les 3, 4 et 5 novembre; elle a .été déplacée d'une semaine afin qu'elle n'ait pas lieu en même temps que le Symposium sur le fleuve Saint-Laurent, organisé les 3 et 4 novembre par !'Association des biologistes du Québec.

4 au 12 novembre. La Semaine des sciences. Thème: «Mon amie la science, mon amie !'.industrie ». De nombreuses activités sont offertes au grand public: rallyes scientifiques, expositions, expérimentations, visites industrielles, etc. Renseignements: à Montréal, (514) 252-3143; à Québec, (418) 681-2443.

23 et 24 novembre. Forum québécois sur le développement durable. Au Palais des congrês, à Montréal. Organisé par la Table ronde du Québec sur l'environnement et l'économie. Renseignements: (418) 646-6590.

4, 11, 18 et 25 novembre. Pièce de théâtre «Vert•>, sur le thème de l'environnement. Au théâtre PetitChamplain, à Québec. Présentée par Les marionnettes du bout du monde. Renseignements: (418) 681-1202.

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Congrès et colloques

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13 et 14 octobre. Colloque de !'Association de la maîtrise en environnement de l'Université de Sherbrooke. Le 14, à 18h, le président de l'UQCN, Harvey Mead, y donnera la conférence de clôture. Renseignements : Patricia Goulet ou Éric Tremblay, (819) 821-7642. 3 et 4 novembre. Symposium sur le fleuve Saint-Laurent. Thème: «Le Saint-Laurent, un fleu ve à reconquérir ». À l'hôtel Quatre Saisons, à Montréal. Organisé par !'Association des biologistes du Québec. Renseignements: (514) 387-2368.

9 et 10 novembre. Congrès de !'Ordre des ingénieurs forestiers du Québec. Le jeudi 9 novembre, à 9h45, un représentant de l'UQCN y donnera une conférence. À l'hôtel Hilton, à Québec. Renseignements: (418) 683-2379.

Gilles Shooner

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ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 1989 DES MEMBRES DE ~UQCN LES 10 ET 11 NOVEMBRE 1989 Thème: « Environnement et société: à la recherche d'un consensus » Atelier 1: Énergie et urbanisation: une sodété à transformer

VENDREDI, 10 NOVEMBRE 1989 AU COLLÈGE CHAMPLAIN, À SAINTE-FOY (790, NÉRÉE-TREMBLAY) 19H30 À 22H: ASSEMBLÉ.E GÉNÉRALE ANNUELLE -

PREMIÈRE PARTIE

Ouverture de l'Assemblée générale annuelle des membres Rapport du président sur les activités de la corporat ion Dépôt des états financiers vérifiés Nomination d 'u n vérificateur SAMEDI, 11 NOVEMBRE 1989 AU MANOIR MONTMORENCY, À BEAUPORT (2490, AVENUE ROYALE) 9H À 17H: ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE 9h00

Accueil

9h30

Plénière

1Oh OO

DEUXIÈME PARTIE

L'application des recommandations de la Commission Brundtland exige une implication sociale peu commune_ Face aux prob lèmes environnementaux dont l'échelle est souvent planétaire, il faut que tous les intervenants se concertent pour trouver des solutions les plus concrètes et les plus efficaces possibles. Les ateliers de concertation de l'Assemblée générale annuelle de J'UQCN de 1989 réunissent des intervenants dont les intérêts ne sont pas toujours identiques, ma is qui doivent s'entendre afin de permettre la mise en oeuvre au Québec du·Rapport Brundtland. Chaque atelier débute par une courte allocution des conférenciers invités. La discussion, à laquelle tous peuvent participer, est ensuite ouverte, question d'identifier les actions et les solutions possibles aux problèmes soulevés. L'atelier se termine par l'adoption de résolutions à soumettre aux membres lors de la plénière, prévue à 16h. 12h00

Dîner (inclus dans les frais d'inscription)

13h30

Reprise des ateliers de concertation

15h30

Pause: café et jus

16h00

Plénière de l'Assemblée générale annuel le des membres ~doption des recommandations provenant des ateliers Election des représentants des membres individuels au Conseil d'administration de J'UQCN

17h00

Réunion du Conseil d 'administration Élection du Conse il exécutif

17h30

Cocktai l

18h00

Souper - causerie; (Préinscription nécessaire) Conférencier invité: Bertrand Tétreault, président du Conseil de la conservation et de l'environnement

D'INSCRIPTION

Assemblée générale 1989 des membres de l'UQCN

CODE POSTAL : _ __ _ _ _ _ _ TÉLÉPHONE : ( _ _ _ _ - - - - - - - -

1. J 'assisterai 6 l'Assemblée générale annuelle, le vendredi soir. Oui___ Non_ __ 2. J'assisterai aux ateliers, le samedi. Voici mes choix: Le matin: atelier 1 _ _ 2 _ _ 3 _ _ L'après·mldl: atelier 1 _ _ 2 _ _ 3 _ _ Note: L:inscrlptlon de JO$ couvre les frais pour les ateliers et le diner. 3. J'assisterai au souper. le samedi soir (22 $ par personne)-

Oui___ Non _ __

Inscription aux ateliers (diner inclus): 10 $/personne: _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ Souper du samedi soir: 22 $/personne: _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ otal (chèque inclus au nom de l'UQCN): _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ Hébergement: Je bureau de l'UQCN pourra vous fournir des renseignements sur la disponibilité d'hébergement à prix abordable. Contacter Chantal Masson, 6 (418) 628·9600.

S.V.P. RETOURNER LE PLUS lÔT POSSIBLE À: Union québécoise pour la conservation de la nature/FRANC·NORD 160, 76' Rue Est Charlesbourg (Québec) GlH 7H6 septembre-octobre 1989

Au coeur de tous ces problèmes, on retrouve souvent la question de l'énergie. À cet égard, il est impératif, selon le Rapport Brundtland, de réduire l'utilisation du pétrole et des autres combustibles fossiles. Afin d'assurer un développement durable, il est temps de définir les rôles des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique dans le cadre d'une politique énergétique globale. Animateur : Luc Gagnon, vice-président de l'UQCN, responsable des dossiers énergétiques

Ateliers de concertation (Préinscription nécessaire.)

F 1 C H E

L'urbanisation du Québec s'est faite à une vitesse extrême. Sont également extrêmes les impacts de la croissance de la population, de la migration de la campagne à la ville et du développement qui en résulte: perte de terres agrico les, construction d'infrastructu res routières, augmentation de l' utilisation de l'énergie, déstructuration des villages, etc.

Conférenciers: Hélène Lajambe, présidente Centre d'analyse de politiques énergétiques Philip Edmundston, ex-président Association de protection des automobilistes Guy Chartrand, président Transports 2000 Atelier 2: Consommation et emplois: des transitions à créer

La Commission Brundtland cerne plusieurs problèmes qui, dans les pays développés, se réfèrent à une surconsommation de ressources. L'Amérique du Nord, qui représente seulement 6 % de la population mondiale, consomme environ 40 % des ressources utilisées chaque année. Devant le besoin de réduire le gaspillage tout en favorisant une qualité de vie acceptable, plusieurs problèmes se pointent: perte ou restructuration d'emplois, utilisation moindre des ressources, "responsabilisation »des producteurs et des consommateurs, gestion d'une économie d'exportation, etc. Répondre à ces problèmes impliquera des changements sociaux importants. L'équité prônée par la Commission Brundtland ne vise pas seulement l'équilibre entre le Nord et le Sud. Elle comporte aussi une reconnaissance des impacts des changements sur les plus démunis de la société québécoise. Dans la poursuite d'un développement durable, il faut chercher à mieux cerner les moyens d'éviter des déséquilibres néfastes. Animateur: Denis Bergeron, vice-président de l'UQCN, responsable des dossiers environnementaux Conférenciers: Jean Boutet, président Fédération nationale des associations de consommateurs du Québec Quffaï Famaq, service de génie industriel Confédération des syndicats nationaux (CSN) Pierre Racicot spécialiste en consommation Atelier 3: Stratégies Saint-Laurent: une population à impliquer Le programme Stratégies Saint-Laurent a été lancé en mai 1989 par l'UQCN et neuf autres organismes québécois et ontariens. L'objectif principal de Stratégies Saint-Laurent est d'impliquer la population dans la récupération des usages du fleuve. L'atelier visera entre autres l'identification d'événements à planifier pour la saison estivale 1990. Pour cerner la problématique, divers intervenants régionaux feront le bilan de leurs activités. Animateur: Christian Simard, coordonnateur de Stratégies Saint-Laurent Conférenciers : Daniel Green, président Société pour vaincre la pollution (SVP) Gaston Cadrin, président Groupe d' initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM) Benoît Gauthier Société linnéenne du Québec

union québécoise pour la conservation de la nature 160, 76' Rue est, Charlesbourg, GlH 7H6. Tél.: (418) 628-9600 cc

Penser globalement, agir localement"

Organisme national sans but lucratif, l'Union québécoise pour la conservation de la nature (UQCN) regroupe des individus ainsi que des sociétés oeuvrant dans le domaine des sciences naturelles. L:UQCN favorise la conservation et l'utilisation durable des ressources. Elle fonde son action sur les trois objectifs de la Stratégie mondiale de la conservation: le maintien des processus écologiques essentiels, la préservation de la diversité génétique et l'utilisation soutenable des espèces et des écosystèmes. Président et directeur général: Harvey Mead Secrétaire général: Jean-Marc Tardif Administration et membership: Lorraine Côté-Ouellet Coordonnateur des programmes de conservation : Richard Legault Directeur du Projet Saint-Laurent : Christian Simard Secrétaire du Projet Saint-Laurent : Monique Arteau Conseil de direction de l'UQCN: Harvey Mead, président; Jean-Luc Bourdages, vice-président aux parcs et aux sites protégés ; Luc Gagnon, vice-président à l'éducation; André Delisle, vice-président à la Commission éditoriale et aux Éditions FRANC-NORD; Katherine Connell, vice-présidente à la Commission des affaires juridiques et sociales; Denis Bergeron (dossiers environnementaux) et Gilles Gauthier (dossiers fauniques), vice-présidents à la conservation; Philippe Fragnier, vice-président à la régie interne; Manon Lacharité, secrétaire; Jacques Proulx, c.a., trésorier. Organismes affiliés: Ami-e-s de la terre de Québec, Association de maîtrise en environnement de l'Université de Sherbrooke, Association pour la protection de l'environnement du lac Saint-Charles, Association pour la protection de l'environnement du lac Saint-Joseph, Association québécoise de lutte contre les pluies acides, Association québécoise des groupes d'ornithologues, Centre de conservation de la nature du mont Saint-Hilaire, Centre de la montagne, Centre d'interprétation de la batture, Centre d'interprétation du milieu écologique du mont Saint-Grégoire, Centre écologique de Port-au-Saumon, Centre local d'écologie de Mirabel, Club des naturalistes amateurs de Saint-Adolphe-d'Howard, Club des ornithologues amateurs du Saguenay/Lac-Saint-Jean, Club des ornithol ogues de !'Outaouais, Club des ornithologues des Bois-Francs, Club des ornithologues du Bas-Saint-Laurent, Club des ornithologues du Québec, Club d'ornithologie de la Manicouagan, Club d'ornithologie Sorel-Tracy, Comité de recherche et d'intervention environnementales du Grand-Portage, Conseil régional de l'environnement de l'Est du Québec, Conseil régional de l'environnement du Saguenay/Lac-Saint-Jean, Corporation d'aménagement des espaces verts, Corporation d'aménagement des sites écologiques, Corporation de protection de l'environnement de Sept-Îles, Écologie en action en Sagamie, Entomofaune du Québec, Environnement Jeunesse, Fédération québécoise de la montagne, Fondation Écho-logie, Fondation les oiseleurs du Québec, Fondation pour la sauvegarde des espèces menacées, Groupe de recherche et d'éducation en milieu marin, Groupe d'initiatives et de recherches appliquées au milieu, Groupe écologiste de Charlevoix, Groupe Fleurbec, Groupe Inter-Paysages, Groupe Nature et Patrimoine, Mouvement écologique collégial de Sherbrooke, Mouvement écologique du Haut-Richelieu, Mouvement écologiste et alternatif de l'Université du Québec à Montréal, Musée du Séminaire de Sherbrooke, Naturalistes adultes du Québec, Nature Illimitée, Option verte, Parc régional de la Rivière-du-Nord, Parc régional du Long-Sault/ Aux bois des Ombelles, Recyclage Vanier, Regroupement pour la préservation de l'île et du marais de Katevale, Société canadienne pour la conservation de la nature, Société d'aménagement des ressources de la rivière Métis, Société d'animation du Jardin et de l'Institut botaniques de Montréal, Société d'animation scientifique de Québec, Société de géographie de Québec, Société d'entomologie du Québec, Société d'ornithologie de Lanaudière, Société d'ornithologie du Centre du Québec, Société du loisir ornithologique de !'Estrie, Société linnéenne du Québec, Société Provancher d'histoire naturelle, Société québécoise de la spéléologie, Société québécoise pour la protection des oiseaux, Société zoologique de Granby, Société zoologique de la Mauricie, Société zoologique de Montréal, Société zoologique de Québec. L:Union québécoise pour la conservation de la nature est affiliée à l'Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources, à la Fédération canadienne de la nature, au Fonds mondial pour la nature - Canada, à la Coalition canadienne contre les pluies acides ainsi qu'au Great Lakes United.

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DÉCÈS D'ALAIN GIARD La mort accidentelle d'Alain Giard, une figure bien connue dans le monde ornithologique et entomologique amateur, a été un choc pour tous ses amis et confrères de travail. Alain est décédé le 16 août dernier sur l'île aux Pommes, en face de Trois-Pistoles, lorsqu'il a été frappé par la foudre. Philippe Martin, un confrère de travail, a aussi trouvé la mort dans ce terrible accident. Alain était à l'emploi de la firme Canards Illimités Canada et participait à un programme de restauration de l'habitat pour la faune sur les îles de l'estuaire du St-Laurent. Lui et son équipe s'affairaient à planter des arbres au moment de l'accident. Alain Giard était technicien de la faune. À 27 ans, il avait déjà une expérience considérable dans le domaine, ayant travaillé notamment sur la faune aquatique et ailée, en océanographie et en limnologie. Mais c'est probablement par le biais de ses activités bénévoles dans le domaine des sciences naturelles qu'il s'est fait le plus connaître. Alain était président de !'Association des entomologistes amateurs du Québec, un groupe affilié à l'UQCN. Collectionneur expérimenté, il correspondait avec de nombreux entomologistes amateurs à travers le monde. Il était aussi un ornithologue chevronné et membre du Club des ornithologues du Québec. Il participait régulièrement aux recensements annuels des oiseaux nicheurs. Alain aimait aussi beaucoup partager ses connaissances en sciences naturelles et il le faisait en animant de nombreux stages d'initiation à l'identification des oiseaux, des insectes et des plantes.

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160, 76' Rue est Charlesbourg, Qc, GlH 7H6 Tél.: (418) 628-9600 Directeur et rédacteu r en chef: Jean-Pierre Drapeau Publicité et promotion: Hélène Savard Réal isation graphique: Elizabeth Ann Schofield Traitement de texte et secréta riat: Chantal Masson Adm ini st rat ion et abonnement: Lorraine Côté-Ouellet Comité de direction: Harvey- L. Mead (éditeur). A ndré Deli sle (éd iteur délégué), Jacques Proulx (trésorier), J eanPierre Drapeau (directeur et réda cteur en c h ef) Comité de rédaction: Cy rill e Barrette, Nicole Beaulieu, Gisèle Lam oureux, Janouk Murdock, Jacques Prescott Révision des textes: René Moisan, Camille Rousseau Conseillers à la production : Yves Béd ard , Jean-Luc Grond in, René Lemieu x Compositio n typographique: Typoform Séparation de couleurs: Graphiscan Impression: Imprimerie Canada Média d'information sur la nature et les qu estions env ironn ementales au Québec, FRANC. NORD a pour objectif de vulgariser les récentes connaissances scientifiques et techniques dans ces deux domaines. FRANC-NORD est publ ié six fois l'an. En 1989, la co tisation pour les membres individuels de l'UQCN est de 17,00 $ pour un an ; ce lle des organismes affiliés est de 25,00 $. Les membres de l'UQCN sont automatiquement abonnés à FRANC-NORD. Pour les bibliothèques, les éco les et les autres organismes non affiliés, les abonnements sont de 17,00 $ pour un an au Canada et de 20,00 $ à l'étranger. Copyright 1989 - FRANC-NORD. Le contenu de FRANC-NORD ne peut être reproduit ni traduit sa ns l'autorisation de la direct ion. La direction laisse aux auteurs l'entière responsabilité de leurs textes. Dépôt léga l : Bibliothèque nationale du Québec et Bibliothèque nationa le du Canada, premier trimestre 1984, ISSN-0822-7284. FRANCNORD est indexé dans «Point de repère "· La pub li cation de ce périodique est rendu e poss ib le grâce à l'aide du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche du Québec, du ministère de !'Enseignement supérieur et de la Science du Québec et du Programme Sc iences et Culture Canada.

Nous tenons à remercier le Collège régional Champlain pour son appréciable collaboration . Courrier de deuxième classe N° 6284. Port de retour garanti.

union québécoise pour la conservation de la nature

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Voter pour l'environnement gouvernements de plus en plus de mesures pour favoriser la natalité. Alors qu'un Québécois moyen con somme 100 fois plus de ressources naturelles qu'un citoyen d e l'Afrique noire, jusqu'où doit aller la promotion de la natalité au Québec?

À la veille des élections provinciales, les sondages confirment encore que les citoyens et les citoyennes du Québec sont fortement préoccupé(e)s par les problèmes environnementaux. Pourtant, " sur le terrain », tout indique que la collectivité québécoise ne semble pas résolue à protéger l'environnement: la consommation et le magasinage dans les centres commerciaux sont devenus le principal loisir de bien des Québécois ; on veut davantage d'autoroutes, on utilise beaucoup plus nos automobiles qu'on achète de plus en plus performantes et on "brûle » de plus en plus de pétrole. Pendant ce temps, le gouvernement encou rage la perte de terres agricoles, favorise un développement industriel sans tenir compte de l'environnement et néglige toujours le problème des déchets industriels. Or, face à un tel bilan, la population se dit toujours majoritairement satisfaite du gouvernement. L'exécutif de l'UQCN doit donc conclure qu'il y a un gouffre entre l'opinion publique et l'action concrète. On ne peut plus se considérer " en faveur de la protection de l'envi· ronnement », tout en préconisant le modèle économique traditionnel. Voici quelques exemples confirmant que la protection de l'environnement exige des changements fondamentau x (ces enjeux ont été discutés précédemment dans divers éditoriaux ou articles de FRANC-NORD). La surutilisation de l'automobile contribue aux pluies acides, à la pollution urbaine et à l'effet de serre. La perte des meilleures terres agricoles est contraire à un développement durable. Ces probl èmes sont le résultat d'une politique d'aménagement qui encourage l'étalement urbain, et ce, de plusieurs façons : subventions massives à la construction et à l'entretien de routes, liberté totale aux promoteurs immobiliers, refus de considérer les coûts sociaux et écologiques de nos choix politiques. Rappelons que des études concluent que la subvention annuelle à chaque automobiliste québécois est de l'ordre de $5000, alors qu 'il ne paie que $1000 en taxes diverses. Quels que soient les moyens à prendre pour contrer l'étalement urbain, cela exige d es changements majeurs. Quant au secteur industriel, les problèmes sont également interreliés, puisque le développement industriel est directement dépendant de la politique énergétique (par exemple, les alumineries énergivores). Mais la politique énergétique n'a jamais été di scutée publiquement et les projets d'alumineries sont toujours exemptés du processus d'examen public. Le développement durable exige des changements, tant au plan du processus d'évaluation des impacts de projets industriels et énergétiques qu 'à celui de la planification politique et stratégique de ces projets.

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Même du point de vue des institutions p o litiques, des changements majeurs s'imposent. Le ministère de !'Environnement du Québec sera incapable de jouer son rôle avec les très maigres budgets qui lui sont actuellement alloués : si on exclut du budget de ce ministère les sommes consacrées au seul programme d 'assainissement des eau x usées municipales, on constate que seu lement 0,2 à 0,3 % des quelque 33 mil liards de dollars de dépenses de la province sont consacrés à l'ensemble de tous les ~ autres programmes du MENVIQ. De plus, il ;il faudra que les ministères à vocation économique intègrent l'environnement dans leurs fl processus de décision, ce qui est encore 8._ loin d'être pratiqu e courante.

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ë iS: Malgré ce qu'indiquent les sondages, la collectivité québécoise refuse-t-elle de protéger concrètement l'environnement? En effet, on veut davantage d'autoroutes, on utilise beaucoup plus nos automobiles et on «brûle» de plus en plus de pétrole!

En ce qui concerne la gestion de la faune et de la forêt, le gouvernement valorise un système fondé davantage sur le court terme que sur les exigences écologiques du milieu. Il applique la même logique à la protection des espèces et des écosystèmes les plus significatifs au plan de la conservation . Or, une exploitation durable de ces ressources doit d 'abord reposer sur des critères écologiques, qui imposent des changements de priorités économiqu es, et sur un débat public relatif aux principes de gestion forestière au Québec. Ainsi, pourquoi le gouvernement provincial a-t-il décidé, selon les informations obtenues par l'UQCN, d'adopter bientôt une politique d'utilisation des pesticides en forêt qui ouvre la porte à des décisions qui court-circuiteraient le processus d'audiences publiques? La protection de l'environnement a également des incidences sur les politiques sociales. Par exemple, la Commission Brundtland est d'avis que le développement durable dans le Tiers-monde est impossible sans une réduction importante de la natalité. Par contre, au Québec, on exige des

Une citation du numéro spécial sur l'environnement du plus important magazine américain, le Time, résume bien le défi auquel nous faisons face : " Abandonnons nos illusions. Les actions requises pour arrêter la destruction de la planète imposeront une mobilisation de la volonté politique, une plus grande coopération international e et des sacrifices aussi grands qu'en temps de guerre. ( ... ) Les efforts pour protéger l'env ironnement seront inutiles si les " gens ordinaires" n'acceptent pas de changer leur mode de vie. Il faudra changer nos comport ements gaspilleurs et insouc iants. Il faudra recycler davantage, avoir moins d'enfants, éteindre les lumières, utiliser le transport en commun, poser différemment des milliers de gestes quotidiens.» (Time , 2 janvier 1989).

Concrètement, à la veille des élections, si un parti s'engage à protéger l'environnement, tout en promettant le modèle économique traditionnel , de sérieux doutes persisteront quant à sa crédibilité en matière d'environnement. Mais les parti s ne sont pas les seuls à reléguer l'environnement au second plan. Si, en tant que citoyen convaincu de la gravité des problèmes environnementau x, on vote pour un parti qui promet le modèle économique traditionnel, on risque de trahir ses convictions.

Denis Bergeron, Jean-Luc Bourdages, Philippe Fragnier, Luc Gagnon, Gilles Gauthier, Manon Lacharité et Harvey-L. Mead, membres du Conseil exécutif de l'UQCN.

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Originaire des sommets alpins des Rocheuses, la dryade de drummond (Dryas drummondii) forme, lorsqu'elle est en fruits, de belles colonies plumeuses dans les landes de certaines îles de la Minganie ainsi que sur des platières calcaires de rivières de la Gaspésie et de l'île d'Anticosti.

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La silène acaule (Silene acaulis), plante arctique-alpine aux jolies fleurs roses que l'on retrouve aux îles de Mingan et dans les Chic-Chocs en Gaspésie, forme des coussins très denses qui peuvent atteindre jusqu'à 15 cm de hauteur et plus de 30 cm de diamètre. Cette forme de croissance lui donne une très bonne résistance au vent.

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Les falaises ouest de l'île Saint-Charles, dans l'archipel de Mingan. Plusieurs plantes, dont des arctiques-alpines, s'installent dans les anfractuosités des • replats et des corniches du sommet de la falaise.

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A l'est, des plantes arctiques.-atpines par Jean Cazes

La petite histoire de cette flore dans les falaises rocheuses du golfe du Saint-Laurent

Quel mordu de plein air ne connaît pas les parcs du Bic, Forillon ou des Îles-de-Mingan? Sites réputés par l'atmosphère pour ainsi dire dramatique émanant de leur rude relief calcaire morcelé par des siècles d 'érosion, ces lieux renommés ont attiré d'éminents botanistes fort intrigués par leur richesse ·floristique caractérisée par la présence d'espèces singulières qui, chose curieuse, ne croissent nulle part ailleurs que dans la toundra du Grand Nord ou, pour d 'autres espèces, dans les Rocheuses, à plus de 3000 km à l'ouest! Or, voilà que ces plantes s'épanouissent au sud-est du Canada, dans certains types d'habitats particuliers et clairsemés du secteur du golfe du Saint-Laurent, sous des cieux plus cléments ... La question soulevée par nos valeureux chercheurs fut donc la suivante : pourquoi ces distributions géographiques «éclatées»?

La saxifrage à feuilles opposées (Saxifraga oppositifolia), l'une des premières plantes arctiques-alpines à fleurir au printemps; cette photo a d'ailleurs été prise en mai, à l'île Saint-Charles. Très résistante au froid , cette plante calcicole atteint les confins extrêmes des terres arctiques.

Témoins d'un monde glacé

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De grandes glaciations ont périodiquement labouré ' l'hémisphère nord depuis deux millions d'années, la dernière ayant atteint le sud de l'État de New York il y a 18 000 ans. Les plantes arctiquesalpines, avant la dernière glaciation et encore aujourd 'hui largement distribuées dans le Grand Nord, auraient suivi le déplacement des glaciers vers le sud. De plus, certaines espèces présentes dans les Rocheuses (une partie de la chaîne des Cordillères, d'où le nom de cordillériennes, donné à certaines plantes des Rocheuses) auraient migré d'ouest en est, le long d'un mince corridor de toundra bordant sur quelques kilomètres de largeur la marge sud des glaciers en retrait. Avec la fonte ultérieure et le retrait progressif du front glaciaire vers le nord, la toundra pér iglaciaire a progressivement envahi, durant quelques décennies, le Québec méridional. Au parc Forillon, par exemple, cela se serait déroulé il y a environ 12 500 ans. La flore adaptée au climat arctique a colonisé en premier lieu les dépôts morainiques, c'est-à-dire divers

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La saxifrage aizoon (Saxifraga aizoon), une espèce arctique-alpine présente le long des falaises maritimes du golfe et de l'estuaire du Saint-Laurent, possède la particularité d'excréter du carbonate de calcium à la marge de ses feuilles. On peut ainsi observer ses rosettes de feuilles givrées de cristaux de calcite.

golfe du Saint-Laurent.

blocs et matériau x meubles arrachés, remaniés et déposés par le mouvement des glaces et par leurs eaux de fusion. Ces plantes fraîchement établies sont qualifiées de pionnières , car elles sont les premières à occuper des habitats ou des sols nouvellement accessibles. En principe, avec le réchauffement du climat, ces espèces pionnières arctiques-alpines auraient dû en totalité céder rapidement leur place à d 'autres espèces plus com pétitrices. Car du sud au nord, une forêt de conifères (à prédominance de sapins et d 'épinettes) a vite envahi le territoire dominé par la toundra et en a éliminé l'essentiel de la flore arctique-alpine. Mais dans le cas qu i nous intéresse, fait très important, cette succession n'a pas eu lieu, ou alors de façon très partielle dans quelques sites. Ces espèces pionniè res, naguère abondantes, ont donc pu éviter une éli mination complète, en se réfugiant dans les rares endroits où la forêt ne pouvait s'installer, soit sur des sommets de montagnes, soit sur certains rochers ou certaines falaises maritimes de la région du

Intolérantes à l'acidité

Illustration tirée de la Flore laurentienne, du Frère Marie-Victorin, Presses de l'