Lettre ouverte envoyée à la presse écrite le 8 octobre

8 oct. 2013 - différente qui nécessite aussi qu'on la gère à très long terme, soit des centaines de milliers d'années. Ils seront toujours ... Patrick Rasmussen.
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Lettre ouverte envoyée à la presse écrite le 8 octobre 2013

Les organisations que nous, soussignés, représentons sommes tout à fait opposés à la proposition, reprise la semaine dernière dans les médias, d’envoyer les déchets nucléaires du Québec vers la France pour être « recyclés » à l’usine de retraitement de La Hague. Le retraitement du combustible nucléaire usé est la phase la plus sale et la plus dangereuse du cycle du combustible nucléaire : il faut d’abord couper en morceaux les grappes de combustible, très radioactives, pour ensuite les dissoudre dans de l’acide nitrique en ébullition afin d’en séparer l’explosif nucléaire par excellence, le plutonium. Le déchet liquide hautement radioactif résultant est ensuite solidifié et retourné à l’expéditeur! Contrairement à ce qui a été rapporté dans les médias la semaine dernière, le retraitement ne libérera pas le Québec de ses déchets hautement radioactifs. Ces déchets seront retournés au Québec sous une forme différente qui nécessite aussi qu’on la gère à très long terme, soit des centaines de milliers d’années. Ils seront toujours soumis à la Loi sur les déchets de combustible nucléaire et seront aussi dépendants des services de la Société de gestion des déchets nucléaires. Le retraitement est banni au Canada et aux États-Unis depuis 1977 à cause de l’important danger de prolifération des armes nucléaires qu’il représente à l’échelle planétaire. Les organisations qui œuvrent pour la sortie du nucléaire partout dans le monde s’entendent sur le fait que le retraitement n’est pas une étape acceptable tant sur le plan de l’environnement que de la paix mondiale. Le Québec ne doit pas devenir partisan de cette technologie hautement controversée et politiquement sensible, même si elle offrait certains avantages, ce qu’elle ne fait pas. L’idée de procéder au retraitement du combustible nucléaire usé n’a rien à voir avec le démantèlement des structures radioactives des réacteurs de Gentilly 1 et de Gentilly 2. Nos organisations donnent un appui enthousiaste au démantèlement accéléré de ces structures, un projet qui créera effectivement des centaines d’emplois dans la région de Bécancour.

Christian Simard Nature Québec

Michel Fugère Mouvement vert Mauricie (MVM)

André Bélisle Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA)

Patrick Rasmussen Regroupement pour la surveillance du nucléaire (RSN)

Karel Mayrand Fondation David Suzuki

Shawn Patrick Stensil Greenpeace