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1 oct. 2016 - cadres des non-cadres (via le codage des PCS : Profes- sions et Catégories Socioprofessionnelles). Ces don- nées permettent de suivre les ...
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LES ÉTUDES DE L’EMPLOI CADRE

– LES MOBILITÉS DES CADRES DANS LES TERRITOIRES– N°

2016-43 OCTOBRE 2016

– La mobilité géographique des cadres versus la mobilité géographique des non-cadres. – Les particularités régionales de la mobilité géographique des cadres et des non-cadres.

Les mobilités entre territoires peuvent s’observer via les changements de départements de travail et de résidence en une année pour les salariés en poste. L’âge joue un rôle majeur dans ces mobilités. Qu’ils soient cadres ou non-cadres, ce sont essentiellement les moins de 40 ans qui changent de département. Mais les cadres se distinguent nettement des noncadres en opérant plus souvent des mobilités longues, en particulier entre les départements de l’Îlede-France et les grandes métropoles régionales. On observe également des différences importantes entre les régions. Certaines régions parviennent mieux que d’autres à retenir au sein de leur territoire les cadres qui changent de département ou à attirer des cadres qui viennent d’autres régions. La Nouvelle-Aquitaine apparaît ainsi comme la région la plus attractive, devant l’Occitanie, les Pays de la Loire et ProvenceAlpes-Côte d’Azur.

–MOBILITÉ GÉOGRAPHIQUE : LA DÉFINITION ADOPTÉE–

1. Dernières données disponibles au moment de l’analyse.

L’étude s’intéresse aux mobilités géographiques professionnelles des salariés (cadres et noncadres) du secteur privé occupant un emploi en France métropolitaine. Dans cette étude, sont ainsi considérés comme mobiles les salariés qui ont changé au cours de l’année 2013, à la fois : - d’établissement de travail (dans la même entreprise ou non) ; - de département de travail ; - de département de résidence. Cela permet d’identifier au mieux les mobilités géographiques qui sont en lien avec les mobilités professionnelles (et non les changements de département uniquement pour raison personnelle). L’étude s’appuie sur les déclarations annuelles des données sociales (DADS) recueillies en 2012 et 20131, seule source exhaustive permettant de répertorier l’ensemble des effectifs salariés employés dans les entreprises. Ces données portant exclusivement sur la population salariée, seules les trajectoires de mobilités géographiques des salariés en poste ont été étudiées. Les mobilités géographiques d’un poste salarié vers le chômage, des postes non-salariés ou l’inactivité ne peuvent pas être étudiées (cf. méthodologie page 23). De même, les mobilités vers l’étranger ne peuvent pas être comptabilisées.

–MOBILITÉ GÉOGRAPHIQUE : LES PARTICULARITÉS DES CADRES VERSUS LES NON-CADRES– – L’ÂGE EST UN FACTEUR CLEF DE LA MOBILITÉ GÉOGRAPHIQUE – La grande majorité des changements de département ont lieu avant 40 ans (figure 1). C’est le cas de 75 % des mobilités géographiques entre départements pour les cadres (changement de département de travail et de résidence). La proportion atteint 86 % pour les non-cadres.

Pour les non-cadres, les mobilités entre départements ont lieu principalement avant 25 ans. Pour les cadres, elles surviennent plus souvent entre 25 et 35 ans. Les mobilités étudiées concernant les salariés en poste qui changent de département pour occuper un nouveau poste, cette différence s’explique avant tout par une entrée plus tardive sur le marché du travail des cadres par rapport aux non-cadres. Ainsi, les moins de 25 ans ne représentent que 3 % des cadres en poste contre 16 % des non-cadres.

– Figure 1– Répartition par âge des salariés qui ont connu une mobilité géographique entre départements

Non-cadres

Cadres

43%

11%

29%

23%

21%

12%

14%

8% 6% 4%3% 1%

10% 7% 5%

Moins de 25 ans

25 à 30 ans

30 à 34 ans

35 à 39 ans

40 à 44 ans

45 à 49 ans

50 à 54 ans

55 ans ou plus

Source : Insee, DADS 2013, exploitation Apec.

Parmi les cadres en poste ayant changé de département en 2013, 11 % avaient moins de 25 ans.

2

APEC – LES MOBILITÉS DES CADRES DANS LES TERRITOIRES

3%

– LES CADRES SONT PLUS MOBILES QUE LES NON-CADRES – Au global, le taux de mobilité géographique, c’est-àdire la part de salariés ayant changé sur un an de département, est très proche entre cadres et noncadres. C’est environ 2 % des salariés qui, au cours de l’année 2013, ont déménagé à la fois de départe-

ment de travail et de domicile. Cela représente environ 40 000 cadres et 250 000 non-cadres. Mais en observant le taux de mobilité par tranche d’âge, on constate que les cadres sont plus mobiles géographiquement que les non-cadres et ce pour chaque catégorie d’âge (figure 2). Par exemple, 4 % des cadres de 25 à 29 ans ont connu une mobilité géographique entre deux départements en 2013, contre 3 % des non-cadres du même âge.

– Figure 2– Taux de mobilité géographique entre départements selon l’âge des salariés en poste (en %)

8 7 6

6,8 5,4

5 4,1

4

3,1

3

2,3 1,7

2

1,4 1,2

1 0

Moins de 25 ans

25 à 29 ans

30 à 34 ans

35 à 39 ans

Cadres

1,0 0,9

0,8 0,6

40 à 44 ans

45 à 49 ans

0,6 0,4

0,4 0,2

50 à 54 ans

55 ans ou plus

Non-cadres

Source : Insee, DADS 2013, exploitation Apec.

En 2013, 4,1 % des cadres en poste âgés de 25 à 29 ans ont changé de département pour occuper un nouveau poste (taux de mobilité géographique). Ce n’était le cas que de 3,1 % des non-cadres du même âge.

APEC – LES MOBILITÉS DES CADRES DANS LES TERRITOIRES

3

– POUR LES CADRES, CHANGER DE DÉPARTEMENT NE SIGNIFIE PAS NÉCESSAIREMENT CHANGER D’ENTREPRISE – Quand les non-cadres changent de département de travail et de domicile, c’est pratiquement toujours pour changer d’entreprise (figure 3). À l’inverse, près d’un quart des cadres qui ont changé de département sont restés dans la même entreprise et ont donc seulement changé d’établissement (figure 4). Cela s’explique en partie par le fait que les cadres sont nettement plus nombreux que les non-cadres à

– Figure 3– Nature de mobilité géographique entre départements des non-cadres

travailler dans des grandes entreprises. 45 % des cadres travaillent dans une entreprise de plus de 500  salariés, contre 28 % des non-cadres. Les grandes entreprises comptent mécaniquement davantage d’établissements que les plus petites, ce qui offre plus d’opportunités pour les cadres de connaître une mobilité géographique tout en restant dans la même entreprise. Cela est aussi lié aux caractéristiques des entreprises. En particulier, 13 % des noncadres mobiles ont intégré une entreprise de l’hôtellerie-restauration alors que ce secteur (qui compte beaucoup d’entreprises de petite taille, ainsi qu’un important turn-over) ne représente au global que 6 % de l’ensemble des non-cadres.

– Figure 4– Nature de mobilité géographique entre départements des cadres

22 % Changement

8Changement %

d'établissement

d'établissement

92 %

Changement d'entreprise

78 %

Changement d'entreprise

Source : Insee, DADS 2013, exploitation Apec.

En 2013, parmi les cadres ayant changé de département, 22 % ont changé d’établissement et 78 % ont changé d’entreprise.

4

APEC – LES MOBILITÉS DES CADRES DANS LES TERRITOIRES

– L’ÎLE-DE-FRANCE EST, POUR LES CADRES, AU CŒUR DES MOBILITÉS ENTRE DÉPARTEMENTS – Pour les cadres, plus de la moitié des changements de département sont en lien avec la région Île-de-France (figure 5), que ce soit les changements de département à l’intérieur de cette région (21 %), les départs de l’Île-de-France vers un département d’une autre région (23 %), ou l’arrivée de cadres d’un département d’une autre région vers un département francilien (13 %). C’est nettement moins le cas pour les non-cadres où environ les deux tiers des mobilités entre départements ne concernent pas l’Île-de-France (figure 6). L’Île-de-France constitue une place centrale pour l’emploi cadre, en particulier les départements de Paris et des Hauts-de-Seine. Ces deux départements regroupent à eux seuls environ un quart des cadres français du secteur privé. – Figure 5– Mobilité géographique entre départements pour les cadres

Aussi, parmi les 20 flux de cadres2 les plus importants entre départements, un département de l’Île-deFrance est systématiquement représenté. Les flux les plus importants concernent d’ailleurs des changements de département à l’intérieur de l’Île-de-France, en particulier entre les Hauts-de-Seine et Paris, entre les Hauts-de-Seine et les Yvelines et entre Paris et la Seine-Saint-Denis. Le premier flux qui ne concerne pas l’Île-de-France concerne les mouvements du département du Rhône vers le département de l’Isère. Il ne se trouve qu’à la 38e position des flux de mobilité de cadres entre départements les plus importants. Pour les non-cadres, parmi les 20 flux de mobilité les plus importants entre départements, on trouve cinq flux qui ne concernent pas l’Île-de-France. Il s’agit des mouvements entre l’Isère et le Rhône, entre le Rhône et l’Isère, entre le Pas-de-Calais et le Nord, entre le Nord et le Pas-de-Calais et entre le Var et les Bouchesdu-Rhône.

2. Les flux de cadres correspondent dans cette étude aux changements de département de travail ET de résidence des cadres sur une année. L’ensemble des cadres quittant par exemple le département de Paris pour le département du Rhône correspondent à un flux. Les cadres quittant le département du Rhône pour le département de Paris correspondent à un autre flux.

– Figure 6– Mobilité géographique entre départements pour les non-cadres

14 %

21 %

11 % 23 %

43 %

11 %

64 %

13 %

D’un département d’Île-de-France vers un autre département d’Île-de-France D’un département d’Île-de-France vers un département d’une autre région D’un département d’une autre région vers un département d’Île-de-France Mobilité entre départements ne concernant pas l’Île-de-France Source : Insee, DADS 2013, exploitation Apec.

En 2013, 21 % des cadres ayant changé de département ont connu une mobilité entre deux départements de la région Île-de-France.

APEC – LES MOBILITÉS DES CADRES DANS LES TERRITOIRES

5

– LES CADRES OPÈRENT DAVANTAGE DES MOBILITÉS LONGUES –

3. Notons qu’un phénomène similaire se retrouve chez les étudiants et les jeunes diplômés. Les étudiants du supérieur long (bac +4, +5) ont davantage tendance à opérer des mobilités longues que les étudiants du supérieur court. Cf. Céreq, Mobilités interrégionales de jeunes diplômés du supérieur : qui forme pour qui ? Mélanie Vignale, Bref, n° 347, 2016.

des mobilités longues. Sont considérées ici comme des mobilités longues, les déménagements entre départements non-limitrophes. Pour les non-cadres, seuls 5 flux parmi les 20 plus importants concernent ce type de mobilité (tableau 1). Par ailleurs, les flux de cadres concernent avant tout les mouvements (dans les deux sens) entre la région parisienne et les grandes métropoles : Lyon (département du Rhône), Marseille-Aix (Bouches-du-Rhône), Toulouse (Haute-Garonne), Nantes (Loire-Atlantique), Bordeaux (Gironde), Lille (Nord) ou Nice (Alpes-Maritimes). Parmi les principaux flux de cadres (hors mouvements infra Île-de-France), seuls deux ne concernent pas ce type de mouvement : il s’agit alors de mouvements de cadres entre métropoles régionales, entre Lyon et Grenoble et entre Lyon et Marseille.

En cas de changement de département, les cadres se distinguent des non-cadres par l’importance des mobilités liées à un département de la région Île-deFrance mais aussi par la part plus importante des mobilités longues3. Cette pratique de la mobilité longue pour les cadres est particulièrement visible si l’on observe les principaux flux de mobilité entre départements, en écartant les flux entre départements de l’Île-de-France. Parmi les 20 plus importants flux de changement de département pour les cadres hors flux entre départements franciliens, 19 peuvent être considérés comme

– Tableau 1– Les 20 flux entre départements les plus importants pour les cadres et les non-cadres Hors changement de département à l’intérieur de l’Île-de-France. En gras les mobilités « longues » (c’est-à-dire entre départements non-limitrophes). 20 premiers changements de départements pour les cadres

Volume de cadres

20 premiers changements de départements pour les non-cadres

1

Hauts-de-Seine vers Rhône

388

Isère vers Rhône

917

2

Paris vers Rhône

333

Rhône vers Isère

843

3

Hauts-de-Seine vers Bouches-du-Rhône

262

Pas-de-Calais vers Nord

840

4

Paris vers Bouches-du-Rhône

255

Nord vers Pas-de-Calais

732

5

Hauts-de-Seine vers Haute-Garonne

230

Var vers Bouches-du-Rhône

703

6

Paris vers Haute-Garonne

214

Paris vers Rhône

685

7

Rhône vers Hauts-de-Seine

213

Vendée vers Loire-Atlantique

614

8

Hauts-de-Seine vers Loire-Atlantique

211

Rhône vers Paris

609

9

Paris vers Loire-Atlantique

204

Vaucluse vers Bouches-du-Rhône

597

10

Rhône vers Paris

203

Var vers Alpes-Maritimes

580

11

Hauts-de-Seine vers Gironde

172

Paris vers Bouches-du-Rhône

579

12

Paris vers Gironde

167

Ain vers Rhône

565

13

Hauts-de-Seine vers Nord

147

Bouches-du-Rhône vers Var

552

14

Paris vers Nord

141

Maine-et-Loire vers Loire-Atlantique

547

15

Bouches-du-Rhône vers Hauts-de-Seine

137

Paris vers Alpes-Maritimes

537

16

Bouches-du-Rhône vers Paris

128

Ille-et-Vilaine vers Loire-Atlantique

531

17

Nord vers Paris

128

Rhône vers Ain

527

18

Paris vers Alpes-Maritimes

124

Bouches-du-Rhône vers Paris

519

19

Rhône vers Isère

123

Côtes-d’Armor vers Ille-et-Vilaine

496

20

Rhône vers Bouches-du-Rhône

119

Loire vers Rhône

493

Source : Insee, DADS 2013, exploitation Apec.

En 2013, 388 cadres ont quitté (lieu de résidence et de travail) le département des Hauts-de-Seine pour aller dans le département du Rhône.

6

Volume de non-cadres

APEC – LES MOBILITÉS DES CADRES DANS LES TERRITOIRES

–MOBILITÉ GÉOGRAPHIQUE : DES CARACTÉRISTIQUES RÉGIONALES– – DES RÉGIONS PARVIENNENT MIEUX QUE D’AUTRES À CONSERVER LEURS CADRES MOBILES – 66 % des cadres qui ont connu une mobilité géographique entre départements ont changé de région (tableau 2). Cette proportion est nettement inférieure en Île-de-France (52 %), région qui possède une structure atypique avec une concentration des cadres et des départements de petite taille, ce qui engendre d’importants flux de mobilité entre départements à l’échelle francilienne. À l’inverse, la région Centre-Val de Loire est celle qui s’est montrée le plus en peine pour retenir ses cadres mobiles. 86 % d’entre eux ont quitté la région. On observe des phénomènes convergents concernant les non-cadres, même si, pour toutes les régions, les non-cadres restent plus souvent au sein de la même région quand ils connaissent une mobilité géographique. Plusieurs facteurs interviennent dans la capacité des régions à retenir ou pas les salariés mobiles. Le di-

mensionnement géographique du territoire joue : plus une région est grande et comporte un nombre important de départements, plus les mobilités départementales infrarégionales sont mécaniquement probables. Typiquement, on compte 12 départements en Nouvelle-Aquitaine et en Auvergne-Rhône-Alpes, contre la moitié en Centre-Val de Loire, et moins encore en Hauts-de-France (5) ou en Bretagne (4). Le profil économique des régions est un autre facteur de rétention, notamment leur capacité à se montrer attractives pour l’emploi cadre, mais aussi non-cadre. Ainsi, la région Centre-Val de Loire compte autant de départements que Provence-Alpes-Côte d’Azur (6) mais n’a pas un profil aussi attractif, en particulier quant à la présence de métropoles d’envergure. Des critères plus subjectifs, comme la qualité de vie ou la culture régionale, peuvent jouer également un rôle4. Avec seulement quatre départements et deux villes de plus de 100 000 habitants (Rennes et Brest), la Bretagne parvient par exemple à conserver une proportion non-négligeable de ses salariés qui connaissent une mobilité géographique entre départements. Elle se situe ainsi pratiquement au même

4. Apec, L’attractivité des régions françaises pour les jeunes cadres et jeunes diplômés, novembre 2011. Apec, Attractivité des métropoles et emploi cadre, mai 2014.

– Tableau 2– Proportion de cadres et de non-cadres ayant quitté leur région parmi les salariés ayant connu une mobilité géographique entre départements au cours de l’année (hors Corse) % cadres

% non-cadres

Île-de-France

52 %

45 %

Ensemble

66 %

62 %

Auvergne-Rhône-Alpes

68 %

57 %

Nouvelle-Aquitaine

69 %

61 %

Grand Est

75 %

69 %

Occitanie

77 %

65 %

Provence-Alpes-Côte d'Azur

78 %

71 %

Bretagne

79 %

69 %

Pays de la Loire

83 %

73 %

Bourgogne-Franche-Comté

83 %

71 %

Hauts-de-France

83 %

76 %

Normandie

84 %

74 %

Centre-Val de Loire

86 %

79 %

Source : Insee, DADS 2013, exploitation Apec.

Parmi les cadres d’Auvergne-Rhône-Alpes ayant changé de département au cours de l’année, 68 % sont allés dans un département d’une autre région. APEC – LES MOBILITÉS DES CADRES DANS LES TERRITOIRES

7

niveau que la région Grand Est qui compte dix départements et cinq villes de plus de 100 000 habitants (Strasbourg, Reims, Metz, Mulhouse, Nancy).

– MOBILITÉS ENTRE RÉGIONS : L’ATTRACTION DU SUD ET DU LITTORAL ATLANTIQUE –

5. Céreq, Mobilités interrégionales de jeunes diplômés du supérieur : qui forme pour qui ? Mélanie Vignale, Bref, n° 347, 2016.

La mobilité géographique entre régions concerne au global environ 1 % des cadres en poste. La proportion est identique pour les non-cadres. Aussi, parmi les cadres ayant changé de région en déménageant de département de travail et de résidence, 20 % sont allés en Île-de-France (tableau 3). C’est le cas aussi de 18 % des non-cadres. La région Auvergne-RhôneAlpes est la deuxième région d’accueil des cadres et des non-cadres mobiles. Au global, cinq régions accueillent les deux tiers des cadres et des non-cadres ayant changé de région : Île-de-France, AuvergneRhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine.

Ces résultats peuvent toutefois être nuancés par rapport aux régions de départ des salariés. Ainsi, parmi les cadres ayant changé de région, 35 % étaient originaires de l’Île-de-France, alors que 20 % des cadres ayant changé de région sont arrivés en Île-de-France. L’indicateur d’attractivité de l’Île-de-France pour les cadres n’est donc que de 0,6 (20 / 35). Cela signifie que l’Île-de-France compte 0,6 fois moins de cadres en poste qui arrivent dans la région que de cadres en poste qui la quittent. Ou encore que pour 60 cadres qui sont arrivés dans la région, 100 en sont partis. Cela s’explique par la nature des données exploitées dans cette étude. Rappelons que seules les mobilités géographiques de cadres en poste sont ici étudiées. Or l’Île-de-France est particulièrement attractive pour les jeunes actifs, en particulier pour le premier emploi et pour les plus diplômés. Selon une récente étude du Céreq, 41 % des jeunes diplômés du supérieur long qui ne résident plus dans leur région de formation trois ans après la fin des études ont changé pour l’Île-de-France5. Ces mobilités des études vers le premier emploi ou du chômage vers l’emploi ne sont pas présentes ici.

– Tableau 3– Proportion selon la région de départ et la région d’arrivée des cadres et non-cadres ayant changé de région au cours de l’année Cadres Région de départ

Région d’arrivée

Nouvelle-Aquitaine

5,8%

9,5%

Occitanie

7,1%

10,3%

Non-cadres Indicateur d'attractivité

Région de départ

Région d’arrivée

Indicateur d'attractivité

1,6

8,9%

10,6%

1,2

1,4

10,0%

11,5%

1,2

Pays de la Loire

5,2%

7,4%

1,4

6,7%

7,0%

1,0

Provence-Alpes-Côte d'Azur

7,4%

10,3%

1,4

10,0%

10,6%

1,1

11,1%

14,5%

1,3

12,1%

13,6%

1,1

Bretagne

3,8%

4,8%

1,2

5,6%

5,3%

1,0

Centre-Val de Loire

4,2%

4,2%

1,0

5,1%

4,5%

0,9

Bourgogne-Franche-Comté

3,8%

3,7%

1,0

4,5%

3,8%

0,9

Normandie

4,2%

4,1%

1,0

4,8%

3,7%

0,8

Grand Est

5,9%

5,3%

0,9

6,3%

4,9%

0,8

Hauts-de-France

6,8%

5,8%

0,9

6,8%

5,8%

0,8

34,5%

19,9%

0,6

18,3%

17,9%

1,0 NS

Auvergne-Rhône-Alpes

Île-de-France Corse

0,2%

0,3%

NS

0,9%

0,7%

Total

100%

100%

-

100%

100%

Source : Insee, DADS 2013, exploitation Apec.

Parmi les cadres ayant changé de région en 2013, 35 % étaient originaires de l’Île-de-France et 20 % y sont arrivés. Ainsi l’indicateur d’attractivité de la région est de 0,6 : pour 60 cadres qui sont arrivés dans la région, 100 en sont partis. Avertissement : Seules les mobilités géographiques de cadres en poste sont présentées ici. Les mobilités des études vers le premier emploi, du chômage vers l’emploi ou encore de l’emploi vers le chômage ne sont pas concernées.

8

APEC – LES MOBILITÉS DES CADRES DANS LES TERRITOIRES

Pour les cadres en poste, d’autres régions présentent un déficit d’attractivité en accueillant moins de cadres que de cadres qui quittent leur territoire. C’est le cas des Hauts-de-France et du Grand Est. À l’inverse des régions comptent plus d’arrivées de cadres que de départs. La Nouvelle-Aquitaine apparaît ainsi comme la région la plus attractive pour les cadres en poste (figure 7). 6 % des cadres ayant changé de région sont originaires de la Nouvelle-Aquitaine mais 10 % sont arrivés dans la région. Aussi, la région a enregistré 1,6 fois plus d’arrivées de cadres que de départs. Les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie et Pays

de la Loire apparaissent également comme très attractives. Les résultats sont légèrement différents du côté des non-cadres. L’Île-de-France, en particulier, enregistre presque autant d’arrivées que de départs. Mais, tout comme pour les cadres, la Nouvelle-Aquitaine apparaît comme la région la plus attractive pour les non-cadres. 9 % des non-cadres ayant changé de région sont originaires de la Nouvelle-Aquitaine mais 11 % sont arrivés dans la région. Aussi, la région a enregistré 1,2 fois plus d’arrivées de non-cadres que de départs.

– Figure 7– Indicateur d’attractivité par région pour les cadres

0,9 1

0,9

0,6 1,2 1

1,4

11

Indicateur d’attractivité Supérieur à 1,3 (région très attractive)

1,6

1,3

De 1 à 1,3 1 De 0,7 à 1 Inférieur à 0,7 (région moins attractive)

1,4

1,4

Source : Insee, DADS 2013, exploitation Apec.

L’indicateur d’attractivité de chaque région correspond au rapport entre le volume de cadres arrivés dans la région et le volume de cadres ayant quitté la région. Un indicateur de 1,6 signifie par exemple que pour 160 cadres qui sont arrivés dans la région au cours de l’année, 100 en sont partis. Avertissement : Seules les mobilités géographiques de cadres en poste sont présentées ici. Les mobilités des études vers le premier emploi, du chômage vers l’emploi ou encore de l’emploi vers le chômage ne sont pas concernées.

APEC – LES MOBILITÉS DES CADRES DANS LES TERRITOIRES

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–LES PRINCIPAUX FLUX DE CADRES ET DE NON-CADRES PAR RÉGION– – DÉFINITION – Les cartes par région indiquent les principaux flux entre départements de cadres et de non-cadres. Sont ainsi indiqués sur les cartes les 20 mouvements qui comptent le plus de salariés. Il s’agit des changements de département de travail et de résidence qui ont été les plus fréquents pour les salariés en poste au cours de l’année 2013 concernant la région représentée. Par exemple, pour la région Hauts-de-France, 147 cadres ont quitté les Hauts-de-Seine en 2013 pour aller s’installer dans le département du Nord. Inversement 105 cadres ont quitté le département du Nord pour aller s’installer dans les Hauts-de-Seine. Ces deux flux (147 cadres et 105 cadres) font partie des 20 principaux flux concernant des départements de la région Hauts-de-France. Ils sont donc représentés sur la carte par une double flèche entre les deux départements. Parmi les 20 principaux flux concernant un département de la région, on trouve également des mouvements du département de l’Oise vers le département du Nord. Inversement, le flux du département du Nord vers le département de l’Oise ne fait pas partie des 20 principaux flux. On matérialise donc le flux du département de l’Oise vers le département du Nord par une flèche simple partant de l’Oise pour pointer vers le Nord. Précisons que les flux de cadres concernant la région Corse sont trop faibles pour être significatifs. La Corse n’est donc pas traitée ici. De même, les régions d’outre-mer ne sont pas représentées, cette étude étant limitée à la France métropolitaine.

– SOMMAIRE – Auvergne-Rhône-Alpes Bourgogne-Franche-Comté Bretagne Centre-Val de Loire Grand Est Hauts-de-France Île-de-France Normandie Nouvelle-Aquitaine Occitanie Pays de la Loire Provence-Alpes-Côte d’Azur

10

APEC – LES MOBILITÉS DES CADRES DANS LES TERRITOIRES

11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22

– AUVERGNE-RHÔNE-ALPES – En Auvergne-Rhône-Alpes, les flux de cadres des Hauts-de-Seine ou de Paris vers le Rhône arrivent nettement en tête des flux les plus importants (figure 8). Les flux inverses de cadres du Rhône vers les départements de Paris et des Hauts-de-Seine sont moindres mais restent importants par rapport aux autres mouvements de cadres. Ceci témoigne de la très forte attractivité exercée par la métropole lyonnaise sur les cadres franciliens, et ce comparativement à la métropole grenobloise qui les attire moins. Pour les non-cadres, les flux entre l’Isère et le Rhône arrivent largement en tête des mobilités les plus importantes. Elles s’exercent donc au sein même de la ré-

gion, entre départements limitrophes, ce qui atteste de mobilités plus courtes que pour les cadres. Qu’il s’agisse des cadres ou des non-cadres, on observe aussi que les mobilités les plus importantes s’exercent en direction ou depuis l’ancienne région Rhône-Alpes. Les déplacements vers et en provenance de l’Auvergne ne sont que faiblement représentés. Les flux entre Auvergne-Rhône-Alpes et les régions limitrophes du Centre-Val de Loire, de la Nouvelle-Aquitaine, de l’Occitanie et de la Bourgogne-Franche-Comté sont quant à eux rares, et ce pour l’ensemble des salariés qu’ils soient cadres ou non-cadres.

– Figure 8– Les 20 principaux flux entre départements pour la région Auvergne-Rhône-Alpes

Pour les cadres

Les 20 principaux flux à l’arrivée et/ou au départ des départements de la région concernée

Pour les non-cadres

Département concerné par des arrivées et/ou des départs

100 km

Source : Insee, DADS 2013, exploitation Apec.

APEC – LES MOBILITÉS DES CADRES DANS LES TERRITOIRES

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– BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ – En Bourgogne-Franche-Comté, les principaux flux de cadres et des non-cadres s’exercent entre le Rhône et la Saône-et-Loire, et ce dans les deux sens, c’est-à-dire autant du Rhône que vers la Saône-et-Loire que de la Saône-et-Loire vers le Rhône (figure 9). Des mobilités plus longues sont observées plus fréquemment chez les cadres, que ce soit entre la Côte-d’Or et le Rhône, Paris et la Côte-d’Or, le Rhône et la Côte-d’Or. Pour les non-cadres, les déplacements entre départements limitrophes sont de loin les plus fréquents. Ils concernent aussi bien des flux vers des régions voisines

(comme des mobilités entre la Saône-et-Loire et le Rhône), que des déplacements internes à la région Bourgogne-Franche-Comté (entre le Jura et le Doubs, la Côte-d’Or et l’Yonne, par exemple). Aussi, les principales mobilités non-cadres qui s’exercent dans la région concernent tous les départements qui la composent à l’exception de la Nièvre, alors que, côté cadres, l’Yonne, la Haute-Saône, le Territoire de Belfort et la Nièvre sont moins concernés par les mobilités géographiques.

– Figure 9– Les 20 principaux flux entre départements pour la région Bourgogne-Franche-Comté

Pour les cadres

Les 20 principaux flux à l’arrivée et/ou au départ des départements de la région concernée Source : Insee, DADS 2013, exploitation Apec.

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Pour les non-cadres

Département concerné par des arrivées et/ou des départs

100 km

– BRETAGNE – En Bretagne, les flux en provenance de Paris ou des Hauts-de-Seine vers l’Ille-et-Vilaine arrivent en tête des déplacements les plus importants pour les cadres, soulignant l’attrait exercé par la métropole de Rennes sur les cadres franciliens (figure 10). Pour les non-cadres, les mobilités sont plus courtes : les trois flux les plus importants s’exerçant de l’Ille-et-Vilaine vers la Loire-Atlantique, des Côtes-d’Armor vers l’Ille-et-Vilaine et du Morbihan vers l’Ille-et-Vilaine. Pour les non-cadres, 14 des 20 principaux flux concernent

des mobilités entre départements bretons contre seulement 5 des 20 principaux flux pour les cadres. Aussi, pour les non-cadres bretons, les Pays de la Loire représentent de loin le territoire le plus attractif lorsqu’ils ont changé de région. Elles se révèlent plus importantes que les mobilités vers l’Île-de-France. Qu’il s’agisse des cadres ou des non-cadres, les mobilités vers ou depuis l’autre région limitrophe à la Bretagne, en l’occurrence la Normandie, sont moins importantes.

– Figure 10– Les 20 principaux flux entre départements pour la région Bretagne

Pour les cadres

Les 20 principaux flux à l’arrivée et/ou au départ des départements de la région concernée

Pour les non-cadres

Département concerné par des arrivées et/ou des départs

100 km

Source : Insee, DADS 2013, exploitation Apec.

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– CENTRE-VAL DE LOIRE – Dans le Centre-Val de Loire, région limitrophe de l’Île-de-France, les principaux flux des cadres s’exercent dans les deux sens entre les Hauts-de-Seine et le Loiret, et entre Paris ou les Hauts-de-Seine et l’Indre-et-Loire (également de manière réciproque). Chez les cadres, les mobilités se font surtout entre départements nonlimitrophes (figure 11). Des mobilités s’exerçant depuis le Loiret vers l’Eure-et-Loir sont bien constatées, mais elles concernent peu de cadres. Pour les non-cadres, les flux entre le Loiret et Paris, d’une part, et le Loir-et-Cher et l’Indre-et-Loire, d’autre part, sont les plus importants. Les non-cadres se dépla-

cent tout aussi bien entre départements voisins qu’entre départements non-limitrophes. Par ailleurs, parmi toutes les régions qui entourent le Centre-Val de Loire, la Normandie et la BourgogneFranche-Comté sont celles qui attirent le moins les salariés, cadres ou non-cadres. En revanche, des mobilités existent davantage depuis ou vers la NouvelleAquitaine, les Pays de la Loire ou l’Auvergne-RhôneAlpes même si elles sont, côté cadres comme côté non-cadres, moins importantes que celles observées entre l’Île-de-France et le Centre-Val de Loire.

– Figure 11– Les 20 principaux flux entre départements pour la région Centre-Val de Loire

Pour les cadres

Les 20 principaux flux à l’arrivée et/ou au départ des départements de la région concernée

Source : Insee, DADS 2013, exploitation Apec.

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Pour les non-cadres

Département concerné par des arrivées et/ou des départs

100 km

– GRAND EST – Dans le Grand Est, les flux vers le Bas-Rhin que ce soit en provenance de Paris ou des Hauts-de-Seine arrivent en tête des mobilités les plus importantes pour les cadres (figure 12). Ces mobilités longues sont révélatrices de l’attrait joué par la plus grande métropole de l’est de la France (Strasbourg) sur les cadres franciliens. Les mobilités vers ou depuis les régions limitrophes des Hauts-de-France et de la BourgogneFranche-Comté sont très rares chez les cadres, qui leur préfèrent de loin des mobilités vers la région plus lointaine Auvergne-Rhône-Alpes et en particulier vers la métropole lyonnaise.

Pour les non-cadres, les flux les plus importants s’exercent depuis le Haut-Rhin vers le Bas-Rhin, et depuis la Moselle vers la Meurthe-et-Moselle. Ils témoignent de mobilités infrarégionales plus courtes que pour les cadres. La première mobilité longue qui se dessine chez les non-cadres concerne des flux interrégionaux depuis le Grand Est vers l’Île-de-France, notamment du BasRhin vers Paris. Des déménagements de non-cadres s’observent aussi entre les Hauts-de-France et le Grand Est, mais ils concernent en premier lieu des mobilités entre les départements limitrophes de l’Aisne et de la Marne.

– Figure 12– Les 20 principaux flux entre départements pour la région Grand Est

Pour les cadres

Les 20 principaux flux à l’arrivée et/ou au départ des départements de la région concernée

Pour les non-cadres

Département concerné par des arrivées et/ou des départs

100 km

Source : Insee, DADS 2013, exploitation Apec.

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– HAUTS-DE-FRANCE – Dans les Hauts-de-France, les flux depuis les Hautsde-Seine vers le Nord ainsi que depuis Paris vers le Nord arrivent en tête des mobilités les plus importantes (figure 13). L’attrait de la métropole lilloise pour les cadres franciliens explique le poids pris par ces déplacements. Les déplacements de cadres nordistes vers les Hauts-de-Seine et Paris occupent également une place importante en termes de mobilités. Des mobilités plus longues s’exercent aussi, mais dans une moindre mesure, depuis le Nord vers les Bouchesdu-Rhône, le Rhône, la Loire-Atlantique, l’Ille-et-Vilaine ou encore la Gironde.

Pour les non-cadres, les principales mobilités s’exercent essentiellement à l’échelle infrarégionale, entre le Nord et le Pas-de-Calais, et ce dans les deux sens, même si les flux observés depuis et vers l’Île-de-France ne sont pas négligeables. Des flux vers des régions plus éloignées sont également observés, ce qui n’est que rarement le cas dans les autres régions. À ce titre, les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Auvergne-RhôneAlpes et Nouvelle-Aquitaine apparaissent alors comme des choix privilégiés des non-cadres nordistes. De plus, qu’il s’agisse des cadres ou des non-cadres, les déplacements vers ou depuis la région limitrophe du Grand Est sont rares.

– Figure 13– Les 20 principaux flux entre départements pour la région Hauts-de-France

Pour les cadres

Les 20 principaux flux à l’arrivée et/ou au départ des départements de la région concernée Source : Insee, DADS 2013, exploitation Apec.

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Pour les non-cadres

Département concerné par des arrivées et/ou des départs

100 km

– ÎLE-DE-FRANCE – En Île-de-France, les mobilités Paris / Hauts-de-Seine et Hauts-de-Seine / Paris sont de loin les plus importantes côté cadres (figure 14). Ils arrivent aussi largement en tête des flux les plus importants chez les non-cadres. Dans les deux cas, les mobilités s’exercent entre des départements limitrophes qui sont fortement attractifs en termes d’emplois puisque marqués par la présence de grands groupes et de sièges sociaux. Par ailleurs, si l’on considère les mobilités qui s’exercent entre régions, le poids des déplacements vers des territoires voisins est moins important que des déplacements vers des régions éloignées de l’Île-de-France.

Pour les cadres, le choix d’Auvergne-Rhône-Alpes arrive en tête, loin devant celui de Provence-Alpes-Côte d’Azur ou encore l’Occitanie (le Rhône, les Bouches-duRhône et la Haute-Garonne drainant une grande partie des cadres franciliens mobiles). Côté non-cadres, les premiers déplacements extrarégionaux s’observent aussi en direction d’Auvergne-RhôneAlpes (principalement le Rhône). Le positionnement économique des métropoles lyonnaise, marseillaise et toulousaine explique l’attractivité de ces régions et des départements dans lesquelles celles-ci se situent.

– Figure 14– Les 20 principaux flux entre départements pour la région Île-de-France

Pour les cadres

Les 20 principaux flux à l’arrivée et/ou au départ des départements de la région concernée

Pour les non-cadres

Département concerné par des arrivées et/ou des départs

100 km

Source : Insee, DADS 2013, exploitation Apec.

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– NORMANDIE – En Normandie, les principales mobilités de cadres s’observent depuis les Hauts-de-Seine vers la Seine-Maritime. Ils devancent en volume, les déménagements effectués par les cadres dans le sens inverse (depuis la Seine-Maritime vers les Hauts-de-Seine) ainsi que les mobilités exercées depuis Paris ou le Nord vers la Seine-Maritime (figure 15). Ces mobilités sont portées par l’attractivité que représente la zone d’emploi rouennaise pour les cadres franciliens, et par celles exercées par les métropoles lilloise et parisienne pour les cadres normands. Pour les non-cadres, les mobilités entre l’Eure et la Seine-Maritime arrivent largement en tête, quel que soit le sens dans lesquelles elles s’exercent. Viennent

ensuite des mobilités infrarégionales entre les départements limitrophes de la Manche et du Calvados. Les déménagements depuis ou vers les Hauts-de-France sont faiblement représentés chez les non-cadres. Par ailleurs, quel que soit leur statut, les mobilités vers ou depuis la région limitrophe du Centre-Val de Loire sont très rares. Lorsqu’ils quittent leur région et qu’ils ne vont pas s’installer en Île-de-France ou en Hauts-deFrance, les cadres leur préfèrent d’ailleurs des mobilités plus longues comme celles en direction de ProvenceAlpes-Côte d’Azur ou Auvergne-Rhône-Alpes. Des mobilités s’observent à destination ou depuis les Pays de la Loire, mais elles sont moins nombreuses que celles concernant les régions du Sud Est.

– Figure 15– Les 20 principaux flux entre départements pour la région Normandie

Pour les cadres

Les 20 principaux flux à l’arrivée et/ou au départ des départements de la région concernée

Source : Insee, DADS 2013, exploitation Apec.

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Pour les non-cadres

Département concerné par des arrivées et/ou des départs

100 km

– NOUVELLE-AQUITAINE – En Nouvelle-Aquitaine, l’essentiel des mobilités cadres se joue entre départements non limitrophes. Principalement, ces flux se font en provenance des Hauts-de-Seine et Paris vers la Gironde, et de manière moins importante entre la Haute-Garonne et la Gironde (figure 16). Les premiers flux cadres constatés à l’intérieur de la région s’exercent entre la Gironde et les Pyrénées-Atlantiques. Toutefois, ils sont moins importants. Pour les non-cadres, les principaux flux s’observent entre Paris et la Gironde, et ce dans les deux sens, ce qui atteste de l’attractivité respective de la métropole parisienne pour les salariés franciliens et de celle de Bordeaux pour les salariés néo-aquitains, comme cela

s’observe aussi côté cadres. Les non-cadres se distinguent cependant des cadres par davantage de mobilités entre départements à l’échelle régionale, notamment entre les Pyrénées-Atlantiques et la Gironde, les Landes et la Gironde, la Charente-Maritime et la Gironde ou encore les Landes et les Pyrénées-Atlantiques. Concernant la région Nouvelle-Aquitaine, on note aussi que les principales mobilités s’exercent depuis et vers l’ancienne région Aquitaine. Les départements du Limousin et du Poitou-Charentes (à l’exception de la Charente-Maritime) ont des volumes moindres de salariés concernés par les mobilités géographiques.

– Figure 16– Les 20 principaux flux entre départements pour la région Nouvelle-Aquitaine

Pour les cadres

Les 20 principaux flux à l’arrivée et/ou au départ des départements de la région concernée

Pour les non-cadres

Département concerné par des arrivées et/ou des départs

100 km

Source : Insee, DADS 2013, exploitation Apec.

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– OCCITANIE – En Occitanie, les flux en direction de la Haute-Garonne, que ce soit depuis les Hauts-de-Seine ou Paris sont de loin les plus importants observés côté cadres (figure 17). Bien qu’importants, les flux de cadres franciliens en direction de l’Hérault se situent légèrement en deçà. Concernant les cadres occitans qui quittent la région, les Hauts-de-Seine constituent leur destination principale, devant Paris. Ces mouvements qui s’opèrent entre régions éloignées concernent d’ailleurs davantage de cadres que ceux effectués entre les métropoles toulousaines (Haute-Garonne) et montpelliéraines (Hérault).

Pour les non-cadres, les flux les plus importants s’exercent entre les départements limitrophes du Gard et de l’Hérault. Des mobilités entre Paris et la Haute-Garonne s’observent dans les deux sens, mais de manière moindre. Côté cadres comme non-cadres, on observe enfin des mouvements importants avec les régions NouvelleAquitaine (en particulier le département de la Gironde) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (en particulier le département des Bouches-du-Rhône). Les flux vers et en provenance de la troisième région limitrophe (Auvergne-Rhône-Alpes) sont d’un volume moindre.

– Figure 17– Les 20 principaux flux entre départements pour la région Occitanie

Pour les cadres

Les 20 principaux flux à l’arrivée et/ou au départ des départements de la région concernée

Source : Insee, DADS 2013, exploitation Apec.

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Pour les non-cadres

Département concerné par des arrivées et/ou des départs

100 km

– PAYS DE LA LOIRE – Dans les Pays de la Loire, les principaux flux de cadres s’exercent depuis les Hauts-de-Seine et Paris vers la Loire-Atlantique, ce qui souligne l’attractivité de la métropole nantaise pour les cadres franciliens (figure 18). Le département est également attractif pour les cadres rennais qui viennent s’installer en Pays de la Loire. Des mouvements inverses sont aussi constatés : des cadres nantais quittant leur territoire pour celui des Hauts-de-Seine, de Paris, ou d’Ille-et-Vilaine. Chez les non-cadres, les mobilités les plus importantes s’observent entre départements ligériens limitrophes,

notamment de la Vendée vers la Loire-Atlantique et du Maine-et-Loire vers la Loire-Atlantique. Tout comme constaté du côté cadres, des mobilités courtes s’observent aussi chez les non-cadres entre la Bretagne (Ille-et-Vilaine) et la Loire-Atlantique, et ce dans les deux sens. Ce dernier département est d’ailleurs attractif aussi pour les non-cadres franciliens qui ont également fait le choix des Pays de la Loire comme lieu de résidence et de travail. En revanche, les flux depuis ou vers les régions limitrophes de Nouvelle-Aquitaine, Normandie et Centre-Val de Loire sont moins importants.

– Figure 18– Les 20 principaux flux entre départements pour la région Pays de la Loire

Pour les cadres

Les 20 principaux flux à l’arrivée et/ou au départ des départements de la région concernée

Pour les non-cadres

Département concerné par des arrivées et/ou des départs

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Source : Insee, DADS 2013, exploitation Apec.

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– PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR – En Provence-Alpes-Côte d’Azur, les flux les plus importants pour les cadres s’exercent depuis les Hautsde-Seine et Paris vers les Bouches-du-Rhône, où la métropole d’Aix-Marseille parvient à capter un volume important de cadres du fait de son profil économique (figure 19). Des déplacements inverses sont aussi constatés de manière importante. D’ailleurs, pour les cadres, les mobilités à destination de l’Île-de-France sont plus fréquentes que celles concernant les régions limitrophes d’Auvergne-Rhône-Alpes et d’Occitanie.

Pour les non-cadres, les flux infrarégionaux arrivent largement en tête des mobilités. Ils s’exercent principalement depuis le Var en direction des Bouches-duRhône, soit entre deux départements voisins. Des flux importants de salariés sont aussi constatés entre le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône ou le Var et les Alpes-Maritimes. On peut aussi noter que la région Provence-Alpes-Côte d’Azur se montre relativement attractive pour les non-cadres franciliens, et ce de manière plus forte que pour les non-cadres issus des régions limitrophes.

– Figure 19– Les 20 principaux flux entre départements pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur

Pour les cadres

Les 20 principaux flux à l’arrivée et/ou au départ des départements de la région concernée Source : Insee, DADS 2013, exploitation Apec.

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Pour les non-cadres

Département concerné par des arrivées et/ou des départs

100 km

– MÉTHODOLOGIE– Cette étude s’appuie sur les déclarations annuelles des données sociales (DADS) recueillies en 2012 et 2013 (dernière donnée disponible au moment de l’analyse), seule source exhaustive permettant de répertorier l’ensemble des effectifs salariés employés dans les entreprises et de distinguer les cadres des non-cadres (via le codage des PCS : Professions et Catégories Socioprofessionnelles). Ces données permettent de suivre les trajectoires de mobilité des salariés d’une année sur l’autre, puis d’identifier et de mesurer les changements de lieu de résidence et de lieu de travail sur l’ensemble du territoire. Toutefois, les informations recueillies dans les DADS se limitent à l’ensemble des salariés de l’économie française. Les salariés s’orientant vers des activités

non salariées ou connaissant une période de chômage n’y sont pas comptabilisés. Nous avons délimité notre champ d’analyse aux salariés du secteur privé recensés fin 2012, toujours salariés du secteur privé fin 2013, et occupant un poste pérenne sur la période (le poste est considéré comme pérenne si la rémunération nette annuelle est supérieure à 3 SMIC mensuels ou si la durée d’emploi annuelle dépasse 30 jours et 120 heures et 1,5 heure par jour). Notons que les salariés ayant changé de statut au cours de l’année 2013 (cadres déclassés ou salariés ayant accédé au statut de cadre) ne sont pas pris en compte ici.

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– LES ÉTUDES DE L’EMPLOI CADRE DE L’APEC–

2013 NOVEMBRE

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Observatoire du marché de l’emploi cadre, l’Apec analyse et anticipe les évolutions dans un programme annuel d’études et de veille : grandes enquêtes annuelles (recrutements, salaires, métiers et mobilité professionnelle des cadres, insertion professionnelle des jeunes diplômés…) et études spécifiques sur des thématiques clés auprès des jeunes diplômés, des cadres et des entreprises. Le département études et recherche de l’Apec et sa quarantaine de collaborateurs animent cet observatoire.

Toutes les études de l’Apec sont disponibles gratuitement sur le site www.cadres.apec.fr > rubrique Observatoire de l’emploi

ISBN 978-2-7336-0952-1 OCTOBRE 2016

Cette étude a été réalisée par le département études et recherche de l’Apec. Pilotage de l’étude : Gaël Bouron. Analyse et rédaction : Caroline Legrand, Sophie Roux. Maquette : Daniel Le Henry. Direction de l’étude : Maïmouna Fossorier. Direction du département : Pierre Lamblin.

ASSOCIATION POUR L’EMPLOI DES CADRES 51 BOULEVARD BRUNE – 75689 PARIS CEDEX 14 POUR CONTACTER L’APEC

© Apec, 2016

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Cet ouvrage a été créé à l’initiative de l’Apec, Association pour l’emploi des cadres, régie par la loi du 1er juillet 1901, et publié sous sa direction et en son nom. Il s’agit d’une œuvre collective, l’Apec en a la qualité d’auteur.

DU LUNDI AU VENDREDI DE 9H À 19H

Toute reproduction totale ou partielle par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisation expresse et conjointe de l’Apec, est strictement interdite et constituerait une contrefaçon (article L122-4 et L335-2 du code de la Propriété intellectuelle).

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L’Apec a été créée en 1966 et est administrée par les partenaires sociaux (MEDEF, CGPME, UPA, CFDT Cadres, CFE-CGC, FO-Cadres, CFTC Cadres, UGICT-CGT).