Eté, 2012 - Cerdi

elles ont été trop longtemps perçues comme un choix public coûteux, ... Tel est le cas, par exemple depuis 1986, dans le cadre de l'Ecole du Patrimoine Africain ...
2MB taille 75 téléchargements 238 vues
Eté, 2012

e lien entre patrimoine culturel et développement est assez récent. Conservation et valorisation d’éléments patrimoniaux contribuent notamment à générer de nouvelles ressources. Depuis les années 1990, les enjeux sont devenus importants et ils mobilisent des acteurs plus nombreux et variés. Les actions de préservation et de mise en valeur du patrimoine culturel n’ont de sens que si elles s’inscrivent dans le long terme. Si elles ont été trop longtemps perçues comme un choix public coûteux, elles apparaissent aujourd’hui davantage comme un investissement qui favorise la création d’emplois et de nouvelles sources de revenus en lien avec un tourisme culturel diversifié, l’amélioration des conditions de vie des populations, l’aménagement de réseaux publics urbains dans un souci de développement durable, la différenciation territoriale ou encore la transmission aux générations futures de biens et de savoir-faire valorisables. Les enjeux liés à la formation sont aussi importants pour protéger le capital culturel. Elle est indispensable pour permettre que le patrimoine puisse être un véritable facteur du développement. Tel est le cas, par exemple depuis 1986, dans le cadre de l’Ecole du Patrimoine Africain (Bénin) qui forme et accompagne les professionnels chargés de la conservation et de la valorisation du patrimoine culturel matériel et immatériel de 26 pays d’Afrique subsaharienne francophone. Une prise de conscience progressive a permis que différents acteurs prennent en considération le patrimoine culturel tant comme facteur du développement économique que ressource territoriale. Le phénomène est global qu’il s’agisse par exemple du Conseil de l’Europe, de l’Union européenne, des Etats et collectivités territoriales ou encore de l’Unesco, de la Banque mondiale et de l’Agence française de développement. En lien avec les Objectifs du millénaire, les politiques de développement intègrent de manière nouvelle le patrimoine culturel. Ainsi, à partir des années 1990, la Banque mondiale a développé une politique du "Safeguarding physical culturel resources". L’Agence Française de Développement joue depuis plusieurs années un rôle important en contribuant à la conservation du patrimoine facilitant sa valorisation. Son action, par exemple, à Angkor, au milieu des années 1990, en atteste. L’Unesco dans sa Stratégie à moyen terme (2008-2013, 34 C/4) a retenu, parmi ses objectifs stratégiques, la protection et la valorisation du patrimoine culturel de manière durable. Les collectivités territoriales se sont aussi engagées dans diverses actions de coopération décentralisée. La loi du 6 février 1992 relative à l’administration territoriale de la République et la loi du 25 janvier 2007 relative à l’action extérieure des collectivités territoriales et de leurs groupements leur ont permis de conclure des conventions avec des collectivités territoriales étrangères puis de mener des actions de coopération ou d’aide au développement (Actualité Juridique Collectivités Territoriales, déc. 2011, p. 541-551). Le patrimoine culturel, sous des formes variées, constitue un capital qu’il convient de protéger et de valoriser. C’est un héritage du passé dont les communautés profitent aujourd’hui et dont elles doivent assurer la préservation au profit des générations à venir.

I TOP 7%

epuis le début de la République Populaire de Chine, en 1949, le gouvernement a mis en œuvre une politique dite de « biais urbain ». Celle-ci consiste à mettre en place un ensemble de mesures favorisant les villes et les citadins au détriment de l’agriculture et des ruraux. La Chine ne constitue pas une exception en la matière puisque de nombreux autres pays ont mis en place des politiques de développement de ce type, celles-ci étant souvent considérées comme le moyen le plus efficace de parvenir à un développement économique rapide. Concrètement, cette politique s’est traduite en Chine par l’instauration de distorsions de prix envers l’agriculture (les prix des produits agricoles ont été maintenus artificiellement bas) et par un contrôle strict des migrations des zones rurales vers les villes. Les zones urbaines ont par ailleurs bénéficié d’investissements bien plus importants dans les infrastructures et les citadins ont joui de services en matière de

biens publics plus nombreux et de meilleure qualité que les ruraux. De ce fait, si le pays a bénéficié d’un taux de croissance annuel d’environ 8% depuis 1978, les inégalités entre les zones urbaines et rurales ont explosé. Ainsi, le rapport entre le revenu par tête dans les ménages urbains et celui dans les ménages ruraux est passé de 2,51 en 1978 à 3,33 en 2009.

Face à la montée inquiétante des inégalités et à la menace qu’elles constituent pour la stabilité sociale et politique du pays, le gouvernement chinois considère, depuis

2003, le développement rural et agricole comme prioritaire. Ainsi, les investissements dans les zones rurales s’accélèrent et les restrictions à la migration des travailleurs ruraux vers les villes se relâchent progressivement. Le développement rural en Chine constitue une problèmatique de première importance et s’inscrit dans les thèmes de recherche du CERDI. Plusieurs doctorants consacrent leur thèse à ce sujet. Chloé Duvivier analyse dans quelle mesure les villes favorisent, ou au contraire inhibent, le développement économique des zones rurales adjacentes. Huanxiu Guo s’intéresse au mouvement « New Rural Reconstruction » et au rôle de l’agriculture biologique dans le développement rural. Enfin, l’équipe composée de M. Audibert, J. Mathonnat, A. Pélissier (doctorante) et X.X. Huang étudie les effets des coopératives médicales rurales sur le fonctionnement et l’efficience des hôpitaux municipaux (cf. Bulletin du CERDI Hiver 2012).

ien communiquer sur la migration". Tel est le titre du rapport de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) de 2011, fêtant ses soixante ans d’existence. Dans ce rapport annuel, l’OIM met l’accent sur le fait que des études sérieuses sur les différentes facettes des migrations sont de plus en plus nombreuses et disponibles, mais que ce qui est fondamental pour les décideurs politiques est avant tout l’opinion publique, ou plus précisément l’idée que se font les décideurs politiques de l’opinion publique. D’où l’importance d’approfondir les analyses et d’informer correctement les citoyens sur les enjeux et les impacts économiques des migrations, de manière à tordre le cou à certaines croyances tenaces, freinant les évolutions socialement souhaitables des politiques. En particulier, ces dernières décennies ont été marquées par une tendance dans les pays développés à la mise en place de politiques migratoires visant à limiter les migrations illégales, tout en favorisant les migrations légales (temporaires ou permanentes) mais de manière contenue et

contrôlée (OIM, 2004; European Commission, 2005). L’efficacité de ces politiques restrictives dans leur effet sur les choix des migrants en termes de décision de migration, durée de séjour et nombre de voyages reste toutefois encore largement à déterminer. De plus en plus d’articles mettent en lumière l’inefficacité de ces mesures et soulignent la nécessité de réformes. C’est dans ce courant de littérature que s’inscrit notre analyse. L’ambiance actuelle dans les pays receveurs de migrants est au contrôle et à la réduction relative des flux entrants de population. Or, Borjas (2009) rappelle que les migrants internationaux ne représentent que 3% de la population mondiale. Pour lui cette faible mobilité des hommes s’explique essentiellement par les niveaux élevés des coûts liés au déplacement. Ces coûts sont bien évidemment entendus au sens large (sociaux, psychologiques, économiques, …) et une partie d’entre eux provient de la difficulté d’obtention d’un statut légal dans le pays d’accueil ou à celui d’y être illégal. Dans un article de 2009, utilisant des données d’une enquête menée en Moldavie en 2006, nous

analysons le comportement des migrants illégaux dans les pays d’accueil, comparativement aux légaux. A l’appui d’un modèle de durée, nous montrons que les migrants en situation irrégulière ont des durées de séjour à l’étranger significativement plus longues que les autres. Ce résultat est en grande partie lié au fait qu’ils déclarent des coûts perçus de migration deux fois plus élevés que les légaux, ce qui les incite à allonger leur durée de séjour afin de rentabiliser cet investissement initial. Ces résultats montrent comme notamment ceux de Magris et Russo (2003,2009) et Constant et Zimmerman (2011)- qu’un des effets pervers des politiques migratoires restrictives est de créer un stock de migrants illégaux "involontaires" qui préféreraient avoir une durée moyenne de séjour plus courte si on leur permettait de circuler librement…

A l’initiative des enseignants-chercheurs du CERDI et de l’Ecole d’Economie, l’Université d’Auvergne appuiera la création d’une revue numérique en économie du développement dédiée aux étudiants et rédigée par eux* . Cette revue numérique vise à promouvoir l'activité de recherche auprès des étudiants inscrits dans les cycles universitaires de Licence et de Master et à valoriser leurs travaux académiques. Elle est dédiée à des problématiques d’économie du développement. Le projet s’inspire des revues éditées dans plusieurs Universités américaines. En Europe, les rares exemples dans le domaine des Sciences économiques sont les revues éditées par l’Université de Cambridge (Cambridge Undergraduate Journal of Development Economics) et l’Université de Dublin (The Student Economic Review).

Objectifs de la revue

La revue numérique a un objectif général : favoriser la diffusion des travaux analytiques sur l’économie du développement au niveau Licence et Master ; et un objectif pédagogique : proposer un exercice de synthèse et scientifique aux étudiants intéressés par l’économie du développement et l'économie internationale. Les articles sont : • Consacrés à une problématique unique d’économie du développement dans un format restreint (10 pages) ; • Ecrits par des étudiants non–doctorants dans le cadre de leur cursus Licence-Master (mémoire, rapport, note,…) ; • Basés sur une méthodologie scientifique rigoureuse ; • Variés : revue de littérature, applications économétriques, modélisation, simulations, application de théorie des jeux, monographie, analyse de science politique … Le premier numéro est prévue pour la rentrée universitaire 2012/2013 (septembre/octobre).

Du 15 au 18 Mai, s'est déroulée sur Clermont une semaine festive autour de la découverte de la culture péruvienne. Organisée par 5 étudiants du CERDI (Caroline Javerzac, Maud Leibler, Julie Jeanneau, Florian Bureau et Yann Yvergniaux), cette semaine a permis à la population clermontoise de découvrir ou redécouvrir toute la richesse de ce pays, à travers une exposition photo dans la maison de retraite des Opalines, une initiation à la salsa et autres danses latines, une soirée cinéma avec la projection d'un court métrage et d'un long métrage péruvien et enfin, une soirée concert avec le groupe local Mancora et les Afropéruviens de Chinchivi. En dehors de cet aspect festif, cette semaine a aussi été l'occasion de communiquer sur le projet d'éducation solidaire mis en place par l'association Projeter Sans Frontières (http://www.ongpsf.org) dans un Orphelinat de Chiclayo. Le concours photo traditionnel du CERDI portait cette année sur le thème : « Les visages du développement ». Vingt-huit photos ont été reçues, mais la première place a été attribuée au binôme Benoît Thuaire et Patrick Engels Ravatsy (Promotion Développement Durable) et Frédéric Aubery (Doctorant) (ex-æquo) suite à un vote organisé par AMADE, auquel professeurs, étudiants et personnels administratifs ont pu participer en ligne. Félicitations aux gagnants et à tous les participants ! Rendez-vous l’année prochaine pour un nouveau concours, alors en attendant tous à vos objectifs !