Scène de rire

A l'inverse de Philippe, vêtu d'un t-shirt bleu, le teint mate et menu d'une voix imposante. Il hausse le ton et n'hésite pas à déverser quelques injures, voire des farces ... à chaque répétitions. Sans doute la plus belle des forces pour être fin prêt le 22 juin prochain pour le grand levé de rideau. □. Par Benjamin Lévêque. E.
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Reportage

Scène de rire Théâtre ▌Les comédiens de la MJC de Chilly-Mazarin préparent la pièce Veillées Funèbres ce lundi soir.

E

n fond de scène, l'imposant miroir de la MJC de Chilly-Mazarin. Dans le silence, s'élèvent les rigolades à moitié étouffées. A croire que l'atelier «détente» libère les comédiens de leur timidité et déclenche des rires nerveux. Au cœur, un tapis bleu jonché sur le vaste parquet de sapin. Un parfum de chalet de montagne s'en dégage quasiment. Adossé au mur, Sébastien Gorteau dirige avec proximité les exercices et répétitions dont il connaît les méandres. Pour cause, il a lui-même scénarisé la pièce. Cette comédie a tout pour être originale. Associer la mort et le rire, un défi pour ses comédiens amateurs. Tous, réunis autour du cercueil, critiquent la mort et dépassent les faux-semblants. Voix fluette, Aurore console Cécile, la comique de la bande, en pleurs. A l'inverse de Philippe, vêtu d'un t-shirt bleu, le teint mate et menu d'une voix imposante. Il hausse le ton et n'hésite pas à déverser quelques injures, voire des farces charnelles en direction de la gente féminine. Pour ce chef d'entreprise, le théâtre est une façon de faire une trêve dans le travail. «C'est très thérapeutique, on fait ensemble un bout de chemin à travers un texte» glisse-t-il avec le sourire. Sur le flanc gauche, Laetitia n'a pas peur du ridicule. Elle frappe le sol à l'aide du scénario agrafé. Une situation qui esquisse de larges sourires chez ses compères, particulièrement Cécile, l'organisatrice de la troupe, qui a débuté les cours de théâtre quatre ans auparavant. Muni d'un foulard noir à pois blancs, elle s'éclate, «ça permet de s'évader». Histoires, grimaces, mimes, une routine pour cette assistante maternelle. Sous les néons suspendus, les comédiens déambulent groupés ou dispersés autour du cercueil, faisant grincer le parquet. Au moment du débriefing, les visages sont toujours pleins d'entrain. En fond, les tic-tac du cadrant d'horloge se manifestent. Une bouteille d'eau à la main, le metteur en scène donne ses impressions. Il encourage et recadre ses élèves. «Il faut parler plus fort» lance-t-il agenouillé en face de ses disciples campés contre le pans de mur beige. Tels des enfants attentifs aux paroles paternelles. Avant de quitter la salle lumineuse, l'ambiance reste familiale. Discutant et planifiant leur week-end, leurs liens se renforcent à chaque répétitions. Sans doute la plus belle des forces pour être fin prêt le 22 juin prochain pour le grand levé de rideau. ■

 

Par Benjamin Lévêque