mon patient à l'urgence

27 oct. 2017 - Rétine normale. Œdème rétinien ... dans les cellules, on utilise d'autres voies, y compris .... Administration de 10 mg de vitamine K par voie.
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Quelques situations cliniques où référer (ou non) mon patient à l’urgence Formation continue en pharmacothérapie 2017 Espace Rive-Sud 27 octobre 2017 Dr Stéphane Tétreault, CCMF (MU)

Conflit d’intérêt

AUCUN

Objectifs •

Identifier, à l’aide de données probantes, le bon moment pour référer mon patient à l’urgence  Hypertendu  Diabétique  Anticoagulé



Démystifier la fameuse allergie à la pénicilline

Mise en garde

Autour de 10 minutes par sujet…

Le triangle… Le patient

Le pharmacien

Le médecin d’urgence

1) Hypertension



Prévalence de près de 30 % de la population nord américaine en haut de 20 ans  Obésité et syndrome métabolique



Facteur de risque de plusieurs pathologies très morbides

Hypertension



Durcissement des parois artérielles



Formation anévrysmale

Hypertension

Ma théorie du boyau d’arrosage !

Hypertension •

« Hypertensive Urgency (malignant) »



« Hypertensive Emergency (crisis) »



Dépend énormément de la vitesse d’installation



La différence est dans l’atteinte clinique ou non des organes cibles    

Cerveau Cœur et aorte Œil Rein

Cerveau •

Saignement ; très peu probable chez vous



Perfusion inadéquate



La fameuse céphalée…



Sauf pour la subite / pire…

 Symptomatologie importante

 Atteinte du sensorium et des fonctions cognitives  Encéphalopathie hypertensive  Tellement non spécifique, surtout avec l’inquiétude et la céphalée de tension  HSA

Hémorragie intraparenchymateuse

HSA

Cœur et aorte •

Symptôme d’insuffisance cardiaque gauche



Ischémie coronarienne



Dissection aortique

 Surcharge

 Douleur intense, déchirante, irradiation dorsale

Dysfonction ventriculaire gauche

Dissection aortique

Œil



Atteinte de la rétine

 Par œdème  Vision trouble ou voilée  Aucune douleur, ni éclair

Rétine normale

Œdème rétinien

Rein



Diminution de la fonction rénale



Activation de plusieurs composantes hormonales



Œdème important

 Protéinurie

 Diffus et non pas uniquement des MI

Référence du patient •

Avec suspicion d’atteinte des organes cibles



Sans atteinte des organes cibles

 Stat à l’urgence

 Ajustement de la compliance  Ajustement de la médication  Visite médicale précoce

 Médecin de famille ou superclinique

Référence du patient On traite un patient, pas un chiffre

2) Diabète •

On parlera ici d’hyperglycémie et pas d’hypoglycémie



Prévalence globale de 285 000 000 individus en 2010



Cause première d’IRC, cécité et d’amputation au niveau des membres inférieurs



Facteur important de co-morbidité dans beaucoup de pathologie

Diabète •



On ne parle plus de diabète insulinodépendant (type 1) car maintenant, beaucoup de type 2 sont aussi insulinotraités et ça créait beaucoup de confusion Selon la pathophysiologie  Déficit en insuline  Résistance à l’insuline

Acidocétose diabétique •

Patient avec un déficit d’insuline



Cause précipitante (infectieuse en majorité)





Sans insuline suffisante pour faire entrer le glucose dans les cellules, on utilise d’autres voies, y compris la formation de cétone Développement d’une acidose, importante, avec les signes et symptômes reliés  Nausée, vomissement, douleur abdominale, respiration de Kussmaul



Déshydratation importante

Acidocétose diabétique •

Patient plus jeune



Début rapide



Grand déficit volémique



Grande acidose avec un pH entre 6.8 et 7.3



Bicarbonates bas



Glycémie habituellement entre 15 et 30

Acidocétose diabétique •

Patient vraiment malade



Presque 100 % feront un séjour aux Soins Intensifs



Mécanisme de compensation très rapidement saturé et incompétent



Le chiffre de la glycémie est souvent trompeur

État hyperosmolaire •

Patient plus âgé



Début plus lent



Cause précipitante d’augmentation de la glycémie



Hyperglycémie et glycosurie



Apport liquidien inadéquat



 Infarctus, acv, infection…

Apparition graduelle d’un état confusionnel, avec de la déshydratation

État hyperosmolaire



Pas d’acidose et de symptôme relié



La glycosurie amène la polydipsie, polyurie, perte de poids…



Glycémie de plus de 30

Hyperglycémie



Soit un patient jeune, glycémie pas si pire, mais très malade et malade rapidement  Viendra rarement vous voir  Référence stat à l’urgence

Hyperglycémie •

Soit un patient plus âgé, glycémie alarmante, mais avec signe de grande déshydratation et un sensorium anormal  Viendra possiblement vous voir  Référence stat à l’urgence

Hyperglycémie •

Soit un chiffre élevé, avec tous les autres symptômes possibles



Classiquement, un patient diabétique de longue date et non compliant depuis le même temps…



Viendra très probablement vous voir



Prise en charge précoce par médecin de famille ou superclinique  Reprise de la médication !

Diabète de novo • •



Encore une fois, dépend beaucoup de la clinique ! Si suspicion d’une acidocétose (se développe plus lentement chez eux) ou d’état hyperosmolaire, référence à l’urgence Plus difficile à gérer complètement en externe comme situation car demande une très bonne prise en charge, avec laboratoire et suivi rapproché

Référence du patient On traite un patient, pas un chiffre

3) Patient anticoagulé •

Sous coumadin et non pas sous NACO



Population de plus en plus suivie par vous



Ne pas oublier une des prémisses de traitement



 Le risque de chute est déjà calculé dans la décision de traitement

Si la situation clinique change ou se détériore, la décision de poursuivre ou non le traitement doit être envisagée

Patient anticoagulé •



Pour le patient qui saigne, que le INR soit à 3, 5, 15 ou autre, le saignement n’est pas plus important Ce qui compte, c’est le site du saignement

INR supra-thérapeutique •

Les recommandations les plus suivies proviennent du CHEST et toutes les associations canadiennes y adhèrent et les suivent



Faites en 2008, lors de la 8ème édition



Les versions subséquentes n’ont rien changé sur ce sujet précis

Saignement non significatif •

Hémorragie sous-conjonctivale



Hématome des tissus mous



Lacération mineure



Saignement dentaire



Épistaxis antérieur



Saignement hémorroïdaire

Vitamine K



Per os si pas de saignement significatif



IV si saignement significatif

INR supra-thérapeutique •

Pour les patients avec un INR en bas de 5 et pas de saignement significatif



Diminution ou omission d’une dose et suivi rapproché



Si la problématique est temporaire (interaction par exemple), reprise de la posologie habituelle, sinon, ajustement de celle-ci

INR supra-thérapeutique •

Pour les patients avec un INR en haut de 5 et en bas de 9, sans saignement significatif



Omission d’une ou deux doses avec un suivi rapproché

 Ajustement de la posologie lorsqu’un INR thérapeutique est atteint



Ou : Vitamine K; 1 à 2.5 mg (per os)

 Ajustement de la posologie lorsqu’un INR thérapeutique est atteint

INR supra-thérapeutique •

Pour les patients avec un INR en haut de 9 et sans saignement significatif



Arrêt du coumadin



Administration de vitamine K orale, mais à une dose de 2.5 à 5 mg





Suivi plus rapproché (INR devrait baisser sensiblement en 24-48 heures) et deuxième dose au besoin de vitamine K Ajustement de la posologie lorsqu’un INR thérapeutique est atteint

INR supra-thérapeutique •

Pour les patients avec un INR élevé (peu importe le chiffre) et avec saignement significatif



Arrêt du coumadin



Administration de 10 mg de vitamine K par voie intraveineuse



Vitamine K à répéter aux 12 heures selon la clinique (si l’INR est toujours élevé)



Plasma frais congelé ou tout autre modalité thérapeutique (Bériplex…) selon l’urgence clinique de la situation

INR supra-thérapeutique •

Pour les patients avec un INR élevé (peu importe le chiffre) et avec saignement dangereux pour la vie (y compris intra-crânien)



Arrêt du coumadin



Administration de 10 mg de vitamine K par voie intraveineuse



Plasma frais congelé et/ou tout autre modalité thérapeutique (Bériplex…)

Référence du patient



Avec saignement significatif



Impossibilité de donner de la vitamine K



Impossibilité d’assurer le suivi

Référence du patient On traite un patient, pas un chiffre

4) Allergie à la pénicilline •

Possiblement 10 % de la population américaine !



Environ 1 % de la population aura une atteinte cutanée lorsqu’exposé à la pénicilline

 Rapporté par la population  Le plus souvent, événement en bas âge et absence de souvenir du patient

 85 % d’entre eux auront un rash morbiliforme  10 % d’entre eux auront un urticaire ou un angioedème

Allergie à la pénicilline •

Effet pharmaco-économique important    

Augmentation des coûts de traitement Augmentation des examens et admission à l’hôpital Augmentation des effets nosocomiaux Augmentation du nombre et de la durée de séjour aux soins intensifs

Allergie à la pénicilline



Mélange avec les effets secondaires      

Nausée Diarrhée Crampes abdominales Céphalée Étourdissements Prurit (sans rash)

Allergie à la pénicilline



Si symptômes plus concordant     

Rash (précoce et tardif) Prurit (avec rash) Urticaire Œdème facial Réaction anaphylactique

Si symptômes non significatifs



75 à 100 % vont avoir des tests négatifs



Se rappeler que 1 % de ceux ayant un test négatif aura une réaction aux céphalosporines

 Dépend surtout si l’absence de souvenir est incluse

Réaction croisée •

Entre 1 et 15 % des patients avec mention d’allergie à la pénicilline  Y compris les mêmes effets secondaires !



Près de 10% des patients avec une allergie prouvée auront des symptômes (bénins)

 Mais le plus souvent avec céphalo de 2ème génération

Réaction croisée • •

Réaction immunitaire de type E 15-85 % de ceux qui ont eu une réaction anaphylactique avec la pénicilline auront une réaction allergique sévère avec les céphalosporines  Urticaire  Anaphylaxie

Conclusion •





Si réaction anaphylactique prouvée à la pénicilline, le risque est réel et présent Si réaction connue et non sévère à la pénicilline, le risque est présent, mais pas pour une réaction croisée sévère (surtout rash et urticaire) Si le patient ne connait pas sa réaction antérieure, il est très, très peu probable que ça a été une réaction anaphylactique

Bibliographie •

Textbooks



Énoncés de position

 Tintinalli; Emergency Medicine – 6ème édition  Harrisson’s ; Principles of Internal Medicine, 18ème édition  Toronto Notes, 2017    

CHEST 2008;133;160-198 CAEP (Canadian Association of Emergency Physician) AMUQ (Association des Médecins d’Urgence du Québec) AHA/FMCC



Dynamed & Uptodate



Quelques articles… Pour la liste exhaustive, svp, me contacter directement.

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