Liban : crise syrienne FICHE-INFO ECHO shortage
Faits et chiffres Nombre de réfugiés syriens enregistrés au Liban : 1,011 million Nombre de réfugiés palestiniens en provenance de Syrie : 30 675 Nombre de réfugiés palestiniens : 277 985 Nombre de réfugiés irakiens : 6000 (sources : HCR, UNWRA) © UE/ECHO/Peter Biro
Total des fonds alloués au Liban par la Commission européenne : Plus de € 1 milliard,
En bref
Le Liban est le pays voisin de la Syrie le plus sévèrement touché par la crise qui s’y déploie. Le pays accueille plus d’1,5 million de réfugiés syriens, ce qui, avec l’effet combiné de la présence d’autres communautés de réfugiés dans le pays, en fait le pays accueillant la plus importante proportion de réfugiés par habitant au monde.
L’accès au territoire libanais, pour les personnes fuyant le conflit syrien, est devenu quasiment impossible depuis le début de l’année 2015, étant donné la mise en œuvre de normes plus strictes par le gouvernement libanais.
La Commission européenne salue la générosité du gouvernement et du peuple libanais, mais s’inquiète de plus en plus de la détérioration des conditions de protection et de vie de la plupart des réfugiés vulnérables. De plus en plus de réfugiés se retrouvent forcés de vivre dans l’illégalité, ce qui a pour effet de restreindre leurs capacités de déplacement et d’accès aux services de base, et les expose à des risques d’abus et de harcèlement.
La Commission européenne s’investit dans un soutien continu au Liban et à la communauté humanitaire sur le terrain, en apportant une aide aux réfugiés syriens et au Libanais vulnérables. En 2017, € 85 millions d’aide humanitaire ont été alloués au Liban.
comprenant € 349 millions tirés du budget humanitaire consacré aux réfugiés syriens et leurs communautés d’accueil
Aide humanitaire et protection civile B-1049 Bruxelles, Belgique Tél. : (+32 2) 295 44 00 Fax : (+32 2) 295 45 72 email :
[email protected] Site internet : http://ec.europa.eu/echo
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Fiche-info ECHO – Liban : crise syrienne – mars 2017
Situation et besoins humanitaires Contexte Avec une population de 4,4 millions d’habitants, le pays accueille plus d’1 million de réfugiés syriens enregistrés, 30 675 réfugiés palestiniens en provenance de Syrie, 6000 réfugiés irakiens et près de 280 000 réfugiés palestiniens. Cet état des lieux en fait le pays à la plus forte concentration de réfugiés par habitant au monde (une personne sur quatre est un réfugié). Depuis l’éclatement de la crise syrienne en 2011, des centaines de milliers de réfugiés sont venus chercher refuge au Liban, plus de 75 % d’entre eux étant des femmes et des enfants. Cet afflux n’a fait qu’ajouter aux pressions pesant sur l’économie et les infrastructures du pays. Ce poids se fait sentir dans tous les secteurs, y compris dans l’éducation, la santé, le logement, et l’approvisionnement en eau et électricité. Plus le temps passe et plus la concurrence pour l’emploi et les ressources nourrit, dans certaines régions, des tensions entre les communautés d’accueil libanaises et les réfugiés syriens. Les problèmes de sécurité aux frontières, en particulier à Akkar et dans la vallée septentrionale de Bekaa, compliquent l’accès humanitaire et l’acheminement de l’aide. Plusieurs épisodes de violence, au cours de ces trois dernières années, ont conduit à l’adoption de politiques plus restrictives et cristallisé les tensions entre Libanais et réfugiés syriens, avec notamment une hausse des expulsions, des raids policiers, des mauvais traitements et des restrictions de mouvement. Principaux besoins et problèmes relatifs Le Liban a exprimé son intention de faire baisser le nombre de réfugiés syriens vivant sur son territoire, afin de pouvoir garantir sa sécurité et de soulager son peuple et son économie. Ainsi, en janvier 2015, le gouvernement libanais a annoncé une révision de sa politique réglementant l’accès des réfugiés syriens au territoire libanais. Il en résulte que l’accès au territoire s’est significativement réduit, au vu de la fermeture ‘de facto’ des frontières pour les personnes fuyant les violences. Les réfugiés palestiniens en provenance de Syrie sont aussi confrontés à de croissantes difficultés d’accès au territoire, depuis mai 2013. En conséquence des procédures toujours plus complexes imposées aux réfugiés pour l’obtention d’un permis de résidence légale, un nombre significatif de réfugiés se retrouvent plongés dans l’illégalité. Ne pas disposer d’un tel permis limite l’accès des réfugiés au marché du travail et entrave leur liberté de mouvement. Devant gérer une situation socioéconomique toujours plus fragile, certaines familles sont contraintes d’avoir recours à des mécanismes d’adaptation aux effets néfastes, qui les exposent à des risques accrus d’exploitation et d’abus. En raison de la politique ‘pas de camp’ adoptée par le gouvernement libanais, les réfugiés syriens sont dispersés dans plus de 1700 localités à travers le pays. Ils y vivent en appartement, dans des abris collectifs, des campements sous tente, des bâtiments non terminés, des garages, des entrepôts ou des sites de construction. Près de 9 réfugiés
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Fiche-info ECHO – Liban : crise syrienne – mars 2017 - Page 2/3
sur 10 vivent dans seulement 251 localités, qui figurent parmi les quartiers les plus pauvres du Liban. Le système de santé libanais était déjà mis à rude épreuve avant l’afflux de Syriens et dépendait largement du secteur privé. Les réfugiés syriens se trouvent confrontés à de nombreux obstacles lorsqu’il s’agit d’accéder à des soins de santé, comme des coûts élevés, des difficultés géographiques et des critères de couverture restreints. Les réfugiés qui souffrent de maladies durables et/ou chroniques coûteuses (cancer, insuffisance rénale, etc.) ne sont, en effet, pas couverts. D’après le HCR, près de 417 000 enfants réfugiés syriens sont âgés de 3 à 14 ans au Liban. Malgré l’absence de chiffres exacts, on estime que près de la moitié des enfants syriens réfugiés au Liban n’ont accès à aucune forme d’éducation, ce qui les expose à des risques de violence physique et/ou psychologique, d’exploitation ou de travaux forcés, de mariage précoce, et de recrutement par les groupes armés. En dépit des efforts du ministère de l’éducation et d’acteurs internationaux visant à répondre à ce manque, accéder à une éducation demeure difficile pour de nombreux enfants et le restera tant que les facteurs légaux et économiques entravant cet accès à l’éducation ne seront pas adressés de façon exhaustive.
Réponse humanitaire de l’Union européenne
Financement
Entre 2012 et 2017, la Commission européenne a investi € 439 millions d’aide humanitaire au Liban, pour répondre aux conséquences de la crise syrienne, dont € 85 millions alloués rien qu’en 2017. Depuis le début de la crise, cette aide humanitaire cible les besoins émergents des réfugiés les plus vulnérables, devant composer avec des conditions socioéconomiques toujours plus fragiles, des conditions de vie inadaptées et des risques croissants en termes de protection. Les fonds humanitaires de l’UE ont principalement permis l’organisation d’une aide en espèces, pour permettre aux plus vulnérables de couvrir leurs besoins fondamentaux ; la prestation de soins de santé secondaires, pour les cas où le pronostic vital est engagé ; l’amélioration des conditions de vie et l’organisation d’un accès à l’eau et d’un assainissement pour les familles vivant dans l’insalubrité et dans des conditions plus que précaires. L’organisation d’une protection ad hoc demeure aussi essentielle pour les réfugiés puisqu’ils se trouvent confrontés à des difficultés juridiques, mais aussi des violences et des abus. Étant donné le caractère durable de la crise des réfugiés palestiniens au Liban, d’autres instruments européens continuent d’être mobilisés pour venir en aide à ces personnes.
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Fiche-info ECHO – Liban : crise syrienne – mars 2017 - Page 3/3
