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27 juil. 2013 - vecteur aérien léger : drone naval ..... port léger (Batral) Jacques Cartierest arrivé à Brest le ..... vernementale créée à l'Île Maurice en 1982.
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MISSION JEANNE D’ARC 2013 MISE EN CONDITION OPÉRATIONNELLE DES OFFICIERS-ÉLÈVES Immersion

Artémis Trident 2013

24 heures avec le CEMM

Coup d’envoi d’une coopération future

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Validation des acquis de l’expérience PAGE 26

« Essai transformé ! »

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SOMMAIRE

LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE

AZIMUT

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APERÇU DANS LA QUINZAINE

6

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ÉDITORIAL

La Marine célèbre le 14 Juillet

ACTUALITÉS

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Trois marins de la Force des fusiliers marins et commandos décorés par le ministre de la Défense • Mise en condition opérationnelle du porte-avions Charles de Gaulle • Adieu aux armes de l’amiral Chomel de Jarnieu 9 TF 150 : opération commune de sécurité maritime • Porte-avions Charles de Gaulle 10 Ravitaillement à la mer pour le Guépratte • Les marins Compagnons de la Libération 11 Corymbe : fin de mission pour la Fasm Latouche-Tréville • Le Batral Jacques Cartier bientôt retiré du service actif

PASSION MARINE

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MISSION JEANNE D’ARC 2013

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22 24h dans la vie du CEMM 24 Fin de déploiement pour L’Adroit 25 Système embarqué de reconnaissance vecteur aérien léger : drone naval – une première européenne 26 Artémis Trident 2013 : coup d’envoi d’une coopération future 27 Royale canin 28 Au cœur du sauvetage en mer

CHRONIQUE DU PERSONNEL

L

Un déploiement, mêlant la mission permanente de connaissance et d'anticipation jusqu'aux confins de l’Asie, la préparation opérationnelle marine et interarmées, la participation au contrat opérationnel des armées, le soutien naval à la diplomatie et aux exportations ; nos jeunes officiers auront « fait leur stage de fin d'études » dans des conditions militairement fortes. L’École d’application des officiers de marine (EAOM) qui a su s’adapter, dès la première édition sur BPC, aux standards de la Marine du XXIe siècle, est un modèle à présent robuste et éprouvé. Compagnonnage et tutorat jusqu’au « lâché », mise en situations, travail en équipe allant de la planification jusqu’à la conduite ; il en sort un groupe homogène aux compétences validées et des jeunes officiers « prêts à l’emploi ». Cependant, que l’on ne s’y trompe pas ! Ce déploiement dure plusieurs mois car il y a une durée incompressible de maturation avant de supprimer le suffixe « élève » du statut d'officier. Cela ne se fait, ni au simulateur, ni en quelques jours. La mer s'appréhende in situ, sur le temps long.

MISE EN CONDITION OPÉRATIONNELLE DES OFFICIERS-ÉLÈVES VIE DES UNITÉS

es officiers-élèves, français et étrangers, embarqués sur le BPC Tonnerre escorté (une ultime fois) par la frégate Georges Leygues, viennent de terminer la 4e mission Jeanne d'Arc du type.

30

Mais au-delà de l’aspect technique et opérationnel, nul besoin pour eux de faire « une année de césure » pour découvrir les réalités d'un monde à la fois globalisé et très décentralisé. Comme dit l’adage, « les voyages forment la jeunesse ». Appréhender, loin des salles de conférences, la partie du monde qu’ils ont eu la chance découvrir, servira de référence à ces officiers pour être rapidement performants et pour s’adapter aux évolutions qui ne manqueront pas de ponctuer leur carrière. Cette ouverture d’esprit n’a pas de prix. Il est logique que les contours de la mission Jeanne d’Arc évoluent pour répondre de manière la plus adaptée possible aux missions et aux moyens de la Marine. Ce qui ne variera pas en revanche, c'est cette « invincible ardeur » qu’ont dans le cœur les jeunes hommes et femmes qui ont choisi de servir la France comme officier dans la Marine et à qui Cols Bleus souhaite la bienvenue dans les forces.

30 VAE : « Essai transformé ! »

ESPACE LOISIRS

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32 Livres : La Guerre dans les yeux, Pour trois couronnes, La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen illustrée par Nicolas Vial

AGENDA

Capitaine de vaisseau Philippe Ebanga Directeur de la publication

33 COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013 ® 3

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Amers et Azimut Situation des bâtiments déployés au 18 juillet 2013 31 bâtiments et 4 200 marins en mer

Manche / mer du N PSP Cormoran l rgge de Brest Br Au large FA Laa Motte-Picquet Motte-Picq FASM BH Beautemps-Beaupré Beautempss B BHO B Laplace Laplac la e BH Éridan CMT Éridan

Au lar large ge des CCaraïbes araïbes BATRAL BA TRAL DDumont umont d’Urville d’Urville P400 LLaa Capricieuse Capricieeuse

Polynésie française P400 La Glorieuse P400 La Moqueuse PSP Arago

Patrouille Préparation opérationnelle on ellee Préparation opérationnelle ellee

CLIPPERTON Clipperton

POLYNÉSIE FRANÇAISE Polynésie française

Point d’appui Bases permanentes à l’étranger et outre-mer Département, collectivité ou territoire d’outre-mer Zones économiques exclusives françaises 4 ® COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013

Déploiement Déploiement Contrôle Contrôle des pêchess

St-Barthélemy

ANTILLE -GUYANE ANTILLE-GUYANE

Préparation opérationnelle o ne Préparation Déploiem hydrographique aphique Déploiement Déploie hi Déploiement hydrographique Prépa Préparation opérationnelle

St-Pierre-et-Miquelon ST-PIERRE-ET-MIQUELON

St-Martin Guadeloupe Martinique

Dakar D akar

Guyane française L

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EN MISSION PERMANENTE : Sous-marin lanceur d’engins (SNLE) Atlantique II (+ opération Serval) Commandos (+ opération Serval) Fusiliers marins : équipes de protection embarquées (EPE)

e / mer du Nord ttrouille o moran Patrouille

large Au lar ge de TToulon oulon o PAA Charles Charles de GGaulle aulle AAviso viso EV EV Jacoubet Jacoubbet Pluton BBPD Plut on

PPréparation réparation opérationnelle oopératiionnelle PPatrouille atrouille PPatrouille atrouille

Méditerranée Médit iterranée orientale Retour Mission BPC Tonnerr TTonnerre onnerre Ret our M ission Jeanne anne dd’Arc ’Arc 2013 Retour Mission FFASM ASM GGeorges eorges LLeygues eygues Ret our M ission Jeanne anne dd’Arc ’Arc 2013 AAviso viso LV LV LLavallée avallée DDéploiement éploiem p ment Abu Dhabi

D jibouti Djibouti Lib breville Libreville Mayotte La Réunion

Océan Indien FLF Guépratte BCR Somme

Opération Atalante l nt ing Freedom Freedom e Opération Enduring ement TF1500 Commandement

RÉUNION-MAYOTTE-ÎLES ÉPARSES

Wallis-et-Futuna WALLIS-ET-FUTUNA

NOUVELLE-CALÉDONIE Nouvelle-Calédonie

TERRES AUSTRALES ET ANTARCTIQUES FRANÇAISES

COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013 ® 5

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APERÇU

dans la quinzaine

LA MARINE CÉLÈBRE LE 14 JUILLET À l’occasion de la fête nationale, les marins ont défilé, ils ont également été à la rencontre des Français pour leur faire découvrir leurs missions. À terre ou en mer, succès garanti pour cette journée !

 ÉVÉNEMENT NATIONAL PHARE DE CE 14 JUILLET, LE DÉFILÉ À PARIS A PERMIS À PLUSIEURS UNITÉS DE LA MARINE NATIONALE DE BATTRE EN RYTHME LE BITUME DES CHAMPS-ÉLYSÉES. ICI, LE BLOC DU BPC MISTRAL SE DIRIGE VERS LA TRIBUNE PRÉSIDENTIELLE. LA FDA FORBIN ET LA FASM JEAN DE VIENNE ÉTAIENT AUSSI PRÉSENTES, DE MÊME QUE L’ÉCOLE NAVALE ET L’ÉCOLE DE MAISTRANCE. PLUSIEURS AÉRONEFS DE L’AÉRONAUTIQUE NAVALE ONT ÉGALEMENT PARTICIPÉ AU DÉFILÉ AÉRIEN (2 SUPER ÉTENDARD MODERNISÉ, 2 RAFALE MARINE, 1 ATLANTIQUE II, 1 FALCON 50, 1 CAÏMAN MARINE, 1 PANTHER ET 1 DAUPHIN SP).

6 ® COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013

 PRÈS DE 5 000 HOMMES ET FEMMES ONT DÉFILÉ SUR LES CHAMPS-ÉLYSÉES À PARIS. POUR UNE CÉRÉMONIE SANS FAUSSE NOTE, UNE PRÉPARATION MINUTIEUSE EST INDISPENSABLE. LES MARINS SONT PASSÉS EN REVUE AVANT DE DESCENDRE LES CHAMPS.

EN PLEIN « CHŒUR » DE PARIS, DEVANT L’OPÉRA, LA MUSIQUE DES ÉQUIPAGES DE LA FLOTTE DE TOULON ATTIRE LES FOULES. PARISIENS ET TOURISTES ONT ÉGALEMENT PU ÉCHANGER AVEC DES SOUS-MARINIERS DEVANT L’OPÉRA GARNIER. EXPOSITIONS, ANIMATIONS, TOUT A ÉTÉ ORGANISÉ POUR DONNER À CE 14 JUILLET UN PETIT GOÛT DE SEL.



 LE CHEF D’ÉTAT-MAJOR DE LA MARINE, L’AMIRAL BERNARD ROGEL, S’ENTRETIENT AVEC LE COMMANDANT DE LA FASM JEAN DE VIENNE PLACE DE L’OPÉRA À PARIS.

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 LE 14 JUILLET, C’EST AUSSI L’OCCASION DE RÉCOMPENSER LES MARINS MÉRITANTS COMME ICI, À BORD DU BPC TONNERRE. UN MOMENT DE COHÉSION POUR LE GROUPE AMPHIBIE QUI ÉTAIT ALORS INTÉGRÉ À LA TASK FORCE 150 DANS L’OCÉAN INDIEN.

 À TOULON ET AILLEURS, LES MARINS-POMPIERS DES PORTS ONT DÉFILÉ AVEC UNE PARTIE DE LEUR MATÉRIEL.



PARFOIS LOIN DES EMBRUNS, LES MARINS ONT REPRÉSENTÉ LEUR ARMÉE, COMME ICI À LILLE, OÙ LES JEUNES DE LA PRÉPARATION MILITAIRE MARINE (PMM) DE LILLE ONT FIÈREMENT DÉFILÉ AU SON DE LA MUSIQUE MILITAIRE.

 L’AÉRONAUTIQUE NAVALE ÉTAIT AUSSI À L’HONNEUR. SUR LA FREMM AQUITAINE, OUVERTE AU PUBLIC À BREST, LES VISITEURS ONT DÉCOUVERT LE CAÏMAN MARINE ET SES MISSIONS. DANS CERTAINES BASES NAVALES COMME À BAYONNE, DES DÉMONSTRATIONS DYNAMIQUES D’HÉLITREUILLAGE ONT CAPTIVÉ LE PUBLIC. À PARIS, LES CURIEUX ONT PU S’APPROCHER D’UN DAUPHIN SP, D’UN CAÏMAN MARINE ET D’UN PANTHER.

 LE LONG DES CÔTES FRANÇAISES, DIFFÉRENTS TYPES DE BÂTIMENTS DE GUERRE ÉTAIENT OUVERTS AU PUBLIC. À BOULOGNE, PLUS DE 1 000 PERSONNES ONT VISITÉ LE PSP CORMORAN EN DEUX JOURS. AU GUVILNEC, CE FUT L’OCCASION POUR L’ÉQUIPAGE DU PSP PLUVIER D’ACCUEILLIR SON NOUVEAU PACHA DURANT UNE CÉRÉMONIE DE PRISE DE COMMANDEMENT OUVERTE AU PUBLIC.

RETROUVEZ EN VIDÉO DES PORTRAITS DE MARINS QUI ONT DÉFILÉ LE 14 JUILLET

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INFO

actus

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B R E F

ALPACI AU TRANSNATIONAL SECURITY COOPERATION COURSE

Le CA Anne Cullerre, commandant la zone maritime de l’océan Pacifique (Alpaci) et commandant supérieur des Forces armées en Polynésie française, s’est rendu du 17 au 20 juin à Hawaï (États-Unis), afin de participer au séminaire de réflexion stratégique Transnational Security Cooperation Course, organisé deux fois par an par l’Asia Pacific Center for Security Studies (APCSS), s’adressant aux décideurs de haut niveau de la zone Asie-Pacifique. Cette session a réuni les représentants de vingt-cinq pays pour aborder les questions relatives à l’évolution de la situation sécuritaire. À cette occasion, les pays partenaires de la zone ont étudié les réponses collectives apportées dans le cadre de la coopération régionale et ses perspectives d’évolution.

TROIS MARINS DE LA FORCE DES FUSILIERS MARINS ET COMMANDOS DÉCORÉS PAR LE MINISTRE DE LA DÉFENSE 1 Au cœur de l’hôtel de Brienne, à Paris, et en présence du président de la République, trois marins, appartenant à la Forfusco, ont été reçus et décorés par le ministre de la Défense, M. Jean-Yves Le Drian. Un officier et deux officiers mariniers (dont un mécanicien), blessés lors de l’opération Serval au Mali, ont reçu des mains du ministre, la Croix de la Valeur militaire. Cette cérémonie, qui s’est déroulée le 13 juillet dernier, avait pour but de mettre en valeur ces militaires qui assurent au quotidien les missions de la Défense nationale, notamment sur des théâtres d’opérations extérieurs. ®

MISE EN CONDITION OPÉRATIONNELLE DU PORTE-AVIONS CHARLES DE GAULLE

DOUANES : UN MARIN RÉCOMPENSÉ

Le 12 juillet dernier, le CF de Saint Quentin a reçu la Médaille d’honneur des Douanes, à titre exceptionnel. Alors commandant du P400 La Gracieuse, il a coordonné, le 26 décembre 2009 aux Antilles, la saisie record de 968 kg de cocaïne pure à bord du voilier Quat’huit, soit une prise estimée à 250 millions d’euros. Cette saisie a été le fruit d’une coopération intergouvernementale poussée, illustrée notamment par l’équipe de visite constituée de deux marins de La Gracieuse, de deux marsouins du 33e RIMa et de deux douaniers de la Direction des douanes de Martinique. Il est le deuxième marin à recevoir cette récompense. POLICE DES PÊCHES : INTERCEPTION EN GUYANE

Une action de police des pêches a été menée par le patrouilleur de la Marine nationale La Gracieuse et les vedettes de gendarmerie maritime Organabo et Mahury, ainsi qu’un hélicoptère Fennec de l’armée de l’Air, le 1er juillet. Quatre tapouilles brésiliennes en situation de pêche illégale dans les eaux territoriales françaises ont été interceptées. Dans chacun des cas, il a été ordonné le rejet à la mer du poisson se trouvant à bord, la neutralisation des filets et le déroutement vers la base navale de Dégraddes-Cannes (Guyane). Les capitaines ont été placés en garde à vue par les gendarmes maritimes, les autres marins remis à la police aux frontières. 8 ® COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013

1 Après sa période d’indisponibilité pour entretien intermédiaire (IEI), le Charles de Gaulle a appareillé le 1er juillet pour effectuer une période d’essais techniques en mer. Ces essais, menés jusqu’au 12 juillet, étaient un préalable au cycle de remontée en puissance du porte-avions. Depuis, le Charles de Gaulle effectue son stage de mise en condition opérationnelle (MECO) jusqu’au

2 août. Organisé dans le prolongement de sa période normale d’entretien et d’une relève de l’équipage, ce stage de préparation opérationnelle permet à l’équipage de s’entraîner pour se réapproprier complètement le bâtiment ainsi que son groupe aérien et être prêt à participer si nécessaire aux missions opérationnelles qui pourraient être ordonnées. Le groupe aérien embarqué (Gaé) (Rafale, Super Étendard Modernisé et avion de guet aérien Hawkeye) a naturellement rejoint le porte-avions. Pour lui, cette sortie en mer répond à un double objectif : mener à bien la qualification initiale à l’appontage de jeunes pilotes et entraîner les pilotes confirmés à réaliser les missions confiées à leurs flottilles à partir du porte-avions. Ces qualifications opérationnelles s’entendent de jour comme de nuit. À bord, catapultages et recueils d’aéronefs s’enchaînent donc et l’activité est intense. Le porte-avions et son Gaé seront rejoints, dans la deuxième partie de ce déploiement, par d’autres bâtiments dans le cadre de l’entraînement du groupe aéronaval (GAN). ®

ADIEU AUX ARMES DE L’AMIRAL CHOMEL DE JARNIEU 1 Le 5 juillet, à bord du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Dixmude, s’est déroulée la cérémonie d’adieu aux armes de l’amiral Chomel de Jarnieu, inspecteur général des armées (Marine), présidée par le chef d’état-major de la Marine, l’amiral Rogel. Ce dernier, après le passage des troupes en revue, a prononcé l’ordre du jour du ministre de la Défense, exprimant la reconnaissance de la Nation au terme de sa carrière exception-

nelle. L’amiral Chomel de Jarnieu a souligné l’importance de « la cohésion et l’esprit d’équipage », rappelant aux marins la nécessité de l’exigence et des sacrifices de ce métier pour l’accomplissement des missions. En ce sens, il a appelé les marins « à apporter sans réserve leur pierre à l’édifice ». L’aviso Commandant Bouan a exécuté un salut au canon en l’honneur de l’amiral Chomel de Jarnieu, marquant dès lors son départ du service actif. ®

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TF 150 OPÉRATION COMMUNE DE SÉCURITÉ MARITIME

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1 L’état-major de la Task Force 150 (TF 150) commandé par la France a conduit une opération de sécurité maritime baptisée Ajd Al-Ayn, dans la région de Bab elMandeb, entre la mer Rouge et le golfe d’Aden, du 28 juin au 7 juillet. Les forces navales et les organisations civiles de coordination de la navigation commerciale des pays riverains de Bab el-Mandeb (Arabie Saoudite, République de Djibouti, et Yémen) ont participé à cette manœuvre aux côtés des navires australien et canadien de la TF 150. Des officiers de la Marine yéménite et djiboutienne ont embarqué sur le bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Somme, accueillant l’état-major de la Task Force. Ajd Al-Ayn avait pour objectif d’affirmer la présence de la TF 150, de dissuader les activités illicites liées au terrorisme et de maintenir un espace maritime sécurisé pour les marines de commerce.

Depuis le 27 juin, les trois armées ont déployé des renforts pour faire face aux menaces d’incendies dans le Sud de la France, dans le cadre du plan Héphaïstos, protocole signé entre les ministères de la Défense et de l’Intérieur. La Marine nationale contribue à cette mission par la mise à disposition de modules adaptés de surveillance composés de matelots, d’officiers mariniers et d’officiers mariniers supérieurs. Ces militaires sont essentiellement des réservistes, qui participent aux côtés des forces de la protection civile à la lutte contre les incendies durant deux mois et demi. Au cours de la précédente édition, les modules adaptés de surveillance de la Marine ont mené plus de 700 actions de prévention et ont constaté plus de 200 infractions. Ils ont ainsi parcourus plus de 50 000 kilomètres au cours de leurs patrouilles. Les « anges gardiens des forêts » sont désormais à pied d’œuvre pour la saison estivale 2013.

L’opération a également permis une simulation de visite de bâtiment à bord de la Somme par les marins djiboutiens. Ces derniers ont pu tester leur dispositif d’alerte, la réactivité de leur patrouilleur d’alerte et démontrer le savoir-faire de leur équipe de visite sur un bâtiment susceptible de faire du trafic d’armes. À l’avenir, les mêmes procédures de sécurisation appliquées durant toute l’opération pourront être répétées en autonome par les forces navales des pays participants au profit des navires naviguant dans le détroit. ®

B R E F

HÉPHAÏSTOS : LA MARINE NATIONALE SUR LE FRONT DES INCENDIES

COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013 ® 9

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INFO

actus

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B R E F

LE VENDÉMIAIRE CÉLÈBRE SES 20 ANS DE MISE EN SERVICE

La frégate de surveillance (FS) Vendémiaire vient de fêter deux décennies d’une activité riche et dense. Pour marquer l’événement, le bâtiment a ouvert ses portes au public le 27 juin dernier. En service depuis 1993 et affecté depuis 1996 à Nouméa, le Vendémiaire est l’une des six frégates de surveillance de classe Floréal. Destinés à servir outre-mer, ces bâtiments répondent à un besoin opérationnel différencié visant notamment à contrôler les espaces maritimes éloignés de la métropole. En vingt ans de carrière, le bâtiment a mené les missions les plus diverses concourant à l’affirmation de la présence de la France dans le Pacifique et en Asie, espace régional aux enjeux économiques et stratégiques en pleine expansion. DES MOUSSES AU RECORD SNSM

Le Record de la Société nationale du sauvetage en mer (SNSM) est un rendez-vous nautique organisé chaque année depuis 2005, pour défendre la sécurité en mer. Du 21 au 25 juin, le port de Saint-Nazaire a accueilli la 9e édition de cette course dans laquelle l’École des mousses a engagé un équipage de cinq marins. À bord du voilier-école Atout-Chance, ces derniers ont participé à l’une des régates proposées entre Saint-Nazaire et SainteMarine (Bénodet). Ils ont terminé 3e du classement, sur les neuf voiliers inscrits dans leur catégorie. C’était la deuxième fois que des élèves de l’École des mousses participaient à cette course.

RAVITAILLEMENT À LA MER POUR LE GUÉPRATTE

1 Le 27 juin, la frégate Guépratte a effectué un ravitaillement à la mer (RAM) avec le Fort Victoria, de la flotte auxiliaire britannique, qui ravitaillait simultanément la frégate portugaise NRP Álvares Cabral, flagship de la Task Force 465, force navale européenne de l’opération de lutte contre la piraterie Atalante. Les bâtiments européens intégrés à l’opération Atalante peuvent bénéficier du soutien de la force logistique de la 5e flotte américaine (TF 53) qui coordonne la contribution des bâtiments de soutien intégrés au sein des différentes coalitions engagées en océan Indien. Il s’agissait du cinquième ravitaillement à la mer (RAM) du Guépratte depuis son intégration à l’opération Atalante, le 10 mai dernier.

LES MARINS COMPAGNONS DE LA LIBÉRATION LE VAE (2S) CHALINE ET LE CA HELLO DEVANT LA PLAQUE COMMÉMORATIVE DES MARINS COMPAGNONS DE LA LIBÉRATION À L’ÉCOLE NAVALE.

DEUX JEUNES AVENTURIERS EN STAGE À LORIENT

Leur défi : parcourir en kayak de mer à deux les 10 000 kilomètres séparant le détroit de Gibraltar au détroit du Bosphore, en longeant les côtes de la Méditerranée. Étudiants de 22 ans, les deux initiateurs de cette aventure d’un an, viennent de passer une semaine chez les fusiliers marins et commandos à Lorient. Au programme : préparation physique et mentale lors d’activités communes avec les élèves et les permanents de l’École des fusiliers marins, stage d’aguerrissement et de mise en condition opérationnelle (Sacops), ainsi qu’une initiation à la technique d’optimisation du potentiel (TOP) qui permet de mieux gérer le sommeil, le stress et la vigilance. 10 ® COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013

Le bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Somme est actuellement déployé dans l’océan Indien en tant que flagship de la Combined Task Force 150, volet maritime de l’opération Enduring Freedom de lutte contre le terrorisme et ses réseaux de soutien dans le Nord de l’océan Indien, de la mer Rouge au détroit d’Ormuz. Le BCR Somme a ravitaillé la FLF Guépratte deux fois au large des côtes somaliennes : de nuit pour un ravitaillement en combustible de navigation et en carburant pour l’hélicoptère embarqué Panther, et de jour pour délivrer des vivres. Le Guépratte s’est ravitaillé à deux reprises auprès des bâtiments américains du Sea Lift Command, les USNS (United States Naval Ship) Medgar Evers et Walter S. Diehl. ®

1 La cérémonie de commémoration de l’appel du 18 juin s’est tenue à l’École navale, sous la présidence du contre-amiral Philippe Hello, commandant de l’école. Après la lecture de l’évocation historique et du discours du général de Gaulle, le contre-amiral Hello a souligné combien il était important « que la mémoire des marins libres soit entretenue ici où nous forgeons les jeunes générations à partir des valeurs transmises par nos glorieux aînés ». Une plaque commémorative des marins Compagnons de la Libération a ensuite été dévoilée par le vice-amiral d’escadre (2S) Émile Chaline et le contreamiral Philippe Hello. Elle porte le nom des 86 marins des trois unités navales (le sous-marin Rubis, la cor-

vette Aconit et le 1er régiment de fusiliers marins) et de la commune maritime (Île de Sein) qui ont été faits Compagnons de la Libération. Le vice-amiral d’escadre (2S) Émile Chaline, ancien président des anciens des Forces navales françaises libres (FNFL), a souligné dans son allocution que « c’est le souvenir, pas seulement des marins Compagnons, mais de tous les marins combattants, jusqu’ici oubliés, qui restera désormais gravé dans la mémoire des élèves de l’École navale et du groupe des écoles du Poulmic ». Un hommage a été rendu aux grands anciens, notamment au capitaine de vaisseau honoraire Étienne Schlumberger, dernier marin Compagnon de la Libération et ancien directeur des études de l’École navale. Plus de photos sur le site de l’École navale : www.ecole-navale.fr ®

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CORYMBE FIN DE MISSION POUR LA FASM LATOUCHE-TRÉVILLE 1 La frégate anti-sous-marine (Fasm) LatoucheTréville a quitté la mission Corymbe le 30 juin. Engagée depuis le 7 avril 2013, la frégate a patrouillé

et réalisé des entraînements et instructions au profit des marines des pays riverains du golfe de Guinée. Durant sa mission, le Latouche-Tréville a notamment participé à une intervention auprès de trois navires menacés par les occupants d’un groupe d’embarcations suspectes. La frégate a également porté assistance à un navire français piraté, le pétrolier L’Adour, du 13 au 18 juin, au large du Togo. Une dizaine de relâches opérationnelles ont été effectuées par la Fasm durant sa mission. Celles-ci ont notamment permis de former près de 300 marins lors de périodes d’instructions. Le passage du Latouche-Tréville au large des côtes africaines a également été l’occasion de conduire des entraînements conjoints avec les forces françaises stationnées dans la zone. L’équipage du LatoucheTréville a ainsi réalisé cinq séances de manœuvres aviation avec l’hélicoptère Fennec de la force Licorne ou encore avec les hélicoptères Puma des Forces françaises au Gabon (FFG). L’équipage du LatoucheTréville a par ailleurs conduit un exercice de neutralisation d’explosifs avec le groupe de recherche et d’intervention de Dakar. Le 2 juillet, lors de sa dernière escale à Dakar, l’équipage de la frégate a reçu à bord une délégation des Eléments français au Sénégal (EFS) afin de les remercier pour leur soutien durant sa mission. ®

LE BATRAL JACQUES CARTIER BIENTÔT RETIRÉ DU SERVICE ACTIF 1 Après trente ans d’activité, le bâtiment de transport léger (Batral) Jacques Cartier est arrivé à Brest le 9 juillet dernier, après trois mois de transit depuis la Nouvelle-Calédonie. Il sera retiré du service actif, puis désarmé. La longue traversée du Jacques Cartier l’a fait passer par les ports australiens de Cairns et Darwin, par Singapour, le Sri Lanka, le Sultanat d’Oman ou encore Djibouti et la Sicile. Habitué à des missions dans le Pacifique, ce périple a été atypique à bien des égards. Au cours des trois dernières décennies, le Jacques Cartier a constitué un outil militaire interarmées unique, offrant ses importantes capacités de stockage et d’acheminement logistique. Avec 651 plageages et plus de 1500 véhicules transportés à son actif, il a participé à de nombreuses missions, comme l’opération Santal au Timor oriental en 1999 ou les opérations Castor menées chaque année au Vanuatu. Le Jacques Cartier a participé à de nombreux entraînements internationaux et a arboré le pavillon français dans tout le Pacifique. Il a assuré des opérations de secours aux populations après des catastrophes naturelles, tout en participant activement à l’action de l’État en mer et à de nombreuses missions de sau-

E N

B R E F

NOUVEAU FANION POUR LA BASE NAVALE DE PAPEETE

Les commémorations en Polynésie française du 68e anniversaire de l’Armistice de 1945 ont été l’occasion pour la base navale de Papeete de présenter son nouveau fanion d’unité. Après la fermeture du poste de Commandant la Marine et l’Aéronautique navale de Polynésie française le 1er septembre 2007, puis celui d’adjoint mer au Comsup Polynésie française le 1er août 2011, l’ancien fanion était devenu obsolète. Le nouveau reprend les attributs des bases navales, soient les dauphins, le trident et la couronne de Neptune, mais également les armes de la ville de Papeete afin d’illustrer l’attachement qui lie les deux entités. Il porte sur son avers l’inscription en lettres capitales d’or « Base navale Papeete ». OPÉRATION DE DÉMINAGE À CAUVILLE-SUR-MER

Le Groupe des plongeurs démineurs (GPD) Manche a procédé à la destruction d’un bloc de défense côtière allemand piégé, datant de la Seconde Guerre mondiale à Cauville-sur-Mer (Seine-Maritime), le 15 juillet. Ce bloc piégé ne contenait aucun dispositif d’amorçage et était inerte. Une opération de destruction de munition historique était toutefois nécessaire. Les plongeurs démineurs ont d’abord ouvert, via une charge d’explosifs, le bloc en béton dans lequel un obus de 155 mm avait été coulé, puis ils ont procédé à sa destruction. Au total, six plongeurs démineurs ont œuvré pour mener à bien cette mission. NOUVEL ESPACE POUR LES ACTEURS RH

vetage. Le Jacques Cartier a également fait office de bâtiment-base lors de l’expédition archéologique Vanikoro en 2005. Le Jacques Cartier n’est pour l’instant pas remplacé en Nouvelle-Calédonie. C’est une réduction temporaire de capacité. Toutefois, le Livre blanc de la défense et sécurité nationale précise que la Marine sera dotée d’unités légères aptes au contrôle des espaces maritimes, dans ses approches et outre-mer, dont une quinzaine de patrouilleurs. La loi de programmation militaire, discutée par les parlementaires à l’automne, détaillera les modalités pratiques, dont le processus de renouvellement de la flotte et le ralliement au nouveau format. ®

Un nouvel espace dédié aux acteurs RH vient de voir le jour sur Intramar (Intramar/Fonction RH/Portail RH/Espace Admin RH/Solde). Faisant suite au séminaire RH solde qui s’est tenu à Cherbourg le 23 mai dernier, cette nouvelle rubrique permet aux acteurs RH de disposer d’un ensemble de documents et d’informations d’actualités (FAQ et site dédiés à Louvois, bulletin d’information des acteurs RH, fiches réflexes, rubriques sur les droits financiers individuels…). Ils y retrouveront également le Sitrep Admin RH/Solde, lettre d’information trimestrielle faisant un point complet sur l’avancée des sujets admin RH/Solde d’actualité. COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013 ® 11

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MISSION JEANNE D’ARC 2013

DOSSIER RÉALISÉ PAR LE LV CYNTHIA GLOCK, L’EV1 ALEXANDRA RUZZA, L’EV1 ÉMILIE DELEMOTTE, LE CR2 SOPHIE PÉDOT ET L’ASP. JULIE CORNU

MISE EN CONDITION OPÉRATIONNELLE DES OFFICIERS-ÉLÈVES 12 ® COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013

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e groupe Jeanne d’Arc 2013 a accosté à Toulon le 22 juillet. Pour la quatrième fois depuis 2010, la synthèse de la formation pratique des officiers-élèves a été conduite par un groupe amphibie composé d’un bâtiment de projection et de commandement (BPC) escorté par une frégate. Au cours d’un déploiement de longue durée, les 133 officiers-élèves ont été immergés dans l’activité opérationnelle du BPC Tonnerre et de sa frégate d’escorte le Georges Leygues. Futurs officiers de Marine, commissaires ou médecins des armées, administrateurs des affaires maritimes, français ou militaires de nations partenaires, ils ont vécu pendant cinq mois un concentré d’une partie des missions de la Marine sous le nom de baptême Mission Jeanne d’Arc 2013. Du 6 mars au 22 juillet, ils ont appréhendé la dimension opérationnelle de ce déploiement marqué notamment par la participation à l’opération européenne de lutte contre la piraterie maritime Atalante et à l’opération de lutte contre le terrorisme et les trafics illicites par voie maritime Enduring Freedom. Ils ont participé à la préparation opérationnelle interarmées du groupe amphibie, en étant par exemple intégrés à l’entraînement majeur Tonnerre d’Acier, au large de Djibouti. Ils ont découvert le fonctionnement d’un état-major embarqué avec l’intégration de celui de l’amiral commandant la zone maritime de l’océan Indien (Alindien) pendant près de trois semaines. Enfin, ils ont participé à la coopération régionale et soutenu l’action diplomatique de la France ou encore saisi la réalité de la fonction « connaissance et anticipation » dans une zone stratégique. Par cette activité diversifiée, ils ont été plongés au cœur de la conduite de l’action et des enjeux stratégiques et géopolitiques contemporains. Cette mise en condition opérationnelle leur a donné les outils nécessaires pour devenir des chefs militaires et des marins prêts à endosser leurs premières responsabilités dans les prochaines semaines. ®

L

LA MISSION JEANNE D’ARC EN CHIFFRES 25 400 nautiques parcourus et 103 jours de mer 133 officiers-élèves, dont 17 femmes : • 89 enseignes de vaisseau issus de l’École navale ou recrutés sur titre (promotion 2010) ; • 8 commissaires-élèves de la promotion 2011- 2013 ; • 8 administrateurs des affaires maritimes ; • 10 médecins des armées ; • 18 officiers-élèves et commissaires-élèves étrangers issus de 15 nations : Allemagne (1), Royaume-Uni (1), Pays-Bas (1), Belgique (1), Espagne (1), Arabie Saoudite (2), Koweït (1), Maroc (1), Madagascar (1), Cameroun (3), Togo (1), Benin (1), Malaisie (1), Indonésie (1), Brésil (1). COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013 ® 13

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L’APPRENTISSAGE PAR L’IMMERSION La première richesse de la mission Jeanne d’Arc est liée au mode d’apprentissage qu’elle met en œuvre. Les officiers-élèves sont immergés au sein des services et des équipages, mettant ainsi en pratique leur formation théorique.

L’INTÉGRATION DANS LES SERVICES : UNE FORME EFFICACE DE COMPAGNONNAGE

APPRENTISSAGE AU PC CONDUITE DES INSTALLATIONS ET AU CENTRAL OPÉRATIONS, POINTS NÉVRALGIQUES DU BÂTIMENT.

a formation à bord est tournée vers la pratique et l’intégration dans l’équipage, qui permettent aux officiers-élèves de devenir des chefs et des professionnels de la mer. Les occasions de mise en situation ont donc été multipliées pour parfaire leur préparation au combat et accroître leur maturité. À la mer, pendant que la moitié des officiersélèves participait aux activités de quart sur le bâtiment d’escorte ou sur le BPC, l’autre moitié était intégrée dans les différents services du BPC. Ils ont ainsi eu la possibilité d’apprendre leur futur métier en s’appuyant sur l’expérience de marins plus chevronnés. Pour ces derniers, c’est une chance de former leurs futurs chefs aux spécificités de leur métier et de leurs responsabilités. C’est grâce à cette forme de compagnonnage que s’établit le premier contact des officiers-élèves avec la réalité de leur métier.

L

Formation pratique à bord du Tonnerre et du Georges Leygues La formation consiste à préparer les jeunes officiers à endosser les responsabilités qui leur seront confiées dès leur première affectation, dans les domaines opérationnels (chef de quart, 14 ® COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013

chef d’équipe de visite, officier de garde) ou organiques (chef de service, capitaine de compagnie). À bord, il s’agit d’intégrer les officiers-élèves au sein d’un équipage réalisant une mission opérationnelle : la formation se nourrit de la conduite des opérations quotidiennes pour former les

officiers-élèves et leur donner l’occasion de mettre en application l’ensemble des connaissances apprises lors de leur formation initiale d’officier. Cette expérience participe au processus d’orientation professionnelle des officiers-élèves en leur apportant une vision concrète de la réalité des différentes spécialités. ®

TÉMOIGNAGE DU PM AURÉLIEN MALGRAS, CHEF DU SECTEUR TIMONERIE « L’intégration dans le service, et plus particulièrement au sein du secteur Timonerie, consiste à faire connaître aux officiers-élèves nos contraintes et nos difficultés dans l’exécution de nos missions, mais également de leur expliquer tout l’intérêt de notre fonction, organique ou fonctionnelle, qui participe à la bonne marche du bâtiment, à quai, comme à la mer. Je participe plus particulièrement à la formation à la fonction d’officier chef du quart. Mon rôle est de les impliquer au maximum dans la chaîne de réflexion, de propositions et de conduite du bâtiment à la mer. Il faut à la fois les tester sur les prérequis théoriques en les questionnant simplement ou par l’exécution de tâches concrètes durant l’exécution du quart et, en même temps, les conseiller, leur apporter « les petits plus » de notre propre expérience afin de leur permettre de progresser rapidement sur la période de formation. Cette forme d’apprentissage permet aux officiers-élèves de se révéler face à des responsabilités réelles. Prendre la manœuvre est à la fois enrichissant, exaltant et concret. Notre implication est forte, d’autant que dans quelques mois, nous travaillerons ensemble dans un même but : la réussite de la mission. Nous avons donc intérêt à mener à bien cette période de formation pour que plus tard, nos chefs de service en récoltent les bénéfices et que leur travail – et donc notre efficacité – soit démultipliée. »

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ENTRETIEN AVEC LE CF ÉTIENNE KNAPP, RESPONSABLE DE LA FORMATION Quel est l’intérêt de finaliser la formation des officiers par un stage d’application à bord du BPC et de la frégate ? C’est à bord d’unités de combat et avec leurs équipages que les officiers-élèves pourront, pour la première fois, être confrontés à la réalité pratique du métier qu’ils ont choisi deux ans et demi plus tôt. C’est à bord qu’ils pourront se préparer à leurs futures responsabilités en faisant, idéalement, « tout » une première fois et en bénéficiant du regard bienveillant des équipages et des conseils avisés des officiers plus anciens. Ensuite, la complémentarité entre un BPC et une frégate d’escorte est évidente et constitue une occasion unique d’augmenter le champ des connaissances et des compétences professionnelles des officiers-élèves. La composition en groupe naval constitué offre la possibilité de réaliser des entraînements supérieurs de manœuvres. Ces deux bâtiments permettent également d’obtenir le volume d’heures de quart nécessaire pour valider les différentes mentions et certificats délivrés pendant la mission Jeanne d’Arc. Enfin, c’est une réponse au besoin d’escorte d’une unité de premier rang déployée en mission opérationnelle. Comment prépare-t-on les officiers-élèves dans le cadre d’une mission multidimensionnelle telle que la mission Jeanne d’Arc ? Comme un équipage avant un stage de mise en condition opérationnelle (MECO) ! Il faut d’abord apprendre ou se réapproprier les connaissances de base nécessaires pour être au bon niveau au bon moment, en particulier grâce aux modules

rôle de capitaine de compagnie avec efficacité dans l’intérêt des marins placés sous leur responsabilité. Les modalités pratiques de cette organisation varient bien sûr à bord du BPC et de son escorteur pour tenir compte des différences entre les deux unités et de leur complémentarité. Mais un principe demeure : celui du compagnonnage entre un officier, un chef de service ou un chef de secteur et un officier-élève, concrétisé par un projet ou une responsabilité. La formation, ce ne sont pas seulement les enseignements dispensés par les cadres de l’École d’application des officiers de marine (EAOM), ce sont bien sûr les équipages des deux bâtiments du groupe ! « navire », « opérations » et « ressources humaines » délivrés avant l’appareillage. Il faut ensuite être combatif et rôder les procédures et les organisations : c’est l’objectif de la prémission organisée à quai et en mer. De quelle manière les officiers-élèves sont-ils intégrés aux opérations et à la vie du bord ? Les officiers-élèves sont d’abord intégrés dans les chaînes fonctionnelles : ils font du quart comme officier chef du quart, officier de quart navire, officier de quart opérations, officier de quart aviation. Ensuite, ils sont intégrés dans le fonctionnement des services et les équipages. Il s’agit là du cœur de la mission : les officiers-élèves doivent avoir compris en fin de mission comment vit un équipage. Ils doivent pouvoir tenir leur

UNE PREMIÈRE MISE EN PRATIQUE EN PASSERELLE AVIATION COMME OFFICIER DE QUART AVIATION (OQA).

Quel rôle joue un instructeur dans la MECO des officiers-élèves ? Tous les marins participent à la formation des officiers-élèves ! Certains cadres jouent cependant un rôle particulier, ce sont les « officiers chef de groupe », chargés d’une quinzaine d’officiersélèves. Ceux-là sont d’abord des exemples au travers desquels les jeunes officiers peuvent se projeter dans leur vie professionnelle et grâce auxquels ils peuvent mûrir leur desiderata de spécialité. Ce sont aussi les cadres de proximité qui connaissent le mieux les officiers-élèves et peuvent les conseiller au moment où ils construisent leur avenir professionnel. Ces officiers dispensent enfin des formations dans leur domaine de spécialité. Ces connaissances sont ensuite mises en perspective grâce aux différentes prises de fonction organisées pour les officiers-élèves à bord. ®

LES OFFICIERS-ÉLÈVES, IMMERGÉS DANS L’ACTIVITÉ DES BÂTIMENTS, SONT ENCADRÉS PAR DES INSTRUCTEURS DU GROUPEMENT ÉCOLE ET DE L’ÉQUIPAGE.

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PLONGÉE AU CŒUR D’UN ENVIRONNEME N Immergés dans la vie du bord, les officiers-élèves ont également été progressivement intégrés aux activités opérationnelles : de la planification des opérations jusqu’à la conduite sur le terrain. Cette montée en puissance dans l’opérationnel les familiarise en priorité avec la conduite des opérations aéromaritimes, à un environnement de travail interarmées, interallié et occasionnellement opératif.

LA MER ET L’OPÉRATIONNEL COMME FIL ROUGE DE L’APPRENTISSAGE ujourd’hui établi comme une nécessité de complémentarité opérationnelle, l’interarmées est un mode de travail adapté aux missions contemporaines. Il consiste à mener des actions cohérentes et globales en combinant les effets des différentes composantes des forces. La mission Jeanne d’Arc 2013 a permis aux futurs officiers d’appréhender les réalités de cette dynamique qui commence donc par la maîtrise des opérations aéromaritimes.

A

Adaptabilité, curiosité et camaraderie Lors des manœuvres amphibies au Liban, en Jordanie et à Djibouti, les différentes composantes du groupe Jeanne d’Arc ont été mobilisées pour mener à bien ces activités opérationnelles : outre le BPC Tonnerre et la Fasm Georges Leygues, 200 légionnaires de la 6e brigade légère blindée, embarqués avec une cinquantaine de véhicules, un engin de débarquement amphibie rapide (EDA-R), deux chalands de transport de matériel, un hélicoptère Puma et deux Gazelle de l’Alat et une Alouette III de la Marine complétaient le dispositif. Les équipages des bâtiments, associés aux offi-

LE GROUPEMENT TACTIQUE DE L’ARMÉE DE TERRE, EMBARQUÉ PENDANT UN TIERS DU DÉPLOIEMENT SUR LE BPC TONNERRE, A PRÉSENTÉ SON MATÉRIEL AUX OFFICIERS-ÉLÈVES.

ciers-élèves, ont travaillé de concert avec les légionnaires (2e REI) et l’état-major amphibie embarqué, avec à sa tête le lieutenant-colonel Guillaume Rémusat. Ce dernier a souligné les

APPRENTISSAGE DE LA PLANIFICATION D’UN ENTRAÎNEMENT : ICI, UN OFFICIER-ÉLÈVE PRÉSENTE LE DÉROULÉ DE TONNERRE D’ACIER, QUI A VALIDÉ LA MONTÉE EN PUISSANCE DU GROUPE AMPHIBIE.

trois attitudes des militaires de la Marine et de l’armée de Terre pendant ces missions : l’adaptabilité, car « dans un louable respect mutuel, ils ont su s’adapter très rapidement à des conditions de vie assez différentes de celles auxquelles ils étaient habitués pour les uns, aux nécessités qu’exigeait l’accueil d’une “charge utile” nombreuse pour les autres » ; la curiosité, « cet état d’esprit les amenant à chercher à découvrir – et à faire découvrir – les spécificités, le travail, les moyens des autres. Ils se sont en particulier livrés à des présentations croisées de matériels ou de secteurs et à des échanges de points de vue dont ils sont sortis enrichis » ; enfin la camaraderie, puisque « sans jamais nier leurs particularités, ils ont su créer une excellente ambiance dans la vie courante, les services, les activités. Leur générosité mais aussi le sentiment de vivre ses engagements à fond, avec passion mais non sans sacrifices, en sont probablement les ressorts ».

Coordination et complémentarité La deuxième phase de la mission, avec l’intégration du groupe amphibie à la mission européenne de lutte contre la piraterie Atalante, a également mis en œuvre les dynamiques inter16 ® COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013

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E NT OPÉRATIONNEL

L’ENTRAÎNEMENT CÈDRE BLEU, AU LIBAN, CONSISTAIT EN UN DÉBARQUEMENT AMPHIBIE, PUIS À UN DÉPLOIEMENT TERRESTRE DU GROUPE TACTIQUE DE L’ARMÉE DE TERRE. L’OBJECTIF ÉTAIT DE DÉVELOPPER LA COOPÉRATION AVEC LES FORCES ARMÉES LIBANAISES TOUT EN INTÉGRANT LES OFFICIERS-ÉLÈVES.

armées. Le Tonnerre accueillait alors un étatmajor tactique du 3e RHC, chargé de conseiller le commandant du bâtiment dans le domaine de l’aéromobilité. Comme l’a souligné le lieutenant-colonel Éric Meunier, commandant alors l’ensemble du détachement, « cet état-major embarqué travaille en étroite coordination avec le bord et vise une complémentarité optimale des moyens ». L’embarquement du vice-amiral Marin Gillier, commandant la zone maritime de l’océan Indien (Alindien), et de son état-major interarmées (EMIA) de 48 militaires a également initié les officiers-élèves au travail interarmées. Le capitaine (Terre) Hassan Zelmat, J2 (rensei-

LES OFFICIERS-ÉLÈVES SUR LE TERRAIN, LORS DE L’ENTRAÎNEMENT TONNERRE D’ACIER, À DJIBOUTI.

gnement) de l’EMIA, précise que « notre présence à bord du BPC Tonnerre est une belle occasion pour ces officiers-élèves de mieux appréhender l’un de leur futur défi professionnel : le commandement en milieu interarmées. Ils seront un jour appelés, en tant qu’officier, à évoluer en état-major, notamment à un niveau interarmées où ils devront exercer leur compétence et s’enrichir des différences qui font la force de nos armées. De notre côté, c’est très enthousiasmant de travailler avec cette jeunesse, d’expliquer notre travail, d’aider à la formation des futurs chefs ». Enfin, la troisième phase de la mission Jeanne

GANT DE FER, CÈDRE BLEU, MERCY : IMPLICATION PROGRESSIVE DES OFFICIERS-ÉLÈVES

d’Arc 2013, quoique fondamentalement articulée autour des enjeux de présence et d’appui naval à l’action diplomatique, a également éprouvé la capacité interarmées. À travers l’entraînement Ta’Awoun aux Émirats arabes unis ou l’entraînement bilatéral Helang Gagah en Malaisie qui a mis en œuvre la projection du détachement Alat depuis le BPC Tonnerre. Pendant les trois phases de la mission opérationnelle Jeanne d’Arc 2013, le processus de coordination entre les différentes armées et le concept de projection de forces interarmées, enjeu fondamental, ont donc été régulièrement mis en pratique. ® OFFICIERS-ÉLÈVES AVEC LE GROUPEMENT TACTIQUE EMBARQUÉ LORS DE L’ENTRAÎNEMENT AMPHIBIE GANT DE FER SUR LES PLAGES BRITANNIQUES, PRÈS DE PORTSMOUTH.

Dans le cadre de leur stage d’application à la mer, les officiers-élèves ont intégré progressivement les différentes phases des activités opérationnelles menées par le groupe amphibie. À Portsmouth, les officiers-élèves ont assisté à leur premier entraînement de débarquement amphibie. Au cours des manœuvres amphibies suivantes, avec le Liban (entraînement Gant de fer) et la Jordanie (entraînement Mercy), ils ont été insérés au sein des structures de planification et de conduite du Tonnerre et du Georges Leygues. D’autres ont participé à ces opérations en étant de quart en passerelle, pour la conduite nautique du bâtiment, au central opérations pour la conduite des opérations, aux côtés des manœuvriers dans le radier ou à bord de l’EDA-R avec la flottille amphibie pour la mise en œuvre des engins. La manœuvre Tonnerre d’Acier à Djibouti a constitué un entraînement de synthèse. Elle a mobilisé tous les officiers-élèves de la mission Jeanne d’Arc, rejoints par quatre jeunes officiers djiboutiens. Tous ont été déployés comme forces avancées ou adverses sur le terrain, à l’issue de la phase de débarquement. À terre, en coordination depuis le BPC avec l’état-major amphibie et le poste de commandement terre, le groupement tactique embarqué a mené un raid en faisant face à des engins explosifs improvisés, des embuscades et des évacuations sanitaires et de ressortissants. Avec ce baptême de terrain, les officiers-élèves ont expérimenté une nouvelle facette des entraînements aéromaritimes en étant cette fois du côté des éléments projetés. COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013 ® 17

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ATALANTE : PREMIÈRE PARTICIPATION À UNE OPÉRATION MULTINATIONALE a deuxième phase de la mission Jeanne d’Arc 2013 s’est inscrite dans le cadre de l’opération européenne de lutte contre la piraterie Atalante. Le BPC Tonnerre et la Fasm Georges Leygues ont rejoint dans cette opération le patrouilleur L’Adroit et la frégate de surveillance Nivôse, déployés dans le même temps. Pour les 133 officiers-élèves, cette expérience représentait une première participation à une opération multinationale. Leur intégration dans la planification et la conduite de la mission leur a permis d’appréhender les différentes facettes de cette opération européenne.

L

Enseigne de vaisseau Olivier Pesquet, École navale 2010

formation. Cette expérience se déroule dans un cadre interallié avec des marines étrangères et elle permet de systématiser toutes les procédures que nous avons apprises et ce, dans un contexte opérationnel où l’erreur fait partie des risques à évaluer. Cela nous sensibilise à l’environnement que nous avons choisi et que nous connaîtrons lorsque que nous serons affectés sur notre premier bâtiment. En tant qu’officiersélèves, nous sommes intégrés de différentes manières. Ceux qui sont de quart sont au cœur de l’action, car ils travaillent dans les points névraliques du bâtiment, aux côtés de ceux par qui passent les informations et les décisions. Néanmoins, nous avons tous une vision de l’action opérationnelle en cours grâce à la préparation des briefings activités pour le commandant ou notre intégration dans les différents services du bâtiment. Il est très intéressant de voir la chaîne d’organisation du bâtiment qui va amener le commandant à prendre des décisions et de voir comment celles-ci sont exécutées. »

Enseigne de vaisseau Niva Rakotoarisoa, officier-élève malgache

« L’opération Atalante représente une opportunité incroyable puisque nous, officiers-élèves, y trouvons une application concrète de tous les savoirs opérationnels acquis au cours de notre

« Je suis intégré à la promotion École navale 2010 et cela fait trois ans maintenant que je suis en France pour suivre cette formation. Cette mission est un véritable atout, elle me permet de mettre en pratique tout ce que j’ai appris et de commencer ma vie d’officier. Je me sens très concerné par cette phase de la

mission. Madagascar est une île de l’océan Indien qui possède des espaces maritimes importants. Mon pays aussi participe à la lutte contre la piraterie avec la Commission de l’océan Indien(1), car les moyens nationaux sont insuffisants pour surveiller ce grand espace maritime. Pour moi, participer à cette mission est vraiment une opportunité. J’apprends ainsi la façon dont les acteurs travaillent pour viser l’efficacité. » ® (1) La Commission de l’océan Indien (COI) est une organisation intergourvernementale créée à l’Île Maurice en 1982. Celle-ci réunit cinq pays de l’océan Indien : l’Union des Comores, la France (Île de la Réunion), Madagascar, l’Île Maurice et les Seychelles. Son objectif vise à bâtir des projets régionaux durables et à améliorer les conditions de vie de ses habitants en préservant ses ressources naturelles. Elle est notamment impliquée dans la lutte contre la piraterie et le développement régional de la sécurité maritime.

ENTRAÎNEMENT DE L’ÉQUIPE DE VISITE POUR LES OFFICIERS-ÉLÈVES. DANS LE CADRE DE LEUR FORMATION, ILS ORGANISENT TOUTE L’ACTION DE CONRÔLE D’UN BOUTRE, DE L’INTERVENTION À LA COLLECTE ET L’INVENTAIRE DES PREUVES.

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L’APPUI NAVAL À LA DIPLOMATIE : UNE AUTRE FACETTE DU MÉTIER Profondément renouvelée depuis le passage du porte-hélicoptères aux BPC, la mission Jeanne d’Arc ne s’inscrit pas moins dans un héritage qui a compté pour beaucoup au rayonnement de la France à l’étranger. Emblématique, elle illustre la fonction d’appui naval à l’action diplomatique qui échoit à tout bâtiment de la Marine nationale déployé à l’étranger. De Portsmouth à Port Kelang, les officiers-élèves se sont ainsi initiés à une autre facette du métier, celle de représentant de leur pays.

« 22000 tonnes de diplomatie ! » Commissaire Pierre-Louis de Fenoÿl «L

’appui naval à la diplomatie est incarné par le bâtiment de guerre à chaque interaction avec un pays étranger. Le champ d’action est naturellement plus large que celui de la seule escale. L’appui, le soutien naval à la diplomatie se concrétise par la seule présence de nos bâtiments sur toutes les mers du monde. Audelà des missions opérationnelles, elle se manifeste plus concrètement au travers des entraînements communs réalisés à la mer avec des marines étrangères, ce qui a été particulièrement le cas avec les nombreux entraînements conduits pendant cette mission. Enfin, il est vrai que l’appui des navires de guerre est maximisé à l’occasion des escales, là où le bâtiment est le plus visible et… le plus accessible ! Ainsi, visites d’autorités, réceptions officielles, rencontres bilatérales ou multilatérales, formelles ou informelles, embarquements croisés, appui au rayonnement culturel ou diplomatique de l’ambassade ou encore activités de soutien aux exportations au profit de nos industries de défense sont autant d’activités auxquelles les marins sont rompus. C’est en particulier cette polyvalence, manifeste

dans le cas du BPC, qui fait qualifier le bâtiment de guerre de “meilleur des ambassadeurs”. Le rayonnement n’est pas une fonction accessoire, c’est un levier d’action majeur. Et pour qu’il joue à plein, il importe de restituer le

sens, la finalité, les enjeux aux équipes qui y prennent part avant de leur distribuer des tâches. Commander c’est donner une direction ; c’est aussi cela que nous inculquons aux officiers-élèves. » ®

LES 22 ET 23 MARS 2013, LORS DE SON ESCALE À BEYROUTH AU LIBAN, LE BPC TONNERRE A ACCUEILLI PLUSIEURS AUTORITÉS FRANÇAISES ET LIBANAISES, CIVILES ET MILITAIRES. ICI, L’AMBASSADEUR DE FRANCE AU LIBAN, SE. M. PATRICE PAOLI.

Comprendre les enjeux du soutien à l’industrie de défense trois reprises au cours de la mission Jeanne d’Arc, le BPC Tonnerre a facilité la promotion par les industriels français de leurs matériels et savoir-faire aux décideurs d’Inde, de Singapour et de Malaisie. Ces salons éphémères de soutien aux exportations se sont inscrits de manière cohérente dans le déroulé de la mission. Dans le cadre de la troisième phase de son déploiement, le groupe Jeanne d’Arc a assuré une présence en Asie du Sud-Est, zone stratégique, afin de participer au rayonnement de la France et de soutenir notre action diplomatique et l’industrie de sécurité et défense. À Goa, Singapour et Port Kelang, le Tonnerre

À

À L’OCCASION DES SALONS DE SOUTIEN AUX EXPORTATIONS, LES OFFICIERS EN FORMATION PRATIQUE RENCONTRENT LES INDUSTRIELS DE L’ARMEMENT.

a ainsi permis à plusieurs industriels d’exposer et de proposer aux délégations invitées des visites du bord. Le BPC, véritable vitrine du savoir-faire français, a permis de faciliter les interactions entre les industriels et les décideurs politiques, économiques et/ou militaires des pays concernés. L’objectif de ces manifestations est de révéler aux décideurs étrangers la qualité, la fiabilité et la pérennité du matériel français qui équipe les bâtiments de la Marine nationale. Elles réunissent en un même lieu le matériel, le bâtiment qui en est équipé et les hommes qui le mettent en œuvre dans une partie géographiquement éloignée de l’Hexagone. ® COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013 ® 19

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La relâche opérationnelle : un moment clé de l’apprentissage Élève-commissaire Solène Neveu «L

a relâche opérationnelle est le moment où l’on est probablement le plus sollicité, en amont et le jour même de l’escale. Il s’agit de s’assurer de l’approvisionnement du bâtiment en vivres, combustibles, matériels et de régler les diverses procédures administratives parfois complexes (passeports, visas, autorisations d’accès…). S’y ajoute un important travail de relations publiques sur les bâtiments ne disposant pas de structure dédiée (accueil des autorités, conférence de presse, déplacements officiels, préparation de la réception…). La fonction historiquement appelée “de cabinet” que nous expérimentons au cours des escales nous permet d’appréhender la conduite des activités liées à la bonne éxécution des escales et des journées VIP à la mer. L’officier-élève en charge s’assure du bon déroulement de la journée, préalablement soigneusement séquencée. Il s’agit de planifier, organiser et orchestrer les mouvements d’autorités à bord, afin qu’elles ne se télescopent pas avec les autres activités du bâtiment (ravitaillement, formation, entraînement…). Après l’appareillage, s’enchaînent les différents comptes-rendus, lettres de remerciements… Comme toutes les mises en situation, c’est une expérience très responsabilisante, qui nous apprend à organiser, anticiper et mesurer l’importance d’une programmation détaillée. C’est aussi un bon exercice de résistance au stress et à la pression, car il faut savoir aller vite et faire preuve d’adaptabilité et de réactivité quand cela est nécessaire. Montrer le pavillon national est quelque chose de porteur de sens, en particulier dans les pays où les bâtiments font rarement escale. C’est en particulier une belle occasion de montrer le savoirfaire français et de faire rayonner notre culture. Il y a eu un changement inévitable chez les offi-

GENEVIÈVE IANCU, AMBASSADEUR DE FRANCE AUX SEYCHELLES Quel est le meilleur conseil que vous pourriez donner aux officiers-élèves dans le domaine de la représentation et de la diplomatie ? Outre les connaissances spécifiques, il convient de maîtriser les enjeux géopolitiques et l’importance d’une présence navale régulière et visible dans les espaces de riveraineté. Connaître les prérogatives d’un État côtier et à l’occasion des escales, bien se coordonner avec les représentants locaux de la France, non seulement pour bénéficier d’un soutien logistique, mais également pour étudier en amont les meilleurs moyens de faire rayonner la France. 20 ® COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013

LES AUTORITÉS INDIENNES ONT VISITÉ LA ZONE ÉTAT-MAJOR ET RENCONTRÉ DES OFFICIERS-ÉLÈVES ÉTRANGERS DE LA MISSION JEANNE D’ARC 2013.

CONFÉRENCE DU PROFESSEUR RUHANAS ARUN, SPÉCIALISTE DE LA GÉOSTRATÉGIE ET DE LA POLITIQUE DE DÉFENSE MALAISIENNES.

ciers-élèves durant la mission. Il a fallu abandonner, dès le début, l’esprit “école” et se mettre dans une optique professionnelle. Cela a permis de gagner en confiance, en assurance, de commencer à acquérir une certaine technicité dans les domaines qui nous sont propres. La gestion d’un service et d’une compagnie sont indéniablement deux points forts qui nous ont été enseignés pendant cette mission ; nous avons été intégrés pleinement au service Commissariat (binômage avec un marin du service audit, commission de notation, inspection de tranches, participation aux activités des différents bureaux, préparation et conduite des relâches…). » ®

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VALIDÉS « PRÊTS À L’EMPLOI » Insérés dans toutes les activités du groupe amphibie, opérationnelles et de relations internationales, cette mise en condition opérationnelle permet aussi aux officiers-élèves d’appréhender la réalité du monde globalisé. Le contre-amiral Philippe Hello, commandant l’École navale et le groupe des écoles du Poulmic, nous donne sa vision. ’École d’application des officiers de marine (EAOM) marque l’achèvement des six «Lsemestres de formation initiale à l’École navale. Cette période est d’abord une brique d’apprentissage pratique en environnement professionnel et international indispensable à l’acquisition du diplôme d’ingénieur ou de master dans un cursus universitaire. Mais j’ai la conviction que l’EAOM parachève surtout l’acquisition par les officiers-élèves des valeurs de la Marine qui font à la fois son identité et sa force depuis de nombreux siècles. Savoir agir loin, longtemps, en mission et en équipage demeure l’apanage d’un cercle très restreint de puissances navales. Cela ne s’acquiert pas par la croissance économique et la maîtrise des systèmes d’armes, cela peut se perdre très rapidement. À cette transmission de valeurs intemporelles à bord des bâtiments effectuant la mission Jeanne d’Arc, dont le concept est éprouvé, s’ajoute depuis 2010 sur BPC, l’appréhension de technologies et d’organisations parmi les plus novatrices, ainsi que de nouvelles opportunités de pratiquer une large palette d’opérations en contexte interarmées et multinational. À cet égard, j’ai mesuré personnellement l’apport remarquable qu’a constitué l’embarquement simultané de l’état-major d’Alindien et de l’EAOM à bord du Tonnerre en 2013. De la Méditerranée orientale au détroit de Malacca, les officiers-élèves ont été immergés

RENCONTRE ENTRE LE CONTRE-AMIRAL PHILIPPE HELLO ET LES OFFICIERS-ÉLÈVES EMBARQUÉS.

pendant cinq mois au cœur des opérations et insérés dans les services et chaînes fonctionnelles de deux bâtiments de combat. Ils y ont affiné leur leadership, développé leurs compétences techniques comme opérationnelles, découvert la diversité et la générosité des marins en action. Endurcis par la mer, l’éloignement et la densité de leurs expériences, ils ont vécu une vérita-

«

La mission Jeanne d’Arc constitue à bien des égards une expérience structurante pendant laquelle beaucoup de perspectives vont changer. Il y aura un « avant » et un « après » pour tous ces officiers-élèves.

»

CF ÉTIENNE KNAPP

MIEUX APPRÉHENDER LE MONDE C’est en opérant en mer, en les vivant à terre lors des relâches, que l’on comprend mieux les problématiques locales, régionales et les enjeux. En plus de l’apport pratique, cette mission opérationnelle apprend donc à ces officiers en devenir à appréhender les nuances d’un monde globalisé par les échanges maritimes, façonné par la liberté des mers, les flux (de personnes de marchandises, de données financières…), la découverte de références culturelles différentes des nôtres. Ils sont en mesure de percevoir les problématiques locales, les différences de perspectives en fonction des références culturelles, religieuses, politiques, économiques, géographiques…

ble mise en condition opérationnelle d’officier. Ils ont enfin pu mesurer l’image de la France et la crédibilité de sa Marine dans le monde, héritage précieux qu’ils doivent désormais à leur tour faire fructifier. Fiers et enthousiastes, ils piaffent d’impatience de se mettre au service de leurs futurs équipages. Je ne doute pas qu’ils seront immédiatement employables même si leur premier commandant devra comme toujours faire preuve d’une ferme indulgence dans leurs premiers pas de marin opérationnel. » ®

LES CRITÈRES D’ÉVALUATION DES OFFICIERS-ÉLÈVES Les officiers-élèves sont évalués sur leur capacité à occuper des responsabilités d’officier dès leur première affectation. Il s’agit d’évaluer leur force morale et l’exercice de l’autorité pour répondre à la question : « Cet officier-élève a-t-il l’envergure et le potentiel pour être un chef militaire ? » C’est donc son leadership qui va être évalué. Il s’agit aussi d’évaluer leurs compétences techniques pour répondre à la question : « Cet officier-élève possède-t-il les connaissances nécessaires pour assumer ses responsabilités ? » Cette évaluation est la résultante de l’appréciation des deux équipages, celui du BPC et de la frégate. COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013 ® 21

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8 H 00

8 H 30

24H DANS LA VIE DU CEMM Être chef d’état-major de la Marine, c’est être le garant à la fois de la préparation opérationnelle des forces, du recrutement, de la formation, de la discipline et de la condition des marins dans un cadre interarmées, interadministrations, interalliés et parfois interministériel. Avec un tel champ de responsabilités, les semaines du CEMM se conduisent au pas de charge : réunions, décisions, validations, interviews, rendez-vous, rencontres à haut niveau. Cols Bleus a tenté de se mettre dans l’ombre de l’amiral Bernard Rogel pour 24 heures reconstituées. 8 H 00 Après s’être fait présenter l’activité opérationnelle des moyens de la Marine à travers le monde et leur disponibilité technique, le CEMM étudie et vise dans son bureau les dossiers du jour. Il prépare ses directives et arbitre les décisions en fonction des éléments préparés par son état-major. 8 H 30 Il balaye son agenda avec son cabinet, avant d’enregistrer un message vidéo au profit d’un groupe de travail. Ce dernier, dédié à échanger de bonnes pratiques en matière de gestion de la solde, se rassemblera la semaine suivante à Querqueville. 9 H 30 Le CEMM réunit un comité de direction, en présence du DPMM, pour préparer une réunion au cabinet du ministre. 10 H 30 Avec le major général, le CEMM réunit ses grands adjoints organiques et territoriaux pour étudier les problématiques spécifiques aux forces et régions. 12 H 00 L’amiral reçoit son homologue américain pour une réunion de travail. Entouré de ses grands adjoints, les sous-chefs ressources humaines, relations internationales, opérations et plan/programme, l’amiral Rogel évoque des questions essentielles de formation, d’équipement et d’interopérabilité avec le Chief of Naval Operations.

Simultanément, Mme Rogel reçoit son homologue américaine, Mme Greenert, pour une journée de tra22 ® COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013

10 H 30

vail consacrée au soutien à apporter aux marins blessés, ainsi qu’à leurs familles. 13 H 00

Déjeuner de travail avec l’amiral Greenert.

15 H 00 Le CEMM prononce une conférence sur les enjeux maritimes au profit d’industriels et répond à leurs questions sur la stratégie maritime de la France. 17 H 00 Le CEMM prépare le Conseil de la fonction militaire marine avec le correspondant du personnel officier et le correspondant du personnel non-officier (dont l’appellation sera prochainement changée pour devenir major conseiller du CEMM).

15 H 00

18 H 30 Le CEMM participe au ravivage de la flamme aux pieds de l’Arc de Triomphe, puis salue les marins, militaires des autres armées et gendarmes, ainsi que les membres d’associations d’anciens combattants présents. 19 H 15 Invité sur Europe 1 à présenter les activités de la Marine, l’amiral Rogel répond aux nombreuses questions des journalistes. 20 H 30 Le CEMM procède à la remise de prix d’un concours littéraire maritime dans les salons de l’Hôtel de la Marine en présence de nombreux invités, auxquels il livre sa vision de la relation que la Marine entretient avec le monde littéraire.

19 H 15

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FIN DE DÉPLOIEMENT POUR L’ADROIT Après presque six mois de mission au-delà de l’horizon, L’Adroit est rentré à Toulon le 11 juillet dernier. Parti le 17 janvier, il a effectué un déploiement en Méditerranée, en océan Indien, dans le golfe Arabo-Persique et en mer de Chine. 1 Le déploiement de L’Adroit s’inscrit dans le cadre du partenariat passé entre la Marine et DCNS. L’Adroit est un patrouilleur d’expérimentation appartenant à DCNS et mis à disposition de la Marine. Il permet à la Marine nationale de mettre en œuvre et de tester une plate-forme innovante sans supporter les coûts de développement d’un programme d’armement. Quant à DCNS, la société bénéficie ainsi du retour direct d’expérience d’une marine de tout premier rang, qualifié souvent de « sea proven », ce qui n’est pas négligeable lors des compétitions à l’export. La mission assignée à L’Adroit pour ce déploiement s’est décomposée en quatre volets : – assurer une part de la présence française dans la zone maritime de l’océan Indien (mer Rouge, golfe

ON A TESTÉ POUR VOUS… LES INNOVATIONS DE L’ADROIT On retrouve, parmi d’autres, sur la plate-forme expérimentale qu’est L’Adroit, deux innovations intéressantes, appréciées par l’équipage : • la passerelle à 360°, qui offre un point de vue unique sur tout l’horizon ; • le système de rampe à l’arrière qui permet de mettre à l’eau en fonction des conditions météorologiques les deux embarcations « zodiac hurricane » en moins de trois minutes à une vitesse de 10 nœuds.

d’Aden, golfe d’Oman, golfe Arabo-Persique, océan Indien et côtes somaliennes), dans la mer de Chine méridionale, zone instable aux revendications territoriales plurielles ; – assurer des missions de police en mer dans la zone économique exclusive (ZEE) française (La Réunion et Tromelin) et en eaux internationales dans le cadre de l’action de l’État en mer (AEM) ; – participer aux missions dans lesquelles la Marine est engagée en océan Indien en intégrant la mission européenne de lutte contre la piraterie Atalante (50 jours de participation au total) et le volet maritime de l’opération Enduring Freedom (OEF) ; – soutenir l’exportation de notre industrie nationale à l’occasion d’escales ciblées ; Ce premier déploiement de longue durée de L’Adroit et ses deux équipages a été ponctué de plusieurs relâches opérationnelles : Égypte, Chypre, Djibouti, Émirats arabes unis, Oman, Tanzanie, Seychelles, Madagascar, La Réunion, Île Maurice, Singapour, Vietnam, Indonésie, Malaisie et Arabie Saoudite. Pour durer, une relève entre les deux équipages a eu lieu en milieu de mission (début avril) à La Réunion. D’un point de vue industriel et médiatique, les points d’orgue de ce déploiement ont sans doute été la participation à deux grands salons de l’armement, le premier à Abu Dhabi (salon Idex, février 2013) et le second à Singapour (Imdex, mai 2013). Moments privilégiés pour représenter la France et son savoir-faire en matière de défense et de sécurité, les escales de soutien à l’exportation mettent à contribution l’équipage qui, en amont, prépare le bâtiment aux visites, puis accueille et guide les nombreux visiteurs en témoignant de leur expérience. ® EV1 HENRI DE VAUPLANE

24 ® COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013

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Système embarqué de reconnaissance vecteur aérien léger (Serval)

DRONE NAVAL : UNE PREMIÈRE EUROPÉENNE L’un est officier correspondant de l’état-major de la Marine (Ocem) en charge de la cohérence organique de la force aéronautique, l’autre est officier de programme drone, les deux sont des spécialistes du système embarqué de reconnaissance vecteur aérien léger (Serval), soit le drone tactique récemment mis en œuvre depuis le patrouilleur de surveillance océanique L’Adroit. Entretien avec le CV Olivier Dufit et le CC Raphaël Burgun. CC Raphaël Burgun « Quant à l’avenir de l’expérimentation Serval, le défi actuel vise à consolider le savoir-faire que nous avons acquis depuis 2012. Nous étudions d’ores et déjà l’intégration du Serval sur d’autres types de bâtiments de la Marine disposant de plate-forme hélicoptères et en particulier sur la frégate type La Fayette (FLF) après 2014. »

CV Olivier Dufit

LE DRONE S-100 CAMCOPTER AUTREMENT APPELÉ DANS LA MARINE : SERVAL, POUR SYSTÈME EMBARQUÉ DE RECONNAISSANCE VECTEUR AÉRIEN LÉGER.

CC Raphaël Burgun « D’abord, citons quelques chiffres évocateurs… Ce sont plus de 120 heures de vols et près de 200 appontages de jour comme de nuit que le système de drone S-100 Camcopter fabriqué par l’industriel Schiebel (NDLR : désigné dans la Marine par l’acronyme Serval pour Système embarqué de reconnaissance vecteur aérien léger) a réalisé depuis ses débuts en 2012. Innovante et originale à plus d’un titre, cette expérimentation d’un drone à voilure tournante sur un bâtiment à la mer a pu se réaliser en partie grâce au partenariat existant entre la Marine et DCNS sur le patrouilleur d’expérimentation L’Adroit. »

CV Olivier Dufit « Vous savez, nous sommes la première marine européenne à avoir déployé, en autonome, un détachement de drone sur un bâtiment à la mer pendant une longue durée. Cette expérimentation s’est concrétisée par trois temps forts, dont les premiers vols opérationnels en mai et juin 2012 lors de la mission Thon rouge. En août 2012, nous regrettons la perte du premier drone en mer à la suite d’une défaillance mécanique. La garantie a permis, après enquête et discussions avec la DGA et les industriels, de disposer

« La solution des FLF est à l’étude, mais déployer un drone depuis une plate-forme hélicoptère d’un bâtiment ne se fait évidemment pas d’un claquement de doigt. Le sujet est complexe car il s’agit de réaliser l’intégration physique – comme le positionnement des antennes de liaison de données du drone, l’organisation de la maintenance dans le hangar ou le positionnement des opérateurs – ou fonctionnelle – comme l’intégration des données provenant du drone dans le système de combat du navire ou la présentation de l’environnement dans lequel le drone évolue aux opérateurs du drone. Nous œuvrons également à définir au mieux tenants et aboutissants du programme SDAM (Système de drones aériens de la Marine) qui devrait être mis en œuvre à l’horizon 2020. Le but c’est bien que le vecteur drone soit le plus performant possible afin de réaliser les tâches fondamentales à toute maîtrise de situation : la détection et l’identification de piste au-delà de l’horizon radar du bâtiment. Pour cela, le drone devra in fine disposer d’un radar de surveillance maritime. À nous désormais de ne pas dilapider le savoir-faire acquis et valoriser notre expérience. Car, nous avons là une vraie longueur d’avance sur les autres marines européennes… » ® PROPOS RECUEILLIS PAR STÉPHANE DUGAST

PASSERELLE DE NAVIGATION TRIBORD DU PATROUILLEUR L’ADROIT : LE DÉTACHEMENT DRONE PENDANT UN VOL.

d’un nouveau vecteur en janvier 2013. Au cours du déploiement de L’Adroit en océan Indien et en Asie, et grâce à son intégration à la mission Atalante, nous avons mis en œuvre le Serval dans un environnement opérationnel mais toujours dans le cadre de notre expérimentation. Autant d’expériences riches d’enseignements car elles se sont déroulées aussi bien dans le cadre d’une mission de police des pêches en 2012 que dans celui de missions de surveillance côtière. En corollaire, ces déploiements ont permis de participer pleinement avec L’Adroit à ses missions de soutien à l’export au profit des industriels. »

BONUS WEB Retrouvez sur le site Internet de la Marine : l’intégralité de l’entretien du CV Dufit et du CC Burgun, ainsi qu’un entretien avec le CF Marc Grozel, chef de détachement drone du CEPA/10S et chef de mission sur L’Adroit des vols du drone. COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013 ® 25

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ARTÉMIS TRIDENT 2013 COUP D’ENVOI D’UNE COOPÉRATION FUTURE TEMOIGNAGES CAPITAINE DE VAISSEAU BENON, COMMANDANT LE GROUPE DE GUERRE DES MINES FRANÇAIS, AINSI QUE LA FORCE TRIPARTITE CONSTITUÉE POUR ARTÉMIS TRIDENT

« Une coopération opérationnelle étroite, dans cette région du monde, avec nos alliés naturels que sont les États-Unis et le Royaume-Uni, a beaucoup de sens. D’une part, nos intérêts stratégiques sont largement partagés et d’autre part, il est évident qu’une opération de guerre des mines d’ampleur, dans le golfe Arabo-Persique comme ailleurs, ne peut être envisagée qu’en coalition. Par ailleurs, pour la force de guerre des mines française, les déploiements périodiques réalisés dans cette région du monde correspondent à un besoin de diversification de nos zones habituelles de travail. Ils constituent un complément indispensable aux opérations contingentes conduites très régulièrement depuis trente ans sur les côtes françaises et européennes en général, que ce soit en Atlantique ou en Méditerranée. Dans le golfe AraboPersique, l’environnement marin est exigeant (il fait naturellement très chaud et la température de l’eau oscille entre 28 et 33 °C), l’environnement opérationnel également. C’est au travers d’entraînement comme Artémis Trident que nous améliorons nos propres modes d’action, mais surtout notre capacité à travailler mieux et plus vite en coalition. »

À l’occasion du déploiement du groupe de guerre des mines dans le golfe Arabo-Persique, l’état-major de conduite des opérations de guerre des mines, les chasseurs de mines Sagittaire et Pégase, ainsi qu’un détachement de douze plongeurs démineurs ont participé à l’entraînement tripartite Artémis Trident 2013. 1 Exercice anglo-franco-américain, Artémis Trident 2013 s’est déroulé au large des côtes du Bahreïn, du 18 au 27 juin 2013. Le principal enjeu était de tester et de faire progresser l’interopérabilité de ces trois marines dans le domaine de la guerre des mines. Outre les moyens français, deux aéronefs (NH 53), deux chasseurs de mines et un détachement de plongeurs démineurs américains, ainsi que quatre chasseurs de mines britanniques ont pris part à l’entraînement. Les États-Unis sont en effet une des deux seules nations au monde 26 ® COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013

(avec le Japon) qui mettent en œuvre les trois composantes de guerre des mines : air (dragage et chasse par hélicoptères), surface (chasseurs de mines) et sous-marine (mise en œuvre d’AUV(1)). Fruit d’un travail minutieux de planification, une telle coopération prépare d’éventuelles opérations communes de cette nature dans cette zone ou ailleurs, afin de continuer à garantir les accès maritimes des points d’intérêts nationaux. Ces neufs jours d’entraînement ont également permis d’échanger sur les méthodes de travail, les procédures de chaque nation et évidemment de développer le réseau de connaissances personnelles, souvent la clé de la réussite des opérations. ®

(1) Autonomous Unmanned Vehicule.

CAPITAINE DE CORVETTE ROUSSEL, COMMANDANT LE CHASSEUR DE MINES PÉGASE

« L’équipage du Pégase a relevé le défi Artémis Trident avec enthousiasme, impatient d’éprouver le savoir-faire français, acquis davantage sur les fonds chaotiques de la mer d’Iroise que sur les fonds sablonneux du Golfe. Depuis les principes généraux jusqu’aux procédures les plus techniques, chaque action, menée en parallèle par chacun des chasseurs de mines engagés, a été évaluée et comparée avec précision. Par ailleurs, les riches échanges entre participants ont activement participé à la définition d’un socle de connaissances techniques communes, premier pas vers l’intégration en cas d’engagement multinational. »

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ROYALE CANIN

LA CYNOTECHNIE DANS LA MARINE EN CHIFFRES

À Lorient, l’état-major de la Force des fusiliers marins et commandos (Forfusco) écrit la doctrine et dresse la palette de compétences et d’employabilité des chiens dans la Marine nationale et au service du commandement des opérations spéciales. Tour d’horizon de la filière cynotechnie.

DEPUIS SA CRÉATION, LA CELLULE CYNOTECHNIQUE DE KIEFFER PARTICIPE AUX OPÉRATIONS DU COS.

1 Traditionnellement mascotte à bord des unités de la Marine, le chien devient vraiment actif au cours de la guerre d’Algérie. Délaissé par la suite, il réapparaît lors de la création de la Force océanique stratégique, puis une cellule est créée en 1980 au Commandement des fusiliers marins (Cofusma). Depuis, la Forfusco définit la politique générale d’emploi et fixe les directives relatives à la mise en œuvre, à la conduite de l’entraînement, aux qualifications opérationnelles et aux normes d’activités des équipes cynotechniques. Dans ce cadre, un officier marinier certifié « cynotechnie supérieur » est affecté au sein du bureau Entraînement de la division « Préparation protection défense » de l’état-major d’Alfusco. Il assure la fonction de conseiller dans ce domaine auprès d’Alfusco, effectue le suivi et la mise à jour des textes relatifs à la cynotechnie, donne des directives aux chefs de peloton et de groupes cynotechniques pour le maintien en condition des équipes cynotechniques et suit la gestion de l’effectif canin de la Marine. Par ailleurs, il est le représentant privilégié de l’état-major Alfusco au sein des commissions et groupes de travail du niveau interarmées pour l’élaboration et la mise en œuvre de la politique cynotechnique commune aux différentes armes.

ficient d’une formation spécifique de six mois. Pour le chien, cette mission nécessite un entraînement quotidien.

Les quatre pattes du COS Côté offensif, la cellule cynotechnie du commando Kieffer a vu le jour en 2008, lors de la création du commando. Moins de deux ans après, elle est déployée en opérations. Première composante « cyno » au sein du COS, elle s’est adaptée aux besoins opérationnels. L’utilisation des chiens au sein des groupes de forces spéciales suppose leur familiarisation aux différents moyens d’insertion des commandos marine : véhicule, embarcation rapide, nage, aérolargage, héliportage, aérocordage. Utilisables pour des missions de libération d’otages ou de capture de cible à haute valeur (High Value Target -

• 4 races principales utilisées : berger belge malinois, berger allemand, springer spaniel et fox terrier ; • 9 ans : âge de départ à la retraite des chiens ; • 12 : nombre d’heures que peut faire gagner un chien dans une procédure de recherche de drogues sur un navire ; • 13 chenils (dans toutes les implantations en métropole et outre-mer) ; • 35 élèves cynotechniciens formés par an ; • 215 maîtres-chiens ; • 250 chiens actuellement en activité.

HVT) ou employés pour la reconnaissance de zones d’intérêts sensibles en milieu hostile, afin de rechercher des indices, les équipes cynotechniques du commando Kieffer ont des compétences bien spécialisées : détection de personnel, interceptions, recherche d’explosifs ou d’armements. Sous la conduite de leur maître certifié commando, ces chiens sont intégrés au sein des groupes d’actions spéciales des commandos marine et sont capables de travailler de manière très discrète en milieu hostile. Deux chiens de Kieffer, Tyron et Uran, ont été décorés après leurs engagements en Afghanistan et sont ainsi les premiers chiens décorés du COS(1).

Recrutement et formation La formation initiale, qui permet au fusilier marin d’assimiler les bases de la conduite d’un chien militaire, est effectuée à l’École des fusiliers marins. Près de trente-cinq marins reçoivent ensuite chaque année la formation spécifique de maître-chien. Les formations supérieures permettent d’acquérir les connaissances nécessaires à l’encadrement du personnel dans le dressage, l’entraînement des chiens et la gestion d’un chenil. Des stages complètent ces formations dans les domaines de la détection d’explosifs ou de stupéfiants. ® LV DAVID MOAN

(1) Les chiens dans la Marine ont des matricules et sont donc considérés comme des « chiens militaires ». CELLULE CYNOTECHNIQUE DE KIEFFER EN EXERCICE À DJIBOUTI.

En mode défensif Comme pour l’ensemble de la force, les champs d’intervention des chiens sont de deux natures : défensifs et offensifs. En mode défensif, ils évoluent comme chiens de patrouille, chiens détecteurs d’explosifs ou de stupéfiants. Leur mission est de participer à la protection de l’ensemble des infrastructures de la Marine nationale et des bâtiments de surface, en métropole et outre-mer. Les cynotechniciens spécialistes de la détection d’explosifs bénéCOLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013 ® 27

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AU CŒUR DU SAUVETAGE EN MER

LES SAUVETEURS EMBARQUÉS DE LA SNSM INTERVIENNENT 7J/7, 24H/24. SUR ALERTE, UN PATRON DE CANOT ET SES MARINS BÉNÉVOLES DOIVENT APPAREILLER EN QUINZE MINUTES.

Acteur incontournable du monde maritime, la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) s’appuie sur des moyens et des effectifs conséquents, dont 6000 sauveteurs bénévoles œuvrant en bordure littorale, en métropole comme en outre-mer, tout au long de l’année. Présentation de la SNSM, de ses particularités et de ses liens avec la Marine nationale. 1 Le grand public l’ignore souvent mais la SNSM n’est pas un service de l’État, c’est une association loi 1901, reconnue d’utilité publique depuis 1970, participant à l’action de l’État en mer (AEM). Secourir, bénévolement et gratuitement, les vies humaines en danger, en bordure littorale, c’est la mission de la SNSM, dirigée depuis ses débuts par un ancien officier général de la Marine en

BONUS WEB Retrouvez sur le site Internet de la Marine les bonus de ce reportage, dont un film sur les missions de la vedette La Bonne Mère. 28 ® COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013

2e section, dont le charismatique amiral Amman(1), véritable créateur de la SNSM en 1967. En termes de moyens et d’effectifs, la SNSM s’étend sur 220 stations réparties sur tout le littoral métropolitain et en outre-mer. Elle se compose de 4400 sauveteurs embarqués, environ 1450 nageurssauveteurs volontaires, détachés l’été pour assurer la sécurité des plages, soit près de 6 000 sauveteurs bénévoles. La flotte SNSM, quant à elle, se compose de 200 embarcations, 40 canots tous temps, une centaine de vedettes et plus de 60 semi-rigides. La colonne vertébrale est constituée de 65 salariés, 800 formateurs et 1 200 cadres bénévoles. Concernant le bilan opérationnel de la SNSM, les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2012, les sauveteurs embarqués de la SNSM ont procédé, en mer, à plus de 1 300 interventions de recherche et de sauvetage de personne – des missions SAR – et à plus de 1 500 interventions d’assistance maritime. Répartis le long du littoral français en été, les nageurs-sauveteurs sont, quant à eux, intervenus à 2 070 reprises, soit une augmentation de plus de 50 % en deux ans alors que le nombre de postes

de secours est resté relativement stable. Une tendance illustrant la nécessité, pour la SNSM et les autres acteurs du monde maritime, de faire de la prévention à l’attention de tous les pratiquants de loisirs nautiques qui, trop souvent, sous-estiment les dangers de la mer. ® (1) Amiral (2S) Maurice Amman (1904-1988). Premier président de la SNSM et artisan de la fusion de la Société centrale de sauvetage des naufragés et celle des hospitaliers et sauveteurs bretons.

LA SNSM EN CHIFFRES • 8 071 personnes secourues • 5 349 interventions de sauvetage • 4 400 sauveteurs embarqués bénévoles • 1 437 nageurs-sauveteurs volontaires l’été • 266 postes de secours en plage (été) • 220 stations permanentes de sauvetage • 32 centres de formation et d’intervention • 5 935 heures d’intervention • 26 % d’interventions de nuit

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TROIS QUESTIONS À… L’ancien directeur du personnel militaire de la Marine (DPMM) n’a pas quitté le monde maritime. Le vice-amiral d’escadre (2S) Olivier Lajous est depuis mai dernier le président de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM). Amiral, qui sont les bénévoles de la SNSM ? Les sauveteurs bénévoles sont souvent d’anciens marins issus du monde de la pêche, de la marine marchande ou de la Marine nationale. Ces dernières années, le profil de nos bénévoles a cependant changé. Nos nouvelles recrues viennent de plus en plus du monde de la plaisance ou ne sont pas à la base des professionnels de la mer. La SNSM s’est également rajeunie. Notre moyenne d’âge s’est désormais établie à 48 ans, preuve que les actifs sont de plus en plus nombreux même si les retraités restent des forces vives pour nous.

sauveteurs qui sont bénévoles dans un système en apparence moins codifié. Qui dit bénévoles, dit souvent passionnés. La passion c’est bien, mais la raison c’est mieux ! Car c’est en équipage que les sauveteurs de la SNSM mènent à bien leur mission. En mer, on ne travaille bien qu’en confiance et en équipage. Ce n’est pas les marins militaires qui me contrediront ! Autre défi de taille pour la SNSM, celui de continuer à nous professionnaliser tout en conservant notre esprit engagé et bénévole. Vous savez, dans un monde toujours plus exigeant et fortement judiciarisé, l’engagement bénévole, c’est le véritable trésor de la SNSM. ® STÉPHANE DUGAST

Pourquoi un ancien officier général de la Marine at-il toujours été à la barre de la SNSM depuis 1967? D’abord, le mot « amiral » est un mot toujours magique dans la communauté des gens de mer. C’est plus qu’un grade ou un titre, c’est la preuve que l’intéressé a navigué, qu’il a exercé des fonctions à responsabilités en mer puis à terre. C’est sûrement pour ses raisons que cette tradition se perpétue à la tête de la SNSM. Ce qui n’interdit pas qu’un futur président soit issu de la marine marchande ou de la plaisance. Quoi qu’il en soit, c’est une fonction bénévole très prenante mais passionnante. Ces responsabilités sont-elles forcément différentes de celles que vous avez pu exercer pendant près de quarante ans dans la Marine ? Dorénavant, je ne commande plus des marins militaires payés par l’État dans un système fortement hiérarchisé pour mener des missions pouvant aller jusqu’au combat. J’exerce une responsabilité sur des

LE VAE (2S) OLIVIER LAJOUS EST À LA BARRE DE LA SNSM DEPUIS MAI DERNIER.

LA PASSION DE LA MER Affecté jusque récemment au Service de recrutement de la Marine (SRM) à Paris, le maître principal Fabien Balavoine rejoint le Cross Corsen comme chef de quart « circulation ». Pendant ses temps libres, le MP Fabien Balavoine est également sauveteur bénévole à la SNSM. « J’aime naviguer sur les bateaux, et ce quelle que soit la couleur de la coque. J’aime la vie en équipage. Un équipage, c’est pour moi une famille. Comme je n’embarque plus depuis quelques années mais que je souhaitais continuer de naviguer, j’ai décidé de franchir le pas, il y a environ un an et demi. Pendant mes temps libres, je suis sauveteur embarqué sur la vedette de la station SNSM de Saint-Quay-Portrieux dans les Côtes d’Armor. C’est bien évidemment une expérience différente de celles que j’ai vécues dans la Marine nationale. Si à la SNSM le cadre est moins formel, les sauveteurs en mer sont des marins faisant aussi preuve de rigueur de précision et de discipline. Et il en faut pour sauver des vies en mer. Que l’on soit issu de la plaisance, de la pêche, du commerce ou de la marine militaire, ce qui nous lient nous les marins : c’est l’amour de la mer. Moi je suis bien quand je navigue et comme je voulais me sentir utile, je me suis engagé comme sauveteur dans la SNSM. C’est de surcroît un bénévolat gratifiant. Il n’y a qu’à voir le sourire des gens qu’on vient de sauver lorsque l’on est de retour à terre ! »

LA SNSM EN BREF

TOUT AU LONG DE L’ANNÉE, LES SAUVETEURS DE LA SNSM ET LES ÉQUIPAGES DE LA MARINE NATIONALE EFFECTUENT DES ENTRAÎNEMENTS MUTUELS.

TROIS TYPES D’ACTIVITÉS : LE SAUVETAGE EN MER ET SUR LE LITTORAL, LA FORMATION ET LA PRÉVENTION DES RISQUES NAUTIQUES Du fait de son statut associatif, la SNSM est financée essentiellement par la générosité du grand public et des partenaires privés. L’an passé, 76 % des ressources de la SNSM étaient d’origine privée contre 24 % qui provenaient de l’État et des collectivités. Grâce aux fonds récoltés, les sauveteurs peuvent acquérir le matériel qui leur est nécessaire. Ces fonds financent aussi bien l’achat d’équipements individuels – comme des combinaisons ou des gilets de sauvetage – que des achats plus lourds comme de nouvelles vedettes. Toutefois, pour continuer de mener à bien leur mission, le flux des donateurs privés ne doit pas se tarir, car les investissements sont récurrents et les coûts de fonctionnement permanents. Parce que la SNSM est passée d’un système plus ou moins « artisanal » qui a longtemps prévalu, à une structure proposant désormais aux autorités publiques en charge de la sécurité en mer de véritables capacités opérationnelles mises en œuvre par des sauveteurs bénévoles mais formés et qualifiés, les dons sont plus que jamais indispensables. • Un don de 150 € à la SNSM finance l’acquisition d’un gilet de sauvetage pour un sauveteur embarqué, un don de 380 € une tenue complète. Ces dons donnent droit à des réductions d’impôts. Pour contacter et aider les sauveteurs en mer. Par courrier : SNSM - Cité d’Antin - 75009 Paris. Par téléphone : 01 56 02 64 64 ou sur Internet : www.snsm.org FAIRE UN DON A LA SNSM : http://www.snsm.org/page/faire-un-don COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013 ® 29

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CHRONIQUE

dupersonnel

VAE « ESSAI TRANSFORMÉ ! » L’expérience, les compétences, les qualifications militaires et les savoir-faire professionnels des marins sont diplômés officiellement grâce à la validation des acquis de l’expérience (VAE). En tant qu’employeur, la Marine participe activement à la promotion de la VAE et développe des services de validation simples et accessibles. Elle intègre ce processus dans sa politique de ressources humaines, notamment en matière de mobilité interne en ouvrant la voie à l’attribution de brevets militaires. Rencontre avec Mme Join-Lambert, expert VAE à la DPMM. 1 Pouvez-vous nous présenter les objectifs d’une VAE ? La VAE permet d’obtenir un titre professionnel qui valorise les apprentissages en poste et l’exercice des responsabilités. Elle permet de dynamiser la carrière des marins et leur donne la possibilité de gravir les échelons internes par l’acquisition du brevet militaire. La VAE présente également l’avantage de réduire tout ou partie d’une formation jugée redondante avec les compétences déjà acquises. Par ailleurs, lors de la reconversion, ce titre ou diplôme, doté d’une valeur juridique nationale, permet d’accéder à un cursus académique, à un concours ou à un poste dans la fonction publique. Il facilite également le reclassement éventuel dans le secteur civil au bon niveau de compétences et de rémunération. Qui peut se porter candidat et selon quelles conditions ? Les marins d’active, de réserve, civils, sans condition d’âge, de grade, de statut ou de niveau de formation. Pour se porter candidat, il faut avoir travaillé au minimum trois ans dans une spécialité associée au titre professionnel souhaité et répondre aux conditions spécifiques de chaque métier. La Marine poursuit-elle sa politique de développement de la VAE ? Oui, absolument. L’objectif est de faire acquérir le réflexe VAE à tous ceux qui peuvent prétendre à un titre utile pour relancer et accélérer leur carrière, sécuriser le parcours professionnel militaire et/ou civil en vue d’une

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L’ENTRETIEN AVEC LE JURY VAE : ÉTAPE INCONTOURNABLE DU PROCESSUS, DURANT LAQUELLE LE CANDIDAT EXPOSE DEVANT UN JURY COMPOSÉ DE CINQ PROFESSIONNELS LES COMPÉTENCES ACQUISES GRÂCE À SON EXPÉRIENCE.

reconversion. Pour cela, 44 certifications professionnelles sont proposées et régulièrement actualisées. En 2013, conformément au plan d’action 2011-2013, de nouveaux diplômes sont accessibles aux QMF, aux BS qui souhaitent obtenir un BM et aux BM. Acquérir le réflexe VAE, oui, mais quelle certification choisir ? Généralement celle de votre spécialité. 85 % des BS sont associés à un diplôme bac +2 et

75 % des BAT à un bac pro. Pour les officiers, OSC et OSM, les diplômes en cours d’élaboration complètent l’offre actuelle : « Ingénieur diplômé de l’École navale » et « Master Génie de l’environnement ». Vous êtes matelot, quartier-maître, le titre associé à votre BAT (bac pro) peut vous permettre d’obtenir le BAT. De la même manière, vous êtes BAT ou BST en poste de BS ou exercez des activités et des responsabilités de BS, le titre associé au BS (bac +2) peut vous permettre d’obtenir le BS.

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Que diriez-vous aux marins pour qu’ils s’engagent dans une démarche de VAE ? Ayez confiance en vous, allez de l’avant et prenez l’initiative de diplômer vos acquis et votre savoir-faire. La démarche VAE vous permet de prendre conscience de ce dont vous êtes capables. Elle met en évidence la progression réalisée au fil du temps, met en valeur vos compétences, vous aide à prendre du recul et à comprendre comment progresser. Par la mise en place d’une politique volontariste, la Marine s’engage concrètement à vos côtés. Elle vous encourage et facilite votre démarche. Les capitaines et adjudants de compagnie, les cellules VAE des écoles, les autorités gestionnaires des emplois (AGE), les commandants d’unités et les correspondants du personnel officier et officier-marinier (CPO, CPNO) sont là pour vous orienter et vous épauler.

LES DIPLÔMES ACCESSIBLES BM

BS

BAT

FEM

ATOMICIEN

AVIONIQUE

ASCOM

MOBUREAU

AUTOPELEC

COMLOG

AVIONIQUE

MOPONT

SINSUP

GECOLL

COMLOG

MORESTO

GESTRH

GECOLL Chef de rang

GUETF

GECOLL Second de cuisine

HYDRO

GECOLL - GRHL

MANEU

GESTRH

NAVIT

PORTEUR

OPS AERO PORTEUR En noir : titres renouvelés en 2012-2013 ; en rouge : titres créés en 2013.

LES TITRES PRÉVUS SAD

ATNAV

ELARM

MOPONTVOL

Comment s’inscrire ? Le candidat dépose sa demande de candidature VAE (Livret de recevabilité téléchargeable sur le portail RH sur Intramar) auprès de la cellule VAE de l’école de spécialité qui vérifie la conformité de la demande. La décision de recevabilité est du ressort de l’école. Préparée par la cellule VAE, elle est prise par le commandant, selon plusieurs critères (nature de l’activité, rapport entre l’activité, les responsabilités exercées et le titre visé, respect des conditions spécifiques et des pré-requis éventuels).

HYDRAU

CONTA

ELECT

MOFUSIL

HYDRO

ELECT

FUSIL

Combien de temps prend une VAE ? De six mois à moins d’un an. En 2012, sur 217 candidatures déposées, 33 % des candidats ont entamé et terminé leur démarche en moins de six mois et 26 % entre six et

En noir : titres en cours de renouvellement ; en rouge : titres qui seront créés en 2013-2014.

FUSIL

MANEU

MARPO/MAPOM

MARPO/MAPOM

MEARM

MEARM

MECAN

MECAN

METOC

NAVIT

OPS SURF/SOUM

SITEL

PLONG SITEL

douze mois. La Marine se situe dans la moyenne nationale (39 % en 2011) pour les obtentions de titres en moins de six mois.

TÉMOIGNAGES RENCONTRE AVEC DES MARINS AYANT TENTÉ L’AVENTURE VAE • « En m’inspirant de la campagne de recrutement de la Marine, je leur dirais qu’ils sont peut-être diplômés sans le savoir ! Nous avons la chance que la Marine se prête à l’exercice en mettant à disposition des marins ces outils, nous devons les saisir. Ne pas les utiliser, ce serait passer à côté d’opportunités. C’est une occasion de consolider son parcours par un diplôme utile dans la Marine, comme à l’extérieur. Si j’osais une comparaison cela revient à transformer un essai ! » CF Samson • « Par la voie standard, un diplôme s’obtient après plusieurs années d’études. Le temps cumulé consacré à ma démarche VAE fut d’environ 25 jours continus. L’essentiel du diplôme est acquis par les expériences vécues. La démarche VAE met en forme tout ce que vous savez déjà faire. J’invite donc les marins à analyser si cet effort complémentaire représente vraiment un obstacle pour eux. » LV Beauchamps • « Le fait d’avoir réussi cette démarche a fait évoluer la confiance de mes supérieurs. Je me suis aperçu que certains d’entre eux pouvaient parfois hésiter à l’idée de m’attribuer une autonomie totale dans certaines fonctions telles qu’officier de permanence navire ou officier de quart navire. Pour effacer ces craintes, j’ai décidé d’entamer une démarche de VAE, qui m’a permis de mettre en valeur mes compétences et mon savoir-faire et gagner ainsi en responsabilité et en reconnaissance. » MT Kaczanowski

Qu’attend le jury lors d’un entretien d’évaluation des compétences ? L’entretien de VAE est un dialogue fondé sur le dossier réalisé par le candidat. Le jury échange avec le marin qui expose son expérience et son parcours. Les membres des jurys demandent à éclaircir les points obscurs ou non abordés dans la partie écrite du dossier VAE. Ils n’attendent pas de longs récits de toutes vos expériences de carrière, mais des exemples concrets, ciblés sur le référentiel et étayant votre argumentaire : avez-vous exercé la compétence demandée, dans quel poste, quel contexte, quelle leçon en avez vous retirée ? ®

76 % des candidats présentés au jury ont obtenu une validation totale au cours de l’année 2012. La Marine se situe au-dessus de la moyenne nationale. Retrouvez toute l’information et la documentation sur la VAE, ainsi que l’intégralité des témoignages et des conseils des membres des jurys sur le portail RH : Page d’accueil Intramar / Fonction RH / portail RH / Compétences / VAE. COLS BLEUS ® N° 3018 ® 27 JUILLET 2013 ® 31

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VIE DES ESPACE

unités loisirs

ÉTERNELS BAROUDEURS De la bataille de Diên Biên Phu aux soldats perdus d’Algérie jusqu’aux confins de l’Afghanistan, deux amis – grands reporters, écrivains et cinéastes – se confient sur ces lieux qu’ils ont fréquentés à des époques différentes. Confidences de Pierre Schœndœrffer et de Patrick Forestier, deux éternels baroudeurs. 1 Vingt-six ans d’écart, deux vies et deux destins. Tout les sépare en apparence. Pourtant leurs points communs étaient nombreux. À eux deux, ils ont ainsi arpenté la planète, couvrant les conflits majeurs du XXe siècle. Patrick Forestier et son aîné étaient donc faits pour se rencontrer, ce qu’ils ont fait avant le décès de l’un des comparses l’an dernier. Écrivain et cinéaste, Pierre Schœndœrffer (1928-2012) a mené sa carrière tambour battant après avoir été soldat de l’image (pour les armées) et fait prisonnier pendant la bataille de Diên Biên Phu. De ses longs métrages, les marins retiendront l’inoxydable Le Crabe-Tambour (1977) ou le documentaire La Section Anderson oscarisé en 1968. De son œuvre littéraire, L’Adieu au roi (prix Interallié 1969) et Le Crabe-Tambour (Grand Prix du roman de l’Académie française 1976) sont deux de ses ouvrages phares. Quant à Patrick Forestier (né en 1964), il officie toujours comme grand reporter à

> À LIRE LA GUERRE DANS LES YEUX, PIERRE SCHŒNDŒRFFER ET PATRICK FORESTIER, GRASSET, 346 PAGES, 20,90 €.

L’ÉTONNANT MONSIEUR GARDE

> À LIRE POUR TROIS COURONNES, FRANÇOIS GARDE, GALLIMARD, COLLECTION BLANCHE, 295 PAGES, 20 €.

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1 Son premier roman l’a propulsé sur le devant de la scène littéraire. Ce qu’il advint du sauvage blanc a ainsi été couronné par pas moins de huit prix (dont le Goncourt du premier roman). Haut fonctionnaire devenu écrivain à succès, François Garde continue de tracer sa route littéraire. Son deuxième roman déploie son histoire sur un siècle et trois continents, de l’Amérique du Nord aux Tropiques. Son héros est résolument à part. Philippe Zafar est un préposé au classement d’archives de clients qui lui en font la demande. Le jeune « curateur aux documents privés» (son titre) va un jour faire une étonnante découverte dans le bureau de Thomas Colbert,magnat du commerce maritime récemment décédé. Le courrier que lit Philippe Zafar est fort compromettant pour celui qui en serait l’auteur. La réponse pourrait se trouver à Bourg-Tapage, une ancienne colonie insulaire française où le défunt marin aurait laissé une trace. En signant Pour trois couronnes, l’ancien administrateur des Terres australes et antarctiques françaises (Taaf) réussit un « roman quasi parfait » dixit les « mandarins » du monde des Lettres, tous convaincus que François Garde décrochera un grand prix littéraire l’automne prochain. Plus pragmatique, le marin pourra se délecter à la lecture de cet authentique roman d’aventures dont l’intrigue démarre dans un port. Histoire haletante, rebondissements en cascade et décors dépaysants, monsieur Garde est décidément un écrivain étonnant ! ® SD

Paris Match, tout en réalisant des films documentaires et en écrivant des livres. À évoquer brièvement leur pedigree, les deux hommes avaient donc beaucoup à se raconter, partageant tous les deux ce même goût pour l’aventure, inoculé par les lectures des romans et des récits de leur aîné Joseph Kessel (1898-1979), grand reporter, écrivain et baroudeur comme eux. Durant leurs rencontres, Pierre Schœndœrffer et Patrick Forestier ont ainsi passé en revue leur parcours, narrant leur jeunesse, leurs expériences, leurs ratés ou leurs bonheurs. L’Indochine, les tirs des talibans afghans, le soleil somalien, les guerres coloniales, les tournages de films et de documentaires, les bombardements du Liban, les coups de chance et les moments d’angoisse… Défilent ainsi au fil des pages de cet ouvrage, des vies de bourlingueur émaillées d’anecdotes survenues aux quatre coins de la planète durant des conflits majeurs du XXe siècle. À la clé ? Un livre dont les chapitres se dévorent comme des séquences de cinéma pour y découvrir des facettes méconnues du cinéaste et écrivain de Marine, Pierre Schœndœrffer. Autant de facettes révélées grâce à la lumineuse idée de Patrick Forestier de faire publier ses entretiens. Un livre-témoignages fort instructif. Un nouveau bel hommage à un cinéaste-écrivain cher aux marins. ® STÉPHANE DUGAST

LA MARQUE VIAL 1 Peintre de la Marine, Nicolas Vial est aussi un illustrateur de presse régalant les lecteurs du journal Le Monde depuis plus de trente ans. Si les sujets marins le fascinent toujours autant, il s’est autorisé une parenthèse culotée en s’attaquant à un mythe : La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. À travers quatre-vingt illustrations parues dans la presse, Nicolas Vial revisite à sa façon ce texte citoyen fondateur. L’occasion est ainsi offerte aux lecteurs de se replonger à l’origine des trois valeurs cardinales de la République : liberté, égalité et fraternité. De cet exercice périlleux, le « Maître » se sort avec brio, grâce à son art et ses dessins mêlant habilement humain, animal et machine, sa marque de fabrique. ® SD > À LIRE LA DÉCLARATION DES DROITS DE L'HOMME ET DU CITOYEN ILLUSTRÉE PAR NICOLAS VIAL, PLON, 9,90 €.

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INFO

agenda

N’hésitez pas à nous faire part des activités que vous souhaiteriez voir figurer cette rubrique à : [email protected] DANS LES SEMAINES À VENIR dans DÉPLACEMENTS OFFICIELS ET RENCONTRE DES MARINS DANS LES FORCES L’amiral Bernard Rogel recevra le chef d’état-major de la Marine japonaise le 29 août à Paris. Le CEMM participera aux Universités d’été de la Défense (UED) à Pau les 9 et 10 septembre. Du 12 juillet au 2 août, Méditerranée Mise en condition opérationnelle du porte-avions Charles de Gaulle avec son groupe aérien embarqué.

Sémaphores à découvrir En juillet et août 2013, les sémaphores de la façade Atlantique sont ouverts au public. Retrouvez les jours et les horaires sur le site Internet de la Marine.

Du 4 au 11 août, Lorient (Morbihan) Participation du Bagad de Lann-Bihoué au Festival interceltique.

Du 19 au 28 août, mer Baltique Entraînement de guerre des mines Open Spirit.

Du 23 au 26 septembre, Méditerranée Préparation opérationnelle des unités de la Force d’action navale Gabian. Du 23 au 30 septembre, Méditerranée Entraînement bilatéral avec le Maroc, Chebec. Participation d’un Atlantique II et de la FLF Surcouf.

Le 11 août, Carteret (Manche) Fête de la mer. Démonstration statique et d’hélitreuillage de l’hélicoptère EC-225. Le 14 août, océan Indien Fin du commandement français de la Task Force 150.

Le 11 septembre, Toulon (Var) Forum Familles-Défense destiné aux ressortissants et familles de la base de défense de Toulon.

Le 4 septembre 2013, au large de la Fédération de Russie Entraînement de guerre des mines Russex. Le 7 septembre, Brest (Finistère) Salon Amarrage, destiné aux ressortissants et familles de la base de défense de Brest-Lorient. Du 9 au 20 septembre, mer Baltique Entraînement Otan de guerre des mines Danex-Northern Coast avec la participation d’un Atlantique II et de la Fasm Primauguet.

La tournée des plages des Cirfa Durant l’été, les centres d’information et de recrutement des forces armées (Cirfa) d’Amiens (Somme), Lille (Nord) et Béziers (Hérault) partent à la rencontre des vacanciers pour les informer de la diversité des métiers proposés par la Marine nationale. Retrouvez dates et lieux sur le site Internet de la Marine.

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PERMUTATION MOBUREAU QM2 MOBUREAU, affecté en septembre 2013 à Carcassonne, cherche permutation à Paris. Urgent. Contact au 06 37 61 09 51 ou [email protected]

RENTRÉE 2013 : FORUM D’ACCUEIL BREST ET TOULON Afin de mieux faire connaître aux ressortissants Défense et leurs familles les structures dédiées à leur vie pratique et en particulier à leur soutien social, les bases de défense de Brest-Lorient et de Toulon organisent un forum de rentrée en septembre 2013. Ces forums se composent d’une quarantaine de stands réunissant notamment les thèmes relatifs à l’accueil, au logement, à l’action sociale, aux sports et loisirs, à la vie associative… Brest : Salon Amarrage le samedi 7 septembre 2013, de 9 h 30 à 18 h 00, au gymnase de Mostaganem sur le site du plateau de Keroriou à Brest. POC : MT Lapierre, bureau condition du personnel militaire – 831 72 20 371. Toulon : Forum familles-défense le mercredi 11 septembre 2013, de 9 h 30 à 18 h 30, à l’escale Castigneau (anciennement cercle du marin). POC : EV1 Guezet, bureau condition du personnel militaire – 837 73 22 068. Lien Intramar : http://portailrh.dpmm.marine.defense.gouv.fr/

COLS BLEUS N°3018 27 JUILLET 2013 CRÉDITS PHOTOS ET ILLUSTRATIONS COUVERTURE SÉBASTIEN CHENAL/MN INFO ACTUS  PAGE 6 : GUILLAUME IZARD/MN ; GUILLAUME IZARD/MN ; GUILLAUME IZARD/MN ; GUILLAUME IZARD/MN PAGE 7 : EMMANUELLE MOCQUILLON/MN ; AXEL MANZANO/MN ; MN ; MN ; PASCAL GHIGOU/MN PAGE 8 : ROLAND PELLEGRINO/MINISTÈRE DE LA DÉFENSE ; JÉRÉMY LEMPIN/MN ; SÉBASTIEN CHENAL/MN PAGE 9 : LA JOEL ROUSE/CROWN COPYRIGHT ; MN PAGE 10 : MN ; MN PAGE 11 : EMA/MINISTRE DE LA DÉFENSE ; MN PASSION MARINE  PAGES 12-13 : SÉBASTIEN CHENAL/MN ; CARTE : PAUL SÉNARD/MN PAGE 14 : FRÉDÉRIC LUCAS/MN ; SÉBASTIEN CHENAL/MN PAGE 15 : SÉBASTIEN CHENAL/MN ; PASCAL GHIGOU/MN ; FRÉDÉRIC LUCAS/MN PAGE 16 : SÉBASTIEN CHENAL/MN ; SÉBASTIEN CHENAL/MN PAGE 17 : SÉBASTIEN CHENAL/MN ; SÉBASTIEN CHENAL/MN ; SÉBASTIEN CHENAL/MN PAGE 18 : FRÉDÉRIC LUCAS/MN ; FRÉDÉRIC LUCAS/MN ; FRÉDÉRIC LUCAS/MN ; PASCAL GHIGOU/MN ; FRÉDÉRIC LUCAS/MN PAGE 19 : SÉBASTIEN CHENAL/MN ; PASCAL GHIGOU/MN PAGE 20 : PASCAL GHIGOU/MN ; PASCAL GHIGOU/MN ; SÉBASTIEN CHENAL/MN PAGE 21 : PASCAL GHIGOU/MN ; PASCAL GHIGOU/MN VIE DES UNITÉS PAGES 22-23 : PATRICE DONOT/MN ; PATRICE DONOT/MN ; MN ; MN ; MN ; PATRICE DONOT/MN ; PATRICE DONOT/MN ; MN ; PATRICE DONOT/MN ; MN ; MN ; PATRICE DONOT/MN ; PAGE 24 : MN ; MN ; MN PAGE 25 : MN ; MN PAGE 26 : T.SAULOU ; MN ; MN PAGE 27 : SÉBASTIEN DUPONT/ECPAD/EMA ; DR PAGE 28 : PHILIP PLISSON ( ) PAGE 29 : BRUNO BOUVRY ; PHILIP PLISSON ( ) CHRONIQUE DU PERSONNEL PAGE 30 : SERGE CHARMOILLAUX/MN ; JACQUES TONNARD/MN ESPACE LOISIRS PAGE 32 : EDITIONS GRASSET ; EDITIONS GALLIMARD ; EDITIONS PLON AGENDA PAGE 33 : MÉLANIE DENNIEL/MN ; ALAIN MONOT/MN 4E DE COUVERTURE PAGE 36 : GRÉGOIRE SUARD/MN

bimensuel DE LA MARINE NATIONALE

RÉDACTION : 2 rue Royale 75008 Paris ® Tél. : 01 42 92 17 17 – Télécopie : 01 42 92 17 01 ® E-mail : [email protected] – Internet : www.defense.gouv.fr/marine ® Directeur de la rédaction : CF Jérôme Baroë ® Rédactrice en chef : LV Caroline Ducret ® Rédactrice en chef adjointe : LV Céline Horlaville ® Secrétaire : Mot Anthony Berthet ® Rédacteurs et journalistes : Stéphane Dugast ; LV Colomban Errard ; Asp. Margot Perrier ® Collaborateurs : EV1 (R) Antoine de Surirey ; LV (R) Anet Sauty de Chalon ® Infographie : EV2 Paul Sénard ; Serge Millot ® Directeur de la publication : Capitaine de vaisseau Philippe Ebanga, directeur de la communication de la Marine ® Abonnements : 01 49 60 52 44 ® Publicité, petites annonces : ECPAD, pôle commercial – 2 à 8 route du Fort 94205 Ivry-sur-Seine Cedex – Christelle Touzet – Tél. : 01 49 60 58 56 – Télécopie : 01 49 60 59 92 – Mail : [email protected] ®Conception-réalisation : Idé Édition, 33 rue des Jeûneurs 75002 Paris – Direction artistique : André Haillotte – Secrétaire de rédaction : Céline Le Coq – Rédacteurs graphiques : Bruno Bernardet, Nathalie Pilant ®Photogravure : Média Grafik ®­ I­mprimerie : Roto France, rue de la Maison Rouge 77185 Lognes ®Les manuscrits ne sont pas rendus, les photos sont retournées sur demande. Pour la reproduction des articles, quel que soit le support, consulter la rédaction ®Commission paritaire n° 0211 B 05692/28/02/2011 ® ISBN : 00 10 18 34 ® Dépôt légal : à parution ®

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