À NOTER CONCERT JEUNE PUBLIC

Musiques dans les cours du Marais Après une première édition en juillet 2015, l’orchestre propose de nouveau des concerts dans les cours du Marais en période estivale. Du 9 au 16 juillet, les musiciens vous invitent à découvrir le patrimoine de ce quartier historique, avec notamment deux soirées musicales dans la cour de l’Hôtel de Sully, retransmises par France 3 et Culturebox.

Le Tour du monde en 80 jours compte parmi les voyages extraordinaires de Jules Verne. Avec Les Incroyables Aventures de Mister Fogg, le compositeur italien Marco Marzi revisite l’histoire à la façon d’un conte musical. Sous la direction de Quentin Hindley, un ensemble de neuf musiciens (vents et percussions) de l’orchestre emmène le jeune public dans un périple raconté par François Castang. Ici, la découverte du monde se fait par le prisme de la musique. Autour d’un thème central, la partition adopte les accents des pays traversés : oriental, jazzy, irlandais... L’humour n’est jamais très loin, suggéré avec finesse par des notes, des accords, des inflexions ou des exclamations instrumentales. De 5 à 10 ans 5 février – Campus Monceau Assurances – Vendôme (séance scolaire) 11 février – Mairie du 4 e arrondissement de Paris (séance scolaire) 13 février – Mairie du 3 e arrondissement de Paris (séance famille ) Du 10 au 12 mars – Centquatre-Paris (séances scolaires et famille) Réservation : www.104.fr

AGENDA 12 jan. - 20 h

ÉVÉNEMENT 19 avril : PRÉSENTATION DE LA SAISON 2016/2017 Venez découvrir la saison 2016/2017 de l’orchestre le 19 avril au théâtre des Champs-Élysées avant le concert de 20 h en présence de Douglas Boyd, directeur musical de l’orchestre.

21 jan. - 20 h

Réservation : 0 800 42 67 57 (n° Vert gratuit) du lundi au vendredi de 14 h à 18 h Théâtre des Champs-Élysées

Théâtre des Champs-Élysées

Poulenc / Bizet / Gounod / Berlioz Nathalie Stutzmann / Alexander Vinogradov / jeune chœur de Paris  / Henri Chalet

Beethoven / Hummel / Michael Haydn Douglas Boyd / Reinhold Friedrich

19 fév. - 20 h

8 mars - 20 h

Théâtre des Champs-Élysées

Théâtre des Champs-Élysées

Mozart / Hasse / Rossini Douglas Boyd / Julia Lezhneva

Leopold Mozart / Haydn / Mozart / Schubert Sascha Goetzel / Jean-Guihen Queyras

22 mars - 20 h

5 avr. - 20 h

Théâtre des Champs-Élysées

Théâtre des Champs-Élysées

Vivaldi / El-Khoury / Chostakovitch / Takemitsu / Mendelssohn Daniel Hope / Deborah Nemtanu

Bach Sebastian Knauer / Deborah Nemtanu / Marina Chamot-Leguay

14 avr. - 20 h 30

19 avr. - 20 h

Salle des concerts / Cité de la musique Philharmonie 2

Récital Claire Levacher / Natalie Dessay / Stella Grigorian

Théâtre des Champs-Élysées

Schubert / Sibelius Douglas Boyd / Viktoria Mullova

Orchestre de chambre de Paris

221 avenue Jean-Jaurès - 75019 Paris L’Orchestre de chambre de Paris reçoit les soutiens de la Ville de Paris, de la DRAC Île-de-France – ministère de la Culture et de la Communication, des mécènes de Crescendo, cercle des entreprises partenaires, du Cercle des Amis et de la Sacem pour ses résidences de compositeurs. L’orchestre rend hommage à Pierre Duvauchelle, créateur de la marque Orchestre de chambre de Paris. Licence d’entrepreneur de spectacles : 2-1070176 Ne pas jeter sur la voie publique. Dépôt légal : ISSN : 1769-0498 Réalisation et coordination Service communication : Émilie Tachdjian, Gilles Pillet Textes : Elsa Fottorino, Émilie Tachdjian, Gilles Pillet Conception graphique : Agence Mixte Relecture : Christophe Parant

Tous les programmes des concerts sur orchestredechambredeparis.com Renseignements et réservations : 0 800 42 67 57 (n° Vert gratuit) du lundi au vendredi de 14 h à 18 h

SUIVEZ-NOUS #OCP1516 www.orchestredechambredeparis.com

Photo couverture : Estelle Poulalion / Shootin’ Party

Crédits photo :

Le Magazine de l’Orchestre de chambre de Paris | JANVIER – AVRIL 2016 | n° 5

Sommaire D. Boyd © C. Ecoffet Musiciens © J-B Millot Académie © C. Ecoffet Double Grand angle D. Boyd © C. Ecoffet Bref aperçu sur l’infini © C. Ecoffet Bach in India © C. Ecoffet Le Messie, série © Brigitte production Double Focus sur Philharmonie de Paris © D.R. Musiciens © J-B Millot Musiciens © J-B Millot Double Retour sur Académie © C. Ecoffet À noter Mr Fogg © D. de Monfreid Hôtel de Sully © D.R. Événement © J-B. Millot

Grand angle

Focus sur

Retour sur

L’orchestre développe des contenus numériques pour proposer de nouvelles expériences et rapprocher public et musiciens.

Des grandes institutions musicales aux lieux plus intimes, les musiciens parcourent la capitale avec toujours le même credo : excellence artistique et proximité.

Pendant l’Académie joué-dirigé de l’orchestre, de jeunes solistes internationaux se sont initiés à cette technique toute particulière, et certains pour la première fois...

p. 03

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Vous avez dit numérique ?

Paris sur le bout des doigts

Agenda Alexandre Vinogradov © Atelier Musicale Reinhold Friedrich © Frank Julia Lezhneva ©  F. Juery Jean-Guihen Queyras © M. Borggreve Daniel Hope © H. Hoffmann Sebastian Knauer ©  S. Haberland Natalie Dessay © S. Fowler Viktoria Mullova © DR

Quand le violoniste devient chef d’orchestre

Impression : Imprimerie Chartrez

p. 07

 ÉDITO En cette veille du premier anniversaire des attentats de Charlie Hebdo, nous repensons aux événements qui ont endeuillé l’année 2015. Par-delà nos différences, nos convictions, nos

Grand angle

Physique et numérique, deux expériences qui se complètent

› À découvrir dès à présent • Présentations des concerts en vidéo par les musiciens de l’orchestre

cultures, nos sensibilités, ce qui importe aujourd’hui, c’est de continuer à préserver et à développer ce qui nous lie les uns aux autres. La musique a cette force, elle

Reportage vidéo autour du concert « Bach in India »

Vidéo « Trompette virtuose » concert du 21 janvier 2016

a ce pouvoir de parler à tous et d’être entendue par chacun d’entre nous. Plus

O

que jamais, nous voulons être proches de notre public et de tous les publics.

Seul et unique orchestre à se

produire partout dans Paris, l’Orchestre de chambre de Paris cultive d’autant plus cette proximité de quartier, là où se construit le lien social de notre ville et de notre société. Le Focus de ce numéro traite précisément de cette proximité avec les différents publics croisés par l’orchestre au gré des salles où il propose ses concerts.

Toujours dans ce souci de

rapprochement des uns avec les autres, l’émergence des usages numériques est un formidable atout à notre disposition. Le reportage que nous y consacrons éclaire ces enjeux en montrant comment l’expérience numérique permet de prolonger ou d’anticiper l’expérience physique du concert et la rencontre qu’il suscite. Ces contenus numériques vont créer et intensifier de nouvelles formes de relations entre le public et les artistes, y compris au-delà des concerts.

Nous aborderons enfin la rencontre

entre de jeunes solistes instrumentistes avec des artistes musiciens confirmés dans la rubrique « Retour sur » qui vous fait découvrir les coulisses de la dernière académie de direction d’orchestre jouédirigé.

Douglas Boyd présente le concert « Balade anglaise » du 3 novembre 2015

De nouvelles offres numériques pour découvrir les concerts et la vie de l’orchestre.

R

evivre ou anticiper un concert, se familiariser avec une œuvre, s’immiscer dans les coulisses… C’est désormais possible. L’Orchestre de chambre de Paris lance un vaste programme de développement de son offre numérique et propose de nouvelles expériences. Une plateforme exhaustive aux vertus pédagogiques mais pas seulement : elle permet également de faire tomber les barrières entre les artistes et le public.

C

ette initiative s’articule notamment autour d’un programme phare : « Une fenêtre sur l’orchestre ». Qui n’a pas rêvé un jour de pénétrer dans une salle de répétition avant un concert ? Ou de suivre l’orchestre en tournée ? La caméra saisit tous ces instants afin de rendre plus palpable pour le public la vie des musiciens d’orchestre. Elle s’introduira également dans les coulisses ou encore dans la loge du chef pour glaner quelques confidences d’après concert. Un projet qui rassasiera, sans nul doute, l’appétit des plus curieux.

L

oin d’être anecdotiques, ces supports numériques seront mis au service de l’approfondissement des connaissances musicales et de la découverte de personnalités. Un ensemble de vidéos didactiques formera un véritable outil de préparation aux concerts. En naviguant sur le site de l’orchestre, on pourra ainsi découvrir des interviews de musiciens, mais aussi des clips d’avant concert mettant en scène le fringant Nicolas Lafitte, une voix bien connue des auditeurs de France Musique.

A

ussi, l’internaute aura l’opportunité de suivre des artistes, musiciens ou compositeurs, dans leur vie professionnelle et de saisir les ressorts de la genèse créatrice. La compositrice française Isabelle Aboulker révélera ainsi les arcanes de la création d’une œuvre musicale dédiée au jeune public, créée et enregistrée en 2016 par l’orchestre. Une occasion pour le public de se familiariser avec les techniques d’écriture et de pénétrer dans l’atelier mystérieux du créateur.

Autant dire que ces trois sujets,

si différents soient-ils, illustrent plus que jamais ce besoin de rencontre et de lien qui émerge encore.

Développer les contenus numériques pour proposer de nouvelles expériences.

nicolas droin

Directeur général

Avant concert vidéo

utre ces formats courts, l’Orchestre de chambre de Paris se lance dans la réalisation de reportages. Des contenus denses et intemporels à vocation patrimoniale. Le concert « Bach in India », imaginé par le célèbre violoniste indien Dr L. Subramaniam, donné à la Philharmonie de Paris en octobre 2015 a ainsi

de vidéos liées au concert participatif autour du Messie de Haendel dirigé par Douglas Boyd. À cette occasion, le public, qui a suivi des ateliers de préparation quelques semaines avant, a été invité à chanter les bis. Une expérience unique qui a fait l’objet d’un reportage vidéo. Quelques semaines avant le concert, une série de vidéos ludiques et

été immortalisé par les caméras de l’orchestre. Le reportage inclut également une rencontre avec l’artiste dont la démarche a de quoi intriguer : Subramaniam n’a en effet pas son pareil pour mêler l’écriture baroque et les modes orientaux. Après l’Inde, l’orchestre nous emmène en Italie. Les internautes pourront suivre son déplacement à Rome et pénétrer dans le palais Farnèse où se déroule le concert.

pédagogiques a permis de délivrer des conseils avisés aux internautes désirant chanter pendant le concert. Dans le même registre, le concert « Molada » en juin 2016 de Jasser Haj Youssef, compositeur et violoniste tunisien, sera accompagné d’un reportage vidéo. L’idée du projet : inviter le public amateur à chanter l’une de ses œuvres, Samai, une page qui mêle esthétiques orientale et occidentale. Chaque étape sera enregistrée par les caméras : les ateliers de préparation, la rencontre avec l’orchestre, mais aussi le concert final à la Philharmonie de Paris.

La caméra s’invite aux répétitions et aux concerts pour rendre palpable la vie de l’orchestre.

L’

engagement de l’ensemble dans le développement d’actions culturelles n’est plus à démontrer. Dans les banlieues nord ou dans les établissements scolaires, l’orchestre sillonne le territoire parisien et travaille notamment auprès des plus jeunes. On pourra suivre sur internet le making off de ces interventions. Au collège Mendès-France dans le 20e arrondissement, à l’école Alain Fournier dans le 14e arrondissement et au centre social ENS Torcy dans le 18e arrondissement, élèves et adultes s’attèlent à la composition d’une œuvre collective, encadrés par le pédagogue Mark Withers et les musiciens. Comment travaillent-ils, comment évoluent les ateliers d’écriture ? La vidéo permettra de découvrir au fur et à mesure les progrès des participants, mais aussi le résultat final lors d’un concert.

P

armi les récents contenus numériques, notons en décembre dernier à la Philharmonie de Paris le développement

À

terme, l’orchestre ambitionne de créer une plate-forme numérique pédagogique élargie. Quel est le rôle du violon solo ? Quelles sont les spécificités des instruments ? Qu’est-ce qu’un pizzicato ? Bientôt, pour les plus néophytes, l’orchestre n’aura plus de secrets.

Avec les avant concerts vidéo, les internautes-spectateurs peuvent préparer leur venue au concert quand ils veulent.

•A  vant concerts vidéo animés par Nicolas Lafitte pour avoir quelques clés d’écoute sur les œuvres au programme

Vidéo Avant concert Le Messie

• Reportages vidéos pour tout savoir sur les concerts, des répétitions au jour J en passant par des interviews des artistes : « Bach in India » avec Amandine Beyer et Dr L. Subramaniam, la tournée de l’orchestre à Rome avec un concert au palais Farnèse, les ateliers et le concert participatif Le Messie à la Philharmonie de Paris…

Vidéo « Bach in India »

• Séries vidéos ludiques et pédagogiques : quelques conseils pour chanter des extraits du Messie, comprendre la composition d’un conte musical avec Isabelle Aboulker…

Série vidéos « Chantez Le Messie »

Série vidéo « Venez chanter Le Messie avec nous ! »

Un orchestre avec Paris pour ADN

› EN SALLE

Focus sur…

Du 3 au 12 février Théâtre du Châtelet

Cole Porter Kiss Me, Kate

A

15 février, 20 h Théâtre 13 / Seine

Schoenberg, Pierrot lunaire

utre lieu de prédilection de l’orchestre : la Philharmonie de Paris. « Enfin une salle digne des plus grandes capitales

8 mars, 20 h Théâtre des Champs-Élysées

mondiales ! », se réjouit Étienne Cardoze. Située dans le nord-est parisien, elle attire un public nouveau et éclectique. On y retrouve les visiteurs des expositions temporaires et des ateliers pédagogiques ; lors des concerts, on y croise aussi

Philharmonie de Paris

L’ADN de l’orchestre, c’est son enracinement dans la capitale. Ses musiciens sillonnent les salles de concert des deux rives à la rencontre de tous les Parisiens.

Centquatre-Paris

Le 15 février, c’est donc en petite formation que les musiciens donnent le très onirique Pierrot

bien des familles avec enfants, des mélomanes

lunaire de Schoenberg. Cette même salle ac-

avertis jusque-là habitués des salles du centre

cueille en avril Les Concerts Salade, ensemble

de Paris, ou encore des groupes issus d’asso-

de musique de chambre constitué de musiciens

ciations culturelles, notamment à l’occasion de

de l’orchestre, pour un concert blues ! Autre lieu

concerts participatifs. C’est une nouvelle socio-

privilégié pour la musique de chambre, la salle

logie de publics de la musique qui émerge avec

Cortot. « Elle possède une excellente acoustique

cette salle. Et même les abonnés n’ont pas froid

et une atmosphère très intime », s’enthousiasme

aux yeux. « Le lieu est remarquable, c’est une

Deborah Nemtanu… pour le bonheur d’un public

belle réussite », confirme Anne Fournier, fidèle

fidèle et composite réunissant résidents du 17e

de l’orchestre qui apprécie tout autant le théâtre

arrondissement et abonnés de la première heure

des Champs-Élysées. « J’adore cette salle, le dé-

qui n’hésitent pas à traverser tout Paris pour ve-

cor, le lustre, les plafonds. Une fois assise, j’ai

nir assister à un concert en après-midi. La violo-

l’impression de faire partie d’une grande famille. »

niste participe d’ailleurs à un programme autour

À la Cité de la musique, rebaptisée Philharmonie 2,

de Mozart, aux côtés de l’altiste Anna Brugger,

l’orchestre propose des programmes variés :

du violoncelliste Benoît Grenet et du bassoniste

un récital franco-russe avec Natalie Dessay et

Henri Roman.

Stella Grigorian en avril, un concert famille au-

« Le public, c’est à nous musiciens d’aller le chercher ! »

tour du compositeur tunisien Jasser Haj Youssef le 12 juin et un programme Gounod-Liszt avec Laurence Equilbey le 22 juin. « Le public de la Philharmonie 2 est assez jeune et très curieux »,

L’

remarque Franck Della Valle. une des particularités de l’Orchestre de chambre de Paris : sa présence sur l’ensemble du territoire parisien.

Et à chaque salle son public et son répertoire.

Quelles que soient les scènes, il ne perd rien de son exigence artistique. S’adapter aux territoires, aux lieux, sans jamais laisser s’installer la routine, c’est l’un des credo de cet orchestre de proximité.

Della Valle. De son côté, Étienne Cardoze, violoncelliste, éprouve « une certaine fierté à jouer dans cette institution historique où a été créé Le Sacre du printemps il y a une centaine d’années ». C’est aussi un lieu qui reste éminemment symbolique de la musique à Paris et qui attire les mélomanes habitués aux salles de l’hyper-centre. En mars, dans ce théâtre, la formation propose

Le plus pour les musiciens qui jouent partout dans la capitale : la rencontre avec des publics très différents.

T

out au long de la saison, il propose des concerts partout dans la capitale, et notamment au théâtre des Champs-Élysées.

des grands classiques du répertoire : Mozart, Haydn, Schubert. Et une redécouverte, celle de Leopold Mozart. À ses côtés, le grand violoncelliste Jean-Guihen Queyras. Même entre les murs du TCE, l’orchestre n’hésite pas à mettre l’ac-

L’exigence d’un orchestre de proximité : s’adapter en permanence aux lieux et aux publics avec toujours la même qualité artistique.

L’

«

I

l ne faut pas oublier que le public, c’est à nous d’aller le chercher », rappelle Franck Della Valle. Pour former le public de demain,

l’orchestre propose notamment au Centquatre une véritable interaction avec les publics de proximité issus des écoles, des collèges, des petites associations locales ou des centres sociaux. Dans cet établissement du 19e arrondissement, il a imaginé un conte musical autour de l’univers de Jules Verne, Les Incroyables Aventures de

Orchestre de chambre de Paris s’invite également dans des salles plus intimes comme le Théâtre 13 dans le 13e ar-

rondissement, un lieu qui permet une proximité avec le public et de jouer en formation réduite. C’est aussi une belle opportunité de décloison-

Mister Fogg.

À

chaque salle son répertoire. En la matière, l’orchestre n’a pas de limites ! Au Théâtre du Châtelet, on peut l’en-

cent sur la musique contemporaine. Le 22 mars,

ner les genres et les publics en présentant des

il propose une soirée qui confronte les composi-

programmes musicaux à des spectateurs tradi-

lieu, l’orchestre est confronté à un public large

teurs contemporains Bechara El-Khoury et Toru

tionnellement acquis au théâtre. « Dans les pe-

et familier de ce répertoire : une vraie opportu-

Takemitsu. Un programme servi par l’archet tou-

« Cette salle correspond très bien à notre for-

jours très inspiré de Daniel Hope. Et dans cette

mation du point de vue de la taille. On connaît

même salle, il n’est pas rare de retrouver l’or-

l’acoustique et nous éprouvons un certain confort à y jouer », souligne le violoniste Franck

tendre dans des comédies musicales. Dans ce

tites jauges, nous sommes proches des gens.

nité d’élargissement et de diversification de l’au-

On les entend respirer. Une fois, au Théâtre

dience. « J’ai une tendresse particulière pour le

13, il y avait sur scène un décor de mine que

Théâtre du Châtelet. Le public est très divers, on

l’on n’a pas pu retirer. Cela créait tout de suite

trouve aussi bien des familles que des groupes

chestre dans un programme… lyrique comme

une ambiance interlope. On a décidé de jouer

d’étudiants. C’est au Châtelet que la comédie

en avril avec La Somnambule de Bellini.

avec ce décor », poursuit Franck Della Valle.

musicale digne de Broadway a été relancée.

Tout d’un coup, il y a eu un renouveau du musichall en France et ça marche du feu de dieu ! », observe Étienne Cardoze. Une aventure à laquelle participe l’orchestre depuis une dizaine d’années. « Je me rappelle d’un Candide de Bernstein dans une mise en scène géniale de Robert Carsen. Ce type de projet présente aussi l’occasion de nous associer à de grands artistes venant d’autres horizons, comme Sting ou Elvis Costello ». Début 2016, l’orchestre retrouve la scène du Châtelet pour la comédie musicale de Cole Porter Kiss Me, Kate. Frisson garanti.

L

a musique sacrée est également au cœur du répertoire de l’orchestre. Et quel lieu plus approprié que la cathédrale NotreDame pour interpréter le Requiem de Fauré ? Le chef d’orchestre John Nelson, fidèle partenaire de l’orchestre, est à la baguette. « Nous avons une histoire très forte avec l’orchestre dans cette cathédrale. Nous trouvons tous l’inspiration entre ses murs. Cette musique est faite pour être jouée ici », nous confie-t-il. Ce lieu exceptionnel permet là encore de réunir des publics variés, entre les abonnés, les adeptes des grandes œuvres sacrées et des concerts dans les lieux de culte et, enfin, les touristes mélomanes qui, de passage à Paris, se pressent pour écouter du grand répertoire sacré servi par une formation prestigieuse. Franck Della Valle se remémore les Passions de Bach données à Notre-Dame avec le chef d’orchestre américain. « Les gens faisaient trois quarts d’heure de queue sur le parvis pour assister à un concert de 3 heures, mal installés sur des bancs en bois et avec un chauffage aléatoire. C’est dire la motivation ! » Nul doute que la magie sera de nouveau au rendez-vous.

Leopold Mozart / Haydn / Mozart / Schubert Sascha Goetzel / Jean-Guihen Queyras Du 10 au 12 mars Centquatre-Paris

Les Incroyables Aventures de Mister Fogg Marzi / François Castang Samedi 12 mars, 15 h Salle Cortot

Devienne / Mozart / Dantin 22 mars, 20 h Théâtre des Champs-Élysées

Vivaldi / El-Khoury / Chostakovitch / Takemitsu / Mendelssohn Daniel Hope / Deborah Nemtanu Lundi 11 avril, 20 h Théâtre des Champs-Élysées

Bellini, La Somnambule Christopher Franklin / Sabine Devieilhe / John Osborne / Rachel Kelly / Jennifer Michel / Nicola Ulivieri / Ugo Rabec / Les Cris de Paris Samedi 14 avril, 20 h 30 Salle des concerts / Cité de la musique Philharmonie 2

Récital, de la France à la Russie Claire Levacher / Natalie Dessay / Stella Grigorian Mardi 24 et mercredi 25 mai, 20 h Cathédrale Notre-Dame de Paris

MacMillan / Fauré John Nelson / Matthew Brook / Maîtrise Notre-Dame de Paris / Henri Chalet Dimanche 12 juin, 16 h Grande salle - Philharmonie 1

Concert participatif J. Haj Youssef / S. Kermes / Jasser Haj Youssef Ensemble Mercredi 22 juin, 20 h 30 Salle des concerts / Cité de la musique Philharmonie 2

Gounod / Liszt Laurence Equilbey / Karine Deshayes / Stanislas de Barbeyrac / Florian Sempey / accentus Les programmes complets sur orchestredechambredeparis.com

› et aussi

L’Académie joué-dirigé : de l’archet à la baguette

Retour sur…

- Classes d’orchestre (Paris 20e) Tout au long de l’année, trois classes du collège Pierre Mendès-France bénéficient d’une pratique instrumentale collective sur instruments à cordes, encadrées par trois musiciens de l’orchestre. Les académiciens au campus de Monceau Assurances avec le quatuor Leonis

Depuis quelques années, l’Orchestre de chambre de Paris offre à de jeunes solistes internationaux la possibilité de s’initier à la technique toute particulière du joué-dirigé. Cette année, le violon était à l’honneur.

À

la fin de l’été, quatre jeunes violonistes professionnels se sont retrouvés à Vendôme, ville pittoresque au cœur du Loir-et-Cher, bien connue pour son passé médiéval. La Lettone Kristı-ne Balanas, le NéoZélandais Benjamin Baker, le Franco-Russe Fedor Rudin et le Français Arnaud Sussmann ont été sélectionnés pour participer à cette 3e édition de l’Académie joué-dirigé, organisée par l’Orchestre de chambre de Paris et placée sous la houlette de Kolja Blacher. Le violoniste allemand est familier de cette pratique, dont il a maintes fois prouvé sa maîtrise auprès du Mahler Chamber Orchestra ou du Dresden Philharmonic. Les académiciens, tous des solistes internationaux, ont été accueillis sur le campus du groupe Monceau Assurances, fidèle soutien de l’orchestre depuis dix ans.

« Lorsqu’on voit l’orchestre et les académiciens travailler ensemble, on a l’impression d’un immense partage. »

P

endant une semaine, les académiciens ont pu apprendre les rudiments de l’exercice si particulier du jouédirigé. Pour eux, il s’agissait d’une grande première. « Je dois leur enseigner la technique, comment se débrouiller avec un orchestre, comment parler à un orchestre, comment répéter, donner des signes... Ils doivent connaître la partition aussi bien qu’un chef d’orchestre, ce qui est complètement nouveau pour eux », souligne Kolja Blacher. Pendant les trois premiers jours, les musiciens ont répété avec le quatuor Leonis et la pianiste Ariane Jacob. Une initiation en petit effectif des plus profitables. « Pour moi, c’est une expérience totalement nouvelle. Travailler avec un quatuor à cordes est très utile. Cela nous permet de nous habituer à être sur scène et de mieux appréhender le travail avec l’orchestre », observe Kristı-ne. Fedor abonde dans son sens : « Le maestro a eu l’idée de nous faire jouer aux côtés du quatuor pour accompagner nos collègues. C’est une très bonne idée pour avoir le point de vue de l’intérieur de l’orchestre. » Dès le premier jour, l’enthousiasme est palpable.

PARMI LES prochaines ACTIONS CULTURELLES…

A « C’est vraiment génial, on a démarré très fort ! », se réjouit Benjamin. Au fur et à mesure, les progrès se font sentir. « Dès le deuxième jour, ils étaient déjà beaucoup plus à l’aise », confirme Kolja Blacher.

u terme de cette académie, les solistes se sont retrouvés aux côtés de l’orchestre à la Philharmonie de Paris. Le programme est exigeant. Fedor interprète le 4e Concerto de Mozart, Arnaud le Concerto pour violon de Beethoven et Kristı-ne le célèbre Concerto pour violon de Mendelssohn. L’un des solistes sera sélectionné pour se produire à nouveau en concert avec l’orchestre au Festival de Besançon. Arnaud Sussmann est l’heureux élu. « En arrivant, il n’avait aucune idée sur la façon de diriger un orchestre. Et à présent, il adore ça ! C’était merveilleux de voir sa progression », constate Kolja Blacher qui souligne « la façon fantastique dont les académiciens ont évolué en une semaine ».

« C’était fantastique de voir l’évolution des académiciens sur une semaine ! »

Comme chaque année, des musiciens de l’orchestre se déplacent auprès de détenus. Le 4 février 2016, deux élèves pianistes du centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin se produisent aux côtés de deux musiciens de l’orchestre et de leur professeur de piano.

› 3 questions à Arnaud Sussmann, académicien

L

a rencontre tant attendue avec l’orchestre arrive à la mi-temps de l’Académie. « Le contact est d’emblée très chaleureux, observe Arnaud Sussmann. C’est ce qui nous plaît lorsqu’on regarde l’orchestre et les académiciens travailler ensemble : cette impression d’immense bonheur et de partage », se réjouit Anne-Cécile Martinot, secrétaire générale du groupe Monceau Assurances.

Pourquoi avoir participé à cette académie ?

Comment s’est passée votre rencontre avec l’orchestre ?

J’ai toujours eu envie de tenter l’expérience du joué-dirigé mais je n’en avais pas eu l’occasion. Pour moi, c’était une grande première, je n’avais jamais fait ce genre de travail auparavant. Notre coach, Kolja Blacher, est à la fois un musicien remarquable et un grand pédagogue. Il nous a donné toutes les indications sur les gestes nécessaires. Ce travail demande de connaître sur le bout des doigts les différentes parties instrumentales. En tant que soliste, lors d’un concerto avec un chef, nous sommes installés dans un certain confort. Dans le cadre du joué-dirigé, il faut se concentrer sur sa partie et sur celle de l’orchestre. Même si les musiciens de l’Orchestre de chambre de Paris s’écoutent, communiquent beaucoup et savent jouer sans chef, il faut occuper le rôle de leader.

C’était génial ! Après la première répétition, j’ai blagué avec Kolja : c’est comme si j’avais été drogué. Avoir le son qui vient à soi est extrêmement grisant. Et jouer ce concerto de Beethoven au milieu de l’orchestre est une sacrée expérience ! Le contact avec les musiciens fut très chaleureux et naturel. Au Festival de Besançon, j’ai dirigé le Concerto n° 5 de Mozart et j’ai retrouvé ce même plaisir. En ce moment, je prépare le 2e Concerto de Prokofiev et, au vu de la complexité de l’œuvre, je suis très content de ne pas avoir à le diriger !

Parlez-nous du Concerto pour violon de Beethoven.

« Jouer le Concerto pour violon de Beethoven au milieu de l’orchestre est une expérience grisante ! » Épreuve finale de l’Académie à la Philharmonie de Paris - Kristı-ne Balanas

Il démarre directement avec l’orchestre et, dès le départ, il faut communiquer aux musiciens les bons gestes. La difficulté est de parvenir à penser à soi et à tout l’orchestre, sans rien négliger. Mais j’ai encore beaucoup de progrès à faire ! J’ai aussi beaucoup appris des autres académiciens puisqu’on assistait à toutes les séances de répétition. Tout le monde jouait très bien et l’atmosphère entre nous était très cordiale.

Accompagnés par des musiciens de l’orchestre, les élèves d’une classe de CM2 de l’école Mathis écrivent des textes et poèmes inspirés par les collections de portraits du musée du Petit Palais qu’ils ont visitées auparavant. Leurs textes sont ensuite illustrés en musique par un quatuor à cordes de l’orchestre.

- Musique de chambre en prison

L’académicien Fedor Rudin et l’orchestre

Séance de travail avec Kolja Blacher

- Écriture et musique au Petit Palais (Paris 19e)

› SOUTIENS L’ACADEMIE DE DIRECTION D’ORCHESTRE JOUÉ-DIRIGÉ EST SOUTENUE PAR :

- groupe Monceau Assurances www.monceauassurances.com

Les actions territoriales de l’orchestre sont soutenues par :

- la Fondation Daniel et Nina Carasso

La Fondation Daniel et Nina Carasso est une fondation familiale créée début 2010, en mémoire du fondateur de Danone en France et aux États-Unis, et de son épouse. En soutenant des initiatives dans les domaines de l’alimentation durable et du rapport entre le citoyen et l’art, elle a pour objectif de concourir à l’épanouissement de l’être humain et à la préservation de notre environnement. www.fondationcarasso.org

- L’ Art pour grandir (Ville de Paris) - la Fondation M6 www.groupem6.fr/fondation

- Le Cercle des Amis de l’Orchestre de chambre de Paris et Crescendo, cercle des entreprises partenaires de l’orchestre. Vidéo Reportage vidéo sur l’épreuve finale

Pour en savoir plus :

orchestredechambredeparis.com/ orchestre-citoyen/education/