Rapport de mission santé au Burkina Faso ... - Urgence Afrique

En ce qui concerne les repas du midi et du soir, au menu pâtes, riz et semoule le tout accompagné de sauce. Le mercredi et le jeudi nous avions droit à des ...
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Rapport de mission santé au Burkina Faso (Septembre 2013)

A la sortie de l’école d’infirmière, j’ai décidé, avant de me lancer dans la vie dite active, de vivre une expérience unique et de partir pour un mois en mission humanitaire. Celle-ci s’est déroulée au Burkina Faso et plus précisément à Niou un petit village situé à un peu plus de 60 km au nord-ouest de la capitale, Ouagadougou. Ce petit village possède un dispensaire ainsi qu’une maternité Deux structures dans lesquelles j’ai été amené à travailler durant cette mission.

Le dispensaire :

Il se compose de deux salles de consultations, d’une salle d’injections, d’une salle de pansements, d’une salle d’hospitalisations (seulement 4 lits sont disponibles) et d’un dépôt pharmaceutique. L’équipe soignante est composée d’un major (autrement dit d’un cadre de santé) et de 3 infirmières. Les pathologies rencontrées dépendent beaucoup des saisons. Le mois de septembre est très largement rythmé par les cas de paludisme simples et graves. Cependant, j’ai tout de même été amenée à prendre en charge des patients venu consulter pour des piqures de scorpions, des gastrites, des parasitoses, des plaies en tout genre … J’ai également été confrontée à certaines maladie que l’on ne rencontre plus ou très rarement en France, comme la teigne par exemple. Les premiers jours sont assez déroutants, un temps d’adaptation est nécessaire. Les infirmières réalisent les consultations, prescrivent et bien sur réalisent les soins (pansement, injections, pause de voie veineuses, ...). Le diagnostic repose essentiellement sur l’évaluation clinique du patient. Il faut se familiariser avec les traitements et les posologies. Les journées sont très chargées, les patients défilent à une vitesse folle. J’ai à plusieurs reprises été amenée à réaliser des consultations seules, cependant cela reste compliqué avec la barrière de la langue. La plus part du temps j’aidais les infirmières en rédigeant l’ordonnance, en remplissant le carnet de soin, en prenant la tension, la température et en réalisant le test rapide du paludisme (TDR). On essai autant que possible de respecter le secret professionnel mais cela n’est pas toujours évident. Il faut savoir que là-bas, tout est à la charge des patients, y compris les seringues et les gants nécessaires aux injections. Il est très difficile de voir revenir un patient avec son ordonnance pour que l’on enlève des médicaments car il n’a pas assez d’argent ou de les voir récupérer des bandes salles afin de les laver et de les réutiliser pour les prochains pansements. Le recours à la voie IV ou IM est énormément répandu. Les patients sont pour la majorité persuadés que les injections sont plus efficaces que les traitements par voie orale.

Il est donc fréquent que l’on prescrive des injections alors qu’elles ne sont pas nécessaires dans le but de jouer sur le côté psychologiques Nous sommes très souvent confrontés aux ruptures de stocks. Il faut donc s’adapter et faire au mieux. La croyance en la médecine ancestrale au Burkina-Faso est encore très présente ainsi que le Vaudou. Cela nous amène parfois à être confrontés à des pratiques qui peuvent d’une part choquer mais aussi et surtout se révéler dangereuse pour les patients comme les scarifications. On reste souvent démuni face à certaines situations et cela n’est pas toujours évident à gérer au quotidien. La maternité :

Elle se compose de deux salles de consultations, d’une salle d’accouchement et d’une salle d’hospitalisation. L’équipe soignante est composée de 2 accoucheuses et d’une aide soignante. Le mardi matin est rythmé par le dépistage des enfants malnutries ainsi que par la vaccination des nourrissons. C’est un jour de grande affluence et c’est donc à la chaine que nous pesons, mesurons, relevons le périmètre brachial de chaque enfant et en fonction des résultats nous distribuons des compléments alimentaires.

C’est une bonne occasion pour faire un petit peu de prévention (contraception, infections sexuellement transmissibles, VIH) Tout au long de la semaine la maternité reçoit les mamans pour les consultations prénatales. Une fois de plus tout est basé sur la clinique : palpation du ventre, écoute du bruit du cœur du bébé avec un stéthoscope obstétrical, … On essai à ce moment là de sensibiliser au maximum les mamans sur les risques liés au paludisme et on distribue des moustiquaires. Les accouchements sont très fréquents. Ici, pas de péridurale, pas de monitoring. On est bien loin des salles d’accouchements françaises. Les mamans sont souvent très jeunes et parfois n’en sont pas à leur premier enfant. Lors de mon premier accouchement j’ai été surprise par le déroulé de celui-ci. Les accoucheuses laissent la femme gérer seule son accouchement, ne la conseille pas pour les poussées, ne l’encourage pas. Nous ne sommes intervenues qu’au moment où la tête du bébé commençait à sortir. Ce qui m’a également surprise c’est le détachement rapide entre la maman et son enfant une fois né. Le nourrisson est aussitôt déposé sur la table, lavé, enroulé dans un tissu et laissé seul le temps de réaliser la délivrance manuelle et de recoudre la maman lorsqu’une épisiotomie à été nécessaire.

La vie autour de la mission :

Niou La semaine nous sommes au village, logés dans une villa ne disposant pas d’eau courante. Les toilettes et la douches sont assez sommaires mais on s’y fait. Attention la nuit ils sont pris d’assaut par les cafards ! Les repas se prennent chez Pouspoko, une femme formidable, notre maman de l’aventure.

Le petit déjeuner reste très occidental (jus de fruit, confiture, pate à tartiner, pain, café, thé). En ce qui concerne les repas du midi et du soir, au menu pâtes, riz et semoule le tout accompagné de sauce. Le mercredi et le jeudi nous avions droit à des petits extras : alocos (bananes plantains) et frites de patates douces. La viande est très rare, les produits laitiers quasiment inexistants. Ouagadougou Le weekend retour sur Ouagadougou en bus STAFF, enfin quand on arrive à l’avoir. Dans le cas contraire on prend ce qui vient. C'est-à-dire un mini bus dans lequel on s’entasse et on optimise l’espace ! Oui c’est bien un bœuf sur le toit …

Pour les repas, le midi nous allions acheter des barquettes de riz ou de semoule. Par contre le soir il nous ait souvent arrivé de sortir manger à l’extérieur dans des petits restaurants. A cette occasion j’ai pu gouter au meilleur hamburger de toute ma vie (qui l’aurait cru). La villa dispose de l’eau courante, de vrais WC, d’une vraie douche et d’une connexion internet qui nous permet de skyper et facebooker. Ca fait pas de mal de retrouver un peu de confort et d’avoir des nouvelles de nos proches. Un peu de tourisme : Les week-ends sont l’occasion de découvrir la ville (le grand marché, les maquis ….) mais aussi de visiter un petit peu le Burkina-Faso.

Il est très facile de trouver un taxi (voiture ou moto). Cependant l’état de certaines voitures n’est pas très rassurant (pare brise cassé, carrosserie cabossée, intérieur désossé, …). Le code de la route n’est pas du tout respecté et tout le long du trajet « on serre très fort les fesses ». Les crocodiles de Bazoulé :

C’est une occasion unique de les approcher de très près et de vous faire photographier avec eux.

Le musée international :

Vous pourrez découvrir la culture africaine (histoire des masques, …)

Le parc animalier

Un très grand nombre d’espèces sont présentes sur ce parc. Petit bémol les animaux sont en cage et certaines fois ils ne sont pas visibles. Ce jour là nous avons eu une chance folle et avons pu voir de très près (juste derrière les grillages), les lions, hippopotames et éléphants.

Conclusion : Cette mission est passée à une vitesse folle. Merci à Urgence Afrique pour tout ce que cette mission m'a apportée professionnellement mais aussi et surtout humainement ! Cette aventure m'a réappris les vraies valeurs de la vie et j'en ressors grandie. Merci à Germaine et à Jamal nos deux référents durant cette mission pour leur soutient et leur disponibilité. Merci aux équipes soignantes pour leur accueil et leur gentillesse. Merci également a Daouda, Ibrahim et Moussa avec qui nous avons partagé de bon moments. C’est compliqué de retranscrire tout ce que l’on à pu vivre et éprouver tout le long de cette mission. J’espère avoir su, par le biais de ce rapport, retranscrire un petit peu la réalité du terrain. Pour les prochains volontaires, voici une petite liste de dons nécessaires : Matériel pour les pansements -

Compresses bandes Bétadine scrub +++ et dermique (le nettoyage des plaies est réalisé exclusivement avec la beta dermique) Sérum physiologique Tulle gras Urgostérile Fusidine

Médicaments -

Paracétamol +++ Anti émétiques Anti spasmodiques Anti diarrhéiques

Pensez aux formes pédiatriques, elles font cruellement défaut. Matériel médical : -

Gants +++ Thermomètre Désinfectant de surface et produits permettant de la décontamination du matériel

Garder les dons avec vous et distribuez les selon les besoins des patients, ne les déposez pas au dépôt pharmaceutique car ils seront mis à la vente. A la fin de votre mission, donnez les dons restants au major qui continuera de les distribuer aux patients.