Étude pilote sur le contenu du dossier pharmacologique informatisé en établissement de santé 1
1
Lionel Brisseau , Denis Lebel , Jean-François Bussières
1,2
1- CHU Sainte-Justine, Montréal, Québec, 2- Faculté de pharmacie, Université de Montréal, Montréal, Québec MISE EN FORME Influence la lisibilité, l’ergonomie de lecture et la prestation sécuritaire
OBJECTIF Décrire le contenu d’étiquettes-types de prescriptions apparaissant sur la feuille d’administration des médicaments (FADM) produite par le département de pharmacie à partir du dossier pharmacologique informatisé pour la planification et l’administration
Recours à la dénomination commune consensuelle en Amérique du nord compte tenu des changements fréquents de produits Majuscules pour la dénomination commune (77%), le nom de spécialité (62%), la posologie (54%), les commentaires (100%) Un seul établissement a recours au Tallman lettering (p.ex LORazepam); selon l’Institute for safe Medication Practice, contribue à
des doses de médicaments par le personnel soignant. Discuter de la capacité de partager ces données à d’autres systèmes d’information de
la réduction des erreurs médicamenteuses des médicaments de sonorité similaire (sound-alike drugs)
gestion.
Abréviations (100%) généralement la voie, les dispositifs d’administration (p.ex. BU pour burette, MP pour miniperfuseurs, D pour voie intraveineuse directement, DIL pour diluer, AD pour jusqu’à etc.; doivent être limitées et le personnel soignant doit disposer d’un outil facilement accessible pour éviter toute mésinterprétation
MÉTHODE Étude pilote
Figure 2. Exemples de rédaction des prescriptions de ceftazidime injectable FORTAZ 1000 mg
FIOLE
TAZIDIME
CEFTAZIDIME 1 G/FIOLE inj #001
FORTAZ
CEPHALOSPORINES
DISSOUDRE AVEC 9.5ML E.S.I. 8.5 mL = 850 mg INTRAVEINEUX
8.5 ML = 850 MG IV mini-perfuseur
AUX 8 HEURES
Aux 8 HRES
VIA POUSSE-SERINGUE(TABLEAU)
DIL: 9.4 ml ES SER: 10 ml REDIL: qs ad 10 ml ES VIT: M DUR: 26 min DEB MIN SOL PRIM : 40 ml/h
CEPHALOSPORINES
Stable 7 jours au frigo
URTICAIRE-NAUSEES, VOMISS.,DIARRHEE-RASH-DOUL…
NVD-RASH
CEFTAZIDIME 1 g pd.inj.
CEFTAZIDIME
IV
2010-06-17 MD urgence
Fortaz
MAGNACEF / FORTAZ, (GSK/PPC), INJ. ADULTE/PED, 1
Diluer la fiole avec 9.4 mL d’eau stérile pour injection
4.25 ML (0.85g) I.V. AUX 8 HEURES
8.5 mL = 850 MG IV par mini-sac
Diluer fiole avec 4.4 mL d’ESI.
aux 8 heures
Stabilité 12 h TP / 48 h Frigo. Garder à l’abri de la lumière.
DANS 50 mL NACL 0,9% EN 30 MINUTES
Administrer selon manuel d’administration des Rx i.v.
D: 2010-06-21
(Ne contient pas de latex)
n = 13 établissements (taux de réponse 41%)
RÈGLES DE RÉDACTION
4 universitaires 6 soins généraux 2 longue durée 1 psychiatrie
Réaction hypersensibilité-Diarrhée-Étourdissements
Dénomination commune internationale – il existe un consensus pharmaceutique quant à l’utilisation systématique et préférable de la DCI au nom de spécialité; un seul établissement préfère n’utiliser que le nom de spécialité
NVD, all, col pseudo, conv, céph, hémato, site, thrombophl, étour
DISCUSSION Il existe peu de données sur la capacité de partager des données provenant de dossiers
Nom de spécialité/commercial – tous l’utilisent, seulement 2 établissements ajoutent la mention éq. (pour équivalent), les établissements ont tendance à utiliser le nom de spécialité de la compagnie d’origine/novatrice ayant commercialisé le produit
10 prescriptions populaires
pharmacologiques informatisés de patients hospitalisés de différents établissements. Les auteurs s’intéressent davantage à l’uniformisation de la prescription, à la
Données quantitatives
Mise en forme
Classe thérapeutique – au Canada, classification de l’American Hospital Formulary Service (AHFS); 6 établissements en font la mention alphabétique dont un seul avec la mention alphabétique et numérique (p.ex. 08.12.06 – Céphalosporines)
Règles de rédaction
Forme pharmaceutique – jusqu’à 8 abréviations différentes utilisées pour une même prescription originale (p.ex. préparation injectable : inj., fiole inj, ser inj fab, pd inj., fiole, Inj. powder, powder inj. inj. adulte)
RÉSULTATS
Dose – exprimée en unité de « masse = volume » (62%) ou de « volume = masse » (38%); dose exprimée en mg (77%) ou g (23%)
DONNÉES QUANTITATIVES
Voie – mention explicite de la voie (62%); mention de la voie avec/sans termes reliés à la voie d’administration (p.ex. perfusion intraveineuse, minisac, intraveineux, IV via pompe, perfusion IV dans soluté, perfusion IV, pompe pousse seringue, IV drip, etc.)
Grande variation quantitative pour chaque prescription évaluée 3 à 11 lignes de renseignements 5 à 13 champs de renseignements Descriptif du produit décrit sur 2 à 3 lignes avec en moyenne 29,4 ± 9,8 caractères Posologie décrite sur 1 à 4 lignes Figure 1. Variabilité relative des renseignements disponibles Date de début
100
Commentaires
100
Posologie
100
Dose
100
Forme pharmaceutique
100
Nom de spécialité/commercial
100
Dénomination commune internationale
92
Date de fin
85
Horaire d'administration
77
Voie
77
Effets indésirables potentiels
62
Classe thérapeutique
46
Numéro de prescription
31
Nom du médecin ou équipe traitante
15 0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
réduction des erreurs et au suivi de la thérapie médicamenteuse. Les structures des tables de données des logiciels sont très variables, (longueur, vocabulaire et type d’information des champs). Une majorité d'établissements de santé nord-américains envisagent le recours à un DPE en 2010 alors que < 10 % de ceux-ci ont un tel dossier électronique partagé actuellement. Il peut être risqué de partager les données champs à champs et une étiquette précisant le
Posologie – fréquence d’administration inscrite en toutes lettres (92%) ou avec abréviation (8%); la mention « au besoin » est préférable (62%) à la mention PRN (15%); plusieurs abréviations latines (p.ex. B.I.D. pour 2 fois par jour, P.R.N. pour au besoin, etc.) Commentaires – sur 1 à 4 lignes; proviennent de 1 à plusieurs champs et ne peuvent être interprétés que s’ils sont lus dans la séquence d’affichage (ce qui n’est pas forcément le cas lorsqu’on interface des champs de bases de données)
contenu d’une prescription ne s’interprète adéquatement qu’en étant partagée dans son
Numéro de prescription – utilisé pour assurer une bonne communication entre l’infirmière et le personnel de la pharmacie
Grande variabilité pour la quantité de renseignements, la mise en forme et les règles de
Horaire d’administration – présenté en texte sur ligne (31%), et/ou en colonnes (54%), et/ou en case (8%) ou sans mention (8%)
rédaction ainsi que le positionnement de l’information.
intégralité.
CONCLUSION
Non étrangère à la structure des données et à l’absence de standards de rédaction.
Dates de début et de fin – bien que les FADM soient imprimées généralement aux 24 heures en distribution unitaire quotidienne, la date de début permet au personnel soignant d’apprécier le temps de traitement écoulé; au Québec, la majorité des ordonnances ont une date de fin indéterminée (i.e. 999 jours ou l’équivalent dans les systèmes)
Si l’implantation de DPE et de prescripteurs électroniques est incontournable, les
Effets indésirables potentiels – nombre très variable (jusqu’à 18 différents pour la ceftazidime, 12 pour le lorazépam, 15 pour la combinaison acétaminophène-codéine, 12 pour l’étoposide, etc.)
des ordonnances qui baliseront le travail local dans nos établissements.
Nom du médecin ou équipe traitante – pour assurer une bonne communication entre le prescripteur et le personnel de la pharmacie en cas de questions ou d’erreur ; (8%), de l’équipe traitante de l’unité de soins (8%), aucun nom de prescripteur (85%)
pharmaciens doivent proposer à court terme des lignes directrices de rédaction cohérente
Un partage sécuritaire de ces données hospitalières vers un dossier santé provincial à l’échelle du Québec ne peut se faire qu’en affichant à l’identique l’ensemble du contenu
Présence du champ sur l'étiquette (%)
Nombre d’abréviations différentes recensées – description du produit (5), posologie (6), commentaires (6), effets indésirables (11) pour un nombre moyen de 3,5 ± 1,7 par étiquette
d’une étiquette plutôt qu’un partage de données champs par champs, en attendant une uniformisation des pratiques de rédaction et de gestion des données en hôpital. Contact:
[email protected]