Mission UA : Environnement Santé Education - Urgence Afrique

Projets et sondage. Il y a maintenant une dizaine d'années, un système de charrette avait été conçu pour effectuer l'acheminement des déchets, des habitations ...
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Mission UA : Environnement Santé Education 3 Août - 28 Août 2013 Laura Maintier

« Quand tu te donnes, tu reçois plus que tu ne donnes, car tu étais et tu deviens. » Saint-Exupéry

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Sommaire I. Découvrir Noflaye .................................................................................... 4 a. Arrivée à Noflaye ........................................................................................................ 4 b. Le village ....................................................................................................................... 4 c. Les Noflayais................................................................................................................. 5

II.

Organisation générale de ma mission ................................................ 5

III.

Mission Education.................................................................................. 5

a. Cours du matin ............................................................................................................ 6 b. Cours de soutien de 15h ........................................................................................... 6 c. Activités parascolaires ............................................................................................... 7

IV. Mission Santé ......................................................................................... 8 a. Case de Noflaye........................................................................................................... 8 b. Poste de Sangalkam.................................................................................................... 8

V.

Mission Environnement ........................................................................ 8

a. Sensibilisation .............................................................................................................. 8 b. Projets et sondage....................................................................................................... 9 c. Sondage......................................................................................................................... 9

VI. Les dons .................................................................................................10 VII. Profiter du Sénégal .............................................................................10 a. Le temps libre en semaine ...................................................................................... 10 b. Les transports ............................................................................................................ 11 c. Les Week-ends ......................................................................................................... 11

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Au moment de partir pour le Sénégal, j’étais étudiante en première année de médecine sur le point de me réorienter vers un DUT GEA (pour travailler au sein d’une ONG). Pour moi, l’humanitaire est un domaine très formateur autant sur le plan professionnel que sur le plan personnel, c’est un milieu qui m’attire et que je respecte pour les nombreuses valeurs qu’il transmet dont deux essentielles : la tolérance et la solidarité. C’est en entendant Jérémy, ancien bénévole de juillet 2012 à Noflaye, me raconter son séjour que j’ai connu Urgence Afrique et ai décidé de faire une mission humanitaire l’été qui suivait. J’ai donc choisi de partir en mission au Sénégal avec Urgence Afrique. Pourquoi le Sénégal ? Parce que j’en avais déjà entendu parler à de nombreuses reprises, je connaissais quelques personnes à y être déjà allé et que Jérémy a très bien fait sa publicité pour Noflaye. Ma mission était composé de trois volets : un volet éducation majoritaire, ainsi qu’un volet environnement et un volet santé. Nous étions 5 bénévoles présents pendant tout le mois de juillet : Sybille (étudiante en médecine) en mission santé, Anaïs (étudiante en espagnol) et Inès (lycéenne) en mission éducation, et Victor (jeune actif) en mission informatique. Nous étions accompagnés d’Hélène, bénévole de juillet en santé et éducation, qui restait la première semaine d’août en plus. De plus, Jérémy revint à Noflaye à partir du 20 août, en tant qu’assistant d’Ibra.

I.

Découvrir Noflaye a. Arrivée à Noflaye

Ibra, le chef de programme, vient chercher les bénévoles à la sortie de l’aéroport avec une petite affiche Urgence Afrique. C’est son frère Abdou, chauffeur de taxi, qui se charge du transport entre Noflaye et l’aéroport de Dakar, le trajet dure environ 1h. Arrivé au village, le bénévole est directement mené chez sa famille d’accueil pour y déposer sa valise, découvrir la chambre où il logera tout le mois, rencontrer sa famille et particulièrement le membre de la famille qui s’occupera de lui. Une réunion d’accueil est organisée dans la journée par Ibra pour les nouveaux arrivants, ou une fois que tous les bénévoles du mois sont présents.

b. Le village

Noflaye est un petit village d’environ 1500 habitants, situé dans la région dakaroise. En superficie, il est à peu près équivalent à un village français de 700 habitants puisque plusieurs générations peuvent vivre dans une même maison, les familles sont nombreuses et les maisons sont plus petites qu’en France. Les rues sont couvertes de sable, ce qui ne facilite pas les déplacements rapides dans le village. La plupart des habitations sont en construction. Le village fait partie de la communauté de Sangalkam, une commune qui se trouve à 1km (que l’on peut rejoindre en 20 minutes à pied), et du département de Rufisque (à 1h en ndyaga ndiaye ou 30 minutes en taxi). D’ailleurs, il n’y pas de maire à Noflaye mais un chef de village, car le maire se trouve à Sangalkam. Noflaye est divisé en 4 quartiers ethniques : quartier sérère, quartier peul, quartier wolof et quartier diola. Au centre du village, se trouve la mosquée ; au nord, il y a le centre polyvalent du village, regroupant la bibliothèque et la case de santé; l’école est à l’ouest, au milieu du quartier sérère. La route principale traverse le village près de la mosquée, séparant d’un côté les quartiers précédemment cités, et de l’autre, des habitations plus récentes, le terrain de football et des champs.

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c. Les Noflayais

Les Noflayais vivent beaucoup dehors. Les adultes discutent souvent entre eux, devant chez eux devant une boutique, ou devant la mosquée. Les enfants, eux, jouent dehors et trainent par petites bandes dans leur quartier respectif. A Noflaye, les jours se suivent et se ressemblent, vous prendrez vite l’habitude de vous arrêter dire bonjour aux personnes que vous croiserez sur votre chemin chaque jour. C’est ce qui donne son charme à Noflaye, on s’y sent toujours accepté et bienvenu. Il est d’ailleurs très important de saluer chaque personne que l’on rencontre, que ce soit le chef du village et ses compagnons qui discutent devant la mosquée, les 2 femmes qui attendent un bus sous un arbre ou les voisins qui passent le temps près du centre polyvalent. En tant que blanc, si vous ne le faites pas, les habitants n’hésiteront pas à vous interpeller pour vous faire remarquer votre « oubli ». Même si vous repassez plusieurs fois devant les mêmes personnes dans la journée, un « salam aleikoum » est essentiel. Les enfants attirés par votre étrange couleur viendront souvent vers vous, vous serrez la main, faire un bout de chemin avec vous et vous bombarder de « comment t’appellestu ? », « quel est ton nom ? » et « comment vas-tu ? ». D’autres, probablement pour vous tester, viendront tirer votre sac, vous pincer et vous taper, mais ça n’arrive qu’assez peu pendant le mois, ne soyez surtout pas intimidé et n’hésitez pas à vous défendre comme vous pouvez.

II.

Organisation générale de ma mission

Point important : nous sommes arrivés à une semaine de la fin du Ramadan, par conséquent, nous n’avons travaillé que 2 jours, le lundi et le mardi, pendant la première semaine, le reste de la semaine étant férié mercredi. J’ai commencé ma mission en santé, avec Sybille, durant la première semaine et suis allée quelques fois à la bibliothèque. J’ai passé les deuxième et troisième semaines à la bibliothèque en éducation avec Anaïs et Inès. Ma dernière semaine était centrée sur l’environnement. Les horaires étaient 9h-12h et 16h-18h, les enfants pouvaient rentrer à 10h. Sauf pendant notre 1 ère semaine, durant laquelle la bibliothèque fermait à 17h30, ce dû au Ramadan. Nous avions instauré une heure de soutien aux collégiens, lycéens et étudiants de 15h à 16h. Nous pouvions être amenées, avec Sybille, à faire des sensibilisations en dehors de ses horaires, après dîner généralement.

III.

Mission Education

Notre plus gros défaut durant le mois d’août fut notre manque d’autorité. Les circonstances n’ont pas vraiment joué en notre faveur à Anais, Ines et moi : nous n’étions que des filles, aucune de nous n’avait une voix forte et nous ne sommes pas imposées dès le départ. Il est essentiel de se faire respecter dès le premier jour, n’ayez pas peur de passer pour le « méchant toubab », les enfants ne vous connaissant pas bien vous regarderons de travers au début, mais les rapports s’arrangeront très vite avec eux pendant le mois. Les enfants sont très agités, pour la majorité il est difficile de rester calme et silencieux. Ne vous faites pas d’illusion : vous aurez à user de votre voix plus d’une fois pour espérer que vos consignes soient respectées plus de 2 minutes.

a. Cours du matin Le matin nous ne prenions que les enfants qui étaient à l’école primaire, et quelques 6e et 5e, que l’on faisait travailler au même niveau que les CM2. Au Sénégal, il n’y a pas d’école maternelle, le système scolaire ne prend en charge les enfants qu’à partir de 5 ans, ils rentrent alors en classe de Ci, équivalente à la grande section de maternelle. S’en suivent les classes de CP, CE1, CE2, CM1 et CM2. Etant 3 bénévoles, nous les divisions en 3 groupes : les Ci et CP qui ne savent généralement pas écrire l’alphabet et ne parlent pas français ; les CE1 et CE2 qui savent écrire des mots, plus rarement des phrases et en un assez bons niveau en maths ; les CM1, CM2 et petits collégiens auxquels on peut faire de petites dictées Nous ne laissions pas rentrer les enfants avant 10h. Ils devaient attendre devant la porte au moment de rentrer, l’une de nous les faisait rentrer un par un, tandis qu’une autre notait leur nom et leur classe dans le cahier de présence. Nous leur disions à quelle table se placer selon leur niveau. Au-delà de 10h30, ils étaient considérés comme en retard et étaient refusés au soutien sauf excuse valable, certaines filles doivent s’occuper de leur fratrie, faire à manger ou le ménage, ce qui explique leur retard. Nous les laissions rentrer la première semaine malgré leur retard, en leur expliquant de venir à l’heure la fois suivante. Apres cette période nous sommes devenues intransigeantes pour l’assiduité. Au début du mois, nous étions seulement à la bibliothèque. Nous avons obtenu une salle de classe à l’école vers la fin de la 3e semaine, où l’une des bénévoles partait le matin avec le groupe des CE1/CE2 car ils étaient nombreux et plus difficiles à gérer car ils étaient moins obéissants. Les grands étaient très calmes, peu nombreux et plus attentifs. Les petits ne comprenant quasiment pas le français, il fallait leur donner les ordres en wolof et faire traduire les consignes des activités par Awa ou un grand. Aux plus petits, nous faisions écrire les lettres de l’alphabet, soit par des dictées de lettres, soit en leur faisant écrire des lignes de lettres. Nous ne leur faisions pas de calcul. A l’oral, nous leur faisions répéter les lettres après nous en utilisant l’alphabet affiché au dessus du tableau. Aux moyens, nous faisions des dictées de mots. En maths, nous faisions des tables de multiplication ou des calculs posés : addition, soustraction, multiplication et division. Aux plus grands, nous faisions des dictées d’un paragraphe de 5 à 10 lignes, extrait d’un livre pris au hasard dans la bibliothèque. Personnellement, je leur faisais à chacun réécrire une phrase et les autres corrigeaient éventuellement les fautes. J’écrivais parfois une des phrases du texte avec des fautes, qu’ils devaient corriger eux-mêmes, en expliquant leur correction.

b. Cours de soutien de 15h Chacun des bénévoles se proposait de faire soutien pour la(les) matière(s) scolaire(s) dans laquelle (lesquelles) il était à l’aise. Anaïs faisant des études d’espagnol, s’occupait de l’espagnol, Sybille se proposa pour les SVT et je me suis occupée des maths. Malheureusement très peu d’élève étaient présents à l’heure du soutien. J’avais un élève qui venait régulièrement faire des maths. D’autres venaient de temps en temps, pour de l’espagnol ou des maths. Aucun ne venait pour les autres matières, par manque de communication peut être. Nous avons eu du mal à mettre en place cette plage horaire de soutien, puisqu’au début les informations données aux élèves n’étaient pas claires, nous ne savions exactement quand nous occuper de qui et nous disions aux élèves de venir quand ils voulaient. Nous avons mit une bonne semaine avant d’établir que nous ferions cours de soutien uniquement aux plus jeunes le matin et aux adolescents exclusivement de 15h à 16H. Certains venaient le matin quand nous nous occupions des petits ou à 16h quand le soutien était fini et que nous commencions les activités de l’après-midi. Quand nous leur disions de repasser à 15h dans la journée ou le lendemain, ils ne revenaient finalement pas avant quelques jours. Cependant, j’ai été contente de constater un progrès des élèves que j’ai vu plusieurs fois.

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c. Activités parascolaires Les enfants adorent chanter, ils connaissent des chansons apprises par les anciens bénévoles : une souris verte, « un éléphant qui se balançait », … . Ils connaissent aussi l’hymne national du Sénégal. Vous pouvez leur apprendre de nouvelles chansons si elles sont simples et courtes. Ils aiment beaucoup jouer à « tomate-ketchup ». Nous les avons fait jouer au béret, au foot, au « facteur n’est pas passé ». Le mardi après-midi, ils avaient l’habitude d’être sensibilisé à l’hygiène bucco-dentaire. Nous leur rappelions la veille et le matin même d’amener leur brosse à dents. Il faut leur expliquer la dentition (les noms et rôles des différentes dents), leur montrer les bons mouvements pour le brossage des dents et les faire se brosser les dents pendant 3min. Se brosser les dents avec eux était facultatif mais c’était plus pratique pour expliquer les gestes de brossage.

Le vendredi après-midi, on leur faisait faire le ramassage des déchets. Les enfants étaient répartis en autant de groupe qu’il y avait de bénévoles pour faire l’activité. Chaque groupe avait 2 sacs poubelle, que les enfants tenaient à 2, et l’on partait dans les rues de Noflaye plutôt dans des directions opposées. Nous finissions l’itinéraire soit à la benne, au bord de la route principal, dans laquelle les enfants jetaient les sacs d’ordures, soit devant la bibliothèque où nous déposions les sacs d’ordures qu’une charrette passerait ramasser (le lieu de dépôt des sacs est à voir avec Ibra). S’en suivait un lavage des mains avec explications des bons gestes, là aussi. D’autres activités, étaient de faire des coloriages (en général avec des crayons de couleur plus rarement avec des feutres), de la peinture, de la pâte à modeler, des scoubidous, faire des jeux. Il y a de nombreux jeux de société et jeux créatifs soit rangés à la bibliothèque, soit encore dans le bureau d’Urgence Afrique, chez Madame Kassé, avec le reste des dons à trier. Certains après-midi nous leur avions préparé des les lettres majuscules à colorier. Une fois pour créer l’alphabet que nous avons affiché au dessus du tableau, une fois pour écrire « merci beaucoup » et encore une autre pour « joyeux anniversaire ». Pour les 2 dernières, Anaïs et Inès avaient photographié les enfants tenant les lettres, les photos ont été publié sur le groupe facebook ou envoyer à des donateurs. La dernière semaine nous leur avons fait personnaliser des t-shirts à leur nom, pour faciliter les bénévoles à reconnaître et retenir le prénom des enfants. N’en ayant que peu, nous avons fait cette activité pour les élèves les plus assidus le matin. Il faudrait renouveler cette activité pour les autres. Nous avons décidé de ranger les t-shirts dans l’armoire des bénévoles pour éviter qu’ils n’abiment ou ne salissent leur tshirts. A voir, s’il n’est pas préférable qu’ils le gardent.

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IV.

Mission Santé

Michel est le président du comité de santé de Noflaye et Mansour est l’agent de santé communautaire (ASC) de la case. Ce dernier est présent la majorité des matinées et certaines après-midi. Il suit une formation de 2 ans dont il a effectué la moitié, ce qui explique certaines de ses absences. C’est lui qui s’occupe de la case en général.

a. Case de Noflaye J’ai donc réalisé le début de ma mission en santé. Le premier matin, une patiente était présente avant l’ouverture, elle avait mal aux dents, en effet, toutes ses molaires inférieures étaient rongées par des caries. Il lui a seulement été donné un paracétamol et conseillé d’aller au poste de santé de Sangalkam. Il n’y eut qu’un seul autre patient dans la journée : un petit garçon, venu avec son père, qui s’était blessé sous le pied plusieurs jours auparavant, la plaie s’était fortement infectée. Hélène et Sybille n’ont rien pu faire d’autre que de lui nettoyer la plaie et lui appliquer un pansement propre, elles lui ont conseillé d’aller rapidement à Sangalkam, à lui aussi. Ne pouvant faire de soins ou de pansements, je me suis occupée des affiches de sensibilisation de la case tandis que Sybille se chargea des consultations et soins. Lorsque je suis arrivée, il y avait certaines affiches en double (souvent, une première avait été écrite par Mansour sur une feuille A4 et la seconde, réécrite au propre, sur un plus grand format et avec des illustrations par des bénévoles) et elles étaient éparpillées un peu partout sur les murs de la case. Cela décourageait à les lire, il y en avait trop et deux affiches traitant d’un même thème pouvaient se retrouver à l’opposé dans la case. J’ai enlevé les affiches en double et regroupé les affiches abordant un même thème sur un même mur. Ce sera plus simple lors des sensibilisations qui auront lieu à la case de santé.

b. Poste de Sangalkam

Avec Sybille, nous avons pu aller observer les soins au poste de santé le mardi et mercredi matins de la première semaine. Marie-Jeanne, responsable du poste qui fait le lien avec les cases de santé des villages alentours et supervise les actions des ASC, nous accueillit au Poste et nous fit visiter. Le poste se constitue d’une salle d’attente qui s’étend jusque dans le couloir, donnant sur de nombreuses autres pièces dont : deux salles avec des lits, l’une servant aux mères et nouveau-nés, l’autre pour les patients avec des problèmes autres que gynécologiques ; une salle « d’opération » pour la sage-femme, les matrones et Marie-Jeanne ; une salle de soins, « opérations », suivis où agissent les infirmiers. Les conditions d’hygiène sont les mêmes qu’à la case de Noflaye, voire pires dans certaines situations. C’est là que l’on se rend le plus compte de la différence avec un centre de soins en France : il faut se débrouiller avec les moyens à disposition.

V.

Mission Environnement a. Sensibilisation

J’ai, durant le mois, fait deux fois une sensibilisation sur la gestion des déchets. Les sensibilisations se sont faites au moment du thé vers 22h devant chez les Diop, en majorité à des jeunes de Noflaye (lycéens, étudiants, jeunes actifs). D’abord Sybille, présentait un sujet de Santé (le diabète à la première sensibilisation) puis je poursuivais avec la gestion des déchets. A la première sensibilisation, il y eu moins de 10 personnes et à la seconde, entre 10 et 15 personnes. J’ai expliqué les différents risques avec une conséquence directe ou indirecte pour l’homme que pouvait entraîner la pollution. J’ai aussi soumis l’idée de composter une partie des déchets. Enfin j’ai donné des chiffres de l’affiche ci-contre, notamment pour les mégots, les plastiques et le verre. Donner des chiffres indicatifs du temps de dégradation était plus explicite et cela marquait plus les gens. S’en suivait pour chaque thème, un débat entre les personnes présentes.

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b. Projets et sondage

Il y a maintenant une dizaine d’années, un système de charrette avait été conçu pour effectuer l’acheminement des déchets, des habitations jusqu’à la benne sous conditions d’une participation financière. Ce dispositif a été abandonné pour différentes raisons : les charrettes étaient gérer par différents hommes du village qui alternaient bénévolement pour effectuer le ramassage cependant les charrettes ne passaient pas régulièrement ; une cotisation était demandée aux habitants pour que le ramassage des déchets se fasse, mais certaines familles ne payaient pas par manque de moyens ; d’un autre côté les familles qui pouvaient payer ne voulaient pas payer alors que d’autres non ; petit à petit plus aucunes familles ne cotisaient. Aucune action n’est menée par le gouvernement pour la gestion des déchets, c’est aux villages et communes de gérer seuls leur environnement. J’ai rencontré Ousman Diouf pour discuter avec lui de solutions pour gérer les déchets à Noflaye. Nous avons pensé à créer un compost commun à tous les habitants de Noflaye, auquel on pourrait associer un moyen d’incinération du surplus de déchets de ce compost. D’une part cela pourrait réduire la quantité de déchets versés dans la seule benne à ordures dont dispose le village, qui est installée au bord de la route principale, et limiterait ainsi les odeurs de décomposition à proximité. D’autre part, les fermiers et agriculteurs pourrait venir se servir librement. Malheureusement, l’entretien et la gestion d’une telle installation posent problème, puisqu’il faudrait remuer régulièrement le compost et que les habitants s’engagent à l’utiliser. Le soutien financier est aussi un problème. Ousman m’a aussi dit qu’il serait bien de trouver une solution pour l’acheminement des eaux et leur filtration. Mais c’est un problème trop complexe à résoudre au jour d’aujourd’hui mais qu’il serait intéressant de s’occuper d’ici quelques années. J’ai ensuite présenté cette idée à Moth et Mourid Diop, ce dernier a fait une formation dans le domaine de l’environnement. Ils furent assez réticents à ce projet pour les raisons précédemment citées : il faudrait trouver un lieu pour le compost, or il n’y aurait pas de terrain libre ; tout comme pour les charrettes les gens ne voudraient pas payer. Un autre projet, appelé « une maison, une poubelle », serait de s’assurer que chaque habitation ait au moins une poubelle. Les grands sacs de riz en tissu sont une bonne solution et faciliteraient le système des charrettes s’il venait à être réinstauré. Il faudrait aussi installer plus de poubelle dans Noflaye. Nous parlions de faire une poubelle par rue, au minimum une par quartier. Il n’y a quasiment pas de poubelle dans les rues. A mon départ, Jérémy essayait de lancer le projet de faire un compost près du centre polyvalent avec l’aide de l’AJUC, de l’Asdevin et de Michel. Le dernier dimanche avant mon départ un set setal était organisé à Noflaye par l’ASC Pasteef de Noflaye (Association sportive).

c. Sondage

Durant la dernière semaine, sur demande d’Ibra, j’ai fait un sondage auprès de certains habitants pour savoir quel était l’opinion qu’ils avaient sur l’environnement et la propreté de Noflaye, sur le système des charrettes qui a été abandonné, sur ce qu’ils pensaient qu’il est prioritaire d’améliorer et s’ils étaient prêts à soutenir un nouveau projet de gestion et ramassage des déchets. Il en est principalement ressorti que les habitants n’étaient pas assez sensibilisés et que l’acheminement des déchets jusqu’à la benne est un problème pour les habitants vivants en profondeur du village. Il faudrait refaire des sensibilisations sur la gestion des déchets, en particulier auprès des femmes puisqu’elles se chargent généralement de jeter les ordures à la benne, et des enfants puisqu’ils grignotent souvent des friandises

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dont ils jettent les emballages parterre. Il faudrait aussi faciliter l’évacuation des déchets pour les habitants trop éloignés u centre du village. Tous les habitants assuraient bien vouloir soutenir un nouveau projet, autant au niveau matériel que financier, dans la limite du raisonnable. Les réponses données et un bilan du sondage sont disponibles auprès d’Ibra.

VI.

Les dons

Il y a de nombreux dons en réserves dans le bureau d’UA. Soit des fournitures en trop, soit de la peinture, des jeux de société, des cahiers, des feuilles. N’hésitez pas à fouiller et, pourquoi pas, trier une partie ou entièrement ses dons, voire en faire un inventaire pour les futur(e)s bénévoles. Si vous apportez des dons, il faudra en faire une liste et selon le type de don, il faudra les amener à la bibliothèque ou au bureau. Dons nécessaires en éducation :  Des règles et des gommes : il y en a peu et les enfants sont toujours nombreux à en vouloir lors des activités dessins.  Cahiers (petit format de préférence) : c’est le type de cahier qu’on donne aux enfants pour les exercices, certains n’en ont pas, on leur donne alors des feuilles volantes mais ça devient alors difficile de voir leur progression.  Manuels scolaires : surtout pour les niveaux collège et lycée. En maths, par exemple, il n’y a qu’un seul manuel qui est du niveau 2nde, aucun autre manuel de maths pour les autres classes de collège et lycée. En environnement :  Des compresses, pansements, bandages  Des flacons de sérum physiologiques, de gel hydro-alcoolique  Des paires de gants jetables Autres dons utiles :  Des stylos bleus, noirs (rouges et verts), des crayons de couleurs, des feutres  Des romans de tous types, des BDs, des revues scientifiques (type sciences&vie junior …)  Des DVD et CD  Des coloriages  Des scoubidous

VII.

Profiter du Sénégal a. Le temps libre en semaine

En dehors de notre mission, nous pouvions disposer de notre temps libre comme nous le voulions à condition de demander l’avis d’Ibra pour nos sorties hors du village et invitations « officielles » à manger chez les locaux. En général, nous restions au village toute la semaine et réservions les sorties aux week-ends. Personnellement, j’allais soit chez Madame Kassé avec les autres bénévoles pour rester au calme ou accéder à la connexion internet, soit je restais avec les villageois pour prendre le thé, jouer au scrabble et surtout rire. On pouvait aussi passer du temps avec sa

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famille ou rentrer pour dormir, aller explorer les limites de Noflaye ou rester / retourner à la bibliothèque. Nous partions quelques fois à Rufisque pendant notre « pause déjeuner » pour faire le marché, aller chez les Libanais (seul commerce où l’on peut se procurer certains produits « occidentaux » : nutella, chocolat, conserves, sauces, jus de fruits divers, …..), développer des photos au Kodak (les gens sont très heureux de se faire offrir une photo en souvenir des bénévoles rencontrés et amitié créée) et autres. Nous partions à 12h après fermeture de la bibliothèque et mangions en général là-bas. Le soir vous serez libre d’aller prendre le thé avec qui vous voulez, ou d’aller vous coucher (mais mieux vaut profiter un maximum tant que vous y serez et vous reposer une fois en France).

b. Les transports

Nous utilisions le plus fréquemment les ndiaga ndiaye (prononcé « djague’n’djaye »), gros vans d’une trentaine de passagers et transports typiques du Sénégal, car ainsi, le voyage revenait à 100 francs (moins de 20 centimes) contre le double en bus, ou le quintuple en taxi pour se rendre jusqu’à Rufisque. De plus le transport se faisait assis, ce qui n’est pas toujours le cas en bus sauf si vous montez au terminus. Pour continuer le trajet jusqu’à Dakar, il faut prendre le bus (ligne 14) ou le taxi pour les mêmes prix que Noflaye-Rufisque. Si vous souhaitez prendre le taxi depuis Noflaye, adressez-vous à Abdou, il se charge en général des bénévoles.

c. Les Week-ends

Le premier week-end, nous avons préféré rester au village. Anais, Victor et moi étions arrivé dans la nuit et le matin du samedi, nous étions fatigué, de plus nous voulions prendre le temps de nous « imprégner » de la culture locale et des habitudes. Le samedi, nous avons visité « Le Village des Tortues », à 5 minutes à pied de chez Madame Kassé, guidés par Omar. C’est une des visites inévitables pour les bénévoles d’Urgence Afrique. Le dimanche nous sommes partis à Dakar faire une visite générale de la ville, sans guide local, nous n’avions que nos guides au format littéraire. Nous sommes arrivés vers 13h à Dakar et étant un dimanche en période de Ramadan, nous avons mit du temps à trouver un restaurant ouvert. Nous avons rejoins la plage et avons remonté la rue qui longe la mer pour rejoindre le palais présidentiel. C’est une rue très intéressante à voir car on prend conscience du contraste qui existe entre les résidences privées qu’on peut trouver sur la côte et les bâtiments du centre ville. Il y a de nombreux marchés à voir à Dakar où vous pourrez trouver de tout : nourriture, souvenirs, ustensiles pour le thé,

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nattes, épices … Il est plus intéressant d’aller à Dakar un samedi et de préparé son itinéraire, vous serez moins « harcelés » si vous êtes accompagnés d’un sénégalais. La première semaine, nous avons fêté la Korité (l’Aïd-al-Fitr) qui marque la fin du ramadan. C’est une très belle fête où chacun revêt une tenue locale, y compris les bénévoles. Vous pourrez acheter des tissus au marché (Rufisque, Dakar, vendeur de souvenir à Gorée) pour vous faire faire une tenue chez un couturier de Noflaye. L’île de Gorée est magnifique, on dirait un petit paradis. C’est presque un rituel pour les bénévoles d’y aller accompagné et de prendre une photo au bas des escaliers de la Maison des Esclaves. Le lac rose est un lac de sel à 30 minutes en taxi (demandez à Abdou). On peut s’y « baigner » et avec le taux de sel présent dans l’eau on flotte très bien. Il est possible de traverser le lac en barque et de rejoindre la mer en marchant une trentaine de minutes dans la brousse. Vous pouvez aller en boite de nuit à Dakar, mais si vous êtes une fille, pensez bien à prendre une tenue courte, très courte. De nombreuses autres sorties sont très intéressantes à faire (que je n’ai pas faites personnellement) : Saly, la réserve du Siné Saloum, SaintLouis (surtout si vous avez 3 jours de libre à la suite, n’hésitez pas à vous y rendre), Ngor … Enfin n’hésitez pas à emmener plusieurs Noflayais avec vous, vous vous amuserez d’autant plus.

d. Derniers conseils

N’hésitez pas à aller vers les gens et ne restez pas trop entre bénévole. Les jeunes sont très ouverts et ont peu de tabous, les gens sont toujours de bonne humeur et vous rigolerez souvent en leur compagnie. Ils ont beaucoup d’humour et les blagues sur la couleur de votre peau et de la leur sont récurrentes. Vous apprendrez aussi beaucoup sur le pays, les cultures, les festivités. Si vous tombez malade, ne prenez pas votre santé à la légère et signalez-le. Un simple rhume en France peut être fatal au Sénégal. Dernier conseil et le plus important, soignez reconnaissant envers les gens, bien que la réalité soit souvent dure à accepter, notamment par rapport aux conditions d’hygiène ou aux comportements des enfants, n’oubliez pas qu’il y a de bons moments. De plus, si vous parlez avec vos proches ou entre bénévole, mesurez le poids de vos propos, même si nous ne comprenons pas toujours les habitudes des locaux et qu’ils ne comprennent pas toujours nos réactions, n’oubliez pas qu’ils comprennent le français et que vos remarques peuvent être blessantes.

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Remerciements Je remercie Urgence Afrique pour toutes les actions menées au Sénégal, et surtout Eve pour le soutien apporté aux bénévoles, son enthousiasme quant aux projets proposés et aux mises en contacts avec des professionnels et son organisation. Merci à Ibra de s’occuper des bénévoles comme un papa, d’avoir été présent et de bon conseil dans les moments difficiles, d’être un ami et de m’avoir permit de faire de superbes rencontres. Merci à Madame Kassé d’accueillir les bénévoles chez elle. Merci à Tata France de toujours être aux petits soins pour les bénévoles, aux Maguete pour leur bonne humeur et leur aide quant il s’agit de nous montrer comment laver notre linge. Merci à Anais, Ines, Sybille et Victor, d’avoir partagé ce séjour avec moi, de m’avoir supporté du début jusqu’à la fin du mois, d’avoir rit des mêmes choses et d’avoir partagé nos problèmes de transit intestinal autour de bons repas, ainsi que Jérémy grâce à qui j’ai fait se voyage. Merci à Hélène de nous avoir aidé à nous intégré, pour toutes ses astuces. Merci à Mathy et aux Diop pour tous les nombreux repas tellement délicieux qu’ils nous ont préparés et d’avoir satisfaits nos caprices culinaires, de nous avoir accueillis chez eux midis et soirs. Merci à Sene et Hadi pour m’avoir prêté attention tous les jours, pour notre traditionnel échange de salutation et de m’avoir accueilli chez eux. Merci à Fatou de s’être occupé de moi et Mami d’avoir été là tous les matins, à Salou, à Hadi et leurs frères et sœurs. Merci à Awa pour sa précieuse aide à la bibliothèque. Merci à Moth et Mourid, d’être mes plus merveilleux amis de Noflaye, d’avoir veillé toute une nuit pour moi, de m’avoir accepté comme étant leur égale, d’avoir joué au scrabble avec moi. Merci à Moth, le maître du thé, de m’avoir enseigné son savoir. Merci à Mourid, d’être un imbécile. Merci à Mamadou pour son rire, son thé à la menthe, sa générosité et sa gentillesse exceptionnelle. Merci à Omar, le roi de Dakar Night et ses suggestions si tentantes. Merci à Ibou, son sourire, son charme, ses compliments et ses jeux de mains. Merci à Guissé de me les avoir montré et pour sa boutique. Merci à Abdou pour toutes ses invitations et nos conversations. Merci aux jeunes de l’AJUC, à Bathily. Merci aux Diatta pour leur poulet au gingembre qui hante mon esprit. Merci à Cheikh et Gabriel, aux enfants Sow et aux autres enfants qui sont si merveilleux pour certains. Merci à tous ces chers amis et aux habitants de Noflaye d’être si généreux et de bonne humeur.