Sévérité du TCC

Graphique 1. Évolution des symptômes dépressifs en fonction de la sévérité du TCC et du temps de mesure (n = 195). Graphique 2. Évolution de la perception ...
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Traumatisme cranio-cérébral et dépression: liens avec la sévérité, la perception du fonctionnement cognitif, l’autocritique et l’atteinte cérébrale Thibaudeau,

1 É. ,

Lajoie,

1 M.-P. ,

Beaulieu-Bonneau,

2 S. ,

Giguère,

2 M.

& Ouellet, M.

1-2 C.

1École

de psychologie, Université Laval 2Centre Interdisciplinaire de Recherche en Réadaptation et Intégration Sociale

5.Résultats

1.Résumé Cette étude vise à documenter la relation entre la dépression et la sévérité du traumatisme cranio-cérébral (TCC), le fonctionnement cognitif perçu, l’autocritique et la présence de lésion frontale. Deux cent vingt-cinq adultes atteints d’un TCC léger ou modéré-sévère sont évalués à 4, 8 et 12 mois post-TCC par le Mini International Neuropsychiatric Interview for DSM-IV-TR, l’Échelle Hospitalière d’Anxiété et de Dépression et une échelle de perception des troubles cognitifs. Les données liées à l’autocritique et aux lésions sont recueillies dans les dossiers médicaux. Une interaction significative suggère que la dépression est plus élevée à 4 mois chez les individus ayant subit un TCC léger et augmente dans le temps suite à un TCC modéré-sévère. L’autocritique n’est pas significativement liée à la dépression, mais la perception des troubles cognitifs y est significativement reliée. Une interaction significative suggère que la dépression est plus élevée à 4 mois chez les individus sans atteinte frontale et augmente pour ceux ayant une atteinte. Cette étude permet de mieux comprendre la dépression post-TCC en lien avec ces différents facteurs.

Tableau 1. Caractéristiques de l’échantillon (N = 225)

Sexe Âge Lésion frontale Sévérité du TCC Antécédents de dépression

76,4 % hommes M = 41 ET = 15,3 Lésion apparente: 65,7% Léger: 52% Modéré-Sévère: 48% Léger: 22,6% Modéré-Sévère: 20,7%

Graphique 1. Évolution des symptômes dépressifs en fonction de la sévérité du TCC et du temps de mesure (n = 195)

Tableau 2. Évolution des symptômes dépressifs à l‘ÉHAD en continu et de la perception du fonctionnement cognitif aux trois temps de mesure (n = 191)

Temps de mesure

4 mois

8 mois

12 mois

Coefficients de corrélation * p < 0,01

r = - 0,554*

r = - 0,643*

r = - 0,568*

Graphique 3. Relations entre le score d’autocritique, l’ÉHAD en catégoriel (n = 65) et le MINI (n = 72) à 4 mois

2.Introduction Interaction: p = 0,006*

• Le TCC est associé à des impacts psychologiques, cognitifs et physiques. Parmi ceux-ci, la problématique psychiatrique la plus fréquente est la dépression indépendamment du niveau de sévérité du TCC (Fann & Hart, 2013).

p>0,05

• Certains auteurs soutiennent que les individus ayant subi un TCC léger présentent plus de symptômes dépressifs plus tôt après l’accident, soit dans la phase aiguë post-TCC (un à quatre mois suite à l’accident) (Bay & Donders, 2008). • Les individus ayant subi un TCC léger rapportent deux fois plus de symptômes cognitifs après un TCC, indépendamment de leur fonctionnement cognitif objectif. Cette perception négative serait associée à un risque de présenter des symptômes dépressifs (Gordon et al., 2000). • Les individus ayant subi un TCC modéré-sévère peuvent présenter des déficits d’autocritique importants, soit une difficulté à prendre conscience de leur déficits cognitifs. Cela pourrait atténuer la relation avec la dépression en période aiguë (Malec et al., 2007).

• Bien que le TCC engendre des lésions cérébrales généralement diffuses, des lésions préfrontales et frontales sont communes et ont été associées à la diminution des émotions positives et à l’augmentation des émotions négatives

Graphique 2. Évolution de la perception du fonctionnement cognitif en fonction de la sévérité du TCC et du temps de mesure (n = 193) Interaction: p = 0,017*

Graphique 4. Évolution des symptômes dépressifs en fonction de la sévérité du TCC et du temps de mesure (n = 140)

Interaction: p = 0,019*

(Bachevalier, Machado, & Kazama, 2011).

3.Objectifs Cette étude vise à vérifier : 1.Les liens entre la sévérité du TCC et les symptômes dépressifs; 2.Les liens entre la sévérité du TCC et la perception du fonctionnement cognitif; 3.Les liens entre la perception du fonctionnement cognitif, l’autocritique et les symptômes dépressifs; 4.Les liens entre la présence d’une lésion frontale et les symptômes dépressifs.

4.Méthode

6.Discussion et conclusion

Participants: 225 participants, de 18 à 65 ans, hospitalisés à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus du CHU de Québec pour un TCC léger, modéré ou sévère. Mesures

(Arciniegas, Anderson, Topkoff & McAllister, 2005).

• Mini International Neuropsychiatric Interview for DSM-IV-TR (MINI); • Échelle Hospitalière d’Anxiété et de Dépression (ÉHAD); • Échelle de perception du fonctionnement cognitif de la Medical Outcome Study (MOS-COG) ; • Autocritique: rapport du neuropsychologue (4 mois); • Tomodensitométrie axiale calculée par ordinateur (TACO).

Accident

Hospitalisation Prise de contact

•Une interaction significative entre la sévérité du TCC et les symptômes dépressifs révèle que les individus atteints d’un TCC léger présentent plus de symptômes dépressifs à 4 mois et que cette différence s’estompe avec le temps. Une relation inverse est retrouvée suite à un TCC modéré-sévère. Cela appuie la littérature et pourrait s’expliquer par une réinsertion sociale plus rapide après un TCC léger

2 mois post-TCC Contact téléphonique

Figure 1. Schéma de la procédure.

4 mois post-TCC

8 mois post-TCC

12 mois post-TCC

Entrevues semi-structurées et questionnaires auto-rapportés

•Une interaction significative entre la sévérité du TCC et la perception du fonctionnement cognitif révèle que les individus atteints d’un TCC léger présentent une perception plus négative de leur fonctionnement cognitif à 4 mois et que cette différence s’estompe avec le temps. Une relation inverse est retrouvée suite à un TCC modéré-sévère. Des corrélations significatives révèlent que les individus ayant une perception plus négative de leur fonctionnement cognitif présentent plus de symptômes dépressifs à tous les temps de mesure. Cela appuie la littérature et pourrait s’expliquer par une plus grande vigilance face aux déficits ou aux symptômes perçus après un TCC léger (Gordon et al., 2000). •Les capacités d’autocritique telles que mesurées dans l’étude ne semblent pas associées aux symptômes dépressifs. Cela pourrait s’expliquer par une hétérogénéité dans la façon de mesurer l’autocritique par les neuropsychologues ou par le peu de données disponibles. •Une interaction significative entre la présence d’une lésion frontale et les symptômes dépressifs démontre que les individus ayant une atteinte frontale présentent plus de symptômes dépressifs à 4 mois que les individus sans atteinte frontale. La relation s’estompe toutefois à 8 et 12 mois. Cela appuie partiellement la littérature, toutefois il est possible que l’atteinte frontale soit un corrélat de la sévérité du TCC, ce qui expliquerait des résultats similaires à ceux retrouvés à l’objectif 1. •Une meilleure compréhension des facteurs associés à la dépression suite au TCC permettra d’améliorer la prise en charge et une meilleure réinsertion sociale. La perception des problèmes cognitifs par le patient est importante à considérer dans l’évaluation de la dépression.

Références: Arciniegas, D., Anderson, A., Topkoff, J., & McAllister, T. (2005). Mild traumatic brain injury: A neuropsychiatric approach to diagnosis, evaluation, and treatment. Neuropsychiatric disease and treatment. Bachevalier, J., Machado, C. J., & Kazama, A. (2011). Annals of the New York Academy of Sciences. Bay, E., & Donders, J. (2008). Risk factors for depressive symptoms after mild-to-moderate traumatic brain injury. Brain injury. Fann, J., & Hart, T. (2013). Archives of physical medicine and rehabilitation. Gordon, W.A., Haddad, L., Brown, M., Hibbard, M.R., & Sliwinski, M. (2000). Brain Injury. Malec, J., Testa, J., Rush, B., Brown, A., & Moessner, A. (2007). Self-assessment of impairment, impaired self-awareness, and depression after traumatic brain injury. Journal of head trauma rehabilitation.

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