La dynamique des groupes Objectifs : appuyer la réflexion de l'atelier ...

Les théoriciens de la dynamique de groupe distinguent : la masse, la foule, le groupement, .... Pour cela l'animateur analyse et considère les facteurs physiques,.
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Geneviève ZEHNDER – préparation du 4ème CNAG

La dynamique des groupes Objectifs : appuyer la réflexion de l'atelier n°10 du CNAG à partir de quelques éléments théoriques sur le fonctionnement des groupes. 1. Quelques définitions Un groupe est un ensemble d’individus interactifs et interdépendants qui collaborent, agissent et communiquent pour atteindre des objectifs communs. Ces individus sont régis par une structure (formelle et/ou informelle), associés à une tâche et se ressentent comme plus ou moins solidaires. Il faut un minimum de 3 personnes pour que l’on puisse parler d’un groupe. Le groupe s’oppose à la masse, à la foule. Les théoriciens de la dynamique de groupe distinguent : la masse, la foule, le groupement, la bande, le groupement et le groupe restreint. Un grand groupe est composé d'une multitude de groupes restreints. Les groupes accompagnés dans le cadre de l'animation en établissement pour personnes âgées présentent les caractéristiques à la fois du groupe restreint (moins de 15 personnes) et du grand groupe. On peut considérer par certains aspects que l'établissement se rapproche d'un groupement (toutes les personnes qui vivent et agissent (salariés et bénévoles) dans l'établissement) mais cela ne concerne pas directement l'animateur. La particularité d'un groupement :  fréquence des périodes ou les personnes se côtoient ;  permanence des objectifs ; Les membres ont des intérêts communs mais en sont partiellement conscients. La prise en charge active de ses buts ne s'effectue pas par l'ensemble des membres. C'est le système de la représentation par d'autres, délégué, élus, dirigeant. (une association, un syndicat, une fédération...) On considère qu'un groupe restreint a :  un objectif commun (dont ils n'ont pas forcément conscience) ;  un nombre restreint de personnes poursuivant cet objectif commun ;  des relations affectives fortes, intenses, puissantes qui génèrent :  la présence de sous-groupes ;  une forte interdépendance des personnes ;  un sentiment de solidarité ;  une différenciation des rôles entre les membres ;  la constitution inconsciente de normes, de rites et de codes propres au groupe. Un ensemble de personnes ne constitue pas un groupe s’il n’y a pas d’interactions entre ces personnes. Un ensemble de personnes qui interagissent pendant un court laps de temps ne constituent pas un groupe. 2. Typologie des groupes Groupe restreint : Le groupe restreint est celui où les individus peuvent interagir, communiquer, se percevoir directement et dont la taille est nécessairement réduite (de 3 – 4 personnes à 25). Organisation :

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Groupement de personnes (ou de groupes de personnes) ayant des aspirations personnelles, mais qui doivent également partager des objectifs communs et collaborer à leur réalisation. Groupe formel : On parle de groupe formel lorsqu’il y a reconnaissance officielle de la part de l’organisation. Groupe créé intentionnellement ou délibérément (pour s’acquitter d’une tâche précise, par ex). Structure d’autorité, statuts déterminés, rôles bien définis. Parmi les groupes formels on distingue les groupes permanents des groupes de travail temporaire. Groupe informel : Groupe qui se crée naturellement à travers des intéractions entre les individus. L’adhésion est volontaire. Groupe qui se forme spontanément sur la base de relations personnelles autour d’intérêts communs. Groupe permanent : Le groupe est constitué pour une durée indéterminée pour réaliser des objectifs courants, réguliers… Groupe temporaire : Le groupe est constitué pour une durée déterminée pour résoudre un problème ponctuel. 3. Vie et mort d'un groupe : La dynamique de groupe s’intéresse à la communication et aux processus relationnels internes à un groupe, aux phénomènes d’influence qui le traversent, guident ses prises de décisions et les positions de ses membres. (Asch, Milgram, Moscovici). Un groupe se construit sur un sentiment d’appartenance : Le besoin d’appartenance est important pour l’individu. Pourquoi ? Le groupe peut permettre la satisfaction de différents besoins individuels : besoin de sécurité, de reconnaissance, de similitude, de complémentarité… Les membres ont tendance à se rapprocher lorsque leurs objectifs sont semblables ou lorsque leurs buts peuvent être réciproquement satisfaits. Le degré de cohésion du groupe a un impact sur son efficacité. Divers facteurs renforcent la cohésion (taille du groupe, types de réseaux de communication)… • Facteurs de cohésion structurels : Taille du groupe, types de réseaux de communication … influencent la cohésion du groupe. • Facteurs d’ordre socio affectif : Ils relèvent des attitudes et comportements individuels au sein des groupes, des phénomènes d’attraction et de rejet. Un groupe se construit des normes : Les normes sont des conventions, ententes, stipulant la façon dont les individus doivent se comporter vis-à-vis des autres. Les normes assurent la conformité des membres aux règles de conduite ; elles portent sur de multiples aspects. D’après Maisonneuve, la norme peut être ce qui paraît convenable dans telle société ou tel groupe particulier et dont la non observance entraîne réprobation ou sanction. Ici norme est quasi synonyme de règle. La naissance du groupe : il s'ouvre sur des objectifs communs dans un lieu identifié et par une personne (le plus souvent, dans notre cas, c'est l'animateur). Il ne s'ouvre que sur de la représentation et sur du fantasme (chacun à sa propre représentation de ce qui va se passer). La phase adolescente (Sartre parle de groupe fusionnel) : dans un premier temps on peut repérer un phénomène « d'illusions groupales ». C'est une phase à ne pas empêcher mais à

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faire franchir. Petit à petit, l'animateur doit permettre à chaque membre du groupe de reconnaitre l'autre dans ce qu'il est et non dans ce que les autres immaginent. La phase de maturité : C'est lorsque le groupe devient « mature » qu'il devient un support pour l'évolution des personnes. C'est la période où l'on peut faire des choses ensemble en toute sérénité et ainsi se focaliser sur les objectifs individuels. Fin est mort du groupe. Tout projet se termine un jour, et tout groupe connait une fin. 3. Fonctionnement d'un groupe : Si l'on assimile le groupe un système fermé, on peut élaborer un modèle de fonctionnement. Locomotion du groupe : la locomotion du groupe est le déplacement d'un groupe d'une région vers une autre dans le champ psychologique ou social. Energie utilisable et énergie latente : on considère que le groupe possède une certaine énergie constitutive. On distingue l'énergie utilisable et l'énergie latente. L'objectif de l'animateur est de réduire le plus possible l'énergie latente en plaçant les groupes dans des situations favorables. Pour cela l'animateur analyse et considère les facteurs physiques, psychologiques, psychosociologiques et sociaux. Il est établi que l'attitude de l'encadrement des groupes humains a une influence déterminante sur le moral et la performance de ceuxci. Système de tension positive : en relation avec la progression du groupe vers ses objectifs ; ceux-ci ne sont atteints que grâce à la résolution progressive de ses systèmes de tension, à mesure des étapes mêmes de la progression. Système de tension négative : en relation avec les mécanismes de fonctionnement du groupe et ses efforts pour améliorer les relations interpersonnelles entre ses membres : la résolution permanente de ce système de tension est indispensable à l'entretien et à la survie du groupe. Énergie de production : en lien avec les systèmes de tension positif. Elle se manifeste par des activités instrumentales, tendant vers un résultat. Energie d'entretien : en lien avec le système de tension négatif. Il s'agit de l'énergie utilisée par le groupe pour son propre entretien. Elle se manifeste par des activités consommatoires dont le résultat est le maintien de la cohésion du groupe. Elle procède d'un état émotionnel ou « motivationnel ». Deux fonctions sont assurées par l'énergie d'entretien : la première est la fonction de facilitation, la seconde est la fonction de régulation.  La fonction de facilitation : elle est constituée par tout ce qui doit être réalisé pour que la fonction de production soit remplie le mieux possible. Elle se réfère essentiellement au processus opératoire, la procédure de travail, aux aspects physiques de la communication et à la structure formelle du groupe.  La fonction de régulation : elle englobe toutes les activités qui ont pour effet de créer et de maintenir les conditions psychologiques nécessaires à une bonne facilitation et à une bonne production. Elle se réfère aux relations interpersonnelles et à la place de chacun dans le groupe. Cette notion de conduite à long terme du groupe est fondée sur le mécanisme du feed-back. Plus un groupe dépense d'énergie à maintenir à tout prix sa cohésion moins il lui en reste pour progresser vers ses objectifs de production. La difficulté est de trouver une répartition convenable entre les activités instrumentales et les activités consommatoires. C'est grâce à l'efficacité de ces mécanismes autorégulateurs que le groupe pourra maintenir un équilibre satisfaisant entre des besoins et des contraintes contradictoires.

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Si les buts exercent une attraction : les positions respectives des membres sont mieux perçues par les uns et par les autres et acceptées avec tolérance. Chacun voit sa motivation se renforcer, participe davantage et contribue aux activités du groupe de façon instrumentale. Si les buts exercent une répulsion ou si, bien qu'attractifs, ils provoquent une angoisse : on observe l'apparition d'incompréhension, de conflits au niveau des individus, de diverses manifestations d'anxiété. C'est dans de telles conditions qu'apparaissent des comportements de fuite sans rapport avec l'objectif ainsi que divers types de décharge émotionnelle le tout entraînant un très grand nombre d'activités consommatoires. Lorsque la production l'emporte, on a (affaire !) à faire à des groupes d'actions. De tels groupes ont cependant besoin d'un minimum d'entretien assuré : • spontanément par autorégulation • régulés par l'animateur (pédagogie institutionnelle par exemple). Si ce minimum d'entretien n'est pas assuré il se fait par la violence. Lorsque domine l'entretien : afin d'éviter les conflits, on est dans les tabous, les non-dits et l'énergie dépensée ne permet plus la production. Un groupe qui ne serait que dans la production ou que dans l'entretien explose à un moment ou un autre. 4. Le leadership Le leader : Personne qui permet au groupe, à un moment donné de résoudre son ou ses besoins dominants. Le terme de leader désigne indifféremment l’individu le plus influent, la personne la plus populaire, ou la plus active, l’individu préféré, le chef choisi, élu ou imposé. Le dénominateur commun de tous les leaders c’est l’influence prépondérante qu’ils exercent sur un groupe (V. Abisher – d Oberlé). Le leadership : Modalité d’exercice du pouvoir, cependant, toutes les formes de pouvoir ne sont pas du leadership. Exercer un leadership, c’est plutôt convaincre, persuader, orienter par opposition à menacer, imposer… La position du leader n’est pas forcément liée à la position hiérarchique. Un leader peut émerger du groupe sur lequel il exerce une influence prépondérante. Styles de leadership  Autoritaire : Les décisions sont prises par le responsable seul, qui reste à l’écart de la vie du groupe. Le leader impose toutes les directives. Les décisions ne sont ni justifiées, ni explicitées par rapport à une progression. On distingue le chef autocratique qui s’impose par intimidation ou sanction et le chef paternaliste qui souhaite à la fois être obéi, respecté et même aimé. Dans les groupes à commandement autoritaire dominent des comportements d’apathie, d’agressivité. La cohésion est faible, les tensions internes fortes. En présence du chef la performance est bonne mais en son absence cette performance s’effondre.  Démocratique ou participatif : Consiste à associer autrui aux prises de décision, du moins à leur préparation et à leurs applications. Les décisions résultent des discussions provoquées par le leader et tiennent compte de l’avis du groupe. Le leader fait donc participer, amène les individus à prendre part aux décisions. Elles sont articulées par rapport à une progression, chaque étape est

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clairement justifiée et finalisée. Sans trop participer lui-même aux activités, il s’efforce d’être intégré à la vie du groupe. Dans les groupes à commandement démocratique la performance est élevée et reste stable, y compris lorsque le leader quitte le groupe. La satisfaction des membres est élevée et le climat socio-affectif positif, la cohésion est forte. Pour aller plus loin....

La dynamique des groupes restreints D. Anzieu . J.Y Martin La psychologue, PUF