Les Stars & Métiers, repères de l'innovation ...

10 nov. 2015 - Entreprise artisanale de façonnage de pièces mécaniques de haute précision. Michèle et Philippe ..... préparer les tubes avant soudure.
3MB taille 7 téléchargements 137 vues
9 e É D I T I O N D U P R I X N AT I O N AL

S tar s & M é tie r s 201 5

L’ é v é n e m e n t S t a r s & M é t i e r s a r e çu l e l a b e l

Édito Les Stars & Métiers, repères de l’innovation dans l’économie

E

n étant désignés lauréats Stars & Métiers 2015, neuf chefs d’entreprise artisanale sont devenus des repères de l’innovation dans l’économie. Des repères pour la France qui hésite trop à aimer ses entreprises, des repères pour tous ceux qui veulent redonner du sens à leur travail et enfin pour les jeunes, nombreux à être en panne d’orientation et de perspective de véritable carrière. Ils sont neuf à faire du bien à la France qui a tant besoin du développement d’entreprises de taille intermédiaire, solides et exemplaires. Artisans, ils fondent leur réussite sur l’expertise de leurs compagnons et sur leur capacité à innover technologiquement et à trouver de nouveaux marchés. Prenez le temps de lire leur parcours ! Vous y découvrirez qu’une entreprise artisanale de dix salariés fournit les fleurons de l’industrie française et exporte 60 % de son chiffre d’affaires, qu’une autre s’est imposée dans la haute précision à partir d’un procédé unique, qu’une troisième a déposé pas moins de deux brevets industriels pour un procédé en quasi-monopole mondial, que c’est un lauréat Stars & Métiers qui est la référence dans la fabrication de prototypes pour l’aéronautique. A leur côté, des métiers plus traditionnellement connus pour appartenir à l’artisanat bouleversent eux aussi les codes. La plus grande entreprise récompensée est celle d’un boucher-charcutier-traiteur avec vingt-quatre salariés tandis que les championnes du management, de la formation et de la transmission sont des entreprises du bâtiment et des espaces verts. Vous découvrirez également comment on peut enchanter toute une région en étant pâtissier et remettre à la mode le métier ancien de barbier avec une très belle réussite ! C’est grâce aux collaborateurs des Chambres de métiers et de l’artisanat et des Banques Populaires que ces neuf lauréats ont concouru pour Stars & Métiers. Au départ, ils étaient plus de deux mille accompagnés par nos deux réseaux dans leur développement et leur financement. C’est la richesse et la singularité de Stars & Métiers de pouvoir puiser dans un tel réservoir de talents. Alain Griset,

Président de l’Assemblée permanente des Chambres de métiers et de l’artisanat

François Pérol,

Président du directoire du Groupe BPCE

3

Stars & Métiers en faits & chiffres

La cérémonie de remise de prix en direct

Créé par

4 catégories Stratégie globale d’innovation

Innovation technologique

4

Management des Ressources Humaines Dynamique commerciale Un jury prestigieux Le jury Stars & Métiers, présidé par Pascal Marchetti, directeur général de la Banque Populaire des Alpes et André Bendano, président de la Chambre régionale de métiers et de l’artisanat de Provence-Alpes-Côte d’Azur et de la Chambre de métiers et de l’artisanat des Bouches-du-Rhône, réunit de nombreux acteurs, soutiens primordiaux et observateurs privilégiés de l’artisanat en France. Outre les organisateurs du prix – les Banques Populaires et les Chambres de métiers et de l’artisanat – participent les SOCAMA, l’UPA mais également des institutions, organismes techniques, journalistes et experts de l’artisanat et de l’innovation.

Un prix qui vit tout au long de l’année, partout en France Du Pas-de-Calais au Gers, du repoussage numérique à l’hydroformage, les neuf lauréats sont désignés parmi plus de 2  000 candidatures menées partout en France, à l’issue d’une sélection régionale, puis nationale.

Innovation et artisanat, la recette du succès Le prix national Stars & Métiers récompense des chefs d’entreprise artisanale pour leur exemplarité et leur réussite en matière d’innovation technologique, stratégique, de savoirfaire managérial et de dynamique commerciale.

Sélection régionale

2 000

candidatures à travers toute la France, examinées par des jurys locaux

Sélection nationale

20 candidatures auditionnées à Paris, par le jury national

73

Stars & Métiers 2015

Prix « Coup de cœur » du public

8 décembre 2015 à Paris, salle Wagram

Pour cette neuvième édition, la soirée a lieu le 8 décembre 2015 à la Salle Wagram, en présence de personnalités politiques, économiques et médiatiques de premier plan liées au monde de l’artisanat.

Sur le web www.starsetmetiers.fr Une mine de contenus inédits sur les lauréats, et sur l’artisanat

lauréats récompensés Au total, depuis la création du prix.

9 lauréats nationaux

1

Une soirée de remise des prix sous le signe de l’émotion

Un événement sous le haut patronage du secrétariat d’État en charge du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Économie sociale et solidaire.

La sélection : 2 étapes

Lauréats

#StarsetMetiers

Voter pour son

« Coup de cœur » !

5

Nous faisons un métier qui plaît au grand public, nous recevons énormément de visiteurs chaque année à la fonderie… mais je ne m’attendais pas à recevoir le prix « Coup de cœur » du public ! La cérémonie Stars & Métiers était un moment très fort, une occasion aussi de découvrir ou redécouvrir d’autres savoir-faire, partager avec d’autres artisans… et rêver à des projets communs !

Paul Bergamo,

lauréat « Coup de cœur » du public édition Stars & Métiers 2014

L ’artisanat : acteur économique de premier plan

L’artisanat compte

L ’artisanat : champion de l’export

renouveau industriel

export

rayonnement international

« Fabriqué en France »

Les artisans sont présents sur tout le territoire1

+ d’1,1 million

23 % des artisans travaillent dans des entreprises implantées en commune rurale 42 % dans des unités urbaines de moins de 200 000 habitants 35 % dans des communes de plus de 200 000 habitants

d’entreprises1

L’artisanat réalise un chiffre d’affaires

+ de 14,4 milliards d’euros par an à l’export1

30 % des exportateurs français sont des entreprises artisanales, soit 36 000 entreprises2

6

7

L’artisanat français pèse

280 milliards

d’euros de chiffre d’affaires annuel1

emplois première entreprise de France tissu économique

territoires

L’artisanat emploie

3,1 millions

2

d’actifs partout en France et occupe environ10 % de la population active française1

2

3

Dans ventes sur , c’est la « marque France » qui est à l’origine de la commande directe du client étranger vers l’entreprise artisanale3

50 000

c’est le nombre d’emplois induits par les exportations2

Source : DGCIS, 2015 Source : APCMA, 2013 3 Source : ISM, 2012 1 2

L ’artisanat : Terre d’entrepreneuriat et d’innovation

L’artisanat couvre un spectre de secteurs d’activités diversifié1 40 % dans le bâtiment 32 % dans les services 17 % dans la production 11 % dans l’alimentation

L ’artisanat : Tremplin professionnel pour les jeunes

vocation

apprentissage

métiers jeunes

insertion professionnelle

Avec

250

métiers,

+ de 510 spécialisations et + de 600 formations, l’Artisanat représente un potentiel de réalisation professionnel large4

8

1 artisan sur 2

voit le travail comme un moyen de s’épanouir (53 %)5

1

9

2

jeune sur est attiré par l’artisanat6

On compte

+ de 173 000 2/3 des entreprises artisanales innovent régulièrement2

innovation

entrepreneuriat services alimentation bâtiment production

ouvert

créations d’entreprises artisanales par an3

81 %

des parents conseilleraient à leurs enfants de devenir artisan6

80 % des apprentis

ont un emploi à l’issue de leur formation (sur un total de 200 000)1

Source : APCMA, 2013 Source : ISM, 2008 3 Source : DGCIS, 2013 4 Source : APCMA, 2011 5 Source : IFOP, 2014 6 Source : IFOP, 2007 1 2

Lauréats Stars & Métiers 2015

Stars & Métiers 2015 Quatre catégories Prix Stratégie Globale d’Innovation / p. 12 Récompense la capacité d’innovation permanente appliquée à tous les domaines de l’entreprise, qu’ils soient organisationnel, humain, commercial…

Jean-Marie BUIGNET

C3 TECHNOLOGIES (17)

Entreprise artisanale de conception-fabrication de pièces composites haute performance

Sarah DANIEL-HAMIZI

LA BARBIÈRE DE PARIS (75)

Entreprise artisanale de coiffure masculine, taille et soin de la barbe

Prix Management des Ressources Humaines / p. 16 Distingue les actions déployées par le chef d’entreprise pour développer les savoir-faire dans l’entreprise (formation, transmission) et mettre en place une gestion motivante des salariés.

Thierry MONTÉGUT

SARL MONTÉGUT (32)

Entreprise artisanale de charpente-couverture-zinguerie

Dominique SZULC

10

UNI-VERT (68)

Entreprise artisanale de conception de jardins et d’aménagements paysagers

Prix Innovation Technologique / p. 20 Souligne la capacité de l’entreprise à élaborer et suivre un projet d’innovation technologique en mettant en œuvre une véritable démarche de conduite de projet.

Pierre et Romain RIGHETTO

EUROPE REPOUSSAGE NUMÉRIQUE (38)

Entreprise artisanale de façonnage de pièces mécaniques de haute précision

Michèle et Philippe DEREIMS

HYDROPROCESS (71)

Entreprise artisanale spécialisée dans la fabrication d’équipements très haute pression

Prix Dynamique Commerciale / p. 24 Salue la stratégie de développement, les résultats économiques obtenus, la démarche commerciale et la pertinence des choix de gestion de l’entreprise.

Franck VICENTE

COFIM INDUSTRIE (38)

Entreprise artisanale de conception-fabrication de machines d’usinage pour l’industrie

Jean-Luc HOFFMANN

HOFFMANN (67)

Entreprise artisanale de boucherie-charcuterie

Jean-Claude JEANSON

JEANSON (62)

Entreprise artisanale de pâtisserie-chocolaterie, salon de thé et traiteur

11

Lauréat

Prix Stratégie Globale d’innovation « Dans l’artisanat, on met sur la table les hypothèses les plus folles, sans aucune contrainte : on se prête à rêver… et on n’a pas peur d’expérimenter ! » Jean-Marie Buignet 12

Jean-Marie Buignet C3 TECHNOLOGIES C3 Technologies SARL Entreprise artisanale de conception-fabrication de pièces composites haute performance Périgny (Charente-Maritime) www.c3technologies.fr

De la tapisserie traditionnelle aux matériaux composites : un entrepreneur visionnaire qui a fait de l’innovation sa boussole Tapissier à ses débuts, Jean-Marie Buignet devient stratifieur sur les tout premiers catamarans sortis des chantiers navals de La Rochelle en 1984. Il découvre à travers le milieu de la voile de compétition le potentiel extraordinaire des matériaux composites. Embauché par le Centre de Recherche pour l’Architecture et les Industries Nautiques, un bureau d’études aéro et hydrodynamiques, il œuvre à la conception des prototypes de pièces et coques de voiliers pendant vingt ans. Il collabore avec des navigateurs de renommée internationale comme Marc Pajot ou Florence Arthaud et voyage autour du monde « pour entretenir et améliorer les bateaux ». Puis il crée sa propre entreprise en 2008, Conception Construction Composites Technologies (C3 Technologies).

Dossier présenté par la Chambre de métiers et de l’artisanat de la Charente-Maritime et la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique

Dès 2010, Jean-Marie Buignet se lance à marche forcée dans des investissements indispensables « pour rester à la pointe de l’innovation ». Il fait l’acquisition d’une fraiseuse numérique pour modeler des moules en carbone et d’un autoclave géant pour cuire les résines sous pression, afin d’obtenir des composites plus denses et plus résistants. Pendant les premières années de l’aventure, C3  Technologies devient un label reconnu et fournit les voiliers monocoques de type «  Imoca », classe internationale de bateaux dont l’épreuve-phare est le Vendée Globe.

13

Grâce au transfert de technologie, l’aventure passe de la mer au ciel

Innovation

Prototypes

Recherche

Course au large

Matériaux composites Aéronautique

Un changement majeur de stratégie va s’opérer via le Centre Régional Industriel de Transfert des Technologies de Rochefort. L’expérience de Jean-Marie Buignet dans les profilés et sa connaissance des matériaux composites convainc le leader de l’aéronautique EADS Innovation Works d’associer C3 Technologies au développement de l’e-fan, un avion démonstrateur à propulsion électrique. « Nous nous sommes rendu compte que nos compétences étaient parfaitement applicables à l’aéronautique. Nous avons exposé notre savoir-faire au Bourget et travaillons à l’obtention de la certification EN-9100, indispensable pour fournir les clients du secteur », raconte Jean-Marie Buignet. Une diversification qui arrive à point nommé pour compenser le caractère cyclique du marché de la voile de compétition. Pour cet entrepreneur qui voit loin, l’aéronautique doit devenir l’un des deux volets majeurs de l’activité, avec des locaux et équipements dédiés. Il multiplie les partenariats : C3 Technologies est intégré au projet Genosia piloté par le pôle de compétitivité Aerospace Valley, qui vise à concevoir des sièges de cockpit intelligents avec la meilleure ergonomie possible. Avec la jeune pousse Elixir Aircraft, l’entreprise développe actuellement un avion de tourisme biplace 100 % carbone (fuselage et voilure), doté d’une aile-caisson alvéolaire réalisée d’un seul tenant.

Création de l’entreprise : 2008 CA 2014 : 950 000 euros Effectif : 13 personnes

Lauréat

Prix Stratégie Globale d’innovation « L’artisanat permet de se réaliser pleinement, en alliant l’intelligence des mains à l’esprit d’entreprise. » Sarah Daniel-Hamizi

Sarah Daniel-Hamizi LA BARBIÈRE DE PARIS French Barber SAS

Entreprise artisanale de coiffure masculine, taille et soin de la barbe Paris (Île-de-France) www.labarbieredeparis.com

Une pionnière qui élève, en France et à l’étranger, le métier de barbier au rang d’art Sarah Daniel-Hamizi est plus connue sous le nom « la barbière de Paris ». Avec ses deux salons, l’un dans le neuvième arrondissement de Paris, l’autre au bord de la Seine, elle incarne le renouveau d’un métier que tout le monde croyait en désuétude. Malgré les réticences familiales et sociales, le métier de barbier étant traditionnellement masculin, elle a su passer outre et accomplir sa vocation à force d’apprentissage et de volonté. Aujourd’hui, elle cultive « l’art de sculpter la barbe pour révéler la personnalité » dans des salons entièrement dédiés au soin des hommes. Un positionnement qui attire les marques de la mode et du luxe (Vichy, Dior, Tommy Hilfiger…) et lui vaut chaque année une belle médiatisation.

Dossier présenté par la Chambre de métiers et de l’artisanat de Paris et la BRED Banque Populaire

Au-delà de sa réussite en France, avec un chiffre d’affaires qui a quadruplé entre 2012 et 2014, la Barbière de Paris commence à être connue à l’étranger, d’ailleurs le mondial de la coiffure l’invite régulièrement pour des shows. Un succès qu’elle doit autant à son expertise-métier qu’à ses talents d’entrepreneur : « J’ai appris à devenir un véritable décideur grâce à un coach. Aujourd’hui, je suis un artisan accompli. J’ai la tête et les jambes ». Par ailleurs, celle qui rêve de voir le diplôme de barbier renaître de ses cendres, s’est associée avec une école à Nanterre pour créer un cursus spécifique et transmettre son savoir-faire à d’autres professionnels passionnés.

14

15

Des produits et services innovants, portés par une stratégie marketing ambitieuse

Barbe Précurseur

Innovation

Savoir-faire

Formation

Femme chef d’entreprise

International

La recherche-développement représente 10 % du chiffre d’affaires de la Barbière de Paris. « Ma philosophie d’entrepreneur, c’est de réinventer le métier en permanence en m’appuyant sur des éléments concrets, techniques, mais aussi en étant attentive à l’air du temps. En ce moment nous testons le lissage de barbe », explique Sarah. Son offre de services s’étoffe ainsi, sans cesse : rasage à la vapeur, étude morphologique, maquillage de barbe… Après avoir noué des contrats d’exclusivité avec des marques prestigieuses telles que Aqua di Parma ou Barbe’N’Blues, elle ambitionne de lancer sa propre gamme de produits. « Les soins appropriés à l’homme ne sont pas suffisamment développés. Nous avons aujourd’hui l’expertise, la légitimité pour lancer nos propres innovations : le shampoing, le sérum à barbe, la crème de rasage, l’huile de soin… ». Actuellement en phase de finalisation avec le laboratoire, la gamme devrait sortir fin 2015. En termes de développement, un troisième salon ouvrira dans le sud-ouest parisien d’ici 2016 et le concept sera déployé en régions et à l’international : New-York, Londres, San Francisco, le Brésil… Autant de « barbershops » qui seront tenus par des managers formés à Paris. « Je veux pouvoir maîtriser le nom par le savoir-faire. Je ne veux pas être dans une logique de licence de marque », conclut la plus célèbre barbière de France.

Création de l’entreprise : 2000 CA 2014 : 770 000 euros Effectif : 22 personnes

Lauréat Valeurs

Patrimoine

Management participatif Cohésion

Solidarité

Transmission d’entreprise

16

Prix Management des Ressources Humaines « Être artisan c’est avoir la passion du travail bien fait et être à l’écoute des autres plutôt que de soi-même. » Thierry Montégut

Thierry Montégut MONTÉGUT Montégut SARL

Entreprise artisanale de charpente-couverture-zinguerie Idrac-Respaillès (Gers) www.montegut-toiture.com

Moderniser en maintenant le savoir-faire et la qualité, le défi d’un jeune artisan audacieux Issu d’une famille d’artisans charpentiers, c’est déterminé que Thierry Montégut choisit de perpétuer la tradition : « Mes parents auraient préféré que je prenne une voie plus universitaire mais j’avais cette passion chevillée en moi ». Après un CAP et un BAC Pro Construction Bois, il rejoint l’entreprise familiale en 1984 avec un double projet : développer la notoriété en valorisant le savoir-faire et améliorer la performance en modernisant les pratiques. « Quand j’ai commencé, on levait les charpentes avec un mât. Physiquement c’était très dur », explique Thierry Montégut. Soucieux d’améliorer les conditions de travail de son équipe, il investit dans du matériel de chantier : une grue et un chariot-élévateur télescopique. Il systématise également les rendez-vous de prospection en mettant un point d’honneur à rendre les devis dans les temps. Une démarche qui porte rapidement ses fruits : à la fin des années 90, il se voit confier la restauration d’un pigeonnier attenant à un château. Un chantier-vitrine pour lequel l’Architecte des Bâtiments de France le félicite et qui permet à Montégut de se faire un nom dans tout le département. La tempête de 1999 contribue à accélérer l’essor de l’entreprise, trois artisans compagnons viennent rejoindre l’entreprise pour assurer tous les chantiers.

Dossier présenté par la Chambre de métiers et de l’artisanat du Gers et la Banque Populaire Occitane

17

Une ambiance de travail conviviale, basée sur l’autonomie et l’esprit d’équipe Pour impliquer et responsabiliser ses équipes, Thierry Montégut mise sur l’appropriation. L’entreprise gère jusqu’à cinq chantiers en parallèle, confiés aux plus expérimentés. Ces derniers partagent avec leurs équipes la vision du chantier, afin que chacun puisse se projeter et répondre avec efficacité au cahier des charges. Les ouvriers travaillent en binôme : « Cela favorise la transmission, la qualité et la sécurité sur le chantier ». Autonomes, ils bénéficient tous de leur outillage personnel et organisent leurs horaires comme ils le souhaitent. Pour fidéliser son personnel, le chef d’entreprise multiplie les initiatives RH innovantes. Outre les formations à la demande, il reçoit ses salariés en entretien annuel pour leur donner des perspectives, à l’instar de ce qui se pratique dans les grandes entreprises. Ces derniers bénéficient également d’un système de prêts personnels et d’une banque de temps : leurs heures supplémentaires sont converties en jours, qu’ils peuvent cumuler pour partir en congés ou offrir à un collègue dont l’enfant est malade. La convivialité et la collégialité sont les valeurs cardinales de l’entreprise : les déjeuners sont pris en commun tous les midis et Thierry Montégut invite régulièrement ses salariés à des sorties « découverte » : visites d’atelier ou activités de plein air.

Création de l’entreprise : 1926 Reprise par Thierry Montégut : 1994 CA 2014 : 1,02 million d’euros Effectif : 12 personnes

Lauréat

Prix Management des Ressources Humaines « L’artisan a la responsabilité d’insuffler sa passion en même temps qu’il transmet son métier. » Dominique Szulc

18

Dominique Szulc UNI-VERT Uni-Vert SARL

Entreprise artisanale de conception de jardins et d’aménagements paysagers Richwiller (Haut-Rhin) www.uni-vert.fr

Un esthète au parcours atypique, amoureux des jardins et du grand air « C’est le paysage qui m’a choisi », témoigne Dominique Szulc. L’année de ses 18 ans, un accident l’immobilise pendant plusieurs mois et compromet son année scolaire. Il contacte alors des paysagistes et décide d’apprendre le métier : « Je voulais être indépendant financièrement et travailler au grand air. Ce métier m’a attiré d’emblée ». Son apprentissage pratique durera cinq ans. Il suit ensuite une formation qualifiante où il apprend la biologie végétale, la botanique, la conception et les plans de jardins. Puis il décide de créer son entreprise : UNI-VERT. Au départ il se concentre sur les travaux d’entretien : « Cela m’a permis d’exercer mon regard sur les jardins, d’affûter ma vision ». Petit à petit l’entreprise grandit, la créativité de l’entrepreneur, son sens du détail et la qualité de finition nourrissent le bouche-à-oreille dans la région. Aujourd’hui, il conçoit et aménage des jardins « haute couture » pour les particuliers, « Révélant les lieux à eux-mêmes, leur donnant vie ».

Dossier présenté par la Chambre de métiers et de l’artisanat d’Alsace et la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne

19

Un philosophe qui milite pour la progression et le bien-être de ses salariés « Progressivement, j’ai pris conscience de la profondeur de ce métier, du bonheur qu’il pouvait apporter à l’artisan et aux autres : on prend du plaisir dans la réalisation et on en apporte aux clients », explique Dominique Szulc, pour qui le philosophe est « l’âme-sœur du jardinier ». Une maxime de vie qu’il s’emploie, depuis trente-six ans, à transmettre à ses employés et aux deux cents apprentis qu’il a formés.

Apprentissage

Implication des équipes

Sens

Jardins haute-couture

Management participatif

Responsabilisation

Son credo est le management participatif : « Avant de démarrer un chantier, je convie l’ensemble de l’équipe pour partager avec eux l’esprit du projet. Sur les chantiers nous privilégions la polyvalence  : c’est beaucoup plus motivant pour les employés ». Il s’appuie sur une relation très étroite avec cinq chefs d’équipe, présents depuis vingt-cinq ans pour le plus ancien et huit ans pour le plus récent, auxquels il délègue les rendez-vous de clientèle et la conception des jardins. Tous les employés bénéficient d’un treizième mois et d’un plan d’épargne, mais c’est avant tout la confiance qui les motive : « Responsabiliser est le meilleur moyen de permettre aux talents de s’épanouir. Je ne regarde pas les horaires, chacun travaille en entière autonomie et définit lui-même son implication », explique Dominique Szulc. Résultat : une équipe soudée et fidèle, qu’il n’hésite pas à emmener en « classes de découvertes », à la manière d’un enseignant. Comme l’an dernier, où il a invité tous ses salariés à découvrir l’exposition Le Nôtre à Versailles, en l’honneur des 400 ans du plus célèbre jardinier de France.

Création de l’entreprise : 1979 CA 2014 : 1,04 million d’euros Effectif : 15 personnes

Lauréats

Pierre et Romain Righetto

Prix Innovation Technologique

EUROPE REPOUSSAGE NUMÉRIQUE Europe Repoussage Numérique SARL

Entreprise artisanale de façonnage de pièces mécaniques de haute précision Claix (Isère) www.europe-repoussage.com

Un savoir-faire ancestral appliqué à l’ère du numérique

« Les métiers traditionnels de l’artisanat ont tout à gagner à embrasser la révolution numérique. » Pierre et Romain Righetto

20

Europe Repoussage Numérique (ERN) est une belle histoire de famille qui démarre en 1995, lorsque Pierre Righetto, ingénieur-mécanicien, crée l’entreprise près de Grenoble. Très rapidement, son fils Romain le rejoint dans l’aventure. Tous deux perpétuent le métier de « repousseur », un savoir-faire ancestral traditionnellement dévolu aux dinandiers. Pour simplifier, Romain Righetto explique : «  Le potier fait des pots de terre à partir d’un bloc d’argile ; nous faisons des pots de fer à partir d’un disque d’acier ou d’aluminium ». A un détail près : dans les ateliers d’ERN, les pots ont laissé place à des pièces mécaniques de haute technologie, qui font fonctionner… les centrales électriques ! Les Righetto travaillent ainsi pour les bureaux d’étude les plus réputés de France et de Suisse, sous-traitants d’équipementiers énergétiques et aéronautiques tels Liebherr, Siemens ou Alstom. Des débouchés rendus possibles grâce à un tour à commande numérique : « Un galet télécommandé vient se poser contre la pièce de métal en rotation, qui la déforme sans l’éroder. A l’image d’une peau, la machine étire le métal jusqu’à ce que celui-ci épouse la forme du moule ». Ce procédé de repoussage de pièces à géométrie sphérique, dont la mise au point a nécessité dix-huit mois de travail en interne, concurrent de la ferronnerie et de la chaudronnerie, offre un degré de finition bien supérieur : les pièces, réalisées d’un seul tenant, sont infiniment plus solides que si elles avaient été simplement embouties.

Dossier présenté par la Chambre de métiers et de l’artisanat de l’Isère et la Banque Populaire des Alpes

21

Un binôme père-fils passionné, toujours à la recherche de nouvelles solutions techniques

Industrie Innovation

Prototypes

Haute précision

Transmission d’entreprise

Technicité

Aéronautique

Le repoussage du métal n’est pas un procédé nouveau. L’associer à une machine à commandes numériques a fait entrer le métier dans l’ère du prototypage et de la fabrication en série. Les Righetto témoignent : « Il y a toujours une étape d’adaptation mais une fois le prototype initial créé, les paramètres sont stockés dans un programme qui permet de reproduire la pièce à l’identique ». Leur secret repose dans la virtuosité : d’autres acteurs utilisent le même type de machine, mais aucun n’en maîtrise aussi bien les subtilités, n’en exploite aussi bien les possibilités. « L’innovation est devenue concrète le jour où nous avons recréé pour Alstom une pièce d’un seul tenant, auparavant faite en deux morceaux », raconte le père. Au terme de nombreux tests, ERN est aujourd’hui capable de réaliser des pièces avec une précision au dixième de millimètre près. Un point essentiel quand on sait que l’atelier fournit les pièces maîtresses des réacteurs et trains d’atterrissage du nouvel Airbus A350… !

Création de l’entreprise : 1995

La prochaine étape de leur développement ? « Nous sommes en train de nous équiper d’un nouveau système de soudure basse température, plus précis et plus économe. A terme, nous envisageons même de réaliser du soudage à commande numérique », s’enthousiasme Romain Righetto.

Effectif : 10 personnes

Reprise par Romain Righetto : 2010 CA 2014 : 1,83 million d’euros

Lauréats

Michèle et Philippe Dereims

Prix Innovation Technologique

HYDROPROCESS HydroProcess SARL

Entreprise artisanale spécialisée dans la fabrication d’équipements très haute pression Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) www.hydroprocess.fr

Un couple d’inventeurs, entreprenants et à l’écoute du marché

« La plus grande fierté d’un artisan innovant, c’est de permettre à des confrères d’innover à leur tour. » Michèle et Philippe Dereims

HydroProcess, c’est l’histoire d’un couple d’ingénieurs, Michèle et Philippe Dereims, qui crée leur propre entreprise en 2006 en rachetant le fonds de commerce d’un entrepreneur parti à la retraite. Seuls fabricants français de générateurs haute pression, jusqu’à 6 000 bars, ils se concentrent d’abord sur la conception de machines de découpe par jet d’eau, d’hydroformage et d’amplification de pression pour l’industrie : agroalimentaire, nucléaire, automobile, aéronautique, sécurité civile et militaire. En 2008, ils font un pari un peu fou : conquérir un nouveau marché en mettant la technologie de découpe par jet d’eau à la portée des artisans des métiers de bouche. Rien n’est laissé au hasard : « Nous avons fait appel à un expert en hygiène et avons contacté les associations professionnelles du secteur de la boulangerie pour coller au plus près des besoins des artisans », explique Michèle Dereims.

Dossier présenté par la Chambre de métiers et de l’artisanat de région Bourgogne et la Banque Populaire Bourgogne Franche-Comté

L’investissement est conséquent : 300 000 euros, réunis grâce à un consortium bancaire et des aides à l’innovation. Après plus de 3 000 heures d’études et de programmation, couronnées par le dépôt d’un brevet, le résultat est là : une machine à la fois haut de gamme et abordable pour les pâtissiers, traiteurs, chocolatiers et confiseurs. ChefCut est né.

22

23

Une technologie de pointe mise à la portée des artisans des métiers de bouche

Export Haute pression

Recherche développement

Découpe par jet d’eau Couple d’artisans Marché de niche

Remplaçant l’emporte-pièce traditionnel, ChefCut permet de gagner 30 % de matière en optimisant les formes de découpe et évite aux artisans les tâches les moins nobles tout en débridant leur créativité. Très facile à utiliser, la machine est fournie avec une large bibliothèque de motifs et un logiciel de personnalisation. « Les artisans peuvent innover dans les formes de gâteaux, voire faire de la dentelle dans du chocolat ! », s’enthousiasme Michèle Dereims. Le succès est immédiat : ChefCut devient la coqueluche des salons et l’appareil est rapidement adopté par les chefs pâtissiers les plus renommés, en France et à l’étranger. 100 % « Fabriqué en France », ChefCut se distingue par sa précision et sa rapidité de découpe : jusqu’à 30 cm à la seconde. « Le jet d’eau agit comme un laser, auquel on applique une trajectoire avec une précision de 1/10e de millimètre, au moyen d’un système d’axes piloté par commande numérique », explique Michèle Dereims. En fin de journée, la machine se nettoie en moins de 10 minutes. Le tout dernier modèle, sorti début 2015, bénéficie en outre d’un niveau sonore atténué, du Wifi et d’une épaisseur de coupe plus importante. Avec 30 % de ventes à l’export, les Dereims souhaitent conquérir de nouveaux marchés sur les cinq continents. Leur ambition : faire de ChefCut la référence mondiale haut de gamme sur ce marché de niche en plein essor.

Création de l’entreprise : 2006 CA 2014 : 2,44 millions d’euros Effectif : 9 personnes

Lauréat

Prix Dynamique Commerciale

Franck Vicente COFIM INDUSTRIE COFIM Industrie SARL

Entreprise artisanale de conception-fabrication de machines d’usinage pour l’industrie Voiron (Isère) www.cofim.fr

Un entrepreneur à la volonté de fer, porté par le sens du commerce

« L’artisan a conservé son âme d’enfant, il est curieux et part à la découverte de ce qui l’entoure. C’est la clé du succès. » Franck Vicente 24

Titulaire d’un BTS Conception de produits industriels, Franck Vicente débute sa carrière chez un fabricant de machines à chanfreiner des appareils industriels permettant de découper ou préparer les tubes avant soudure. Son savoir-faire technique et ses qualités de commercial en font rapidement un élément-clé de l’entreprise. Responsable de la commercialisation pour l’Europe de l’Est, il parcourt les différents pays durant cinq ans. Puis il s’installe en Hongrie pendant deux ans en tant qu’indépendant, avant de rentrer en France où il collabore avec différents employeurs dans le secteur de l’industrie.

Dossier présenté par la Chambre de métiers et de l’artisanat de l’Isère et la Banque Populaire des Alpes

En 2009, désireux de se mettre à son compte, il contacte COFIM, fabricant français de machines à chanfreiner. Il raconte : « J’avais 45 ans et le feu sacré en moi. Je voulais démontrer qu’il est possible de réussir dans ce métier sans transiger sur certaines valeurs humaines ». Soutenu par des partenaires et amis, il rassemble le capital nécessaire et rachète l’entreprise.

25

Une marque qui mise sur l’export, avec une stratégie de déploiement international ambitieuse

Infrastructures énergétiques Réseau international

Innovation

Soudure industrielle

Export Reprise d’entreprise

Franck Vicente élabore un plan stratégique à cinq ans, qu’il applique avec une volonté de fer. Persuadé que le marketing est déterminant, il commence par rebaptiser l’entreprise « COFIM Industrie », un nom qui « parle aux clients ». Puis il s’appuie sur son réseau commercial pour signer avec des acteurs majeurs : la Direction des Constructions Navales, Areva, Technip ou encore EDF. Mais l’entrepreneur a d’autres ambitions : « Je veux que le soleil se lève en permanence sur mon entreprise ! », s’enflamme-t-il. Sa stratégie est basée sur une fabrication en France, portée par un réseau de commercialisation international : « Nos clients étrangers recherchent le "Fabriqué en France" », explique-t-il. En 2011, il crée une première filiale au Royaume-Uni : COFIM Industries Ltd. L’année suivante, c’est au tour de la Pologne, puis COFIM USA en 2014. En à peine cinq ans, l’entreprise passe de 500 000 euros à 2,1 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 60 % à l’export. Pour assurer le flux de commandes, Franck Vicente rachète et réhabilite une ancienne usine à Voiron afin d’y établir ses nouveaux locaux, triplant au passage sa capacité de production. Aujourd’hui COFIM Industrie vend ses machines jusqu’en Asie : « On dit que la Chine est l’atelier du monde, mais c’est nous qui leur fournissons les machines ! », sourit le chef d’entreprise. Son secret : une attention très forte à son environnement et beaucoup d’intuition et d’audace. Avant d’investir sur un nouveau marché, il étudie l’économie et la culture du pays de manière approfondie, n’hésitant pas à se rendre sur place à plusieurs reprises pour évaluer le potentiel commercial. Son prochain défi ? « Conquérir le marché iranien ! ».

Création de l’entreprise : 1986 Reprise par Franck Vicente : 2009 CA 2014 : 2,07 millions d’euros Effectif : 10 personnes

Lauréat

Prix Dynamique Commerciale

Jean-Luc Hoffmann HOFFMANN Hoffmann EURL

Entreprise artisanale de boucherie-charcuterie Haguenau (Bas-Rhin) www.boucherie-hoffmann.fr

Une boucherie-charcuterie centenaire qui fait référence dans tout le nord de l’Alsace

« L’artisan est le pilier de l’économie locale. Sans lui, il n’y a plus de lien social. » Jean-Luc Hoffmann

Jean-Luc Hoffmann est le quatrième représentant d’une longue lignée de bouchers-charcutiers. Pour ce chef d’entreprise exigeant, à l’écoute des clients et toujours à l’affût de nouveaux services, la passion du métier est venue « au fur et à mesure ». Lorsqu’il reprend l’entreprise avec son épouse en 1998, il rêve d’une boucherie-charcuterie concentrée sur son cœur de métier, mais atteignant un rang de référence régionale. Il se fixe une ambition commerciale claire : « Mon concurrent, c’est la grande distribution. Je dois faire en sorte que mes clients préfèrent venir chez Hoffmann ». Pour leur offrir la meilleure qualité, il met en place des partenariats avec des éleveurs locaux : « Mes viandes sont 100 % françaises. Ma philosophie est de rémunérer les éleveurs le juste prix, dans les bons délais ».

Dossier présenté par la Chambre de métiers et de l’artisanat d’Alsace et la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne

Pour se faire connaître, il prend des emplacements sur les marchés des environs et ouvre rapidement un deuxième point de vente en centre-ville de Haguenau, qui agit comme une vitrine. En 2011, il lance un grand chantier de rénovation du magasin principal, représentant 900 000 euros d’investissement. « Je voulais créer un écrin de vente », se réjouit l’artisan. Le nouveau bâtiment fait la part belle à l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite (rampe d’accès, bandes podotactiles, places handicapés…). Enfin, à l’occasion des 100 ans de la maison Hoffmann en 2015, le chef d’entreprise organise une grande journée portes-ouvertes suivie d’une quinzaine commerciale.

26

27

Un chef d’entreprise visionnaire et féru de nouvelles technologies

Accessibilité

Savoir-faire Cross-canal artisanal Filière courte Transmission d’entreprise Viande 100 % française

Pour dynamiser l’activité et fidéliser ses clients, Jean-Luc Hoffmann imagine de nouveaux services : il met en place une carte de fidélité, crée des sacs isothermes aux couleurs de sa boucherie… et se lance dans le commerce en ligne : « Je me suis appuyé sur un communicant indépendant qui réalise mes affiches, mes flyers, ma newsletter, mon site internet et mon application smartphone ». Sa boutique en ligne, reliée aux terminaux de caisse, permet aux clients de se faire livrer les plats du jour, ou de réserver puis récupérer leur commande en magasin. « À Noël dernier, nous avons géré plus de quatre mille articles commandés : grâce à l’informatisation, nous n’avons fait aucune erreur », se félicite l’artisan. La dynamique commerciale de l’entreprise est également portée par l’événementiel : fête de la bière, mois de l’Italie… Chaque fois, les boutiques sont décorées et proposent des spécialités culinaires éphémères. Le résultat est là : depuis la reprise de l’entreprise par Jean-Luc Hoffmann en 1998, le chiffre d’affaires a été multiplié par quatre, pour atteindre 3,2 millions d’euros aujourd’hui. « Mon prochain défi, c’est de réussir à transmettre mon entreprise à un artisan tout aussi passionné, qui saura faire perdurer la marque Hoffmann », confie le chef d’entreprise.

Création de l’entreprise : 1915 Reprise par Jean-Luc Hoffmann : 1998 CA 2014 : 3,02 millions d’euros Effectif : 24 personnes

Lauréat

Prix Dynamique Commerciale

Jean-Claude Jeanson JEANSON Jeanson SARL

Entreprise artisanale de pâtisserie-chocolaterie, salon de thé et traiteur Lens (Pas-de-Calais) www.patisserie-jeanson.com

Un travailleur acharné, soucieux de diversifier son activité dans le respect des traditions

« Pour réussir dans l’artisanat, exceller dans son métier ne suffit pas. Il faut également agir en gestionnaire avisé et être à l’affût d’opportunités commerciales. » Jean-Claude Jeanson 28

Après avoir appris le métier chez Lucien Pelletier (Meilleur Ouvrier de France), puis auprès des plus grands pâtissiers-chocolatiers de France, Jean-Claude Jeanson rachète l’entreprise de ses parents en 1992 : une pâtisserie salon de thé située en centre-ville de Lens. Au début des années 2000, Jean-Claude Jeanson acquiert à Béthune un superbe hôtel particulier en pierre de taille, donnant sur un parc de 3 500 m2, pour y développer une offre de réception. « Nous y accueillons jusqu’à trois cent cinquante personnes en vin d’honneur », se félicite-t-il. L’année 2014 représente le second tournant important pour l’entreprise, avec près d’un million d’euros d’investissements, liés à trois projets menés en parallèle : la mise aux normes « accessibilité » des différents sites de l’entreprise, le doublement de la surface du salon de thé de Lens et le rachat d’un bar-PMU stratégiquement situé en face de l’entrée du musée du Louvre-Lens, un lieu dont Jean-Claude Jeanson souhaite conserver l’esprit. Aujourd’hui la maison Jeanson déploie une offre complète, sur trois sites : « A Béthune nous proposons des réceptions de prestige, à Lens de la pâtisserie-chocolaterie de qualité, et au bar-PMU un service abordable à toutes les bourses », se réjouit le chef d’entreprise.

Dossier présenté par la Chambre de métiers et de l’artisanat de région Nord-Pas-de-Calais et la Banque Populaire du Nord

29

Un épicurien doublé d’un stratège commercial, qui mise sur les partenariats événementiels

Innovation

Savoir-faire culinaire artisanal Investissement

Diversification Chocolat Transmission d’entreprise

Au-delà de cette diversification d’activités, la dynamique commerciale de l’entreprise est tirée par l’événementiel : festivals, salons, inaugurations… Une stratégie guidée par un sens aigu de l’opportunité : « Il faut saisir les occasions quand elles se présentent et être là au bon moment, au bon endroit », explique Jean-Claude Jeanson. Dès 1996, il anticipe la Coupe du monde de football en France en déposant la marque « Le Mondial » à l’INPI, marque qui deviendra le nom d’un de ses plus célèbres gâteaux, à base de chicorée et chocolat. « Notre gâteau a connu un retentissement sur les télévisions du monde entier », témoigne l’artisan visionnaire. Il multiplie les partenariats et les opérations de visibilité, par exemple avec la création d’un coffret célébrant l’ouverture du musée du Louvre-Lens. En 2011, Jean-Claude Jeanson participe à la première édition du Salon du Chocolat de Lille. Sa robe en dentelles de chocolat formant une cage avec quatre colombes vivantes à l’intérieur fait sensation : considérée comme l’une des cinq plus belles créations du monde, on la retrouvera ensuite à Paris et pour l’ouverture du carnaval de Venise. « C’était l’apothéose du romantisme à la française » témoigne le créateur, qui se voit comme un ambassadeur de la gastronomie française à travers le monde. Son prochain défi : le premier Salon du Chocolat et du Café à Oran en Algérie, à l’automne 2015, pour lequel on lui a confié la responsabilité du défilé !

Création de l’entreprise : 1939 Reprise par Jean-Claude Jeanson : 1992 CA 2014 : 806 000 euros Effectif : 17 personnes

Stars & Métiers LE JURY 2015 Le jury Stars & Métiers Le jury national 2015 était présidé par Pascal MARCHETTI, directeur général de la Banque Populaire des Alpes et André BENDANO, président de la Chambre régionale de métiers et de l’artisanat de Provence-Alpes-Côte d’Azur et de la Chambre de métiers et de l’artisanat des Bouches-du-Rhône. Composé des représentants des Banques Populaires, du réseau des chambres de métiers et de l’artisanat, de SOCAMA et de l’UPA, le jury national de cette édition 2015 a également fait appel à de nombreux experts issus du secteur des métiers, ainsi que d’organisations institutionnelles et techniques : - DGE (Direction générale des entreprises), - Bpifrance, - AFNOR (Association française de normalisation), - ANACT (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail), 30

- CAPEB (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment), - CGAD (Confédération générale de l’alimentation en détail), - Cnam entrepreneur(s), - INMA (Institut national des métiers d’art), - Les Compagnons du Devoir et du Tour de France, - CNPA (Conseil national des professions de l’automobile), - INPI (Institut national de la propriété industrielle), - ISM (Institut supérieur des métiers), - UNARTI (Fédération des AGC de France), - Association des directeurs d’IUT, - FFCGA (Fédération Française des Coopératives et Groupements d’Artisans), - des journalistes (Le Point, Le Monde des Artisans, Syndicat de la presse quotidienne régionale), - des lauréats des éditions précédentes.

31

Banque Populaire

Les Chambres de métiers et de l’artisanat & LES MISSIONS DE L’APCMA

Créées par et pour les entrepreneurs, les Banques Populaires, acteurs clés de l’économie régionale, soutiennent et encouragent l’audace de tous ceux qui entreprennent. Banque de référence des PME/PMI, des artisans, des franchisés et des franchiseurs, le réseau des Banques Populaires est constitué de 16 Banques Populaires régionales, du Crédit Coopératif et de la CASDEN Banque Populaire. Autonomes, ces banques exercent tous les métiers de la banque commerciale et de l’assurance dans une relation de proximité avec leurs clientèles. Avec 9,1 millions de clients (dont 3,9 millions de sociétaires) et 3 300 agences, la Banque Populaire fait partie du 2e groupe bancaire en France : le Groupe BPCE.

Banque Populaire 50, avenue Pierre Mendès France 75013 Paris Tél. : 01 58 40 41 42 32

www.banquepopulaire.fr www.bpce.fr

Banque de référence de la petite entreprise artisanale et commerciale Les Banques Populaires accompagnent plus d’un million de professionnels dont 440 000 artisans commerçants, soit un artisan sur trois et un commerçant sur quatre. Le réseau Banque Populaire finance près de 80 000 projets chaque année. Afin de mieux répondre aux besoins des TPE, les Banques Populaires s’appuient sur le réseau des 25 Sociétés de Caution Mutuelle (SOCAMA). Dans le cadre du programme COSME de la Commission Européenne pour la compétitivité des petites et moyennes entreprises, les Banques Populaires en partenariat avec le Fonds européen d’Investissement (FEI), distribuent des prêts de développement sans caution personnelle du dirigeant ou de sa famille, et des prêts transmission-reprise et création avec une caution personnelle du dirigeant limitée. Afin de mieux soutenir ceux qui entreprennent, les Banques Populaires ont conservé depuis toujours des relations très étroites avec l’ensemble des organisations professionnelles de la petite entreprise : - la Chambre de Commerce et d’Industrie France (CCI France) ; - l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers et de l’Artisanat (APCMA) ; - l’Union Professionnelle Artisanale (UPA) et les confédérations qui la composent : la Confédération Nationale de l’Artisanat, des Métiers et des Services (CNAMS), la Confédération Générale de l’Alimentation en Détail (CGAD) et la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB) ; - le Conseil National des Professionnels de l’Automobile (CNPA).

*Ce financement bénéficie du soutien de l’Union Européenne dans le cadre du Mécanisme de Garantie de Prêt institué pour le règlement européen (UE) n° 128712013 du Parlement Européen et du Conseil établissant un Programme pour la Compétitivité des Entreprises et des Petites et Moyennes Entreprises (COSME) (2014 - 2020).

Renforcer la prise en compte de l’artisanat et poursuivre les avancées en faveur des entreprises artisanales

Assemblée Permanente

APCMA 12, avenue Marceau 75008 Paris www.artisanat.fr

L’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat (APCMA), composée des chambres régionales de métiers et de l’artisanat (CRMA), des chambres de métiers et de l’artisanat de région (CMAR) et des chambres de métiers et de l’artisanat départementales (CMAD), est l’établissement public national fédérateur du réseau des chambres de métiers et de l’artisanat. En partenariat avec les organisations professionnelles, l’APCMA agit pour que la place de l’artisanat soit reconnue à part entière dans l’économie et que les intérêts des entreprises artisanales soient pris en compte dans les programmes de développement, les lois et réglementations. Les instances de l’APCMA assurent l’appui au réseau des chambres de métiers et de l’artisanat, développent des actions collectives et des services communs à destination des chefs d’entreprises artisanales et de leurs collaborateurs, des jeunes, des créateurs et repreneurs d’entreprises.

Les chambres de métiers et de l’artisanat, premier réseau d’appui aux entreprises artisanales Administrées par les élus, les chambres de métiers et de l’artisanat de France métropolitaine et d’outre-mer sont les partenaires incontournables des entreprises artisanales et ont pour objectif leur développement, leur compétitivité et leur pérennité. Le réseau des chambres de métiers et de l’artisanat assure, dans une relation de proximité, des missions de service public essentielles à la structuration de l’artisanat et au développement des entreprises. Il met en oeuvre des missions d’accompagnement couvrant toutes les étapes de la vie de l’entreprise, de la détection d’un projet à la transmission d’entreprise. Enfin, il a pour objectif de renforcer leur rôle dans l’aménagement des territoires où le maintien des activités artisanales est un levier de dynamisation économique essentiel. Pour former les artisans de demain, les universités régionales des métiers et de l’artisanat (URMA) ont été créées pour proposer des parcours individualisés de formation destinés aux étudiants et adultes en mobilité professionnelle pour rejoindre les rangs de l’artisanat. Dans les entreprises artisanales et les centres de formation gérés par le réseau des chambres de métiers et de l’artisanat, 100 000 jeunes sont formés chaque année par l’apprentissage.

33

Fédération Nationale des Socama

UPA

La Socama, première Société de Caution Mutuelle de France

Fédérer les entreprises de proximité

Créée par et pour les entrepreneurs, la Socama garantit les prêts professionnels de la Banque Populaire pour la création, le développement et la reprise d’entreprise.

L’UPA est l’organisation interprofessionnelle représentative de l’artisanat et du commerce de proximité. À ce titre, sa mission première est de défendre les intérêts des 1 300 000 entreprises qui composent ces secteurs, soit près de 40 % des entreprises françaises. Réunissant au total 57 fédérations professionnelles, elle a pour membres fondateurs les trois confédérations qui représentent ces catégories d’entreprises, la CAPEB (bâtiment), la CNAMS (fabrication et services), la CGAD (alimentation et hôtellerie restauration), et pour membre associé la CNATP (travaux publics et paysage). L’action de l’UPA est également relayée au niveau local par plus de 110 structures régionales et départementales.

Au service des chefs d’entreprises, la Socama protège et accompagne ses sociétaires tout au long de la vie de l’entreprise. À cet effet, elle facilite l’accès au financement bancaire tout en protégeant le patrimoine du dirigeant en cas de défaillance de l’entreprise. Les 25 Socama régionales sont administrées par des Experts Métiers, professionnels, élus des Chambres de Métiers et de l’Artisanat et des Organisations professionnelles.

34

Fédération Nationale des Socama

Des offres adaptées et innovantes

50, avenue Pierre Mendès France 75013 Paris Tél. : 01 40 39 67 76

En partenariat avec le FEI (Fonds européen d’investissement), la Socama et Banque Populaire ont particulièrement innové en proposant notamment des prêts d’équipements sans caution personnelle* qui peuvent aller aujourd’hui jusqu’à 50 000 euros. La Socama et la Banque Populaire proposent également des prêts pour financer la reprise d’entreprise* jusqu’à 150 000 euros en limitant les cautions personnelles à 25 % du montant du prêt.

www.socama.com

Le nouveau prêt Socama Création vient compléter cette gamme en s’adressant à toutes les entreprises de moins de deux ans d’ancienneté. D’un montant pouvant aller jusqu’à 30 000 euros, il permet de financer toutes les dépenses liées à la création d’entreprise, hors reprise d’entreprise : investissements matériels et immatériels, besoins en fond de roulement, avec une caution personnelle du dirigeant limitée à 50 % du montant du prêt. Ces offres permettent ainsi de stimuler les investissements tout en protégeant le patrimoine personnel du chef d’entreprise et de sa famille.

La garantie privilégiée par les professionnels Chaque année, les Socama garantissent de 25 000 à 30 000 prêts pour un montant total de 800 à 900 millions d’euros et gèrent un encours global de plus de 2 milliards d’euros.

*Ce financement bénéficie du soutien de l’Union Européenne dans le cadre du Mécanisme de Garantie de Prêt institué pour le règlement européen (UE) n° 128712013 du Parlement Européen et du Conseil établissant un Programme pour la Compétitivité des Entreprises et des Petites et Moyennes Entreprises (COSME) (2014 - 2020).

UPA Union Professionnelle Artisanale 53, rue Ampère 75017 Paris Tél. : 01 47 63 31 31 Les sites Internet de l’UPA et de ses confédérations membres wwww.upa.fr www.capeb.fr www.cnams.fr www.cgad.fr www.cnatp.org twitter : @UPAofficiel

Représenter les artisans et les commerçants de proximité En tant que partenaire social, l’UPA participe activement au dialogue social national entre organisations patronales et organisations syndicales de salariés. Des représentants de l’UPA siègent dans les différentes caisses de sécurité sociale au niveau national comme au niveau local (maladie, accidents du travail et maladies professionnelles, famille, vieillesse, recouvrement) ainsi que dans d’autres instances paritaires : UNEDIC, régimes de retraite complémentaire, conseils de Prud’hommes. L’UPA est également représentée dans toutes les instances chargées d’améliorer l’environnement économique et social des artisans et commerçants de proximité : Chambres de métiers et de l’artisanat, Caisses RSI, Fonds d’assurance formation des chefs d’entreprise artisanale… L’UPA est membre de l’Union européenne de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises -UEAPME- et défend les intérêts de l’artisanat et du commerce de proximité en Europe.

Promouvoir l’économie de proximité Revendiquant un environnement économique, fiscal et social, favorable au développement de l’artisanat et du commerce de proximité, l’UPA s’attache à promouvoir l’économie de proximité, à la fois créatrice de richesses et d’emplois, source de cohésion sociale et actrice du développement durable. Pour cela, l’Union interpelle régulièrement le gouvernement, les parlementaires et les assemblées territoriales. De même, l’UPA est consultée par les pouvoirs publics sur l’ensemble des projets législatifs ou réglementaires intéressant la petite entreprise.

35

Stars & Métiers CONTACTS PRESSE Groupe BPCE - Banque Populaire Christine Françoise Tél. : 01 58 40 46 57 [email protected]

Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat (APCMA) Élisabeth de Dieuleveult Tél. : 01 44 43 10 96 [email protected]

Agence Hopscotch Hélène Lecomte 36

Tél. : 01 58 65 10 33 [email protected] Crédit photo : F. Maréchal / Stars & Métiers Réalisation : Hopscotch Content & Design Impression : Handiprint Novembre 2015

w w w. s tarsetm etiers.fr # S t arsetMetiers