CONFEMEN INFO 41-42.indd

Bulletin trimestriel d'information du Secrétariat technique permanent de la CONFEMEN - 2e - 3e ..... et lycées, cela peut déstabiliser les apprentissages.
4MB taille 689 téléchargements 381 vues
Conférence des ministres de l’Éducation des États et gouvernements de la Francophonie

Bulletin trimestriel d’information du Secrétariat technique permanent de la CONFEMEN - 2e - 3e trimestres 2016 - N° 41 - 42

ÉDITORIAL Le PRÉSCOLAIRE : un défi pour la qualité de l’éducation La 57e session ministérielle de la CONFEMEN s’est tenue du 25 au 29 avril 2016, à Libreville (Gabon) sur le thème : «Vers la réussite pour tous : résoudre la crise de l’apprentissage dans les pays francophones en luttant efficacement contre l’échec et le décrochage scolaires». Les ministres de l’éducation se sont entendus sur   treize recommandations afin de mieux comprendre et de lutter contre ce phénomène qui représente un obstacle important à la réussite d’une éducation inclusive et de qualité pour tous. Le thème retenu pour la prochaine session ministérielle qui se tiendra en 2018 est relatif à l’enseignement préscolaire. Le préscolaire est un enjeu majeur dans la recherche de la qualité de l’éducation, il permet aux enfants, tout particulièrement les plus défavorisés, d’aborder dans de meilleures conditions la scolarité primaire. Le choix de ce thème par les ministres de l’Éducation témoigne de la pertinence des recommandations formulées dans le rapport international de l’évaluation PASEC2014 qui stipule que «l’accès pour tous à un enseignement préscolaire peut être un facteur d’amélioration de l’efficacité et de l’équité des systèmes éducatifs. Dans des contextes où la langue d’enseignement n’est pas habituellement la langue maternelle des enfants, le préscolaire peut en outre permettre aux élèves de se familiariser avec l’apprentissage et la langue d’instruction avant l’arrivée au cycle primaire». Nous réitérons notre appel aux pays à mettre en oeuvre les recommandations issues des sessions ministérielles et à exploiter à bon escient les résultats de la première évaluation groupée du PASEC. Il convient de rappeler que la dernière Conférence ministérielle a invité les pays qui ont participé à l’évaluation PASEC2014 à accompagner la publication des rapports nationaux par la mise en oeuvre d’un plan de communication pour une large diffusion des résultats au niveau national. La CONFEMEN exprime sa reconnaissance aux ministres pour leur implication personnelle dans la réussite des restitutions nationales et se réjouit de constater que l’ensemble des pays sont engagés dans ce processus de restitution, de communication et d’exploitation des résultats de l’évaluation PASEC2014. KI Boureima Jacques Secrétaire général de la CONFEMEN

57e Session ministrielle ...............................................................................................2 Recommandation sur le théme de la 57e session ministrielle .....................................3 Restitution PASEC2014 au Burundi .............................................................................4 Restitution PASEC2014 au Burkina ............................................................................5 Interview du Secretaire général de la CONFEMEN .....................................................6 Formation de l’équipe PASEC de la Mauritanie ..........................................................8 Participation du PASEC à la Conférence de la CIES ....................................................8 98e session du Conseil permanent de la Francophonie ..............................................9 Visite du recteur de l’Université Senghor ...................................................................9 Nouveau visage / departs ..........................................................................................12 11e Édition du Concours des 10 mots de la Francophonie .......................................13

RÉUNION DES INSTANCES

57e session ministérielle de la CONFEMEN

Des orientations pour lutter contre l’échec et le décrochage scolaires

L

Passation du maillet entre la Présidente sortante et le nouveau Président de la CONFEMEN

a 57 session ministérielle de la CONFEMEN s’est tenue à Libreville, au Gabon, du 25 au 29 avril 2016 sous le thème « Vers la réussite pour tous : résoudre la crise de l’apprentissage en luttant efficacement contre l’échec et le décrochage scolaires ». Les ministres de la CONFEMEN ont examiné et adopté plusieurs documents, notamment le rapport d’activités, les plans d’action 2017-2018 de la CONFEMEN et de son Programme d’analyse des systèmes éducatifs (PASEC), le document de réflexion et d’orientation (DRO) sur le thème de la 57e session ministérielle. Les participants ont également discuté des résultats de l’évaluation internationale du PASEC menée en 2014 et du prochain cycle d’évaluation internationale. Les questions de partenariat ont occupé une place de choix au cours de cette rencontre à travers d’une part la communication faite par les partenaires présents et d’autre part la séance de travail qui a eu lieu le 29 avril, entre l’Administrateur de l’OIF et les ministres et chefs de délégation sur la mise en place de l’Institut de la Francophonie pour l’Éducation et la Formation (IFEF). e

La Conférence ministérielle a été précédée de la réunion des ministres membres du Bureau qui s’est tenue le 27 avril, de

2

CONFEMEN INFO N°41 - 42

la réunion des correspondants nationaux et de la réunion de la conférence administrative et financière (CAF) tenues respectivement le 26 et le 25 avril et qui ont permis de préparer les dossiers inscrits à l’ordre du jour de la conférence. La cérémonie d’ouverture qui s’est tenue le 27 avril a été marquée par le passage du maillet entre la ministre de l’Éducation nationale de Côte d’Ivoire, Présidente en exercice sortante de la CONFEMEN, Mme Kandia Camara et son homologue du Gabon, M. Florantin Moussavou qui devient le nouveau Président en exercice de la CONFEMEN. M. Moussavou a traduit toute sa reconnaissance aux ministres de l’Éducation de la CONFEMEN pour cette confiance accordée à son pays pour présider aux destinées de la CONFEMEN pour les deux prochaines années. Le Secrétaire général de la CONFEMEN et le nouveau Président en exercice ont tous les deux félicité et remercié Mme Kandia Camara pour sa disponibilité, son engagement et le succès de sa mission à la tête de la CONFEMEN depuis la 56e session ministérielle qui s’est tenue à Abidjan en juillet 2016.

RÉUNION DES INSTANCES

Recommandations sur le thème de la 57e session ministérielle de la CONFEMEN

‘‘ Vers la réussite pour tous : résoudre la crise de l’apprentissage dans les pays francophones en luttant efficacement contre l’échec et le décrochage scolaires

‘‘

1. Mettre en place une gouvernance multi-niveaux articulée autour d’objectifs partagés, restreints et atteignables, pour améliorer la qualité des apprentissages et lutter contre le décrochage scolaire 2. Promouvoir à chaque niveau du système éducatif (établissements, circonscriptions, ministère) un leadership collectif partagé qui met en mouvement tous les acteurs en vue d’améliorer les apprentissages de tous les élèves et lutter contre le décrochage scolaire, et qui vise à améliorer les pratiques mises en place par les échanges d’expériences 3. Planifier une décentralisation et une autonomisation effective, par la responsabilisation collective, la participation aux prises de décisions, le soutien et la reconnaissance des autorités 4. Planifier et financer une étude scientifique permettant d’élaborer un modèle explicatif du décrochage scolaire sur la base de données récoltées dans les pays du Sud et traitées avec des techniques méthodologiquement adéquates 5. Mettre en place une solide formation initiale et continue qui se traduit par : • une maitrise de la matière • la passion pour la transmettre • une participation active dans l’apprentissage • la conviction que les élèves à risque peuvent réussir et persévérer au niveau scolaire • Une relation respectueuse et significative avec les élèves 6. Mettre en place des dispositifs adaptés de soutien et d’accompagnement des enseignants et des chefs d’établissement pour :

• leur permettre d’identifier par des procédures adéquates les facteurs de risque de décrochage scolaire et les élèves qui cumulent les risques • leur permettre de partager leurs expériences, non seulement les difficultés mais aussi les pratiques diversifiées mises en place pour améliorer les apprentissages et lutter contre les décrochages scolaires, et ainsi créer des leaderships collectifs 7. Analyser, dès leur parution et avec toutes les catégories d’acteurs du système éducatif, les résultats des épreuves externes, internationales et nationales, dans le but de se fixer quelques objectifs prioritaires réalistes pour améliorer la qualité des apprentissages et lutter contre le décrochage scolaire 8. Mettre à la disposition des acteurs locaux et intermédiaires, le plus rapidement possible et sous des formes exploitables au niveau concerné, les résultats des évaluations externes (nationales et internationales) pour leur permettre de conduire collectivement des analyses et des évaluations complémentaires contextualisées qui donnent sens aux résultats dégagés et qui doivent déboucher sur des dispositifs réalistes d’amélioration de la qualité des apprentissages et de lutte contre le décrochage scolaire 9. Améliorer le matériel indispensable pour mieux enseigner et apprendre, notamment dans les établissements comportant des populations fragilisées ou à risque de décrochage scolaire 10. Établir un espace et une organisation scolaire qui précisent les valeurs, les croyances, les rites et les normes qui régissent tant le personnel que les élèves favorisant ainsi la qualité de vie à l’école 11. Aménager un environnement scolaire réellement éducatif au plan de la sécurité, de l’hygiène, de la santé et de la citoyenneté 12. Les élèves à risque de décrochage scolaire doivent être identifiés à partir des facteurs de risque présents dans l’école et dans sa communauté 13. Les programmes de prévention doivent découler des connaissances empiriques et scientifiques et non des croyances non fondées ou des habitudes de faire dans une école.

CONFEMEN INFO N°41 - 42

3

PASEC

Évaluation PASEC2014 au Burundi

Le système éducatif du Burundi fait partie des plus performants de l’Afrique subsaharienne francophone de bonnes conditions. Le système présente une relative équité entre les régions éducatives et les groupes d’élèves comparativement aux autres pays de PASEC2014.

La ministre en charge de l’Éducation du Burundi

L

e Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN (PASEC) a procédé, le 19 septembre 2016, à Bujumbura (Burundi), à la restitution du rapport national de l’évaluation PASEC2014. Présidé par la Ministre de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mme Janvière Ndirahisha, l’atelier de restitution a vu la participation d’une soixantaine de responsables et cadres du ministère. La présentation du rapport a été faite en deux parties : la première partie a permis aux participants de prendre connaissance de la méthodologie, des objectifs et du contexte de l’évaluation du PASEC2014 et la deuxième a permis de s’approprier les résultats internationaux et nationaux de l’enquête. Au Burundi, ce sont plus de 180 écoles et plus de 4 000 élèves qui ont été enquêtés. Il ressort de cette enquête que la majorité des élèves disposent des compétences attendues dans le cycle primaire. En effet, l’étude du système éducatif burundais révèle que 79,1% des élèves sont au-dessus du seuil « suffisant » en langue et 96,6% en mathématiques en début de cycle. En fin de cycle, ils sont 56,5% et 86,7% des élèves qui sont au-dessus du seuil « suffisant » respectivement en lecture et en mathématiques. En rappel, le seuil « suffisant » de compétences permet de déterminer la part des élèves qui ont une plus grande probabilité de maîtriser ou non les connaissances et compétences jugées indispensables pour poursuivre leur scolarité dans de bonnes conditions. L’évaluation PASEC2014 permet de constater que le système éducatif burundais se place parmi les plus efficaces dans la mesure où une grande part des élèves maîtrisent les connaissances et compétences considérées comme suffisantes pour poursuivre une scolarité dans

4

CONFEMEN INFO N°41 - 42

Au terme de l’étude, quatre pistes de réflexion et d’actions ont été formulées : permettre à chaque élève de maîtriser les compétences-clés dans les disciplines fondamentales (lecture et mathématiques) ; repenser la politique de redoublement/promotion automatique en assurant aux élèves en difficultés un suivi opérationnel et personnaliser qui leur permet de rattraper leur retard scolaire ; accentuer les actions en vue de renforcer la parité éducative entre les régions et entre les groupes d’élèves ; promouvoir l’utilisation des données sur les apprentissages dans le suivi des politiques éducatives pour assurer un meilleur pilotage du système éducatif. La ministre a salué la qualité du rapport et les pistes de réflexion proposées. Elle a exprimé sa satisfaction face aux résultats encourageants enregistrés par le Burundi. Selon la ministre, l’apprentissage en langue maternelle semble être le facteur le plus déterminant de la performance du système éducatif burundais.

PASEC

Évaluation PASEC2014 au Burkina Faso

Les autorités disposées à renforcer les acquis les performances de certaines régions comme celle du Sahel sont inquiétantes. Un autre élément relevé dans le rapport est la différence entre les élèves en fonction de la localisation de l’école. À ce niveau, les écoles en milieu rural ne proposent pas un environnement favorable à un apprentissage de qualité pour tous les élèves. L’évaluation du système éducatif du Burkina montre en outre que le redoublement tel qu’il est pratiqué n’est pas une mesure pédagogique efficace permettant aux élèves en difficulté de rattraper leur retard. Le ministre en charge de l’Enseignement supérieur

L

e ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation du Burkina et le Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN (PASEC) ont organisé, le 22 septembre 2016, à Ouagadougou, un atelier de restitution du rapport national de l’évaluation PASEC2014 sous la présidence du ministre en charge de l’Enseignement supérieur. Cet atelier a été précédé de deux rencontres de présentation des résultats au ministre de l’éducation nationale et à ses collaborateurs le 19 septembre et aux partenaires techniques et financiers le 20 septembre en présence du Secrétaire général de la CONFEMEN et du Coordonnateur du PASEC.

Cinq pistes de réflexions ont été formulées : définir des actions et les mettre en œuvre en vue de s’assurer que chaque élève qui quitte une classe pour une autre maîtrise les compétences indispensables, notamment en lecture et en mathématiques ; mettre en place les mesures d’accompagnement annoncées sur le plan administratif, pédagogique et institutionnel ; accentuer les actions en faveur de la réduction effective des disparités entre les genres et entre les zones ; veiller à la mise en œuvre effective des différentes recommandations issues des évaluations ; mener des analyses thématiques supplémentaires pour comprendre certains résultats restés à l’état descriptif.

L’enquête menée au Burkina a touché plus de 4 300 élèves répartis dans près de 290 écoles. Les résultats font ressortir que la majorité des élèves disposent des compétences attendues en fin de cycle primaire ; ce qui n’est pas le cas en début de cycle. En début de cycle, si 64,5% des élèves sont en-dessous du seuil « suffisant» en langue, ils sont 40,8% qui sont en dessous du seuil « suffisant » en mathématiques ; en fin de cycle, ils sont 43,1% et 41,1% des élèves qui sont en dessous du seuil « suffisant » respectivement en lecture et en mathématiques. En rappel, le seuil « suffisant » de compétences permet de déterminer la part des élèves qui ont une plus grande probabilité de maîtriser ou non les connaissances et compétences jugées indispensables pour poursuivre leur scolarité dans de bonnes conditions. Au nombre des constats notés dans le rapport national du Burkina, il ressort que malgré le fait que le système éducatif burkinabè se place parmi les plus efficaces de l’enquête PASEC2014, une part importante (plus de 40% (autant en lecture qu’en mathématiques) des élèves ne maîtrise pas encore les connaissances et compétences considérées comme suffisantes pour poursuivre une scolarité dans de bonnes conditions. Il y est indiqué également que

CONFEMEN INFO N°41 - 42

5

INTERVIEW

Entretien avec le Secrétaire général à l’occasion de la restitution de PASEC2014 au Burkina Dans le cadre de la publication du rapport national PASEC2014 du Burkina, le journal en ligne faso.net s’est entretenu avec le Secrétaire général de la CONFEMEN. Avant son arrivée à la CONEMEN en novembre 2010, Boureima Jacques KI a auparavant, occupé plusieurs postes de responsabilités au Burkina. Ancien cadre du Ministère de l’éducation nationale et de celui des enseignements secondaire et supérieur, M. Ki a été entre autres, premier Secrétaire permanent du Plan décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB), directeur général adjoint du Fonds national pour l’alphabétisation et l’éducation non formelle (FONAENF), directeur des études et de la planification du ministère des enseignements secondaire et supérieur. Lefaso.net : Quelles sont les missions de la CONFEMEN ? Boureima Jacques Ki : Les missions de la CONFEMEN sont essentiellement d’informer ses membres sur l’évolution des systèmes éducatifs et les réformes en cours, de nourrir la réflexion sur des thèmes d’intérêt commun en vue d’actions à mener en coopération et d’animer la concertation entre ministres et experts, afin d’élaborer des positions communes et formuler des recommandations pour appuyer les politiques régionales et internationales en matière d’éducation. La CONFEMEN est donc un cadre de dialogue politique sur les enjeux et les défis mais aussi, de partage en matière d’éducation des pays francophones. Elle accompagne ainsi les pays et les ministres dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques éducatives. C’est un outil qui facilite la prise de décision dans le cadre du développement et de l’amélioration de la qualité des systèmes éducatifs. Lefaso.net : La CONFEMEN a créé en 1991, un programme dénommé le programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN (PASEC). Qu’est -ce que le PASEC et quelles sont ses missions ? Boureima Jacques Ki : Le PASEC comme son nom l’indique, est un programme qui analyse les systèmes éducatifs francophones. Pour faire suite à l’appel lancé après le forum mondial sur l’éducation en 1990, la CONFEMEN a mis en place ce programme afin d’appuyer le pilotage de la qualité de l’éducation. La principale mission du programme est de mesurer le niveau d’apprentissage des élèves en langue d’enseignement et en mathématiques. Le PASEC procédait à des évaluations nationales que nous appelions « évaluations pays ». Mais à partir de 2012, suite à une grande réforme, nous avons décidé de faire désormais des évaluations internationales comparatives pour apprécier et comparer les performances des systèmes éducatifs et la qualité des apprentissages des élèves. La première évaluation internationale du PASEC a été menée en 2014 et a concerné 10 pays de l’Afrique subsaharienne francophone : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Niger, Sénégal, Tchad et Togo. La prochaine évaluation internationale est prévue en 2019 et concernera une quinzaine de pays. Lefaso.net : En quoi un tel programme peut-il permettre d’améliorer la qualité de l’éducation de base en Afrique francophone ? Boureima Jacques Ki : Le programme permet d’abord d’apprécier le niveau des acquis scolaires à partir d’une échelle de compétences et également d’identifier les facteurs déterminants d’amélioration de la qualité. Ainsi, l’évaluation récente du PASEC a permis

6

CONFEMEN INFO N°41 - 42

d’identifier un certain nombre de facteurs qui expliquent la contreperformance ou la performance des systèmes éducatifs. Le faible niveau et le bon niveau des apprentissages peuvent être liés aux questions pédagogiques, sociales, économiques, de santé, de disponibilité de manuels et matériels didactiques. À travers cette évaluation, des constats ont été faits et un certain nombre de facteurs identifiés. Des recommandations ont été formulées à l’endroit des décideurs, des partenaires et des acteurs de l’éducation. Les ministres de l’éducation ont été interpellés sur la nécessité d’exploiter les résultats de cette enquête menée par le PASEC pour améliorer la situation des apprentissages qui, de façon générale, est préoccupante. Lefaso.net : De 1991 à nos jours, quels sont les acquis et les défis d’un tel programme ? Boureima Jacques Ki : Les acquis sont nombreux dans la mesure où le programme nous a permis d’apprécier le niveau des apprentissages pays par pays. L’ancienne formule d’évaluation a permis de mener 35 évaluations nationales dans une vingtaine de pays francophones surtout ceux de l’Afrique subsaharienne. Ensuite, des évaluations ont été menées au niveau des pays francophones en Asie du Sud-Est (Vietnam, Laos et Cambodge) et au Moyen Orient (Liban). La nouvelle formule nous a permis de mener une évaluation internationale comparative de plusieurs pays à la fois. À travers ces évaluations, nous avons mis à la disposition des systèmes éducatifs, notamment les acteurs de l’éducation dans les pays, des rapports expliquant si les systèmes éducatifs sont de qualité ou pas et quelles sont les mesures à prendre pour améliorer la qualité de l’éducation. Des études nous indiquent que plusieurs pays ont envisagé d’entreprendre des réformes, en se basant sur les résultats des évaluations du PASEC qui ont permis de faire de bons diagnostics au niveau de la qualité de l’éducation. Lefaso.net : La CONFEMEN a publié récemment un rapport international relatif à l’évaluation des systèmes éducatifs de 10 pays de l’Afrique subsaharienne francophone dont le Burkina. Sachant que tous les pays africains n’obéissent pas au même système éducatif, comment se fait l’enquête sur les acquis des élèves et l’évaluation ? Boureima Jacques Ki : Cette évaluation internationale a été menée sur la base d’une échelle de compétences décrivant des niveaux précis et distincts d’acquisition des connaissances et des compétences en langue, en lecture et en mathématiques au niveau de la deuxième et de la sixième année du primaire. La

INTERVIEW

comparaison a été facile dans la mesure où tous les 10 pays qui ont participé à l’évaluation ont un même cycle d’enseignement primaire. Pratiquement, les programmes d’enseignement sont similaires. Nous avons retenu que les compétences à tester, servant à connaître si l’élève réunit les conditions de réussite dans la suite de sa scolarité, relèvent des deux disciplines-clés que sont la maîtrise de la langue d’enseignement et des mathématiques. Nous avons défini un seuil « suffisant » de compétences et ce seuil « suffisant » permet de déterminer la proportion d’élèves qui ont une plus grande probabilité de maîtriser ou non les connaissances et compétences jugées indispensables pour poursuivre leur scolarité dans de bonnes conditions. La méthodologie utilisée a conduit à choisir un échantillon au niveau de la base de données de chacun des 10 pays. Sur cette base, nous avons élaboré et administré des tests aux élèves. Pour retrouver également les déterminants de la qualité, des questionnaires ont été élaborés et adressés aux enseignants, aux directeurs d’école et un autre questionnaire qui permet d’apprécier la situation socio-économique de l’élève. A travers des méthodes statistiques, nous sommes arrivés à apprécier le niveau d’acquisition des apprentissages de chacun des élèves ayant participé au test. Nous avons pu voir si le système éducatif est équitable et si les matériels ou les ressources humaines sont bien réparties ou pas ; aussi, nous avons pu voir si les ressources sont utilisées de façon efficace, si ce que les enfants apprennent a du sens et est compris par eux-mêmes ; ce qui nous permet d’apprécier du même coup, la pertinence des apprentissages. De ce fait, nous avons pu analyser le système éducatif des 10 pays sous trois angles : l’équité, l’efficacité et la pertinence. Lefaso.net : À ce propos, quels sont les résultats auxquels vous êtes parvenus ? Boureima Jacques Ki : L’étude établit que dans la quasi-totalité des 10 pays, la grande majorité des élèves du primaire, que ce soit en début ou en fin de cycle, n’ont pas acquis les compétences leur permettant d’envisager la réussite de leur scolarité. Ainsi, en début de cycle (2e année du primaire), plus de 70 % des élèves pour la langue et plus de 50% pour les mathématiques n’atteignent pas les seuils qui permettraient d’envisager la réussite dans leurs apprentissages et leur scolarité à venir. Pour la fin de cycle (6e année du primaire), près de 60 % des élèves se trouvent dans cette situation, que ce soit en lecture ou en mathématiques. Il y a bien sûr des pays qui sont un peu performants, notamment le Burundi, le Burkina et le Sénégal. Par contre, c’est très difficile pour certains pays. Les résultats nous interpellent tous et les acteurs du système éducatif doivent travailler davantage sur un certain nombre de facteurs pour pouvoir améliorer les apprentissages. Lefaso.net : Après l’étude réalisée sur la performance du système éducatif burkinabè. Quels sont les résultats et quelle appréciation en faites-vous ? Boureima Jacques Ki : L’enquête menée au Burkina a touché plus de 4 300 élèves répartis dans près de 290 écoles. Les résultats font ressortir que la majorité des élèves disposent des compétences attendues en fin de cycle primaire ; ce qui n’est pas le cas en début de cycle. En début de cycle, si 64,5% des élèves sont en dessous du seuil « suffisant » en langue, ils sont 40,8% qui sont en dessous du seuil « suffisant » en mathématiques ; en fin de cycle, ils sont 43,1% et 41,1% des élèves qui sont en dessous du seuil « suffisant » respectivement en lecture et en mathématiques. Au nombre des constats notés pour le Burkina, il ressort que malgré le fait que le système éducatif burkinabè se place parmi les plus efficaces selon l’enquête du PASEC, une part importante des élèves, c’est-à-dire , plus de 40% autant en lecture qu’en mathématiques, ne maîtrisent pas encore les connaissances et compétences considérées comme suffisantes pour poursuivre une scolarité dans de bonnes conditions.

Nous constatons que le système éducatif du Burkina est performant par rapport aux autres mais il reste énormément d’élèves qui sont en difficulté d’apprentissage. Des pistes ont été indiquées pour que le Burkina améliore sa politique en matière du qualité de l’éducation. Le rapport note également qu’il y a des disparités au niveau du système et qu’il y a une région qui se trouve en deçà des autres, c’est la région du sahel. Les autorités se sont engagées à redoubler d’efforts pour rendre le système éducatif beaucoup plus performant. Lefaso.net : La mise en application du système LMD au Burkina rencontre des difficultés. Avez-vous des suggestions ? Boureima Jacques Ki : Des suggestions, oui. Je crois d’abord, qu’il faut que les étudiants et les enseignants acceptent que c’est un phénomène mondial ; donc on ne peut pas se mettre en marge. Il faut nécessairement réformer l’enseignement supérieur. Deuxièmement, ce système demande beaucoup de rigueur dans l’organisation et dans la pratique, voilà où se posent les défis. Il y a eu des suggestions concernant les retards cumulés dans les années académiques qui doivent permettre de prendre des décisions courageuses ; voir déclarer des années blanches même s’il faut passer par là pour redresser le système LMD au Burkina. La meilleure façon de réussir cette réforme, c’est de communiquer, d’expliquer, de dialoguer avec les étudiants, les enseignants et les parents d’étudiants.

Lefaso.net : Pensez-vous qu’il existe des solutions qui nous permettront d’améliorer les performances de notre système éducatif ? Boureima Jacques Ki : La solution passe d’abord par le respect des volumes horaires par les enseignants. C’est-à-dire, respecter la date des rentrées scolaires. Il faut que le dialogue social aide à construire le système éducatif. En outre, il faut travailler à mettre les systèmes éducatifs à l’abri des influences politiques. Si les partis politiques se mêlent trop du système éducatif que ce soit au niveau de l’enseignement supérieur, qu’au niveau des collèges et lycées, cela peut déstabiliser les apprentissages. Une autre solution est de mettre l’accent sur la formation des enseignants. Il faut une formation initiale mais aussi, la formation continue à travers des rencontres et des échanges qui sont indéniables, car c’est un métier comme la médecine qui nécessite beaucoup de pratiques. L’enseignement n’est pas que de la théorie, il requiert énormément de pratiques à travers les échanges et rencontres pédagogiques. Les systèmes éducatifs francophones ont intérêt à repenser cela en encourageant les enseignants à participer aux réunions et rencontres d’échanges de pratiques pédagogiques. L’école publique doit offrir aux apprenants, un enseignement de qualité au nom de l’égalité des chances et de la justice sociale. Source : www.lefaso.net

CONFEMEN INFO N°41 - 42

7

PASEC

Atelier de formation de l’équipe nationale PASEC de la Mauritanie Le Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN (PASEC) a organisé du 10 au 21 octobre 2016 à Dakar, une formation à l’intention des membres de l’équipe d’évaluation de la Mauritanie. Cette formation avait pour but de permettre à l’équipe d’évaluation de la Mauritanie de s’approprier les nouvelles méthodologies d’évaluation du PASEC utilisées dans le cadre de l’évaluation PASEC2014. L’équipe nationale de la Mauritanie a échangé avec l’équipe technique du PASEC sur les questions conceptuelles et méthodologiques qui orientent tout le processus d’une évaluation internationale du PASEC. L’accent a été mis sur les nouveaux standards du programme.

Au nombre des points qui étaient inscrits à l’ordre du jour de l’atelier, figuraient : les enjeux des évaluations internationales et le rôle dans le pilotage des systèmes éducatifs ; les grandes étapes des nouvelles évaluations PASEC : rôles et responsabilités des équipes natinales PASEC ; les tests, questionnaires, et procédures de collecte; l’échantillonnage, la pondération et les réplications ; le rangement des instruments, la saisie et le nettoyage des données ; l’analyse psychométrique des items, les valeurs plausibles et la construction des échelles de compétences; de l’analyse des données à l’interprétation des résultats et à la proposition de pistes pour l’amélioration des politiques éducatives.

Participation du PASEC à la Conférence annuelle de la «comparative and international Education Society» (CIES) Le PASEC a participé conférence annuelle la Comparative and International Education Society (CIES), du 7 au 10 mars à Vancouver (Canada). A l’occasion des soixante ans du CIES, plus de 2500 professionnels et chercheurs en éducation se sont ainsi retrouvés autour de 500 sessions, afin de partager leurs travaux et de discuter des projets et défis à venir.

8

CONFEMEN INFO N°41 - 42

Le PASEC, représenté par les conseillers techniques Moussa Hamani Ounteni et Priscilla Gomes, a présenté les résultats de ses trois évaluations en Asie du Sud-Est (Vietnam, Cambodge et RDP Lao). Cette présentation s’est inscrite dans une session conjointe avec l’UNESCO et l’UNICEF sur l’utilisation des résultats des évaluations pour l’amélioration de la planification et des politiques éducatives en Asie.

FRANCOPHONIE

La CONFEMEN à la 98e session du Conseil permanent de la Francophonie Le Président en exercice de la CONFEMEN, M. Florentin MOUSSAVOU et le Secrétaire général, M. KI Boureima Jacques ont pris part à la 98ème session du Conseil Permanent de la Francophonie (CPF) présidé, le 30 juin 2016, par la Secrétaire générale de la Francophonie, Madame Michaelle Jean.

ministérielle, parce que, dira-t-il, « le décrochage et l’échec scolaires conduisent tôt ou tard à une mauvaise insertion socio – professionnelle des jeunes, à la délinquance, voire au radicalisme qui se termine au terrorisme et à l’insécurité, chose que tous les pays du monde cherchent inlassablement à éradiquer. »

Les travaux de la session ont porté sur l’organisation du 16e Sommet de la Francophonie, prévu à Antananarivo (Madagascar), les 26 et 27 novembre 2016, sur le thème « Croissance partagée et développement responsable: les conditions de la stabilité du monde et de l’espace francophone ».

Pour M. MOUSSAVOU, la réflexion et les échanges autour de ce thème ont permis de dresser des constats et d’identifier les principaux facteurs qui expliquent ces constats. Aussi peut-on noter que le décrochage scolaire est un phénomène multidimensionnel résultant d’un long processus et d’une combinaison de facteurs de risque interagissant les uns avec les autres.

Dans son message livré aux membres du CPF, le Président en exercice de la CONFEMEN, le ministre de l’Education nationale et de l’Enseignement technique du Gabon a partagé avec les membres du CPF les conclusions des travaux de la 57e session ministérielle tenue à Libreville (Gabon) en avril 2016. Au nombre des points évoqués par le Président en exercice de la CONFEMEN, figuraient la mise en place de l’observatoire de la qualité de l’éducation ; la présentation du rapport international du PASEC2014 et la validation du plan opérationnel 2017 – 2021 du PASEC, appelé PASEC2019 ; l’adoption du plan d’action biennal (2017 – 2018) de la CONFEMEN ; les échanges sur le thème de la 57e session ministérielle : « Vers la réussite pour tous : résoudre la crise de l’apprentissage dans les pays francophones en luttant efficacement contre l’échec et le décrochage scolaires ». Le Président en exercice de la CONFEMEN a insisté sur la pertinence du thème de cette dernière conférence

Selon les conclusions de la conférence ministérielle de la CONFEMEN, au nombre des principaux facteurs qui expliquent le décrochage et l’échec scolaires, on peut noter la détérioration des relations parents-adolescents ; la dépression et les difficultés familiales ; le climat de classe négatif ; les interactions à l’école négatives ; la faible réussite scolaire ; les problèmes de santé ou de malnutrition ; le peu d’intérêt pour l’école ; l’éloignement et l’absentéisme des enseignants. La mise en place de l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF) a également fait partie des points traités par la 57e session ministérielle de la CONFEMEN. Sur cette question, il convient de noter que le CPF a entériné la composition du Comité de Pilotage de l’IFEF, qui a son siège à Dakar. Le Président en exercice de la CONFEMEN est en même temps le Président du Comité de pilotage de l’IFEF.

Visite de courtoisie du recteur de l’université Senghor d’Alexandrie Accompagné du Secrétaire général de la CONFEJES, le Professeur Albert Lourde, Recteur de l’Université Senghor d’Alexandrie a rendu une visite de courtoisie à la CONFEMEN, le 21 avril 2016, à l’occasion d’une mission qu’il a effectuée au Sénégal auprès des universités Cheikh Anta Diop de Dakar et Gaston Berger de Saint Louis. Les questions de partenariat entre l’Université Senghor, la CONFEJES et la CONFEMEN ont été au menu des échanges entre le Recteur et les Secrétaires généraux de la CONFEMEN et de la CONFEJES. Cette visite a été l’occasion pour le Recteur de découvrir les locaux du Siège de la CONFEMEN et d’encourager le Secrétariat technique permanent de la CONFEMEN dans ses actions de promotion de l’éducation dans l’espace francophone.

CONFEMEN INFO N°41 - 42

9

ALBUM - Retour sur la 57e session ministérielle

10

CONFEMEN INFO N°41 - 42

ALBUM

CONFEMEN INFO N°41 - 42

11

VIE DE LA CONFEMEN Nouveau visage

Anne Marie LACASSE Mise à la disposition de la CONFEMEN par le Canada-Québec en octobre 2016, Mme Anne Marie LACASSE a pris service au Secrétariat technique permanent (STP) en qualité de Conseillère en politiques éducatives. Mme LACASSE est titulaire d’un Baccalauréat en Arts et Sciences et d’une maitrise en Sciences de l’éducation de l’Université de Montréal. Elle possède une dizaine d’années d’expérience dans le domaine de l’éducation. Mme LACASSE a débuté sa carrière à l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU). Avant son affectation à la CONFEMEN, elle travaillait au Ministère de l’Education et de l’Enseignement supérieur du Québec en évaluation de programme. Elle mettra son expérience au service de la CONFEMEN. Elle participera notamment à la mise en œuvre du projet pilote de l’Observatoire de la qualité de l’éducation (OQE).

Départ Iris Rosenbaum Mise à la disposition par le Canada Québec pour 6 mois, Iris Rosenbaum a fini sa mission le 31 juillet dernier au pôle «politiques éducatives» où elle avait été affectée pour apporter sa contribution en appuyant la mise en œuvre des activités, notamment la mise en place de l’Observatoire pour la qualité de l’éducation. À l’occasion de son départ, le Secrétaire général lui a décerné une attestation pour le service rendu à la CONFEMEN. Le Secrétaire général et l’ensemble du personnel adresse à IRIS leurs remerciements pour le travail réalisé et au Canada Québec leur reconnaissance pour son soutien permanent.

Abdou Kader THIAM et Carole Garceau Le 13 mai 2016, la CONFEMEN a organisé un pot d’au revoir à l’intention de Abdou Kader THIAM et Mme Carole GARCEAU admis tous les deux à faire valoir leur droit à la retraite. M. Abdou Kader THIAM a passé plus de deux décennies à la CONFEMEN en qualité de technicien de surface. Ses anciens collègues gardent de lui l’image d’un homme ouvert, disponible et courtois ; un homme qui a le sens du travail bien fait. Mise à la disposition de la CONFEMEN par le Canada Québec en mars 2014, Mme Carole GARCEAU y a travaillé en qualité de conseillère en politiques éducatives. Après un mandat de deux ans effectué au Secrétariat technique permanent (STP), Mme GARCEAU a rejoint son pays pour jouir d’une retraite bien méritée.

Photo de famille à l’issue du pot d’au revoir à Abdou Kader et Carole

12

CONFEMEN INFO N°41 - 42

mots

es d s r cou

Con

De la Francophonie

2016

Fada Chafouin

Tap-tap Ristrette

Poudrerie Dracher

Dépanneur

Dracher

Lumerotte Poudrerie Champagné

Fada Lumerotte

Lumerotte Poudrerie

Ristrette

Vigousse

Dépanneur

Fada Lumerotte

Tap-tap

Dracher

Chafouin Fada Champagné Ristrette

Dans le cadre de la célébration de la journée Internationale de la Francophonie, la CONFEMEN organise chaque année le concours des 10 mots de la Francophonie. La 11e édition tenue en 2016 a vu la partcipation de cinq (o5) pays : Burkina Faso, Gabon, Maurice, Sénégal et Tchad

Nous vous proposons ici quelques production primées lors de cette 11e édition

CONFEMEN INFO N°41 - 42

13

CONCOURS DES 10 MOTS

PRIX SUPRANATIONAL PRODUCTION ECRITE 1er prix, niveau élémentaire Mafatim TALL CM , Collège PIE XII, Kaolack, Sénégal 2

Hier, j’ai rêvé. Pendant la nuit, un monde imaginaire m’est apparu. C’était un monde magnifique et fantastique. Un monde ou blancs et noires, sérères et djolas marchent main dans la main se respectant et s’aimant. Chafouins et fadas n’existaient point la bas. Jamais une dispute ne créerait un conflit entre les habitants si généreux de cette belle terre. Sur cette planète, la pluie n’allait jamais dracher pour détruire les belles récoltes. Dans ce monde les plus vigousses aident les plus faibles. En ce lieu si paisible, le mal est plus faible qu’une lumerotte. Cependant, ce monde est bon car seul l’amour y règne.

1er prix, niveau collège (6e - 5e) Furred Shadhanaaz HIBA 5e, École Renganaden Seeneevassen SSS, Maurice

Ma famille et moi avons séjourné huit jours à Cachemire lors des dernières vacances scolaires. J’en rêvais depuis mon enfance. Notre séjour fut court mais incroyablement enrichissant. Cachemire est le côté paradisiaque de l’Inde. Le jour de notre arrivée là-bas, papa, un peu chafouin de nature, s’est lié d’amitié avec un chauffeur champagné qui nous servait aussi de guide. Ce dernier quoique un peu fada mais très vigousse, nous a emmenés faire de nombreuses excursions. C’était très pratique d’avoir un guide local avec nous, car on a pu visiter des endroits où on ne serait jamais allé en bus. Le Cachemire est impressionnant avec ses très beaux monuments et ses jardins. Mais ce qui m’a surtout impressionné ce sont ses tap-taps, sorte de camionnettes dont la carrosserie s’orne de peintures naïves représentant des scènes de la vie quotidienne. J’ai eu de la chance de voyager dans un de ces engins un jour où nous avons visité l’arrière-pays. C’était une expérience unique. La veille au soir de notre départ, il a beaucoup draché. Et là, c’était la fête. Tout le monde s’est rué dans la rue avec des feux de joie et des lumerottes. On a beaucoup chanté et dansé sous les averses. Une fois à l’hôtel, notre chauffeur-guide a demandé à ce qu’on serve une ristrette pour nous réchauffer un peu. Je compte prendre tout mon temps de digérer ce voyage. Des mois après, je revis toujours dans ma tête tous ces moments uniques qu’on a vécus et ces rencontres humaines qu’on a faites.

14

CONFEMEN INFO N°41 - 42

CONCOURS DES 10 MOTS

1er prix, niveau collège (4e - 3e) Djikolngar Brusaud LUDOVIC 3e, Lycée Évangélique, Tchad

Oh paix ! Ma petite fouine À l’image chafouine À l’odeur d’un ristrette Posé sur une petite tablette Toi qui es une forte poudrerie Car ta présence bien froide Nous amène à un état un peu fada À cause de ton immensité Toi qui es traitée comme une lumerotte Dans un coin d’une chambre Mais tu as plutôt un air de champagné Que ta présence ne se ressente guère dans la pénombre Ta présence, terrible drache dans une région Poussant à une bonne innovation Cette présence, tap-tap permanent Conduisant à un développement meilleur Toi qui est prise comme un dépanneur Où l’on obtient par le biais d’un revenu Mais tu es si vigousse qu’on ne peut te noyer Vive la paix. Source de vitalité.

1er prix, niveau secondaire Ndeye Fatou COUNTA 1ère, West African College of the Atlantic (WACA), Dakar, Sénégal

Aujourd’hui était un grand jour pour Hussein ; Il allait faire son premier attentat. Ses mains tremblaient lorsqu’on lui donna son tout premier AK47 Et qu’il entra dans la camionnette aux airs de tap-tap. Aujourd’hui était un grand jour pour Abdel ; Il devait passer le baccalauréat. Apres être passé au dépanneur, il se fit un petit ristrette Et prit le chemin du lycée. Ce matin là, la poudrerie avait fondu et il drachait sur la petite ville où les jeunes vivaient Ils avaient tous deux les mines vigousses, De ceux qui veulent cueillir le jour. Ce qu’ils ne savaient pas, c’est qu’aucun des deux ne reviendraient… Le chef d’Hussein lui tapota l’épaule, Pour lui indiquer qu’ils étaient arrivés à destination, Au moment où Abdel franchit la porte de la salle d’examen. Il s’assit à sa table et inspira longuement pour se calmer. Hussein s’agenouilla et au signal, Il ouvrit le feu. Dans la salle d’Abdel, personne ne comprit ce qui se passait et tous devinrent fadas Il n’eut même pas le temps de crier lorsque la balle lui traversa la poitrine. Abdel était mort sur le coup. Hussein aussi n’était plus, à sa place il ne restait plus qu’un monstre chafouin avide de sang. Encore deux lumerottes s’étaient éteintes, Dans ce monde si froid et violent dirigé par des champagnés Pour tous ces massacres, ces attentats, ces meurtres et ces guerres, Nous ne dirons plus « Halte à la violence !» Mais « Halte à la tuerie entre frères et sœurs ! » Car encore une fois, un frère avait tué son frère.

CONFEMEN INFO N°41 - 42

15

CONCOURS ILLUSTRATION

ILLUSTRATION Vashish MAWOOA Phonix SS, Form II Blue, Maurice

16

CONFEMEN INFO N°41 - 42

1er prix, niveau collège

CONCOURS ILLUSTRATION

ILLUSTRATION Madjilem Francky Tle, Lycée du Sacré Coeur, Tchad

1er prix, niveau secondaire

CONFEMEN INFO N°41 - 42

17

ALBUM 11e édition du concours des 10 mots de la Francophonie

18

CONFEMEN INFO N°41 - 42

ALBUM

CONFEMEN INFO N°41 - 42

19

FRANCOPHONIE

#LIBRESENSEMBLE Le mouvement des jeunes francophones L’Organisation internationale de la Francophonie et les jeunes francophones invitent toute la jeunesse à s’exprimer sur le thème du vivre ensemble. Toi qui refuses le repli sur soi, le rejet de l’autre, fais entendre ta voix en partageant en vidéo un message de solidarité, de fraternité, ou un projet citoyen qui te tient à coeur. Ils sont déjà #LibresEnsemble : Moussier Tombola, Lambert Wilson, Tiken Jah Fakoly, Lilian Thuram, Didier Awadi...

JE POSTE MA VIDÉO

JE VOTE

JE PARTICIPE

L’initiative francophone « Libres ensemble » lancée par la Secrétaire générale de la Francophonie le 10 mars 2016 Face à un monde dans lequel progressent la tentation du repli sur soi, la peur et le rejet de l’autre, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) souhaite réaffirmer ses valeurs (paix, diversité, liberté, solidarité…) avec tous les jeunes francophones qu’elle place au cœur de ses priorités. Libres ensemble c’est d’abord une grande mobilisation sur les réseaux sociaux, de libre expression et d’engagement citoyen : • depuis le 10 mars 2016, des millions de jeunes francophones sont appelés par l’OIF à se mobiliser massivement pour affirmer leur attachement au vivre ensemble, à la liberté, à la vie, en postant leur message vidéo, leur projet, leur création sur le site : www.libresensemble.com • sur ce site ils découvriront le clip de lancement, réalisé avec des personnalités et des anonymes à Bruxelles, Casablanca, Dakar, Marseille, Montréal et Paris, et l’appel à participation de la Secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean. Un programme d’activités éducatives, économiques, culturelles, artistiques, sportives, etc. sera ensuite mené sur le terrain par toute la Francophonie, au plus près des jeunes et avec eux, avec l’appui de personnalités et de partenaires.

est un trimestriel consacré à l’actualité, à la recherche et au partenariat dans le secteur de l’éducation ainsi qu’à toutes les activités de la CONFEMEN. Il est publié par le Secrétariat technique permanent. Directeur de publication : KI Boureima Jacques Rédacteur en chef : Abobacar Sy Collaboration : Anne Penda Sène, Ndiaga Mahip Diop, Équipe du PASEC Équipe du Pôle politiques éducatives Équipe du Pôle gestion 20

Secrétariat technique permanent de la CONFEMEN Complexe Sicap Point E, Immeuble C, 3e étage Avenue Cheikh Anta Diop BP 3220 Dakar-SENEGAL Tél. : 221 33 859 29 90 Fax : 221 33 825 17 70 Email : [email protected]

20 Infos n° 38 – 3e trimestre 2015 CONFEMENCONFEMEN INFO N°41 - 42