L'essentielclimat et environnement de la filière bétail et viande - Interbev

31 déc. 2015 - Éclairage filière. En France, le cheptel de ruminants (bovins, ovins, caprins) en nombre de têtes a diminué de moitié entre 1862 et 2010.
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L’essentiel climat et environnement de la filière bétail et viande

Sommaire

Enjeu climat : le contexte national et international

Les émissions et compensations de l’élevage herbivore et de la production de viande en France

Les atouts et solutions de l’élevage. Le programme Beef Carbon

Consommation de viande et environnement

Enjeu climat : le contexte national et international

Contexte Climat - Document INTERBEV 2015 • 5

Contexte Climat

L’effet de serre : un phénomène naturel…

… amplifié par les activités humaines

L’effet de serre est un phénomène naturel et permettant la vie sur terre. Sans lui, la température moyenne serait de -18 °C en moyenne contre 15 °C actuellement. Il s’agit d’une couche de gaz située dans la troposphère (entre 5 et 15 km d’altitude) qui permet de retenir à la surface du globe une partie de la chaleur du soleil, amenée par les rayons infrarouge.

Depuis la fin du 19e siècle, les sociétés humaines connaissent un développement démographique et industriel avec une utilisation accrue d’énergie fossile (pétrole, charbon) qui provoquent l’accroissement de la concentration de CO2 et autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ainsi, la concentration de CO2 a augmenté de 40 % depuis une centaine d’années. Cette « couche » s’épaissit, entraînant un accroissement de la température moyenne et un changement climatique.

On peut comparer ce phénomène à une serre où le verre jouerait le rôle de cette couche de gaz.

D’après le GIEC (le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat), moyenne planétaire a • enprogressé  2012, ladetempérature 0,89 °C par rapport à la moyenne du XXe siècle. pourrait augmenter jusqu’à 5,3 °C • Elle  au cours du XXI siècle si nous ne maîtrisons e

pas nos émissions de gaz à effet de serre.

Éclairage filière En France, le cheptel de ruminants (bovins, ovins, caprins) en nombre de têtes a diminué de moitié entre 1862 et 2010. 6 • Contexte Climat - Document INTERBEV 2015

Contexte Climat - Document INTERBEV 2015 • 7

Les négociations internationales sur le climat C’est en 1992 qu’a été lancée la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro. Elle est entrée en vigueur le 21 mars 1994 et a été ratifiée par 196 « parties-prenantes ». C’est une convention universelle de principe, qui reconnaît l’existence d’un changement climatique d’origine humaine et du caractère « partagé » de l’enjeu : les gaz émis à un endroit auront un impact sur le système climatique global, peu importent les frontières. La Conférence des parties (COP), composée de tous les États « parties », constitue l’organe opérationnel de la convention. Elle se réunit chaque année lors de conférences mondiales où sont prises des décisions (à l’unanimité ou par consensus) pour respecter les objectifs de lutte contre les changements climatiques. La première a eu lieu en 1995. En 1997, a été entériné le protocole de Kyoto couvrant la période 2007 à 2020.

COP 21 La COP qui se tiendra à Paris sera la 21e d’où le nom de « COP21 ». Elle vise à couvrir la période post 2020 et à aboutir à un nouvel accord international sur le climat : « l’accord de Paris », applicable à tous les pays. L’objectif étant de maintenir le réchauffement mondial en dessous de 2°C d’ici à 2100. D’après le GIEC (Groupement International d’Experts pour le Climat), cet objectif nécessiterait de réduire, de - 40 à - 70 %, les émissions de gaz à effet de serre actuels d’ici 2050 au niveau mondial. OBJEC

Une rencontre par an depuis 1995 1992

1997

2009

2015

2020

Sommet de la terre à Rio

COP 3 Kyoto

COP 15 Copenhague

COP 21 Paris

...

8 • Contexte Climat - Document INTERBEV 2015

Protocole de Kyoto (1997 - 2020)

Post 2020 ?

2C

T IF

MAXIM UM

Contexte Climat - Document INTERBEV 2015 • 9

Les engagements de l’Europe et de la France Union Européenne

Paquet énergie climat

- 40 % GES en 2030 (par rapport à 1990) et + 27 % d’énergies renouvelables en 2033

Émission & Compensation

La contribution de l’agriculture est estimée à

- 28 %

France

par rapport à 2005

Loi sur la transition énergétique

- 40 % GES en 2030 et + 32% d’énergie renouvelable en 2030. En France, les engagements seront traduits dans une « stratégie bas carbone » énoncée dans la loi sur la Transition Energétique. 10 • Contexte Climat - Document INTERBEV 2015

Les émissions et compensations de l’élevage herbivore et de la production de viande en France Émissions & Compensations - Document INTERBEV 2015 • 11

Gaz à effet de serre nationaux et part de l’agriculture

Gaz à effet de serre dans la filière viande bovine (Source : Réseaux d’élevage 2008, traitement Idele.)

Services et usage domestique 18 %

95 %

Transport 27 %

Des émissions de gaz à effet de serre proviennent de l’élevage

Traitement des déchets 4 % Industrie 22 % Énergie (production distribution) 11 % Autre élevage et culture 11 % source CITEPA (Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique) : organisme qui assure la réalisation des inventaires nationaux d’émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre conformément aux engagements internationaux de la France, notamment vis-àvis de l’Union européenne (UE) et des Nations Unies (CEE-NU).

12 • Émissions & Compensations - Document INTERBEV 2015

Élevage herbivore

compensation carbone

8%

des émissions françaises

(émissions des animaux et de leurs déjections) sans prise en compte du stockage de carbone, ni des intrants. L’élevage herbivore français représente aussi moins de 0,08% des émissions mondiales de gaz à effet de serre

30 % Des gaz émis sont compensés par le stockage de carbone dans les sols des prairies et des haies

Émissions & Compensations - Document INTERBEV 2015 • 13

Différents gaz émis sur une exploitation d’élevage

Le stockage de carbone :

un atout clé de l’élevage herbivore, 30% de compensation

(Source Institut de l’Elevage)

Méthane

(CH4) = 62

Les sols sont le premier réservoir de stockage de carbone. Les végétaux captent le CO2 de l’air et restituent le carbone au sol par leurs racines ou quand leurs feuilles tombent. Les troupeaux apportent également du carbone par leurs déjections.

%

principalement lié à la digestion et la fermentation entérique des ruminants (55%) et pour le reste, méthane émis au stockage et à l’épandage des déjections.

Protoxyde d’azote

En permanence, des échanges de carbone se font entre le sol et l’atmosphère.

(N2O) = 23 %

émis lors du stockage des effluents, et de l’épandage des engrais minéraux et organiques.

Dioxyde de carbone

(CO2) =

15 %

liés à l’utilisation de fioul et électricité sur l’exploitation mais aussi à l’achat d’intrants (fabrication et transport jusqu’à la ferme).

La photosynthèse

permet aux végétaux de capter le CO2 pour pousser

Le stockage net d’un sol correspond au bilan des flux entre stockage de carbone et déstockage.

• Les prairies permanentes stockent en moyenne en Europe (climat tempéré), 760 kg C/ha/an. • Les prairies temporaires en rotation avec des cultures : 80 kg C/ha/an. • Les haies stockent 125 kg C/an pour 100 mètres linéaires. • Les cultures ne stockent pas ou peu. (Source INRA 2013 et Idele 2015)

14 • Émissions & Compensations - Document INTERBEV 2015

Émissions & Compensations - Document INTERBEV 2015 • 15

Contribution de l’élevage herbivore

au programme 4 pour 1 000 du Ministère de l’Agriculture.

10 millions d’ha de prairies et d’estives + haies associées qui accroissent leur stock de carbone par ha en moyenne de 8 ‰ + 3 millions d’ha de prairies temporaires + 2 millions d’ha de maïs fourrage + 1.5 millions d’ha de céréales autoconsommées qui accroissent leur stock de carbone par ha en moyenne de 1.8 ‰ L’élevage herbivore contribue, sur l’ensemble de ses surfaces, à un accroissement moyen supérieur de 6,4 ‰ en 2015. Il est donc déjà au-delà des objectifs fixés. Dans le cadre de l’évolution des pratiques et des programmes de réduction des émissions de gaz à effet de serre développés en France (Beef Carbon et Carbon Dairy), en allongeant la durée des prairies temporaires, en développant la présence des haies sur les surfaces cultivées et en mettant en place des cultures intermédiaires, cet accroissement du stock moyen pourrait monter à 7 ‰ en 2030.

16 • Émissions & Compensations - Document INTERBEV 2015

Atouts & Solutions

Les atouts et solutions de l’élevage. Le programme Beef Carbon Atouts & Solutions - Document INTERBEV 2015 • 17

Les atouts

Les atouts Atout climat et environnement =

Atout climat et environnement =

=

=

moins de dépendance aux achats d’aliments et donc moins d’émissions liées à leur fabrication et à leur transport.

Recyclage des fumiers et lisiers sur les élevages pour fertiliser les prairies et cultures. Cela évite l’achat d’engrais minéraux et donc les émissions liées à leur fabrication et à leur transports.

Une dépendance au soja très limitée. Le projet européen Catch-C reconnaît que l’apport de fumier est la meilleure pratique de travail du sol dans le cadre de la lutte contre le changement climatique.

2,5 % en moyenne tous bovins et 0,8 % de la ration en bovin viande mais des progrès peuvent encore être réalisés.

Énergies renouvelables :

= 18 • Atouts & Solutions - Document INTERBEV 2015

Atout climat et environnement = lien fort à la prairie et à son stockage de carbone (+ nombreux avantages de la prairie : qualité de l’eau, biodiversité, lutte contre l’érosion…)

• Photovoltaïque : 7 500 exploitations d’élevage herbivores. 2,5 millions de m² de toiture potentiels. • Méthanisation : 90 unités en France mais seulement 28 en bovins lait et 6 en bovins viande. • Bois énergie : 700 000 km linéaires de haies. Dans le secteur agricole, la production d’énergie renouvelable dépasse 30 térawh soit l’équivalent de la consommation moyenne de 5.4 millions de foyers (20 % de la consommation totale des foyers français). Atouts & Solutions - Document INTERBEV 2015 • 19

Les solutions et démarches de progrés Les solutions par type d’émissions

Le projet européen Beef Carbon Compensation Mobilisation nationale pour la mise en place d’un plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre de la viande bovine française.

Méthane entérique (CH4)

Protoxyde d’azote

(N20)

Dioxyde de carbone (CO2)

Gestion du troupeau : âge au premier vêlage, santé, renouvellement

Gestion globale de l’azote & prévention du lessivage

Réduction des concentrés et autonomie pour l’alimentation

À l’étude : génétique et alimentation

Réduction du temps en bâtiment / augmentation des durée de pâturage

Optimisation des prairies Économies de fioul et d’électricité

Stockage de carbone dans le sol Prairies Bocage

Production d’énergie renouvelable

A noter : la réduction du méthane, en ajoutant des additifs ou des lipides dans la ration, présente encore de nombreuses incertitudes et n’est applicable que pour les animaux nourris à l’auge. 20 • Atouts & Solutions - Document INTERBEV 2015

Atouts & Solutions - Document INTERBEV 2015 • 21

Le projet européen Beef Carbon Diagnostic CAP2ER sera réalisé dès l’année 2016 sur 2 000 fermes par 190 techniciens • Le de Chambres d’Agriculture, Bovins croissance Coopératives, afin d’obtenir un ensemble de références environnementales et d’identifier des pratiques innovantes.

Au niveau des abattoirs

et des industries de transformation En abattoir et industries de transformation des viandes, on agit à la fois sur les ressources (eau, énergie et froid) et sur les rejets (déchets, chaleur) pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et réaliser des économies.

fermes pilotes pour tester, in situ, différents leviers de réduction de l’impact • 170 environnemental et vérifier leur faisabilité technique économique.

• Un réseau d’échanges de pratiques et d’innovations.

Economie d’énergie et production d’énergie renouvelable : investissement dans des dispositifs économes en énergie ou dispositifs permettant de récupérer de l’énergie

www.cap2er.fr/Cap2er

Production de froid :

suite à l’interdiction d’utiliser du HCFC au 31 décembre 2015, de lourds investissements vont s’imposer aux abattoirs. L’ammoniac, gaz neutre au regard de la couche d’ozone, pourrait être un substitut intéressant.

A noter, le diagnostic CAP2ER existe pour les bovins viande, bovins lait et ovins viande. 22 • Atouts & Solutions - Document INTERBEV 2015

Atouts & Solutions - Document INTERBEV 2015 • 23

Au niveau des abattoirs

et des industries de transformation

Consommation de viande et environnement

Économie d’eau : dans les entreprises de production de viande, l’eau est un élément clé pour assurer l’hygiène et la sécurité sanitaire des produits. Elle sert au lavage et aux process de préparation de certains produits transformés. Entre 1995 et 2010, la consommation d’eau en abattoirs d’animaux de boucherie est passée de 5 à 4.4 m3/TEC (Tonne Equivalent Carcasse) en moyenne. Les sites les plus performants descendent à 2.2 m3/TEC Traitement de l’eau : les effluents liquides passent par une étape de dégrillage et dégraissage. L’eau est ensuite épurée, généralement dans un bassin biologique afin de respecter les normes de rejets dans le milieu naturel. Les matières issues du traitement de ces effluents retournent en général au sol via un plan d’épandage comme fertilisant. Le compostage, la méthanisation et l’incinération avec valorisation énergétique de ces matières, sont en développement.

Économie circulaire : traitement et valorisation des coproduits et sous-produits en gélatine, petfood, carburant, engrais sous couvert d’une réglementation drastique pour éviter tout risque sanitaire Consommation & Envrionnement 24 • Atouts & Solutions - Document INTERBEV 2015

Consommation & Environnement - Document INTERBEV 2015 • 25

Évolution de la consommation moyenne

Évolution de la consommation moyenne

de produits carnés des adultes en France

de produits carnés des adultes en France

35.9

34.1

36.4

23,7

100 80

31

34.9

viandes de boucherie (boeuf, veau, agneau, viande chevaline, porc hors charcuterie)

58

57.5

52.5

4

4.1

3.1

2007

2010

produits tripiers

20

0

2013 (source: enquête CREDOC, CCAF 2007, 2010 et 2013 (adultes de 18 ans et plus))

26 • Consommation & Environnement - Document INTERBEV 2015

75%

charcuterie volaille-gibier

60 40

Produits carnés ingrédients

Consommation moyenne hebdomadaire de viande de boucherie = de la viande bovine consommée en France

3 portions de viande dont

est issue d’élevage français Source : Idele 2010

Aujourd’hui, la consommation moyenne de viande en France, en baisse depuis plus de 10 ans, ne dépasse pas le seuil recommandé par les instances officielles* en termes de prévention des cancers.

6,3 % n d v ec sa ian h d n ev 3,4 s e a % préc 1,9 line isi % on

35.4

145

e

via

18,9

nc

20 ,6

1

21,9

/j ,2 g

% ve au 9,5 ag % ne au

1

l:

a Tot

58 ,3 %

/j

8g 52,

po rc

Consommation en g/jour

120

a Tot

bœ uf

160

l:

/j

4g 53.

Fr a

l:

a Tot

Enquête CREDOC, CCAF 2013 (adultes de 18 ans et plus)

La viande participe à

l’équilibre alimentaire,

grâce à ses qualités nutritionnelles (richesse en protéines, teneur en fer et en zinc, etc.) et sa capacité à structurer naturellement le repas.

*WCRF (World Cancer Research Fund)

Consommation & Environnement - Document INTERBEV 2015 • 27

Les garanties environnementales

Les garanties environnementales

et bien-être animal apportées par la consommation de viande française

et bien-être animal apportées par la consommation de viande française

3

4

Aménagement du territoire

Des fermes à taille humaine

et production de viande sur une grande partie du territoire

et production de viande sur une grande partie du territoire

Haies + prairies + cultures en rotation + nombreuses races préservées

Consommer de la viande bovine, ovine, caprine ou équine française, c’est préserver un grand nombre de services environnementaux, économiques et sociaux.

1

Valorisation de l’herbe = utilisation des surfaces non labourables, paysages ouverts, création d’activité agricole mais aussi touristiques dans les zones les plus difficiles

28 • Consommation & Environnement - Document INTERBEV 2015

2

= biodiversité forte

Consommation & Environnement - Document INTERBEV 2015 • 29

Les garanties environnementales

Les garanties environnementales

et bien-être animal apportées par la consommation de viande française

et bien-être animal apportées par la consommation de viande française

5

Des élevages économes en eau et stockeurs de carbone

Part de la surface agricole (SAU) sans traitement phytosanitaire, par canton, en %, en 2010

20

40

60

80

Régions d’élevage (prairies ≥ 25% de la surface agricole)

Carbone organique des sols, sur les 30 premiers cm, en %

4

5

6

7

Prairie dans la SAU par canton, en %, en 2010

8

9

25

50

75

90

Données insuffisantes (milieu urbain, neiges permanentes...)

30 • Consommation & Environnement - Document INTERBEV 2015

Consommation & Environnement - Document INTERBEV 2015 • 31

INTERBEV est l’Association Nationale Interprofessionnelle du Bétail et des Viandes, fondée en 1979 à l’initiative des organisations représentatives de la filière bétail et viandes. Elle reflète la volonté des professionnels des secteurs bovin, veaux, ovin, équin et caprin de proposer aux consommateurs des produits sains, de qualité et identifiés tout au long de la filière. Elle fédère et valorise les intérêts communs de l’élevage, des activités artisanales, industrielles et commerciales de ce secteur qui constitue l’une des premières activités économiques de notre territoire.