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l'autisme et des autres troubles du développement. Dr. Melillo : L'une des choses qui m'a attire vers la chiropratique, c'est qu'elle se base sur la neurologie. Même lorsque j'étais plus jeune, la neurologie m'intéressait. Et le fait que la chiropratique utilise une approche réhabilitative des problèmes neurologiques m'a attiré ...
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Série “Les Experts du THADA”

Dr. Yannick Pauli : Bienvenue à cette nouvelle interview de notre série sur l’hyperactivité et le déficit d’attention. Je suis le Dr. Yannick Pauli et j’ai avec moi aujourd’hui un individu très spécial ; très spécial car il dédie sa vie à aider les enfants et les familles d’enfants qui souffrent de THADA, de dyslexie, d’autisme et d’autres troubles du comportement et du développement. Cet individu, c’est le Dr. Robert Melillo. Dr Melillo, bienvenue dans notre série. Dr. Robert Melillo : Merci de me recevoir. Je me réjouis d’être avec vous. Dr. Pauli : Moi aussi. Le Dr Melillo est un individu très spécial comme vous allez pouvoir le constater dans quelques instants lorsque je partagerais tout ce qu’il a accompli dans le domaine. Le Dr. Melillo est l’auteur de trois ouvrages. Le premier s’intitule « Neurobehavioral Disorders of Childhood » [Les troubles neurocomportementaux de l’enfance] et c’est un livre référence pour les professionnels de la santé. En 2010, il a publié son premier livre pour le grand public intitulé «  Disconnected Kids  » [Les Enfants Déconnectés] et, en avril 2011 sortira son deuxième livre «  Reconnected Kids » [Les Enfants Reconnectés] dont il nous parlera dans quelques minutes. Le Dr Melillo est également le fondateur des « Brain Balance Centers » qui sont au nombre de 34 actuellement aux Etats-Unis. Il est aussi le directeur exécutif du « F.R. Carrick Research Institute » ainsi que du « Children Autism Hope Project». Il est également coéditeur de la revue scientifique « Journal of Functional Neurology, Rehabilitation and Ergonomics », ainsi que le président de la «  International Association of Functional Neurology and Rehabilitation ». Actuellement, il est en train de finir son doctorat en neuropsychologie cognitive. Ai-je oublié quelque chose, Dr. Melillo ? Dr. Melillo : Non, c’était une très bonne introduction. Merci beaucoup. Dr. Pauli : Bien. Le but de cette introduction n’était pas de vanter vos talents, mais bien de permettre à notre audience de comprendre la diversité de votre implication dans le monde du THADA. Si vous le voulez bien, commencez par nous faire part de votre parcours, votre formation et ce qui vous a attiré dans le domaine du THADA, de l’autisme et des autres troubles du développement. Dr. Melillo : L’une des choses qui m’a attire vers la chiropratique, c’est qu’elle se base sur la neurologie. Même lorsque j’étais plus jeune, la neurologie m’intéressait. Et le fait que la chiropratique utilise une approche réhabilitative des problèmes neurologiques m’a attiré dans cette profession, notamment dans les spécialités de neurologie fonctionnelle et de réhabilitation. Lorsque j’étais étudiant, j’ai rencontré le Dr. Ted Carrick qui est le fondateur de la neurologie chiropratique. Ses connaissances et ses compétences cliniques m’ont époustouflées et j’ai tout de suite su que je voulais apprendre et émuler cet homme. Donc dès que j’ai gradué, je suis allé passer du temps avec lui et dès qu’il s’est mis à enseigner la neurologie chiropratique, j’ai suivi ses cours. Je suis l’un des premiers à les avoir pris au début des années 1990 et je fais partie de la première classe qui a gradué en neurologie chiropratique. Peu après, j’ai

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commencé à enseigner pour le Dr. Carrick et son Institut. Au milieu des années 1990, nous avons commencé à développer le concept d’ « hémisphéricité » et d’équilibre des hémisphères cérébraux. Nous avons commencé à passer en revue la littérature scientifique et nous avons découvert que la chiropratique influençait bien plus que le corps et la colonne vertébrale. En fait, que nous influencions également le cerveau et que nous pouvions améliorer la fonction du cerveau avec nos traitements. En ce temps-là nous combinions plusieurs spécialités dans mon cabinet : de la médecine, de la chiropratique, de la nutrition et de la réhabilitation physique. Puis, vers 1994, quelqu’un m’a demandé d’orienter mes recherches dans le domaine de l’hyperactivité et du déficit d’attention parce que ce genre de problèmes était en pleine croissance. Je n’y connaissais pas grand chose à l’époque, mais j’avais trois enfants et lorsque je me suis rendu compte que, entre 1990 et 1995, aux Etats-Unis, l’utilisation de Ritalin avait augmenté de 250%, cela m’a alarmé, non seulement en tant que professionnel de la santé, mais également en tant que parent. Puis, j’ai remarqué que mon aîné avait des signes de THADA, cela m’a motivé encore plus à explorer ce domaine. Je me suis donc dédié à étudier et à comprendre ce qui se passe dans le cerveau de ces enfants qui sont atteints de ces troubles. Dr. Pauli : L’une des choses dont vous avez parlé et qui m’intéresse est cette notion d’épidémie qui prend des proportions croissantes. Pouvez-vous partager avec nous les statistiques récentes et nous expliquer pourquoi il y a une croissance aussi forte du nombre de cas qui sont diagnostiqués ? Pourquoi y a-t-il toujours plus d’enfants qui souffrent de ce genre de problèmes ? Dr. Melillo : Oui. C’est important que vous posiez cette question parce que l’une des choses que j’essaie de faire est de faire prendre conscience aux gens que nous faisons face à une véritable épidémie. Les statistiques sont impressionnantes. Si nous prenons l’autisme par exemple, il y a 20 ans, aux Etats-Unis, 1 enfant sur 10’000 développait un autisme. Aujourd’hui, c’est plus que 1 sur 100 ! Aux Etats-Unis encore, le « Center for Disease Control » a récemment affirmé que 10% des enfants souffraient de THADA (hyperactivité avec ou sans déficit d’attention). Cela représente un enfant sur dix. Vous savez, je fais de nombreuses conférences de par le monde – et vous vous êtes en Europe – mais le problème est partout, pas seulement aux Etats-Unis. Ce n’est pas que dans les pays occidentaux, mais partout. Mon livre a été publié en Chine et en Corée. Dans les pays asiatiques, le problème est le même que dans les pays occidentaux. Lorsque nous prenons en compte les divers handicaps, en incluant le THADA, l’autisme, les troubles de l’apprentissage et la dyslexie, nous atteignons 25% des enfants. Cela veut dire que 25% des enfants aux Etats-Unis, de nos jours, ont soit un diagnostic officiel soit besoin d’une éducation spéciale. Et ce chiffre est en croissance. Et c’est un problème bien réel. Certaines personnes remettent encore en question ces chiffres et ces statistiques, mais je peux vous certifier que les dernières données scientifiques montrent bien que tout cela est réel. Cette augmentation n’est pas due au fait que nous dépistons ou que nous connaissons mieux ces troubles, ou que les critères diagnostics ont changé au début des années 1990. Ces facteurs-là ne peuvent expliquer que 25% de cette augmentation sur les vingt dernières années. Cela veut donc dire que 75%

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des cas nouvellement diagnostiqués sont des cas qui n’existaient pas auparavant. On ne les aurait jamais rencontrés il y a 10, 15 ou 20 ans en arrière. Lorsque l’on voit une croissance aussi rapide dans un temps aussi court, il faut se poser la question du pourquoi. Donc, pourquoi cela est-il entrain de se produire. La plupart des parents et des médecins croient que ces problèmes sont d’origine génétique, mais si l’on étudie la question, on se rend vite compte que cela est loin de tout expliquer. Premièrement, une «  épidémie génétique  » est invraisemblable. La génétique ne peut pas être la force qui se cache derrière une augmentation aussi rapide et dramatique des cas. De plus, si l’on prend l’autisme, la plupart des individus touchés ne font pas d’enfants. Donc, si c’était un problème purement génétique – come l’anémie falciforme ou la maladie de Huntington – le nombre de cas devrait être stable ou diminuer avec le temps, parce que la majorité des individus touchés ne transmettent pas leurs gènes puisqu’ils n’ont pas d’enfants. Par contre, ce qui crée la confusion, c’est que, quand on étudie l’autisme, l’on se rend compte que cette maladie possède l’un des quotients d’héritabilité les plus élevés de toutes les maladies, ce qui veut dire que la maladie se transmets clairement dans une même famille. Donc, comment peut-on expliquer cela ? Il existe désormais une nouvelle science qui nous donne des réponses que l’on appelle l’épigénétique. L’épigénétique étudie le passage de certains traits ou caractéristiques, mais sans que cela implique un ADN altéré ou de mauvais gènes ou des gènes qui ont mutés. L’épigénétique s’intéresse à l’environnement et comment les facteurs environnementaux interagissent avec nos gènes et comment ils peuvent affecter l’expression de nos gènes durant le développement de l’enfant. Dans le domaine qui nous intéresse, il semble que les gènes les plus impliqués sont ceux qui sont responsables de la formation des connexions fonctionnelles dans notre cerveau. Donc, alors que l’enfant est entrain de se développer – ou même avant, lors de la phase pré- ou périnatale – certains facteurs environnementaux affectent l’expression de nos gènes. A ce jour, nous ne sommes pas encore complètement sûr de quels sont ces facteurs, mais il semblerait que ce sont les mêmes facteurs d’hygiène de vie qui sont responsables de l’épidémie d’obésité, de diabète et de maladies cardiovasculaires. Il semble donc que ces facteurs interagissent avec nos gènes, les empêchent de s’activer quand ils le devraient, ce qui a pour conséquence d’altérer la manière dont les neurones devraient se connecter dans le cerveau. La recherche a montré que le cerveau des enfants affectés par ces problèmes est moins bien connecté, notamment au niveau des connexions dites « longues » qui lient les deux hémisphères. Ce manque de connectivité fait que différentes parties du cerveau se désynchronisent dans leur fonction. Le cerveau de ces enfants n’arrive pas à coordonner ensemble et au même moment diverses zones du cerveau impliquées dans certaines fonctions données. Dr. Pauli  : Donc, ce que vous êtes entrain de nous dire, c’est que la source de ces problèmes est un déséquilibre « électrique » ? Les parents s’entendent dire par les professionnels de la santé que ces problèmes sont d’origine génétique et qu’ils donnent lieu à un déséquilibre chimique qui doit être traité à l’aide d’un médicament. Mais ce que vous nous dites est que ces problèmes ont une origine électrique, correct ?

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Dr. Melillo : Oui et si l’on étudie la recherche actuelle de pointe – ce que l’on appelle le concept de déconnexion fonctionnelle – elle montre bien qu’il s’agit avant tout d’un déséquilibre électrique dans le cerveau. C’est la théorie de pointe actuellement en matière de recherche. La théorie du déséquilibre chimique, qui est plus ancienne, ne parvient pas à expliquer ce qui se passe dans l’autisme ou dans les autres troubles dont nous parlons ; c’est un modèle trop simpliste et les chercheurs actuels se penchent sur un modèle fonctionnel plus complexe qui implique comme je l’ai déjà dit, l’expression des gènes qui sont responsables de la formation de connections neuronales qui permettent à diverses zones du cerveau de s’activer de manière synchrone. C’est d’ailleurs cela qui rend le cerveau humain si unique  : le fait qu’il soit capable de coordonner des zones multiples sous formes de réseaux neuronaux qui sont capables de s’activer ensemble au même moment. Notre cerveau est asymétrique, ce qui veut dire que les deux côtés de notre cerveau – les hémisphères – sont différents l’un de l’autre ; bien plus que dans n’importe qu’elle autre espèce. Donc, lorsque nous sommes capables de combiner les différents centres qui forment les deux côtés du cerveau – ces deux côtés qui ont chacun des fonctions qui leurs sont uniques – nous, les humains, avons un niveau d’intellect qui va bien audelà de n’importe quel autre animal. Et ces différences ne peuvent pas être expliquées purement par la génétique, puisque nous partageons 85% des mêmes gènes que les souris et 99% des mêmes gènes que les chimpanzés. Pourtant, nous sommes bien plus intelligents qu’eux et pouvons faire tellement plus de choses. C’est donc la capacité de notre cerveau à coordonner et à synchroniser différents réseaux neuronaux qui nous rend unique, mais à la fois aussi très fragile. Le moindre petit problème qui viendrait interférer avec cette capacité de coordination et de synchronisation cérébrale peut avoir un effet néfaste dramatique sur la fonction du cerveau, et notamment si cela se produit durant le développement. Dr. Pauli  : Très intéressant. Pourriez-vous nous en dire plus sur ce concept d’  «  hémisphéricité  » et comment il affecte la capacité de notre cerveau à bien communiquer ? Dr. Melillo : L’idée est que c’est la capacité qu’à notre cerveau à coordonner des zones multiples qui rend le cerveau humain unique. Le fait que les deux côtés du cerveau – qui ont des fonctions uniques qui leurs sont propres – soient capables de coordonner et de synchroniser leur fonction est aussi responsable des capacités uniques de notre cerveau. Ce que la recherche scientifique montre, c’est que, chez les enfants atteints d’autisme, de THADA ou de dyslexie, il n’y a pas de dégât structurel dans le cerveau. C’est une des autres croyances erronées que beaucoup de gens et de professionnels de la santé ont : que le cerveau est endommagé et que cela est dû à une mutation génétique. Mais ces problèmes restent mystérieux parce qu’il n’y a pas de dégât structurel dans le cerveau. Ce qui se passe réellement, c’est que l’un des deux hémisphères ne se développe pas au même rythme que l’autre. Donc les réseaux neuronaux n’arrivent pas à se

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coordonner entre eux. Il faut savoir que nous ne développons pas les deux côtés du cerveau au même moment. L’hémisphère droit à la priorité de développement dans la période intra-utérine et pour les 2-3 ans qui suivent. Ensuite, pour les trois années suivantes, c’est le cerveau gauche qui a la priorité. Puis à nouveau le cerveau droit. Donc, si des facteurs environnementaux interviennent dans la phase périnatale ou dans les 2 premières années de vie, c’est le développement de l’hémisphère droit qui va être le plus affecté. En conséquence, les deux hémisphères ne se développent pas au même rythme. S’ils ne se développent pas au même rythme, nous avons donc un des côtés du cerveau qui est plus rapide : il traite les informations plus rapidement. Quand le cerveau se développe, les neurones deviennent plus épais et les impulsions électriques qu’ils transmettent sont propagées plus rapidement. Quand l’enfant naît, seule une partie de son cerveau est déjà constituée. En fait, à la naissance, nous n’avons que 25% de la masse du cerveau adulte. Le cerveau du nouveau-né pèse 350 grammes, alors que le cerveau de l’adulte pèse 1350 grammes. 90% de la taille adulte est atteinte à l’âge de trois ans. Nous voyons donc que la majorité du développement du cerveau se fait dans les trois premières années de vie. Tout ce qui va interférer avec la capacité de nos gènes à s’activer va donc affecter la capacité de développement des neurones de notre cerveau. En se développant, notre cerveau ne crée pas plus de neurones ; la croissance vient du fait que les neurones deviennent plus épais et contiennent plus d’isolation. L’isolation des neurones se fait grâce à certaines graisses, essentielles dans l’alimentation, et elle permet aux neurones de communiquer plus rapidement. La croissance du cerveau est également due au fait que ce dernier construit des centaines de milliers de nouvelles connexions entre les neurones. Les connexions se font d’abord localement entre les neurones qui sont de proches voisins et qui se situent dans le même hémisphère. En se développant et en devenant plus rapide dans sa communication, le cerveau peut désormais créer de nouvelles connexions avec des réseaux de neurones plus distants, qui permettent alors de synchroniser diverses zones entre elles. Finalement, des connexions « longues » se forment, qui relient les deux côtés (hémisphères) du cerveau leurs permettant ainsi de travailler ensemble et de coordonner toutes les différentes zones neurologiques. Si l’un des deux hémisphères se développe plus lentement à cause de facteurs environnementaux qui l’affecte, nous nous trouvons dans une situation où l’un des hémisphères possède une vitesse de transmission d’information plus rapide, alors que l’autre à une vitesse de transmission plus lente. C’est comme si nous avions un nouvel ordinateur performant relié à un vieil ordinateur moins puissant, chacun ayant une puce de puissance différente. Ils fonctionnent bien indépendamment, mais ils ont de grandes difficultés à partager de l’information. C’est exactement ce qui se passe dans le cerveau des enfants souffrant d’autisme ou de THADA. Chez les enfants autistes, la recherche a montré que les connexions neuronales locales « courtes » sont trop développées, alors que les connexions « longues », entre les hémisphères sont sous-développées (sous-connectées) et les deux côtés du cerveau n’arrivent pas à se synchroniser.

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Dr. Pauli : Vous parlez de différence d’activation du cerveau. Une chose qui rend les parents, les enseignants et les éducateurs perplexes, c’est que ces enfants ont souvent des capacités ou des talents différenciés. Par exemple, ils ont certaines capacités qui sont dans la norme, voire en-dessus, alors que pour d’autres, ils sont vraiment endessous de la norme ou déficients. Les parents et les enseignants ont souvent de la peine à comprendre pourquoi ces différences existent, pourquoi un enfant intelligent a tellement de problèmes à l’école. Le concept d’ « hémisphéricité » dont vous parlez pourrait-il expliquer cette situation ? Dr. Melillo : Absolument. La caractéristique principale chez ces enfants est ce que l’on appelle « inégalité de compétences ». Ces enfants ont un retard de développement, mais pas dans tous les domaines. Lorsque nous étudions des personnes qui souffrent d’une forme génétique de retard, comme par exemple le retard mental que l’on trouve dans le syndrome du X Fragile ou dans la Trisomie, tout est en retard, il n’y pas d’inégalité de compétences. Dans le cas de l’autisme ou du THADA, vous vous rendez compte que ces enfants ont certaines capacités qui sont en retard pour leur âge, alors qu’ils ont d’autres capacités qui sont dans la moyenne, voire même en dessus de la moyenne pour leur âge, et ce chez le même enfant. Certains enfants ont même des compétences approchants le « haut potentiel » dans certains domaines alors que dans d’autres domaines, ils sont proches du «  retard mental  ». A ce jour, il n’y a jamais eu un modèle scientifique capable d’expliquer ces différences. Grâce au modèle de l’hémisphéricité et de la déconnexion fonctionnelle, nous sommes désormais capables d’expliquer ces phénomènes. Et cette inégalité de compétence est exactement ce que l’on voit au niveau neurologique. Comme je l’ai déjà dit, nous savons que certaines zones neurologiques locales sont plus connectées que la norme. Elles ont donc une meilleure connectivité et une meilleure cohérence, et elles sont plus rapides dans leur transmission d’information, souvent même mieux qu’une personne « normale ». Par contre, dans d’autres zones, il y a moins de connectivité et moins de cohérence. Elles sont moins connectées que chez un enfant qui se développe normalement. Ces enfants ont des zones de leur cerveau qui sont plus puissantes, plus rapides et plus grandes que la norme et ils ont d’autres zones qui sont physiquement plus petites ou plus immatures que ce que l’on s’attend à trouver pour leur âge. Et ces différences neurologiques s’expriment par des compétences en-dessus de la norme dans certains domaines et des compétences endessous de la norme dans d’autres. Dr. Pauli  : Vous avez déclaré que les facteurs environnementaux jouent un rôle important en affectant l’expression des gènes. Dans votre expérience de clinicien, quels sont les facteurs environnementaux les plus courants qui interfèrent avec le bon développement du cerveau ? Dr. Melillo : Je pense que le facteur le plus important qui est apparu au cours de ces 2 dernières décennies et que, au travers du développement des nouvelles technologies, les enfants ont de moins en moins d’activité physique ou motrice, notamment dès leur plus jeune âge. La majorité des stimulations qui permettent le développement

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approprié du cerveau vient de l’activité physique que fait l’enfant lorsque qu’il bouge et découvre son environnement. Cette interaction stimule ses sens et cet influx massif d’information active les gènes qui permettent au cerveau de développer des connexions de plus en plus rapides et fortes. Je pense que les nouvelles technologies, associées à d’autres changements de société font que les enfants sont de moins en moins actifs et qu’ils interagissent moins avec leur environnement, et notamment avec la nature. Aux Etats-Unis, 75% des enfants commencent quasiment leur vie en garderie parce que les deux parents travaillent. Et nous savons que les enfants qui sont en garderie n’ont pas l’opportunité de bouger et d’interagir avec leur environnement comme peuvent le faire les enfants qui sont élevés la plupart du temps par les, ou du moins un des parents. Certains enfants n’ont pas l’opportunité de ramper ou d’aller suffisamment « à 4 pattes ». D’autres n’arrivent pas à le faire parce qu’ils souffrent de réflexes primitifs qui ne sont pas inhibés. Ce sont tous des facteurs importants qui jouent un rôle. Saviezvous qu’aux Etats-Unis, près de 25% des enfants sont en surpoids ou obèses ? Et ce n’est pas principalement parce qu’ils mangent trop. La raison principale pour laquelle un enfant de quatre ans est obèse est qu’il ne bouge pas suffisamment. Je pense donc que la combinaison entre l’apparition des nouvelles technologies, des ordinateurs, des jeux vidéo et de la télévision et le fait que les parents ont souvent peur de laisser leurs enfants jouer dehors comme cela se faisait par le passé joue un rôle déterminant dans cette épidémie. Ajoutez à cela que, en raison de la situation économique difficile, les deux parents doivent travailler et sont de plus en plus stressés. Les parents ont plus de stress, ils sont de moins en moins en forme et souffrent eux-mêmes de surpoids ou d’obésité. Ces facteurs affectent leurs hormones et la production d’autres substances chimiques dans leur corps. Et comme je l’ai expliqué, au travers de mécanismes épigénétiques, c’est-à-dire sans changer l’ADN, ces facteurs altèrent l’expression des gènes des parents. La mauvaise alimentation, les carences en nutriments et l’exposition aux toxines supprime l’expression de certains gènes chez les parents et ces gènes « éteints » sont transmis à l’enfant. Cette transmission peut même se propager à 11 générations ! C’est pour cela que ça se transmet dans une famille. Un enfant hérite les gènes, sans pour autant qu’il y ait des changements génétiques. C’est l’expression du gène qui mal fonctionne. Donc, je pense que les changements de style de vie et de comportement des parents et des enfants, combinés à une alimentation de moins en moins naturelle et à une exposition croissante aux toxines est la force principale qui génère cette épidémie de troubles du comportement. Dr. Pauli : Fascinant. Que suggérez-vous aux parents qui nous écoutent ou qui nous lisent en matière d’activité physique pour leurs enfants, ainsi qu’en matière d’alimentation. Quels genres de sports sont les plus appropriés et quels sont les meilleurs aliments ? Pouvez-vous nous donner deux ou trois conseils que les parents pourraient appliquer immédiatement ?

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Dr. Melillo : Bien sûr. Vous savez, par le passé, quand j’étais enfant – et cela ne fait pas si longtemps, à peine trois ou quatre décennies – quand un enfant rentrait de l’école, les parents lui faisait faire ses devoirs puis ils l’envoyaient jouer dehors jusqu’à ce que la nuit tombe. Mes parents ne me laissaient jamais traîner dans la maison, et encore moins dès les beaux jours venus. Les parents doivent revenir à cette règle. Quand votre enfant rentre de l’école, faites-lui faire ses devoirs et forcez-le à sortir s’amuser dehors. Je me souviens d’avoir lu un article sur Richard Branson – le fondateur de Virgin – qui parlait de cela. Il racontait comment ses parents le forçaient à sortir, même quand il faisait froid, pour qu’il aille dans la nature, interagir avec son environnement, utiliser son imagination. Donc, ce que les parents peuvent faire, c’est d’éliminer toute tentation qu’aurait l’enfant de ne pas vouloir sortir. Chez moi, les jeux vidéo sont interdits. Mes enfants n’y jouent que très, très rarement, et lorsque je les autorise, c’est comme une forme de récompense. Mais ce n’est pas systématique. Il faut limiter le temps que votre enfant passe devant un écran, que cela soit un ordinateur, un jeu vidéo ou la télévision parce que, pendant ce temps-là, il ne bouge pas son corps. Si vous limitez l’accès à cela, l’enfant trouvera une activité physique à faire. Il n’y a même pas besoin de l’inscrire dans un club de sport. Laissez-le simplement sortir, courir, sauter, jouer. Bien évidemment, n’importe quel sport où il doit courir ou apprendre à coordonner ses mains ou ses pieds, comme dans le foot, est un sport qui convient car il fait travailler une zone de notre cerveau appelée le cervelet. Et la recherche a montré que le cervelet est la zone la plus fréquemment retardée dans son développement dans le THADA et dans l’autisme. D’un point de vue alimentaire, il faut éviter de consommer une alimentation trop riche en hydrate de carbone (sucres) rapides et s’assurer que l’enfant consomme suffisamment de protéines, car les protéines vont ensuite être métabolisées par le corps en acides aminés qui vont servir au développement du cerveau et des neurotransmetteurs. Donnez-leur une alimentation bio si vous pouvez, en évitant les plats industriels et en leur donnant du poisson et de la viande provenant d’animaux qui n’ont pas été nourris avec du maïs, mais bien avec de l’herbe. Comme cela, cette viande sera plus riche en oméga 3 qui sont des graisses essentielles pour le bon développement et fonctionnement du cerveau. C’est donc important d’avoir une bonne alimentation. Malheureusement, ce que de nombreux parents ne réalisent pas, c’est que souvent leurs enfants ont des problèmes d’alimentation qui sont secondaires à leur problème de développement neurologique. Si ces enfants ne bougent pas assez, ils ne stimulent pas assez leur cerveau et ce dernier se déséquilibre. Comme le cerveau contrôle tout le reste du corps, ce déséquilibre cérébral entraîne d’autres déséquilibres au sein du corps, notamment dans le système immunitaire. Cela donne lieu à une hyper-réaction du système immunitaire. De plus, comme le cerveau régule le développement du système digestif, et que le cerveau est en retard de développement, nous avons également un retard de développement du système digestif. L’enfant a de la peine à digérer ses aliments et il n’obtient pas les nutriments et les protéines dont il a

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besoin pour faire grandir son corps et son cerveau. En général, l’immaturité digestive, combinée à l’hyper-activation du système immunitaire donne lieu à ce que nous appelons un intestin poreux, qui lui-même donne lieu à des intolérances ou des allergies alimentaires. Donc, enlever ces aliments de l’alimentation est un bon point de départ, mais ce n’est pas une solution en soi. La solution, c’est de s’assurer que le cerveau fonctionne bien, pour que le système digestif fasse correctement son travail de manière à ce que l’enfant n’ait pas besoin d’un régime particulier ou de suppléments alimentaires spécifiques, mais juste d’une bonne alimentation naturelle et équilibrée. Dr. Pauli : Génial, merci beaucoup. En matière de mouvement et d’activité physique, que recommanderiez-vous à une famille qui vit en ville ? Dr. Melillo : En général, la plupart des villes ont des parcs. Donc, il faudrait essayer d’y emmener votre enfant un moment tous les jours après qu’il soit sorti de l’école et qu’il ait fait ses devoirs. Bien évidemment, en ville, il faudra surveiller votre enfant. Mais c’est important qu’il sorte. Par contre, ce qui est bien en ville, c’est que vous pouvez quasiment marcher partout où vous voulez aller. Donc aller vous balader tous les jours avec votre enfant. La ville est un environnement très stimulant pour l’enfant. Il y a tellement de sons et de choses à voir. Emmenez-votre enfant se balader et laissez-le interagir avec son environnement. Mais souvent le problème dans les villes, c’est que les deux parents travaillent et quand l’enfant rentre de l’école, il n’y a personne pour le surveiller et les parents ont peur de laissez leurs enfants sortir seuls. C’est donc important d’avoir quelqu’un qui puisse les surveiller et les faire sortir pour bouger. Le grand risque en ville est que l’enfant ne puisse pas sortir, qu’il doive rester dans l’appartement car, le seul moyen de se distraire à ce moment, c’est de regarder la télévision ou de jouer à des jeux vidéo. Donc il faut faire attention à cela. Dr. Pauli : Imaginons un moment que je suis le parent d’un enfant qui a des difficultés et je me demande si mon enfant pourrait avoir un THADA ou un autre trouble du développement, ou alors que mon enfant vient d’être diagnostiqué et que le pédiatre ou le médecin recommande la prise d’un médicament psychotrope et que je ne veux pas de cela pour mon enfant. Pouvez-vous nous expliquer comment, en tant que clinicien, vous pourriez m’aider et comment vous évalueriez mon enfant et ce que vous feriez avec lui dans l’un de vos « Brain Balance Centers » (Centres de Rééquilibrage du Cerveau) Dr. Melillo  : La première recommandation que j’aurais à vous donner si vous avez des questions à propos de votre enfant, c’est de vous informer le plus possible ou de consulter quelqu’un qui sait ce qu’il fait et qui sait de quoi il parle. Malheureusement, la plupart des professionnels qui travaillent chaque jour avec ces enfants ne sont pas au courant de la recherche scientifique actuelle. La plupart d’entre eux suivent un modèle qui date de plus de 50 ans et même les pédiatres ne sont pas à jour avec la littérature scientifique du domaine. Donc, une de mes premières recommandations est de consulter un spécialiste en neurologie fonctionnelle. Je pense également que mon livre «  Disconnected Kids  » est un excellent point de départ pour les parents. Ce livre explique ce qui se passe vraiment dans le cerveau de ces enfants. Il contient

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également plusieurs questionnaires que les parents peuvent remplir pour obtenir plus d’information sur ce qui se passe chez leur enfant. Nous ne sommes pas seulement intéressé à poser un diagnostic tel que THADA ou autisme. Ce qui nous intéresse, c’est de voir où il existe des déséquilibres à l’intérieur du cerveau et du système nerveux. Mon livre vous donnera également la possibilité d’avoir une vue d’ensemble de ce qui se passe non seulement au niveau moteur, mais également au niveau sensoriel et au niveau du développement des compétences académiques et cognitives. Il vous aide également à savoir si votre enfant souffre d’intolérance alimentaire ou de déficience en vitamines et minéraux. Si vous amenez votre enfant chez un professionnel spécialisé en neurologie fonctionnelle, vous aurez une évaluation complète de votre enfant. Par exemple, dans nos « Brain Balance Centers » nous évaluons littéralement plus de 1100 différents paramètres dans les domaines que je viens de citer. C’est une évaluation hyper-complète et c’est un peu le top de ce qui peut se faire. Mais un spécialiste en neurologie fonctionnelle fera tout à fait l’affaire. Mon livre vous permettra également de faire une évaluation de base de votre enfant et vraiment comprendre ce qui se passe chez lui ou elle. Le livre vous aidera également à formuler un programme que vous pourrez faire à la maison. Chaque jour, je reçois des lettres et des emails de parents du monde entier qui me disent comment ils ont pu aider leur enfant simplement en utilisant ce qui se trouve dans le livre. Le livre est donc une excellente ressource, mais… Dr. Pauli : Et s’il-vous-plait, si vous écouter cet interview dans votre voiture, ne faite pas un accident en essayant de noter le nom du livre, nous vous donnera une liste de ressources à la fin. Dr. Melillo : Oui. A nouveau, je me répète, mais une évaluation par un chiropraticien spécialisé en neurologie fonctionnelle fera très bien l’affaire. Pour les personnes qui vivent aux Etats-Unis et qui voudraient se rendre dans l’un de nos Centres, nous en avons désormais près de 50 dans 21 Etats différents. Nous espérons pouvoir commencer à établir des Centres dans d’autres parties du monde dès l’année prochaine. Nous avons déjà une cinquantaine de personnes intéressées en Australie, en Europe et en Asie. Vous avez donc de nombreuses ressources à votre disposition qui vous permettent soit de faire un programme à la maison, soit consulter un professionnel qui préparera un programme pour vous. Dans nos Centres, les parents amène leur enfant pour une première évaluation. Nous effectuons un examen très complet et nous prenons ensuite deux heures pour expliquer tous les résultats et nos recommandations en matière de prise en charge, car chaque enfant est différent. Ensuite, si les parents décident de suivre le programme, nous voyons l’enfant trois fois par semaine à raison d’une heure par séance. Le programme combine des thérapies sensori-motrice à une prise en charge cognitive et académique. Nous expliquons également aux parents ce qu’ils peuvent faire à la maison en matière de modification du comportement et, sur la base d’une prise de sang, nous leurs recommandons une alimentation spéciale et des compléments alimentaires. C’est donc un programme très complet. Vous trouverez la structure de base de ce programme dans mon livre « Disconnected Kids ».

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Dr. Pauli  : Excellent. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur les résultats que vous obtenez car vous avez publié une première étude l’année passée sur les effets thérapeutiques de cette approche basée sur la réhabilitation des hémisphères  ? Pourriez-vous partager avec nous les résultats obtenus, qui sont assez sensationnels et qui pourront même choquer certaines personnes qui fonctionnent encore sous l’ancien modèle, mais pourriez-vous nous dire ce que cette étude a montré ? Dr. Melillo : Oui, absolument. Je pense que cela peut être choquant pour certaines personnes parce que la plupart des parents se sont laissés convaincre que ces problèmes sont génétiques et qu’il n’y a pas grand-chose qui peut être fait et que ces enfants n’arriveront jamais à complètement se débarrasser de ces problèmes et que tout ce qui peut être fait, c’est de compenser les difficultés ou de prendre un médicament sur le long-terme. Mais comme vous l’avez dit, nous avons publié une première étude dans la revue scientifique « International Journal of Adolescent Medicine and Health », qui est une revue médicale indexée et qui utilise un processus d’évaluation par les pairs (peer-review). Cette étude portait sur 60 enfants diagnostiqués avec un THADA qui ont été sélectionnés au hasard à partir des enfants de deux de nos Centres. Ces enfants ont suivi notre programme de 12 semaines, puis ont été réévalués. Après 12 semaines, 82% de ces enfants ne remplissaient plus les critères diagnostics du THADA. Nous avons également effectué des examens standardisés qui mesuraient les compétences scolaires dans divers domaines. Après 12 semaines, 60% des enfants ont une amélioration équivalente à un gain de deux années scolaires et 35% des enfants à un gain de quatre années scolaires. Ce sont des changements impressionnants qui font vraiment une différence. Nous continuons de faire de la recherche et nous espérons pouvoir publier d’autres études d’ici la fin de l’année sur l’autisme, la dyslexie et le syndrome d’Asperger. A première vue, les résultats sont similaires, bien que pour les enfants souffrant d’autisme et du syndrome d’Asperger, nous avons besoin de plus de 12 semaines. Ils ont en général besoin de 6 mois ou plus, mais nous avons également d’excellents résultats avec des enfants qui ont littéralement guéri de l’autisme et d’autres types de troubles. Ces premières données scientifiques suggèrent que nous sommes capables, dans certains cas, de guérir ces troubles, que cela soit des tics comme dans le Syndrome de Tourette, que cela soit des troubles obsessifs-compulsifs, ou que cela soit le THADA, la dyslexie et les troubles des conduites. Nous prenons en charge des enfants souffrant de ces troubles et nous allons publier de plus en plus d’études à ce sujet. Dr. Pauli : C’est très impressionnant. En fait, c’est tellement impressionnant que, pour beaucoup de parents qui ont essayés plusieurs autres thérapies sans résultats ou avec des résultats limités, il est parfois difficile de croire que cela est possible. Ils ont perdu espoir et quand on leur présente ces données scientifiques, ils ont de la peine à y croire. Que diriez-vous à ces parents qui ont essayés beaucoup de choses mais qui n’ont pas obtenus les résultats escomptés ? Dr. Melillo : En fait, l’une des choses qui se passe souvent quand les gens – et même les professionnels – lisent mon livre « Disconnected Kids », c’est qu’ils réalisent que je parle d’un nouveau modèle que jamais personne n’a présenté à ce jour et que c’est

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un modèle qui a du sens et qui tient la route. Ce modèle répond à de nombreuses questions. Pour beaucoup de parents, lorsqu’ils vont voir un docteur ou d’autres gens qui travaillent avec ces enfants, et même des gens qui sont extrêmement bien formés et qui font de leur mieux, ce que les parents réalisent, c’est que ces gens n’ont pas beaucoup de réponses à leur donner et qu’ils ne comprennent pas ce qui se passe réellement dans le cerveau de ces enfants. Et c’est ce qui rend notre approche différente. Nous avons commencé par chercher à comprendre ce qui se passe vraiment dans le cerveau, en étudiant la recherche scientifique, et ensuite seulement nous avons développé un programme qui répond aux besoins de ce qui se passe au niveau du cerveau. Et personne n’avait jamais fait cela auparavant. La plupart des approches utilisées pour prendre en charge ces enfants partent du principe que nous ne pouvons que gérer certains des symptômes. Par exemple, l’enfant souffre d’un problème de traitement de l’information visuelle, ou un problème de coordination oculaire, ou un problème de comportement, ou un problème alimentaire, ou un problème scolaire. Ces approches ne prennent en compte que l’une des pièces du puzzle et elles essaient de gérer ce symptôme en particulier sans prendre en compte le puzzle dans son entier et ce qui se passe vraiment au niveau du cerveau. Notre programme commence par évaluer ce qui se passe au niveau du cerveau puis à toutes les autres pièces du puzzle, en relation avec ce qui se passe dans le cerveau. Nous mettons donc en place un programme qui est extrêmement complet et qui inclut toutes les pièces du puzzle. Nous utilisons des stimulations visuelles, auditives, tactiles, olfactives et nous nous occupons de leur alimentation, de leurs difficultés scolaires et de leur problème de comportement. Nous nous occupons de tous ce qui est problématique avec l’enfant et nous le faisons en fonction des besoins spécifiques de l’enfant, mais toujours en abordant ce qui ne pas au sein du cerveau. Je veux dire par-là que nous faisons tout pour rétablir une communication normale dans le cerveau en corrigeant les déséquilibres sous-jacents qui sont à l’origine du problème. Donc, quand les parents se rendent compte à quel point notre approche est complète et basée sur ce que la recherche scientifique nous dit, je pense qu’ils comprennent pourquoi cette approche est capable d’obtenir des résultats qu’aucune autre approche n’a réussi à obtenir. Dr. Pauli  : Parfait, je pense que c’est une excellente transition pour parler de votre engagement à poursuivre une approche scientifique et de recherche clinique. Pourriezvous partager avec notre audience votre rôle dans le « F.R. Carrick Research Institute » (Institut de Recherche F.R. Carrick) et dans le « Children Autism Hope Project » (Projet Espoir pour les Enfants atteints d’Autisme) ? Dr. Melillo : Comme je l’ai dit, il faut commencer par comprendre ce qui se passe dans le cerveau et, pour cela, il faut comprendre la recherche scientifique qui est faite dans ce domaine. Le meilleur moyen de convaincre les parents que ce que nous faisons fonctionne et de faire de la recherche qui évalue l’efficacité de notre approche. C’est quelque chose d’important. Je suis un clinicien, mais aussi un scientifique et je dirige un laboratoire de recherche où nous poursuivons plusieurs projets dans ce domaine. Ces dernières années, nous avons publié plusieurs études et nous continuons dans ce sens.

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Nous avons également plusieurs projets de collaboration avec d’autres laboratoires et universités dans le monde. Notre laboratoire – le F.R. Carrick Research Institute – est à New York. Ce laboratoire a un département appelé « Children’s Autism Hope Project » et ce département est dédié à faire de la recherche juste sur l’autisme. L’autisme est actuellement l’un des plus grands mystères dans le domaine des neurosciences et si nous arrivons à trouver des solutions pour cette maladie, nous pensons que cela va apporter des réponses pour d’autres problèmes tels que la maladie de Parkinson, le syndrome de Tourette, le THADA ou bien d’autres troubles neurologiques. Dans ce laboratoire, nous faisons essentiellement de la recherche basée sur la psychologie cognitive. Par contre, nous venons de signer un contrat de collaboration avec un laboratoire de l’Hôpital Herzog à Jérusalem, qui est affilié avec la « Hebrew University  ». Cet hôpital est le numéro 2 dans le monde en matière de neuroimmunologie et génétique. Nous allons donc avoir un laboratoire là-bas qui va nous permettre de faire de la recherche en neuroimmunologie et en biochimie. Cela va nous permettre d’étudier des domaines comme la nutrition et de mieux comprendre comment le cerveau contrôle la réponse immunitaire et la digestion. Nous allons aussi évaluer comment certains types de compléments alimentaires et de médicaments qui affectent le cerveau pourraient être utilisés pour aider le système immunitaire et le système digestif à mieux fonctionner. Nous voulons mieux comprendre ces mécanismes. Nous avons également en ce moment un projet de recherche à Cuba avec le Dr. Calixto Machado, MD, PhD, un neurologue qui est l’un des experts mondiaux en matière de coma et qui collabore en ce moment en étudiant le cerveau des enfants autistes en utilisant des IRM fonctionnels. Si tout ce passe bien, nous allons également éventuellement développer un projet de recherche avec l’un des laboratoires d’Harvard pour étudier plus avant l’efficacité du traitement hémisphérique chez les enfants souffrant de THADA. Nous allons utiliser des IRM fonctionnels et d’autres mesures neuropsychologiques pour étudier l’efficacité de cette approche. Nous avons donc plusieurs projets de recherche au niveau académique. Ce qui nous intéresse, c’est de pouvoir offrir notre approche à tous les enfants qui ont en besoin et pas seulement, comme c’est le cas pour le moment, à ceux qui peuvent se le payer. Nous voudrions que les districts scolaires paient pour ce traitement, mais pour cela, nous avons besoin de beaucoup plus d’études scientifiques et cliniques qui montrent que nous sommes efficaces. Et nous avons besoin de pouvoir démontrer cela avec des milliers de cas. Dans nos centres, nous collectons chaque jour des données scientifiques. En fait, nous avons organisé nos centres de soins de manière à pouvoir collecter des données à chaque fois qu’un enfant vient à sa séance. Cette année, dans nos centres américains nous allons pouvoir collecter des données scientifiques sur près de 10’000 enfants. Sur les 2-3 prochaines années, nous estimons que nous allons prendre en charge environ 100’000 enfants et nous pensons que, d’ici 4 à 5 ans, nous aurons suffisamment de données scientifiques pour approcher le système scolaire afin de pouvoir montrer que ce que nous faisons n’est pas seulement efficace cliniquement mais aussi rentable

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d’un point de vue économique. Ce dernier point est très important parce que, aux Etats-Unis, malgré le fait que de plus en plus d’enfants souffrent de difficultés, les services subventionnés par l’Etat ont de moins en moins de ressources financières parce que leurs budgets diminuent. De moins en moins d’enfants sont acceptés dans les programmes d’aide. Si nous pouvons donc démontrer que nos soins sont efficaces et faire que le système éducatif paie pour ces soins (parce que cela réduit les coûts sur le long terme), de plus en plus de parents pourront aider leurs enfants. Et nous sommes conscients que la recherche scientifique est fondamentale pour obtenir ce degré de reconnaissance. Dr. Pauli : Même si cette conversation est un peu moins pratique, je vous ai néanmoins demandé de parler de cela parce qu’il est important que notre audience comprenne que cette nouvelle approche a de solides fondations scientifiques et que vous n’hésiter pas à faire ce qu’il faut pour évaluer scientifiquement les mérites de ce nouveau modèle. Cela dit, retournons à des considérations un peu plus pratiques pour les parents qui nous écoutent ou nous lisent. Pourriez-vous nous parler de votre nouveau livre « Reconnected Kids  : help your child achieve physical, mental and emotional balance » (L’Enfant Reconnecté : comment aider son enfant à atteindre son équilibre physique, psychique et émotionnel) ? Dr. Melillo  ; Avec plaisir. Au fur et à mesure que nous travaillons avec des enfants dans nos centres et au travers de mon premier livre, nous avons remarqué qu’un nombre croissant de parents avaient une préoccupation particulière relative à notre programme. Comme je l’ai déjà dit, de nombreux parents ont essayés divers autres programmes et approches, sans vraiment voir de changements dramatiques chez leurs enfants. Ces programmes aident un peu, mais il n’y a pas de différences radicales. Mais lorsque les parents viennent nous voir dans nos centres ou lorsqu’ils mettent en application ce que je présente dans mon livre, de nombreux parents remarquent une différence importante dans la manière dont leurs enfants fonctionnent et se comportent. Ils sont convaincus que quelque chose est enfin en train de se passer, ce qui n’était encore jamais vraiment arrivé. Parfois, pourtant, les parents remarquent que les changements de comportement ne vont pas toujours dans le sens où ils le voudraient. Un enfant qui était calme et coopératif peut soudainement devenir oppositionnel ou compulsif, ou se mettre à pleurer, ou à crier, ou à avoir des émotions qu’il n’avait jamais ressenties. Certains parents sont préoccupés par ces changements et ils ne savent pas si c’est une bonne chose ou une mauvaise chose. Donc, nous avons pris conscience que de nombreux parents avaient plein de questions, « Que se passet-il ? Est-ce normal ? » La première partie de mon nouveau livre est une réponse à ces questions. J’explique, d’un point de vue neurologique, comment, lorsque nous commençons à travailler avec ces enfants, les changements comportementaux qui s’opèrent sont normaux et naturels et que l’enfant progresse, même si ces comportements ne sont pas ceux que les parents attendaient.

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Ce qu’il faut savoir, c’est que les deux côtés du cerveau contrôlent notre comportement. L’hémisphère gauche contrôle ce que nous appelons les comportements d’ « approche » alors que le cerveau droit contrôle les comportements d’ « évitement ». Nos émotions nous poussent à l’un ou à l’autre de ces comportements. Nous avons des émotions positives qui nous poussent à nous « approcher » du monde, à sortir de notre coquille, à aller vers l’extérieur, à toucher les choses et à interagir avec notre environnement ; tout ceci est une fonction de notre hémisphère gauche. Puis, nous avons des émotions négatives – liées à la fonction de l’hémisphère droit – qui nous poussent vers un comportement d’ « évitement », c’est-à-dire à nous protéger, à nous replier sur nousmêmes, à éviter ce qui est dangereux pour nous et à nous éloigner d’un stimulus aversif. Les enfants qui souffrent d’autisme, du syndrome d’Asperger ou de déficit d’attention ont un retard de développement de l’hémisphère droit. Bien qu’ils puissent être parfois un peu «  speed  », ce sont généralement des enfants plaisants et positifs. Mais ils n’ont jamais pu développer des émotions négatives parce que les émotions négatives sont régulées par l’hémisphère droit et que leur hémisphère droit ne fonctionne pas correctement. Lorsque nous commençons à stimuler l’hémisphère droit pour rattraper le retard de développement, nous pouvons voir que ces émotions négatives – qui sont naturelles et qui sont nécessaires au bon développement de l’enfant – commencent de se manifester. Comme les parents ne les ont jamais vues et qu’elles apparaissent aussi plus tard que chez un enfant qui se développe normalement – puisque le cerveau a un retard de développement – ils peuvent s’inquiéter. Mon livre explique donc aux parents ce à quoi ils peuvent et doivent s’attendre. Il explique aux parents comment les diverses émotions humaines ont aussi leurs étapes de développement. Par exemple, un enfant de 8 ans qui souffre d’un retard de développement, peut soudainement, lorsque nous commençons à le traiter, commencer à se comporter comme un enfant de trois ans, puis comme un enfant de quatre ans, puis comme un enfant de cinq et ainsi de suite jusqu’à ce que le retard de développement soit comblé. Les parents peuvent donc désormais comprendre que ces comportements qui paraissent négatifs font en fait partie du processus normal de récupération du retard de développement. Tout cela est bien beau me direz-vous, mais les parents doivent malgré tout gérer cette phase. C’est pourquoi, dans la deuxième partie du livre, j’explique aux parents comment gérer ces différentes étapes du développement. La deuxième partie du livre n’est donc pas seulement consacrées aux parents qui ont des enfants qui souffrent de retard de développement, mais à tous les parents. Aux Etats-Unis, des études ont montrées que 80% des parents n’étaient pas satisfaits du comportement de leurs enfants. Je leur explique donc ce que la recherche scientifique du cerveau nous apprend et comment mieux gérer ces comportements négatifs. Et tout commence par les parents eux-mêmes. J’aide les parents à développer une meilleure attitude mentale et à se consacrer à leurs propres buts et objectifs. C’est essentiel de commencer par-là car de nombreux parents sont acerbes, en colère,

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frustrés et négatifs parce qu’ils sont complètement stressés et dépassés. Donc, on doit commencer par aider les parents. Les enfants apprennent par l’exemple. Il est donc illusoire de croire que vous pourrez développer un plan d’amélioration du comportement et l’imposer à votre enfant si vous n’arrivez pas vous-même à être un bon exemple pour lui ou elle. La deuxième partie de mon livre s’adresse donc aux parents pour les motiver à développer un plan d’action qui commence par euxmêmes. Les parents deviennent un bon exemple à suivre, puis ils aident leur enfant à se construire et à développer ses propres buts et ses propres rêves. J’utilise le principe universel de la « Loi d’attraction », comme dans le livre à succès « Le Secret », pour aider les parents à mieux interagir avec leurs enfants et se reconnecter à leurs propres valeurs, aux valeurs de la famille et aux valeurs de leur enfant. Dr. Pauli : Où notre audience peut-elle se procurer votre livre ? Dr. Melillo : Le livre sort le 5 avril 2011 et ils peuvent se le procurer dans les librairies ou par Internet chez « Barnes & Noble » ou chez « Amazon.com » [Note du traducteur : ce livre n’est disponible qu’en anglais pour le moment]. Dr. Pauli : Je recommande vraiment à nos auditeurs de se procurer le livre parce que le Dr. Meillo est passé maître dans l’art de prendre les dernières découvertes en matière de recherche scientifique et de les transformer en applications pratiques qui sont efficaces et faciles à mettre en place, et qui vous permettront de vraiment aider votre enfant. Bien Dr. Melillo, dans les dernières minutes qui nous restent, y aurait-il une question que j’aurais dû vous poser ou que vous auriez aimé que je vous pose ? Dr. Melillo : Oui. Je pense qu’il y a une chose très importante qu’il faut que les parents et les professionnels de la santé comprennent. Cette chose, c’est  : qu’est-ce que la neurologie fonctionnelle. Nous avons utilisé le terme plusieurs fois, mais il est important que j’en parle un peu plus. Je pense qu’il est important que les gens sachent de quoi nous parlons parce que je crois que la neurologie fonctionnelle est en passe de devenir le nouveau modèle dans le domaine de la santé. Traditionnellement, la médecine s’est toujours focalisée sur les interventions d’urgence qui sauvent des vies et permettent de contrôler ou maîtriser les symptômes ou les douleurs. Elle observe les différents organes et gère les symptômes. Un nouveau modèle est apparu il y a de cela quelques années – modèle qui s’appelle la médecine fonctionnelle – qui propose de non plus s’intéresser seulement aux symptômes, mais de mesurer les fonctions de notre corps. En effet, il y a de moins en moins de maladies infectieuses graves ou de maladies de courtes durées, et de plus en plus de maladies chroniques pour lesquelles la médecine traditionnelle n’a pas de réponse. La médecine fonctionnelle s’intéresse donc plus aux maladies chroniques et à évaluer la fonction des différents systèmes du corps, au lieu de juste traiter les symptômes. La médecine fonctionnelle est une avancée dans le domaine de la santé, mais le problème est qu’elle ne prend pas en compte la neurologie. Elle ne comprend pas que c’est le cerveau qui contrôle tous les autres systèmes de notre corps. Et la plupart des professionnels de médecine fonctionnelle

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ne connaissent rien au cerveau. Ils s’intéressent au système digestif et au système immunitaire et comment ces organes peuvent influencer le bon fonctionnement du cerveau. Mais, en fait, la plupart du temps, c’est le cerveau qui affecte le système digestif et immunitaire. Dans la plupart des maladies – que cela soit celles que l’on n’associe pas traditionnellement au cerveau, comme les maladies cardiovasculaires, le diabète, le syndrome du colon irritable ou les troubles auto-immunitaires, ou que cela soit les troubles que nous associons au cerveau comme la dépression, l’anxiété ou la schizophrénie – tout est intimement lié. Il est donc essentiel de ne pas oublier le cerveau dans l’équation et c’est là que la neurologie fonctionnelle entre en jeu. Donc, je pense que la neurologie fonctionnelle est la prochaine évolution dans le domaine de la santé, avec de nombreuses spécialités qui commencent à s’y intéresser, et pas seulement en chiropratique ou en neurologie chiropratique, mais également en médecine conventionnelle et en physiothérapie. Nous pensons que la neurologie fonctionnelle est vraiment le modèle du futur et c’est pourquoi nous avons fondé l’Association Internationale de Neurologie Fonctionnelle et de Réhabilitation et la revue scientifique Journal of Functional Neurology, Rehabilitation and Ergonomics. Je pense qu’il est important que les patients soient conscients qu’il existe d’autres modèles que la médecine conventionnelle pour les aider et que faire appel à un professionnel formé en neurologie fonctionnelle est un atout pour leur santé. Dr. Pauli: Merci infiniment. Pour les parents qui nous écoutent, je vous encourage à vous procurer le premier livre du Dr. Melillo, « Disconnected Kids ». C’est le meilleur moyen de découvrir ce nouveau modèle de soin. Dr. Melillo, je vous remercie infiniment d’avoir pris le temps de nous en apprendre plus. Merci. Dr. Melillo. Merci à vous.

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Ressources mentionnées dans cette interview Les livres du Dr. Melillo

Autres ressources Pour en savoir plus sur la prise en charge du Dr. Pauli, basée sur les travaux scientifiques et cliniques du Dr. Melillo : www.brainpotential.ch

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A propos À propos du Dr. Robert Melillo Le Dr. Robert Melillo est une chiropraticien spécialisé en neurologie fonctionnelle et l’auteur de « Neurobehavioral Disorders of Childhood », « Disconnected Kids » et « Reconnected Kids ». Il est le fondateur des « Brain Balance Centers » et sert actuellement comme directeur exécutif du « F.R. Carrick Research Institute » à New York, ainsi que du « Children’s Autism Hope Project ». Il est co-éditeur de la revue scientifique « Journal of Functional Neurology, Rehabilitation and Ergonomics « et président de l’ « Association Internationale de Neurologie Fonctionnelle et de Réhabilitation ». Sa vie est dédiée à aider les enfants et les familles à surmonter les troubles du développement, tels que le THADA, la dyslexie et l’autisme. Il termine en ce moment un doctorat en neuropsychologie cognitive.

À propos du Dr. Yannick Pauli Le Dr. Yannick Pauli est un chiropraticien formé en neurologie fonctionnelle, en nutrition, en médecine fonctionnelle et en chiropratique pédiatrique. Il dirige le « Centre Wellness NeuroFit » à Lausanne en Suisse, où est offert son programme « Brain Potential », une programme holistique de prise en charge d’enfants souffrant de THADA, de troubles de l’apprentissage, d’autisme et d’autres troubles neurocomportementaux. Le Dr. Pauli a servi d’expert auprès de l’Organisation Mondiale de la Santé sur la chiropratique et les médecines alternatives et complémentaires. Il a reçu la prestigieuse récompense de « Chiropraticien de l’Année » par l’Alliance Mondiale Chiropratique en 2004 et a publié plusieurs articles scientifiques. Il est fondateur et président de l’Association Suisse de Chiropratique Pédiatrique. Actuellement, il est le fondateur et l’éditeur en chef de www.unritalinsolution.com , une ressource de référence sur Internet dans le domaine de la prise en charge du THADA et autres troubles associés. Il est marié à Cecilia et a deux enfants : Noah et Megan.

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