RIRE Cahier exercice

(Sans précipitation). En étirant la phrase, en la redécoupant à ta façon... En la modulant, en intercalant des silences, des ralentis, des accélérations... En riant.
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Parler en public. Les 9 appuis de la confiance en soi. Jean Sommer

Cahier d’exercices « Haka du rire»

J’avais d’abord intitulé ce module : « Clap fou rire », du fait du clapping des mains sur les cuisses, les côtes et le plexus... Je l’ai ensuite rebaptisé : Haka du Rire, en référence au Haka des All Blacks... Le but de cette série de gestes n’est pas d’apprendre une chorégraphie pour la reproduire au millimètre. On cherche ici à libérer certaines énergies parfois enfermées ou bloquées. Mettre le corps en mouvement. De bas en haut et dans tous les sens. Pour faire vivre la parole. Pour lui donner la fluidité, le dynamisme, la vitalité qui sont indissociables de l’expression orale. Avant de passer au rire, il faut libérer le souffle. Préparer le « lâcher prise ».

Libérer la colonne d’air Beaucoup de respirations sont contraintes ou empêchées, ce qui naturellement affecte la liberté de la voix. Étranglée, assourdie ou au contraire dure, projetée... Ce que l’on appelle dans le jargon des professeurs de voix : le serrage laryngé. (Par resserrement du larynx) L’exercice ci dessous devrait t’aider à dépasser ces sensations de gêne ou améliorer ta « ventilation ». En libérant la colonne d’air. La colonne d’air est le lien de pression qui existe entre la base des poumons et le souffle en bouche pour produire le son (chant ou parole). Je compare souvent cette colonne d’air au jet d’eau sur lequel tourne une balle de ping pong en équilibre. Si le jet est trop fort la balle de ping pong est éjectée. Si le jet est trop faible, la balle tombe. Voici un exercice repris de mes formations précédentes.

Jean Sommer [email protected]

Exercice 1 : la bulle d’air Je te recommande de faire cet exercice assis. Sur une chaise ou un tabouret. (Éviter les canapés, fauteuils...) Adopte une posture bien droite mais sans raideur. Pieds à plat sur le sol. Épaules basses. Tu poses une main observatrice sur le ventre. Mâchoire détendue. Dents desserrées. Première partie Visualise et ressent le flux de l’air qui entre et qui sort par tes narines. Sans agir dessus. En observateur. Visualise maintenant ou Imagine un conduit creux qui va de ton arrière gorge et qui descend à l’intérieur de toi jusqu’au diaphragme (ventre). Comme une cheminée. Où l’air circule librement. A la descente (inspiration). A la remontée (expiration). Maintenant porte toute ton attention sur l’entrée de l’air. Au moment où l’air pénétrant par les narines et la bouche entrouverte crée une sensation de fraicheur en bouche. Comme une bulle d’air frais. Sans forcer sur l’inspiration. Si c’est plus facile pour te concentrer, ferme les yeux. Essaie de suivre cette bulle d’air entrant, le plus loin possible en arrière jusqu’au moment où elle se réchauffe et où elle se perd dans le corps. Néanmoins tu peux sentir qu’elle a fait le chemin, et qu’elle est arrivée au bout quand tu ressens sous ta main le ventre qui se gonfle. Fais le 3 fois (3 inspirations et expirations) Je te demande maintenant de donner à ta bulle d’air la forme et la rondeur d’un A silencieux. Un A large en bouche comme une grosse boule qui en descendant ouvre la cheminée sur son passage. Physiquement ou en imagination. Peu importe. Ne force rien. Ressent et observe. Fais le 3 fois (3 inspirations et expirations)

2ème partie Dans la continuité de l’image de la cheminée, où l’air circule de haut en bas et de bas en haut, je te demande maintenant de pulser légèrement le souffle sortant comme on souffle de l’air chaud sur une vitre froide pour y faire de la buée : Ahhhhhhhhhh

Jean Sommer [email protected]

3ème partie Je te demande de légèrement timbrer l’air soufflé à l’expiration. Tu commences par « la buée » et tu laisses le souffle-son s’extérioriser. Ahhhhhhhhh Ne cherche pas à « sortir la voix ». Il n’est pour l’instant aucunement question de voix. Mais juste du bruit du souffle sonorisé. D’ailleurs cela donne un son plutôt caverneux et peu audible. Assez faible. La mâchoire est détendue... Fais le 3 fois (3 inspirations et expirations) Je t’écoute... C’est bien

Exercice 2 : Ouverture par le rire Dans la continuité de l’exercice précédent. Canal de l’air (cheminée) libéré. Je te propose de revenir à un geste simple. Se taper les cuisses pour rire. C’est un bon vieux moyen qui a accompagné des millions de rieurs par le passé. Il n’y a pas de raisons que cela ne fonctionne pas pour nous. Je récapitule les composant de l’exercice • Se taper les cuisses en claquant bien les mains (tanpis pour les bleus !) • En pliant les genoux • En projetant la voix par la bouche grande ouverte (attention : pas de projection de gorge...) Ah... AH... AH Note : penser rire ou bruit (« Rire de l’Ogre ») Ne pas penser Voix ou qualité. L’intérêt ici est l’expulsion sonore sans frein.

Exercice 3 : Faire bouger les côtes CF.  l’expression  :  «  Rire  à  s’en  tenir  les  côte  »   Cette  expression  apparue  au  tout  début  du  XIXe  siècle  signifie  que  l'on  rit  tellement   que  l'on  doit  se  tenir  les  côtes.  On  peut  en  effet  observer  qu'une  personne  qui  a  un   fou  rire  a  tendance  à  poser  une  main  sur  son  ventre,  comme  pour  tenter  de   décontracter  ses  muscles  abdominaux.  "Se  tenir  les  côtes"  est  une  variante  ancienne   de  "rire  à  s'en  tenir  les  côtes",  qui  signifie  avoir  un  fou  rire. Les mains en ouverture sous les dernières côtes. Comme faisant une ceinture. Piloter le rire (un peu forcé) pour le faire descendre sous les mains. En essayant de faire bouger la ceinture à chaque éclat. AH... (pause) AH... (pause) etc. A chaque rire la ceinture se dilate. Les mains sont repoussées vers l’extérieur. Jean Sommer [email protected]

Recommandation. Les premières fois pratiquer au ralenti. Rire par rire, pour bien identifier le lien entre l’appui du rire, la réaction de la ceinture et l’expulsion du son.

Exercice 4 : Dire en mouvement Maintenant plus difficile je te demande d’associer la chorégraphie de la vidéo (Haka du rire avec une phrase) En faisant la chorégraphie complète. Je rappelle que le but ici est de bouger et de rire. Et non pas de « copier » les gestes à la lettre. L’objectif est le mouvement et la libération de l’énergie. Tout cela est du jeu. En reprenant la chorégraphie de l’Haka du rire » en rythme sur la musique de la vidéo, je te demande de dire la phrase de Gainsbourg :

« Je suis venu te dire que je m’en vais » Sans tenir compte de la musique de la chanson. Pour jouer à « exploser le texte ». Sur tous les tons. Sur tous les rythmes. (Sans précipitation). En étirant la phrase, en la redécoupant à ta façon... En la modulant, en intercalant des silences, des ralentis, des accélérations... En riant. En s’amusant. En s’imaginant au choix : ivre, heureux, triste, désolé, sarcastique, etc. Le rythme du play back d’accompagnement est là pour te soutenir, de stimuler, t’entrainer.... Pour te faire bouger et faire bouger ton expression. Tu verras que ta parole y gagnera en liberté.

Jean Sommer [email protected]