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personne, dans un climat nouveau, la réconciliation néces- saire à la proclamation d'une trêve et à l'enclenchement d'un processus de détente et de paix. 173.
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Nations Unie«

ASSEMBL~E GtN~RALE TRENTE ET UNIÈME SESSION

Doc..ments officiels

staNCE ,LiNIÈRE



SOMMAIRE l'tipI

Point 9 de l'ordredu jour : Discussion générale (suite) Discours de M. Kaduma (République-Unie de Tanzanie) . 229 Discours de M. Rc/muto (Philippines) •••.•.••••... 234 Discours de M. Macovescu (Roumanie) •.•.•••..•.. 239 Discours de M. Forlani(Italie) ••.•.• ~ •••.••.•••• 249

Président : M. Hamilton Shirley AMERASINGHE (Sri Lanka). En "abseftce du Président, M. Bwakira (Burundi), viceprésident, prend la présidence. POINT 9 DE L'ORDRE DUJOUR

Discussion générale (suite) 1. M. KADUMA (République-Unie de Tanzanie) {intèrprétation de l'anglais} .; Au nom de la délégation tanzanienne, je voudrais me joindre aux représentants qui ont pris la parole avant moi pour féliciter M. Amerasinghe de son élection à ses importantes fonctions de président de l'Assemblée générale. Cette session ne saurait être mieux guidée, car peu de diplomates peuvent rivaliser avec ses compétences dans cette tâche. Les fonctions qu'il assume habituellement en tant que président de la troisième Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer, conférence particulièrement importante où son rôle a dé.ià acquis l'admiration de ceux qui la suivent de près, suffisent à montrer ses hautesqualités de dirigeant dans des réunion~ aussi importantes. Nous sommes d'autant plus heureux de le voir occuper ce poste important qu'il est un fds de Sri Lanka - pays avec lequel nous maintenons des relations très étroites et dans la capitale duquel nous avons récemment eu le privilège d'assister à l'historique cinquième Conférence des chefs d'Etat ou de gouvernement des pays non alignés. Je suis donc certain que, sous sa direction compétente, cette session de l'Assemblée sera couronnée de succès. 2. Je tiens également à exprimer, au nom de la délégation tanzanienne, notre reconnaissance à son prédécesseur, M. Gaston Thorn, premier ministre et ministre des affaires étrangères du ù,lxembourg, pourla façon remarquable dont il a dirigé les travaux de la trentième session de l'Assemb!ée générale. 3. Je saisis également cette occasion pour souhaiter une chaleureuse bienvenue à la délégation des Seychelles, qui vient de se joindre à l'Organisation desNations Unies, après avoir acquis l'indépendance au nûlieu de l'année. A ce st.d:. il convient que l'on prenne note de notre profonde préoccupation et notre vif regret de ce que l'on continue à

Vendredi 1er octobre 1976, à IDh 45 NEW

YORK

dresser des obstacles à l'admission de la République populaire d'Angola et de la République socialiste du Viet Nam - deux Etats épris de paix dont l'admission à notre organisation aurait dû aller de soi. Néanmoins, la délégation tanzanienne espère sincèrement que ces deux Etats occuperont la place qui leur revient dans notre organisation I\vant la fm de cette session. 4. Depuis cinq ans, l'Organisation a eu l'honneur d'avoir comme Secrétaire gé,néral un homme d'Etat dëvouë.. diligent et capable en la personne de M. Kurt Waldheim. li a été un pilier de force pour notre organisation, dans sa recherche de solutions aux nombreux problèmes internationaux les plus complexes. Grâce à ses efforts assidus, dans ses entreprises diplomatiques tant publiques que privées, il a apporté une énorme contribution à la cause de la paix et de lajustice dans le monde. Ceux d'entre nous qui viennent d'Afrique peuvent certainement en témoigner en soulignant que M. Waldheim a non seulement montré sa préoccupation à l'égard du sort de l'Afrique, rpais également partagé personnellement ce sort en assistant à toutes les sessions de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Organisation de l'unité africaine lOUA} depuis qu'il est a son poste. En lui exprimant notre profonde reconnaissance, nous tenons à lui réitérer notre appui dans l'exercice de ses hautes fonctions. li est certain que les cinq années qui 'ITiennent de s'écouler ont été des plus éprouvantes et l'Organisation s'est heurtée à des défis très graves. La tâche que M. Waldheim a accomplie au cours de cette période grâce à son rôle constructif tant dans la recherche d'un ordre économique international équitable que dans celle de solutions aux nombreux conflits qui perturbent le monde a rehaussé l'efficacité et le prestige des Nations Unies. S. L'homme se flatte, et à juste titre, de disposer du pouvoir et de la capaci!é d'influencer et de transformer non seulement son propre comportement et son mode de vie, mais également son environnement et les forces de la nature, pour enrichir savie; mais cela peut agir à son propre détriment. Aujourd'hui, l'homme a de loin dépassé le stade où il devait simplement assurer sa subsistance. Grâce à la science moderne et à la technique, l'homme obtient maintenant des récoltes et un bétail diversifiés qui lui permettent d'améliorer son régime alimentaire. Les bâtiments sont aujourd'hui construits non seulement pour le protéger d'un climat hostile, mais pour lui .permettre également de vivre dans un environnement esthétique. Les réalisations de l'homme dans d'autres domaines également sont nombreuses. Je pense, par exemple, aux ordinateurs et aux machines fantastiques qui'Peuvent accomplir pratiquement n'importe queUe tâche. Je pense aussi à la vitesse éclair des communications, à la guérison des maux atroces que causent les maladies, à la technique étonnanze de la conquête de l'espace et la déco'.werte de ses mystères, et à 229

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d'autres choses encore qui frappent l'imagination de l'homme.

Il. Je vais maintenant aborder le problème des régions où la tension règne de façon concrète.

6. Malheureusement, bien que l'humanité puisse s'enor-

12. Le Moyeü-Orient demeure l'une des régions où la tension est grave. Ce problème nous fait douter du sérieux de nos intentions et de l'efficacité de notre organisation et de ses membres. Nous devons ici redresser les torts causés à un peuple qui se voit non seulement refuser l'exercice de ses droits nationaux, mais dont le territoire est occupé par la force par un autre Etat. Nos efforts, qui doivent viser à trouver une solution juste et durable sont loin d'être terminés. Plus nous hésiterons à nous attaquer à la racine du problème, à savoir le rétablissement des droits nationaux des Palestiniens, et ce sur la base desprincipes de la Charte, plus les problèmes deviendront compliqués.

gueillir de ces réalisations, elle est rongée par leur inégale distribution, car la triste vérité est que la majorité de l'humanité vit dans la pauvreté la plus abjecte et seul un petit pourcentage nage dans le luxe et l'opulence. Personne, en cet âge spatial, ne saurait admettre que les avantages apportés par la technique ne servent qu'une petite fraction de la population mondiale et non son écrasante majorité. ,Comment est-il possible que l'homme, qui a fait preuve d'une telle imagination dans la conquête de la nature, ne puisse même pas mettre un terme à l'asservissement. et à l'exploitation dont souffre son prochain? Comment peuton justifier l'utilisation de milliards de dollars pour l'acquisition d'armes perfectionnées de destruction massive alors que la misère et la pauvreté les plus déplorables sont encore le lot de la plus grande partie de la race humaine? Comment '. pouvons-nous nous flatter d'être les défenseurs d'un monde libre alors que tant d'hommes vivent dans la servitude, soit en étant pauvres dans despaysindépendants, soit en étant pauvres sous le joug du colonialisme ?

7. Voilà les questions auxquelles les masses humaines, que nous représentons ici aujourd'hui, cherchent une réponse angoissée et qui témoignent de l'ironie de notre époque. Mais ces faits ne signifient pas que la situation danslaquelle nous nous trouvons soit inévitable. 8. Je crois, parmi tant d'autres, que, lorsque nous avons adopté la Charte des Nations Unies en 1945, nous avons décidé solennellement de faire disparaître l'injustice, l'inégalité et l'avilissement de l'homme. Cependant, 30 ans plus tard, les mêmes maux continuent de hanter l'humanité et de ramener les générations auxquelles nous avions promis un avenir meilleur et plus sûr au seuil dessombres jours de l'avant-guerre. 9. Il est probablement vrai de dire que les formes les plus répugnantes de l'avilissement de la personne humaine ont disparu, si nous parlons de l'asservissement et de l'esclavage qui. régnaient alors que l'homme était vendu, acheté et utilisé comme une bête de somme par un maître qui était également un être humain, ou si par avilissement nous pensons à des pratiques comme le nazisme, doctrine de génocide qui a conduit le monde au bord de l'holocauste. Cependant, nous ne pouvons faire cette affirmation que pour autant que ces actes et leurs effets étaient d'une telle évidence que leur horreur n'échappait à personne.

10. Le colonialisme et le racisme n'ont peut-être pas misle monde à feu, mais ils déshumanisent l'homme tout comme l'esclavage et le nazisme, car leurs victimes souffrent tout autant. En vérité, ils posent la même menace à la paix et à la sécurité Internationales. Les noms et les méthodes peuvent varier, mais les méfaits sont les mêmes, et il faut bien les comprendre et les voir tels qu'ils sont, car la dégradation humaine ne cesse pas d'être dégradation humaine tout simplement parce qu'on l'appelle de façon différente. Les faits ne changent pas pour la seule raison .qu'ils prennent une forme plus subtile, pas plus qu'ils ne cessent d'être condamnables sur le plan moral, même si, par crainte ou pour d'autres raisons, on refuse de les regarder en face ou l'on hésite à le faire.

Charte des frappant de 18. Je passe et à celle de âne mentie au Gouverne l'indépendatl Somalis - D tude que la comment se et au Timc longuement australe. NO' m'apparaisse pays est plu plus mêlé situationy E

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13. En réaffirmant l'appui et la solidarité de la Tanzanie au peuple palestinien dans sa lutte, nous notons avec satisfaction que la communauté internationale prend de plus en plus conscience des causes du problème. Preuve en est que l'Organisation de, libération de la Palestine est de plus en plus reconnue comme le représentant authentique du peuple palestinien. De même, nous réitérons notre appel pour qu'Israël se retire des territoires arabes occupés depuis juin 1967. Nous estimons que ces deux éléments, à savoir la reconnaissance des droits nationaux du peuple palestinien et l'observation scrupuleuse du principe de la non-acquisition de territoire par la force, ainsi que le droit de tous les Etats de la région à une existence indépendante sont les conditions indispensables à une paix juste et durable au Moyen-Orient.

19. Peu de dégradation australe, Il agissante qu ses membre dépit des a libre, et, t colonialism de nos frèn peut-être UI son attentic dire que le l'impossibil desmesure certains de aujourd'hui crise dans ( de vies aur occidentale peuples su souvent, co du racisme

14. Le conflit qui fait rage au Liban est également une source de grande inquiétude. Nous espérons que ce différend sera réglé rapidement afin d'assurer l'indépendance et l'intégrité territoriale de ce pays. 15. n est triste qu'aucun progrès n'ait été enregistré l'an passé vers une juste solution du problème de Chypre, en dépit desefforts ardus déployés par le Secrétaire général. La menace posée à l'indépendance, à la souveraineté, et à l'intégrité territoriale de Chypre a augmenté plutôt que diminué. L'harmonie entre les communautés continue de faire défaut. n est impérieux que nous intensifions nos efforts en vue de trouver une solution durable au conflit afin d'assurer la survie et le respect de l'indépendance, de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et du non-alignement de Chypre. 16. Alors que la guerre a pris fin en Indochine et que le relèvement de l'après-guerre a suivi au Viet Nam, le Laos et le Kampuchea ont instauré une nouvelle ère positive en Asie. Cependant, la situation dans la péninsule coréenne continue d'être lourde de dangers. La communauté internationalea le droit et l'obligation de faire tout ce qu'elle peut afin de promouvoir la justiceet une paix durable dans la région. On ne pourra y parvenir que par le retrait de toutes les troupes étrangères et par la dissolution de ce que l'on appelle le Commandement des Nations Unies, afin de permettreau peuple coréende choisit' son propre destin. 17. En ce qui concerne l'Afrique, je tiens à souligner la déception de mon pays et le souci que lui inspire la poursuite de l'occupation par la France de l'île de Mayotte. Il ne s'agit pas là uniquement d'une grave violation de la

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13e séance - 1er octobœ 1976

Charte des Nations Unies, mais également d'un exemple frappant de l'utilisation abusive de la puissance. 18. Je passe à la question de la décolonisation en général, età celle de l'Afrique australe en particulier. Je me bornerai â.ne mentionner qu'en passant l'appel lancé par mon pays au Gouvernement français pour qu'il facilite l'accession à l'indépendance de ce que l'on appelle la Côte française des Somalis - Djibouti - et je ne m'étendrai pas sur l'inquiétude que la République-Unie de Tanzanie ressent en voyant comment se déroule la décolonisation au Sahara occidental et au Timor oriental; mais je me sens tenu de parler longuement des problèmes quise posent en Afrique australe. Non que la décolonisation de ces autres territoires m'apparaisse comme moins importante, simplement, mon pays est plus proche de l'Afrique australe et actuellement plus mêlé aux problèmes qu'elle connaît; en outre la situation y est très complexe. ' 19. Peu de pays, s'il en fut, ont vu leurs peuples subir une dégradation humaine aussi barbare que les pays de l'Afrique australe, Il faut croire que notre organisation n'est pas aussi agissante qu'elle devrait l'être, ou, pour être plus précis, que ses membres ne sont pas aussi résolus qu'il faudrait car en ~épit des a~ertissements et des appels répétés de l'Afrique libre, et, bien que chacun de nous ait déclaré que le colonialisme et ·le racisme étaient deux fléaux, des mUlions de 110S frères continuent de subir l'un et l'autre. Ainsi,. c'est peut-être un truisme de dire 'qu'actuellement le monde fixe son attention sur la crise australe, mais c'en est un autre de ~~re qu~ ~e. ~onflit dans cette r~gion a été encourag~ par l1mpo~slbibte .pour. notre orgamsation de prendre à temps des~esures energiques, e~pêchée qu'elle en a été par certains de ses membres. Puisque l'Afrique australe suscite aujourd'hui tant d'intérêt, il convient de reconnaître que la crise dans cette région aurait pu être évitée, que des milliers de vies auraient pu être épargnées, si certaines puissances occidentales n'étaient pas restées indifférentes au sort des peuples subjugu~s et opprimés et n'avaient pas, trop souvent, collabore dans une certaine mesure avec les forces du racisme et du colonialisme.



20. D est important de le rappeler: tout d'abord, la lutte contre le colonialisme et le racisme en Afrique australe aborde une phase cruciale. et exige. de la communauté internationale une action décisive. Une telle action ne sera possible que si nous le voulons tous. Si les puissances qui dans le passé, ont refusé d'entendre nos plaintes et no~ appels.ne se joignent pas maintenant à nous pour créer les conditions indispensables au triomphe de la liberté, de la justice et du système majoritaire en Afrique australe afin de mettre un terme aux souffrances de sa population, les peuples du Zimbabwe, de la Namibie et de l'Afrique du Sud sont prêts à consentir encore les plus grands sacrifices pour recouvrer la liberté et la dignité humaine. A quoi bon fustiger en paroles ces forces du mal que sont les régimes minoritaires racistes quand, dans la pratique, on va jusqu'à les aider? ' 21. En second lieu, cette organisation a été créée avant tout pour sauvegarder, la paix et la sécurité. Elle est donc obligée de prendre des mesures appropriées pour résoudre les conflits, et aussi de prendre des mesures préventives pour empêcher des crises possibles.

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22. La situation en Afrique australe est une triste leçon, non seulement parce que la communauté internationale n'a pas été capable d'agir promptement pour mettre fin à une situation qui menace la paix et la sécurité internationales, mais encore parce que les puissances mêmes qui s'y sont opposées refusent de comprendre et de reconnaître la gravité de la situation. 23. Heureusement, nul ne peut accuser l'Afrique libre de n'avoir pas averti la communauté internationale de l'aggravation de la crise en Afrique australe. Les porte-parole africains, à tous les niveaux, en cette organisation et dans d'autres instances, n'ont cessé de le faire, au point même d'être accusés par certains de leurs détracteurs et par les cyniques d'être obsédés par cette question. Il y a eu des avertissements. Il y a eu des appels. Le Président de mon propre pays, Mualimu Julius K..Nyerere, dans l'allocution qu'il a faite, le 15 octobre 1970, à l' Assem blée générale au COU.d de la session commémorative de 1970 marquant le vingt-cinquième .anniversaire de l'Organisation, a parlé presque uniquement de ce problème. A propos de la lutte des peuples de l'Afrique australe, il a dit entre autres choses: "Nul ne peut dire que les peuples de ces territoires n'ont pas essayé d'obtenir un changement - ou même quelque progrès vers la justice - par d. oS moyens pacifiques. Ds ont essayé de s'organiser sur le plan politique, sur le plan syndical et sur le plan social au niveau tribal. Ils ont essayé d'envoyer des pétitions à leurs dirigeants et aux organisations internationales; ils ont essayé d'organiser de grandes réunions publiques pacifiques; ils ont essayé de faire connaître, par la presse mondiale, les torts qui leur étaient infligés. En vérité, ils ont peut-être essayé pendant trop longtemps, permettant ainsi aux forces de l'oppression de se renforcer à l'excès, avant de reconnaître enfin la véritable nature de la situation. Tous leurs efforts n'ont, en effet, rencontré qu'une oppression accrue et un accroissement des souffrances qui leur étaient infligées. Mais la situation est maintenant très claire. Les efforts déployés à l'intérieur des Etats de l'Afrique australe pour obtenir, par des moyens pacifiques, un progrès vers la justice ont échoué lamentablement échoué. ' "Donc, en ce qui concerne les peuples de l'Afrique australe, le choix est maintenant clair. Ils peuvent accepter leur propre humiliation et leur condition de sujets de troisième classe d'une puissance dirigeante étrangère, ou ils peuvent lutter pour conquérir leur propre humanité. Ils font ce choix maintenant, et ils le font pour eux-mêmes. Ils choisissent leur vie future au prix de la mort et des souffrances d'un grand nombre d'entre eux. uQuelle nation libre, ou quel peuple libre, osera dire aux masses de l'Afl'ique du Sud, de la Rhodésie, de la Namibie et des colonies portugaises qu'elles ont tort ? Qui peut se permettre de dire à ces populations qu'elles doivent accepter des humiliations quotidiennes pour elle~-mêmes et pour leurs enfants? De toute évidence, les Nations Unies ne le peuvent pas, car ce serait là nier le principe fondamental de l'égalité des hommes et, par là même, nier le principe en vertu duquel nous nous réunissons ici. . "Si J'on croit vraiment à l'égalité humaine, on n'a pas le droit d'exiger des peuples de l'Afrique australe qu'ils

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Auemblée aénérale - Trente et unième~n -&éanc:ei plénières

·'s'abstiennent de faire la guerre contr~ le racisme. Mais si 'nous .mettlons notre force au service de l'humanité, ils n'auraient plus besoin de combattre. En effet, les Nations Unies - tous' les Etats Mem))res agissant de concert ·sont assez puissantes pour exercer, sur les Etats de l',Afrique australe, une pression telle qu'un changement serait inévitable. C'est une question de volonté de notre part; il s'agit de savoir si la sauvegarde de la paix par l'élimination de l'injustice nous paraît suffisamment imp~rtante. Si oui, nous exercerons toutes les pressions possibles à l'exception de la guerre. Sinon, la guerre s'étendra. "'Jusqu'à maintenant, nous n'avons pris aucune mesure pour appuyer nos condamnations verbales de l'apartheid et du colonialisme. Nous n'avons donné aux populations de l'Afrique australe aucun espoir de changement. Elles ~nt. donc commencé à prendre lesarmes pour assurer leur propre défense, pour défendre leur dignité humaine et leur droit à une vie qui ne se réduise pas à une simple "existence animale! ." 24. Il y a six ans que le président Nyerere a fait cette déclaration. Pendant cette période, d'iinportants changementsse sont produits, grâce surtout à la lutte armée menée par les mouvements de libération dans la région et activement appuyée par l'OUA et les amis de l'Afrique de par le monde. Pendant les deux dernières années, notamment, des changements radicaux ont mené à une situation gét..'politique nouvelle en Afrique australe du fait de Pextenslon des frontières de la liberté, quand l'Angola et le Mozambique ont été libérés. Ces victoires, les combattants de la liberté les ont remportées malgré tout l'appui que leurs oppresseurs continuent de recevoir de certains de leurs alliés occidentaux qui, à l'évidence, n'ont pas voulu t'in tendre les multiples appels que leur lançait l'Afrique libre. 25. Les victoires des combattants de la liberté et de l'Afrique libre ont fait leur effet. Il n'a plus été besoin de persuader les cyniques et ceux, peu nombreux, qui doutaient de la ferme détermination de l'Afrique qu'il fallait se dépêcher de soutenir la libération des dernières parties de notre continent encore sous domination. Pourtant, il importe de souligner que, mëme au plus f(l~' de la victoire sur le colonialisme portugais, l'Afrique' a dit qu'elle voulait atteindre ses objectifs en Afrique australe, si possible, par un règlement négocié. Ainsi, le mouvement de libération nationale du Zimbabwe a joui d'un soutien actif dans ses efforts pour essayer une fois encore de trouver une solution négociée. 26. Ces efforts ont été avalisés par l'OUA, qui, au coursde la neuvième session extraordinaire du Conseil desministres, tenue à Dar es-Salam en avril 1975,a adopté la Déclaration de Dar es-Sllbm sur l'Afrique australe, entérinée une année plus tard par la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement .de l'OUA à Kampala. A propos du Zïmbabwe, l'OUA disait: " · "L'objectif de l'OUA au Zimbabwe c'est l'indépendance sur la base de la règle de la majorité. Cela peut être atteint 1 Voir Document' offICiel, de l'A,.mblée génémle, vingt-cinquième ,enion, Sétlnce, plénière" 1867e séance, par. 44 à48.

occiden et à ren qu'espéi la décisi décision En expr la libert ne fait a les autn politiqu racistes véritabl Nations terme a alors d~ fait rag ampleu australe s'lmpos accrues poursui de Tan, positior blée géJ

par des moyens pacifiques ou par la violence. Dans tous les cas, l'Afrique apportera son soutien total aux combattants de la libertédirigés par leur mouvement nationaliste, le Conseil national africain. Aussi longtemps que l'objectif de la règle de la majorité avant l'indépendance ne sera pas compromis, l'OUA soutiendra tous les efforts desnationalistes du Zimbabwe en vue d'aboutir à l'indépendance par de $ moyens pacifiques." 27. On sait que ces efforts du mouvement de libération du Zimbabwe, appuyé par les Etats de première ligne et par l'OUA ont été déçus par l'intransigeance du régime raciste minoritaire. Voilà pourquoi la décision historique de ne plus autant parler, mais d'accroître la lutte armée a été prise.

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28. On sait qu'effectivement, depuis le début de l'année, les combattants pour la liberté du Zimbabwe ont intensifié leur lutte armée pour la libération de leur patrie. Des milliers de jeunes gens du Zimbabwe ont participé et la lutte. Leurs efforts héroïques, participent encore soutenus par la solidarité active africaine et internationale et qu'est venue renforcer l'attitude courageuse du Gouvernement de la République populaire du Mozambique, qui a imposé des sanctions totales contre le régime, ont créé une nouvelle situation dans le territoire: les forces de la liberté sont passées à l'offensive tout en mettant le régime raciste sur la défensive. Toute personne de bon sens ne peut nourrir de doute quant à l'inévitabilité de la victoire des combattants de la liberté. â.

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29. La question qui se pose actuellement est celle de savoir si l'on choisira la guerre ou une solution pacifique. C'est mal choisir ses mots que de parler de règlement pacifique alors que la guerre se poursuit. Ce qui est en jeu, c'est de savoir si cette guerre doit se prolonger jusqu'à ce que l'objectif soit atteint, ou si les répercussions de l'insurrection générale au Zimbabwe ont ramené à la raison les autorités racistes illégales de Salisbury et, par conséquent, préparé la voie pour faire cesser la guerre grâce à la réalisation du gouvernement par la majorité.

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règlem s'arrêts minori que 0 préside Royau nelle, modali

30. Il est impérieux de bien comprendre le cadre dans lequel sont survenus les récents événements au Zimbabwe. Il serait oiseux de prétendre que l'élan imprimé à la recherche d'un nouveau règlement négocié aurait pu être rendu possible sans les sacrifices suprêmes consentis par les combattants de la liberté et leur résolution inébranlable et totale de poursuivre la lutte armée jusqu'àla victoire finale.

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31. C'est dans cet esprit qu'il faut considérer l'initiative récente des Etats-Unis. A Lusaka, en avril dernier, le Secrétaire d'Etat, M. Kissinger, a fait une déclaration importante à propos de l'Afrique australe. Vue dans le contexte d'une politique et d'actions que l'on peut qualifier, au mieux, d'indifférentes ou, au pire, de totalement négatives en ce qui concerne la lutte pour le gouvernement de la majorité en Afrique australe, la déclaration des Etats-Unis, si elle est mise en oeuvre, représente un élément nouveau. En fait, la Tanzanie a toujours cru que sile poids de la puissance américaine se faisait sentir sur l'Afrique du Sud dans l'intérêt de la liberté et de la justice, la paix en Afrique australe intr,rviendrait tôt ou tard. . 32. Mon gouvernement, qui a toujours estimé que la politique et les actions de certaines grandes puissances

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13e séance - 1er octobre i976

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occidentales, y compris les Etats-Unis, ont aidéà maintenir et à renforcer les régimes racistes minoritaires, ne pouvait qu'espérer la mise en oeuvre d'une politique qui traduirait la décision des Etats-Unis de se conformeraux nombreuses décisions et résolutions des Nations Unies sur la question. En exprimant cet espoir, 'notre objectif est et sera toujours la liberté et la justice pour nos frères d'Afrique australe, Il ne fait aucun doute dansnotre esprit que si les Etats-Unis et les autres grandes puissances occidentales renonçaient à leur politique erronée d'appui et de réconfort aux régimes racistes minoritaires en Afrique australe, s'ils travaillaient véritablement pour appuyer l'Afrique et les objectifs des Nations Unies en Afrique australe - à savoir, mettre un terme aux maux de colonialisme et de racisme -, il y aurait alors des perspectives encourageantes de voir la guerre qui fait rage actuellement perdre de son intensité et de son ampleur. D'autre part, si les événements de l'Afrique australe n'ont toujours pas fait comprendre la leçon qui s'impose, on ne pourra que se lamenter sur les souffrances accrues et sur le sang qui sera versé, car la guerre se poursuivra inévitablement. Pour nous, en République-Unie de Tanzanie, comme d'ailleurs dans le reste de l'Afrique, la position est claire. Mon président a déclaré devant l'Assembléegénérale en 1970 : "Pour l'Afrique, il n'y a pas de choix. Nous devons aider les combattants de la liberté, Leurlutte n'est que le prolongement de la lutte pour la liberté qui a déjà permis à 41" - 47 maintenant - "nations africaines d'être représentées au sein de l'Assemblée générale. En effet, la liberté nationale et l'égalité des hommes pour lesquelles ces peuples combattent ne sont pas seulement les mêmes droits qu'a revendiqués, et obtenus, le reste' de l'Afrique 2 ." Il est donc clair que les efforts actuels doivent être examinés dans le cadre général des objectifs de l'Afrique. 33. Au Zimbabwe, l'objectif a été et demeure le gouvernement par la majorité. Ou bien la guerre s'intensifiera jusqu'à ce que l'objectif soit pleinement réalisé, ou bienun règlement négocié authentique interviendra et la guerre s'arrêtera. Compte tenu de l'acceptation par le régime de la minorité raciste du gouvernement par la majorité en tant que condition pour une indépendance immédiate, les présidents des cinq Etats de première ligne ont demandé au Royaume-Uni de convoquer une conférence constitutionnelle, en dehors de la Rhodésie, afin d'élaborer les modalités de transfert du pouvoir. A cet égard, nous prenons note de l'accord du Royaume-Uni de convoquer une telle conférence.

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est illégale et viole les résolutions des Nations Unies. La présence de l'Afrique du Sud dans ce territoire est une agression pure et simple des Namibiens et une provocation imposée aux nations éprises de paix et aux Nations Unies. C'est une agression militaire. Comme toute autre agression militaire, c'est une grave menace à la paix et à la sécurité internationales, qu'il faut envisager et traiter comme telle. Le Conseil de sécurité a la responsabilité très nette de prendre les mesures nécessaires prévues par le Chapitre VII de la Chartepour faire disparaître cette menace. 36. L'Afrique du Sud continue de défierles Nations Unies. En outre, sa politique et ses actes prouvent qu'elle préfère le chemin de l'affrontement, affrontement avec les Nations Unies comme avec le peuple africain du territoire qui, mené par ses représentants légitimes et authentiques -la South West Africa People's Organization [SWAPO] - est résolu à continuer sa lutte pour la libération. L'Organisation n'a pas d'autre choix que d'intensifier son appui à la SWAPO. Pour ceux qui ont cru et qui croient encore que l'Afrique du Sud pourrait adopter une position rationnelle à cet égard, le temps de la réflexion est venu. Ou bien ils devront se rallier à la majorité écrasante de l'Organisation en prenant des mesures collectives contre ces usurpateurs illégaux, insolents et récalcitrants, ou bien ils devront dresser des obstacles à ces décisions et être accusés d'aider les oppresseurs des Namibiens. 37. En Afrique du Sud elle-même, l'heure de la vérité a sonné. Le soulèvement des masses, qui a commencé à Soweto et qui est devenu maintenant un phénomène commun dans de nombreuses parties de l'Afrique du Sud, a totalement ébranlé le mythe qui veut que le régime minoritaire de l'apartheid de Pretoria pourra indéflniment retenir les rênes du pouvoir par la terreur ou réduire au silence le peuple opprimé en Afrique du Sud. Tous les doutes qui pouvaient encore subsister sur le sentiment profond et intense de répugnance qu'éprouvait le peuple africain à l'égard des politiques nazies déguisées en apar.. theid sont dissipés sans équivoque. 38. Nous déplorons les pertes de vie qui se sont produites au cours de ces événements. On pouvait toutefois s'attendre à cette réaction du régime minoritaire affolé. Mais le sang de .ces martyrs, parmi lesquels se trouvaient de nombreux écoliers, nourrit la révolution. La patience du peuple africain de l'Afrique du Sud est à bout. Sile régime Vorster met trop longtemps à comprendre son échec et sa fin inévitable, une tempête de feu se déchaînera et consumera. toutes les séquelles de l'apartheid et du fanatisme en Afrique du Sud.

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34. I.e mouvement de libération et ses combattants veilleront à ce que ces négociations débouchent sur l'objectif pour lequel ils luttent et pour lequel beaucoup de leurs . compatriotes ont donné leurs vies. Nous ne pouvons que souligner que le temps des stratagèmes et des manoeuvres n'est plus. La lutte, sous toutes ses formes, se poursuivra. 35. Pour ce qui est de la Namibie, il ne saurait y avoir d'hésitation. Cette organisation a décidé de façon répétée que l'Afrique du Sud n'avait plus de Mandat sur la Namibie. L'occupation continue de la Namibie par l'Afrique du Sud 2 .lbid., par. 50.

39. Tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Afrique du Sud, les symptômes indiquent que le régime minoritaire raciste en Afrique du Sud court à sa perte, et même le régime de Pretoria l'a compris. Lessituations coloniales qui ont fourni un tampon aux frontières de l'Afrique du Sud se sont effondrées ou sont en train de s'effriter rapidement, faisant ressortir toute l'horreur desvestiges du nazisme. En Afrique du Sud elle-même, la panique règne et l'insécurité croît pour les racistes, car ils savent très bien que la paix et la sëcunté n'existeront pas tant que l'apartheid ne sera pas complètement éliminé. 40. Dans l'affrontement qui se déroule maintenant en Afrique du Sud, l'attitude de ceux qui croyaientqu'il était

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prudent de coopérer avec ce régime sera mise à dure épreuve. C'est l'évidence même que t'Afrique du Sud ne survit, et n'est à même de défier cette organisation que parce qu'elle reçoit un appui des pays qui investissent en Afrique du Sud et commercent avec elle. En outre, l'Afrique du Sud continue de recevoir des armes de certains pays occidentaux. Ces agissements ne sont pas conformes à l'engagement solennel qu'ils ont pris en vertu de la Charte. Ces pays qui appuient l'Afrique du Sud ont une grave responsabilité. Ou bien,.par leur.politigue et leurs actes, ils apporteront leur contribution à la marée montante de libération humaine, ou tout au moins s'abstiendront-ils d'y faire obstruction, ou alors ils choisiront de continuer à appuyer, d'une façon ouverte ou dissimulée, le régime de l'apartheid, devenant ainsi la .cible de la colère, de l'indi. gnation et de l'opposition du peuple africain en Afrique du Sud et de leurs amis et alliés tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Afrique.

négociations qui se sont déroulées li la Conférence de Paris sur la coopération économique internationale et dans d'autres instances qui traitaient des problèmes du développement et de la coopération économique internationale. 44. Cependant, le rythme lent de cesnégociations de Paris et d'ailleurs montre que cet état d'esprit des pays en développement n'a pas trouvé un écho chez certains pays développés dont la préoccupation principale est de résister aux changements et de maintenir le statu quo avec ses injustices flagrantes. 45. Hier matin Ille séance}, le Premier Ministre de Sri Lanka et le Président actuel du mouvement desnon-alignés a clairement exposé quelles étaientles rectifications queles pays en voie de développement recherchaient dans le nouvel ordre économique mondial. Je n'ai pas l'intention de répéter ce message ici. Toutefois, il y a un aspect qu'il faut que j'aborde : celui de la réforme monétaire internationale.

41. Nous espérons sincèrement que tout le monde appuiera la cause du peuple de l'Mrique du Sud non 46. Depuis le début des discussions, il y a de nombreuses seulement en paroles, mais en actes. Car, en dernier ressort, années, au Fonds monétaire international/FMI], les pays ce qui contribuera à rétablir le respect pour notre organi- en voie de développement ont lancé des appels pour que la sation, et en fait ses Etats Membres, ce n'est pas la création des droits de tirage spéciaux soit liée au transfert rhétorique magnifique de solidarité à l'égard du peuple des ressources aux pays pauvres. Cela visait, et vise encore, à opprimé de l'Afrique du Sud que nous avons entendue ici et compléter les efforts actuellement entrepris par les autres dans d'autres instances, mais des actions concrètes de la institutions telles que l'Association internationale de dévepart de nos gouvernements. A ce propos, la République- loppement. De plus, un tel lien pourrait être établi dans le Unie de Tanzanie espère que nous pourrons tous nos cadre du programme de compensation du FMI, facilitant engager, avant la fih de cette session, à ne pas reconnaître le ainsi l'indexation des prix des produits de base; les pays cette proposition. Transkei ou tout autre bantoustan dont la création vise à riches ont fait la sourde oreille • Pourtant, non seulement on pourrait ainsi augmenter les ancrer et perpétuer davantage le système de l'apartheid. afflux de devises vers les pays producteurs de matières premières, mais on augmenterait en outre leurs liquidités; 42. Finalement, et c'est tout aussi important, je voudrais les pays pauvres qui s'approvisionnent en biens interparler de la question des relations économiques intermédiaires, en biens d'équipement en grande partie dans les nationales. En fait, mon pays estime que ce problème est pays industrialisés riches, en accroissant leur demande de tout aussi grave - si ce n'est plus - que celui de l'indépenproduits manufacturés, épongeraient l'excès de la capacité dance politique en soi. Car notre survie en tant que nations indépendantes dépend en dernier ressort et en grande partie de production de ces pays. En d'autres termes, les pays industrialisés, par les échanges, gagneraient plus équitablede notre survie en tant qu'entités économiques indépendantes. La justice économique est au coeur même de notre ment ces droits de tirage spéciaux et pourraient, en deuxième phase de lalutte de libération, qui doit continuer. - conséquence, accroître leur production et faire face à la demande d'emploi. En outre, grâce à ce système compensatoire des prix, les pays producteurs de matières premières Mo Amerasinghe (Sri Lanka) prend la présidence. accroîtraient aussi leurs recettes d'exportation, dans des conditions plus équitables. 43. La majorité écrasante des membres de la communauté internationale veulent que soit établi un nouvel ordre 47. Que l'on ne nous dise pas que c'est trop demander. Au économique international équitable. Cette exigence s'est contraire, le refus de la part de certains pays industrialisés manifestée pleinement lors de la sixième session extraordid'accepter ces propositions vise à maintenir l'injuste naire de l'Assemblée générale des Nations Unies, où ont été système actuel d'échanges. C'est pourquoi la Républiqueadoptés la Déclaration et le Programme d'action concernant Unie de Tanzanie préconise le rejet total du deuxième l'instauration d'un nouvel ordre économique international amendement du règlement du FMI, qui ne fait qu'accentuer {résolutions 3201 (S- VI) et 3202 (8- VI)}. Nous, les pays en nos difficultés. développement, avons montré que nous étions disposés à entamer un dialogue avec lespays développés afin d'assurer 48. Nous, pays en développement, ne demandons pas la que le nouvel ordre économique international que nous charité. Nous voulons l'égalité. Nous visons à transformer le cherchons àétablir puisse être accepté dans l'intérêt de tous système injuste actuel du commerce en un mécanisme où les membres de la communauté internationale. Notre nous pourrions gagner équitablement notre pain à la sueur volonté de négocier a été nettement démontrée à la de notre front. septième session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies ainsi qu'à la quatrième session de la 49. M. ROMULO (Philippines) [interprétation de .Conférence des Nations Unies sur le commerce et le l'ang14is]: Je dois avouer que, chaque année, quand je développement / CNUCED}. Les pays en développement monte à cette tribune - et je l'ai fait plus ou moins ont fait preuve de la même bonne volonté lors des régulièrement pendant 31 ans -, je me sens de plus en plus à.

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l3 e séance- 1er octobre 1976



comme un accusé auquel on s'apprête à demander pourquoi il ne faut pas prononcer un jugement à son encontre. J'affirme qu'il est de la plus grande importance que nous sachions faire face .au scepticlsme, au cynisme, même à' l'hostilité croissante auxquels nos débats se heurtent chez de nombreuses personnes, et j'ai l'intention de parler de ces problèmes tandis que je formulerai mesobservations.

dangereuse - superficielle, parce qu'elle ne correspond pas aux réalités du monde dans lequel nousvivons; dangereuse, parce qu'elle invite à la dissension et à l'affrontement. Nous traversons tous une ère de changements profonds dans les relations internationales et, en période de changements, il s'agit avant tout d'effectuer des ajustements et d'accepter cesajustements.

50. Il est certain, Monsieur le Président, que vous-même et le Secrétaire général avec partagé ce malaise, et c'est pour cette raison que j'ai hésité â vous adresser à cette heure les félicitations d'Usage à l'occasion de votre élection bien méritée à la présidence de l'Assemblée. générale pour cette année. Les controverses et les affrontements qui ont marqué les sessions précédentes ne semblaient pas fournir à votre présidence d'heureuxni favorables augures.

56. Ceux d'entre nous qui étaient présents à San Francisco, en 1945, et qui ont travaillé aux Nations Unies et avec elles dans les deux décennies qui ont suivi - je n'ai manqué, quant à moi, que quelque cinq sessions de l'Assemblée -, quand ils regardent en arrière maintenant, ont lieu de s'exclamer: "Comme les Nations Unies ont changé! " Et c'est peut-être là ce qui explique réellement le désenchantement, voire le choc que ressentent un certain nombre de ceux qui critiquent actuellement l'Organisation et notre assemblée générale.

51. Néanmoins, je profite de cette occasion traditionnelle pour vous adresser mesvoeux de succès les plus cordiaux et . les plus sincères et, plus que cela, pour vous dire ma conviction que vous réaliserez ce succès grâce aux qualités personnelles de chef dont vous avez donné l'ample preuve pendant que vous guidiez les négociations complexes sur le droit de la mer, grâce aussi au dévouement et au dësintéressèment que vous avez manifestés au cours de vos nombreuses années de service,.toutes qualités que vous avez consacrées aux idéaux et aux objectifs des Nations Unies. 52. Cependant, nous manquerions d'honnêteté envers· nous-mêmes si nous refusions de reconnaître que notre organisation est en crise. C'est là énoncer une vérité première, et il serait plus banal encore de parlerde crise de confiance, voire de confiance en nous-mêmes. Mais le fait est que, nombreux, trop 'nombreux, sont ceux qui; en dehors de l'Organisation, ou même en son sein, ont perdu confiance en elle. Ils ne croient plus, comme autrefois, en les Nations Unies, en leur 'fonctionnement, en leur mission et en leur actualité. 53. Ce scepticisme a, avant tout, pour objet l'Assemblée générale, dont il est dit qu'une majorité appelée automatique impose sa volonté, sans rime ni raison, faisant la sourde oreille aUX arguments, méprisant le compromis, ne trouvant de cohésion que dans l'hypocrisie et dans le préjugé, approuvant des résolutions qui ne peuvent en réalité être mises en oeuvre et proclamant des objectifs qui ne peuvent véritablement être acceptés. Qui plus est, il est affnmé que cette majorité n'est pas du tout une majorité, mais une conjuration de minorités arbitraires, dont chacune poursuit ses objectifs ou ses avantages égoïstes, ou bien contraint la majorité réelle à une unité toute apparente sous peine d'exclusion ou de quarantaine.



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54. Il y a une manière facile de faire table rase de ces accusations. On peut répondre que les sceptiques, les critiques et les cyniques proviennent de certaines des riches puissances industrielles qui ont vu leur propre majorité automatique d'autrefois se réduire et disparaître, qui sont contrariées par la volonté politique unie de leursanciennes colonies, de leurs anciens clients, et qui craignent la fin du vieil ordre économique international dont ils sont bien décidés à défendre et à préserver les privilèges et les injustes avantages. 55. Mais j'ai dit que c'était là une réponse facile. J'affirme que ce pounait être là aussi une opinionsuperficielle, voire

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57. n est bien évident que les Nations Unies ont changé. Elles ont changé, parce que le monde a changé; elles ont changé de la façon dont les Nations Unies, elles-mêmes, l'ont voulu. Il se peut que certains des fondateurs réunis à San Francisco aient voulu ou aient espéré immobiliser les structures de puissances de la fin de la seconde guerre mondiale, arrêter, en quelque sorte, le monde en 1945. Si tel était le cas, un tel espoir était dépourvu de tout fondement et condamné par avance. 58. Mais, en ce qui me concerne, je dois dire que, telles n'étaient ni mon opinion ni mon espérance lorsque j'ai aidé à rédiger la Charte en 1945.J'ai toujours conçu les Nations Unies de manière cinétique; j'ai toujours pensé que les Nations Unies étaient et devaient être un instrument de changement et que le changement constituaitleur mission: changements dans lesvieux empires coloniaux, avecl'émancipation des peuples asservis; changements dans les structures de la discrimination raciale et sexuelle; changements dans les relations économiques peu équitables entre les fournisseurs de matières premières et les fabricants de produits manufacturés industriels; changements dans un monde d'intolérable division entre les riches et les pauvres, les affamés et les bien nourris, les princes et potentats avec l'avenir entre leurmain et lesmisérables sans avenir. 59. Le processus de changement est maintenant parvenu à son point critique, et, comme par le passé, c'est ici, à l'Assemblée générale, que l'on peut le mieux en juger. Si l'équilibre des forces, ici, est ce qu'il est, c'est parce que notre monde est ce qu'il est. Nous sommes sortis de Bretton Woods, grâce à Dieu, et nous ne sommes pas restés endormis à Lake Success. Nous ne pouvons garder le calendrier de 1945. 60. C'est à cela que je voudrais que songent les sceptiques, les critiques et les cyniques lorsqu'ils jugent le travail et le fonctionnement de l'Assemblée générale. Notre tâche consiste maintenant - et, à mon avis, elle a toujours consisté à créerun monde meilleur, ce qui veut dire, nécessairement, qu'il faut changer le monde. Notre tâche ici est d'exprimer les revendications de la majorité, d'une majoritéauthentique des habitants de cette terre pour apporter des changements réels à leur existence, de rechercher et. de favoriser ce changement, de faciliter les ajustements indispensables à ce changement, non par la récrimination ni

l'affrontement, mais grâce à la reconnaissance et à la conciliation desintérats légitimes. 61. Si nous voyons le monde tel qu'il est, j'affmne que nous comprendrons que, pour effectuer le changement que nous souhaitons, nous n'arriverons à rien si l'une des parties impose'arbitrairement sa volonté à l'autre. La majorité dite automatique du nombre à l'Assemblée générale, en termes réels, trouve son pendant dans 'ce qu'un Espagnol plein d'esprit a appelé Ula vaste minorité" de la richesse et' de'la puissance constituée par les Etats industriels. En fait, ils· n'ont rien à craindre si ce n'est leur myopie et leur égoi'sme propres. 62. Ayant dit, Monsieur le Président; ce aui me paraissait

devoir atre dit, je me permettrai maintenant de passer bri6vement en revue la politique étrangère de mon gouvernement. Nous aussi, à Manille, et surtout notre président,' Ferdinand E. Marcos, regardons lucidement, depuis quelques années, le mondetel qu'il est réellement; mainténant enl 976, et non pas tel qu'il était en 1945. ' 63. Sans grand tapage, nous avons en fait effectué uné' réorientation profonde de notre politique étrangère,ayèc des conséquences aussi considérables pour nos affairés étranpresque celles de notre société révolutionnaire pour notre développement national. . 64. Au début de. 1972, nous n'avions de relations diplomatiques avec aucun Etat socialiste. Nous aVons depuis rectifié disetètement cette omis~ilion.· Nous a'Vons établi desrelations diplomatiques aVec la République 'populaire de Chine; l'année' dernière, et avec'l'Union des Républiques socialistes soviéti4ues. en juin' derrtier, achevant ainsi la normalisation de nos relations avec les principaux pays' socialistes. 65. En même temps, décidés â maintenir des relations cordiales avec 'tous les autres pays amis quels que soient' leurs diverses idéologies, et systèmes' socia.ux,' nous n'avons ce. d'étendre nos liens' diplomatiques avec les paysèri développement· d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, et plus récemment avec nos voisins, le Kampuchea démocratique et la République socialiste du Viet Nam; avec la République démocratique somalie, la République centrafricaine et la République du'Gabon, en Afrique; avec Cuba' et le Commonwealth des Bahàmas en Amérique latine. . .

66. A la République de Seychelles, récemment admiSe aux Nations Unies, nous souhaitons une cordialebienvenùéet lui donnons l'assurance que nous sommes tout disposés à établir avec elle des relations amicales' et mutuellement avantageuses. 1

67. Ù réorientation fondamentale, de notre politique étranpre se traduit non seulement par l'élargissement de sa portée, mais aussi par SOn contenu et sonoriontition. Nous avons avancé, avec une sage rapidité, vers le non-alignement en son sens véritable, comme nous l'a permis notre dé_ment de l'Organisation du Traité de l'Asie'du Sud-Est que nous avons contribué à éliminer par étapes; par la Rvision de nos accords bilatéraux de défense avec les Etats-UniS, nous donnant l'occasion de réaffirmer la souve· rainetf des Philippinf.s sur les bases mllitaires de notre territoire, nous cherchons à abréger la dU'Re de leur

occupation et demandons instamment qu'elles s'en tiennent strictement à leutsobjectifs défensifs; nous avons également établi des relations diplomatiques et commerciales avec la grande majorité des Etats socialistes. 68. Nous avons aussi renforcé notre solidarité avec le tiers

monde et, ses pays en développement grâce à une série d'initiatives marquantes, consistant notamment à accueUlir la troisième Réunion ministérielle du Groupe desSoixanteDix-Sept, tenue à Manille en janvier et février dernier, et à assurer qùe'lë président Marcos'participe personnellement à laquattième session de la 'CNUCED,en mai dernier à Nàirobi. A .cette conférence, en tant' que porte-parolè déSigné du' Groupe des Solxante-Dix-Sept, le président Marcos a présenté la Déclaration et le Programme d'action de Manille 3 qui contenaient les positions du Groupe surles grandes questions afférentes au nouvel ordre économique international. Il a profité de cette occasion Pourparler avec force de la nécessité de changements, et je vais le citer:

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JJU est-temps", a-t-il dit, "que les puissances dominantes renoncent à leur soif d'avantages en proclamant la fin de toutes les relations inégales que les' pays en développemerit ont dû accepter en tant que possessions, protectorats, ou colonies' d'autrefois; .. Si les riches n'interviennent' pas pour accélérer la croissance des pays sOus-développés, ils ne pourront espérer échapper au poids de ceux qu'ils serefusent à aider." 69.' AuPàravant, â Manille, le président 'Marcos avait déclaré dans'son discours liminaire devant le Groupe des So~ante-Dix·Sept,réurii ~ l'échelon minist~riel :

. "La puissance elle-meme ne peut rester indéfiniment un monopole; elle doit être partagée progressivement entre les nations si nous voulons vivre dans un monde tranquille et ordonné ... Et, à moins qu'il n'y ait partage équitable des ressources du monde, la question n'est pasde savoir si le nombre sans cesse croi~sarit des pauvres du monde va exiger du nombre sans cesse diminué des riches un juste partage de leurs ressources, mais quand il le fera." 70. L'engagement des Philippines à l'égard du nouvel ordre économique international, qu'on le remarque, n'est pas un voeu pieux. De leurs modestes ressources, les Philippines ont affecté 50 millions de dollars des Etats-Unis pour contribuer à la constitution du fonds commun pour le programme intégré des produits de base, l'une des pierres angulaires du nouvel ordre économique international. us Philippines ont également souscrit à un fonds commun pour les pays les moins développés promettant une contribution de 500000 dollars desEtats-Unis étalée sur trois ans. 71. Ces actes montrent bien que nous concevons le nouvel ordre économique international comme un édifice à trois niveaux. Au niveau national, chaque pays doit s'efforcer de balayer devant sa porte, rectifiant les inégalités économiques et sociales, assurant à chacun de ses citoyens une part des bénéfices comme des charges du développement national, améliorant la qualité de vie dans la nation tout entière. Essentiellement, c'estjustement ce que 3 Voir Acte• • ,. Confmnce •• Nation. Unie. IUr le commerce et le développement, qUiltrlème seillon, voL 1 : Rilpport et annexe. (pubUcatioll des Nations Unies, numéro de vente: F.76.II.D.I0), annexe V.

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13e ..Mee - 1er octo~re 1976

nous faisons depuis quatre ans dans notre société nl,)uvelle, Bien entendu, nous le faisons avant tout dans l'intérêt de notre peuple, nous espérons aussi que notre société nouvelle deviendra le microcosme d. ce que devrait être, à l'échelle mondiale, le nouvel ordre économique international.

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72. Au niveau régional, nous faisons de grands efforts au sein de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est, aux côtés de nos voisins et associés, l'Indonésie, la Malaisie, Singapour et la Thaitande. A un sommet historique réuni à Bali, en décembre dernier, les chefs de gouvernement des pays de I~ Association ont décidé de coopérer afin d'ac. célérer le développement économique des pays membres, En même temps, on a posé les.bases d'une collaboration régionale dans certaines industries. 73. Nous .autres membres de l'Association avons nos différences: différences religieuses, différences ethniques, différence~ dans les systèmes social et politique. Mais nous sommes unis quant il s'agit de choses auxquelles nous attachons de l'importance : assurer une vie meilleure à nos peuples; faire de notre mieux, individuellement et collectivement, pour augmenter les pllrspectives de paix et maintenir le climat de liberté de notre région; soutenir de notre force conjuguée les efforts concert~s du tiers monde en vue de restructurer l'ordre économique mondial sur la base de la justice et de l'égalité pour touslesmembres de la communauté internationale. 74. L'Association continue d'être victime de malentendus, de calomnies parfois ou de descriptions inexactes. Cela ne nous a pas empêchés de tendre la mam de l'amitié et d~ la. collaboration pacifique à tous nos voisins de l'Asie du Sud·Est.

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75. Aux grandes puissances, nous disons tout simplement: laissez-nous en paix, nous vous en prions. Abstenez-vous de faire de l'Asie du Sud-Est l'arène de vos ambitions rivales. Tout ce que nous désirons, c'est de poursuivre sans entraves notre propre développement. L'Association n'est pas une association insignifiante. Les nations membres, dont la population combinée compte plus de 230 millions de personnes, occupent une zone ayant une position stratégique, riche en ressources naturelles et puissante en potentiel. Mais notre ambition se limite à voir l'Asie du Sud-Est devenir une zone de paix, de liberté et de neutralité. Dans la déclaration de principes qu'il a faite cette année le jour de l'ouverture de la discussion générale, le Ministre des affaires étrangères du Népal, M. Krishna Raj Aryal, a fort bien défmi la proposition faite dans ce but par l'Association lorsqu'il l'a décrite comme "un effort constructif vers le renforcement de la paix, de la stabilité et du développement des régions de l'Asie du Sud-Bst" {se séance, par. 174}. Nous sommes profondément sensibles à son affirmation que .Ie Népal donne ''un appui total et vigoureux à cette entreprise" {ibid.l. 76. Au niveau international, le besoin primordial portesur ce que nous pourrions qualifier de décolonisation économique, afin de démocratiser la structure économique désuète et peu équitable du monde. Voilà le nouvel impératif de notre temps. Le but serait, en fait, de décentraliser la puissance économique et d'établir un système de consommation et de distribution plusjuste et mieux équilibré.

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77. L'heure n'est plus où les pays. développés peuvent se désintér.sser des problèmes des· pays ·en développement. Cette époque est révolue. Que cela plaise ou non, nous appartenons tous à un monde unique qui ne peut pas être mi-pauvre et mi-riche ou, pour ftre plus précis, avoir un tiers riche et deux tiers pauvres. La communauté mondiale a l'obligation partagée et collective d'alléger la pauvreté. 78. n en va de mëme pour l'élimination des réduits qui subsistent· de cette forme plus ancienne et plus flagrante de colonialisme: l'assujettissement physique d'un peuple par un autre. ce devoir n'est nulle part plus pressant aujourd'hui qu'en Afrique australe, où une oppression et un racisme débridés ont provoqué des soulèvements violents qui menacent la paix de la région tout entiare. Les vestiges de la tyrannie et de l'exploita·tion coloniales n'ont absolument aucune place dansle nouvel erdremondial qui s'édifie actuellement. 79. Au cours des années, les Philippines ont, d'une manière constante et inflexible. soutenu la juste cause des peuples africains. Nous avons aidé à rédiger la clause d'autodétermination de la Charte' des Nations Unies en 1945 et, depuis, nousavons tld61ement fait nôtre le droit de tous les pays et de tous les peupleS' coloniaux à l'indépendance. La décolonisation progressant partout ailleurs, le grand souci que nous avons de voir atteindre ce grand objectif des Nations Unies a porté de plus en plus sur "Afrique. 80. Dans le cas de l'Afrique australe, les Philippines ont appliqué serupuleusement.les décisions des Nations Unies, y compris l'application Ide sanctions économiques, la rupture des relations diplomatiques et consulaires, et mime le respect des sanctions dans le domaine des sports. Nous osons affmner que peu d'autres pays peuvent atteindre, et plus encore dépasser, ces résultats. 81. A C4't égard, nous nous félicitons des effortsfermes et constants tendant à trouver des solutions pacifiques et acceptables pour tous les intéressés aux affrontements explosifs en Namibie, au Zimbabwe et en Afrique du Sud; no\JS espérons avec ferveur que ces effortsaboutiront. 82. Cependant, il convient de faire en sorte que les formules prévues pour la transition au gouvernement par la majorité' au Zimbabwe - ou Rhodésie du Sud - soient bien conformes aux revendications légitimes du peuple africain. Les solutions proposées ne devraient pas ftre dictées par l'opportunisme .ou exclusivement par des considérations d'équilibre de puissance. EUes devraient avant tout ftre des solutions justes, conformes à la Charte et aux aspirations et désirs exprimés par le peuple africain. 83. Dans le cas de la Namibie, n convient d'affirmer le droit de son peuple à l'autodétermination et à l'indépendance. Les Philippines s'associent à la demande concernant le retrait de "Afrique du Sud de la Namibie afin de permettre au peuple de ceUe-ci d'obtenir la lib~rté et l'indépendance comme le prévoient les résolutions pertinentes de l'Auemblée générale et du Conseil de sécurité. 84. L'Afrique du Sud reste le symbole d'un simulacre des principes de la Charte et de la Déclaration universeUe des droits de l'homme. Du fait qu·O continue d'opprimer la

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AllenlWée léaénle - Trenteet u~ _~.. - SéJnces plénières

majorité noire d'Afrique du Sud, le régime minoritaire blanc de ce pays est condamné par l'opinion publique mondiale",t tombe sous le coup des dispositions de la Conventioninternationalc sur l'élimination et la répr,ession du crime d'afNlrtheid /rélolutwn30fj8 (XXVIII)/, entrée en vigueur en juillet dernier. Entre-temps, il convient de poursuivre avec. ténacité la lutte contre l'apartlleid par les moyens diplomatiques, culturels, économiques et autres.

85. Je .voudrais parler maintenant de deux aspects du terrorisme, et d'abord du terrorisme nucléaire. Il n'y a guère de distance entre le fanatique et la gâchette nucléaire. Il n'y a pas de garanties suffisantes pour protéger lesinstallations de rettaitement de matières nucléaires et les moyens de transport. Comme les secrets nucléaires n'en sont plus, le danger de terrorisme nucléaire augmente de jour en jour. Et ce n.'e5t plus un scénario de science-fiction que d'imaginer une ville tenue en otage et une nation réduite à l'impuissance parla menace d'une explosion nucléaire. ~6. Le deuxième aspect du terrorisme - et je tiens à insister sur cet aspect - est la prise d'otages innocents, pratique devenue très courante lors des détournements d'avions de ligne. Des mesures internationales rigoureuses peuvent assurément tendre à protéger les innocents, venant s'ajouter à celles qui existent déjà en vertu de la Convention de La Haye pour la répression de la capture illicite d'aéronefs et de la Convention de Montréal pour la répression d'actes illicites dirigés contre la sécurité de l'aviation civile et par l'élaboration de normes et pratiques régissant la sécurité des aéroports et la sûreté des aéronefs; recommandées par l'Org~nisation de l'aviation civile internationale. La prise d'otages innocents est un crime odieux, et le Gouvernement des Philippines, lui-même victime de plusieurs détournements aériens, appuiera avec force la mise au point d'instruments et de mesures de droit destinés à enrayer et à faire disparaître ce crime. L'Assemblée est maintenant saisie d'une proposition déposée par la République fédérale d'Allemagne / A/31/242} .

87. Je passe main.enam à la question vitale dIJ désarmement. Comme tous, nous sommes inquiets du manque de progrès en matière de désarmement. La situation, en fait, s'est aggravée, comme le Ministre des affaires étrangères de Singapour, M. Rajaratnam, nous l'a rappelé l'autre jour Iloe léa/tee} dans sa déclaration de principe très réfléchie et riche en sujets de réflexion. Je suggère que les membres de l'Assemblée générale relisent cette déclaration. 88. Nous sommes profondément ptéoccupés par la constante montée de la production, du stockage et de la prolifération des armements, notamment des moyens de production d'armements nucléaires. Les ann~~spassent, et pas le moindre avion ou missile n'est démantelé, sauf s'il est ancien et que l'on entend le remplacer par de nouveaux modèles, toujours plus destructeurs; et encore que nous nous habituions à leur présence, ils constituentune menace tOUjours plusgrande à la survie de l'humanité. 89. Le monde ressent une inquiétude toujours plusgrande .... et légitime .... devant la diffusion desmoyens de produire des armes nucléaires. Mais la menace que comporte la "prolifération horizontale" persistante de la capacité nucléaire n'est pasaussi directe que la "prolifératirn verticale" qui persiste dans la course aux armements entre les

puissances nucléaires. Le fait qu'elles n'aient pas réduit les armes nucléaires, ni même abaissé le plafond des systèmes nucléaires stratégiques, est une cause de déception et d'inquiétude considérables. 90. La déperdition de ressources qui pourraient être affectées à des fins constructives est véritablement accablante. Comme le Secrétaire général nous l'a rappelé: "Les ressources consacrées à la course aux armements depuis la fin de la seconde guerre mondiale ont dépassé 6000 milliards de dollars, soit, en gros, l'équivalent du produit national brut· du monde entier pour 1976." /A/31/1/Add.l, sect. v.}

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La chose est véritablement tragique.

91. U est temps, assurément, d'accomplir un acte de responsabilité qui puisse rompre le cercle vicieux de l'action et de la réaction qui va en spirale vers la catastrophe. Une déclaration, par exemple, mettant fm à tous les essais nucléaires et imposant un moratoire aux explosions nucléaires pacifiques pourrait rompre l'impasse actuelle et mettre en mouvement les processus de négociations fructueuses. L'abandon des armes chimiques les plus meurtrières - les gaz toxiques - pourraitégalement mener à des négociations fructueuses, comme l'a fait une initiative semblable dans Je cas des armes biologiques, maintenant bannies desarsenaux nationaux et détruites.

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92. Que peuvent faire de plus les Nations Unies? Si une conférence mondiale du désarmement ne peut avoir lieu sous les auspices voulus des Nations Unies, les Philippines sont disposées à appuyer la proposition du groupe des rion-alignés de tenir une session extraordinaire de l'Assemblée générale en 1977, consacrée aux problèmes de la course aux armements et du désarmement". C'est le minimum absolu de ce que nous pouvons faire pendant la "Décennie du désarmement", qui va bientôt se terminer. 93. Les instruments que nous. employons pour parvenir il des décisions et à des accords, pour les mettre en oeuvre et en exécuter les termes, doivent répondre à la tâche poursuivie. Lorsque j'al relevé, à l'occasion du vingtcinquième anniversaire des Nations Uniesé , que l'Organisation s'était révélée d'une souplesse remarquable, et que ses fondateurs avaient fait preuve d'une clairvoyance exceptionnelle, j'ai fit remarquer en même temps que l'Organisation ne répondait pas, à tous les égards, aux nouvelles exigences auxquelles elle devait faire face. 94. D'autres s'en sont également rendu compte, et nous sommes heureux de constater qu'une grande majorité des Etats Membres reconnaissent maintenant qu'une révision de la structure de 11 Organisation des Nations Unies et de sa Charte, avec des améliorations éventuelles apportées à l'une et ù l'autre, ne saurait, comme je l'ai dit lors de la session du vingt-cinquième anniversaire, être reportée plus longtemps. Nous avons salué la création, à la vingt-neuvième session de l'Assemblée générale, d'un Comité ad hoc de la Charte des Nations Unies chargé d'examiner les observations des .. Voir document A/31/t97, annexe I, par. 139. 5 Voir Documents officiels de l'Assemblée vingt-cinquième session, Séances plénières, 18SSe séance.

générale,.

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ne séance - 1er octobre 1916



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gouvernements sur les changements qu'il convient d'apporau -Moyen-Orient, et atténuer les, tensions dangereuses ter à la Charte, les ptopositions 'particulières visant à ailleurs, le Secrétaire général a également rendu des services accroître l'efficacité de l'Organisation des Nations Unies inestimables en facilitant le dialogue déterminant'sur le dans la réalisation de ses objectifs, et toutes autres nouvel ordre -économique international. Le poste clef de Secrétaire général n'aurait pu se trouver en de meilleures propositions tendant à rendre plus efficace le fonctionnement de l'Organisation, avec ou sans modification de la mains à cette époque de changement historique et de Charte {résolution 3349 (XXIX)]. 'transition. A nos yeux, le Secrétaire général, M. Waldheim, mérite les plus vif éloges pour une tâche difficile véritablement bien accomplie. 95. A la suite de l'initiative très éclairée prise par le Gouvernement roumain, ce comité est maintenant devenu 99: M. MACOVESCU (Roumanie) : Monsieur le Président, le Comité spécial de la Charte des Nations Unies et du mes premiers mots seront pour vous adresser mes féliciraffermissement du rôle de l'Organisation, et, sa comtations les plus cordiales à l'occasion de votre'élection à la position a été augmentée une' deuxième fois, passant maintenant à 47 {résolution 3499 (XXX)}. Au cours des présidence de l'Assemblée générale. La confiance unanime réunions qu'il a tenues cette année, le' Comité spécial a que vous a témoignée cette assemblée en vous appelant à entrepris son travail de fond, examinant point par point les assumer la présidence de ses' travaux, et à laquelle la suggestions des Etats Membres. Bien des suggestions utiles délégation roumaine a souscrit avec chaleur, est pleinement et novatrices ont été formulées, et un certain nombre justifiée par votre participation de longue date aux activités d'Etats Membres ont présenté des documents de travail. de l'Organisation des Nations Unies et par vos qualités bien Nous comptons voir renouveler le mandat du Comité connues d'homme politique et de diplomate, brillamment spécial avec un très large appui, et nous espérons que confirmées lors desnégociations complexes auxquelles vous celui-ci poursuivra son travail précieux dans l'année à venir. avez présidé et qui visaient la démocratisation du droit des mers et des océans. A l'estime que nous inspire votre 96. Nous ne pouvons suspendre cette tâche et nous le la personne, viennent s'ajouter les relations d'amitié et de suspendrons pas tant que les Nations Unies ne seront pas collaboration ~~ heureusement établies entre la Roumanie et dûment équipées du mécanisme et des rouages dont elles votre pays, la République de Sri Lanka; cela donne toute la ont besoin en matière de maintien de la paix, de règlement mesure de la satisfaction que nous éprouvons du fait de pacifique des différends, de prise de décisions, d'encouvotre présence à cette haute tribune. ragement et de protection des droits de l'homme; Quelles que soient les raisons de l'inaction des Etats Membres en ce 100. Je tiens, en même temps, à rendre un cordial qui concerne les tâches et lesproblèmes essentiels auxquels - hommage à votre prédécesseur, le représentant d'une nation l'Organisation doit faire face, l'excuse de l'insuffisance de amie, M. Gaston Thorn, premier ministre du Luxembourg, l'Organisation mondiale doit être éliminée une fois pour pour la compétence et l'efficacité avec lesquelles il a dirigé toutes en améliorant celle-ci. les travaux de la trentième session. 97. Nous avons la responsabilité de faire en sorte, pour les générations actuelles et futures, que le navire spatial "Terre" ait un centre de direction doté des instruments voulus pour le diriger dans les journées éprouvantes mais créatrices qui nous attendent. Et quel pourrait être ce centre mondial de direction, si ce ne sont les Nations Unies? 98. Je voudrais achever cette déclaration en rendant brièvement hommage au Secrétaire générait M. Kurt Waldheim, dont le mandat prend fin en décembre de cette année. Il a accompli un travail remarquable à une époque extrêmement difficile de la vie des .:.'~ations Unies, une époque, je l'ai dit, de désenchantement et même .j'hostilité à l'égard de l'Organisation; une époque, e~l outre, dr~ changements très importants, marquant UP. déplacement d'accent considérable allant des affrontements politiques entre grandes Puissances à un dialogue ISconomique entre nations riches et pauvres, qui pourrait modifier l'avenir de notre monde. Comme le Secrétaire gênéral l'a fait observer â juste titre :

un subsiste, certes,des problcmës -Est-Ouest dans bien des domaines, mais les relations Nord-Sud, sous une forme ou sous une autre, tendent de plus en plus à être au centre de nos délibérations." fA/~/1/1/Add.l, sect. Il] Tout en pratiquant avec bonheur une "diplomatie discrète" - car c'est un homme discret - pour empêcher la violence en Afrique australe, maintenir une paixprécaire à Chypre et

101. Je voudrais aussi saisir cette occasion pour renouveler au Secrétaire général, M. Kurt Waldheim, l'expression de la haute estime en laquelle nous tenons le dévouement dont il fait preuve à l'égard de la cause des Nations Unies, ainsi que l'activité qu'il déploie, et que nous suivons avec beaucoup d'intérêt, en faveur du raffermissement du rôle de l'Organisation dans la vie internationale, activité que nous souhaitons voir se poursuivre dans les années à venir. 102. La délégation de la République socialiste de Roumanie participe à la présente session de l'Assemblée générale avec la ferme volonté de contribuer à la solution des problèmes inscrits à l'ordre du jour, de contribuer aU succès des travaux, afin que l'activité de l'Organisation des Nations Unies se hisse à la hauteur des espoirs que les peuples ont légitanement placés dans ce forum. La pierre de touche de la réussite de nos efforts est la mesure dans laquelle nous réçondrons par des faits à l'impératif du temps où nous 'vivons: celui de l'édification d'un nouvel ordre économlcue et politique international qui, s'étayant sur des principes nouveaux, démocratiques, profondément empreints du sens de j:; justice et de l'équité, puisse vraiment garantir le progrès économique et social de toutes lesnations. 103. L'effervescence produite sur la scène mondiale par les idées et les objectifs d'un nouvel ordre international, d'un monde meilleur et iJlus juste, prend sa source dans les grandes transformations révolutionnaires, sociales et nationales qui se sont produites et qui se produisent sur le .

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Z40 Allemblée ténéWe - Trente et unième lellion - Séances plénières globe. dans l'affirmation toujours plus vigoureuse de la profondément inéquitable qui se trouve à l'origine des volonté des peuples de disposer de leur propre sort, de se développer en toute liberté et indéPendance et de vivre ensemble dans un climat de paix, de sécurité et de collaboration. Les pays socialistes ont eu et continuent d'avoir un rôle important dans ces transformations, grâce aux réalisations qu'ils ont obtenues dans le domaine de leur développement économique et social et à l'influence qu'a exercée et qu'exerce le socialisme sur toute l'évolution historique de l'humanité. Dans le même temps, le coursde la vie internationale est fortement influencé par la politique des nouveaux Etats indépendants, qui se sont libérés de la domina.tion coloniale et s'affirment avec une vigueur sans cesse accrue en tant que nations distinctes, libres et indépendantes. La combativité dont les masses populaires de tous les honzons font preuve pour assurer le renouveau de la société et faire prévaloir une politique de- paix et de collaboration internationale constitue, elle aussi, un facteur particulièrl)ment important des changements qui se sont produits dans le monde. ,1 04. Ces changements trouvent leur reflet dans l'inébran-

lable volonté des peuples de lutter pour faire respecter leur droit de décider de leurs propresaffaires dans leurs propres pays, pour liquider la politique impérialiste, colonlaliste et néo-colonialiste de domination et d'exploitation et pour mettre Sut pied des relations nouvelles entre les Etats. C'est là une évidence qui s'impose partout sur cette planète. Les victoires historiques remportées par les peuples vietnamien, cambodgien et laotien contre l'intervention étrangère et la réaction intérieure, les succès remportés par les mouvements de libération nationale, qui ont amené le système colonial au seuil de sa liquidation totale, les actions entreprises par les pays en développement pour devenir les ~aÎs maîtres de leurs richesses nationales et pour en disposer selon leurs propres intérêts, sont autant de témoignages éloquents.

105. La cinquième Conférence des chefs d'Etat ou de gouvernement des pays non alignés, qui a tenu ses assises, en aoüt dernier, à Colombo, a représenté un moment significatif de J'affirmation du droit des peuples à se développer en toute liberté et indépendance, de la partielpation, sur un pied d'égalité, de tous les Etats à la vie politique mondiale. Estimant que le mouvement des pays non alignés représente un facteur particulièrement important dans la vie internationale, Ie peuple roumain a accueilli avec une vive satisfaction la décision prisepar la Conférence d'inviter la Roumanie à participer aux activités des pays nOI1 alignés. 106. Comme résultat des mutations et des transformations qui ont lieu dans le monde, un processus de détente et de collaboration a commencé à prendre corps dans la vie internationale. Mais ce processus n'en est qu'à ses débuts. Il est encore fragile, et il n'est pas irréversible. Il existe encore des (orees capables de mettre en danger la paix et la sécurité internationales. 11 est donc plus nécessaire que jamais que tous les Etats et tous lespeuples intensifient leurs efforts en vue d'en finir avec la vieille politique fondée sur des rapports de subordination entre les Etats et lespeuples, sur des relations imbues de paternalisme, sur la logique de la force et de l'arbitraire dans la vie internationale. C'est cette politique qui a engendré. nombre de confrontations et de conflits et a créé la division internationale du travail

11 O. Il y a un él nouvel ordre intem chef, le dêsarmemer de l'humanité.

grands écarts qui se sont creusés entre les niveaux de développement des différents Etats. 107. La réalisation des aspirations des peuples à la liberté et à l'indépendance est incompatible avec le maintien des vieux états de choses. De nos jours" il apparaît toujours plus évident, comme le souligne le ,président Nicolae Ceausesou, que "les anciens rapports intérieurs et internationaux, créés par la société capitaliste et par la politique impérialiste, ne correspondent plus au stade actuel de développement de la société, ne peuvent plus offrir de solutions adéquates aux problèmes complexes qui préoccupent les peuples, l'humanité contemporaine toute entière". 108. A nos yeux, instaurer un nouvel ordre international signifie parcourir un processus novateur visant à liquider les vieux rapports de domination et à forger entre tous les Etats des relations démocratiques fondées sur les principes t'U droit international. Cela présuppose que prévaudront, duns les relations interétatiques, de nouvelles normes de conduite, universellement applicables, qui, excluant les vieilles iniquités, pourront ouvrir largement la voie à une collaboration pacifique et librement consentie entre partenaires égaux en droits. L'essence de ces normes consiste à r"Jspecter dans les relations entre tous lesEtats lesprincipes la souveraineté et de l'indépendance nationale, de l'égalité de droits, de la non-ingérence dans les affaires intérieures d'autrui, de la réciprocité des avantages, du non-recours à la force et à la menace de la force. Tels sont les piliers sur lesquels peuvent être bâties des relations nouvelles entre les Etats.' Certains tentent d'appliquer des doctrines politiques surannées aux réalités nouvelles qui se fraient chemin, à ressusciter, dans la théorie et la pratique, les vieilles tendances qui nient le rôle fondamental de la nation et de l'indépendance nationale en tant que facteurs essentiels, à l'étape historique actuelle, du progrès économique et social, du maintien de la paix et de la sécurité internationales, mais toutes ces tentatives se heurteront au refus des peuples. Par contre, les principes que nous avons évoqués sont actuellement toujours plus largement reconnus comme étant les seuls à pouvoir assurer la collaboration et l'entente entre les Etats et une paix durable dans le monde. Il reste encore toutefois à parcourir la distance qUI sépare leur reconnaissance théorique de leur respect dansla pratique. 109. La Roumanie socialiste a adopté ces principes comme fondements de ses relations avec tous les Etats. Cela est inscrit dans la Constitution du pays. Ces principes représentent la quintessence de la conception qu'a notre peuple de l'éthique qui doit régir la vie internationale. C'est dans cet esprit que furent signés par la Roumanie, au niveau des chefs d'Etat, des traités d'amitié et de coopération et des déclarations solennelles communes avec un tiers des Etats Membres de l'Organisation des Nations Unies. Ces documents sont, d'ailleurs, connus de l'Assemblée générale, car presque tous ont été distribués comme documents officiels de l'ONU. C'est un moyen d'apporter une contribution efficace à l'oeuvre d'instauration de nouveaux' rapports durables entre les Etats. Au stade actuel des relations internationales, nous sommes d'avis que ces principes doivent être développés et précisés, avec la participation de tous les Etats, et que leur autorité doit être renforcée.



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13e séance - ter octobre 1976 .

110. Il y a un élément essentiel à la mise en place du nouvel ordre international: le désarmement et, au premier chef, le désarmement nucléaire, exigence vitale pour l'avenir de l'humanité. 111. Après de longues années de discussions sur le désarmement, à l'Organisation des Nations Unies et ailleurs, l'absence de résultats tangibles dans ce domaine ne saurait s'expliquer et les peuples ne peu..rent guère la comprendre. Sans nier la contribution apportée par les quelques traités conclus jusqu'à présent à la création d'un climat de compréhension, nous devons reconnaître que les bases des armements n'en ont été nullement affectées. Bien au contraire, les faits témoignent que, durant toutes ces années, la course aux armements, nucléaires notamment, a pris une allure vertigineuse, suivant une spirale extrêmement dangereuse pour l'existence même de l'être humain, pour tout: ce qu'il a accompli sur cette planète, 112. Aux graves dangers que la course aux armements fait courir à la paix et à la sécurité du monde, vient s'ajouter l'immense préjudice qu'elle porte à la cause du développement. Il est évident que les armements ont de sérieuses conséquences sur le plan économique et social, car ils favorisent l'inflation, créent des barrières artificielles au transfert de technologies et d'outillages et diminuent les échanges d'informations et de connaissances scientifiques. 113. On ne saurait ignorer non plus le fait que la poursuite de la course aux armements agit comme un facteur qui stimule la politique impérialiste de force et de diktat, d'ingérence dans les affaires intérieures des autres peuples, de maintien de foyers de tension dans différentes régions du monde. Peut-on vraiment accepter l'idée que les armes, y compris les armes nucléaires, ne cessent de se perfectionner et de s'accumuler dans des arsenaux qui ont déjà dépassé les plafonds de la sursaturation, à seule fin de faire des stocks et de réaliser des équilibres hypothétiques qui seraient les fondements de la paix et de la sécurité des peuples ? 114. Nous considérons que mettre un terme à la course aux armements constitue la plus haute responsabilité et la plus grande obligation des gouvernements, des hommes politiques, à l'égard de leurs peuples, de la cause de la civilisation et du progrès. Ainsi que le soulignait le président Nicolae Ceausescu :

", , . ce serait une erreur impardonnable que de donner aux peuples l'illusion qu'ils peuvent' vivre en toute quiétude et sécurité, alors que s'accumulent à une allure vertigineuse, dans le monde, de nouveaux dépôts d'armes dévastatrices. Il faut que nous montrions ouvertement la réalitéaux peuples,il faut que nous agissions avant qu'il ne soit trop tard pour adopter des mesures énergiques visant à faire cesser la courseaux armements."

i 15. La délégation roumaine estime que le moment est venu de dépasser la routine et l'inertie, de raffermir le rôle de l'Organisation des Nations Unies, et en premier lieu, de l'Assemblée générale, qui doit inclure les problèmes du désarmement parmi ses préoccupations essentielles, procéder à leur débat approfondi et adopter des mesures efficaces. 116. C'est à partir de ces considérations et désireux de contribuer à faire sortir les négociations sur le désarmement

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de l'immobilisme où eUes se trouvent et à favoriser l'adoption de mesures Qui conduisent finalement au désarmement général et complet, que le Gouvernement roumain a présenté, lors de la précédente session de l'Assemblée générale des Nations Unies, un document officiel sur la position de la Roumanie concernant les problèmes du désarmement et, en premier lieu, du désarmement nucléaire, ainsi que l'instauration d'une paix durable dans le mondes. La Roumanie a proposé dans ce- document un ensemble de mesures visant: le gel et la réduction des budgets militaires; l'interdiction, la diminution graduelle et, à plus longue échéance, la liquidation de l'armement nucléaire; la création de zones de paix et de collaboration exemwes d'armes nucléaires; des mesures de désarmement èt de désengagement militaire, partielles et au niveau régional; le traité de désarmement général et complet; le raffermissement du rôle de l'ONU et de l'Assemblée générale dans le domaine du désarmement; l'interdiction de la propagande de guerre; la mobilisation de toutes les forces de la société pour réaliser le désarmement. 117. Eu égard à l'acuité grandissante du problème du désarmement, je tiens à réaffirmer ici l'importance attachée par la Roumanie aux mesures proposées dans le document mentionné et à souligner, en cette circonstance aussi, combien il est nécessaire que tous les Etats redoublent d'efforts en vue d'entreprendre des mesures de désarmement réelles, notamment de désarmement nucléaire: Il s'avère nécessaire d'informer amplement l'opinion publique - et l'Organisation des Nations Unies peut jouer à cet égard un rôle de premier plan - sur la situation actuelle dans ce domaine, sur les conséquences de la course aux armements et sur les mesures à prendre en faveur du désarmement, car, en fin de compte, ces problèmes affectent l'existence de tous les hommes, des larges masses et des peuples. C'est sur cette force et sur la conscience des peuples que doit s'appuyer notre activité visant le désarmement. Nous estimons que pour amorcer un processus vigoureux dans cette direction, il serait opportun de convoquerune session extraordinaire de l'Assemblée générale, consacrée spécialement au désarmement. L'Assemblée offre, en effet, le cadre propice pour que tous les Etats participent au débat, sur un pied d'égalité, et s'associent à la recherche de la solution de ce problème crucial pour l'humanité contemporaine. 118. L'urgence de l'adoption de mesures concrètes visant le désarmement et le dése••gagement militaire apparaît comme particulièrement évidente eu égard à la situation actuelle en Europe. C'est là que se trouve la plus grande concentration de forces militaires et le plus redoutable arsenal d'armes modernes, y compris nucléaires, que l'histoire ait jamais connus. C'est là également que se trouvent face à face les deux blocsmilitaires. Selon nous, le processus d'édification de la paix et de 1& sécurité en Europe, comme d'ailleurs dans le monde entier, ne pourra acquérir solidité et consistence aussi longtemps que les problèmes du désarmement, et, en premier lieu, du désarmement nucléaire, ne seront pas abordés quant au fond et avec la volonté bien nette de parvenir à des règlements sur le fon:'.

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119. 1'1/0US soutenons de ce fait qu'il faut agir résolument pour entreprendrele plus tôt possible desmesures concrètes 6 Voir document A/I0123.

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......1JIée ......e - Trente et unième seuion - Séances plénières 242 de d6sênaaaement militaire et de désarmement, pour renee, il nous faut reconnaître que les espoirs placés par nos aboutir au retrait des troupes étranaères et au démantèlepeuples dans le document signé à Helsinki attendent ment des bases militaires ~ituées sur les territoires d'autres toujours de se matérialiser. En Europe, comme nous l'avons Btats. d.meme qu'à d'autres mesures semblables, créant déjà dit, des problèmes graves, et complexes de la solution ainll les conditions nc!cessaires pour la liquidation simuldesquels dépend la paix, la sécurité, la liberté et le bien-être tanfe des cieux blocsmilitaires: l'Organisation du Traité de ' des peuples du continent, n'ont pasencore été réglés. Nous l'Atlantique nord et le Traité de Varsovie. La nécessité se sommes d'avis qu'il faut oeuvrer énergiquement pour faire fait de plusen plussentir de conclure den accords contenant passer dans les faits les documents de la Conférence, pour ciel prantiel appropriées afin d'en arriver effectivement à développer le processus multilatéral de l'édification de la l'exclQlion du recours à la force ou à la menace de s'en sécurité et de la collaboration sur le continent. A défaut de servir. Les peuples se sentiront de ce fait plus assurés de ne quoi, l'Acte final restera une simple proclamation de pas devenir victimes â'aucune agression ou intervention du bonnes intentions comme l'Europe en a déjà connues par le dehon, sous quelque prétexte ou quelque forme que ce passé, ce qui signifierait qu'aucun enseignement n'aura été tiré des dures leçons fournies plus d'une fois par l'histoire soit. européenne. Aussi la réunion qui aura lieu à Belgrade en 120. Dans· ce contexte, la délégation roumaine voudrait 1977 devra-t-elle donner une forte impulsion à la mise en attirer l'attention sur le fait que, ces derniers temps, application des mesures et des actions convenues dans d'aucuns ont entrepris, de pair avec l'intensification de la l'Acte final, et déterminer de nouveaux progrès dans course aux armements nucléaires, des actions tendant à l'oeuvre d'édification d'une sécurité et d'une coopération empacher l'emploi, à des fins pacifiques, de l'énergie durables entre les pays participants. Cela rendra, en même nuclélire par les pays qui, ayant signé le Traité sur la temps, un grand service à la cause de la paix et de la non-prolifération des armes nucléaires 1résolution collaboration fondée sur l'égalité entre tous les peuples du 2373 (XXII), annexe], ont renoncé de ce fait à cesarmes. Il monde. '. ,S'ipt là d'une méconnaissance des stipulations de l'arti124. Dans le cadre de ce processus, nous attachons une cle IV du Traité,aux termesduquel attention particulière à l'instauration de relations nouvelles ~'lesPartiesau TrllÎté en mesure de le faire devront aussi de collaboration et de bon voisinage entre les pays des coo~reren contribuant,;l titre individuel ou conjointeBalkans, en vue de transformer cette zone - ainsi que ment ~}ec d'autres Etats ou des organisations inter- d'autres zones de l'Europe et des différents continents - en nationales, au a~veloppement plus poussé des applications une région de paix et de collaboration pacifique, partie de l'fnergienucléaire à des fins pacifiques, en particulier intégrante de la sécurité européenne. ~Ui" les territoires des Etats non dotés d'armes nucléaires 125. L'avènement d'un nouvel ordre international exige en qui sont Parties au Traité". même temps des efforts résolus pour liquider les sources de US mesures et .les actions entreprises par un groupe limité . tension et d'animosité et pour faire cesser les conflits. Dans les conditions internationales actuelles, les tentatives de d'Etats en vue de restreindre et d'entraver l'utilisation de résoudre ces problèmes par la force ne peuvent qu'aboutir à l'éneraie atomique à des fins pacifiques sont de nature à saper les fondements mêmes du Traité sur la non-prolitéde nouveaux états de tension et de conflit. C'est pourquoi un juste règlement des différends entre Etats exige des ration. faut qu'il soit tout à fait clair que l'avenir de ce actions entreprises dans un esprit de haute responsabilité et traïté est liéau respect du droit des Etats non dotés d'armes ·'nucléaires d'avoir acc~s, sans discrimination aucune, à des le recours à des discussions et à des pourparlers directs entre les parties intéressées, ayant à la base le respect du droit de échan.$lu~i Ialles que possible d'équipement, de matériel et d'informations scientifiques et technologiques, en vue de chaque nation à l'autodétermination, le respect de l'indépendance de chaque peuple. C'est - nous en sommes l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire. L'avenir du Traité dépend aussi, et tout autant, de la mesure où lespays profondément convaincus - la seule voie permettant de résoudre les problèmes dans l'intérêt de chaque peuple et de dotés de telles· armes respecteront leur obligation de soutenir et de faciliter Paccès des pays qui n'en sont pas la cause générale du progrès et de la paix, dotés aux. applications pacifiques de l'énergie nucléaire. 126. Dans cet esprit, nous sommes d'avis que devront être intensifiés les efforts en vue de parvenir, dans les plus brefs 121. De l'avis du Gouvemement roumain, toute approche délais, à l'instauration d'une paix juste et durable au qUi ne tiendrait pas compte de ces considérations, toute Moyen-Orient. Le retrait d'Israël des territoires arabes entrave, restriction ou méconnaissance du droit à l'utilisaoccupés en 1967, la matérialisation des droits légitimes du tion pacifique de l'énergie nueléaire pousseront les Etats à peuple arabe palestinien, y compris le droit de se constituer reconsidérer leur position àl'égard du Traité. en un Etat propre indépendant, et la garantie de l'indépen122. Las6curité européenne et l'établissement de relations dance et de la souveraineté de tous les pays de la région nouvelles de confiance et de collaboration entre tous les restent les éléments essentiels d'une solution équitable qui Etats du continent ne peuvent être que l'oeuvre commune peut conduire à une telle paix. et enpgent la responsabilité de tous les pays de l'Europe. C. pour cette .raison que nousvoyons dansla Conférence 127. Au Liban aussi, la paix ne pourra être, croyons-nous, sur la Rcurité et la coopération en Europe, fondée sur rétablie que par la voie des négociations. Nous soutenons l'arrêt sans délai des combats et la conclusion, entre les l'éplitédes droits des participants, un événement histoforces politiques et sociales du Liban, d'accords qui rique dans II vie politique européenne. puissent assurer l'intégrité, l'unité et la souveraineté de cet 123. Bien que certains résultats aient été obtenus en ce qui Etat et aboutir à l'exclusion d'une intervention étrangère ~.conceme l'~pplication de l'Acte final adopté par la Confédans ses affaires intérieures.

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l3 e séance - 1er octobre 1976

128. A Chypre également, seuls les moyens politiques pourront aider à régler la situation, sur la base de la sauvegarde de l'indépendance et de la souveraineté de cet Etat, de la cohabitation pacifique des deux communautés. Nous plaçons des espoirs légitimes dans la continuation du dialogue intercommunautaire, dans le rôle que celui-ci peut jouer en tant que moyen de rétablir la confiance entre tous les habitants de Chypre. 129. En Corée, le fragile armistice doit être remplacé par une paix durable. Nous considérons que les initiatives politiques et les propositions constructives de la République populaire démocratique de Corée, si elles sont accueillies avec réceptivité, pourront aboutir à une' telle paix, à la réalisation des aspirations vitales du peuple coréen à la réunification pacifique, indépendante et démocratique de sa patrie. 130. C'est à la lumière des principes fondamentaux précédemment énoncés que la Roumanie entend oeuvrer avec persévérance, au mieux de ses possibilités, pour contribuer à la liquidation de tous les foyers de tension, à la solution, par des voies politiques pacifiques, de toutes les questions litigieuses. 131. L'instauration du nouvel ordre dans le monde impose également l'adoption de mesures fermes visant à assurer la libération rapide et complète de tous les peuples de l'oppression étrangère et à liquider complètement le colonialisme et, ses avatars, la discrimination raciale et la politique d'apartheid. . 132. A cet égard, nous appuyons activement la, lutte menée par les peuples de Namibie et de Rhodésie, ainsi que d'autres territoires, pour mettre fin à la domination coloniale. Nous condamnons, dans le même esprit et de la manière la plus résolue, les sanglantes répressions perpétrées par le régime racisme de l'Mrique du Sud. 133. A notre avis, des mesures fermes doivent être entreprises, dans le cadre de l'Organisation des Nations Unies, pour appuyer effectivement les mouvements de libération nationale qui luuent dans ces territoires, d'autant plus que l'Assemblée générale a reconnu ces mouvements comme les représentants authentiques de leurs peuples. Nous estimons, par ailleurs, que l'Assemblée générale doit procéder à l'établissement de délais précis, aussi proches que possible - un ou deux ans -, avant l'expiration desquels les puissances qui maintiennent encore des possessions coloniales ou administrent des territoires qui ne leur appartiennent pas devront créer toutes les conditions requises pour que les peuples respectifs puissent exercer librement le droit de décider de leur sort. Le transfert effectif du pouvoir ou la reconnaissance de l'exercice de ce droit devra se faire, selon le cas, sous le contrôle ou sur la constatation de l'Assemblée générale. 134. Nous considérons que c'est une obligation d'honneur pour l'Organisation des Nations Unies, pour tous les Etats, d'oeuvrer avec toute la vigueur possible pour liquider à jamais la politique colonialiste, toutes les formes du colonialisme et de domination, et pour faire échouer toute action qui viserait à les ressusciter. 135. Dans la sphère économique, l'un des objectifs primordiaux du nouvel ordre consiste à favoriser un essor plus

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rapide des pays retardataires, la liquidation du sous-dêveloppement, la diminution et l'élimination des grands décalages économiques entre les Etats. C'est une condition sine qua non de l'instauration d'une véritable sécurité et d'une paix durable dans le monde. 136. Il ne fait pas de doute que le facteur décisif pour liquider l'état de sous-développement et pour réduire les écarts est le propre effort'de chaque peuple,la mobilisation de tout le potentiel matériel et humain dont il 'dispose pour développer les forces de production. La vie,l'expérience de nombreux peuples, y compris le peuple' roumain, en portent témoignage. C'est en s'engageant résolument sur cette voie, en travaillant avec ardeur et en poursuivant une politique d'allocation systématique d'une part substantielle du revenu, national au développement, que le peuple roumain a pu obtenir de grandes réalisations en' ce qui concerné 'le développement économique et social 'et l'élévation de' son niveau de vie. '",' ' ' ,' 137. En même temps échoit à la collaboration économique internationale un rôle' important qui consiste à' épauler les efforts déployés par les pays en développement' aux fins d'accélérer leurs progrès. Les pays' développés,~q point de vue économique, qui ont exercé la domination coloniale ont l'obligation morale de contribuer à la liquidation du sous-développement et à la réduction des écàrts'de développement. C'est, eh même temps, une grandeobligation d'honneur pour tous lespays de prêter'leur àppui aux actions tendant à assurer'un progrès êconomique et soclal plus rapide des Etats retardataires. L'instauration du nouvel ordre économique, appelé à' garantir la stabilitê et 'le développement harmonieux de toute l'économie 'mondialè, est une cause commune à.tous lespays et à tous lespeuples, et nul ne peut se soustraire 'à ce commandement dé: l'histoire. C'est une nécessité impérieuse pour le développement de la société humaine, L'humanité .ne peul .plus ' aller de l'avant avec une poignée de pays prospères et nantis à coté d'un grand nombrede pays démunis, ' "

138. La misère et la richesse, qui cnnr,ent une polarisation toujours plus marquée, ne p, pas coexister à' l'infini. Un tel état de choses amène ...,;vitablement des situations instables, voire' explosives, et des conflits lourds de menaces pour la paix et la sécurité internationales. Il est dans l'intérêt de, toutes les nations - y compris des Etats dével