Les navetteurs gagnent plus - Statbel

DIRECTION GÉNÉRALE STATISTIQUE ET INFORMATION ÉCONOMIQUE. COMMUNIQUÉ DE PRESSE 15 juin 2011. Les navetteurs gagnent plus. 500.000 ...
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DIRECTION GÉNÉRALE STATISTIQUE ET INFORMATION ÉCONOMIQUE

COMMUNIQUÉ DE PRESSE 15 juin 2011

Les navetteurs gagnent plus 500.000 personnes se rendent dans une autre région pour exercer leur emploi. Cela représente 11,4% de la population occupée belge. Les Bruxellois sont les Belges les plus mobiles : 15,2% d’entre eux font la navette vers la Flandre et la Wallonie. Les Flamands sont les moins mobiles, avec un degré de mobilité de 9,8%. Les plus importants flux de mobilité s’effectuent au départ de la Flandre et de la Wallonie en direction de Bruxelles. 371.000 Flamands et Wallons font la navette vers Bruxelles. Ils représentent 75% de la mobilité interrégionale. Les flux de mobilité entre la Flandre et la Wallonie sont plus limités : 27.000 Flamands travaillent en Wallonie et 40.000 Wallons en Flandre. Le pourcentage des personnes qui font la navette vers une autre région n’a pas tellement évolué ces 20 dernières années. On constate toutefois une forte augmentation du degré de mobilité des Bruxellois. Celui des Wallons a aussi augmenté mais dans une moindre mesure. Le nombre de Wallons qui vont travailler en Flandre a plus que doublé en 20 ans. Par contre, le degré de mobilité des Flamands a légèrement baissé. Faire la navette rapporte : les Flamands et les Wallons qui se rendent dans une autre région pour travailler perçoivent en moyenne un salaire plus élevé que ceux qui restent dans leur région. Ainsi, les Flamands qui ont un emploi à Bruxelles gagnent en moyenne 21% de plus que les Flamands qui travaillent dans leur région. Ces tendances ressortent des résultats 2010 de l’Enquête sur les Forces de Travail réalisée par la Direction générale Statistique et Information économique (SPF Economie).

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1. Les flux de travailleurs entre les régions 1.1 La région du domicile versus la région du lieu d’emploi En 2010, la population occupée belge se composait de 4.379.000 personnes 1 . Cette population travaille en très grande majorité dans sa propre région sauf pour 11,4% des belges qui exercent leur emploi dans une autre région que celle de leur lieu de résidence. 500.000 personnes font la navette vers une autre région pour exercer leur emploi. Le graphique ci-dessous montre clairement que la Région de BruxellesCapitale est la plus attractive. Graphique 1 : répartition de la population occupée selon le lieu de résidence et le lieu d’emploi (2010) 70% Domicile 60%

Lieu d’emploi

61,9% 57,7%

50% 40% 30% 28,9% 26,0% 20% 16,3% 10% 9,2% 0% Région de Bruxelles-Capitale

Région flamande

Région wallonne

Source (mention obligatoire): Direction générale Statistique et Information économique.

La Région de Bruxelles-Capitale est le lieu de résidence d’environ 9% de la population occupée alors que 16% des Belges y travaillent. Concrètement, 52% des personnes qui ont un emploi à Bruxelles résident dans une autre région et font régulièrement la navette vers la capitale. Bruxelles est d’ailleurs la seule région dont les mouvements de navettes résultent en un flux positif net. En Flandre et en Wallonie, il réside plus de Belges actifs qu’il n’y a de personnes qui y travaillent. Ainsi, 62% de population occupée belge réside en Flandre et 29% en Wallonie, tandis que ces deux régions représentent respectivement 58% et 26% des forces de travail si l’on tient compte du lieu d’emploi.

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Ce texte ne tient pas compte des 110.000 personnes qui résident en Belgique mais travaillent à l’étranger. La population occupée totale, y compris les personnes actives à l’étranger s’élève à 4.489.000 personnes. -2-

Tableau 1: répartition de la population occupée selon le lieu de résidence et le lieu d’emploi (2010) ainsi que les flux qui en découlent (2010). Région de BruxellesRégion flamande Région wallonne Capitale Lieu d’emploi

714.000

2.526.000

1.139.000

Domicile

404.000

2.709.000

1.267.000

Ecart net

310.000

-183.000

-128.000

Source (mention obligatoire): Direction générale Statistique et Information économique.

Les chiffres ci-dessus pourraient laisser penser que les navettes s’effectuent principalement à partir de la Flandre et de la Wallonie en direction de Bruxelles. La réalité est toutefois plus complexe étant donné que, par exemple, il y a un échange de main-d’œuvre entre la Région flamande et la Région wallonne.

1.2 Flux de mobilité entre les régions Avant d’examiner plus en profondeur la mécanique de ces flux, il convient d’examiner le degré général de mobilité. En effet, ce dernier reflète la proportion de la population occupée qui réside dans une région et travaille dans une autre. Comme indiqué ci-dessus, la mobilité interrégionale de la population occupée belge s’élève en moyenne à 11,4%. Les Bruxellois sont les plus mobiles: 15,2% d’entre eux font la navette vers la Flandre et la Wallonie (tableau 2). Avec un degré de mobilité de 9,8%, les Flamands sont les moins mobiles. 13,6% des Wallons se rendent à Bruxelles ou en Flandre pour travailler. Les hommes sont plus mobiles que les femmes (12,6% contre 10,0%) et le degré de mobilité augmente avec le niveau d’instruction. 15,8% des personnes ayant un niveau d’instruction élevé vont travailler dans une autre région. Tableau 2: degré de mobilité par région, par sexe et par niveau d’instruction (2010) Degré de mobilité Belgique 11,4% Région Région de Bruxelles-Capitale 15,2% Région flamande 9,8% Région wallonne 13,6% Sexe Hommes 12,6% Femmes 10,0% Niveau Faible 8,1% d’instruction Moyen 8,7% Élevé 15,8% Source (mention obligatoire): Direction générale Statistique et Information économique.

Le tableau 3 montre où se rendent les habitants des différentes régions pour travailler (= les pourcentages de flux sortant). Sur base du degré de mobilité, nous pouvons déduire que 84,8% des Bruxellois travaillent dans leur propre région. 10,6% ont par contre un emploi en Flandre et 4,6% en Wallonie. Parmi les Flamands, 8,8% vont travailler à Bruxelles et 1% en Wallonie. 90,2% d’entre eux gagnent leur vie dans leur propre région. 10,4% de la population occupée wallonne travaille à Bruxelles et 3,2% en Flandre. 86,4% des Wallons ont un emploi dans leur région. Il ne faut pas confondre ces pourcentages avec les flux réels entre les régions. En chiffres absolus, la Flandre compte en effet 100.000 navetteurs vers Bruxelles de plus que la Wallonie (239.000 Flamands contre 132.000 Wallons). Si nous comparons les échanges entre la Flandre et la Wallonie, nous constatons que davantage de Wallons vont travailler en Flandre (40.000) que de Flamands en Wallonie (27.000). Par ailleurs, les Wallons sont quasi aussi nombreux que les Bruxellois à aller travailler en Flandre (40.000 contre 43.000).

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Tableau 3: lieu de résidence versus lieu d’emploi : pourcentages de flux sortants (2010) Lieu d’emploi Domicile

Total

Bruxelles-Capitale

Région flamande

Région wallonne

Bruxelles-Capitale

100% 404.000

84,8% 342.000

10,6% 43.000

4.6% 18.000

Région flamande

100% 2.709.000

8,8% 239.000

90,2% 2.443.000

1,0% 27.000

Région wallonne

100% 1.267.000

10,4% 132.000

3,2% 40.000

86,4% 1.094.000

Source (mention obligatoire): Direction générale Statistique et Information économique.

A partir du lieu d’emploi, le tableau 4 examine dans quelle région les travailleurs sont recrutés. Les chiffres montrent que les employeurs établis à Bruxelles engagent un peu moins de la moitié de leurs travailleurs dans leur propre région (47,9%), pour 33,5% en Flandre et 18,5% en Wallonie. Par contre, les employeurs flamands et wallons engagent quant à eux au moins 96% de leurs travailleurs dans leur propre région. La part de travailleurs issus d’une autre région est minime (entre 1,6% et 2,3%) en comparaison de celle des travailleurs provenant de la même région. Tableau 4: lieu de résidence versus lieu d’emploi : pourcentages de flux entrants (2010) Lieu d’emploi Domicile

Bruxelles-Capitale

Région flamande

Région wallonne

Total

100% 714.000

100% 2.526.000

100% 1.139.000

Bruxelles-Capitale

47,9% 342.000

1,7% 43.000

1,6% 18.000

Région flamande

33,5% 239.000

96,7% 2.443.000

2,3% 27.000

Région wallonne

18,5% 132.000

1,6% 40.000

96,0% 1.094.000

Source (mention obligatoire): Direction générale Statistique et Information économique.

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2. Evolution au cours des 20 dernières années Le pourcentage des personnes qui font la navette vers une autre région n’a pas tellement évolué ces 20 dernières années. En 2010, 11,4% de la population occupée travaillait dans une autre région alors que cette proportion était de 10,7% en 1990. Il est toutefois frappant de constater que le degré de mobilité a nettement augmenté chez les Bruxellois et a baissé chez les Flamands (graphique 2). Graphique 2 : Evolution du degré de mobilité (1990-2010) 16% 1990

15,2%

14%

2010

13,6%

12% 11,9%

10% 9,8%

10,3%

9,8%

8% 6% 4% 2% 0% Région de Bruxelles-Capitale

Région flamande

Région wallonne

Source (mention obligatoire): Direction générale Statistique et Information économique.

En 1990, les Bruxellois étaient les moins mobiles: 9,8% des Bruxellois allaient gagner leur vie dans une autre région, contre 10,3% des Flamands et 11,9% des Wallons. En 2010, le degré de mobilité des Bruxellois et des Wallons est passé à respectivement 15,2% et 13,6%. La mobilité des Flamands a diminué au cours des 20 dernières années. Les Flamands sont donc proportionnellement moins nombreux à faire la navette vers Bruxelles qu’il y a 20 ans. En 1990, 9,6% des travailleurs flamands se rendaient à Bruxelles pour gagner leur vie alors que ce pourcentage n’était plus que de 8,8% en 2010. Le nombre de navetteurs flamands se rendant en Wallonie a par contre légèrement augmenté de 0,7% à 1%. Concrètement, 27.000 Flamands travaillent en Wallonie contre 14.500 en 1990 (graphique 3). La proportion de navetteurs wallons vers Bruxelles a légèrement augmenté au cours des 20 dernières années. La mobilité vers la Flandre s’est accrue plus nettement: 3,2% des travailleurs wallons ont un emploi en Flandre contre 1,7% en 1990. 40.000 Wallons travaillaient en Flandre en 2010, soit plus du double par rapport à 1990.

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Graphique 3 : Evolution des navetteurs entre la Flandre et la Wallonie (1990-2010) 45.000 40.000 35.000 30.000 25.000 20.000 15.000 10.000 5.000 Wallonie=>Flandre

0 1990

1992

1994

1996

Flandre=>Wallonie

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

Source (mention obligatoire): Direction générale Statistique et Information économique.

3. Les navetteurs gagnent plus Faire la navette vers une autre région est souvent synonyme de trajets plus longs et de perte de temps. Il est dès lors intéressant de savoir si ces navetteurs sont récompensés pour leur mobilité. Le tableau cidessous montre clairement que les Flamands et les Wallons qui sont disposés à travailler dans une autre région perçoivent en moyenne un salaire plus élevé 2 .

Domicile

Tableau 5: Salaire mensuel net moyen des personnes employées à temps plein selon le lieu de résidence et le lieu d’emploi (2010) 3 Lieu d’emploi Région de BruxellesRégion flamande Région wallonne Capitale 1.832 1.973 Région de Bruxelles-Capitale 1.984 (-8%) (-1%) 2.119 2.024 Région flamande 1.747 (+21%) (+16%) 1.980 1.909 Région wallonne 1.697 (+17%) (+12%) Source (mention obligatoire): Direction générale Statistique et Information économique.

Ainsi, le salaire mensuel net moyen d’un Flamand qui travaille dans sa région est de €1.747. Faire la navette vers la Wallonie s’accompagne d’un supplément mensuel d’environ €277, tandis que les Flamands actifs à Bruxelles gagnent en moyenne 21% de plus, soit une augmentation de €372. Les habitants de la Région wallonne qui travaillent dans leur propre région gagnent en moyenne €1.697 net par mois. La navette vers la Flandre rapporte en moyenne €212 de plus, tandis qu'ici aussi, Bruxelles est la région d'emploi la plus intéressante financièrement avec un extra de €283 sur la fiche de salaire, soit un gain de 17%. Faire la navette vers une autre région ne s’avère désavantageux sur le plan financier que pour les habitants de la Région de Bruxelles-Capitale. Les personnes qui travaillent à Bruxelles ont les salaires moyens les plus élevés, en raison de la forte présence de secteurs rémunérateurs et de la surreprésentation de profils ayant un niveau d'instruction élevé dans la capitale. Toutefois, les Bruxellois qui travaillent en Flandre ont globalement un niveau d’instruction plus faible, ce qui explique leur salaire plus bas. 2

Nous ne tenons compte ici que des personnes travaillant à temps plein. Les pourcentages mentionnés entre parenthèses montrent dans quelle mesure travailler dans une autre région influence le salaire net moyen 3

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Fiche technique Tous les chiffres de ce texte sont tirés de l’enquête sur les forces de travail (EFT). L’enquête par sondage sur les forces de travail est une enquête auprès des ménages privés, menée pendant toute l’année. Elle repose sur un échantillon effectif de 42.176 ménages en 2010, soit 83.596 personnes (répondants) d’âge actif (15 ans et plus). Les chiffres présentés dans ce texte se basent sur 42.452 personnes occupées.

Renseignements complémentaires Pour plus de renseignements, veuillez prendre contact avec le responsable communication, M. Freddy Verkruyssen (tél. 02/277.70.76, courriel [email protected]).

Mention de la source Mention de la source: Direction générale Statistique et Information économique.

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