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19 oct. 2013 - entre deux navires, a mobilisé les bâtiments d'assistance, de soutien et de dépollution (BSAD) Jason et Ailette, le remorqueur d'intervention, ...
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LA FORCE D’ACTION NAVALE UN RÉSERVOIR DE FORCES ET D’EXPERTISES Fremm Normandie

Premier équipage

PAGE 23

Atlantique 2 R

Reconversion

Optimisation des performances

Pourquoi pas la fonction publique ?

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SOMMAIRE

LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE

AZIMUT

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APERÇU DANS LA QUINZAINE

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ÉDITORIAL

Tall Ships Regatta : la Marine au cœur de l’escale mythique des grands voiliers

ACTUALITÉS

7

7

Cérémonie de présentation aux drapeaux à l’École navale • Remise de décorations à l’étatmajor de la Marine • Alfost au baptême du SNA britannique HMS Artful • Cérémonie de tradition de l’École des fusiliers marins 8 Le Germinal en entraînement multinational au large du Bénin • Une délégation du Forbin aux cérémonies du 70e anniversaire de la libération de la Corse 9 Le Nivôse intercepte deux bâtiments dans la ZEE française • Contre-minage au large de Sète 10 Opération franco-brésilienne de police des pêches pour La Capricieuse • Chebec : la frégate Surcouf en entraînement avec la Marine marocaine 11 Le Nato Submarine Rescue System (NSRS) : l’assurance vie des sous-mariniers • Marines étrangères Royaume-Uni

PASSION MARINE LA FORCE 12 D’ACTION NAVALE

UN RÉSERVOIR DE FORCES ET D’EXPERTISES VIE DES UNITÉS

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22 CIN de Saint-Mandrier : fiers d’être matelots 23 Made in Normandie 26 Gabian et Morskoul : des entraînements différenciés et mutualisés

REGARDS CROISÉS

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24 Opération Daman : mission accomplie pour le BPC Tonnerre 25 ATL2-R : toujours plus performant, au-delà de l’horizon

CHRONIQUE DU PERSONNEL

28

28 De la Marine à la fonction publique : continuer à servir autrement

PORTRAIT DE MARIN

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30 Croquer sa vie de marin !

ESPACE LOISIRS

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31 John Pendray : une vague à l’âme • Livres : Petite histoire du mal de mer et de ses traitements

AGENDA

33

l y eut, du temps de la marine à voile, les escadres scindées en divisions pour former les lignes de batailles. C’était une organisation opérationnelle, on dirait aujourd’hui fonctionnelle. À partir du XVIIIe siècle, cette organisation évolue pour favoriser, en temps de paix, l’entraînement des équipages et des états-majors au combat. Une structure plus administrative se superpose progressivement à la structure opérationnelle. Ainsi apparaît la notion de commandement organique.

I

Après la Révolution, des escadres, appelées Flottes, furent assignées à une zone géographique: le Levant en Méditerranée et le Ponant en Atlantique en sont des exemples avec toujours ce double rôle, tactique et organique. Sous l’impulsion de l’US Navy, la Seconde Guerre mondiale a vu naître les forces opérationnelles temporaires et de circonstance, les fameuses « Task Forces ». Il s’agissait, pour l’exécution d’une mission donnée, d’emprunter des moyens des escadres sans pour autant désorganiser les formations hiérarchiques d’appartenance. L’Otan a progressivement intégré cette notion dans ses publications tactiques. Depuis, le concept s’est généralisé dans le domaine militaire : Joint Task Force (interarmées), Combined Joint Task Force (interallié), Joint Interagency Task Force (interministériel)… mais également dans l’entreprise. Et la FAN dans tout cela ? La FAN est l’héritière de la transformation des escadres au début des années 2000. Les bâtiments de guerre de surface ont en effet tous été regroupés sous un commandement unique, celui de l’amiral commandant la Force d’action navale (Alfan). C’est lui qui, pour le compte du chef d’état-major de la Marine, assure et certifie l’aptitude technique et opérationnelle des navires. Il désigne les moyens les mieux adaptés pour l’emploi opérationnel, isolément ou constitués en Task Force, quel que soit le lieu géographique. Par exemple, le porte-avions Charles de Gaulle, ses navires d’escorte et son état-major tactique (lui aussi fourni par la FAN) sont constitués en Task Force (TF 473) et employés directement par le Cema, qui peut en déléguer le contrôle aux commandants de zones maritimes. Cette organisation en un seul réservoir de forces permet de simplifier l’organisation tout en s’assurant au niveau de chaque unité de la cohérence des tactiques, des techniques et des procédures. Elle est également plus commode dans l’emploi : grâce à ce référentiel partagé, il est possible de jouer sur la modularité et la différentiation des capacités militaires. Enfin, et c’est peut-être le plus important, la FAN, la maison-mère, garantit l’homogénéité des équipages. Le même esprit d’équipage assure, en effet, l’efficacité individuelle et collective d’un navire à l’autre, en permanence sur toutes les mers du monde.

Capitaine de vaisseau Philippe Ebanga Directeur de la publication COLS BLEUS ® N° 3021 ® 19 OCTOBRE 2013 ® 3

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Amers et Azimut Situation des bâtiments déployés du 10 octobre 2013 52 bâtiments et 4 500 marins en me merr

lar de de Brest Brest Au large FRRE Aquitaine Aquuitaine FREMM FASM Latouche-Tréville Latouuche-Tréville FASM F M Primauguet Prim rimaauguet FASM alabbar RHM Malabar inier Aviso CDT L’Herminier A LV Lavallée Aviso BH La Pérouse CMT L’Aigle L’L’Aig CMT C T Andromède CM Andro CMT MT Cassiopée Cassiopée p CMT Céphéee CMTT Céphée C T Croix CM Croix du d Sud CMT CM MT Sagittaire S gitta CMT Altai BRS Altair

Essais Préparation opérationnelle opératiionn Préparation Préparation opérationnelle opératiionnell Préparation Opération de police police des pêches p Opération Préparation opérationnelle opératiionneelle Préparation Opérations de sûreté sûretté maritime m ma Opérations Mission hydrographique hydrographhiq iqu Mission Opérations de guerre guer errrre des d mines Opérations Opérations de guerre guerrre des d mines Opérations Opérations de guerre des mines Opérations Opérations de d guerre des mines Opérations Opérati de guerre des mines Opérations Opéra Opérations de guerre des mines ér Opérations de guerre des mines

Manche / merr du BH Laplace D

St-Pierre-et-Miquelon

Caraïbes Caraïbes FS VVentôse entôse

ST-PIERRE-ET-MIQUELON

OOpérations pérations de sûreté sûreté maritime ma i

Méditerranée occidentale aritime PSO L’Adroit Opérations de sûreté maritime Aviso CDT Birot Opérations de sûreté û maritime aritime CMT Capricorne Opérations de guerre gguue uerre des mines

S t -Martin St-Barthélemy Guadeloupe Martinique CLIPPERTON Clipperton

POLYNÉSIE FRANÇAISE Polynésie française

Point d’appui Bases permanentes à l’étranger et outre-mer Département, collectivité ou territoire d’outre-mer Zones économiques exclusives françaises 4 ® COLS BLEUS ® N° 3021 ® 19 OCTOBRE 2013

ANTILLE-GUYANE ANTILLE -GUYANE

Dakar D akar

Guyane française L

Au large dee la Guyane G ane Guy BH Borda Déploiement Dépploiement hydrographique hydr Atlantique FASM La Motte-Picquet BHO Beautemps-Beaupré FS Germinal Aviso PM L’Her

Préparation opér Déploiement hyd Opérations de sûr Opération Corym

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EN MISSION PERMANENTE : Sous-marin lanceur d’engins (SNLE) Atlantique II (+ opération Serval) Commandos (+ opération Serval) Fusiliers marins : équipes de protection embarquées (EPE) d Nord Nord he / merr du éploiem t hhydrographique y lace DDéploiement

arge de Toulon Toulon o Au large FAA Jean Bart Bart Préparation opérationnelle opérationnelle FAA Préparation FASM Dupleix Dupleix Opérations de sûreté sûreté maritime maritim m me FASM Opérations Surcouf Opérations de sûreté sûreté maritime m maritim me FLF Surcouf Opérations BCR Meuse Préparation Préparation opérationnelle opérationnnelle CMT Orion Orion Opérations de guerre guerre des d mines mines CMT Opérations BBPD Achéron Achéron Préparation Préparation opérationnelle opérationnelle

PPacifique acifiquee FS PPrairial rairial FS VVendémiaire endém miaire PPatrouilleur atrouilleeur LLaa Glorieuse orieu PPSPP AArago rag

Préparation opérationnelle ép DDéploiement Opération de police des pêches Opération de police des pêches

Méditerranée orientale Méditerranée orientale FD Chevalier Paul Paul DDéploiement éplloiement FDAA Chevalier Abu Dhabi

D jibouti Djibouti

Océan Indien e FLF Aconit Opération Enduring ing FFreedom dom ((TF150) TF1550)

Lib breville Libreville

Wallis-et-Futuna WALLIS-ET-FUTUNA

Mayotte La Réunion

RÉUNION-MAYOTTE-ÎLES ÉPARSES

aration opérationnelle oiement hydrographique ations de sûreté maritime ation Corymbe

Au large de La Réunion ment (ravitaillement (ravitaillement des îles) BATRAL La Grandière Déploiement

NOUVELLE-CALÉDONIE Nouvelle-Calédonie

TERRES AUSTRALES ET ANTARCTIQUES FRANÇAISES

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APERÇU

dans la quinzaine

TALL SHIPS REGATTA : LA MARINE AU CŒUR DE L’ESCALE MYTHIQUE DES GRANDS VOILIERS Fin septembre dernier, la Marine nationale, acteur naturel du monde maritime et indissociablement lié à celui de la voile, a participé à l’escale mythique des grands voiliers de la Tall Ships Regatta dans le port de Toulon. La présence de grands voiliers historiques a ravivé l’esprit qui animait la rade il y a près de quatre siècles, quand Richelieu devint le premier secrétaire d’État à la Marine. Un public venu en très grand nombre a été accueilli sur les quais civils comme sur ceux de la base navale.

UNE PARTIE DE L’ENCEINTE MILITAIRE ÉTAIT OUVERTE POUR L’OCCASION, AFIN DE PERMETTRE L’ACCÈS AUX VOILIERS ACCOSTÉS AU QUAI D’HONNEUR. LES REMORQUEURS RASCAS ET SICIÉ ONT PERMIS LES MANŒUVRES DE L’AMERIGO VESPUCCI.

DANS LE STAND ITINÉRANT FRÉGATE DU SIRPA MARINE, LES PLUS JEUNES COMME LEURS AÎNÉS ONT DÉCOUVERT DANS UN UNIVERS IMMERSIF UN NOUVEAU JEU DE CULTURE GÉNÉRALE MARITIME PROPOSÉ PAR LE SIRPA MARINE.

LES BAGADS DE LANN-BIHOUÉ ET SAINT-MANDRIER ONT ANIMÉ LE TRADITIONNEL DÉFILÉ DES ÉQUIPAGES DANS LES RUES DE TOULON.

LES ÉCRIVAINS DE MARINE (ICI DIDIER DECOIN ET PATRICK POIVRE D’ARVOR) ONT ÉCHANGÉ AVEC LEURS LECTEURS LORS D’UNE SÉANCE DE DÉDICACES PROLONGÉE PAR UNE CONFÉRENCE SUR LA MER AYANT RÉUNI PLUS DE 300 PERSONNES.

LES PEINTRES OFFICIELS DE LA MARINE EXPOSAIENT GALERIE MAZARIN, OÙ ILS ONT RENCONTRÉ LEURS ADMIRATEURS ET ONT PROFITÉ DE LA PRÉSENCE DES VOILIERS DANS LA PLUS BELLE RADE D’EUROPE POUR EXERCER LEUR ART (ICI JACQUES ROHAUT).

FACE À FACE INSOLITE ENTRE LE MIR ET LE GUÉPRATTE. 6 ® COLS BLEUS ® N° 3021 ® 19 OCTOBRE 2013

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INFO

actus

CÉRÉMONIE DE PRÉSENTATION AUX DRAPEAUX À L’ÉCOLE NAVALE

1 Le 5 octobre, l’amiral Bernard Rogel, chef d’étatmajor de la Marine (CEMM), a présidé les cérémonies de présentation aux drapeaux de l’École

navale et de l’École militaire de la flotte, en présence du vice-amiral d’escadre Jean-Pierre Labonne, préfet maritime de l’Atlantique, et du contre-amiral Philippe Hello, commandant l’École navale et le groupe des écoles du Poulmic. Six enseignes de vaisseau de la promotion École navale 2011 ont confié la garde du drapeau de l’École navale aux aspirants de la promotion École navale 2012. La garde du drapeau est formée de six élèves-officiers choisis parmi les plus méritants par le commandant de l’école.

Les 83 élèves de la promotion École navale 2013 ont été présentés à leur drapeau. Après un mois d’intégration et de découverte de la Marine, ils rejoignent les rangs des officiers de marine. Les officiers sous contrat (OSC), les volontaires aspirants (VOA) chefs de quart et les administrateurs des affaires maritimes ont également été présentés au drapeau de l’École militaire de la flotte (EMF). Ce drapeau représente aujourd’hui les officiers spécialisés de la Marine, mais aussi des officiers d’autres corps et statuts. Ces gardes et drapeaux les représenteront toute l’année, à Paris et en région, lors des événements militaires, cérémonies et commémorations officielles. ®

REMISE DE DÉCORATIONS À L’ÉTAT-MAJOR DE LA MARINE 1 Jeudi 26 septembre, l’amiral Bernard Rogel a présidé une cérémonie militaire à l’Hôtel de la Marine. Il a procédé à une remise de décorations à des marins, commissaires et civils de la Défense.

La remise de décorations – Légion d’honneur et médaille de la Défense nationale pour les militaires, médaille d’honneur du travail pour le personnel civil – s’est ensuite déroulée en présence des familles des quinze décorés. ®

ALFOST AU BAPTÊME DU SNA BRITANNIQUE HMS ARTFUL 1 Vendredi 20 septembre, le vice-amiral d’escadre Charles-Edouard de Coriolis, commandant les forces sous-marines et la Force océanique stratégique, a représenté le chef d’état-major de la Marine à la cérémonie de baptême du sous-marin nucléaire d’attaque britannique HMS Artful, à Barrow-in-Furness, dans le Nord-Ouest de l’Angleterre. La cérémonie s’est déroulée sous le patronage de Lady Amanda Zambellas, épouse du First Sea Lord (l’équivalent britannique du CEMM), l’amiral Sir George Zambellas. Elle rassemblait notamment de

M. John Hudson, directeur de l’entreprise BAE Systems Maritime Submarines qui construit le sousmarin, du vice-amiral d’escadre Andrew Matthews, directeur des programmes navals chez Defence and Equipment Support (équivalent de la DGA) et du contre-amiral brésilien Flavio Rocha, en charge de la stratégie, représentant le chef d’étatmajor de la Marine brésilienne. Troisième d’une série de sept, les sous-marins de la classe Astute (97 m, 7 900 t) remplaceront la classe Trafalgar en service. Le lancement effectif de l’HMS Artful aura lieu au début de l’année 2014. ®

CÉRÉMONIE DE TRADITION DE L’ÉCOLE DES FUSILIERS MARINS 1 La cérémonie de baptême de promotion et de remise des fourragères à deux cours de jeunes engagés s’est déroulée le 4 octobre, à Lanester (Morbihan), sous la présidence du contre-amiral François-Régis Cloup-Mandavialle, adjoint territorial du préfet maritime de l’Atlantique, et en présence du maire de la commune. La cérémonie a débuté par une présentation au drapeau pour les cours du brevet d’aptitude technique (BAT) et quartier-maître de la flotte (QMF) spécialité fusilier marin. Cette présentation symbolise pour les élèves l’intégration dans la Marine nationale et celui des fusiliers marins. Le baptême des cours BAT

n° 13.3 et QMF n° 28 était dédié respectivement aux seconds maîtres Lechauve et Bengloan, tous deux originaires du cours de nageur de combat, morts en service commandé le 4 juin 1993 à Brest et au maître Luce, du commando Hubert, mort en service commandé le 12 novembre 1998 à Djibouti. De nombreuses personnalités civiles et militaires étaient présentes pour cet hommage. Les amicales nationales et régionales des nageurs de combat et des fusiliers marins et commandos ont également honoré la mémoire de leurs anciens. La cérémonie s’est clôturée par une remise de fourragères, de décorations et un défilé des troupes. ® COLS BLEUS ® N° 3021 ® 19 OCTOBRE 2013 ® 7

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INFO

actus

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B R E F

LE CORMORAN, LE LYNX ET LE JAGUAR S’ENTRAÎNENT AVEC LES FUSILIERS MARINS

La compagnie de fusiliers marins de Cherbourg, le patrouilleur de service public Cormoran et les bâtiments-écoles Jaguar et Lynx se sont entraînés conjointement au large de Cherbourg mercredi 9 octobre. Sept fusiliers marins constituaient la force d’opposition. Ils ont attaqué les trois navires sous différents axes d’approche. L’exercice visait à tester la réaction des trois bâtiments face à des attaques asymétriques. Il a également permis aux fusiliers marins de s’entraîner à la manœuvre offensive, dans le cadre de leur stage de formation de pilote d’embarcations à fond rigide (EFR). ROYAL PASSAGE EN REVUE POUR LE VENDÉMIAIRE

Le 5 octobre, le Vendémiaire, en escale dans la baie de Sydney, a rendu les honneurs au gouverneur général d’Australie, Quentin Bryce, accompagné du prince Harry qui représentait la reine Elisabeth II, en lançant sept « Hourra » que l’équipage a entonnés en cœur, suivis de l’hymne australien. La veille, le Vendémiaire avait participé à la revue navale marquant les cent ans de la première entrée historique dans le port de Sydney de la flotte de guerre australienne. Cette commémoration a permis à la population et aux marins de partager un incroyable spectacle naval, plein de sens et d’histoire. MISSION HYDROGRAPHIQUE EN GUYANE POUR LE BORDA

Dans le cadre de sa mission hydrographique sur le littoral guyanais, le bâtiment hydrographique Borda était du 23 au 27 septembre à Paramaribo, la capitale du Suriname.Lors de cette escale, des réunions de travail autour de la question de la frontière maritime se sont tenues en présence de nombreuses personnalités surinamiennes. Afin d’aboutir à un accord conjoint entre les deux pays, les hydrographes embarqués sur le Borda ont pour mission de positionner à l’embouchure du Maroni, fleuve séparant le Suriname et la Guyane, des points de référence qui serviront à exploiter des images aériennes et satellites.

8 ® COLS BLEUS ® N° 3021 ® 19 OCTOBRE 2013

LE GERMINAL EN ENTRAÎNEMENT MULTINATIONAL AU LARGE DU BÉNIN

1 Alors engagée dans l’opération Corymbe, la frégate de surveillance (FS) Germinal a participé les 24 et 25 septembre au Navy’s Exercise for Maritime Operations (Nemo 2013). Cet entraînement multinational, centré sur la lutte contre la piraterie, a réuni des navires béninois, togolais, néerlandais et français au large du Bénin. Pour cette série d’entraînements opérationnels, 700 marins ont été mobilisés afin de mettre en œuvre la coopération maritime régionale et d’accompagner la préparation opérationnelle des marines africaines du golfe de Guinée. Nemo 2013 a débuté par un exercice de contrôle maritime, suivi d’une visite du navire et d’une enquête de pavillon à bord du Germinal, bâti-

ment plastron, menée par le patrouilleur béninois Couffo et le patrouilleur togolais Kara. Le Germinal et le HNLMS Rotterdam (Pays-Bas) se sont ensuite retrouvés pour s’entraîner à la lutte antinavire avec tirs de missiles fictifs. Le lendemain, le Germinal, simulant un navire piraté, a été libéré par une équipe de visite de Marines néerlandais. De plus, un exercice d’évolution tactique a été conduit par les quatre bâtiments. L’Alouette du Germinal et l’hélicoptère hollandais UH-1N USMC du Rotterdam ont successivement réalisé plusieurs formations de combat. Nemo 2013 achevé, la frégate française a repris sa patrouille dans le golfe de Guinée. ®

UNE DÉLÉGATION DU FORBIN AUX CÉRÉMONIES DU 70E ANNIVERSAIRE DE LA LIBÉRATION DE LA CORSE lement présents aux commémorations. À l’occasion de cette cérémonie, M. François Hollande, président de la République, a décoré plusieurs anciens goumiers marocains, en présence du prince du Maroc, Son Excellence Moulay Rachid. Cette cérémonie émouvante constitue la première d’un long cycle de célébrations du 70e anniversaire de la libération de la France. LE MAIRE DE BASTIA A HONORÉ LE PARRAINAGE DE SA VILLE AVEC LE FORBIN. Ce déplacement en Corse était pour le Forbin une occasion de renforcer le lien 1 Vendredi 4 octobre, une délégation de marins avec sa ville marraine, Bastia. Avant la cérémonie, la du Forbin dont le commandant, le capitaine de délégation a été reçue par le maire et ancien minisvaisseau Xavier Tourneux, a participé à la cérémo- tre, M. Émile Zuccarelli et a échangé sur les valeurs nie du 70e anniversaire de la libération de la Corse, communes qui unissent la frégate et sa ville marà Bastia. Un détachement de l’équipage rouge du raine. Les marins ont également rencontré des enseisous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Casabianca gnants du collège Montesoro de Bastia afin d’initier et la musique des équipages de la flotte étaient éga- un travail d’échange avec des élèves. ®

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LE NIVÔSE INTERCEPTE DEUX BÂTIMENTS DANS LA ZEE FRANÇAISE

1 Le 9 septembre, la frégate de surveillance Nivôse a intercepté deux bâtiments dans la zone économique exclusive (ZEE) d’Europa, l’une des îles Éparses françaises dans le canal du Mozambique. En opération de sûreté maritime, la frégate a détecté deux navires dans la ZEE française. Il s’agissait d’un navire de recherche scientifique, le Pacific Falcon. Il effectuait des sondages sismiques à des fins de prospection pétrolière. Il était accompagné d’un chalutier, le Storm West, qui assurait la sécurité du plan d’eau. Le Pacific Falcon a également été inspecté par une

équipe de visite du Nivôse. Cette dernière a rapporté des éléments qui permettront au préfet de La Réunion, délégué du gouvernement pour l’action de l’État en mer, d’instruire l’infraction à l’encontre de ces deux navires. Au cours de l’inspection, le capitaine du Pacific Falcon n’a pas pu fournir les titres l’autorisant à effectuer des travaux de recherche par réflexion sismique dans la ZEE française. Le Nivôse a intimé l’ordre à ces deux navires de cesser toute activité de prospection et de quitter rapidement la zone. Les deux bâtiments ont obtempéré. ®

CONTRE-MINAGE AU LARGE DE SÈTE 1 Du 30 septembre au 3 octobre, une douzaine de plongeurs démineurs sont intervenus sur deux fourneaux (grande excavation dans laquelle on réunissait les munitions pour les détruire) au large de la plage de Vassal, située sur la commune de Sète. Les plongeurs ont extrait une cinquantaine d’engins historiques de différents calibres enfouis sous le sable à plus d’un mètre cinquante de profondeur. La tonne de munitions, soit environ 100 kg d’explosifs (équivalent TNT) a ensuite été transportée au large de la plage, puis contreminée. Les procédures d’effarouchement des mammifères marins et des oiseaux ont été effectuées au préalable. Cette opération est intervenue après la découverte d’un obus sur la plage de Vassal début août. La préfecture maritime de Méditerranée avait alors déployé une équipe de plongeurs démineurs, qui avait procédé à leur localisation précise et à l’identification des engins. Un périmètre de sécurité avait rapidement été mis en place par les autorités territoriales. Les plongeurs démineurs avaient investigué un secteur de

1 600 m2. Une zone de 400 m2 présentait une pollution pyrotechnique : 150 kg d’engins historiques datant de la Seconde Guerre mondiale avaient été trouvés à demi-enfouis dans le sable, à faible profondeur, de même que trois fourneaux. Le 9 août, les plongeurs démineurs avaient procédé à une première destruction d’un engin, qui nécessitait une intervention rapide. Une nouvelle intervention est prévue début 2014 avec des moyens techniques adaptés pour investiguer et intervenir plus en profondeur dans ces fourneaux. ®

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B R E F

VENTÔSE : LIVRAISON DE FRET HUMANITAIRE À HAÏTI

Quelques jours après une mission de lutte contre le narcotrafic, la frégate de surveillance (FS) Ventôse a fait escale dans le nord d’Haïti du 23 au 25 septembre. L’équipage a remis à l’ambassade de France en Haïti 3 m3 de fret humanitaire contenant des vêtements et des fournitures scolaires. Collectés en Martinique quelques semaines plus tôt par la Croix-Rouge française, ils seront distribués dans un centre d’accueil pour les enfants des rues de Cap Haïtien. Cela faisait près de trente ans qu’un bâtiment de la Marine n’avait pas accosté dans le port de Cap Haïtien. ENTRAÎNEMENT ANTIPOLLUTION AU LARGE DE LA CORSE

La préfecture maritime de la Méditerranée en lien avec la préfecture de Corse du Sud a organisé du 8 au 10 octobre, un entraînement de lutte antipollution dans les Bouches de Bonifacio. Il avait pour vocation l’entraînement et la coordination de tous les acteurs de terrain des états-majors français et italiens. Cette année, l’Espagne y participait également. L’exercice s’inscrivait dans le cadre de l’accord Ramoge ratifié par la France, Monaco et l’Italie en 1981 pour la protection des eaux du littoral méditerranéen. L’entraînement, simulant la collision entre deux navires, a mobilisé les bâtiments d’assistance, de soutien et de dépollution (BSAD) Jason et Ailette, le remorqueur d’intervention, d’assistance et de sauvetage (RIAS) Abeille Flandre, ainsi qu’un hélicoptère Dauphin SP. Des pêcheurs corses préalablement formés par le Centre d’expertise pratique de lutte antipollution (Ceppol) ont également apporté leur concours. RECONNAISSANCE DE PLAGES PAR LE DUMONT D’URVILLE

Le bâtiment de transport léger (Batral) Dumont d’Urville a débuté sa deuxième mission de l’année de reconnaissance de plages dans la zone Caraïbes. Première étape en Guadeloupe où le Batral a plagé pour débarquer une compagnie du détachement Terre aux Antilles 33 (DTA) avec leur matériel et du fret à destination des gendarmes. La mission s’est poursuivie avec les plages de Saint-Martin et de Saint-Barthélémy, puis d’Antigua. Les plongeurs ont pu reconnaître de nouveaux sites en vue de futurs plageages. COLS BLEUS ® N° 3021 ® 19 OCTOBRE 2013 ® 9

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INFO

actus

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PAPEETE : RENCONTRES AVEC LA MARINE CHINOISE

Du 20 au 22 septembre, deux bâtiments de la Marine chinoise – le destroyer Lanzhou et la frégate de dernière génération Liuzhou – ont fait escale à Papeete, avant de continuer leur route vers l’Amérique du Sud. Le Prairial a ouvert ses portes à une délégation de marins chinois, tandis qu’une vingtaine de marins français a pu monter à bord du Liuzhou pour découvrir l’organisation et le fonctionnement de l’un des derniers-nés de la flotte navale chinoise. L’escale a été l’occasion d’une rencontre entre le vice-amiral Li Xiaoyan, sous-chef d’état-major de la flotte de la mer de Chine méridionale et commandant de la Task Force chinoise, et le contre-amiral Anne Cullerre, commandant supérieur des Forces armées en Polynésie française (Comsup FAPF) et commandant la zone maritime du Pacifique (Alpaci). Cet entretien a permis de rappeler la qualité de la coopération militaire entre la Chine et la France dans le domaine naval, plus particulièrement dans la lutte contre la piraterie en océan Indien. UN MARIN MÉDAILLÉ DE BRONZE AU CHAMPIONNAT DU MONDE DE TIR À L’ARC

Engagé avec l’équipe de France d’arc à poulies aux côtés de Sébastien Brasseur et Dominique Genet, le maître PierreJulien Deloche a remporté la médaille de bronze des championnats du monde de tir à l’arc qui se déroulaient en Turquie du 29 septembre au 6 octobre. Il s’est incliné en demi-finale contre le Danemark, futur champion du monde, puis a su s’imposer dans la petite finale contre la Suède pour monter sur la troisième marche du podium. Le MT Deloche avait remporté quinze jours auparavant de la finale de la coupe du monde à Paris en double mixte.

OPÉRATION FRANCO-BRÉSILIENNE DE POLICE DES PÊCHES POUR LA CAPRICIEUSE

1 Du 27 au 30 septembre, le patrouilleur La Capricieuse et la vedette de gendarmerie maritime l’Organabo ont participé à une opération de lutte contre la pêche illégale au large de la Guyane. Les patrouilles ont été menées conjointement avec les patrouilleurs brésiliens Bracui et Guanabara. Lors de survols de la zone par un avion de surveillance maritime Falcon 50 et par un hélicoptère Fennec, des pêcheurs illégaux ont été repérés. Très vite, La Capricieuse a surpris une première tapouille (petite embarcation de pêche) qui venait de mettre ses filets à l’eau dans les eaux territoriales françaises. Deux marins brésiliens étaient à bord avec le butin de leur pêche illicite. Le patrouilleur a ensuite intercepté une deuxième tapouille d’origine brésilienne, également en situation de pêche illé-

CHEBEC LA FRÉGATE SURCOUF EN ENTRAÎNEMENT AVEC LA MARINE MAROCAINE

… ET AU CHAMPIONNAT DU MONDE DE 49ER (VOILE)

Le second maître Stéphane Christidis (équipe de France militaire de voile) et son équipier Manu Dyen ont décroché une médaille de bronze lors des championnats du monde de 49er (voile) qui se déroulaient à Marseille du 21 au 27 septembre. Grâce à une régularité sans faille pendant toute la compétition et à une volonté parfaite, ils deviennent les premiers français à monter sur un podium lors d’un championnat du monde de cette discipline. 10 ® COLS BLEUS ® N° 3021 ® 19 OCTOBRE 2013

gale dans les eaux territoriales. Lors de ces deux interpellations, la Direction de la mer de Guyane a ordonné la saisie et la destruction des filets. Les produits de la pêche ont été rejetés à la mer, les deux tapouilles déroutées vers la Guyane. À leur arrivée, les marins appréhendés ont été remis à la gendarmerie maritime. Plus tard, une troisième embarcation a été contrôlée à la limite des eaux territoriales françaises. Elle a été raccompagnée vers celles du Brésil où elle a été prise en charge par la Marine brésilienne. Ces opérations conjointes en mer viennent compléter les échanges réguliers d’informations entre la France et le Brésil. Des actions qui ont permis d’observer ces derniers mois, un recul de la pêche illégale. ®

1 Du 16 au 22 septembre, la frégate Surcouf et le bâtiment marocain Sultan Moulay Ismail ont participé à la 19e édition de l’entraînement Chebec, en Méditerranée. La première semaine a été consacrée à un entraînement commun à terre dans la base navale de Toulon au sein du centre de formation pratique et d’entraînement à la sécurité (CFPES) et du simulateur Espadon qui permet l’entraînement des

équipes du central opération à la lutte antiaérienne et antinavire. Le Surcouf et le Sultan Moulay Ismail ont appareillé la seconde semaine pour une série d’entraînements permettant de confirmer le niveau acquis des équipages : tirs antiaériens, transferts de charges entre les deux navires et mise en œuvre d’aéronefs. Après le franchissement de conserve du détroit de Gibraltar, les frégates ont mené des exercices de contrôle de navire avec des commandos marocains. Ils ont également mené des exercices de lutte antiaérienne avec la participation de deux chasseurs F5 de la force aérienne royale, et de lutte antisurface avec le concours d’un avion de patrouille maritime Atlantique 2. Le second volet de l’exercice, en état-major, a vu le déploiement de huit marins français au Maroc, intégrés à la cellule de commandement de l’exercice. Chebec consolide l’interopérabilité croissante entre deux nations riveraines de la Méditerranée qui partagent de nombreuses préoccupations communes, en particulier en Méditerranée. ®

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LE NATO SUBMARINE RESCUE SYSTEM (NSRS) L’ASSURANCE VIE DES SOUS-MARINIERS Intervenir en 72h, partout dans le monde, pour secourir un équipage de sous-marin en difficulté jusqu’à 600 mètres de fond et par mer 6, voilà le challenge que relève le Nato Submarine Rescue System (NSRS). Construit par la France, le Royaume-Uni et la Norvège, il constitue le système de sauvetage le plus abouti en service dans le monde. 1 Le Nato Submarine Rescue System (NSRS) est composé d’un robot d’intervention téléopéré (IROV(1)), d’un sous-marin de sauvetage (SRV(2)) et d’un complexe hyperbare (TUP(3)). Ces trois modules confèrent au système l’ensemble des capacités nécessaires au sauvetage d’un équipage, depuis sa récupération jusqu’à sa médicalisation. En cas de situation d’urgence pour un sous-marin, l’ensemble du système et ses spécialistes sont en mesure de quitter en moins de deux heures leur base de Faslane, en Écosse, à bord d’avions très gros porteurs pour rallier l’aéroport le plus proche du port d’appareillage, vers la zone de naufrage. L’équipe du NSRS procède à l’embarquement du système et à la mise en configuration « bateau support » du remorqueur de haute mer qui les accueille durant la phase de ralliement de la zone de sauvetage. Le bâtiment de soutien, d’assistance

et de dépollution (BSAD) Jason, à Toulon, et l’Argonaute, à Brest, sont qualifiés pour cette mission. L’IROV assure la préparation de l’intervention du SRV chargé de se connecter au sous-marin en difficulté et d’en évacuer l’équipage par rotations de quinze personnes. Cette connexion s’effectue par ventouse sur l’un des sas de sauvetage du sousmarin, quelle que soit sa classe. Après équilibrage des pressions entre le sous-marin et la chambre de sauvetage du SRV, le transfert des naufragés peut débuter. À son retour à la surface, le SRV se connecte à bord du bâtiment support au TUP. Ces deux caissons de décompression de 36 places dont 6 médicalisés permettent de ramener progressivement les équipages à la pression atmosphérique normale. Garant de la réactivité et de l’efficacité de ce système, essentiel à la survie des sous-mariniers, plusieurs exercices permettent de valider les procédures de sauvetage. Depuis 2010, le NSRV a été déployé au cours d’entraînements en Méditerranée, au large de l’Écosse, devant Carthagène, au large de Brest et tout récemment, fin septembre, devant Hyères dans le cadre de l’exercice Soleil du Sud. ® LV (R) THIERRY DELORME

LE SUBAMARINE RESCUE VESSEL. LE MODULE DE RÉCUPÉRATION SUR SON PORTIQUE DE MISE À L’EAU.

(1) Intervention Remotely Operated Vehicle. (2) Submarine Rescue Vehicule. (3) Transfer Under Pressure.

MARINES ÉTRANGÈRES ROYAUME-UNI La Royal Navy a annoncé le 27 septembre 2013 l’achat définitif du A 173 Protector à son propriétaire, l’armateur GC Rieber (Polar Ship Invest). Ce bâtiment n’est autre que l’ex-navire de recherches sismiques Polarbjørn, affrété pour une durée de trois ans le 22 mars 2011, puis remis en service le 23 juin 2011, pour remplacer le A 171 Endurance comme patrouilleur pour la zone antarctique. Ce dernier avait été sérieusement endommagé par une voie d’eau suite à un échouement au cours d’une campagne dans l’Atlantique sud en décembre 2008 et a été jugé économiquement irréparable. Comme son prédécesseur Endurance, le Protector est peint en rouge (coque), blanc (superstructures) et jaune (cheminée et mâtures) et effectue chaque année un déploiement dans l’Atlantique sud aux Malouines et en zone antarctique pour y montrer le pavillon britannique. Mis sur cale en septembre 2000 en Norvège, aux chantiers Havyard Leirvik, il a été lancé en juin 2001, puis mis en service en septembre 2001. Il déplace 4 985 tonnes à pleine charge et mesure 89,70 m de long et 17,80 m de large. Ses deux diesels Bergen, totalisant 9 500 chevaux, lui assurent une vitesse de 14,5 nœuds. Il dispose par ailleurs de trois propulseurs à l’avant (deux d’étrave et un azimutal rétractable) et deux à l’arrière ; sa coque est renforcée pour la navigation dans les glaces. La principale modification apportée à ce bâtiment, lors de son incorporation dans la Marine britannique en 2011, a consisté dans le déplacement de la plate-forme pour hélicoptère du sommet de la passerelle à la plage arrière. En septembre 2013, le nom Protector a été attribué à l’ex-patrouilleur des gardes-frontières finlandais Tavi, acheté par les Douanes britanniques le mois précédent, afin de remplacer le patrouilleur Sentinel qu’armait cet organisme depuis décembre 1993. Enfin, il convient de signaler la mise en service récente des deux dernières unités de la série des six destroyers lance-missiles du type 45, les D 36 Defender, le 21 mars 2013, et D 37 Duncan, le 26 septembre, ce qui a permis le retrait du service de l’ultime destroyer lance-missiles du type 42, le D 97 Edinburgh, le 6 juin 2013. CV (R) Bernard Prézelin, Flottes de Combat COLS BLEUS ® N° 3021 ® 19 OCTOBRE 2013 ® 11

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LA FORCE D’ACTION NAVALE

UN RÉSERVOIR DE FORCES ET D’EXPERTISES UN DOSSIER COORDONNÉ PAR LE PM DELPHINE REVAULT, LE LV OLIVIER RIBARD ET STÉPHANE DUGAST.

a Marine nationale articule son action au service de l’État autour de cinq forces : la flotte de surface, les sous-marins, l’aéronautique navale, les fusiliers marins commandos et la gendarmerie maritime. Regroupée au sein de la Force d’action navale (FAN), la flotte de surface est forte de 12 000 marins, soit un tiers des effectifs de la Marine. Basée sur les trois façades en métropole et dans cinq bases outre-mer, la FAN se compose de 109 équipages et de 96 bâtiments de surface se classant en 7 familles différentes : le groupe aéronaval, la force amphibie, la composante frégates, la force de guerres des mines, les bâtiments de souveraineté et les bâtiments de soutien. Constituant le « réservoir de forces » de surface, la FAN est employée soit « localement » par les commandants de théâtre afin de mener des missions dites « permanentes », comme celles d’action de l’État en mer (AEM), de soutien à la dissuasion ou la posture permanente de sûreté maritime ; soit directement par le chef d’étatmajor des armées (Cema), afin de mener des

L

opérations non permanentes, dites « extérieures ». La FAN est également un « réservoir d’expertises ». En effet, elle dispose d’un état-major de réaction rapide projetable (FRMARFOR), de trois groupes de plongeurs démineurs (GPD) et de plusieurs unités rattachées, comme la Cellule plongée humaine et intervention sous la mer (Cephismer), l’Autorité de domaines transverses (ADT) ou encore la Flottille amphibie (Flophib). Véritable colonne vertébrale de la Marine, la Force d’action navale s’imbrique avec les autres composantes de la Marine, afin d’en démultiplier les effets militaires. La FAN est ainsi une force « hybride », car modulaire, flexible, agile et dimensionnée à la fois pour mener des combats en haute mer et des opérations de basse intensité, comme des missions de souveraineté. Cols Bleus vous fait découvrir ce réservoir de forces et d’expertises, afin de vous faire découvrir l’esprit animant les équipages de la FAN prêts à être déployés en permanence sur tous les océans du globe. ®

LA « FLOTTE » FAN La FAN compte 96 bâtiments de 7 familles différentes, dont les plus emblématiques sont : • Le porte-avions (PA) Charles de Gaulle. Le PA emporte 40 avions de combat. • 3 bâtiments de projection et de commandement (BPC). Mistral, Tonnerre et Dixmude. • 1 transport de chalands de débarquement (TCD). Siroco. • 1 frégate multimission (Fremm). Aquitaine. • 2 frégates de défense aérienne type Horizon (FDA). Forbin et Chevalier Paul. • 2 frégates antiaériennes (FAA). Cassard et Jean Bart. • 6 frégates anti-sous-marines (Fasm). Dupleix, Montcalm, Jean de Vienne, Primauguet, La Motte-Picquet et Latouche-Tréville. • 5 frégates type La Fayette (FLF). • 6 frégates de surveillance (FS). • 9 patrouilleurs de haute mer (PHM) A69. • 11 chasseurs de mines tripartites (CMT). COLS BLEUS ® N° 3021 ® 19 OCTOBRE 2013 ® 13

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UN POURVOYEUR DE FORCES Précédemment à la tête de l’état-major de la Force aéromaritime de réaction rapide (FRMARFOR)(1), le vice-amiral d’escadre Philippe Coindreau est depuis le 2 septembre dernier l’amiral commandant la Force d’action navale (Alfan). Amiral, quelles sont précisément vos responsabilités à la tête de la FAN ? Il s’agit d’abord de mettre à la disposition des employeurs opérationnels, en toute zone, dans tout cadre d’action, à tout moment et dans la durée, des bâtiments de surface, des étatsmajors de force et des moyens navals, disponibles, qualifiés opérationnellement, armés par du personnel compétent et en suffisance, et équipé d’un arsenal réglementaire pratique. C’est l’ensemble de ces responsabilités que l’on regroupe dans notre jargon militaire sous l’appellation « organique ». Concrètement, je m’assure que les commandants, nommés à la tête des 96 bâtiments de la FAN, disposent de tout ce qui leur est nécessaire pour réaliser leurs missions, confiées par le chef d’état-major des armées (Cema). Pour ce faire, je m’appuie principalement sur un état-major composé de trois divisions qui œuvrent chacune dans son domaine d’expertise : la division Entraînement pour la qualification opérationnelle des équipages, la division Exploitation pour le pilotage de la disponibilité technique des bâtiments et enfin la division Affaires générales pour tout ce qui touche les ressources humaines notamment. En outre, je possède un certain nombre d’au-

tres responsabilités et délégations confiées directement par le chef d’état-major de la Marine, comme ADT(2), le soutien organique de FRMARFOR et d’entités opérationnelles comme la Cephismer(3), la Flophib(4), le Cometoc(5) et le CSGE(6). Sur quels théâtres d’opérations se déploie la FAN ? Une des caractéristiques de la FAN est que ses bâtiments assurent une présence quasi mondiale, grâce à leur répartition géographique dans les ports nationaux et bien sûr outre-mer, mais surtout grâce au formidable atout offert par la liberté de circulation sur les mers. L’autre caractéristique est qu’un bateau de guerre constitue une entité extrêmement complexe, qui est capable de réaliser, sous faible préavis, un large panel de missions ; qui vont du contrôle de cargaison sur un navire suspect jusqu’au tir missile ou artillerie dans un combat naval ou une action contre la terre, en passant par des opérations à caractère humanitaire ou d’évacuation de ressortissants français. Il faut noter que les 96 bâtiments de la FAN ne sont pas tous identiques, mais tous sont capables de réaliser un large spectre de missions, à la hauteur de leurs capacités.

Quels défis la FAN va-t-elle devoir relever dans le nouveau paysage dessiné par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale et le cap fixé par la loi de programmation militaire (LPM) ? Les défis sont nombreux : tout en répondant aux attentes fortes des employeurs opérationnels pour les missions que j’ai citées précédemment, je dois gérer la transition progressive de la flotte de surface vers des navires plus modernes, plus complexes technologiquement. Il faudra dès lors maîtriser leur emploi tout en développant de nouveaux savoir-faire, rendus possibles grâce aux formidables bonds technologiques réalisés ces dernières décennies. Quant aux équipages, dans un format resserré ils devront être encore plus polyvalents, compétents et performants. Je sais que je peux compter sur eux pour affronter, ensemble et en équipage, ces défis passionnants. ®

(1) État-major opérationnel projetable qui commande, depuis la mer, des forces aéromaritimes, françaises ou alliées (Otan, UE, coalition de circonstance). (2) Autorité de domaine transverse. (3) Cellule plongée humaine et intervention sous la mer. (4) Flottille amphibie. (5) Centre opérationnel météorologique et océanographique. (6) Centre support de la guerre électronique.

« UN BÂTIMENT, SI COMPLEXE SOIT-IL, N’EST PERFORMANT QUE S’IL EST ARMÉ PAR UN ÉQUIPAGE COMPÉTENT, BIEN FORMÉ ET ENTRAÎNÉ. CE SONT CES HOMMES ET FEMMES QUI CONSTITUENT TOUTE LA RICHESSE DE NOTRE MARINE ET SUR LAQUELLE IL M’APPARTIENT DE VEILLER DANS MON DOMAINE DE RESPONSABILITÉS. » VAE PHILIPPE COINDREAU, ALFAN.

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Division Entraînement (ENT)

L’INCUBATEUR DE SAVOIR-FAIRE Commandant la division Entraînement, le CV Thierry Meillour est intarissable quand il s’agit de parler de sa division et de ses entraîneurs, facilement identifiables à leurs brassards jaunes. Une division dont la philosophie, partout où ils organisent des stages, est : « bienveillance mais sans complaisance » à la mer comme à quai… a division Entraînement est une structure de la Marine dont le rôle est de garantir au «LCEMM que les bâtiments de la Force d’action navale disposent d’équipages qualifiés et aptes à remplir les missions dévolues à leur unité. Dotée d’outils de suivi et de pilotage du niveau de la préparation opérationnelle et d’une expertise multinationale dans le domaine de la doctrine et de l’analyse, elle fournit aux bâtiments un catalogue riche et varié de prestations d’entraînement. Tous ces « travaux », nous les effectuons au profit des équipages basés en métropole (Cherbourg, Brest, Lorient et Toulon) et en outre-mer (Martinique, Polynésie, Nouvelle-Calédonie et La Réunion). La DIVent est le référent en matière d’entraînements pour les services des moyens portuaires (SMP) des bases navales et de la gendarmerie maritime.

Mode opératoire L’objectif de la division est de conduire des entraînements les plus réalistes possibles, tout en maîtrisant les risques, afin d’entretenir nos savoir-faire, par nature précieux et volatiles. Pour ce faire, en répondant au juste besoin selon le principe de différentiation, la DIVent

propose ainsi des rendez-vous communs à la FAN ainsi qu’aux autres forces organiques de la Marine, comme la Fost, la Fusco et la Force de l’aéronautique navale (voir article p. 26-27). Ils offrent l’avantage de concentrer des moyens et permettent d’enrichir les capacités d’entraînement car si un bâtiment peut évoluer seul, l’éventail des missions rempli est évidemment plus riche dans les trois dimensions.

Son organisation

« EN TANT QUE CHEF DE LA DIVISION ENTRAÎNEMENT, JE DOIS FOURNIR DES ÉQUIPAGES FORMÉS, ENTRAÎNÉS ET PRÊTS À ALLER AU COMBAT. UNE MISSION PASSIONNANTE MENÉE DANS UN CONTEXTE À LA FOIS ÉLARGI ET CONTRAINT, AVEC LE SOUCI D’ÉCONOMIE GÉNÉRALE, D’OPTIMISATION ET SURTOUT DU MAINTIEN DES SAVOIR-FAIRE. » CV THIERRY MEILLOUR

rationalise l’emploi des moyens d’entraînement et en jouant la carte inter composantes, interarmées et multinationale au cas par cas. Pour d’évidentes raisons de synergie, la DIVent

La division Entraînement est forte de 158 entraîneurs répartis à Brest (pour un tiers) et Toulon (pour les deux autres). Une trentaine de réservistes complète le dispositif. La DIVent est organisée comme un bâtiment car c’est important d’être très lisible vis-à-vis des équipages. Cette structure miroir permet ainsi à chaque niveau d’identifier facilement le contact idoine. Tous les entraîneurs constituent un réservoir et un concentré d’expertises technico-opérationnelles. Ce sont à la fois des conseillers, des experts et des évaluateurs. Ils sont choisis pour leurs compétences, leur ancienneté et surtout pour leur savoir-être. Cette dernière qualité est une donnée importante car c’est cette capacité à transmettre des connaissances vers des équipages qui prime. Sans cette qualité, un entraîneur ne peut pas réussir. L’unique richesse de la division, ce sont bien ses entraîneurs ! » ® LES SERVICES FOURNIS PAR LA DIVENT ASSURENT UN ENTRAÎNEMENT QUALIFIANT COMME DES STAGES MECO OU RANO OU DES ENTRAÎNEMENTS AVANCÉS DITS TAMOURE, JOKARI OU SQUALE. À QUAI, LA DIVENT FOURNIT DES ENTRAÎNEMENTS SYNTHÉTIQUES, UN STAGE « BRIGADE DE PROTECTION » ET VISITOPS, UN ENTRAÎNEMENT EN ANGLAIS OPÉRATIONNEL, UN ENTRAÎNEMENT PHYSIQUE, MENTAL ET SPORTIF, AINSI QUE DES STAGES PARTICULIERS DONT CELUI DES FUTURS COMMANDANTS D’ÉLÉMENT DE FORCE AÉROMARITIME.

TROIS NIVEAUX DE QUALIFICATIONS : MISE EN CONDITION INITIALE (MECI), MISE EN CONDITION ÉLÉMENTAIRE (MECE), MISE EN CONDITION OPÉRATIONNELLE (MECO) QUI PERMET D’ATTRIBUER SA QUALIFICATION OPÉRATIONNELLE (QUALOPS) QUI CERTIFIE L’APTITUDE À L’EMPLOI. CHAQUE ÉQUIPAGE DE LA FAN S’ENTRAÎNE ÉGALEMENT EN AUTONOMIE SANS ENTRAÎNEURS SOUS LES ORDRES DE SON COMMANDANT. IL PEUT S’AGIR D’ENTRAÎNEMENT INDIVIDUEL OU D’ENTRAÎNEMENT MUTUEL DE CIRCONSTANCE. 16 ® COLS BLEUS ® N° 3021 ® 19 OCTOBRE 2013

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VIRTUALITÉ ET RÉALITÉS Navigateur timonier, le PM Philippe Klaw est dorénavant l’un des responsables du simulateur de navigation présent dans les bureaux de la division Entraînement à Toulon. es simulateurs de navigation d’Alfan sont en œuvre afin de permettre aux «Lmis équipes passerelles des bâtiments de la Marine de s’entraîner pour optimiser ensuite chaque heure de mer. Ils sont par exemple fort utiles pour des équipes passerelles demeurées inactives suite à un arrêt technique afin de leur permettre de remonter en puissance. Ces séances de simulations permettent, en outre, de contrôler des équipes passerelles pendant les stages Meco ou Rano. En fait, notre simulateur recrée une passerelle intégrée de type Fremm. Si le monde virtuel ne remplacera jamais la réalité, le simulateur offre plusieurs avantages. Primo, il permet d’évidentes économies de potentiel. Secundo, le simulateur permet une pédagogie et une répétition plus aisée et à l’envie des séquences. Un entraîneur peut mettre sur pause en cours d’exercice et ainsi expliquer, puis rejouer l’ac-

RESPONSABLE DU SIMULATEUR DE NAVIGATION ET INSTRUCTEUR, LE PM PHILIPPE KLAW SURVEILLE LA MANŒUVRE… VIRTUELLE !

tion. Avaries machines, avaries d’appareil à gouverner, homme à la mer, navigations de jour comme de nuit… Opérationnellement et technologiquement parlant, le simulateur de navigation c’est donc presque la réalité même s’il manquera toujours l’odeur du gasoil ou les mouvements de la plate-forme. Rien ne remplacera la réalité, le vécu et l’expérience. Pour

autant, le simulateur permet aux équipes passerelles de se préparer, de répéter et de progresser. À nous, entraîneurs, d’analyser leurs automatismes et de les corriger. Si certains étaient sceptiques vis-à-vis des simulateurs, leur bien-fondé ne fait désormais plus aucun doute. D’ailleurs, tous les bâtiments en redemandent ! » ® POUR UNE FRÉGATE DE 1ER RANG, LE SOCLE ORGANIQUE DE PRÉPARATION OPÉRATIONNELLE REPOSE SUR 75 JOURS DE MER RÉPARTIS SUR 3 ANS. CE CYCLE IMPOSE DES RENDEZVOUS RÉGULIERS ENTRE LA DIVENT, LES STAGES DE MISE EN CONDITION OPÉRATIONNELLE (MECO) QUI ONT LIEU TOUS LES 3 ANS ET LES STAGES DE REMISE EN CONDITION OPÉRATIONNELLE (RANO), QUI S’INTERCALENT ENTRE DEUX MECO, SONT AUTANT DE MARQUEURS DANS LE CYCLE DE VIE D’UN BÂTIMENT. LA DIVENT ASSURE ÉGALEMENT DES STAGES PLUS CIBLÉS PERMETTANT L’ACQUISITION DE SAVOIR-FAIRE D’UN NIVEAU SUPÉRIEUR.

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Division Exploitation (EXPL)

BONNE CONDUITE Exploiter un navire, c’est à la fois le conduire et l’entretenir. Les équipages de la FAN sont donc au cœur du sujet. La division Exploitation coordonne leur action dans ces deux domaines pour mettre à la disposition du commandant opérationnel des navires techniquement aptes à conduire les missions ordonnées. Éclairages du CV Vincent Delignon, chef de la DIV/EXPL. Commandant, qu’est-ce qu’un bâtiment techniquement « apte à » ? Le rôle déterminant d’Alfan dans ce domaine est de prononcer la disponibilité des forces de surface. Un bâtiment doit être apte à prendre la mer en sécurité, c’est-à-dire flotter – c’est une évidence – et naviguer, afin de mettre en œuvre des systèmes d’armes là où c’est nécessaire. Les bâtiments doivent être non seulement disponibles, mais surtout fiables et performants. À cela s’ajoute bien évidemment l’endurance dont ils doivent faire preuve. Cela est conditionné par la préparation et le soutien. Dans quels domaines intervient plus particulièrement la division ? S’agissant de la conduite des installations, notre rôle est à la fois d’encadrer, de conseiller, mais aussi de contrôler le travail des équipages. La conduite de systèmes complexes, nucléaires en particulier, ne s’improvise pas et obéit à des règles strictes. Les inspections « exploitation » conduites par la division permettent par exem-

ple de s’assurer que l’ensemble des dispositions d’organisation, issues de la réglementation comme du retour d’expérience, sont prises et appliquées. Notre rôle consiste également à rappeler les fondamentaux à la lumière des avaries, voire parfois des erreurs de conduite, de façon à éviter qu’elles ne se reproduisent. Enfin, particulièrement dans le domaine de la SST(1), nous « digérons » une réglementation abondante et parfois complexe pour en assurer la mise en œuvre cohérente sur l’ensemble de la flotte. Vous définissez l’exploitation comme conduite et entretien. Ce deuxième domaine n’est-il pas plutôt celui du Service de soutien de la flotte (SSF) ? En effet, nous travaillons en étroite collaboration avec le SSF qui pilote le maintien en condition opérationnelle (MCO) des bâtiments. L’entretien industriel est principalement confié aux titulaires de contrats de MCO ou aux ateliers du SLM(2), mais l’équipage reste au cœur du dis-

positif. Forts du retour d’expérience d’une centaine d’arrêts techniques par an, dont environ trente « majeurs », nous les aidons à anticiper et conduire ces opérations complexes en mettant en place des organisations et des méthodes les mieux adaptées. Par ailleurs, nous participons activement aux réflexions du plan Dispoflotte 2015, relatives aux évolutions du MCO dans les années futures. Quelles qualités demandez-vous à vos subordonnés ? L’écoute des équipages est primordiale pour qu’ils se sentent soutenus et soient dans les meilleures conditions pour accomplir leurs missions. Nous devons conserver une vision globale et sur le long terme de la flotte, avec du recul et une vraie capacité d’analyse de façon à proposer les bonnes décisions et arbitrer lorsque cela est nécessaire. ® (1) Santé et sécurité au travail. (2) Service logistique de la Marine.

LA DIVISION EXPLOITATION • Piloter la disponibilité des bâtiments. • Encadrer les équipages dans la maîtrise de l’exploitation. • S’assurer de l’exploitation réglementaire des installations dans le domaine nucléaire (chaufferie et armes), tout en promouvant et en maintenant la culture de sûreté. • Exploiter le retour d’expérience technico-opérationnel des bâtiments.

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État-major de la Force aéromaritime française de réaction rapide (FRMARFOR)

SEUL ET UNIQUE ! Le contre-amiral Éric Chaperon est le commandant de la Force aéromaritime française de réaction rapide (COMFRMARFOR) depuis le 2 septembre dernier. Il revient sur le rôle de cet état-major singulier, apte à être déployé en permanence sur toutes les mers du globe. Différentes plates-formes de commandement peuvent également accueillir ces états-majors, dont les principales sont le porte-avions Charles de Gaulle ou les BPC.

Amiral, pouvez-vous nous expliquer en quelques mots en quoi consiste votre mission ? Ma mission, ainsi que celle de mon adjoint, le CA Hervé Bléjean, est d’exercer le commandement à la mer des forces aéromaritimes déployées dans le cadre des opérations nationales, multinationales ou alliées. Nous disposons pour ce faire de l’état-major FRMARFOR. Héritière de la division Conduite des forces d’Alfan, cette unité opérationnelle, créée en 2004 dans le cadre de l’engagement français au sein de la NRF(1) et rattachée organiquement à la Force d’action navale, abrite le noyau permanent des états-majors de conduite de la Marine – groupe de guerre des mines, groupe aéronaval, composante maritime (MCC) – mais aussi pour partie de l’interarmées avec le groupe amphibie.

À ce propos, quelles sont les particularités de cet état-major ? Cet état-major est organisé selon les standards de l’Otan et composé de 130 hommes et femmes. Il est renforcé par 60 à 100 spécialistes pour les opérations de grande ampleur. Les membres de cet équipage, unique en son genre, sont issus de dix pays alliés différents et des trois armées françaises, ce qui explique que la langue de travail soit l’anglais. Quel que soit leur grade, ces professionnels sont tous des experts opérationnels reconnus dans leur domaine. Faire partie de FRMARFOR est à la fois une reconnaissance professionnelle et une valorisation de carrière pour les affectations suivantes. De façon plus concrète, quel est le travail de l’état-major FRMARFOR ? Au contact permanent des unités, l’état-major planifie les déploiements et opérations, tout en

veillant à l’évolution de l’actualité internationale pour être capable, avec un préavis très court, de contribuer à des opérations nationales ou multinationales, au sein de l’Otan, de l’Union européenne ou d’une coalition ad hoc. Que ce soit en opération de haute intensité, comme pour Harmattan en 2011, en exercice majeur, tel Catamaran 2014 actuellement en phase de planification, ou en opération programmée, par exemple le déploiement du groupe aéronaval à la fin de cette année ou l’opération Atalante, chaque membre de l’étatmajor a l’occasion de mesurer très concrètement le fruit de son engagement. Avec une moyenne supérieure à 80 jours de mer par an, parfois beaucoup plus pour certains, la « band of brothers » multinationale que constitue FRMARFOR démontre au quotidien l’investissement personnel, le haut niveau de compétences, l’esprit d’initiative et la solidarité qui caractérisent l’attachement de chacun aux valeurs militaires. ® (1) NATO Response Force (NRF), c’est la Force de réaction rapide de l’Otan déployable n’importe où dans le monde en cinq jours. Une alerte est prise à tour de rôle entre les différents pays contributeurs, dont la France via FRMARFOR.

QU’ELLE SOIT DÉPLOYÉE EN TEMPS DE PAIX, DE CRISE OU DE CONFLIT, LA FORCE AÉROMARITIME DE RÉACTION RAPIDE (FRMARFOR) EST ORGANISÉE ET ÉQUIPÉE POUR S’ENGAGER DANS DES MISSIONS AU SEIN DE L’OTAN, DE L’UNION EUROPÉENNE OU D’UNE COALITION. À NOTER QUE POUR TOUTE L’ANNÉE 2013, LA FRANCE ASSURE L’ALERTE DE LA COMPOSANTE MARITIME DE LA NRF.

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Tour d’horizon des entités de la FAN

PAROLES D’EXPERTS CELLULE PLONGÉE HUMAINE ET INTERVENTION SOUS LA MER (CEPHISMER) a Cephismer assure la tutelle de la plongée toutes les prérogatives d’un état«Lavec major. Ses actions recouvrent des domaines aussi variés que l’écriture de la réglementation plongée, la définition des normes d’entraînement, la mise au point et la mise en service du matériel, le contrôle des unités et des plongeurs, la gestion des ressources humaines, comme le rotary(1) des officiers mariniers plongeurs démineurs, est préparé par la Cephismer pour la DPMM. Toutes les autorités organiques de la Marine mettent en œuvre des plongeurs : Alfan et Alfost en premier lieu, mais également Alavia avec les plongeurs d’hélicoptère ou encore Alfusco à travers l’emploi des forces spéciales. La Cephismer présente également un volet très opérationnel car une partie du personnel est en charge de matériel lourd

lié au sauvetage de sous-marin (robots sousmarins téléopérés jusqu’à 2 000 mètres de profondeur et scaphandre atmosphérique Newtsuit jusqu’à 300 mètres). Une autre partie participe au tour d’alerte de mise en œuvre

jusqu’à 600 mètres du NSRS (Nato Submarine Rescue System). Cela demande une forte disponibilité. Ces équipes affichent d’ailleurs entre 100 et 120 jours de mer par an et assurent une alerte permanente à 24 heures. L’action des équipes de sauvetage de sous-marin est évidente et primordiale. Pour le reste, toute l’énergie de la Cephismer est tournée vers la sécurité en plongée dans les armées. La plongée n’est pas une activité dangereuse, mais c’est une activité à risques. C’est par la définition de procédures robustes, par la mise au point de matériels fiables et par l’emploi de marins bien formés et bien entraînés que ce risque est maîtrisé. » ® CF JORD LUCAS, COMMANDANT DE LA CEPHISMER

(1) Appellation désignant le Plan annuel des mutations (PAM).

CENTRE SUPPORT DE LA GUERRE ÉLECTRONIQUE (CSGE) a guerre électronique (GE) peut être passive ou offensive, et active. La connaissance et l’anticipation sont les maîtres mots. Dès qu’un bâtiment quitte le quai, il peut alimenter la chaîne de commandement. Unité de la FAN, le CSGE est chargé d’assurer la mission permanente, du soutien GE des bâtiments de la Marine. Concrètement il s’agit de conseiller les unités et bâtiments dans la préparation des « bibliothèques » (bases de données) des intercepteurs radar. Grâce à ce travail,

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les intercepteurs reconnaissent automatiquement la signature électronique des radars interceptés et déterminent éventuellement quelles contre-mesures, brouillage ou leurrage, il faut alors mettre en œuvre pour protéger le bâtiment ou brouiller l’émission. Le CSGE participe ainsi directement à l’autodéfense des unités. Cette mission est également adaptée à la guerre électronique radio qui est un domaine en cours d’appropriation depuis trois ans. ®

AUTORITÉ DE DOMAINES TRANSVERSES (ADT) otre mission ? Participer à la préparation des forces des domaines communs à plusieurs compo«N pour santes de la Marine. ADT traite ainsi de la lutte sous la mer réalisée en coopération par des bâtiments de surface, des sous-marins et des aéronefs, des hélicoptères et des avions de patrouille maritime. Si on devait expliquer concrètement la fonction ADT, je prendrais l’image d’un pylône à quatre pieds. Quatre pieds représentant les quatre autorités organiques (excepté la gendarmerie maritime). Pour que ce pylône tienne bien droit, il faut que les quatre pieds soient reliés les uns aux autres. C’est la finalité de la structure transverse. ADT facilite avant tout le dialogue entre tous les interlocuteurs d’un domaine et permet d’en maintenir la cohérence. Notre organisation contribue également au maintien des savoir-faire, véritable trésor de la marine, sur lesquels les chargés de domaine veillent avec la plus vive attention. » ® CV GUILLAUME CHOVÉ, ADJOINT ADT D’ALFAN

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DIVISION AFFAIRES GÉNÉRALES (DIV AG)

a division AG oriente et surveille l’administration des unités, dont elle s’assure de l’efficacité et de la régularité en conduisant des audits. Elle correspond avec les services ou formations de soutien et règle avec eux les procédures administratives et les questions financières. Il s’agit principalement d’assurer au commandant de la force que les unités disposent du personnel militaire, dont elles ont besoin en quantité et en qualité pour appareiller dans les délais prescrits. Ce sont ainsi 69 marins, civils et militaires, d’active et de réserve, implantés à Toulon et à Brest, agissant au profit des unités et des marins de la force dans trois domaines : la gestion des ressources humaines, l’administration et l’organisation. ®

CHEFFERIE SOUTIEN SANTÉ (CSS)

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FLOTTILLE AMPHIBIE (FLOPHIB)

es caractères spécifiques de l’action en milieu maritime, les besoins particuliers liés à la préparation opérationnelle des bâtiments et des équipages, ont de longue date été pris en considération par la direction centrale du Service de santé des armées (SSA), qui met en œuvre au sein de la Force d’action navale un dispositif intégré de soutien médical, placé sous la responsabilité technique du directeur central du SSA et l’autorité organique de l’amiral commandant la FAN. Ce sont ainsi 50 praticiens, dont 48 médecins, et 111 infirmiers diplômés d’État qui se consacrent à cette mission, en métropole comme outre-mer. Mais la FAN ce sont aussi des « grands » bâtiments (porte-

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avions, BPC, TCD) dotés d’installations médicochirurgicales performantes, entretenues par l’équipe médicale du bord, et mises en œuvre en cas de besoin par les antennes chirurgicales du SSA. Ces moyens s’avèrent particulièrement précieux pour le soutien des groupes de bâtiments déployés en opérations, comme ce fût le cas lors d’Harmattan. À quai, la préparation des bâtiments requiert aussi le concours de compétences particulières que détient le SSA, comme des pharmaciens experts en toxicologie industrielle du Laboratoire d’analyse et d’expertise de la Marine (Lasem) ou des vétérinaires spécialisés en restauration embarquée du Service logistique de la Marine (SLM). ®

GROUPE DE PLONGEURS DÉMINEURS (GPD) on métier ? C’est la gestion, la planifiet l’organisation des missions et «M cation des activités du GPD. Concrètement, il on quotidien m’amène à participer à l’endes missions de la flottille amphi«Msemble bie. Je conduis différents essais menés dans le cadre des évaluations opérationnelles de l’EDA-R afin de rédiger un guide d’exécution de ses missions. Je suis aussi amené à assumer le rôle de chef de détachement à bord des TCD/BPC lors d’entraînement amphibie ou en déploiement. À ce titre, j’exerce également un rôle de conseil auprès de l’état-major du bâtiment pour l’emploi des engins de débarquement. Je partage mon expérience en formant les nouveaux patrons. C’est un rôle passionnant qui m’incombe aujourd’hui et que je remplis avec plaisir. Je considère comme une chance d’occuper ce poste et je suis heureux d’apporter ma pierre à l’édifice dans la famille des amphibiens. » ® PM LE GALL, CHEF DU QUART PATRON D’EDA-R

s’agit de centraliser toutes les opérations afin d’affecter les moyens nécessaires. Au GPD, je suis également chargé de l’enregistrement des

plongées afin de garantir un suivi du niveau de qualification en plongée. Ce que j’aime dans cette affectation au GPD, c’est qu’il n’y a jamais de train-train. Je ne passe pas mes journées assis derrière un écran d’ordinateur. Non, je continue d’être sur le terrain, car la plongée dans la Marine nécessite de la pratique et beaucoup de mécanisations afin de pouvoir être efficace. Chez nous, les plongeurs démineurs, il faut savoir se remettre en question. L’adaptabilité, vous l’aurez compris c’est le maître mot. Inutile de parler de motivation ou de passion au GPD, c’est inhérent à notre métier. C’est même indispensable ! » ® SM GÉRALD ROUTIER, AFFECTÉ À LA CELLULE OPÉRATIONS DU GPD MED

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VIE DES

unités

CIN DE SAINT-MANDRIER FIERS D’ÊTRE MATELOTS Le 2 octobre, l’amiral Xavier Magne, inspecteur général des Armées Marine – en présence du vice-amiral d’escadre Yves Joly, commandant en chef de la zone maritime et préfet maritime de la Méditerranée – a présidé la cérémonie de présentation aux drapeaux du centre d’instruction naval (CIN) de Saint-Mandrier. 1 Plus de 900 élèves et cadres du centre d’instruction navale (CIN) de Saint-Mandrier étaient sur les rangs afin de rendre les honneurs aux drapeaux sous le regard de leurs familles. Les drapeaux symbolisent la Patrie et la personnalité morale de la formation à laquelle ils sont attribués. Sur les dix drapeaux que possèdent la Marine nationale, deux sont gardés par le CIN de Saint-Mandrier : le drapeau des apprentis mécaniciens de la flotte et celui des canonniers marins. À l’occasion de la cérémonie de présentation aux drapeaux, le CV Pierre-Jean Remy, commandant du CIN de Saint-Mandrier, accompagné des autorités présentes, a remis leurs bâchis aux apprentis marins de l’École des matelots. Cette promotion est la première à être baptisée. Elle porte le nom de « Corvette Mimosa ». Créée il y a deux ans, l’École des matelots rassemble de façon symbolique l’ensemble des cours de formation initiale et des formations élémentaires « métiers » dans une promotion unique. Le baptême et le port du ruban légendé viennent renforcer cette cohésion et les marins peuvent évidemment être « fiers et dignes d’être matelots ». L’AMIRAL MAGNE REMET SON TRICORNE AU MATELOT MARINE BLANC, PUIS AU MATELOT MÉLISSA CHOUAIB AU CENTRE.

Promotion « Corvette Mimosa » Le nom de la promotion inscrit ces jeunes marins dans l’histoire de la Marine. Il y a 72 ans débutait la plus importante campagne navale de la Seconde Guerre mondiale : la bataille de l’Atlantique. La corvette Mimosa participa à la libération de Saint-Pierreet-Miquelon, ainsi qu’à l’escorte de convois alliés. MOMENT SOLENNEL POUR LE MATELOT CHRISTOPHE DUFAUT.

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C’est lors d’une de ces escortes que le Mimosa a été coulé par le sous-marin U124.

Embarquement immédiat Intégrer l’École des matelots était le rêve du matelot Christophe Dufaut, qui souhaite devenir pompier : « À l’École des matelots, nous apprenons d’abord à être marin avant d’apprendre les spécificités du métier que nous avons choisi. Nous sommes tous au même niveau et nous nous épaulons. Pendant la cérémonie, j’étais à la fois fier et stressé. Nous étions au centre de tous les regards. C’est très impressionnant de se faire remettre sa casquette par un amiral après seulement trois semaines dans la Marine. C’est aussi extrêmement motivant. » Cette volonté de devenir pompier dans la Marine est partagée par sa camarade Mélissa Chouaib, qui a été recrutée comme équipier de sécurité. « Je veux réussir comme marin-pompier de la flotte. Pour cela, il faudra que je sois pugnace. À l’école, on nous apprend la cohésion, l’esprit d’équipage. On veut tous donner le meilleur de nous. Pour la cérémonie, nous nous sommes beaucoup entraînés pour faire honneur aux drapeaux. J’étais fière de pouvoir y participer et d’appartenir à la première promotion à se faire baptiser. J’espère pouvoir embarquer rapidement pour acquérir de l’expérience. » L’idée de cohésion et de fierté à appartenir à la famille « marine » se retrouve aussi dans le témoignage de Marine Blanc : « À l’issue de mon volontariat d’un an, j’ai souhaité poursuivre dans la Marine nationale pour acquérir la spécialité de détecteur. Cette cérémonie était la première à laquelle je participais,

c’était très émouvant. Mes parents étaient là, c’était important pour moi. Ils ont découvert mon milieu de travail et j’ai l’impression que cela les a aidés à comprendre mon engagement. Je suis repartie encore plus motivée. Maintenant, je n’ai qu’une hâte : embarquer. » ® EV1 HERVELINE MARCONE

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MADE IN NORMANDIE Mercredi 2 octobre, la frégate Normandie découvrait son premier commandant. Avec lui, un équipage initial d’une soixantaine de marins dont la mission sera de conduire la deuxième Fremm progressivement vers l’admission au service actif.

pages optimisés, c’est d’être capables d’exprimer les besoins humains au Reachback à la fois à court terme pour avoir un équipage opérationnel à tout moment, et à long terme pour prévoir les futures affectations. D’autant que certains postes exigent des compétences bien spécifiques à la Fremm. » « Ce programme demande beaucoup d’expérience, mais surtout de proposer des solutions modernes, loin des éventuels carcans historiques, résume le LV Texier. Cela nous tient à cœur ! » La mission de l’équipage qui vient de reconnaître son premier commandant, le capitaine de vaisseau Charles-Henri Ferragu, est à présent de s’assurer que la frégate répond aux besoins opérationnels exprimés initialement par la Marine. Après ces essais poussés et un déploiement de longue durée (DLD), le bâtiment pourra être admis au service actif. Lui et son équipage, qui sera passé à son format définitif de 108 marins – 94 sont chargés de la mise en œuvre de la frégate et 14 du détachement hélicoptère –, seront alors pleinement opérationnels. ® LV COLOMBAN ERRARD

PRISE DE COMMANDEMENT DE LA FREMM NORMANDIE LE 2 OCTOBRE POUR LE CV FERRAGU, À GAUCHE DU VAE COINDREAU, COMMANDANT DE LA FORCE D’ACTION NAVALE.

1 De l’établissement du cahier des charges à l’admission au service actif, en passant par la découpe de la première tôle et le déploiement de longue durée (DLD), la genèse d’un bâtiment de la Marine peut être découpée en cinq étapes distinctes (voir schéma). La Fremm Normandie rentre dans la quatrième, celle des tests poussés. « Avec les équipages optimisés et le Reachback, l’organisation de l’équipage à bord des Fremm est très différente de ce que l’on connaît à bord des autres bâtiments de la Marine », témoigne le LV Jean-Pierre Texier, breveté chef de quart en 1990 avec bientôt vingt-sept ans de navigation dans son sillage. Sur la Normandie, l’officier pont partage avec le commissaire une partie de l’aspect ressources humaines d’ordinaire confiée au commandant adjoint équipage. L’expertise de cet officier qui a connu successivement l’Aquitaine, la D601 destinée à la Marine

royale marocaine, puis la Normandie est très appréciée à bord, puisqu’il a suivi le programme depuis ses débuts. « La documentation et un certain nombre de procédures ont déjà été écrites à partir des retours d’expérience de l’Aquitaine et de la D601. Il est important que les marins passent d’un équipage de Fremm à l’autre. Cette continuité permet d’établir des choix pertinents et de s’y tenir, en évitant la dilution de la connaissance. En effet, ce qui fonctionne à la mer depuis deux ans ne doit pas être remis en cause. Nous devons à la fois avoir un œil très moderne, vivre avec notre temps tout en gardant ce qui a du sens et ce qui est éprouvé. » « Les effectifs d’une Fremm sont trop limités pour assurer la formation in situ , appuie le commissaire Pierre-Louis de Fenoyl. C’est là que le Reachback prend tout son sens : les marins y passent un an en formation avant d’embarquer. Le vrai défi des équi-

EN BREF La Fremm Normandie est la deuxième de la flotte des onze frégates prévues. Les missions de ces bâtiments couvrent la maîtrise des zones d’opérations aéromaritimes, les frappes en profondeur avec le missile de croisière naval, la lutte antinavire et anti-sous-marine, le soutien et l’appui des opérations de projection.

LES CINQ ÉTAPES DE LA CONCEPTION DE LA FREMM

CHOISIR

CARACTÉRISER ET CONTRACTUALISER

CONSTRUIRE (DCNS)

Découpe de la 1ère tôle oct 2009 Mise à flot oct 2012

TESTER

OPÉRER

Prise de commandement oct 2013 Première sortie à la mer Réception officielle (l’Etat devient propriétaire) Qualification opérationnelle de l’équipage Déploiement de longue durée Admission au service actif COLS BLEUS ® N° 3021 ® 19 OCTOBRE 2013 ® 23

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REGARDS

croisés

OPÉRATION DAMAN MISSION ACCOMPLIE POUR LE BPC TONNERRE Du 20 septembre au 5 octobre, le premier maître G. a embarqué à bord du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre en mer Méditerranée à l’occasion de la relève du dispositif français Daman, contingent des forces françaises intégrées à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). 1 Affecté à Toulon au sein de la flottille amphibie, le PM G. occupe les fonctions de chef de mission de la section navale de plage (SNP), équipe chargée de la préparation technique de la manœuvre amphibie. Armée, équipée de matériels de plongée et de reconnaissance de plage, l’équipe de trois opérateurs est déployée par embarcation rapide à distance des côtes. En liaison avec le BPC Tonnerre, ils sont les précurseurs incontournables des engins de débarquement amphibie rapide (EDA-R) ou chalands de transport de matériel (CTM) de la flottille. « Dans le cadre de la relève Daman, nous avons vérifié les caractéristiques du site de Naqourah au Sud-Liban. Nous connaissions déjà ce site sur lequel des entraînements avaient été menés en 2010 », précise le PM G. Après l’examen approfondi de tous les éléments, il a piloté le cycle de projection des chalands vers le site de débarquement, puis a procédé à l’aiguillage du personnel et du matériel vers des zones de regroupement sécurisées à terre. « Nous avons effectué la relève complète de 600 soldats avec leur équipement, ainsi que de quatre conteneurs exposés à une menace potentielle, souligne le PM G. Dans un environnement tactique de ce type, nous n’avions pas droit à l’erreur. Le soutien L’EDA-R A PARTICIPÉ À L’OPÉRATION DE DÉBARQUEMENT, PUIS DE RÉ-EMBARQUEMENT.

LE DÉTACHEMENT DAMAN XIX A DÉFINITIVEMENT QUITTÉ LE LIBAN À BORD DU BPC ET A DÉBARQUÉ À TOULON LE 5 OCTOBRE.

dont nous avons bénéficié de la part des forces libanaises, une préparation minutieuse et une exécution sans à-coups ont participé à la réussite de la mission. » Le 5 octobre, le bâtiment de projection et de com-

mandement Tonnerre a rallié son port-base de Toulon avec à son bord les militaires et le matériel du détachement Daman XIX. ® ASP. MARTIN GOURLEZ DE LA MOTTE

TROIS QUESTIONS AU COLONEL CHRISTOPHE BAUDOUIN, CHEF DE CORPS DAMAN XIX La relève des militaires de l’opération Daman s’est achevée le 28 septembre, lors de la cérémonie de transfert d’autorité de la Force Commander Reserve (FCR). Le détachement Daman XIX a ensuite quitté le Liban à bord du Tonnerre. Ce détachement était principalement composé d’éléments du 4e régiment de dragons de Carpiagne, du 152e régiment d’infanterie de Colmar, du 516e régiment du train de Toul, du 7e régiment du matériel et du 54e régiment d’artillerie d’Hyères et a débarqué à Toulon le 5 octobre.

LE PM G., ALIAS « JASON ».

Quel bilan dressez-vous de cette opération de relève ? Je suis très satisfait de l’opération que nous avons planifiée et conduite avec nos camarades marins. Nous sommes parvenus à réaliser cette relève dans les délais impartis. Quelles en ont été les particularités en termes de planification et de conduite ? L’opération de relève Daman a été intégralement planifiée sous faible préavis par les acteurs de terrain que nous sommes, en liaison avec le BPC Tonnerre et la frégate d’escorte. Contrairement à une projection de forces classique par moyen amphibie, cette opération a dû intégrer plusieurs contraintes : les formalités administratives de départ pour l’ensemble du détachement, la multiplicité des acteurs impliqués tout au long de notre transit du camp de Dayr Kifa au Tonnerre et le principe de continuité des missions menées par Daman au profit de la Finul. Que pensez-vous des opportunités offertes par le BPC dans cette opération ? Le BPC a montré une nouvelle fois toute l’étendue de ses capacités opérationnelles. Il a été un interlocuteur précieux pour la planification de la relève. La prise en charge du personnel et du matériel par les chalands et l’EDA-R de la flottille amphibie a été particulièrement fluide. L’accueil réservé à bord par l’équipage a été très apprécié.

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RÉNOVATION DU SYSTÈME DE COMBAT DES ATLANTIQUE 2

ATL2-R TOUJOURS PLUS PERFORMANT, AU-DELÀ DE L’HORIZON Le 4 octobre, le ministre de la Défense, M. Jean-Yves Le Drian, a annoncé la rénovation du système de combat des avions de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2). Le chantier débutera fin 2013 et porte sur la modernisation de 15 avions sur les 27 exemplaires livrés entre 1989 et 1997. L’objectif est de prolonger leur emploi opérationnel au-delà de 2030. Le CF Henri-Benedict de Lagrange, officier programme ATL2 à l’état-major de la Marine, et le LV Gil Saint Amans, coordinateur tactique sur ATL2 à la flottille 23F, apportent leurs regards d’experts sur cette rénovation.

LE CF DE LAGRANGE AUX COMMANDES D’UN ATL2.

1 Dans quelle mesure la rénovation des ATL2vat-elle bouleverser la réalisation de ses missions ? CF de Lagrange : C’est à la fois une rénovation et une mise à niveau : nous ne partons pas d’une feuille blanche mais d’un moyen existant. Les tactiques et les procédures évolueront et l’équipage devrait se familiariser sans peine avec le système d’armes rénové. Les capteurs radar, acoustique et électro-optique vont voir leurs performances significativement augmentées, car ils vont être portés au standard du moment. Ils seront probablement plus subtils à paramétrer mais également plus automatisés. Le système pourra collecter, traiter et enregistrer beaucoup plus d’informations, mais l’équipage aura à sa disposition des aides et des automatismes pour l’aider à les employer. L’ATL2 Rénové sera capable de réaliser ses missions plus rapidement qu’avant, ou sur une zone plus étendue. Il faut cependant rester modeste : la « cible » principale de l’ATL2 – le sous-marin – a beaucoup progressé en performance et en furtivité depuis les années 80. Rester véritablement dissuasif face à cette menace, et à un coût supportable, est bien l’effet recherché. LV Saint Amans : Ces évolutions rendront le travail des équipages plus efficace dans l’ensemble des domaines de lutte et entraîneront, de facto, l’évolution de nos doctrines, orientées vers une exploitation optimale de l’ATL2 et son utilisation dans un environnement moderne, articulé autour des frégates de nouvelles générations et du Caïman Marine. Quelles sont les avancées technologiques les plus complexes à installer sur cet appareil ? CF de Lagrange : Cette rénovation mettra à jour le système – tant sur le plan matériel que logiciel – mais avec dans la majorité des cas des composants de série. Le cas du radar sera peut-être particulier car il

«

La remise à niveau des principaux capteurs de l’aéronef (acoustique, optronique et radar) permettront d’augmenter de façon importante les performances du système d’armes.

»

LE LV SAINT AMANS APRÈS UN VOL D’ENTRAÎNEMENT, SUR LA BASE DE LANN-BIHOUÉ.

intégrera certains composants plus spécifiques. La véritable subtilité de cette rénovation réside dans le travail d’intégration. Il faut « durcir » la plupart des composants et technologies issus du marché civil, pour garantir leur fiabilité et leur longévité, leur

LV SAINT AMANS

agencement dans les consoles et armoires existantes, mais aussi tenir compte des ressources électriques et frigorifiques disponibles car la cellule avion n’évolue pas. Il conviendra évidemment de faire varier au minimum les devis de poids et de centrage pour conserver les performances aéronautiques de l’avion. Le système dans son ensemble doit assurer la synchronisation et les échanges entre les sous-systèmes rénovés et ceux qui ne le sont pas, et dont la technologie a une trentaine d’années… Le travail des marins en sera-t-il changé ? LV Saint Amans : Tout en conservant une méthode de travail connue et éprouvée, les évolutions consécutives à la rénovation des ATL2 devraient changer significativement le travail des opérateurs. Une interface homme/machine optimisée et une représentation synthétique des informations plus moderne, permettant d’optimiser les procédures et les tactiques, vont permettre une augmentation significative des performances globales de l’avion tout en simplifiant les actions des opérateurs. Une fois débarrassés des contraintes techniques, les équipages pourront ainsi mettre en œuvre de façon optimale leur système d’armes dans l’ensemble du spectre des missions aéromaritimes. ® COLS BLEUS ® N° 3021 ® 19 OCTOBRE 2013 ® 25

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VIE DES

unités

GABIAN ET MORSKOUL

DES ENTRAÎNEMENTS DIFFÉRENCIÉS ET MUTUALISÉS « La préparation opérationnelle de l’équipage constitue une mission prioritaire du commandant d’unité. » Ainsi débute l’instruction permanente relative à l’entraînement des unités de la Force d’action navale. La préparation opérationnelle permet aux équipages de conserver un haut niveau de qualification et d’être prêts à intervenir, à tout moment, dans tout le spectre d’emploi de leur bâtiment. Retour sur deux temps forts de la rentrée : Gabian et Morskoul. LA FRÉGATE LATOUCHE-TRÉVILLE ET L’AVISO COMMANDANT L’HERMINIER PARTICIPAIENT À L’ENTRAÎNEMENT MORSKOUL.

1 Les entraînements Gabian, au large de Toulon du 23 au 26 septembre, et Morskoul, sur la côte Atlantique du 30 septembre au 4 octobre, ont mobilisé un nombre significatif d’unités : en Méditerranée, treize unités de surface, des aéronefs de huit flottilles de la Marine et de huit escadrons de l’armée de l’Air,

QUART DE NUIT EN PASSERELLE, À BORD DU BPC MISTRAL. 26 ® COLS BLEUS ® N° 3021 ® 19 OCTOBRE 2013

sans compter le concours des sociétés de service (Apache, Avdef et V-Navy). En mer d’Iroise, plus de dix-sept bâtiments brestois : frégates anti-sousmarines, ravitailleurs, avisos ou chasseurs de mines, avec l’appui des aéronefs de l’aéronautique navale basés à Landivisiau et Lann-Bihoué ont participé.

Les entraînements opérationnels Gabian et Morskoul ont lieu deux à quatre fois par an. Ils font partie du cycle de préparation permanente au combat des unités de la Marine. Ils se déroulent à proximité de leur port-base. Toutes les unités disponibles y participent à divers titres (force amie, plastron, force d’opposition).

LE LV QUIQUERET DIRIGE LES OPÉRATIONS DEPUIS LE CO DU LA MOTTE-PICQUET.

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LA PRÉPARATION OPÉRATIONNELLE DES BÂTIMENTS DE LA FORCE D’ACTION NAVALE LORS DE L’ENTRAÎNEMENT MORSKOUL A CONCERNÉ JUSQU’À 17 BÂTIMENTS

EXERCICE D’OPÉRATIONS DE VISITE À BORD DU VN REBEL AU LARGE DE TOULON.

LES FRÉGATES JEAN BART, LA FAYETTE ET GUÉPRATTE PARTICIPAIENT À L’ENTRAÎNEMENT GABIAN

S’entraîner sans relâche

Mutualiser les moyens

Tous types de bâtiments ou aéronefs – des plus rustiques aux plus modernes, des plus imposants aux plus modestes, sur mer, dans les airs ou encore tapis au fond des océans – se sont entraînés conjointement en suivant un programme d’activités dense, afin de bénéficier mutuellement de leurs capacités. La principale difficulté est d’enchaîner des entraînements qui doivent être coordonnés, en liaison avec l’ensemble de la force, au niveau de chaque bâtiment. Adex(1), Surfex(2) ou autres Visitex(3) se succèdent pour parfaire la qualification opérationnelle. En tant qu’officier quart opération de la frégate La Motte-Picquet, le LV Quiqueret, de spécialité lutte au-dessus de la surface, doit s’assurer en permanence du bon déroulement des opérations dans le cadre de l’entraînement Morskoul. « Il s’agit d’une opération de groupe qui permet de se remettre en cause et de s’améliorer. On mécanise les processus de coordination. » Le SM Brevet, quant à lui, est le contrôleur tactique d’aéronefs à bord de la frégate. Il assure la sécurité et l’emploi tactique des aéronefs dans l’action, en liaison constante avec le commandant de bord. « Nous faisons des exercices de lutte asymétrique en coordination avec de nombreux bâtiments, ce qui est relativement rare. Comme toute la force y participe cela permet une coopération à tous les niveaux. »

Tout juste rentré à Toulon après quatre mois d’opérations en océan Indien, l’équipage de la frégate Guépratte ne ménage pas ses efforts. « Pendant Atalante, le bateau le plus proche est parfois à des centaines de miles, rappelle le CF Pinget, le commandant. Ici, pour Gabian, nous avons une concentration de moyens dans un petit espace, cela nous oblige à repenser nos modes opératoires en travaillant non plus seuls au milieu de l’océan, mais ensemble pour gérer l’action tactique dans un cadre de temps et d’espace condensé. C’est extrêmement bénéfique. » Pour l’équipage, Gabian est une véritable course de fond. En passerelle, au CO ou à la machine, les marins se relaient sans relâche. Cela nécessite évidemment un investissement permanent et une réactivité sans faille. Chaque service remet en question ses protocoles, pousse ses capacités au maximum et, enfin, tire les enseignements des différentes étapes de cet entraînement grandeur nature. À Brest, dès l’appareillage, le bâtiment de commandement et de ravitaillement Somme et la frégate La Motte-Picquet ont fait face à une attaque asymétrique dès la sortie de la rade. De nombreux exercices se sont ensuite enchaînés à un rythme soutenu. Opérations de visite et de contrôle, ravitaillements à la mer avec le BCR Somme, mouvements d’hélicoptères embarqués ou encore exer-

cices de lutte anti-sous-marine et au-dessus de la surface, faisaient partie du quotidien.

S’améliorer en permanence De spécialité navigateur timonier, le QM Horaut sert en passerelle au poste d’adjoint au chef de quart, à bord du La Motte-Picquet : « Morskoul nous met en situation de proximité avec les autres bâtiments. C’est un peu comme réapprendre à naviguer en groupe. Il faut avoir l’œil partout et communiquer toutes les informations à tous les services touchés, toujours en contacts avec les autres bâtiments. » La somme de tous ces efforts, ce sont des dizaines de retours d’expérience, Retex en jargon marine. « C’est la seule façon de consolider nos connaissances et de continuer à progresser », reconnaît de MT Salem Hajd, au terme d’un Visitex de plus de quatre heures entre le BPC Mistral et le VN Rebel, au large de Toulon. « À bord, il faut être irréprochable dans son travail, mais aussi connaître ceux avec lesquels on travaille. Gabian nous sert aussi pour cela. » En effet, ces entraînements interviennent après les mutations de l’été. Ces équipages renouvelés doivent rapidement réapprendre à se connaître et à se familiariser avec leurs nouvelles unités. ® (1) Exercice de lutte antiaérienne. (2) Exercice de lutte antisurface. (3) Simulation de l’abordage d’une unité et de la visite d’un bâtiment suspect.

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CHRONIQUE

dupersonnel

DE LA MARINE À LA FONCTION PUBLIQUE CONTINUER À SERVIR AUTREMENT L 4139-1, L 4139-2, L 4139-3, L 4138-8… derrière ces articles du code de la Défense se cachent les voies d’accès à la fonction publique pour les militaires. Pour l’année 2012-2013, 135 marins d’active, officiers, officiers mariniers, quartiers-maîtres et marins ont débuté une nouvelle carrière dans la fonction publique d’État, territoriale ou hospitalière. Sélectionnés sur dossier ou par voie de concours, ces anciens marins occupent aujourd’hui des postes dans lesquels ils continuent de valoriser les compétences acquises dans leur parcours militaire. Retours d’expérience de deux marins qui continuent à servir, autrement.

FORUM D’INFORMATION À BREST.

1 Les marins qui souhaitent se reconvertir dans l’une des trois fonctions publiques (État, territoriale et hospitalière) ont quatre possibilités : soit les concours toutes catégories et le recrutement sans concours de catégorie C (L 4139-1), soit le détachement (L 41138-8) ou encore les emplois réservés (L4139-3) qui sont accessibles aux marins, à l’excep-

CHRISTINE URRUZMENDI SUR LES MARCHES DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES. 28 ® COLS BLEUS ® N° 3021 ® 19 OCTOBRE 2013

tion des officiers de carrière et des militaires commissionnés, et ce dès quatre ans d’ancienneté, pour des emplois de catégories B et C dans les trois fonctions publiques. Les candidats sont ensuite sélectionnés sur l’examen de leur passeport professionnel et sur leurs compétences. Enfin, la dernière possibilité est le détachement avec l’article L 4139-2,

accessible aux marins à partir de dix ans de services. Dans ce cas, les candidats peuvent prétendre, après agrément ministériel, aux emplois de catégories haut niveau (HN), A, B et C ouverts dans les trois fonctions publiques. Notez toutefois que pour pouvoir utiliser les possibilités offertes par les articles L 4138-8, L 4139-2 et L 4139-3, un agrément préalable doit être obligatoirement demandé à la Direction du personnel militaire de la Marine (DPMM) qui tiendra compte de la situation générale des effectifs de la Marine. Les trois fonctions publiques recrutent des militaires tout au long de l’année. Cependant, le recrutement par le biais de l’article L 4139-2 dans la fonction publique de l’État est organisé par une campagne annuelle. Il y a un an, le premier maître Christine Urruzmendi a franchi le pas et travaille aujourd’hui au ministère des Affaires étrangères, en tant que secrétaire des systèmes d’information et de communication. « J’ai débuté ma carrière à la cellule des systèmes d’information et de communication sur la base aéronautique navale de Landivisiau, explique-t-elle. Puis, j’ai été affectée à l’état-major de la Marine, j’ai goûté à l’outre-

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mer, puis à la vie embarquée, sur le pétrolierravitailleur Var en océan Indien. J’ai également travaillé pendant quelques années auprès de hautes autorités et au groupe interarmées des actions civilo-militaires (GIACM). Tout cela m’a donné goût au changement, c’est pourquoi j’ai choisi un ministère qui me permet potentiellement de servir partout dans le monde, comme j’ai pu le faire dans ma vie de marin. »

Mûrir son projet professionnel Une candidature dans la fonction publique doit être préparée avec soin, afin de permettre une concordance et une cohérence entre les profils des candidats et les attentes des futurs employeurs. Il faut identifier avec soin le poste correspondant à son profil et à ses compétences. La reconversion se prépare sur plusieurs mois, voire plusieurs années en amont. « Avant de déposer mon dossier, j’ai fait des recherches pendant près d’un an. Des recherches sur le ministère dans lequel je souhaitais travailler, sur les postes qui me plairaient et qui conviendraient au mieux à mon profil et à mon parcours dans la Marine », confie l’ancien premier maître. Les conseillers en emploi de Défense Mobilité sont là pour aider les marins candidats au changement à mieux définir et formaliser le projet professionnel. Ces spécialistes de la reconversion organisent également chaque année des séances d’informations. « Pour augmenter mes chances, j’ai sollicité Défense Mobilité. J’ai pu m’entretenir avec une conseillère à deux reprises. Ces entrevues visaient principalement à prendre du recul pour réfléchir à mon avenir professionnel. La conseillère m’a donné de précieux conseils pour la préparation de mon entretien, qui est le point déterminant du processus de sélection», poursuit Christine Urruzmendi. Après cet entretien, une affectation est pro-

ÉRIC LEVY-VALENSI À SON NOUVEAU POSTE, AU COMMISSARIAT DE POLICE DE TROYES.

posée aux marins retenus par l’administration d’accueil. S’il l’accepte, il est d’abord placé en stage probatoire pendant deux mois dans la nouvelle administration, puis en position de détachement pour un an. Depuis le 25 août 2013, Mme Urruzmendi a officiellement « quitté le bord » et travaille au quai d’Orsay. « C’est le début d’une deuxième carrière, dans laquelle je m’épanouis», conclut-elle.

La polyvalence et l’adaptabilité comme atouts Le capitaine de frégate Éric Levy-Valensi a également bénéficié de l’aide à la reconversion L 4139-2. Depuis septembre 2012, il a intégré le corps des commissaires de police. « Il s’est passé trois ans entre le moment où j’ai eu une idée de projet professionnel et la date de mon entrée à l’École nationale supérieure de police. Changer de carrière, c’est changer de

vie. La Marine donne aux marins beaucoup d’outils pour réussir cette transition. J’ai commencé comme officier marinier fusilier, avant de devenir officier, en passant le concours d’entrée à l’École militaire de la flotte, section officiers de marine (EMF/OM), et de me spécialiser dans les transmissions. Après vingt-deux ans de service, j’ai décidé de prendre une autre voie.» Comme le PM Urruzmendi, le CF Levy-Valensi a connu une carrière très riche dans la Marine. En vingt-deux ans, il a multiplié les expériences embarquées et les postes à terre. Pendant deux ans, il a même été placé en service détaché auprès du ministère de l’Intérieur. C’est d’ailleurs cette expérience qui l’amènera à réfléchir à sa vie après la Marine. Éric Levy-Valensi est aujourd’hui directeur adjoint de la sécurité publique et chef du service de sécurité de proximité à Troyes, dans l’Aube. « C’est cette grande capacité d’adaptation que les marins acquièrent avec le temps qui apporte aux candidats un atout majeur. Le marin s’adapte aux vents, aux vagues, aux courants… une reconversion, c’est finalement la même chose», conclut Éric Levy-Valensi. ® À VENIR Campagne 2013-2014 : La liste des candidats officiers mariniers susceptibles de recevoir l’agrément sera communiquée par GNP entre octobre et novembre prochains. Pour plus d’informations, consultez le site intradef du SGA : http://portail.sga.defense.gouv.fr/ espace-defense-mobilite ou la rubrique aide à la reconversion sur le portail RH et le GNP 0845/13. Rendez-vous également sur le site Défense Mobilité : http://www.defense-mobilite.fr

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PORTRAIT

de marin

CROQUER SA VIE DE MARIN ! Affecté sur la base navale de Brest depuis 2008, le maître-principal Emmanuel Ronga exerce son métier d’expert en détection électromagnétique et guerre électronique, au Service logistique de la Marine (SLM). Portrait d’un homme de cœur qui évoque sa vie de marin et d’artiste, à ses heures perdues. mer, la vie embarquée, la découverte d’autres cultures. Ce métier lui permet de mettre en valeur son sens technique et son sens de l’observation. Assez rapidement, cette qualité va l’orienter vers le renseignement technique (interception de signaux électromagnétiques émis par les radars).

Artiste marin

LE MP RONGA DANS SON ATELIER AU SERVICE LOGISTIQUE DE LA MARINE.

1 Le maître principal Emmanuel Ronga est conscient d’avoir eu « une vie professionnelle très riche ». En trente-cinq ans, il a enchaîné des postes dans les équipages d’unités opérationnelles – du porte-hélicoptères Jeanne d’Arc à la frégate DuguayTrouin, en passant par la frégate Aconit – et à terre, dans le renseignement technique en interarmées. Aujourd’hui, il est chargé de la maintenance des matériels embarqués. Ses compétences techniques profitent aux bâtiments de la Force d’action navale basés à Brest. Il y voit un passage de témoin, une transmission de savoir-faire. Il se présente comme un « précurseur » dans le domaine du renseignement technique. À partir de rien, il lui a fallu « progresser dans un esprit de débrouille ». Aujourd’hui, il perçoit avec enthousiasme l’arrivée de nouveaux bâtiments. Il met toutefois en garde les plus jeunes : « Cette modernité nous guide vers le virtuel. Il faut conserver des bases techniques simples pour rester efficaces, car la mer c’est le monde réel et elle sait nous le rappeler ! »

L’appel du large Originaire de Champagne, il s’engage dans la Marine pour ce qu’il appelle « le bien vivre ensemble », une autre façon de nommer l’esprit d’équipage. Il rompt avec la tradition familiale de joailliers venus d’Italie en envisageant d’être pilote. Il s’oriente finalement vers la spécialité de détecteur. Il veut naviguer et rêve d’aventures. Ses rêves seront réalisés avec de nombreuses missions en 30 ® COLS BLEUS ® N° 3021 ® 19 OCTOBRE 2013

Emmanuel Ronga va simultanément développer ses talents de dessinateur, puis de peintre. Dans les années 80, il laisse une trace de crayon à la fois adroite et humoristique dans les unités à bord desquelles il sert. Il s’exprime à travers de très nombreuses illustrations : livres, journaux, quelques albums de campagne de la Jeanne d’Arc et autres carnets. Dans les années 90, il décide de se lancer dans la peinture. Ses talents sont alors reconnus et sollicités. Comme tout marin, il se veut polyvalent et s’exprime à travers différents supports et techniques. Il a remporté de nombreuses récompenses, LE MP RONGA PENSE AVOIR RÉALISÉ PRÈS DE 200 TABLEAUX.

SITE DES PRÉFETS MARITIMES Le site internet des trois préfets maritimes est le vecteur officiel de diffusion de l’information de l’action de l’État en mer (AEM) auprès de tous les usagers de la mer, les médias et le grand public. Fréquenté mensuellement par plus de 50 000 visiteurs, il est un outil indispensable pour les différents services des préfectures maritimes. Depuis avril 2013, le nouveau site apporte une meilleure lisibilité pour consulter les nombreuses rubriques allant de l’actualité, les publications officielles (réglementation, arrêtés, cartographie associée aux avis de navigation…), espace de téléchargement et nouveauté : un espace jeune. www.premar-atlantique.gouv.fr, www.premar-mediterranee.gouv.fr, www.premar-manche.gouv.fr

mais les évoque avec modestie. Lors de la refonte du site des préfets maritimes (voir encadré) et la création des sites « jeunes publics », on fait appel à lui. Il dessine alors des illustrations ludiques pour permettre aux plus jeunes de comprendre l’action de l’État en mer. Le maître principal quittera prochainement la Marine avec de très nombreux projets en tête, mais sa carrière demeurera assurément une source d’inspiration inépuisable. ®

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VIE DES ESPACE

unités loisirs

JOHN PENDRAY UNE VAGUE À L’ÂME

1 Marseille, quartier des Antiquaires. Dans une petite rue tranquille de la cité phocéenne, entre des galeries, une boutique d’art et un commerce d’objets du monde, l’atelier de John Pendray . Ou plutôt sa demeure. Car le peintre travaille chez lui, au rez-de-chaussée de son appartement. « Les passants sont curieux, ils regardent par la fenêtre, parfois ils m’interpellent », s’amuse cet esthète de la mer dans un charmant accent britannique. Sémillant jeune homme dépassant les trois quarts de siècle, le sujet de sa Majesté et citoyen français a toujours le sourire aux lèvres et des anecdotes hautes en couleur plein sa palette. Barbe blanche impeccablement taillée, préservé

EN BREF John Pendray a commencé à peindre seulement au début des années 90. Dans sa vie antérieure, il était notamment graphiste et designer. L’homme aux mille talents a ainsi réalisé des œuvres aussi diverses que des fresques pour une centrale nucléaire, le graphisme de trois stations de métro à Marseille, les systèmes signalétiques pour Sofia Antipolis et le palais des festivals à Cannes et de nombreux graphismes pour des architectes renommés. Diplômé de l’école Saint Martin’s à Londres, il a également enseigné pendant onze ans la peinture, la sculpture et la céramique. Nommé peintre officiel de la Marine en 2001, on a pu retrouver notamment ses œuvres en exposition dans des lieux prestigieux comme la Salle Pleyel, le Musée national de la Marine, le Yacht Club de France à Paris, le Yacht Club de Monaco et le Musée de la Marine à Saint-Tropez.

«

J’aime faire comme le goéland. Lorsque j’assiste à une scène, je vole autour de mon sujet pour pouvoir trouver le meilleur point de vue.

»

par le sel de la mer, John Pendray traduit à la perfection le ciel et les océans. Il transcende la lumière pour donner à ses œuvres toute l’authenticité de l’univers maritime. « Je suis fasciné par les bateaux traditionnels et par la mer », avoue le maître dont les pinceaux et les brosses semblent directement trempés dans l’iode. « Les gens pensent que l’on peint par plaisir, mais on peint surtout parce que l’on veut faire sentir l’émotion de ce que l’on a vécu en mer. Parfois, on aime plus particulièrement une partie d’un tableau parce qu’elle a touché le sublime, commente l’artiste. En règle générale, j’ai un postit ou un papier sur lequel j’écris tout ce que je dois peindre. Puis je coche au fur et à mesure. Je place toujours les hommes à la fin, parce que c’est compliqué. Une fois que j’ai placé les goélands, la toile est terminée ! »

Gouache, aquarelle, esquisses, dessins techniques… « L’homme n’aime pas la difficulté. Le riverain normal va à la plage. Pour ma part, en bord de mer, je bataille avec un tableau, poursuit-il. J’aime cette difficulté. J’ai en tête l’œuvre achevée et je me dois d’atteindre ce résultat. On n’a jamais de garantie que le tableau sera beau. S’il ne correspond pas à ce que j’ai dans la tête, le tableau est raté. Rien ne sort d’ici si ce n’est pas parfait. » Une perfection qui trouve ses racines dans l’ordre et la méthode. Réajustant sur une table basse, rapportée d’une lointaine navigation, la disposition de quelques souvenirs de voyage : « Chez moi, l’ordre est maladif ! (éclat de rire) » Puis, joignant le geste à la parole, l’artiste met le cap sur l’un de ses tableaux, pointant le cadre doré d’où surgit un navire ancien : « On ne peut pas peindre ça si on est dans le désordre ! » Impeccablement alignés sur les étagères, des cahiers d’esquisses et de croquis témoignent des expéditions lointaines du maître. Aux quatre coins de ces carnets de voyages, dessins ou études attendent patiemment leur tour pour devenir un jour une toile. ® LV COLOMBAN ERRARD

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INFO

agenda

pas à nous faire part des activités que vous souhaiteriez voir figurer dans cette rubrique à : [email protected] DANS LES SEMAINES À VENIR N’hésitez AUTORITÉS • Le chef d’état-major de la Marine achèvera le cycle de ses auditions sur le projet de loi de programmation militaire et de loi de finances à l’Assemblée et au Sénat. Il se rendra également à Newport, dans l’état de Rhodes Island à l’invitation du Chief of Naval Operations (CEMM américain) pour participer à l’International Seapower Symposium. L’amiral Bernard Rogel participera aux cérémonies commémoratives du 11 Novembre qui se tiendront à Paris. • Le major général de la Marine se rendra au bataillon des marins-pompiers de Marseille le 4 novembre. • Le directeur du personnel militaire présidera, le 16 novembre, la cérémonie de présentation aux drapeaux du CIN de Brest. Jusqu’au 5 janvier 2014, Paris Exposition « Oman et la mer» au Musée national de la Marine. Du 26 octobre au 3 novembre, Le Havre (Seine-Maritime) Transat Jacques Vabre, avec la participation du PSP Pluvier (départ de la course). Stand Marine nationale sur toute la période. Le 6 novembre 2013, Paris Conférence « La maritimisation : projet de société du XXIe siècle », par le sénateur André Trillard, à l’académie de Marine. Le 16 novembre, Brest (Finistère) Cérémonie de présentation aux drapeaux du CIN de Brest. Du 18 au 22 novembre, Paris Conseil de la fonction militaire Marine (CFMM). Le 20 novembre 2013, Paris Conférence « Histoire de la marine marchande de 1945 à nos jours », par M. Jean-François Pahun, à l’académie de Marine. Du 21 au 24 novembre, Paris La Marine sera présente, aux côtés des autres armées, au Salon de l’Éducation.

Les 3 et 4 décembre, Montpellier et Sète (Hérault) 9e édition des Assisses de l’économie maritime français et du littoral.

EXPOSITIONS DES PEINTRES OFFICIELS DE LA MARINE (POM) • Jusqu’au 21 octobre, Le Havre (Seine-Maritime) Exposition de Michel King à la galerie d’art Pascal Frémont. • Jusqu’au 27 octobre, Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne) Exposition « Réalité poétique » de Michèle Battut , avec la participation de Jean Lemonier à la galerie Laetitia. • Jusqu’au 2 novembre, Charenton-le-Pont (Val-de-Marne) Exposition de Nicolas Vial à l’Espace Art & Liberté. • Jusqu’au 10 novembre, La Seyne-sur-Mer (Var) Exposition « Voyageurs des mers » de Philip Plisson à la Villa Tamaris Pacha.

Du 9 au 13 décembre, Paris Conseil supérieur de la fonction militaire (CSFM).

• Jusqu’au 16 novembre, Toulouse (Haute-Garonne) Exposition de Dirk Verdoorn à la Sarak Galerie. • Jusqu’au 17 novembre, Paris Exposition de Ronan Olier à la galerie 26. • Du 11 février au 16 mars 2014, Paris 43e Salon de la Marine, au Musée national de la Marine. Exposition des POM et artistes – peintres candidats au statut de POM. Toutes les informations concernant les POM : www.peintreofficieldelamarine.fr et sur Facebook, la page « Peintres officiels de la Marine »

PERMUTATIONS CUISI URGENT. MT Bat Gecol Cuisi, affecté Brest embarqué, cherche permutation terre préférence Bordeaux ou Corse. Contact au 06 81 62 10 44 ou 02 98 31 10 50.

PONT Matelot Pont, affecté Shom GHA (place féminine ou masculine) à Brest, cherche permutation Brest embarqué (féminine). Très urgent. Contact au 06 74 76 12 62 ou [email protected]

FUSIL QMF fusilier marin, affecté CTM Sainte Assise Paris, cherche permutation GFM Toulon terre ou embarqué. Très urgent. Contact au 06 23 38 66 99 ou [email protected] QM2 Mekkaoui, affecté île Longue, cherche permutation vers l’arsenal de Toulon ou sa proche région en qualité de Bat Fusil. Urgence familiale. Contact au 06 59 39 41 65 ou Marine : 32 292.

MEARM SM Weber, BAT Mearm, affecté Montcalm, cherche permutation vers Brest, embarqué, bâtiments indifférents. Contact au 06 32 57 09 74 ou Forum Intramar.

VOUS VOULEZ DÉPOSER UNE PETITE ANNONCE DANS COLS BLEUS N’HÉSITEZ PAS ! Tarifs des permutations (exclusivement réservés aux marins) : 1 insertion : 7,62 €. 3 insertions : 18,29 €. 6 insertions : 25,91 € Toutes annonces confondues, SAUF permutations : 3 insertions : 57,97 € Adresse pour envoyer texte de l’annonce et paiement : ECPAD PC/DPDE 2 à 8, route du Fort 94205 IVRY-SUR-SEINE CEDEX (Chèque à l’ordre de l’agent comptable de l’ECPAD)

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ESPACE

loisirs

COLS BLEUS N°3021 19 OCTOBRE 2013 CRÉDITS PHOTOS ET ILLUSTRATIONS

MÊME PAS MAL ? 1 « Le mal de mer a le don de torturer ses victimes et de faire rire les témoins qui en sont préservés », écrivait le révérend père Yvon. Depuis des millénaires, la «naupathie » (en langage médical) tourmente ceux qui s’aventurent en mer, y compris des marins devenus célèbres comme Nelson ou Duguay-Trouin. Nausée, vertige, frisson, pâleur, transpiration, bâillement, somnolence, bourdonnement, vomissement, voire évanouissement… Des symptômes bien connus de certains marins, ceux sujets au mal de mer. Médicalement parlant, cette « cinétose » (mal des transports) est généralement provoquée par le balancement d’une embarcation et le décalage entre les informations de mouvement fournies par le système vestibulaire(1) et les informations visuelles. Face à ce fléau qui en diminue certains, la médecine a longtemps tâtonné, laissant parfois la porte entrouverte aux charlatans. Quoiqu’il en soit, pour ceux durement touchés, subsistent quelques « veilles » recettes comme la fameuse Règle des 4 F, énumérant ainsi les facteurs aggravant le mal de mer, à savoir : le froid, la faim, la frousse et la fatigue. D’autres préféreront recommander aux sujets

COUVERTURE M. CYRIL CHARREAUX/ MN

malades de s’installer au centre du bateau – l’endroit le plus stable – dans le sens de la navigation, ainsi que dans des zones aérées. Si certains préconisent aux sujets malades de fixer éternellement l’horizon, la méthode proscrite semble être celle consistant à s’allonger dans sa bannette. Demeurer actif semblerait finalement être la bonne méthode. Quant aux médicaments de type Nautamine ou aux patchs, leur résultat n’est encore pas totalement prouvé. La faute à leurs effets secondaires parfois fâcheux. Bref, un mal et autant de traitements ou de remèdes que liste Guy Le Moing en s’appuyant sur nombre d’anecdotes historiques, culturelles et littéraires. Véritable vade-mecum, cet ouvrage raconte un sujet très présent dans la vie embarquée, mais finalement peu raconté. Anecdotique mais instructif… ® STÉPHANE DUGAST

(1) C’est le système sensoriel principal de la perception du mouvement et de l’orientation par rapport à la verticale. Il est donc à la base du sens de l’équilibre. Les récepteurs sensoriels du système vestibulaire sont situés dans l’oreille interne.

À lire Petite histoire du mal de mer et de ses traitements, Guy Le Moing, Marines Editions, 192 pages, 19,90 €.

INFO ACTUS PAGE 6 : SM AXEL MANZANO/MN ; M. JOEL TRIANTAFYLLIDES/MN ; SM AXEL MANZANO/MN ; LV COLOMBAN ERRARD/MN ; LV COLOMBAN ERRARD/MN ; LV COLOMBAN ERRARD/MN PAGE 7 : MN ; M PATRICE DONOT ; DR ; MN PAGE 8 : MN ; MN PAGE 9 : DR ; M. JOEL TRIANTAFYLLIDES/MN PAGE 10 : MT JOHANN PESCHEL/MN ; MN PAGE 11 : LV(R) THIERRY DELORME ; M GARY DAVIES/MN PASSION MARINE PAGES 12-13 : MN PAGES 14-15 : EV2 PAUL SÉNARD ; MN ; PM STÉPHANE DZIOBA/MN ; PM LAETITIA RAPUZZI/MN PAGES 16-17 : M. REIG GEORGES/MN ; EV2 PAUL SÉNARD ; SM JOHATHAN BELLENAND/MN; M. GEORGES REIG /MN ; EV2 PAUL SÉNARD PAGES 18-19 : M. GEORGES REIG /MN ; PM STÉPHANE DZIOBA/MN ; MN ; MN ; MN PAGES 20-21 : MN ; MN ; M. GEORGES REIG /MN ; SM JOHATHAN BELLENAND/MN ; MN ; MN ; MN VIE DES UNITÉS PAGE 22 : MP LAURENT BOUILLON/MN; SM LISA BESSODE/MN ; MP LAURENT BOUILLON/MN PAGE 23 : MT JEAN-PHILIPPE PONS/MN ; DCNS ; INFOGRAPHIE : EV PAUL SÉNARD PAGE 24 : MN ; PM CHRISTIAN CAVALLO/MN ; PM CHRISTIAN CAVALLO/MN ; PAGE 25 : MN ; M. JEAN-JACQUES LE BAIL/MN ; MN PAGES 26-27 : PM PASCAL DAGOIS/MN ; SM SÉBASTIEN LAURENT/MN ; PM PASCAL DAGOIS/MN ; SM SÉBASTIEN LAURENT/MN ; PM PASCAL DAGOIS/MN ; PM PASCAL DAGOIS/MN ; SM SÉBASTIEN LAURENT/MN CHRONIQUE DU PERSONNEL PAGES 28-29 : M. FRANCK SEUROT/MN ; DR ; SLPT/DDSP10 ; ASP SOPHIE DROUARD/MN ESPACE LOISIRS PAGE 30 : SM MARIE BREBEL/MN ; MP EMMANUEL RONGA/DR PAGE 31 : LV COLOMBAN/MN ; LV COLOMBAN/MN PAGE 34 : DR AGENDA PAGE 33 : DR 4E DE COUVERTURE LARGO/MN LÉGENDE PHOTO : LES MARINS DANS L’OPÉRATION SERVAL.

bimensuel DE LA MARINE NATIONALE

RÉDACTION : 2 rue Royale 75008 Paris ® Tél : 01 42 92 17 17 – Télécopie 01 42 92 17 01 Email : [email protected] – Internet : www.defense.gouv/marine ® Directeur de publication : Capitaine de vaisseau Philippe Ebanga, directeur de la communication de la Marine ® Directeur de la rédaction : CC Karine Trastour ® Rédactrice en chef : LV Caroline Ducret ® Rédactrice en chef adjointe : LV Sophie Vienot ® Secrétaire : Mot Anthony Berthet ® Rédacteurs et journalistes : EV1 Grégoire Chaumeil ; Stéphane Dugast ; LV Colomban Errard ; Laurence Ollino ; Asp. Margot Perrier ; EV2 Paul Sénard ® Collaborateurs : EV1 (R) Antoine de Surirey ; LV (R) Anet Sauty de Chalon ® Infographie : Serge Millot ® Abonnements : 01 49 60 52 44 ® Publicité, petites annonces : ECPAD, pôle commercial – 2 à 8 route du Fort 94205 Ivry-sur-Seine Cedex – Christelle Touzet – Tél. : 01 49 60 58 56 – Télécopie : 01 49 60 59 92 – Mail : [email protected] ®Conception-réalisation : Idé Édition, 33 rue des Jeûneurs 75002 Paris – Direction artistique : André Haillotte – Secrétaire de rédaction : Céline Le Coq – Rédacteurs graphiques : Bruno Bernardet, Nathalie Pilant ®Photogravure : Média Grafik ® Imprimerie : Roto France, rue de la Maison Rouge 77185 Lognes ®Les manuscrits ne sont pas rendus, les photos sont retournées sur demande. Pour la reproduction des articles, quel que soit le support, consulter la rédaction ®Commission paritaire n° 0211 B 05692/28/02/2011 ® ISBN : 00 10 18 34 ® Dépôt légal : à parution ®

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