mobilisation générale - Free

teuses qui remplacent petit à petit les bûcherons en ... (petits bois) et donc en phase d'amé- lioration. ...... France et des entretiens avec 8 spécialistes de l'aigle.
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EDITO

MOBILISATION GÉNÉRALE

C

’est indéniable, la politique forestière française a changé depuis quelques années. On peut s’en émouvoir, être favorable à ce changement ou au contraire le déplorer, les faits sont là. A la fin de la 2ème guerre mondiale, l’urgence était à la reconstitution de peuplements forestiers capables de produire un volume de bois conséquent. Les boisements étaient encouragés ainsi que les interventions d’amélioration sylvicole (dépressage, balivage, élagage…). Globalement, l’Etat aidait les propriétaires à faire de la sylviculture avec le système de financement de l’époque, le Fonds forestier national (FFN). Depuis la suppression du FFN, la nouvelle politique tient en trois mots : mobiliser du bois. Les incitations financières pour les propriétaires concernent aujourd’hui la création et l’amélioration de la desserte pour pouvoir aller chercher les bois et, pour les entreprises, l’acquisition de têtes abatteuses qui remplacent petit à petit les bûcherons en forêt. Parallèlement, les aides publiques à la sylviculture sont tellement réduites et compliquées à

décrocher que les propriétaires se demandent si ça vaut le coup de les solliciter. Mobiliser du bois, exploiter la ressource existante plutôt que d’effectuer de nouveaux boisements, c’est très bien. Aucun forestier ne peut être contre, tellement l’exploitation des bois est la principale condition pour pouvoir pratiquer une bonne sylviculture. Toutes les études menées en Languedoc-Roussillon montrent que la récolte annuelle effective s’élève à moins de la moitié de l’accroissement biologique des forêts. On est donc en phase de capitalisation et le volume sur pied augmente chaque année. Mais la ressource n’est pas la même partout : une grande partie est concentrée dans deux départements (la Lozère et l’Aude). Par ailleurs, la majorité de cette ressource se trouve dans des conditions d’exploitation difficiles. Ce qui veut dire que, dans la majorité des cas, il faut mobiliser des volumes importants pour rentabiliser l’exploitation.

SOMMAIRE

On le sait, la forêt régionale est jeune (petits bois) et donc en phase d’amélioration. Elle a besoin qu’on y pratique une sylviculture soignée pour préserver l’avenir des peuplements, leur qualité et leur production. Oui à la mobilisation du bois qui seule peut permettre cette amélioration mais l’exploitation doit rester au service de la sylviculture pour que la gestion forestière reste une gestion durable. Il faut rester vigilant car certains signes tendraient à prouver que la gestion des forêts passerait maintenant au second plan derrière l’exploitation des bois : la suppression de l’aide aux propriétaires pour élaborer les plans simples de gestion, le souhait de « simplifier » l’instruction des plans simples de gestion (proposition d’action aux assises de la forêt)… La forêt est le résultat de la gestion pratiquée par ceux qui nous ont précédés. Nos enfants nous jugeront aussi sur l’état du patrimoine que nous leur laissons. Hubert Libourel Président du CRPF du Languedoc-Roussillon

Centre Régional de la Propriété Forestière

CRPF Languedoc-Roussillon

Languedoc-Roussillon

P ROGRAMME 2008

DES

S ÉANCES

DE

V ULGARISATION

AUDE

2007 : une année folle.........................................................2 Les propriétaires privés toujours à la traîne en Languedoc-Roussillon .................................................4 Le temps des décorations ................................................6 Chartes forestières...............................................................8 En bref.....................................................................................10 A lire ........................................................................................11 Forexpo - Vivexpo ............................................................12

23 mai

Rennes les Bains

Les essences forestières à bois d'artisanat : Quelles sont ces essences, leur intérêt, leur valorisation possible… Visite en forêt, rencontre avec un scieur ou un artisan.

13 juin

Montagne Noire

Le chêne rouge d’Amérique : intérêt et caractéristiques de l’espèce, exigences et comportement dans plusieurs plantations audoises, sylviculture.

19 septembre

Montagne Noire

Dépérissements actuels dans les peuplements audois d’épicéa : que faire ? Causes de ces dépérissements, actions rapides à mettre en œuvre, essences de substitution possibles dans les peuplements touchés.

21 novembre

Corbières occidentales

Obtenir ou renouveler le plan simple de gestion de sa forêt : Explications étape par étape pour un document simple mais complet – Illustrations sur le terrain des différents aspects à prendre en compte et des utilisations du document.

GARD Mai

Basses Cévennes à pin maritime

Bien vendre ses bois de pin laricIo et pin maritime : modes de vente, types d’exploitation et marchés actuels.

14 juin

St Pons la Calm

Les essences forestières à bois d'artisanat : Quelles sont ces essences, leur intérêt, leur valorisation possible… Rencontre avec des artisans du bois.

6 août

Aigoual

Comment suivre l’évolution naturelle des milieux forestiers pour adapter la sylviculture ? L'évolution des écosystèmes forestiers, leur adaptation aux changements climatiques. Les outils de gestion des forestiers permettant de tenir compte des enjeux environnementaux et des conditions stationnelles.

26 et 27 juillet

Espérou

Fête de la forêt et du bois Thème : Le bois, une énergie renouvelable (les utilisations passées et actuelles)

Septembre

Cévennes

Histoire des forêts en Cévennes : passé, présent et avenir L'évolution des forêts en Cévennes en lien avec l'utilisation des milieux et leurs potentialités. Les possibilités de mise en valeur du patrimoine forestier actuel

3 octobre

Causses Gard-Hérault

Etre propriétaire forestier dans un site Natura 2000

JOURNÉE ORGANISÉE DANS LE CADRE DE LA CHARTE FORESTIÈRE DE TERRITOIRE DE L’AIGOUAL

DOCUMENT EN ENCART

“Une forêt privée gérée et préservée par un réseau d’hommes compétents au service des générations futures”

SANTÉ DES FORÊTS

2007, une année folle Un hiver très doux, un été plutôt frais voire même « pourri » en Lozère : il n’y a plus de saisons ! D’un point de vue climatique, l’année 2007 fut assez folle mais beaucoup plus favorable à la végétation que les années précédentes. Au plan sanitaire, pas de nouveaux parasites mais les attaques de l’année passée continuent même si on assiste à une certaine stabilisation voire une amélioration grâce aux meilleures conditions climatiques. es années se suivent et ne se ressemblent pas : l’hiver 2006 avait été très froid, celui de 2007 est à l’opposé. Une grande douceur règne dès le mois de janvier sur toute la région et des records de température sont battus dans de nombreux postes d’altitude en Lozère et dans les Pyrénées-Orientales. A peine quelques épisodes plus frais fin janvier et début février viennent-ils troubler cette ambiance générale. Les précipitations sont rares et faibles sur l’ensemble du Languedoc-Roussillon sauf en février où des pluies abondantes tombent sur l’ouest (Aude, Pyrénées-Orientales et ouest héraultais) et en Lozère. La neige reste rare : malgré quelques faibles chutes en montagne en février et mars, il y a longtemps que l’on n’avait pas vu les sommets aussi nus.

Hiver doux et été frais Changement de régime au printemps : les pluies tombent en abondance notamment dans l’Aude, le Gard et la Lozère, l’Hérault et les PyrénéesOrientales étant moins arrosés. De nombreux orages éclatent dans tout le Languedoc-Roussillon et la grêle tombe violemment dans l’Aude et le Gard. Les températures sont toujours aussi douces ; elles sont même chaudes voire très chaudes dans l’ouest de la région. Dès juillet, les pluies cessent annonçant un été sec sauf dans l’Aude et en Margeride (Lozère). Les températures restent fraîches pour la saison et le mois d’août est particulièrement maussade. Le soleil revient en septembre. L’automne est sec sauf en Lozère où les pluies tombent dès octobre. Une sécheresse prononcée règne dans l’est de la région (Gard et Hérault) et dans

B. LECOMTE

L

Le chancre du châtaignier est omniprésent en Languedoc-Roussillon.

les Pyrénées-Orientales. Le thermomètre est assez clément et les températures ne commencent à chuter qu’à la fin du mois de novembre. Ce temps frais et sec durera jusqu’à la fin de l’année. La grêle a provoqué des dégâts (bris de rameaux) sur le pin maritime dans les Cévennes (Gard), sur le pin pignon dans l’Aude et sur le sapin pectiné en Lozère. Ces dégâts sur les pins favorisent les attaques de Sphaeropsis sapinea, champignon déjà présent sur les arbres affaiblis dans le Gard (pin noir d’Autriche) et dans les Pyrénées-Orientales (pin laricio de Corse). Un autre champignon, Fusarium circinnatum, détecté en 2006 dans les Pyrénées-Orientales, a fait l’objet en 2007 d’une recherche par prospection systématique. Celle-ci a permis de détecter sa présence sur pin de Monterey dans les Pyrénées-Orientales, sur

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pin d’Alep et pin maritime dans le Gard, et sur pin pignon dans l’Hérault. Enfin, dans le Gard, le pin d’Alep est toujours victime des attaques de Crumenulopsis sororia, champignon qui provoque des chancres sur rameaux et, dans le cas de forte présence, des rougissements de houppier. La douceur de l’hiver a été favorable à la chenille processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa). Des foyers très actifs ont été signalés dans la vallée de la Têt (Pyrénées-Orientales) et dans les Cévennes (Gard et Lozère). Enfin, la pyrale du tronc (Dioryctria sylvestrella) est toujours présente dans les peuplements de pin maritime de la plaine du Roussillon (PyrénéesOrientales) même si les attaques ne sont plus aussi violentes que les années précédentes. Le CRPF travaille actuellement à tester le type de sylviculture qui limiterait le développement de la pyrale dans les pins maritimes.

Stabilisation ou amélioration Les épicéas sont toujours victimes d’attaques de scolytes. Le typographe (Ips typographus) cause des dépérissements sur des bouquets d’arbres en Somail, dans l’Espinouse et en Montagne Noire (Hérault et Aude). Dans le Gard et en Lozère, des attaques ponctuelles ont également été observées. La situation s’est globalement améliorée grâce à un printemps plus « normal ». Le dendroctone (Dendroctonus micans) est toujours présent dans le Somail. Il est visible surtout dans les peuplements d’épicéa de Sitka qu’il colonise à une vitesse impressionnante. Mais il attaque aussi l’épicéa commun de manière plus insidieuse. Pour la deuxième année consécutive,

M. CAVET

Les correspondants-observateurs du Département santé des forêts AUDE • Jean-Christophe Chabalier CRPF ...................04.68.47.64.25 • Guy Sicre ONF ....................04.68.11.40.00

GARD • Christine Boyer CRPF ...................04.66.60.92.93 • Claude Rullière ONF ....................04.67.81.00.83

HÉRAULT Tache d’épicéa touché par le typographe.

des lâchers de Rhizophagus grandis (12 000 en 2007) ont été réalisés pour tenter de contrer ces attaques en installant durablement ce prédateur du dendroctone. En Lozère et dans le Gard, ce scolyte a également été signalé. Les dépérissements de sapin pectiné en Pays de Sault (Aude) ont tendance à se stabiliser. Ceci peut être attribué à des conditions climatiques moins contraignantes pour les arbres, notamment le retour d’un printemps humide. En effet, les mortalités sont observées surtout sur des arbres situés en conditions difficiles (faibles réserves en eau, sols rocailleux, expositions ensoleillées, basse altitude).

J. BERNARD

En Languedoc-Roussillon, contrairement aux régions voisines, on n’observe quasiment pas de dépérissements de douglas dus aux sécheresses répétées des années précédentes. En revanche, dans le Gard, des peuplements de cèdre de l’Atlas situés à basse altitude présentent des symptômes dus aux stress hydriques estivaux : chute des aiguilles, dessèchement partiel du houppier, écoulements de résine sur le tronc.

Les pralines et les écoulements de résine attestent de la présence du Dendroctone.

Ces conditions de sécheresse à répétition sont également responsables de dépérissements de chêne-liège dans les Pyrénées-Orientales (notamment dans les Aspres) sur des stations arides. Par ailleurs, des défoliations importantes (plus de 50% du feuillage) sont signalées sur chêne pubescent dans la vallée du Lot (Lozère) et dans le sud de l’Aude ainsi que sur chêne sessile et chêne vert dans les Cévennes gardoises. La présence de chenille processionnaire du chêne (Thaumetopoea processionnea) est observée sur chêne pubescent dans le Gard et l’Hérault. Dans ces mêmes départements, le puceron foliaire (Phylloxera quercinea) pique les feuilles des chênes pubescents provoquant des taches foliaires et des jaunissements précoces. Enfin, des chancres évolutifs sur des troncs de chêne pubescent dus à Diplodia mutila et Cylindrocarpon ont été détectés dans le Gard. Le chêne rouge d’Amérique est victime de plusieurs agents pathogènes : le platype (Platypus cylindrus), insecte xylophage, dans le Razès (Aude) et la zeuzère (Zeuzera pyrina) dans le Gard. Par ailleurs, dans ce

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• Rémi Decoursière ONF ....................04.67.23.81.96 • Serge Gasc DDAF ..................04.67.97.30.01

LOZÈRE • Laurent Toiron ONF ....................04.66.65.63.00 • Jean-Yves Magaud CRPF ...................04.66.65.26.79

PYRÉNÉES-ORIENTALES • Jean-Philippe Hamelin ONF ....................04.68.05.70.78 • Bruno Mariton CRPF ...................04.68.55.88.02

dernier département, différents champignons parasites de faiblesse ont été détectés dans un peuplement en conditions difficiles. Enfin, des ponctuations alignées horizontalement sur le tronc sont observés fréquemment dans des peuplements gardois : elles correspondent à des traces de coups de bec de pics à la recherche de sève brute au printemps. Dans les taillis de châtaignier, le chancre (Cryphonectria parasitica) est présent dans toute la région et provoque très ponctuellement quelques dépérissements. Toutefois, l’étude menée par le Cemagref (voir NFF n°91) dont les résultats ont été connus en 2007 montre que la présence du chancre n’est pas rédhibitoire et ne doit pas empêcher de mener une sylviculture dans les taillis, au contraire. Si l’année 2008 s’avère clémente d’un point de vue climatique, l’état et la santé des forêts devraient encore s’améliorer. Rendez-vous à l’année prochaine pour un nouveau bilan. D’après « La lettre du DSF » n°36. Décembre 2007

CERTIFICATION

Les propriétaires privés toujours à la traîne en Languedoc-Roussillon Au cours de l’année 2007, 56 propriétaires privés ont adhéré au système de certification PEFC. Les nouveaux adhérents sont moins nombreux que les années précédentes (61 en 2006 et 89 en 2005). La surface boisée correspondante s’élève à 2983 hectares. Ces nouvelles adhésions portent le nombre total de propriétaires privés adhérents à PEFC en LanguedocRoussillon à 317 pour une surface de 34 779 hectares. Si l’on considère que les forêts privées de production couvrent une superficie de 650 000 hectares, le taux de surface certifiée s’élève à 5,3%. C’est dans les deux départements les plus producteurs de bois, l’Aude et la Lozère, que les surfaces certifiées sont les plus élevées. Ces deux départements comptent 80% de la surface boisée privée certifiée (40% chacun). Les 20% restant se répartissent dans les autres départements : 11% dans l’Hérault, 6% dans le Gard et 3% dans les Pyrénées-Orientales.

Les surfaces domaniales et communales certifiées en Languedoc-Roussillon représentent 162 916 hectares (dont 78% domaniales). Ceci porte la superficie totale certifiée dans la région à 197 695 hectares soit 19% de la surface forestière.

cahier des charges. Le montant de l’adhésion est minime ; il est versé pour 5 années et s’élève à : • 15 € pour les forêts de 10 hectares ou moins, • 10 € (partie fixe pour les frais de dossier) + 0,5 €/ha pour les autres (1).

Au niveau de l’exploitation et de la transformation des bois, 28 entreprises sont certifiées PEFC en LanguedocRoussillon : 9 exploitants forestiers, 16 entreprises de 1ère transformation (scieurs notamment) et 3 de 2ème transformation (voir tableau ci-dessous). Rappelons que PEFC est un système de certification mondial auquel les propriétaires forestiers français participent activement. Il réunit des représentants des producteurs, des transformateurs et des consommateurs à l’intérieur d’entités européennes, nationales et régionales. L’adhésion à PEFC permet aux propriétaires forestiers d’obtenir pour leur forêt la certification de la gestion durable moyennant le respect d’un

De plus en plus d’exploitants souhaitent que les bois qu’ils achètent soient certifiés car tous les grands distributeurs de bois et de produits en bois veulent que les articles en vente dans leurs magasins soient issus de bois produits dans des forêts gérées durablement. Pour les produits comme le papier qui sont face à la concurrence mondiale, la certification devient aujourd’hui une condition de vente. De plus, à l’horizon 2010, tous les achats publics de bois (Etat, collectivités, etc.) devront être certifiés à 100%. Ce point précisé dans une circulaire de 2005 a été repris dans les conclusions du « Grenelle de l’environnement ». Enfin, lorsqu’elles financent des installations (bâtiments, chaufferies…),

EXPLOITANTS

SCIEURS

AUTRE 1ère TRANSFORMATION

2ème TRANSFORMATION

- Bourrel Alain - Cosylva - Donnadieu - Jouanen - La Forêt Privée - Philip Bois - Sébastien Bois - SI2FE3 - Société forestière du Rialsesse

- Bargues Bois - BDL Scierie Serverette - Buffière et fils SARL - CBDG - Engelvin Bois La Bruguière - Engelvin Bois Le Bleymard - Fages SA - Falcon SARL - Hermabessière et fils - Inard Bois - Meyrueix et fils - Nogaret Ets - Scierie Bout SARL - Scierie Salles - Union Forestière Viganaise

- Woody Flam Center

- Gaillard Rondino. Usine de Aumont-Aubrac - ONF Atelier de Combesalat - ONF Atelier de la Jonte

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EN BREF

PEFC

Typologie des stations du Razès : c’est parti !

Salon de jardin en bois certifié PEFC.

cation. C’est un des défis à relever pour que le bois apparaisse définitivement pour tout un chacun comme un matériau pleinement écologique.

les collectivités sont de plus attentives au caractère renouvelable des matériaux utilisés et à leur provenance locale. La demande de bois locaux certifiés augmentera donc certainement au cours des années à venir. Comme les autres partenaires de la filière forêt-bois, le propriétaire forestier doit suivre le courant de la certifi-

FORÊTS PRIVÉES CERTIFIÉES (ha)

Benoît Lecomte

(1) Cette cotisation pour les forêts de surface supérieure à 10 hectares passera certainement prochainement à 11 € + 0,55 €/ha.

P.O. 3%

Le Razès, la Piège et la Malepère constituent une petite région naturelle située aux confins de l’Aude et de l’Ariège. Cette région de collines peu à moyennement élevées (de 400 à 800 mètres) bénéficie d’un climat aux influences méditerranéennes et océaniques. Les forêts privées représentent 97% de la surface boisée et les feuillus sont largement majoritaires (80%). Les chênaies et les hêtraies représentent un potentiel de production intéressant. C’est pourquoi en 2001 le principe de l’élaboration d’une typologie des stations forestières a été acté avec le financement d’une préétude permettant d’étudier les principales caractéristiques de cette petite région et de définir celles qui ont une influence sur les milieux forestiers. Six années ont été nécessaires depuis la parution de cette préétude pour obtenir des financements (Etat et Région) pour réaliser un catalogue des stations forestières débouchant sur l’élaboration d’un guide des stations. Ce dernier est destiné à l’usage des propriétaires qui pourront s’en servir pour prendre des décisions de gestion de leur forêt.

Aude 40 %

B. LECOMTE

Lozère 40 %

Gard 6%

Hérault 11 %

ÉVOLUTION DES SURFACES CERTIFIÉES ET DU NOMBRE DE PROPRIÉTAIRES 35 000

350 325 300 275 250 225 200 175 150 125 100 75 50 25 0

Surfaces certifiées

30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000 0 Sept 03

Mars 04

Sept 04

Mars 05

Sept 05

Mars 06

Surfaces des forêts publiques

Nombre de propriétaires privés

Nombre de forêts publiques

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L’élaboration du catalogue court sur les deux années 2008 et 2009. Il est réalisé par des bureaux d’étude spécialisés encadrés par le CRPF Languedoc-Roussillon. Ce travail passe par deux campagnes de relevés de terrain (botanique, caractéristiques du sol, données chiffrées sur les peuplements) qui seront réalisés d’avril jusqu’en octobre dans les forêts du Razès, de la Piège et de la Malepère. Il est possible que ces relevés soient effectués dans votre propriété. Si vous rencontrez les techniciens qui les réalisent, nous vous demandons de leur réserver le meilleur accueil. Pensez qu’ils travaillent pour la forêt et ses propriétaires. D’avance, merci.

Sept 06

Surfaces des forêts privées

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Une région au potentiel de production intéressant.

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CARNET

Le temps des décorations Le 7 novembre dernier, Francis Mathieu, ingénieur à l’antenne lozérienne du CRPF du Languedoc-Roussillon, est décoré des insignes d’officier du mérite agricole. Pour l’occasion, les administrateurs et le Directeur du CRPF, ses collègues et de nombreuses autres personnes qui ont marqué sa vie professionnelle ont fait le déplacement à Montpellier. Cette décoration récompense près de 40 années consacrées entièrement à la forêt privée et, plus particulièrement, au CRPF. lain Guiraud, Directeur du CRPF, retrace les moments importants de sa carrière depuis ce jour d’octobre 1969 où il est entré dans cet organisme fraîchement créé. C’est historiquement le premier technicien recruté ! Il participe à la mise en place du CRPF : élaboration des premières Orientations régionales de production qui seront approuvées en 1972, rédaction de modèles de plans simples de gestion pour expliquer aux propriétaires la teneur et la nécessité de ces documents, nouveaux à l’époque.

J.Y. MAGAUD

A

Persévérant, rigoureux et dévoué En juillet 1973, il prend en main l’antenne de la Lozère et du Gard dont le siège est d’abord à Alès puis, à partir de 1975, à Robiac-Rochessadoule. En 1977, l’augmentation des effectifs du CRPF permettant de réduire la taille des circonscriptions territoriales des techniciens, il s’occupe uniquement du Gard. Il restera responsable de ce département jusqu’en 1997, en tant qu’ingénieur à partir de 1982 puisqu’il réussit brillamment au premier examen d’aptitude organisé dans les CRPF. Toutes ces années passées dans le Gard lui permettent de mettre en oeuvre ses connaissances techniques et d’utiliser ses qualités de relations humaines. Il travaille activement à l’information des propriétaires puis à leur formation puisque le département du Gard est l’un des premiers en France à créer une association Fogefor. Il contribue également à la création de la première association syndicale de France pour le reboisement à Saint-Julien de la Nef, dans les Cévennes, exemple qui sera suivi par bien d’autres.

Alain Guiraud retrace les moments importants de la carrière de Francis Mathieu.

Son goût pour la communication trouvera l’occasion de s’épanouir entre 1994 et 1999, période à laquelle il assurera la responsabilité de ce secteur d’activités au CRPF. On compte à son actif plusieurs réalisations marquantes : l’organisation du 25ème anniversaire du CRPF (1994), une cassette vidéo sur les forêts privées (1996), une campagne d’information « En Lozère, cultivons notre forêt »… Mais le travail de responsable départemental lui manque et c’est en 1999 qu’il repart pour une nouvelle aventure en acceptant le poste de Mende pour s’occuper de la Lozère, poste dont il est toujours titulaire à l’heure actuelle. Rejoint par Jean-Yves Magaud à partir de 2004, il développe notamment les démarches territoriales (Plan de développement de massif et Charte forestière de territoire), il plaide pour la mise

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en valeur du châtaignier en Cévennes dont il devient un farouche défenseur… Francis Mathieu ne compte pas son temps quand il s’agit du CRPF, de la forêt privée et des propriétaires. Il est persévérant, rigoureux, dévoué et doté d’un sens de l’humour certain.

Rendre un peu de ce qui m’a été donné Après qu’Hubert Libourel, Président du CRPF, lui ait remis sa distinction, Francis Mathieu prend la parole d’abord pour citer le Général de Gaulle (« Il y a le temps de la jeunesse et le temps des décorations ») puis pour rendre hommage à quelques personnes « qui ont compté dans ma vie professionnelle, dans l’évolution de ma carrière, dans ma conscience forestière

J.Y. MAGAUD

EN BREF

Succès sans précédent de la vente des forestiers privés

Francis Mathieu rend hommage aux personnes qui ont compté dans sa vie professionnelle

et tout simplement dans ma vie d’homme. Très symboliquement, je leur dédie une partie de cette bien modeste médaille ». Il évoque la mémoire de propriétaires disparus qui l’ont fortement impressionné par leur charisme « forestier » : Paul Pallot, Président fondateur du CRPF, Charles Bieau, François Morel, Denis Coste, André Séverac, René Massot… Puis il nous parle de Georges Illy, deuxième directeur du CRPF, précurseur connu et reconnu, de Franck Nouguier formidable agitateur d’idées avec qui il a réalisé tant de projets qui ont marqué leur époque, de Jeannine Bourrély, son élève du Fogefor, devenue son modèle en négociation et en communication, et enfin de Serge Lacrotte, agriculteur des Cévennes minières qui lui a ouvert l’univers parfois rude mais si attachant de la forêt paysanne. Il loue ensuite longuement l’action de Yves Fauris pour le châtaignier et son soutien à toutes les démarches entreprises pour cette essence : parmi elles notamment, les plans de développement de massif dans les Cévennes à châtaignier. Il cite enfin l’influence de Yves Martin sur sa « conscience

forestière », qui l’a rapidement convaincu de l’importance de prendre en compte le réchauffement climatique dans la gestion forestière. Et au travers de Francis Bertrand, collègue de la Direction départementale de l’agriculture et de la forêt du Gard, il souligne l’importance du travail en partenariat avec les autres acteurs du monde rural. Il remercie les directeurs successifs du CRPF, ses collègues « défricheurs » des débuts (Jean-Pierre Lafont, Jacky Bedos, Bernard Cabannes, Jean-Louis Calvet…) et les nouveaux « avec qui nous formons une équipe où je me sens bien ». Enfin, il nous fait part d’un scoop : son départ en retraite à la fin de l’année 2008 et son souhait à ce moment là de rejoindre les rangs du syndicat des forestiers privés du Gard présidé par Jacques Hirsinger « pour rendre un peu de ce qui m’a été donné ». Par l’intermédiaire de ces quelques lignes, Francis, tes collègues te félicitent de cette distinction et te donnent donc rendez-vous dans quelques mois pour un nouveau départ… Benoît Lecomte

Au revoir Jacky, bienvenue Jean-Christophe La remise des insignes du Mérite agricole à Francis Mathieu n’était pas le seul motif de réunir tous ces acteurs de la forêt privée du Languedoc-Roussillon. L’autre raison était le départ annoncé de Jacky Bedos, technicien du CRPF dans le département de l’Aude, qui a décidé de faire valoir ses droits à la retraite à partir du 1er janvier 2008. Il est remplacé depuis le 4 février dernier par Jean-Christophe Chabalier qui prend les rênes de l’antenne de l’Aude. Jean-Christophe arrive de la Drôme où il était technicien au CRPF de Rhône-Alpes. Originaire de Lozère, il avait précédemment travaillé dans le Cantal pour la coopérative forestière de ce département. Les Nouvelles Feuilles

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La vente de bois organisée le 28 novembre 2007 par la coopérative « La Forêt privée lozérienne et gardoise » a été pleinement couronnée de succès. Sur les 48 lots offerts à la vente qui totalisaient 38 122 mètres cubes, 43 représentant 90 % du volume ont trouvé preneur. L’engouement d’achat était tout à fait exceptionnel lors de cette vente par appel d’offres où pas moins de 155 soumissions ont été reçues pour les 48 lots proposés. Cette vente s’est caractérisée par une demande extrêmement vive pour toutes les essences et qualités. Elle confirme l’intérêt marqué pour les bois à destination papetière ou énergétique issus de premières et deuxièmes éclaircies mécanisables où les prix sur pied vont de 3,50 à 16,50 euros par mètre cube. Les pins sylvestres sont recherchés pour les sciages à palette et pour les qualités supérieures ; ils bénéficient d’une tendance haussière. Selon le volume moyen, de 0,25 à 1 mètre cube, les prix évoluent de 8 à 31 euros par mètre cube. Le douglas suscite une concurrence active même pour des lots mélangés et des conditions d’exploitation et de sortie souvent délicates. En deuxième et troisième éclaircie, pour des tiges d’un volume supérieur à 0,6 m3, les prix occupent une fourchette de 10 à 31,5 euros par mètre cube. Les lots de hêtre destinés au chauffage sont très demandés en nord Lozère où leurs prix au mètre cube ont atteint de 15 à 19 euros. La Forêt Privée (tél. 06 66 65 39 69) se préoccupe déjà de sa prochaine vente groupée qui aura lieu au printemps prochain. Dans un contexte commercial aussi favorable les propriétaires forestiers ne doivent pas tergiverser. Ils ont tout intérêt à mettre en marché les coupes souhaitables permettant l’amélioration des peuplements d’âge moyen et la régénération des parcelles arrivées à maturité.

CHARTES FORESTIÈRES

(GARD) Le projet de Charte Forestière de Territoire du Pays des Cévennes (1) est en cours d’élaboration. La première phase du projet s’est terminée le jeudi 24 janvier dernier, par la tenue d’un Comité de Pilotage, avec la validation des principaux éléments de diagnostic ainsi que des grands axes de réflexion pour l’avenir. Ces éléments vous seront présentés plus en détails dans le prochain numéro des Nouvelles feuilles forestières mais des renseignements sont d’ores et déjà disponibles auprès des différentes antennes du CRPF du Gard et de la Lozère. Durant cette phase de diagnostic, près de 1000 propriétaires forestiers privés ont été sollicités par l’intermédiaire d’un questionnaire, afin de recueillir leur avis et leurs propositions. La deuxième phase du projet débute actuellement. Elle va permettre de hiérarchiser les priorités, afin d’entamer rapidement la dernière phase, celle de programmation d’actions concrètes sur plusieurs années. La forêt privée y aura toute sa place (rappelons que le Pays des Cévennes est couvert par plus de 100 000 hectares de forêt, soit 58% de son territoire, dont 70% de forêts privées). Parallèlement au travail de diagnostic, une demi-journée d’information intitulée « Chemins forestiers : statuts, droits et devoirs des propriétaires » s’est déroulée le 30 novembre 2007 en partenariat avec le Pays des Cévennes, dans la grande salle du Myriapôle d’Alès. Comme prévu, il y avait foule pour ce thème fédérateur puisque près d’une centaine de propriétaires forestiers se sont réunis pour écouter la présentation du juriste de la fédération des forestiers privés, pour débattre et poser des questions. Le compte-rendu détaillé de cette réunion et les éléments juridiques sont disponibles sur simple demande auprès de l’antenne gardoise du CRPF. (1) Le Pays des Cévennes englobe 117 communes des Cévennes gardoises, autour de l’agglomération alésienne jusqu’aux cantons lozériens du Pont de Montvert et de St Germain de Calberte. Après un projet de Pôle d’Excellence Rurale sur le thème du bois-énergie, ce pays s’est lancé récemment dans l’élaboration d’une Charte Forestière de Territoire, pour intégrer le bois et la forêt dans sa politique de développement

HAUT-CABARDÈS et HAUT-MINERVOIS

VALLESPIR

(AUDE) Les plaquettes forestières de la Charte mises à contribution Depuis le 18 décembre 2007, une chaudière à plaquettes forestières propriété de la Société HLM « Marcou Habitat » est en fonctionnement dans la commune de Salsigne. Alimentant dans un premier temps 13 logements puis, dans un second temps, 25 logements, ce dispositif fait partie d’un programme labellisé « pôle d’excellence rurale » porté par la Communauté de Communes du Haut-Cabardès et sa Charte Forestière de Territoire. La collectivité s’est positionnée pour assurer la fabrication du combustible en étroite collaboration avec la coopérative forestière de l’Aude COSYLVA et des entreprises locales. Une plate forme a été créée où les plaquettes sont fabriquées puis stockées à l’aide d’une bâche. Un transporteur local assure les rotations avec la chaudière. L’objectif est maintenant de développer cette activité sur le territoire ce qui permettrait de contribuer à un développement de l’ensemble de la filière bois du territoire. Au niveau de la Charte Forestière, le programme 2007 touche à sa fin et un bilan sera prochainement disponible sur le site « www.coopcft.org ». Le programme 2008 est en cours de préparation avec l’ensemble des partenaires de la Charte.

(PYRÉNÉES-ORIENTALES) Les premières propositions d’action Le projet de charte forestière du Vallespir couvre le territoire de la Communauté de communes du Haut-Vallespir (cantons d’Arles-sur-Tech et de Prats de Mollo) et une partie des communes de Céret, Reynès et Maureillas-las-Illas. Sa surface totale est de 50 400 hectares. L’animation est assurée par le Pays Pyrénées-Méditerranée. Lancée en janvier 2007, cette charte devrait être signée en avril 2008. Les premières actions pourront être proposées aux financeurs sur la programmation 2008. Le diagnostic de territoire a été réalisé au cours des 6 premiers mois de l’année 2007. Il met en évidence le potentiel économique de la vallée reposant sur le tourisme, le thermalisme et l’agriculture. Son remarquable patrimoine culturel traduit de vraies spécificités locales qu’il convient de préserver et de valoriser. Il en est de même pour son patrimoine naturel exceptionnel dû au contexte géographique particulier de cette petite région « la plus méridionale de France métropolitaine ». La forêt occupe 70% de la surface du territoire et la forêt privée couvre 80% de cette surface boisée. Les feuillus sont majoritaires (88%) et parmi eux le châtaignier tient une place privilégiée. Son économie doit faire l’objet d’une véritable relance. La faiblesse des moyens accompagnant la gestion

L. SAXE

CÉVENNES

Déchargement des plaquettes dans un silo de stockage.

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T. REVERBEL

A LIRE

La gestion des taillis de châtaignier est au cœur des réflexions de la Charte.

forestière et le peu de rentabilité économique expliquent le manque de motivation des propriétaires pour gérer durablement leur forêt, situation que déplorent les élus. La desserte dont est largement tributaire l’exploitation forestière manque cruellement à tous les niveaux : défaut d’entretien de la voirie publique et des pistes principales, insuffisance ou absence d’un réseau secondaire. L’état des entreprises locales est difficile à appréhender à cause du manque de données. Mais, de l’avis de tous, le développement du bois énergie semble être une solution d’avenir pour contribuer à dynamiser la filière locale. Enfin, au-delà de la production de bois, la forêt du Vallespir a un caractère multifonctionnel qui nécessite une organisation et une structuration précise. Ce diagnostic, validé par le comité de pilotage en octobre 2007, débouche sur 3 enjeux principaux, eux-mêmes déclinés en objectifs stratégiques. Des groupes de travail ont réuni à la fin de l’année 2007 des professionnels, des élus, des membres d’associations, des acteurs locaux qui ont dégagé des actions réalisables au cours des années à venir : Enjeu N°1 : le patrimoine en forêt. Exemples d’actions : création de sentiers thématiques

de découverte de la forêt pour le grand public, mise en place de produits pédagogiques, inventaire des arbres remarquables, réhabilitation du patrimoine bâti, exposition artistique, typologie des forêts de bord de cours d’eau… Enjeu N°2 : la filière forêt-bois. Exemples d’actions : réhabilitation de pistes forestières, relance de la sylviculture du châtaignier, mise en place de plates formes de stockage de plaquettes forestières, développement de marchés de niche, étude prospective des entreprises forestières en Vallespir, élaboration d’un guide des stations forestières… Enjeu N°3 : la multifonctionnalité de la forêt. Exemples d’actions : information et sensibilisation des propriétaires forestiers sur la chasse, organisation et mise en œuvre du schéma de randonnée en Haut Vallespir, organisation du ramassage des champignons en forêt privée, essais d’ouverture des milieux boisés à l’élevage, regroupement des propriétaires en faveur de l’accueil du public, développement de la châtaigneraie à fruits…

Le petit bâti pour le grand public Inédit et passionnant, ce livre pénètre dans toutes les petites constructions bâties qui parsèment les campagnes du Midi. Il explique leur histoire, leur origine ; décrit leur fonctionnement, leur fabrication. D’où viennent ces milliers de calvaires dressés au bord des chemins, comment bâtissait-on tous ces puits qui sortent de terre, pourquoi tant de murs et de cabanes en pierre sèche le long des champs ? Cet ouvrage trace en même temps des aventures méridionales formidables : la domestication du vent par des moulins, de modestes éoliennes ; la capture de l’eau par de petits canaux d’irrigation, des citernes, des abreuvoirs ; la conquête du feu par les fours à chaux, à pain ou les charbonnières… Des lavoirs aux clochers de tourmente en passant par les tours à signaux ou les télégraphes de Chappe, excellente découverte d’un patrimoine méconnu mais ô combien riche et enthousiasmant. Journaliste languedocien, Hubert Delobette nous plonge dans une passionnante histoire du petit bâti de nos campagnes après une longue enquête aux quatre coins du Sud de la France. LE PETIT BATI. SUD DE LA FRANCE ; H. Delobette ; Le Papillon Rouge Editeur ; 2007

Ces propositions devront être validées par les élus et, plus globalement, par l’ensemble du comité de pilotage en avril 2008.

ERRATUM

Mode d’emploi de l’exonération de la taxe foncière en site Natura 2000 Dans notre dernier numéro des Nouvelles Feuilles Forestières (n°92) consacré à Natura 2000, une erreur s’est glissée dans le mode d’emploi de l’exonération de la taxe foncière en page 11. En effet, en site Natura 2000, l’exonération de la taxe foncière sur les propriétés non bâties obtenue dans le cas de plantation, replantation et régénération naturelle n’est pas conditionnée par la signature d’une charte ou d’un contrat Natura 2000. Par contre un propriétaire forestier en site Natura 2000 ne pourra pas bénéficier d’une « double » exonération. C’est donc l’exonération forestière qui peut durer 10, 30 ou 50 ans qui sera prioritaire par rapport à l’exonération au titre de Natura 2000 qui n’est valable que 5 ans (renouvelable). Cependant l’administration forestière veillera sans doute à ce que les nouvelles plantations ne portent pas atteinte de manière significative à des habitats ou espèces à protéger au titre de Natura 2000.

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EN BREF

Evaluation du PDRN Le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche engage l’évaluation finale du PDRN (Plan de Développement Rural National) qui a contribué au financement de la filière forêt-bois de 2000 à 2006. Cette mission est confiée à un groupement de deux cabinets toulousains : MC2 Consultants (évaluateurs) et IF Consultants (experts forestiers). Pour apprécier l’efficacité de la politique forestière mise en œuvre via le PDRN, le groupement va rencontrer les principaux acteurs de la filière dans plusieurs départements témoins. En parallèle de ces rencontres, il lancera courant avril 2008 une enquête auprès

d’un large échantillon de propriétaires forestiers (de l’ordre de 1500) ayant bénéficié des aides du PDRN. Cet échantillon sera établi de façon à représenter au mieux la diversité des situations (taille de la propriété forestière, impact plus ou moins grand de la tempête, etc.) Les propriétaires en seront informés par courrier et seront invités à répondre à un questionnaire mis en ligne sur Internet. Nous vous remercions de réserver le meilleur accueil à cette enquête qui donnera aux propriétaires forestiers l’occasion d’exprimer leur point de vue sur l’accessibilité de ces aides et la valeur ajoutée de ce dispositif, comme leurs attentes vis-à-vis de futurs dispositifs.

Un jeune plant, qu’il soit truffier ou forestier, puise dans le sol l’eau et les éléments minéraux. Les travaux avant plantation et après, lors des entretiens, permettent de mettre (ou de maintenir) le sol dans les meilleures conditions possibles pour la vie des arbres. Une collaboration entre l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et Claude Becker, concepteur et fabricant de matériel, a donné naissance à des outils nouveaux et à des méthodes innovantes pour travailler le sol. Une démonstration a été organisée à Uzès (Gard) par le Centre régional de la propriété forestière et la Fédération régionale des trufficulteurs. La première d’entre elles est la technique « 3B (Billon Bombé Becker) ». Le principe est de décompacter le sol sans bouleverser les horizons. Le « culti sous soleur Becker », monté sur une minipelle (3 tonnes) à chenilles, travaille à la manière d’une pioche. Trois « coups de dent » sont donnés au centre et de chaque côté pour former un billon surélevé de 20 à 40 cm. Un plant pourra prospecter le sol sur 1 mètre de large et 80 cm minimum de profondeur. Dans des plantations tests suivies par l’INRA, la reprise des plants est excellente (plus de 99%) et leur croissance initiale spectaculaire malgré des conditions climatiques difficiles. En effet, cette technique permet de détruire le feutrage racinaire de la végétation concurrente grâce aux ailettes et au tranchant de l’outil. Le sol est ameubli en profondeur sans lissage des parois ni mélange des horizons. Les racines peuvent donc se développer sans aucune perturbation. De plus, la dent extrait les gros cailloux et les souches. Sur terrain pentu, le travail est réalisé en courbes de niveau et crée de miniterrasses qui peuvent collecter l’eau de ruissellement. L’outil coûte 4300 euros hors taxe. Il permet de réaliser, avec un personnel formé, 100 mètres linéaires à l’heure, 45 potets truffiers ou 100 à 200 potets forestiers. Le « PH (pioche à herser) » est un prototype d’outil d’entretien du

L.M. DUHEN

Des pelles et des pioches

Un Billon Bombé Becker réalisé avec le culti sous soleur.

sol conçu au cours de l’été 2007. Il est constitué de 6 dents disposées en triangle qui travaillent par légères impulsions données dès qu’elles ont pénétré dans le sol. Ce dernier est ainsi aéré, la circulation de l’eau améliorée. Dans le cas de plantations truffières, on l’utilise sur les brûlés pour créer les facteurs favorables à l’apparition ou la réapparition de la truffe par des micro bouleversements du sol. Cet outil peut provoquer la régénération du feutrage de radicelles remontant vers la surface du sol pour que les truffes n’apparaissent pas à fleur de sol. Il peut également permettre de réaliser une taille racinaire pour inciter l’arbre à produire de nouvelles racines porteuses de truffes. Enfin, dans tous les cas, l’utilisation de la mini-pelle présente de nombreux avantages : poids faible évitant le tassement des sols, maniabilité permettant d’accéder aux anciennes terrasses…

Construisons ensemble le futur ! C’est sous ce slogan que l’Association Forêt Cellulose (AFOCEL) et le Centre technique du bois et de l’ameublement (CTBA) annoncent leur fusion. L’AFOCEL a été fondée par les industries papetières pour mener des expérimentations en forêt aussi bien au niveau de la sylviculture (notamment sur les essences à croissance rapide) que de l’exploitation. Le CTBA travaille sur le bois en tant que matériau à la demande des entreprises de 1ère ou 2ème transformation.

La fusion des deux organismes crée l’institut technologique FCBA (Forêt, Cellulose, Bois-construction, Ameublement), centre technique industriel. Fort de 8 pôles répartis dans toute la France, l’institut a l’ambition d’être un outil au service de tous les acteurs de la forêt et du bois, véritablement positionné au niveau international. Le regroupement des compétences devrait permettre d’accroître la capacité d’innovation et de rendre plus de services, tout en réduisant les coûts de fonctionnement.

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A LIRE

Le châtaignier : dernières nouveautés Exceptionnellement, le numéro 179 de Forêtentreprise est entièrement consacré à la sylviculture du châtaignier. Le lecteur disposera ainsi en un seul document des dernières connaissances relatives à la sylviculture de cette essence emblématique de la forêt privée. Les récentes découvertes présentées dans ce numéro 179 de Forêtentreprise viennent compléter utilement les bases énoncées dans l’ouvrage « Le châtaignier, un arbre, un bois » (IDF, 2004). Vous découvrirez comment estimer la potentialité de votre taillis et comment adapter les éclaircies, vous trouverez des outils pour cuber vos taillis, et des éléments de sylviculture (comment sélectionner les arbres d’avenir, le traitement irrégulier des châtaigneraies en Corse) et d’économie (la valeur financière des taillis en fonction de la modalité d’éclaircie).

Une grande partie de ce numéro spécial est consacré à la roulure : l’impact des éclaircies sur le risque de roulure, comment prévoir le risque, son impact financier et sa prise en compte dans la conduite des éclaircies, comment détecter la présence de roulure dans un arbre sans l’abattre. Le numéro indispensable pour tout propriétaire de châtaigneraie !

FORET-ENTREPRISE N°179 « LA SYLVICULTURE DU CHATAIGNIER : DES OUTILS SIMPLES ET PERFORMANTS » ; 68 pages couleurs ; papier PEFC ; 9€50 (+3 € frais d’envoi). Abonnement annuel : 6 numéros, 47 €. Une offre promotionnelle permet d’acheter ce numéro spécial de Forêt-Entreprise et l’ouvrage « Le châtaignier, un arbre, un bois » pour 44 euros.

A COMMANDER A : IDF-Diffusion ; 23 av. Bosquet, 75007 Paris Tél. : 01 40 62 22 81 ; Fax : 01 40 62 22 87 Courriel : [email protected]

L’Aigle de Bonelli

Tout sur les groupements forestiers

Cet ouvrage consacré à ce petit aigle, pourtant grand prédateur des garrigues, est le fruit des regards croisés d’une scientifique, de deux photographes et d’un illustrateur, tous naturalistes passionnés par le rapace et son écosystème. Cette chronique fascinante nous dévoile la vie quotidienne d’un couple d’aigles et de sa trentaine d’aiglons, étudiés dans l’Hérault pendant 22 ans. L’occasion nous est donnée de découvrir la faune qui peuple les falaises et les forêts méditerranéennes. Cette publication rassemble les connaissances les plus récentes, la présentation du programme de conservation de l’espèce en France et des entretiens avec 8 spécialistes de l’aigle. L’ouvrage est magnifiquement illustré par 110 photographies et autant d’aquarelles croquées sur le terrain.

Le Languedoc-Roussillon compte beaucoup de ces sociétés civiles particulières appelées « groupements forestiers ». Ils ont été constitués au départ pour réunir des propriétaires pour former une unité de grande surface qui a été reboisée grâce à des aides publiques. Ils peuvent aussi réunir les membres d’une même famille pour éviter le démembrement d’une propriété. Constituer un groupement forestier est difficile. A l’usage, il s’avère que le faire fonctionner n’est pas toujours simple. C’est pourquoi ce guide rédigé par Nicolas Rondeau, juriste à la Fédération des forestiers privés, est le bienvenu. Très complet, il permet de tout savoir sur la constitution, le fonctionnement et la dissolution d’un groupement forestier. Résolument pratique, il s’adresse avant tout aux gérants de groupement forestier et répond à toutes les questions, des plus simples aux plus pointues : apports autorisés, droits et obligations des associés, pouvoirs de la gérance… Il comprend un index qui permet de s’y retrouver facilement ainsi qu’un modèle de statuts.

AIGLE DE BONELLI, MEDITERRANEEN MECONNU ; texte de R. Morvan, photographies de F. Larrey et T. Roger, aquarelles de C. Girard ; Editions Regard du Vivant ; 304 pages couleur ; 42 € A COMMANDER A : Association Regard du Vivant ; Tél : 06 10 57 17 11 ; Courriel : [email protected] L’ouvrage est réalisé en partenariat avec la Région LanguedocRoussillon, le Département de l’Hérault, le Centre National du Livre, la Fondation Nature et Découvertes et la DIREN du LanguedocRoussillon.

LES GROUPEMENTS FORESTIERS. GUIDE ET MODELE DE STATUTS ; Nicolas Rondeau ; Forestiers privés de France ; 265 pages ; 38 € + 9 € de frais de port (pour les adhérents de syndicat de propriétaires forestiers, les frais de port sont offerts). A COMMANDER A : Forestiers privés de France ; 6 rue de la Trémoille, 75008 Paris ; Tél : 01 47 20 36 32

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11/12/13

FOREXPO, c’est aussi des visites techniques

FOREXPO 2008 à la Technopole Montesquieu vous place au carrefour du marché forestier de l’Europe du Nord et du Sud (accès direct par l’A62 BordeauxToulouse, à moins de 30 minutes de l’aéroport international et de la gare TGV de Bordeaux). Près de 400 exposants – 500 marques internationales, présenteront sur 80 ha d’exposition en pleine forêt, à plus de 30 000 visiteurs français et étrangers, les dernières technologies en matière de sylviculture et d’exploitation forestière, en grandeur nature et temps réel. FOREXPO 2008 donne donc rendez-vous à tous ceux qui veulent exposer, s’informer, découvrir, rencontrer et négocier dans un environnement où tout est prévu pour concilier efficacité et convivialité. Notez les dates et à bientôt !

FOREXPO G.I.E.

6, Parvis des Chartrons 33075 Bordeaux Cedex FRANCE Tél. +33 5 57 85 40 18 Fax +33 5 56 81 78 98 E-mail : [email protected]

www.forexpo.fr

LE SALON EUROPEEN DE LA SYLVICULTURE ET DE L’EXPLOITATION FORESTIERE

maison de la forêt

PEFC / 10-21-7

Gestionnaire du Réseau de Transport d’Electricité

Dans le cadre de FOREXPO, des visites de groupes hors du site sont organisées du mardi 10 juin, veille de la manifestation, au jeudi 12 juin. Le CRPF d'Aquitaine assure la coordination de ces visites : contact et rendezvous pour des visites de groupes par 1/2 journée. Chaque groupe doit disposer de son propre moyen de locomotion pour se rendre sur les sites assez éloignés de FOREXPO 2008 (technopole Montesquieu près de Bordeaux). 4 thèmes sont proposés : • Gestion de la forêt cultivée (sur un site éventuellement assez éloigné de FOREXPO 2008).

• Protection et gestion du littoral (site éloigné de FOREXPO 2008). • Recherche forestière, INRA de Bordeaux. • Site industriel de la papeterie de Facture (site assez éloigné de FOREXPO 2008). Pour toute information complémentaire et inscription vous pouvez contacter Jean-Raymond Liarçou ; CRPF Aquitaine ; Tél : 05 56 01 54 78 ; Portable : 06 71 01 83 90 ; Fax : 05 56 51 28 08 ; Courriel : [email protected] Vous recevrez dans la semaine du 5 au 9 mai le programme des visites avec les horaires et les lieux de rendez-vous.

VIVEXPO 2008 : du 17 au 20 juin à Vivès 2008, année paire : tilt, c’est l’année de VIVEXPO ! Tous les deux ans, le village de Vivès dans les Aspres (Pyrénées-Orientales) est le cadre de la fête du liège et de la forêt méditerranéenne. Vivès et l’Institut méditerranéen du liège reçoivent des représentants de la plupart des grands pays producteurs de liège européens (Portugal, Espagne, Italie, France) et d’Afrique du Nord (Algérie, Tunisie, Maroc). Ces personnalités confrontent leurs idées, connaissances et expériences sur un thème ayant trait au liège au cours du colloque, moment fort de VIVEXPO.

Et aussi : • Remise des prix du concours des Vieux Vins Doux Naturels. • Vente aux enchères de Vieux Vins Doux Naturels. Pour tous renseignements et réservation : Mairie de Vivès Tél : 04 68 83 20 80 Courriel : [email protected]

Cette année, au programme : • Mardi 17 juin : visite d’un chantier de levée de liège. • Mardi 17 et jeudi 19 juin : colloque des scolaires, organisé par l’association If (Initiation à la forêt) avec la participation de plusieurs écoles du département (480 élèves). • Vendredi 20 juin : colloque scientifique et technique. Thème : « La guerre des bouchons : les atouts du liège face aux autres systèmes de bouchage ».

E. BUCHET

j u i n

Ce numéro a été réalisé avec le concours financier de la Région Languedoc-Roussillon et du ministère de l’Agriculture et de la Pêche. Les Nouvelles Feuilles Forestières, CRPF, 378 rue de la Galéra, Parc Euromédecine 1, 34097 Montpellier cedex 5 - Tél. : 04 67 41 68 10 Fax : 04 67 41 68 11 - Directeur de la publication : Hubert Libourel - Rédaction : Benoît Lecomte - Composition : Rythmie Page Impression : Imp’Act, 10 ZAC des Vautes, 34980 St-Gély-du-Fesc, tél. : 04 67 02 99 89 - ISSN : 1150 - 8868 - Commission paritaire des publications et agences de presse : n° 0310 B 07230 - Dépôt légal : date de parution - Abonnement : gratuit sur demande. Ont collaboré à ce numéro : Jean-Pierre Lafont, Hubert Libourel, Nicolas Luigi, Ludovic Saxe.

Les Nouvelles Feuilles 12 Forestières

n° 93 - 2008