Nouvelles économiques de Turquie n°20

France_eco_Turquie

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Agriculture et industries agro-alimentaires Bourse aux produits agricoles. Le sous-secrétaire du Ministère des douanes et du commerce, M. İsmail Yücel, a déclaré que la nouvelle bourse aux produits agricoles de Turquie a été créée début mars. Sa fondation sera officialisée lorsque l’établissement sera inscrit au Journal Officiel, ce qui aura lieu après l'approbation par le Conseil des Ministres. Les bourses aux produits agricoles sont fondées en tant que sociétés anonymes avec l’autorisation du Conseil des Ministres et l’autorisation d’exploitation par le Ministère des douanes et du commerce. Elles permettent de faire office d’intermédiaire entre les achats et les ventes de produits agricoles. Loi sur les halles. İsmail Yücel a par ailleurs déclaré que la nouvelle loi sur les halles permettrait d’actualiser les standards relatifs au négoce des fruits et légumes, concernant le stockage, l’emballage et le transfert, tout en respectant mieux la chaîne du froid à chacune de ces étapes. La nouvelle loi vise à empêcher les pertes en fruits et légumes, qui représentent 25% de toute la production. Elle permettra également de ramener à 20% à court terme le commerce informel – actuellement estimé à 70% du secteur. İsmail Yücel a précisé que des soutiens supplémentaires seront attribués aux producteurs et aux commerçants. Importation de bovins. 2.000 bovins - Charolais et Limousin – importés de Roumanie ont été achetés par l’Agence nationale du lait et de la viande (ESK), en partenariat avec l’Union centrale des producteurs de viande rouge (TÜKETBIR). Les animaux, qui ont transité par le port de Derince, ont été redistribués dans les provinces d’Ankara, Amasya, Balıkesir, Çanakkale, Çorum, Kahramanmaraş et Elazig. Le président de TÜKETBIR, M. Bülent Tunc, a rappelé que le Conseil des ministres avait autorisé l’ESK à importer 500.000 animaux en 2017 depuis l’UE et l’Amérique du sud ; il a précisé que le prix était fixé à 5,5/6 € / kg avant la participation de l’Etat. Désormais, le prix oscille autour de 3,70/4 € / kg. Il a ajouté que le producteur gagne 1,5/2€ / kg et que cela sera en définitive avantageux pour le consommateur. En parallèle, la municipalité de Bursa a annoncé l’achat de 174 génisses charolaises et limousines élevées en Amérique, destinées à développer l’élevage local. Ces importations sont réalisées afin de soutenir les producteurs locaux et de maintenir le prix de la viande.

Energie Diversification énergétique. M. Berat Albayrak, Ministre de l’énergie turc, a souligné lors d’une intervention au IHS CERA Week Energy à Houston (Texas) que la Turquie était en situation de très forte dépendance au gaz, la moitié de la production énergétique du pays venant de cette ressource. Cependant, 75 Mds USD ont été investis par la Turquie ces dernières années afin d’opérer une diversification énergétique. Est particulièrement visé le secteur des énergies renouvelables : le projet Karapinar devrait permettre d’équiper la Turquie de 1.000 MW de production énergétique issue du solaire. M. Albayrak a annoncé que 10.000 MW issus du solaire et de l’éolien seront installés dans les dix prochaines années. La seule année 2016 a vu l’installation de 1.400 MW de capacités de production en Turquie (toutes

Nouvelles économiques de Turquie – 13 mars 2017 ©DG Trésor

énergies confondues). Par ailleurs, il a déclaré que la Turquie prévoit d’accélérer son programme de forage en mer en 2017. Il a précisé que ces activités d’exploration seront réalisées au large des côtes de la mer Noire et de la Méditerranée avec l’appui de deux navires. Les navires prospecteront de nouveaux champs gaziers et pétroliers, et étudieront la sismologie sous-marine. Production éolienne. Un consortium constitué par trois entreprises turques (FIBA, Borusan, Özgül Holding) et l’entreprise américaine General Electrics va investir près de 1,3 Md USD dans un projet de centrale et champ d’éoliennes. Ce projet, qui devrait être opérationnel en 2021, permettra de produire de l’électricité pour 5 villes, faisant économiser à la Turquie 277 MUSD par an en importations de gaz naturel. Le champ et la centrale généreront jusqu’à 3.840 MW d’électricité par an.

Transports Grands projets. Le nouvel embarcadère de Kabataş à Istanbul prévoit d’augmenter sa capacité de transport de l’ordre de 80%. Actuellement en construction, ce prochain hub de 10 hectares intégrera le ferry, le tramway, le métro (nouvelle ligne Kabataş – Mahmutbey) ainsi que le nouveau tunnel piéton qui reliera les rives européenne et asiatique d’Istanbul. La municipalité envisage également la création d’un parking et de nombreux commerces.

Industrie et innovations Innovation. La première Silicon Valley turque (« Bilisim Vadişı ») pourrait être opérationnelle en mai 2017. Le Ministre des sciences, de l’industrie et de la technologie M. Ozlu, a déclaré que 98 % des constructions avaient déjà été réalisées. L’Informatics Valley se situera dans la ville de Gebze (région de Marmara) sur un complexe de plus de 3 millions de m2. Cette région étant une importante zone industrielle, le choix de l’emplacement représente pour M. Ozlu l’opportunité d’intégrer la technologie à l’industrie. Téléphonie. Le groupe Zain, opérateur téléphonique koweitien très présent au Moyen-Orient et en Afrique, a signé un partenariat (joint-venture) de 30 M USD avec la start-up turque de covoiturage YOYO. L’accord a été conclu à Barcelone à l’occasion d’une conférence sur l’impact des nouvelles technologies sur les transports. La start-up démarrera son activité d’abord à Bahreïn avant de s’étendre vers d’autres pays de la région. Zones franches. Le ministre de l’économie Nihat Zeybekci a annoncé l’imposition du commerce en TRY pour les zones franches de Turquie, laquelle serait effective « dans quelques jours ». Ceci permettra de réduire la demande en USD de 6 M USD. 20 M USD sont exportés chaque année depuis ces zones franches. Ventes de voitures. La Turquie a actuellement 21.211.701 véhicules enregistrés. En janvier 2017, 128.648 véhicules ont été enregistrés, en augmentation de 26,9% par rapport au mois de décembre 2016, et de 15,9% par rapport au mois de janvier 2016.

Macroéconomie et finances Banque centrale. Dans son discours du 8 mars 2017 sur les « perspectives macroéconomiques et la stabilité des prix », le Gouverneur de la Banque centrale turque a signalé que l'activité économique affichait une reprise modérée tandis que la tendance du solde du compte courant montrait des perspectives d'amélioration. Par ailleurs, au regard des récents développements liés aux taux de change, la tendance à l’inflation est appelée à s’accentuer, même si elle devrait connaître ensuite une baisse, à partir du deuxième semestre. Murat Cetinkaya a insisté sur l’efficacité des politiques monétaires mises en œuvre depuis plusieurs mois afin de contenir l’inflation. Dans la mission de stabilisation des prix entreprise par la Banque centrale, Murat Cetinkaya a souligné l’importance de politiques structurelles en la matière, et a encouragé les entreprises à demeurer prudentes lors de la contraction d’emprunts, les appelant à réaliser des évaluations des risques efficaces. La Banque est en train de resserrer ses liquidités, poussant le coût moyen du financement de 20 à 25 points de base au cours de la dernière semaine, soit le niveau le plus haut depuis cinq ans, dans un contexte d'inflation à deux chiffres et des hausses des taux de la Fed. Depuis janvier, le taux de financement a augmenté de 225 points de base. Le discours de Murat Cetinkaya est intervenu une semaine avant la réunion de la Banque centrale, qui a pour objectif de décider de nouvelles mesures pour réévaluer la TRY. Cependant, la presse a remarqué que, suite à la présentation de Murat Cetinkaya, la lire s’était dépréciée face au dollar de près de 1%, signe probable que les marchés attendaient un message plus fort de la part de la Banque centrale. Cette frilosité de la Banque s’expliquerait par le contexte politique, marqué par le référendum à venir, ce qui ne permettrait pas de déployer une politique volontariste de hausse des taux. AMBASSADE DE FRANCE EN TURQUIE – SERVICE ECONOMIQUE REGIONAL -2-

Nouvelles économiques de Turquie – 13 mars 2017 ©DG Trésor

Ventes au détail. L’indice de volume des ventes au détail pour le mois de janvier 2017 a baissé de 0,6 % (à prix constant) comparé avec le mois précédent. La vente de produits alimentaires a augmenté de 0,5%, et les ventes de produits nonalimentaires ont baissé de 1,5%. Par ailleurs, les ventes de carburant automobiles ont baissé de 0,2%. Cependant, sur cette période, le chiffre d’affaires du commerce de détail a augmenté de 1%. Comparativement au mois de janvier 2016, le volume des ventes au détail a baissé de 2%, avec 0,6% d’augmentation sur les produits alimentaires, 1,3% de baisse sur les produits non-alimentaires et 6,9% sur les carburants automobiles. Avec une baisse de 2%, le chiffre d’affaires du commerce de détail a augmenté de 11% depuis le mois de janvier 2016. Production industrielle. Pour le mois de janvier 2017, l’indice de production industrielle a augmenté de 1,3% comparé avec le mois de décembre 2016. L’indice minier a augmenté de 4,1%, l’indice manufacturier de 1,6% et l’index énergie de 1,5%. Comparée avec le mois de janvier 2016, la production annuelle a augmenté de 2,6%, avec une baisse de 13,7% pour l’indice minier, et des hausses de 2,8% pour l’indice manufacturier et de 7,2% pour l’indice énergie. Saisies d’entreprises. Nurettin Canikli, Vice-Premier ministre, a annoncé que la plupart des 800 entreprises saisies par l’Etat turc suite au coup d’Etat de juillet 2015, dotées d’un chiffre d’affaire cumulé de 30 Mds TRY, avaient constaté un rebond financier suite à leur saisie. Ces entreprises sont gérées par le Fonds d’assurance pour les dépôts d’épargnes (TMSF), et « aucune d’elle n’a connu de détérioration de ses finances ». Ces quelques 800 entreprises attendent actuellement une décision de la justice turque, qui devrait officialiser et pérenniser leur gestion par le TMSF en cas de reconnaissance de leur culpabilité. Le Vice-Premier ministre a aussi insisté sur le fait que « le pire était passé » et que la période de volatilité de la TRY était « derrière nous ». Moody’s. Moody’s prévoit une croissance de 2,3% en 2017 et de plus de 3% en 2018. L’inflation devrait atteindre 8,2% en 2017 et 8% en 2018. Le déficit du compte courant devrait être de 5,2% pour cette année et la suivante. La question du déficit du compte courant est ce qui retient Moody’s de relever la note de la Turquie, selon les propos rapportés par la presse turque. Moody’s juge que le rapprochement de la Turquie avec la Russie, l’Irak et le Kurdistan irakien devrait avoir des effets positifs sur l’économie turque, bien qu’il soit encore trop tôt pour identifier les secteurs qui en profiteront le plus – si ce n’est le secteur touristique, qui devrait bénéficier du retour des touristes russes. Selon l’agence de notation Moody’s, les banques turques demeurent bien capitalisées, bien que la dépréciation de la TRY et le ralentissement économique fassent peser de nouvelles préoccupations sur le secteur bancaire : ces facteurs devraient avoir un impact négatif sur la qualité des actifs bancaires, les coûts de financement, ainsi que sur le potentiel de croissance des banques turques. Union douanière Turquie-Grande Bretagne. Nihat Zeybekci, Ministre de l’économie turque, en visite en Grande Bretagne, a déclaré que le processus de Brexit conduirait inexorablement la Turquie à sceller une Union douanière avec le Royaume Uni, rappelant que le pays est le deuxième client de la Turquie au sein de l’UE. Le ministre a confirmé qu’un comité mixte économique et commercial (JETCO) turco-britannique est programmé à Ankara pour la seconde moitié du mois d’avril, après le référendum (16 avril). Fonds d’investissement Russie-Turquie. En marge de la rencontre entre les présidents Erdogan et Poutine à Moscou le 10 mars 2017, les responsables du fonds souverain turc et du fonds d’investissement direct russe ont signé un mémorandum établissant le fonds d’investissement Russie-Turquie. Près d’1 Md USD vont être investis dans ce nouveau fonds par les parties russe et turque. Ce nouveau fonds aura pour objectif d’identifier des projets d’investissement attractifs pour renforcer et augmenter les flux d’investissements entre les deux pays.

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Nouvelles économiques de Turquie – 13 mars 2017 ©DG Trésor

Tableau statistiques et graphiques Taux de change 2017 du 01/01/2017 au 13/03/2017 4,3 4,1 3,9 3,7

EUR/TRY

12/03/2017

05/03/2017

26/02/2017

19/02/2017

12/02/2017

05/02/2017

29/01/2017

22/01/2017

15/01/2017

08/01/2017

01/01/2017

3,5

USD/TRY

Credit default swap sur les 30 derniers jours (Bloomberg HT)

Prévisions conjoncturelles Prévisions de croissance

Prévision d’inflation

2016

2016

Date du rapport 2017

2017

FMI

3,3%

2,9%

8,4%

8,2%

Janvier 2017

Commission européenne OCDE

2,2%

2,8%

8,6%

8,0%

Février 2017

2,9%

3,3%

7,9%

7,7%

Novembre 2016

Gouvernement

3,2%

4,4%

7,5%

6,0%

Octobre 2016

Banque centrale

2,9%

3,3%

8,53%

8,87%

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Décembre 2016

Service Économique Régional Adresse : B.P. n° 1 Iran Caddesi, Karum Is Merkezi n°21, Asansör E, n°444, Kat.6, Kavaklidere Ankara 06680, TURQUIE Directeur de la publication : Sylvain BERGER Revu par : Olivier REDOULES Avec les contributions de : Nilüfer GÜNDÜZ, Gizem AYYILMAZ, Ahmet AYDOGDU, Pierre EMMERY, Hamdi ARSLAN Version du 13 mars 2017.

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