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Les films proposés dans cette seconde édition du festival ACTION ! éclairent tous, .... Vincent Garenc filme le désastre avec une caméra implacable, retraçant ...
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MARDI 4 OCTOBRE

18h30 12 hommes en colère (VO) 21h Zones d’ombre (avant-première) Invitée : Mika Gianotti

MERCREDI 5 OCTOBRE

14h30 Du silence et des ombres (VO) Invité : Claudine Lepallec-Marand 16h Bugsy Malone (VF) 18h30 Jugé coupable (VO) 21h Ne me libérez pas, je m’en charge Invitée : Fabienne Godet

JEUDI 6 OCTOBRE

19h 10ème chambre, instants d’audience Invité : Maître Sapho Porcheron 21h Présumé coupable Invités : Vincent Garenq et Jean-Pierre Dubois

VENDREDI 7 OCTOBRE

19h Prud’hommes Invités : conseillers des Prud’hommes 21h La révélation (VO) Invités : Maître Frédéric Weyl et Amnesty International

SAMEDI 8 OCTOBRE

14h Capturing the Friedmans (VO) 16h Le verdict (VO) 18h30 Un coupable idéal (VO) Invité : Jean-Xavier de Lestrade 21h Section spéciale Invités : Costa Gavras (sous-réserve) et Maître Roland Weyl

DIMANCHE 9 OCTOBRE

10h30 ciné p’tit déj Du silence et des ombres (VO) Invité : Claudine Lepallec-Marrand 10h30 ciné p’tit déj Bugsy Malone (VF) 14h30 Cleveland contre Wallstreet (VO) Invité : Jean-Stéphane Bron (sous-réserve) 16h30 LA MACHINE Invité : Jean-Christophe Bouvet 18h30 Honk ! (VO - avant-première) Invité : Florent Vassault

Dès ses débuts, le cinéma s’est intéressé à la justice. Son fonctionnement, la dramaturgie des procès, le statut de ses acteurs (des témoins aux prévenus en passant par les juges et les avocats) n’ont cessé de fournir de la matière aussi bien pour la fiction que pour le documentaire. Les relations de l’institution judiciaire avec l’Etat, le pouvoir, les gouvernements, les peuples, par les questions qu’elles posent aux sociétés sur l’exercice des libertés et des droits de l’homme, ont toujours intrigué et inspiré les réalisateurs engagés dans la réflexion sur leur temps. Les comédiens ne sont pas en reste, qui ont vu dans les robes du juge, de l’avocat, le costume du justiciable, le moyen d’être encore plus ancré dans leur époque. Dans cette rentrée 2011, l’actualité de notre pays repose et avec quelle force, les questions fondamentale de la place du citoyen et de l’indépendance de la justice par rapport au Il y a une affinité presque naturelle entre le pouvoir politique, à la raison d’Etat, aux intérêts cinéma et l’institution judiciaire. D’abord parce financiers  : affaires Bettencourt et Clearstream que le travail de justice s’appuie lui-même sur procès de l’amiante, ou poursuites contre les une mise en scène, dans laquelle chacun (le militants syndicaux, les sujets ne manquent pas. juge, le procureur, l’avocat de la défense) joue un La justice, un thème devenu incontournable pour rôle. Le procès est, comme le théâtre ou comme un cinéma qui veut interpeller les spectateurs. Le le cinéma, une représentation avec décors et Louis Daquin pour la deuxième édition d’ACTION ! ne costumes, dont le but est le surgissement d’une pouvait pas rater cette occasion d’y réfléchir avec vérité. Il n’y a qu’un pas du tribunal à l’écran, vous. Des Sections spéciales hier mises en place et Jean-Stéphane Bron (Cleveland contre Wall par Pétain jusqu’à l’affaire d’Outreau aujourd’hui, Street), n’hésite pas à faire du cinéma un prétoire cinq jours pour voir, revoir des films et débattre quand la justice se montre défaillante. avec des juristes, des cinéastes, des acteurs. Mais le cinéma est aussi, et surtout, affaire Bon festival ! d’émotion : le moment judiciaire concentre des enjeux fondamentaux pour qui y est confronté, cristallise des émotions intenses, ménage Adjoint au maire, délégué à la culture, parfois un véritable suspens, faisant des procès Conseiller général de Seine-Saint-Denis. de grands théâtre de la comédie humaine, comme l’a si bien montré Raymond Depardon Didier Mignot, (10e chambre). Maire du Blanc-Mesnil. Il n’est donc pas étonnant que le cinéma se soit tant intéressé à la justice, et le cinéma américain en tout premier lieu, faisant du « film de prétoire » un genre à part entière. Il est vrai que la procédure américaine, qui met en scène le combat de l’accusation et de la défense de façon frontale, se prête au spectacle ; mais le cinéma français n’est pas en reste, et de nombreux cinéastes se sont penchés sur le monde judiciaire jusqu’au récent Présumé coupable, véritable procès en règle du scandale judiciaire d’Outreau. Les films proposés dans cette seconde édition du festival ACTION ! éclairent tous, à leur façon, des dimensions différentes de l’action judiciaire. De la dénonciation des disfonctionnements pouvant mener à l’erreur judiciaire (Jugé coupable, Un coupable idéal, Du silence et des ombres, Présumé coupable) à la critique d’une justice aux ordres (La révélation, Section spéciale), ils questionnent aussi le sens de la peine (La machine, Honk, présentés dans le cadre de l’anniversaire de l’abolition de la peine de mort, Ne me libérez pas, je m’en charge), révélant dans toute sa complexité la difficulté du travail de justice, œuvre humaine et imparfaite (Capturing the Friedmans, 12 hommes en colère). Hervé BRAMY,

Corentin BICHET, Directeur du cinéma Louis Daquin.

MARDI 4 OCTOBRE 18h30  12 hommes en colère (VO)

de Sydney Lumet, avec Henry Fonda, Lee J. Cobb, Martin Balsam… Film américain. Drame. 1h35. 1957. Un jeune homme d’origine modeste est accusé du meurtre de son père et risque la peine de mort. Le jury, composé de douze hommes, se retire pour délibérer et procède immédiatement à un vote : onze votent coupable, mais la décision doit être prise à l’unanimité. Le juré (Henry Fonda) qui a voté non-coupable, explique qu’il a un doute et que la vie d’un homme mérite quelques heures de discussion… Sydney Lumet, cinéaste prolifique disparu en avril dernier, signe là un premier film magistral, devenu un classique. Exemple paroxystique du huis clos, 12 hommes en colère confronte un jury de douze hommes dans un espace unique et presque en temps réel. Son propos, vibrant plaidoyer pour une justice plus égalitaire, est toujours d’une effrayante actualité cinquante ans après la sortie du film. Sydney Lumet y reviendra souvent dans la suite de sa carrière, dénonçant les faux-semblants d’institutions peu scrupuleuses qui trahissent l’idéal démocratique.

21h Zones d’ombre (avant-première)

de Mika Gianotti, avec Dominique Schaffauser Film français. Documentaire. 1h27. 2011. À travers le portrait de Dominique Schaffhauser, Président de Cour d’Assises, Zones d’ombre met en scène la complexité de l’humain dans un lieu de justice criminelle qui en cristallise les plus fortes expressions. Au tribunal (deux procès sont restitués) et à la maison (l’’amitié complice du juge et de la réalisatrice permet au film de se glisser dans les coulisses), Dominique Schaffhauser nous livre ce qui le guide pour conduire l’audience à la recherche de l’ inatteignable vérité. « La justice des hommes, elle est étrange » énonce un accusé. « J’essaie de juger comme je voudrais qu’on me juge » dit le magistrat. Le quotidien, à la fois banal et terrible, d’un juge d’assises du Nord-Pas-de-Calais. Mika Gianotti filme les audiences avec simplicité, sans intentions particulières, faisant partager au public ces moments rares et intenses que sont les procès d’assises. Apparaît ainsi la vraie nature du travail judiciaire, complexe et toujours incertain. En présence de la réalisatrice Mika Gianotti

MERCREDI 5 OCTOBRE 14h30 Du silence et des ombres (VO)

de Robert Mulligan, avec Gregory Peck, Mary Badham, Phillip Alford… Film américain. Drame. 2h09. 1963. - À partir de 11 ans Dans une petite ville d’Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Avocat intègre et rigoureux, il est commis d’office pour défendre un homme noir accusé de viol, déclenchant la colère de la majorité blanche de la ville... Grand classique du cinéma américain, trop souvent ignoré en France, Du silence et des ombres pose un regard faussement candide sur la ségrégation raciale dans l’Amérique de l’Entre-Deux-Guerres. Le regard enfantin de Jem et de Scout donne en effet au film sa légèreté, mais aussi sa profondeur. Gregory Peck a trouvé là, sans doute, son plus beau rôle. Séance à destination du jeune public animée par Claudine Lepallec-Marand, enseignante en cinéma.

16h Bugsy Malone (VF)

(voir dimanche 10h30) Séance à destination du jeune public.

18h30 Jugé coupable (VO)

de Clint Eastwood, avec Clint Eastwood, Diane Venora, Bernard Hill… Film américain. Policier. 2h06. 1999. Steve Everett est un reporter à la réputation sulfureuse, avec un penchant immodéré pour l’alcool et les femmes. Alors qu’il se débat au milieu d’une multitude de problèmes, il est chargé de couvrir l’exécution d’un jeune noir du nom de Franck Beechum. Très vite, Everett a de sérieux doutes sur la culpabilité du condamné à mort, et son infaillible flair le pousse à croire à l’innocence de cet homme que tout accuse... « Si l’organisation sociale lui répugne, Eastwood rachète chacun des individus qui la composent. Jugé coupable est en cela un mélodrame magnifique, exemplaire dans sa qualité d’écoute de la souffrance humaine et sa capacité d’empathie pour quiconque franchit le cadre (un figurant, un second rôle, un clochard déguisé en père Noël). C’est un film dur mais accueillant, généreux mais sans illusions. » JeanMarc Lalanne pour Libération.

21h Ne me libérez pas, je m’en charge

de Fabienne Godet. Film français. Documentaire. 1h47. 2009. Ancien braqueur fiché au grand banditisme, Michel Vaujour a toujours préféré la fuite à la prison, l’aventure à la soumission, la liberté à la loi. En l’espace de 30 ans, il aura passé 27 ans en prison – dont 17 en cellule d’isolement – et sera parvenu à s’en échapper à cinq reprises avant d’obtenir une libération conditionnelle en 2003. Si cette vie trépidante l’a souvent exposé au pire, elle l’a aussi confronté à un incroyable face-à-face avec lui-même. Avec le temps, cette fuite en avant est devenue une ascension intérieure, une esquisse de philosophie où il lui a fallu vaincre une certaine idée de soi, de la vie et des autres. C’est à ce voyage initiatique que nous convie ce film, à travers le regard bleu de Michel Vaujour. L’enfermement est une notion abstraite pour la plupart d’entre nous ; pas pour Michel Vaujour, qui ne l’a jamais supporté. Maintes fois incarcéré, maintes fois évadé, il a passé la moitié de sa vie entre prison et cavale. Aujourd’hui en règle avec la justice, il témoigne de cet étonnant parcours, absurde et terrible. Si le public se souvient de son évasion la plus spectaculaire (en hélicoptère de la prison de la Santé), on découvre ici un personnage complexe, attachant, qui livre son expérience avec ses mots à lui, toujours subtilement choisis. La mise en scène de Fabienne Godet, discrète, laisse s’exprimer ce personnage fascinant. C’est ce qui fait sa force. En présence de la réalisatrice Fabienne Godet.

JEUDI 6 OCTOBRE 19h 10ème chambre, instants d’audience

de Raymond Depardon et Claudine Nougaret. Film français. Documentaire. 1h45. 2004. Raymond Depardon a obtenu l’autorisation exceptionnelle de filmer le déroulement des audiences de la 10e Chambre correctionnelle de Paris. De la simple convocation pour conduite en état d’ivresse aux déférés de la nuit, plongée dans le quotidien d’un tribunal : douze affaires, douze histoires d’hommes et de femmes qui se sont, un jour, retrouvés face à la justice. En les filmant avec une extrême pudeur, sans les interrompre, dans une mise en scène qui fait place à la parole de chacun, Depardon réussit un chef d’œuvre d’observation plein d’humanité. «  Face à tous ces désastres, la justice s’en sort comme elle peut. Plutôt pas mal, en fait. Michèle Bernard-Requin applique la loi avec une efficacité souriante : elle dialogue, en aide certains, en bouscule d’autres, consciente que chaque cas est un petit drame qu’il lui faut régler au mieux.(…) Tout se déroule dans le meilleur des mondes possibles, à condition que chacun se plie au rôle que la société exige. Sinon gare... » Pierre Murat pour Télérama. Suivi d’une rencontre avec Maître Sapho Porcheron, avocate.

21h Présumé coupable

de Vincent Garenq, avec Philippe Torreton, Wladimir Yordanoff, Noémie Lvovsky… Film français. Drame. 1h42. 2011. Le film raconte le calvaire d’Alain Marécaux - « l’huissier » de l’affaire d’Outreau – arrêté en 2001 ainsi que sa femme pour d’horribles actes de pédophilies qu’ils n’ont jamais commis. C’est l’histoire de la descente en enfer d’un homme innocent face à un système judiciaire incroyablement injuste et inhumain, l’histoire de sa vie et de celle de ses proches broyée par une des plus importantes erreurs judiciaires de notre époque. D’après Chronique de mon erreur judiciaire d’Alain Marécaux. Prise d’effroi devant l’ampleur des accusations, rendue hystérique par la pression médiatique, aveugle aux dégâts provoqués, la justice française s’est montrée jusqu’au bout incapable de reconnaître son erreur. Vincent Garenc filme le désastre avec une caméra implacable, retraçant sèchement chaque étape du terrifiant périple d’Alain Marécaux. Une façon de rappeler, après Kafka, que la machine judiciaire peut se transformer en un labyrinthe absurde et sans issue. En présence du réalisateur Vincent Garenq et de Jean-Pierre Dubois (Ligue des droits de l’homme).

VENDREDI 7 OCTOBRE 19h Prud’hommes

de Stéphane Goël. Film français. Documentaire. 1h25. 2011. Licenciements, absentéisme, harcèlement, heures supplémentaires non payées, congés “oubliés”, insultes ou écarts de conduite : le monde du travail est en crise ! Chaque année des centaines de milliers de conflits sont traités devant le Conseil de Prud’hommes, une juridiction spécifique qui règle les conflits de travail entre employeurs et salariés. Cette Cour est un baromètre social révélateur, bruissant de récits, de petits et de grands drames. “Les Prud’hommes” cristallisent les tensions, les souffrances et les révoltes qui traversent un monde du travail en pleine mutation. Entre les salles d’audience, l’Inspection du Travail et les antennes syndicales, à travers une mosaïque de récits et de parcours de vie, moments cocasses et émouvants se succèdent, nous plongeant au cœur d’une véritable comédie humaine, reflet de la société d’aujourd’hui. « Comme tout film se situant dans des lieux de justice, qu’ils soit documentaire ou fictif, Prud’hommes capte avant tout un dispositif scénique, un processus théâtral, avec ses différents protagonistes (employé, employeur, avocats, juges…), son organisation spatiale (les bancs, l’estrade des juges…), sa distribution de la parole. Une mise en scène judiciaire préexiste au film, et c’est l’intelligence de Stéphane Goël que de l’avoir compris d’emblée. » Serge Kaganski pour Les Inrockuptibles. En présence de conseillers des Prud’hommes.

21h La révélation (VO)

de Hans-Christian Schmid, avec Kerry Fox, Anamaria Marinca, Stephen Dillane… Film allemand. Drame. 1h43. 2009. Goran Duric, prochain probable Président de la République de Serbie, est accusé par le Tribunal Pénal International de La Haye de Crimes contre l’Humanité. Mais alors que l’accusé est arrêté et que la procédure se met en place, le dossier de l’accusation, fondé sur un témoignage qui s’est avéré faux, s’effondre. La Procureure Hannah Maynard, persuadée de la culpabilité de Duric, relance en urgence l’enquête et tente d’obtenir le témoignage de Mira, malgré les menaces qui pèsent sur cette dernière. C’est sans compter sur les rouages politiques d’un Tribunal soucieux de ménager les susceptibilités… « Avec sa rigueur et son réalisme documentaire, la mise en scène de Hans-Christian Schmid évoque les thrillers politiques des années 1970, où chaque décor glacé, aseptisé, transpirait le complot. Couloirs du tribunal, appartement impersonnel de protection des témoins, hall d’hôtel intercontinental où les diplomates pactisent : oui, ce cadre déshumanisé est bien celui d’une justice prompte à trahir les victimes, lorsque leur souffrance embarrasse la politique. Au moment où débute à La Haye le procès maintes fois reporté de Radovan Karadzic, le film pose simplement, brutalement, magnifiquement, deux questions : quel est le pouvoir réel de la Cour pénale internationale ? Et, surtout, la réconciliation nationale justifie-t-elle l’amnésie à l’égard des criminels de guerre ? À cette question-là, on connaît la réponse de Mira : oublier, c’est mourir pour de bon. » Guillemette Odicino pour Télérama. En présence de Maître Frédéric Weyl et de l’association Amnesty International.

SAMEDI 8 OCTOBRE 14h Capturing the Friedmans (VO)

de Andrew Jarecki. Film américain. Documentaire. 1h47. 2004. Au premier abord, les Friedman sont une famille tout ce qu’il y a de plus classique. Arnold Friedman est un enseignant reconnu, sa femme, Elaine, élève leurs trois fils à Great Neck, petite communauté huppée de Long Island. Un jour de 1987, la police envahit la maison et la fouille de fond en comble. Arnold et Jesse, alors âgé de 18 ans, sont embarqués sous les yeux de la famille et de la presse déjà présente sur les lieux. Alors que la police poursuit son enquête et que l’affaire défraye la chronique, plus de 1000 chefs d’inculpation leur sont signifiés. La communauté locale s’échauffe et la famille se désintègre... Autopsie d’une famille aux prises avec la justice. «  Capturing the Friedmans est moins une contre-enquête qu’une plongée dans un trouble qui ne pourra pas être dissipé. Avec un authentique instinct de cinéaste, le débutant Jarecki a vu, lui, ce qu’il fallait voir : la folie fascinante d’une famille détruite par ce qui était caché, mais qui n’arrêtait jamais, paradoxalement, de se mettre en scène, de se filmer, en super-8 ou en vidéo. Ces « home movies », qui vont du petit spectacle au cinéma-vérité, nous attirent dans une spirale infernale. Plus on découvre la réalité de la famille, plus elle nous échappe. (…) Le titre du film révèle là son ironie : on peut capturer les Friedman, les mettre sous les verrous, ils demeurent insaisissables. » Frédéric Strauss pour Télérama.

16h Le verdict (VO)

de Sydney Lumet, avec Paul Newman, James Mason... Film américain. Drame. 2h. 1982. L’avocat Franck Galvin est un homme fini. Après qu’une de ses affaires a mal tourné, il a failli être radié du barreau et s’est réfugié dans l’alcool. Mais son vieil ami et ancien partenaire, Mickey Morrissey, lui apporte une affaire cousue main, que Galvin ne pourra pas perdre. L’injustice est par trop flagrante : A la suite d’une erreur d’anesthésie, Deborah Ann Kaye, entrée à l’hôpital Sainte-Catherine pour y accoucher, a sombré dans un profond coma. Totalement bouleversés, sa soeur et son beau-frère, qui ne cherchent pas à incriminer la clinique, veulent seulement une indemnisation... « L’auteur de 12 hommes en colère en revient toujours à son obsession, creuse le même sillon tout le long d’une filmographie qui avoisine la cinquantaine de titres, travaille au corps cette contradiction de l’homme social, énergique, volontaire, ne regardant jamais à la dépense physique et finalement toujours vaincu ou défait par une force qui le domine et l’emporte : celle d’un artiste américain qui a pensé et désigné les trompe-l’œil, les simulacres d’une fausse démocratie toute puissante. » Jean-François Rauger, Bernard Benoliel.

18h30 Un coupable idéal (VO)

de Jean-Xavier de Lestrade. Film français. Documentaire. 1h51. 2001. Jacksonville, Floride, une femme blanche est tuée d’une balle dans la tête. Identifié par le mari de la victime, Brenton Butler, un adolescent noir de 15 ans, est très vite suspecté. Il avoue le crime mais se rétracte ensuite. Alors que les forces de l’ordre, médias et opinion publique tiennent un coupable idéal, Patrick McGuinness et Ann Finnell, les avocats de Brenton, se battent pour faire de ce procès un exemple et ainsi dénoncer les méthodes policières. « Réalisé sans esbroufe, avec le sens du détail, il évoque, par moments, la démarche méticuleuse de Truman Capote lorsqu’il écrivait son célèbre roman-reportage sur un meurtre : De sang-froid. JeanXavier de Lestrade construit son documentaire comme un polar. On navigue entre la salle du tribunal et l’enquête de l’avocat de la défense, qui nous fait part de ses doutes, de ses découvertes et de la tactique qu’il va employer pour coincer un témoin. On est dans la vie, certes, mais dans une vie qui prendrait des airs de fiction. Patrick McGuinness cite dans sa plaidoirie finale une réplique de Casablanca : « Raflez les suspects habituels », pour prouver au jury que n’importe quel Noir aurait pu se retrouver à la place de l’accusé. Et même s’il ne lui ressemble pas physiquement, il devient, insensiblement, le double de James Stewart dans Autopsie d’un meurtre, d’Otto Preminger. A savoir un humaniste qui révèle avec obstination les fautes de la police et les failles d’un système judiciaire qui se prétend le meilleur du monde. Fascinant et terrifiant, aussi. » Pierre Murat pour Télérama. En présence du réalisateur Jean-Xavier de Lestrade.

21h Section spéciale

de Costa Gavras, avec Louis Seigner, Michael Lonsdale, Claude Pieplu et … Louis Daquin. Film français. Drame. 2h. 1974. 1941. Suite à l’assassinat d’un officier allemand par un jeune militant communiste, et pour complaire à l’occupant allemand, Pierre Pucheu, ministre de l’Intérieur du gouvernement de Vichy, crée un tribunal d’exception pour juger six autres militants... Se met en place, avec la complicité de juges soucieux de ne pas compromettre leur carrière, un simulacre de justice dans lequel l’apparat judiciaire ne sert qu’à masquer l’absence effective de droit. « Je pense que dans Section Spéciale il y a une part de la France d’aujourd’hui de même que dans Z, L’Aveu ou Etat de siège, il y avait des aspects qui nous concernaient : ce sont des sujets cosmopolites. Je suis fasciné par les mécanismes que nous créons, ces mécanismes que nous mettons en place et qui nous broient. Pucheu a inventé la section spéciale, un tribunal d’exception. Il a été jugé et condamné à son tour par un tribunal d’exception. Ainsi de suite… » Costa-Gavras. Propos recueillis par Jean-Pierre Bouteillier et Denis Offroy, in Cinématographe, mai-juin 1975. En présence du réalisateur Costa Gavras (sous réserve) et de Maître Roland Weyl.

DIMANCHE 9 OCTOBRE 10h30 ciné p’tit déj Du silence et des ombres (VO)

(voir mercredi à 14h30) Séance à destination du jeune public animée par Claudine Lepallec-Marand, enseignante en cinéma.

10h30 ciné p’tit déj Bugsy Malone (VF)

de Alan Parker, avec Scott Baio, Jodie Foster, John Cassisi… Film américain. Comédie. 1h33. 1976 - À partir de 6 ans Bugsy Malone est le premier film d’Alan Parker, qui réalisera deux ans plus tard Midnight Express, dans un genre radicalement différent. Film culte indémodable, Bugsy Malone est une parodie du film de gangsters, sur fond de comédie musicale, dans laquelle ne manque aucun ingrédient : prohibition, bar clandestin, poursuites, histoire d’amour… Mais ici tous les rôles sont tenus par des enfants, et les règlements de compte se font avec des tartes à la crème. En proposant par ce biais une singulière relecture du monde des gangsters et de leur représentation, Alan Parker opte pour un décalage complet de la rhétorique habituelle du truand cinématographique. Ironique et drôle, Bugsy Malone est aussi une interrogation, à la portée des plus petits, sur le respect de l’ordre et le plaisir qu’il peut y avoir à bafouer la loi. Séance à destination du jeune public.

14h30 Cleveland contre Wallstreet (VO)

de Jean-Stéphane Bron. Film franco-suisse. Fiction. 1h38. 2010. Le 11 janvier 2008, Josh Cohen et ses associés, avocats de la ville de Cleveland, assignent en justice les 21 banques qu’ils jugent responsables des saisies immobilières qui dévastent leur ville. Mais les banques de Wall street qu’ils attaquent s’opposent par tous les moyens à l’ouverture d’une procédure... Cleveland contre Wall Street raconte l’histoire d’un procès qui n’aura pas lieu. Un procès de cinéma, dont l’histoire, les protagonistes et leurs témoignages sont bien réels... «  Faute de procès, Jean-Stéphane Bron, avec l’accord de la municipalité et des parties civiles, l’a rendu possible pour les besoins de son film. Un procès de cinéma, donc, mais pas pour autant un faux procès. Car tout y est rigoureusement vrai. Le palais de justice, mis à disposition par la ville, le cabinet d’avocats mandaté par elle, les victimes, les acteurs, les témoins, et jusqu’à cet intrépide avocat venu de Chicago pour parler au nom des banques, qui n’ont quant à elles pas joué le jeu. Plus que de jeu, terme bien désinvolte s’agissant d’une situation aussi dramatique, il faudrait pour être exac parler de dispositif cinématographique. (…) À la limite, on peut penser que le cadre du cinéma ne fait ici que se substituer à celui, défaillant, de la justice, d’une manière encore plus radicale que ne le fait le genre purement fictionnel du film de procès. » Jacques Mandelbaum pour Le Monde En présence du réalisateur Jean-Stéphane Bron (sous réserve).

16h30 LA MACHINE

de Paul Vecchiali, avec Jean-Christophe Bouvet, Sonia Saviange, Monique Mélinand… Film français. Drame. 1h20. 1977. Pierre Lentier, la trentaine, a assassiné dans des conditions monstrueuses un enfant de huit ans. Solitaire, ouvrier dans une usine de banlieue, Pierre avoue son crime mais se défend d’en donner les raisons. Il est alors incarcéré et tandis que les psychologues et les psychiatres l’interrogent, les médias informent et tiennent en haleine l’opinion publique. Un réquisitoire contre la manipulation de l’opinion par les médias doublé d’un pamphlet contre la peine de mort. « Je joue toujours un peu mais sans aucune prétention d’acteur. Dans La machine, par exemple, c’était nécessaire. Je voulais défendre ma position contre la peine de mort. Je jouais le rôle de l’avocat et je disais ce que j’avais à dire mais au milieu d’un ensemble d’opinions, sans avoir une position dominante. » « Je me considère en effet comme un cinéaste engagé mais pas militant. Je préfère le doute aux certitudes.» Paul Vecchiali. Trente ans après l’abolition de la peine de mort, l’œuvre de Paul Vecchiali, très rarement montrée sur les écrans français, n’a rien perdu de son acuité. En présence de Jean-Christophe Bouvet, acteur et co-scénariste du film.

18h30 Honk ! (VO - avant-première)

de Arnaud Gaillard et Florent Vassault. Film français. Documentaire. 1h02. 2011. A la nuit tombée, aux abords de Salt Lake City, entourée par sa famille, une grand-mère va assister à l’exécution du meurtrier de son mari. En Oklahoma, un détenu finalement innocenté se livre après avoir passé 22 ans dans les couloirs de la mort. Au Texas, une femme lutte contre le système judiciaire pour sauver son fils en attente de son exécution depuis 14 ans. À Huntsville, une petite ville du Texas, les exécutions rythment le quotidien… Après avoir été abandonnée pendant les années 1970, la peine de mort est revenue en force aux Etats-Unis, faisant de ce pays la seule démocratie à appliquer ce châtiment à plusieurs dizaines de condamnés chaque année. Arnaud Gaillard et Florent Vassault promènent leur caméra dans tous le pays, rendant compte des sentiments ambivalents qui s’expriment dans la société américaine. En creux, dans la parole de ces témoins, proches des victimes ou proches des condamnés, apparaît toute la violence et l’absurdité d’une peine capitale qui confond vengeance et justice. En présence du réalisateur Florent Vassault.

PRATIQUE : Cinéma Louis Daquin 76 rue Victor Hugo, 93150 Le Blanc-Mesnil Renseignements : 01 48 65 52 35 / [email protected] www.cinemalouisdaquin.fr



tout au long de la semaine, le Louis Daquin proposera aux festivaliers un service de petite restauration, ouvert chaque soir de 20h à 21h.

• Une navette gratuite au départ des gares de Bobigny Pablo Picasso (Métro M5 – Tramway T1) et du Blanc-Mesnil (RER B) est à votre disposition pendant toute la durée du festival. Des retours vers ces deux gares sont également prévus en fin de soirée. Horaires de passage : Départ de Bobigny Pablo Picasso : 30 minutes avant l’heure de la séance. Arrêt Blanc-Mesnil Sud (CMS Lamaze) : 15 minutes avant l’heure de la séance. Arrêt gare RER Blanc-Mesnil : 10 minutes avant l’heure de la séance. Retours autour de 23h chaque soir, dimanche autour de 20h.

Tarifs :

Les spectateurs ayant assisté à une séance dans la journée bénéficient d’un tarif préférentiel de 2,90€ pour les autres films de la journée.

JÉRÔME CHARBONNIER

Normal : 6€ Réduit : 4,50€ Abonnés : 3,50€ Billets par carnet de 10 : 3,90€