Président du comité de jumelage de Montluel Interview filmée par Claire

28 nov. 2012 - militaire, ni armé, mais il pourrait être idéologique ou sous d'autres formes. Et le fait de se connaître donne ... de véhicules. Enfin, imaginez une ...
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Président du comité de jumelage de Montluel

Interview filmée par Claire (ainsi que 2 questions), et menée par Marie ; le 28 novembre 2012. Retranscrite par Clémence - Qu’est-ce qui vous a motivé à devenir président du comité de jumelage ? - Le comité de jumelage existe depuis 1974, puis 1978 de manière officielle, concernant l’ensemble des communes de Montluel et des communes environnantes ; mais l’esprit des fondateurs a eu tendance à se diluer

un peu dans le temps. Tout le monde était très motivé au départ mais avec l’évolution du temps, du niveau de vie, des relations au niveau de l’Europe, ce principe de « jumelage » se distendait quelque peu. Mis à part les gens qui avaient pris des liens afin de se recevoir les uns chez les autres, on avait du mal à motiver les gens aussi bien en Allemagne qu’en France à se rencontrer. Évidement, maintenant il existe maintes occasions de le faire, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années. Donc quand on m’a proposé de prendre la présidence, je l’ai acceptée pour justement essayer de resserrer ces liens et créer une nouvelle dynamique. - Depuis combien de temps le comité existe-t-il ? Et était-ce avant ou après le discours du général de Gaulle en 1963? - Oui, le comité est né après, c’était un jumelage entre les communes, c’est-à-dire que c’était le maire de la commune qui était le président du comité de jumelage. Mais on s’est aperçu que le fonctionnement était difficile, et que cela n’attirait pas de nouvelles personnes. Donc il a été décidé de créer une association différente qui s’est donc appelée « Comité de Jumelage de Montluel et des Communes Environnantes », qui a été créée en 2008. Dans laquelle les maires et leurs délégués

avaient une place importante au sein du conseil d’administration mais que le président et les membres du bureau étaient des gens dignes de la société civile. Cela afin d’intéresser la population de manière plus importante. - Depuis quand êtes-vous président ? Et y en a-t-il eu avant vous ? - Oui, il y en a eu un avant moi, c’était M. MOURACHKO et j’étais le Vice-président. Je suis devenu président un an après lui, donc c’était en 2009. - Combien y a-t-il de membres en tout dans ce comité de jumelage ? - Il y a le conseil d’administration qui compte normalement 15 personnes qui comprend les 10 maires des 10 communes, et 1 délégué par commune et 15 personnes de la société civile. Et bien sûr les participants intéressées / les adhérents, soit environ 80 personnes. - Quelles sont les actions faites par le comité de jumelage ? - Le principe est d’intéresser les gens de manière plutôt individuelle. Nous avons d’abord organisé des « échanges à thèmes » ; des petits échanges avec un nombre de personnes restreint afin de faire plus facilement connaissance. Et pour présenter un intérêt particulier. En 2012, nous en avons fait 2, le premier, pendant le mois de Mai concernant la gastronomie. Donc les participants ont mangé au restaurant mais ont aussi appris la cuisine française, et allemande. Le second, organisé le 8 Décembre, où les Allemands vont visiter la ville et admirer la fête des lumières. À l’inverse, les Français vont en Allemagne, ça s’appelle « l’échange Papilles ». Il y a également le CEPS, c’est un organisme qui se charge des échanges entre les différents collèges ; Ostfildern et le secteur de Montluel. Nous nous sommes rapprochés du CEPS de manière à être en relation avec les jeunes qui sont reçus ou qui viennent d’Allemagne. Nous faisons un pot d’accueil pour échanger avec les élèves et professeurs allemands venant à l’occasion de ces échanges. Les élèves et professeurs français sont reçus en Allemagne de la même manière. - Vous parlez du CEPS, y a-t-il son équivalent en Allemagne ? - Pour avoir ces informations, il faut contacter la présidente du CEPS qui est également membre de notre comité. Car je ne suis sûrement pas le mieux placé pour répondre à cette question. - Comment les gens ont-ils réagi ? Ont-ils été nombreux à s’inscrire et participer ? - Au départ oui, puisque les premiers échanges ont amenés énormément de monde. Mais on s’est éloigné des raisons de ce jumelage ; après la guerre le monde s’est ouvert, il y avait d’autres moyens de communications ; d’autres moyens de rentrer en contact avec les gens d’autres pays. La seconde étape est qu’après la disparition du mur de Berlin ce qui a quand même été un indicateur, un marqueur fort puisque jusqu’en 1989, l’Allemagne était occupée par les Français,

Anglais, Italiens et Américains (sic !!1), donc à partir de ce moment là, les Allemands eux-mêmes se sont exposés, c’est le cas d’Ostfildern, où la commune s’est trouvée tout à coup avec une mise en disposition de terrains formidables, ils ont mis en place un train pour aller à Stuttgart. Ils ont fait une explosion formidable. Mais les jumelages conçus pour créer les premiers liens, avaient tendance à s’étirer, on était loin de la motivation de départ. - Que représentent pour vous les échanges franco-allemands ? - C’est une chose formidable parce que je suis intimement convaincu que plus on se connaîtra, mieux on pourra se comprendre. Nous avons mis un slogan

« Echanger pour mieux se connaitre ». Car si on échange, quelle que soit la nature de l’échange, (en parlant, se déplaçant, se recevant, ou s’écoutant) on apprendra à mieux se connaître, et si on se connait mieux, et bien, les spectres des raisons de se combattre vont s’éloigner. Et ce combat n’est pas forcément militaire, ni armé, mais il pourrait être idéologique ou sous d’autres formes. Et le fait de se connaître donne une chance de parler et de trouver un terrain d’entente. Donc c’est une chance inespérée, il ne faut en aucun cas l’arrêter. - Qu’espérez-vous pour les prochains échanges ? - Simplement d’avoir plus de monde. J’espère que par ce biais, de plus en plus des gens seront intéressés pour échanger, rencontrer des Allemands pour parler avec eux. Et la langue n’est pas un barrage car à un moment donné on finit tout de même par se comprendre, par capter les idées que quelqu’un émet. Et avec l’aide d’interprètes, on finit par se connaître malgré tout. Et c’est tant mieux, c’est pour

ça qu’il faut apprendre des langues, autres que l’anglais car il n’y a pas que l’anglais au monde. Et cela facilite la communication, les ententes pour des problèmes à l’échelle mondiale. Car si l’on n’a aucune relation, les ententes sont plus difficiles, on n'a aucune chance de se comprendre, aucune chance d’imposer à nos dirigeants une écoute de ce que disent les populations afin de continuer de vivre en paix en Europe et dans le monde.

- Pouvez-vous nous en dire plus sur le premier échange ? - Oui bien sûr, mais je n’étais pas au premier échange, mais il était - comme tout commencement - très bien. C’était assez nouveau sur le secteur de Montluel et beaucoup de gens étaient venus, ils avaient mit de grandes banderoles dans Montluel pour recevoir, il était arrivé 8, 9 ou 10 cars enfin un nombre impressionnant 1

Les occupants étaient : les Américains, les Britanniques, les Russes et les Français…

de véhicules. Enfin, imaginez une cinquantaine de personnes dans un car, donc il y avait un grand mouvement de foule. En se remettant dans le contexte, c’était en 1978, soit une vingtaine d’années après la Seconde Guerre Mondiale. Sauf que pour des gens qui avaient entre 40 et 45 ans, ils avaient tous plus ou moins vécu la guerre, les privations, enfin cette période-là. Ces gens étaient nés avant la guerre, après la guerre 1914-1918, là où il fut dit que chaque famille avait perdu au moins un proche, c’était la période des 30 Glorieuses qui plus est, donc il y avait énormément d’espoir, période vivace et intéressante, donc tous ces gens étaient là pour se rencontrer, c’était une vrai fête populaire. Ceux qui y étaient nous ont d’ailleurs rapporté cette impression. - Vous avez parlé d’un camp de concentration à l’endroit où se trouve maintenant Ostfildern ? - Non, en réalité, Ostfildern était déjà là, c’était une grande surface sur laquelle était construit un camp militaire allemand très ancien, c’était un camp nazi. Ensuite il a appartenu aux Américains à partir de 1945. Mais les villages présents autour existaient déjà, ce sont eux qui ont construit Ostfildern, qui s’est trouvé agrandi d’office par tous ces terrains militaire qu’il a aménagé avec des constructions, une mairie centrale, des circuits piétons et cyclistes… - Lorsque nous avons été reçus par le Maire d’Ostfildern, il nous a été communiqué le projet d’un drapeau portant les couleurs du blason de Montluel, d’Ostfildern... Ce projet a-t-il abouti ? - Alors, à ma connaissance, aucun drapeau n’a été fait, nous avons fait un logo comportant les couleurs du drapeau allemand, français, et les couleurs du drapeau de l’Europe. Car tout le monde vit au rythme de l’Europe, ce qui est une unité importante, même si elle a quelques défauts, elle a bon sens, elle a l’avantage d’offrir une paix à la population. - Et pour finir : étiez-vous au courant du concours « Voisins-Adversaires-Amis » ; auquel une classe du Lycée de la Côtière participe ? - J’ai effectivement été questionné sur ce sujet, et j’ai donc répondu ce que je vous ai raconté, je réponds à toutes les questions, mon téléphone est à votre disposition, je peux vous fournir les informations dont vous avez besoin si c’est dans mes cordes (si ce n’est pas le cas, je vous fournis les pistes pour parvenir à vos recherches), à tout moment « sauf la nuit », je trouve que l’initiative de s’y intéresser est une très bonne idée, cela fait longtemps que l’on ne m’avait pas parlé du jumelage en dehors des circuits de notre comité de jumelage, je vous encourage à continuer sur cette voie car c’est VOUS qui êtes l’avenir de ce jumelage.

Le site du jumelage MONTLUEL/OSTFILDERN : http://www.jumelage-montluel.org/

MONTLUEL, magazine municipal, avril 2011

MONTLUEL, magazine municipal, juin 2012