Rendre les blancs plus blancs

26 mars 2017 - d'action, comme la photo d'un cycliste en montagne. Il ... du flash de votre caméra qui varie géné- ... vées pour geler l'action d'un oiseau par.
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LA RÉFÉRENCE PHOTOGRAPHIQUE AU CANADA

VOLUME 25, NO. 4 / HIVER 2016-2017

DR. WAYNE LYNCH

Rendre les blancs plus blancs DANIEL DUPONT

Flash en mode création PETER K. BURIAN

Test pratique WILL PRENTICE

Démystifier les flashs externes MICHEL ROY

La photographie professionnelle

Photo par Wayne Lynch

NOTMAN PHOTOGRAPHE VISIONNAIRE EXPOSITION JUSQU’AU 26 MARS 2017

Merci à nos donateurs : Fonds Standard Life – Notman et Fondation Molson.

Hiver 2016-2017 69 

COLLABORATION SPÉCIALE  |  TECHNIQUE PAR DANIEL DUPONT

Flash en mode création La majorité des photographes transportent un flash accessoire dans leur sac photo, mais ils en savent très peu sur les principes de son utilisation. Certains l’utilisent seulement pour les photos d’intérieur, lorsque la lumière ambiante est insuffisante pour des photos réussies. Pour les utilisateurs plus aguerris, le flash servira aussi à atténuer les ombres dans un portrait réalisé à l’extérieur en plein jour. Pourtant, il aussi utile pour créer un effet de mouvement dans les photos d’action, comme la photo d’un cycliste en montagne. Il peut améliorer le rendu des couleurs pour les photos de nature. En fait, le flash est un outil essentiel pour les photographes créatifs qui veulent créer des images raffinées et parfaitement exposées. Pour obtenir cette photo d’un jeune cycliste, l’utilisation du flash était essentielle. Il a aidé à déboucher les ombres. Et du fait qu’il a été utilisé en mode synchro sur le rideau arrière, il s’est déclenché en fin d’exposition, contribuant ainsi à créer un effet de traînée. Pour ce type de photographie, l’utilisation d’une basse vitesse d’obturation est requise. Il est aussi important de suivre le mouvement du sujet et d’appuyer sur le déclencheur à l’instant même où il est parallèle à vous. Cette technique demande de la pratique, mais les résultats sont souvent spectaculaires.

Modes d’exposition

Pour moi, la façon idéale de créer des photos au flash est d’utiliser le mode d’exposition Manuel. Cela permet d’avoir le plein contrôle sur les trois paramètres d’exposition que sont la vitesse d’obturation, l’ouverture et la sensibilité. En utilisant le mode Manuel, il s’agit simplement d’ajouter un quatrième paramètre – la lumière du flash externe. En utilisant les modes semi-automatiques tels que Priorité à l’ouverture ou à la vitesse, on doit constamment prendre en considération les ajustements à l’exposition selon la couleur des sujets et l’arrière-plan.

16-35 mm f/2.8 @ 30 mm ; 1/40 s, f/2.8, 200 ISO, flash - 1 1/3 IL, à main levée.

Choisir un Flash Vous devriez choisir un flash selon la façon dont vous avez l’intention de l’utiliser. Si vous planifiez de prendre des photos de famille à l’intérieur ou des portraits de vos enfants à l’extérieur à des distances relativement courtes, ou si votre budget est limité, je vous recommande de choisir un flash comme le Metz 52 AF-1. Si vous désirez utiliser votre nouveau flash pour une variété de sujets photographiques, je recommande un modèle plus puissant d’un Nombre Guide (NG) plus élevé. Le Metz 64 AF-1 serait tout indiqué dans ce cas. Ce flash vous donnera suffisamment de puissance quel que soit le type de sujet que vous désirez photographier. Pour ces deux modèles de flash, tous les ajustements peuvent être faits via un convivial écran tactile au dos du flash.

70  PHOTO News PHOTO News Daniel Dupont | Technique

200-400 mm f/4 + 1.4x @ 436 mm ; 1/1600 s, f/5.6, 320 ISO, sans flash, à main levée.

Synchro haute vitesse Peu importe la puissance (NG) du flash choisi, assurez-vous qu’il offre le mode synchro haute vitesse. Cette fonction vous libère des limites de la vitesse synchro du flash de votre caméra qui varie généralement entre 1/125 s et 1/320 s, selon le modèle d’appareil. La synchro haute vitesse permet d’utiliser des vitesses élevées pour geler l’action d’un oiseau par exemple, lorsqu’il avale un insecte. J’ai photographié ce guêpier à poitrine blanche lors d’un safari photo que je dirigeais en Afrique du Sud. C’était la première fois que j’avais l’occasion de photographier cette espèce et l’oiseau est venu se poser tout près de notre véhicule. Il venait tout juste d’attraper une libellule et ce fût un déferlement de déclencheurs ! L’angle du soleil n’était pas idéal et l’oiseau était partiellement éclairé de côté. L’utilisation d’un flash était essentielle pour atténuer les ombres et obtenir des couleurs vives. En comparant les deux photos, l’utilisation du flash est fascinante. J’ai utilisé ma fonction de synchro haute vitesse pour être en mesure de photographier à une vitesse de 1/1600 s. Au moment de choisir votre flash, assurez-vous qu’il peut déclencher en rafale de sorte que vous allez pouvoir

24-70 mm f/2.8 @ 63 mm ; 1/320 s, f/5.6, 100 ISO, sans flash, à main levée.

200-400 mm f/4 + 1.4x @ 436 mm ; 1/1600 s, f/5.6, 320 ISO, flash -1 IL, à main levée.

prendre plusieurs photos en succession rapide. La photo dans laquelle le flash n’a pas déclenché est à la fin d’une séquence.

Utilisation du mode Flash d’appoint pour le portrait

L’utilisation d’un flash de type speedlight est la clé du succès pour les portraits à l’intérieur et à l’extérieur. À l’intérieur, il peut être utilisé comme source de lumière principale, ce qui est généralement le cas, mais le flash est aussi utile pour contrôler la balance des blancs avec différents types d’éclairage (tungstène, fluorescent et lumière du jour). L’important est de s’assurer que le flash est un peu plus puissant que la lumière ambiante. Un flash est aussi important pour déboucher les ombres lors de photos à l’extérieur. Il aide à atténuer les ombres créées par les sourcils lorsque le soleil est à son zénith. Je recommande aussi d’utiliser le flash en contre-jour lorsque le sujet est placé devant la source de lumière. Commencez à photographier en ajustant l’exposition pour l’arrière-plan et laissez la lumière du flash éclairer le sujet. J’ai pris cette photo de l’autre côté du fleuve à partir de Lévis et j’ai inclus la silhouette du Château Frontenac à l’arrière-plan. Cette technique peut être utile en voyage – alors que l’on ne peut pas toujours choisir l’heure et l’angle de la lumière lorsque l’on est dans un lieu pittoresque. Pour contrer l’effet d’un fort contre-jour, j’ai ajusté l’exposition pour capturer l’arrière-plan et réglé le flash à une puissance moindre pour un effet subtil afin d’éviter la surexposition du sujet. En comparant ces deux photos, on voit rapidement l’importance d’utiliser le flash. Sans flash, ajuster l’exposition du sujet signifie un arrière-plan surexposé, ce qui rend la photo moins intéressante.

24-70 mm f/2.8 @ 63 mm ; 1/320 s, f/5.6, 100 ISO, flash -1 2/3 IL, à main levée.

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Mode TTL

J’utilise principalement le flash externe en mode de mesure TTL (Through the Lens). L’évaluation de la puissance de l’éclair est réalisée par un capteur qui mesure la quantité de lumière émise par le flash et stoppe l’éclair dès que la scène a été suffisamment illuminée. De fait, la puissance de l’éclair n’est pas vraiment réduite, c’est plutôt sa durée qui est ajustée en fonction de l’éclairage de la scène.

Flash en mode Manuel

J’utilise le flash en mode Manuel lorsque je crée des images avec plusieurs flashs. Cela aide à gérer les brèves impulsions du flash pour capturer l’action rapide. Cela permet entre autres choses de capturer les ailes en déplacement rapide des colibris ou le rebond d’une goutte d’eau. Pour réaliser cette image, j’ai utilisé 4 flashs de type speedlight dirigés vers la fleur. Les deux premiers flashs ont éclairé l’avant-scène et les deux autres ont illuminé la scène de l’arrière. Ils étaient tous réglés manuellement à 1/64 de leur puissance. Avec un tel réglage, la brève durée de l’éclair (1/30.000 s), a aidé à geler l’action. Pour obtenir ce type de photo, il est essentiel de photographier à l’ombre de sorte que le sujet est éclairé par les flashs et la lumière ambiante. Les flashs peuvent être interreliés par un système de câbles ou par télécommande. Je trouve que l’émetteur-récepteur sans-fil pour flash Cactus V6II est le modèle idéal pour cette situation. Pour réussir cette image, j’ai utilisé 4 flashs de type speedlight dirigés vers le milieu d’une assiette de verre remplie d’eau. Les deux premiers flashs ont éclairé l’assiette de façon frontale à la gauche et à la droite et les deux autres ont éclairé l’assiette de derrière. L’arrière-plan était éclairé par la lumière résiduelle des deux flashs frontaux. Les flashs étaient tous réglés en mode manuel à 1/64 de leur puissance. Avec un tel réglage, la brève durée de l’éclair (1/30.000 s), a aidé à geler le rebond la goutte d’eau. Pour réussir ce type de photo, il est essentiel que les lumières de la pièce soient atténuées pour que la goutte d’eau soit éclairée le plus possible uniquement par les flashs. Les flashs peuvent être interreliés par un système de câbles ou par télécommande. Je trouve que l’émetteur-récepteur sans-fil pour flash Cactus V6II est le modèle idéal pour cette situation.

100 mm f/2.8 II ; 1/25 s, f/11, 100 ISO, 4 flashs à 1/64 de leur puissance, mode manuel, trépied.

Durée du flash en mode manuel Puissance Durée 1/1

1/1000 s

1/2

1/2000 s

1/4

1/4000 s

1/8

1/10.000 s

1/16

1/15.000 s

1/32

1/20,000 s

1/64

1/30.000 s

1/128

1/35.000 s

Utiliser un flash externe peut contribuer à améliorer vos photos. J’utilise les produits Metz parce qu’ils sont conçus spécialement pour nous faire progresser dans notre passion pour la photographie. Allez, faites quelques bons coups ! 600 mm f/4 ; 1/250 s, f/14, 200 ISO, 4 flashs en mode manuel à 1/64 de puissance, appareil sur trépied.

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Technique d'hiver PAR WAYNE LYNCH



Rendre les blancs plus blancs Ayant eu, à plusieurs occasions, la possibilité d’observer différentes espèces d’ours en train de jouer, j’en suis arrivé à croire qu’ils ne le font pour nulle autre raison que pour s’amuser ou pour le fun si vous voulez.

Ours polaire mâle adulte

L’été dernier, je suis retourné pour la neuvième fois à Svalbard dans l’Arctique norvégien et j’ai eu l’immense bonheur d’assister au spectacle de jeunes ours polaires de 2½ ans–frère et sœur–jouant sur la banquise. Ces jumeaux bien en chair terminaient un banquet de lard de phoque barbu tué par leur mère et ils avaient de l’énergie à dépenser. Pour plusieurs jeunes mammifères incluant les ours, le jeu est une façon de développer leurs habiletés de survie en pratiquant les techniques de traque, de capture, de combat et de mise à mort. Pendant plus d’une heure, j’ai été submergé par le duel de ces ours de 100 kilos s’amusant à se mordiller la face, les oreilles et le cou. Ils se bousculaient et se frappaient, luttaient avec leurs mâchoires légèrement entremêlées en se pourchassant tant dans l’eau que sur la glace. Observant leurs bouffonneries impromptues avec enchantement, l’action alternait entre des moments de rareté photographique et de pure comédie. Il était clair que l’objet de leur ébats était de continuer à jouer et non de gagner. Les deux semblaient connaître les règles du jeu à la perfection: ne pas courir trop loin, ne pas mordre trop fort et ne pas utiliser ses griffes. J’ai fait plus de 700 images et j’ai finalement pu recommencer à respirer normalement lorsque l’ourse a mis fin abruptement à la session en commençant à marcher avec ses deux énergiques rejetons bondissant derrière elle. La première chose qui m’a traversé l’esprit a été de réaliser le privilège que j’avais eu d’être témoin d’un tel spectacle. La seconde a été d’espérer que je n’avais pas mal réglé l’exposition sur mes caméras. Capturer de belles images d’un ours blanc sur fond de neige et de glace blanc exige que vous soyez plus futé que votre appareil photo. Avec l’hiver qui approche, les blancs deviennent un défi pour tous les photographes de nature canadiens. Il est temps alors de se remémorer comment un appareil photo travaille et comment on peut l’empêcher d’être berné par les blancs saisonniers. Pour un physicien, chaque couleur du spectre visible est d’une longueur d’ondes différente. Même si l’on dit souvent que le noir et le blanc sont deux couleurs opposées, techniquement ce ne sont pas des couleurs puisqu’aucune d’elles n’a de longueur d’ondes. De fait, la lumière blanche contient toutes les longueurs d’ondes de la lumière visible et le noir est l’absence de lumière visible.

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Blanchon

Lièvre arctique

Il y a des années, les fabricants d’appareils concevaient le posemètre pour mesurer la qualité des couleurs du sujet afin de déterminer l’exposition correcte. Le type de posemètre intégré le plus courant mesure la lumière réfléchie du sujet. L’appareil choisit alors une exposition correcte selon la luminosité des tons du sujet. Le problème, c’est que certains sujets peuvent être très foncés, même noirs et refléter très peu de lumière; d’autres peuvent être dans les tons moyens et refléter une quantité modérée de lumière et enfin, certains sujets peuvent être très lumineux, même brillants comme un ptarmigan en hiver dans la toundra recouverte de neige. Comment l’appareil résout-il ce problème? Réponse courte, il ne le résout pas; les posemètres sont en fait assez bêtes. Les débutants en photographie présument souvent que le posemètre de leur appareil leur donnera l’exposition correcte dans toutes les situations, peu importe le ton du sujet. En fait, ce que l’appareil essaie de faire est de donner l’exposition correcte d’un sujet de ton moyen, qu’il s’agisse d’un bleu de ton moyen ou d’un rouge ou d’un vert ou d’un gris de ton moyen. Le point faible de ce système, c’est qu’un sujet plus sombre qu’un de ton moyen sera rendu plus clair, autrement dit surexposé, et qu’un sujet plus brillant qu’un ton moyen sera rendu trop foncé ou sous-exposé. À un moment donné, il arrive qu’un photographe oublie cette simple réalité et se retrouve par un bel après-midi d’hiver sous un ciel bleu idéal à faire des photos de scènes enneigées qui sont d’un gris miteux vraiment désappointant. Où sont partis les blancs éclatants de l’hiver? Ils sont encore là, il suffit de prendre le contrôle de son appareil. Généralement, de la neige blanche lumineuse ou encore un ourson polaire, un lagopède à plumes blanches, un harfang des neiges en vol ou un lièvre arctique en hiver sont de un à trois stops (IL) plus brillants que ce que le posemètre proposera comme exposition correcte. Pour résoudre le problème, les caméras disposent habituellement d’une fonction de correction d’exposition. Alors, il suffit donc, avant d’appuyer sur le déclencheur

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Harfang des neiges

devant un sujet blanc en hiver, de jouer de la molette et de corriger l’exposition de +0,5, +1,0, +1,5, +2,0, +2,5 stops, etc. afin de réaliser une image plus fidèle à la réalité que la version terne que l’appareil propose. À l’époque du film, avant l’ère numérique, les photographes devaient s’en remettre à leur expérience pour décider de la correction appropriée pour un sujet blanc à l’intérieur d’une scène hivernale. Et il leur fallait attendre que le film soit traité pour savoir s’ils avaient fait les bons choix ou non. Les appareils numériques ont changé la donne et le jeu de devinettes a fait place à l’histogramme. L’histogramme est la représentation en noir et blanc qui apparaît sur l’écran ACL de la majorité des appareils une fois que l’on a pris la photo. En termes simples, c’est une représentation graphique des différents tons de l’image. L’extrême gauche d’un histogramme est appelée ‘Point Noir’ et représente le noir absolu où aucun détail n’est perceptible dans l’image. L’extrême droite d’un histogramme est le ‘Point Blanc’ et représente le blanc absolu où tous les détails sont délavés. Si vous regardez un histogramme, vous voyez instantanément le mélange de hautes lumières, de tons moyens et d’ombres qui se retrouvent dans l’image et quelle quantité de chaque ton est présente. Évaluer l’histogramme est la façon la plus sûre de rendre les blancs de la scène réellement blancs. Voici la simple séquence à suivre lorsque l’on photographie un sujet blanc. Une fois que l’on pris la photo, on vérifie

Bio

L’auteur Wayne Lynch a publié plusieurs livres sur la faune en région polaire: ours blancs, phoques du Groenland, harfangs des neiges et manchots et il affectionne les défis de sujets blancs dans la neige. Vous pouvez voir ses livres à www.waynelynch.ca

immédiatement l’histogramme pour voir si la majorité des tons sont du côté droit, soit plus près du Point Blanc. Si ce n’est pas le cas, on compensera en laissant plus de lumière entrer pour éclaircir la scène et on continueraz ainsi jusqu’à ce que l’histogramme se déplace à la droite. Malheureusement, il y a toujours un risque d’apporter une correction trop forte. Si l’on rend un sujet blanc trop brillant, on risque de perdre tout le détail. Dans un tel cas, les ombres douces dans la neige ou la fine texture des plumes du harfang seront effacées. Encore une fois, l’histogramme peut aider à solutionner le problème. Si les tons dans l’histogramme s’empilent près du Point Blanc et semblent même déborder, c’est que l’on a probablement surexposé les blancs et perdu le détail qui s’y trouvait. On appelle cela ‘clipping’. La solution en présence de hautes lumières ‘clippées’ est de laisser passer moins de lumière et donc de réduire le niveau de correction jusqu’à ce que les tons blancs se détachent du Point Blanc et éliminent le clipping. C’est aussi simple que cela. Cet hiver, relevez le défi d’être plus brillant que le posemètre de votre appareil et rendez les merveilleux blancs de la saison vraiment blancs.

AVEC UNE IMPRESSION, VOUS PERPÉTUEZ VOTRE HISTOIRE. IMPRIMEZ CE QUE VOUS LÉGUEZ.

STEVE McCURRY PHOTOGRAPHIÉ PAR TIM MANTOANI

epson.ca/imprimez EPSON est une marque déposée et EPSON Exceed Your Vision est un logo déposé de Seiko Epson Corporation. Tous les autres noms de produits et de marques sont des marques de commerce et (ou) des marques déposées de leurs sociétés respectives. Epson renonce à tout droit à l’égard de ces marques. © 2015 Epson America, Inc.

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TEST PRATIQUE    

PAR PETER K. BURIAN

Nouveau zoom Tamron SP 150-600 mm F/5-6.3 Di VC USD G2

Parmi les meilleurs vendeurs Tamron depuis son lancement au début de 2014, le zoom 150-600 mm original s’est révélé une alternative populaire aux gros, lourds et chers téléobjectifs pro. Nous avons maintenant droit à la Génération 2 (Modèle A022) entièrement nouvelle qui en plus d’être plus élégante, est dotée de nouvelles fonctions. Tamron a amélioré la version originale à l’aide d’une formule optique supérieure, d’une réduction de la distance minimale de mise au point, d’une stabilisation optique VC améliorée – seulement dans les modèles à monture Nikon (N) et Canon (C) – d’un nouveau mode Panoramique, d’un autofocus beaucoup plus performant, d’un verrouillage Flex Zoom et d’un traitement de la lentille frontale à la fluorine. Le contrôle d’ouverture électronique et la compatibilité avec les nouveaux téléconvertisseurs Tamron 1.4x et 2x est assurée (dans les montures N et C). Il est aussi complètement compatible avec la console optionnelle Tamron TAP-in (port USB) pour la mise à jour du firmware et la personnalisation des fonctions AF et VC.

Aspect mécanique Comme tous les produits haut de gamme Tamron, le SP 150600 mm f/5-6.3 VC USD G2 est une pièce d’équipement robuste constituée d’un solide barillet à l’épreuve de la poussière et du ruissellement avec des commandes bien indiquées et de larges bagues de mise au point et de zoom caoutchoutées. La monture de trépied en métal légèrement plus petite et amovible est maintenant compatible avec les populaires systèmes à déverrouillage rapide de style Arca. Le verrouillage Flex Zoom est d’utilisation facile, il suffit de glisser la bague zoom pour la verrouiller à n’importe laquelle focale. Même si cet objectif se qualifie dans la catégorie des super télés, il demeure agréablement compact (10,84 x 26 cm) et léger (env. 2 kg) ; je l’ai trouvé maniable pour des photos à main levée avec le stabilisateur VC intégré. Le moteur USD à couple élevé permet le débrayage en mode AF pour peaufiner manuellement la mise au point. Dans les tests préliminaires, l’autofocus s’est révélé très rapide et performant avec les sujets en mouvement. Aux longues focales, l’ouverture maximum est de f/6.3, ce qui laisse passer moins de lumière vers le capteur AF. Comme avec tout télézoom à ouverture maximum modérée, je recommande d’utiliser la mise au point centrale et non l’AF multi-point pour une plus grande fiabilité avec les longues focales. Une ouverture plus grande aurait eu comme désavantage d’augmenter la taille, le poids et le prix. Le plus récent stabilisateur VC (non inclus pour la monture Sony du fait que les appareils Alpha ont leur propre stabilisateur) procurerait un gain de 4,5 stops pour photo à main levée. Trois modes de stabilisation VC sont offerts dont le mode 3 qui fonctionne au moment précis de la capture et non l’image dans le viseur. Le stabilisateur exclusif à Tamron est efficace, sans lui je devais travailler à 1/640 s pour des images nettes d’oiseaux immobiles à 600 mm à main levée. Après l’activation en Mode 3, je pouvais souvent obtenir des résultats comparables à 1/90 s.

Hiver 2016-2017 77 

Caractéristiques optiques

Les ingénieurs ont modifié la formule optique pour offrir une meilleure performance générale, mais ils ont gardé trois lentilles LD (Faible Dispersion) qui corrigent les aberrations chromatiques. L’objectif G2 offre aussi une distance minimum de mise au point moindre (2,2 m versus 2,7 m). Le parasoleil profond plus les traitements multicouche eBAND et BBAR (BroadBand Anti-Reflection) contrôlent efficacement les reflets parasites et les effets fantômes. Une revêtement à la fluorine sur la lentille frontale aide à repousser la poussière, l’eau et les taches.

Évaluation de la performance

Le Tamron G2 a bien fait avec un appareil Nikon D800, présentant des images contrastées, claires et aux couleurs fidèles ainsi qu’une bonne définition dans le rendu du détail. À ouverture maximum dans la plage 150-500 mm, la netteté centrale était excellente et les bords très bons. Je n’ai jamais hésité à photographier aux plus grandes ouvertures, mais j’ai obtenu de meilleurs résultats sur toute la surface à f/8 ; mes images convenaient très bien à de beaux tirages 16 x 24 po. Toujours avec le Nikon D800 plein cadre, aux plus longues focales, les images faites à f/6.3 étaient très nettes au centre, mais les bords étaient doux.

d’une auto d’occasion. Les nouvelles caractéristiques et la performance supérieure font du Tamron SP 150-60 mm f/5-6.3 VC USD G2 un zoom particulièrement intéressant pour les amateurs de photo de plein air qui ne veulent pas casser la banque.

Évaluation finale

Le zoom Tamron 150-600 mm original avait été bien accueilli et d’après les premiers tests, le nouveau G2 s’est révélé meilleur. Dans ma photographie d’oiseaux et de go-karts, le nouveau mode de stabilisation VC Panoramique (utile aux vitesses plus basses) et l’AF supérieur sont les deux plus importants avantages. L’ouverture maximum est certes modérée - particulièrement f/6.3 – mais ce n’est pas un problème. Les reflex d’aujourd’hui procurent des images de très bonnes à excellentes à 800 ISO. En pratique, par beau temps, 400 ISO est suffisant pour photographier à 1/1000 s. Considérant sa bonne performance, sa portabilité et son prix suggéré (1800$), ce zoom serait une alternative convenable aux téléobjectifs pro qui coûtent le prix

FICHE TECHNIQUE Tamron SP 150-600 mm f/5-6.3 VC USD G2 Ouverture minimum Formule optique Distance min. Focus Grossissement max. Commandes Caractéristiques

Taille/Poids

f/32 à f/40 21 lentilles, 3 LD, en 13 groupes 2,2 m 1 :3.9 AF/MF, stabilisateur, limitateur de focus et verrou zoom Parasoleil et bague de trépied amovibles inclus ; diaphragme circulaire ; résistant à l’humidité ; traitements eBand et BBAR 108.4 x 260.2 mm ; 2,01 kg

Filtre Offert dans les montures

95 mm Canon, N­­­­ikon et Sony

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FLASH 101 | FLASHS ACCESSOIRES

PAR WILL PRENTICE

Démystifier les flashs externes Une fois que vous avez commencé à utiliser votre flash ou speedlight sur une base régulière, vous pouvez vous intéresser aux façons créatives de contrôler la lumière, parce que le look ‘fromage blanc’ de l’éclairage direct n’est pas très intéressant pour la majorité des sujets. Plusieurs vidéos sur YouTube traitent de la façon d’utiliser votre flash à distance, mais celles-ci peuvent souvent être déroutantes. Le présent article indique les options pour utiliser votre flash sans le fixer à la caméra. Le but est de vous aider à découvrir comment la technique répond aux besoins. L’une des méthodes les plus faciles est le système relié à votre caméra et/ou flash. Il fait appel à la technologie sans-fil à l’infrarouge et peut être contrôlé de deux façons : 1. À partir du flash intégré avec l’appareil ; ou 2. À partir d’un flash monté sur votre caméra. S’il n’en tenait qu’à moi, tous les appareils à objectif amovible auraient un flash intégré ne serait-ce que pour cette utilisation.

Infrarouge

Le système est simple – vous avez un flash sur votre appareil (le Maître) et un ou deux autres à distance (les esclaves). Il est facile de contrôler tous les flashs à partir de votre caméra : recherchez le mode Commander, Flash externe ou Mode sans-fil. Appuyez sur la touche Menu, glissez jusqu’aux commandes flash et recherchez l’un de ces items au menu. La partie la plus importante de cette étape est de relever votre flash escamotable intégré. Si vous regardez vos options, il existe habituellement une façon ou une autre de désactiver le flash intégré afin qu’il n’affecte pas votre exposition, mais le flash intégré est essentiel pour la communication infrarouge avec les autres flashs et pour la mesure TTL (Through The Lens). Les systèmes intégrés permettent de configurer 2 ou 3 groupes de flash – habituellement désignés A et B. Il peut y avoir quelques canaux aussi – réglez votre système à un canal que les autres photographes aux alentours n’utilisent pas. Si vous n’avez pas l’option de régler votre appareil pour être le Contrôleur de Flash Maître, un flash comme le Metz 52 AF-1 ou 64 AF-1 peut servir de Maître. Appuyez sur la touche Mode, puis descendez dans le menu déroulant jusqu’à Maître à distance. Vous pouvez régler vos groupes, canaux et autres options sur cet écran. Certains fabricants d’appareil offrent aussi leur propre périphérique maître. Vérifiez le guide de votre flash – plusieurs des meilleurs flashs peuvent être réglés comme Esclave à distance. Certains

ont une touche dédiée comme les Metz 26 AF-2 et 44 AF-2. Appuyez sur la touche ‘Remote’ et votre flash est prêt. L’avantage de ce système, c’est qu’il fonctionne en mode TTL automatique. Le flash Maître vous permet aussi d’ajuster la Correction d’exposition, de sorte que vous pouvez augmenter ou réduire la quantité de lumière des flashs à distance. Utiliser TTL démystifie le système et laisse le soin à la caméra de s’occuper des réglages. Vous pouvez même utiliser Auto ISO et la majorité des modes de l’appareil avec un tel système. Outre le mode auto, on peut aussi contrôler le flash de façon manuelle et ajuster la puissance de Pleine (1/1) à 1/128, voire jusqu’à 1/256 de la puissance. L’avantage du mode Manuel est le plus grand contrôle et la ‘répétabilité’ qu’il permet – idéal lorsque vous désirez la même puissance coup après coup. Le système présente aussi quelques inconvénients : le Maître doit obligatoirement voir les flashs esclaves – il est très difficile d’utiliser des boîtes à lumière ou des parapluies avec les flashs esclaves. Vous ne pouvez non plus les cacher derrière un divan ou le sujet ou encore derrière le photographe. Un soleil brillant peut empêcher le Maître et l’esclave de ‘communiquer’ entre eux. La distance est un autre facteur à consi-

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dérer – à plus de 6 m du flash Commander sans fil, la communication risque d’être coupée. La mesure TTL n’est pas toujours précise – votre caméra avec flash peut faire différents calculs d’une photo à l’autre.

Fréquence radio

Réglage du flash sans fil Canon

Réglage Mode Commander Nikon Idéal pour portraits, RF60 sur pied à la droite de l'appareil, synchro haute vitesse activée, 1/400 s à f/2,8, 64 ISO

Qu’arrive-t-il si l’on veut utiliser des boîtes à lumière avec les flashs ? Ou si l’on veut éclairer un coin sombre d’une pièce ? Ou encore placer les flashs à 20 ou 25 m pour la photographie de sports ? La réponse est radio ! Les ondes radio peuvent être transmises sur une distance de plus de 150 m – c’est l’équivalent d’un terrain et demi de soccer ! Émetteurs, récepteurs et maintenant émetteurs-récepteurs (transceivers qui peuvent transmettre et/ou recevoir à la fois) utilisent les ondes radio comme le téléphone sans-fil pour déclencher votre flash. Il existe seulement une poignée de flashs dotés de radio, et ils sont habituellement de haut de gamme et chers. Certains de ces flashs ne fonctionneront qu’avec les meilleurs appareils du marché – une proposition de mise à niveau coûteuse ! Comme alternative, on a différents déclencheurs (triggers) disponibles – voir encadré ‘Qu’est-ce qui se cache dans un déclencheur’ pour en apprendre plus sur leurs différences. Mon système favori est celui proposé par Cactus qui offre différents modèles allant du V5 très facile à utiliser jusqu’aux V6 et V6 II aux nombreuses fonctions. Les Déclencheurs Cactus utilisent un boîtier émetteur-récepteur avec sabot-flash qui peut être fixé à l’appareil photo et une griffe-flash sur la partie supérieure pour y glisser un flash. Cactus coûte une fraction de ce que coûtaient les vieux déclencheurs radio et ils sont tout aussi fiables tout en offrant plus de fonctionnalités. Les déclencheurs Cactus sont faciles à configurer – vous en placez un sur votre appareil et un sous chaque flash. Cactus a lui-même un flash avec radio intégrée – le RF60. Le Cactus V5 est du type Plug&Play – il ne reste qu’à sélectionner un canal. Le Cactus V6 permet d’utiliser les flashs de différents fabricants avec votre caméra – je peux utiliser les flashs Canon et Olympus avec mon appareil Nikon. Le Cactus V6 II ajoute une version spécifique à Sony et la synchro Haute Vitesse, compatible avec toutes les marques. Pour en savoir plus sur ces produits, visitez www.cactus-image.ca. Installer un système radio flash sans-fil demande un peu plus d’effort – il faut généralement utiliser un flash en mode manuel et régler l’appareil. L’avantage est que votre puissance de flash sera constante d’une photo à l’autre. J’utilise un flashmètre Gossen pour m’aider à installer mes flashs. Il y a plusieurs avantages à utiliser un système radio flash – le flash n’a pas à ‘voir’ l’appareil ; possibilités de modifier de diverses façons ; plus de constance puisque tout est en mode manuel. Comme inconvénients, on notera l’absence sauf rares exceptions de mesure TTL, alors vous devez savoir comment contrôler votre flash et votre appareil en Manuel. Prendre le contrôle de votre éclairage avec flash est plus facile lorsque vous savez comment et pourquoi. J’utilise le système infrarouge lorsque je photographie les gouttes d’eau et les gros plans d’événements par exemple ». J’utilise la radio sans fil lorsque j’ai besoin de cacher le flash, d’utiliser des boîtes à lumière ou des parapluies ou d’avoir un flash à plus de 6 m de distance.

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Collaboration spéciale  I   Magie de... PAR MICHEL ROY

La photographie professionnelle J’aimerais ici partager avec les lecteurs de PHOTO News une journée dans la vie d’un  photographe. Non pas qu’il s’agisse d’une journée ordinaire ni d’un événement exceptionnel… sauf que ce fût une superbe sortie dont je me souviendrai longtemps. Lorsque vous êtes photographe professionnel, vous avez des clients qui réservent vos services un an à l’avance et d’autres qui vous appellent à la dernière minute avec un travail à faire. D’une façon ou d’une autre, vous devez être prêt à tout moment avec votre équipement en ordre. En octobre dernier, avec l’aide de mon client Excursions Maritimes dans le Port de la ville de Québec, j’ai eu l’occasion de filmer des vidéos 4K du paquebot de luxe Queen Mary 2. Le navire se préparait à mettre à la voile le lendemain et au dernier instant, l’occasion de prendre des photos à l’intérieur du navire s’est présentée juste avant que les passagers n’embarquent pour leur croisière. Ce fût une assignation des plus intéressante et inhabituelle, un autre beau contrat de travail pour une mission d’entreprise. Permettez-moi de partager un peu de cette expérience avec vous.

Bio

Michel Roy, de Québec, est propriétaire de Digital Direct Photo & Vidéo, une boîte spécialisée dans une gamme complète de services photo et vidéo allant de la photo corporative à la photo de mariage. Pour une belle aventure visuelle, visitez le site www.digitaldirect.ca

La plupart du temps, on sait ce qui nous attend et l’on a une très bonne idée de l’environnement et de l’emplacement de sorte qu’il est possible de planifier l’équipement dont on aura besoin. Pour les safaris et les sports, une longue focale sera de mise ; pour les portraits, on prendra soin d’inclure des flashs de studio - mais parfois, on ne sait pas à quoi s’attendre, on apporte donc ce que l’on pense être l’équipement le plus approprié pour obtenir les résultats escomptés. Pour la séance photo d’intérieur du Queen Mary 2, j’ai pensé que « l’éclairage serait probablement difficile à l’intérieur du navire. Et puis, je me suis interrogé à savoir si j’allais avoir des gens dans mon chemin ? De combien de temps j’allais disposer avant de me faire dire « Merci d’être venu et bonne journée ! ? » Ça demeurait une énigme... Pour remplir ma mission sans connaître exactement l’environnement de prise de vue, je me devais de choisir avec soin mon équipement. La première chose qui me vint à l’esprit fût un objectif grand-angle et une caméra plein cadre pour capturer les beaux restaurants et le majestueux hall. J’aurais un zoom moyen et un objectif rapide à portée de main pour le travail artistique ainsi qu’un flash portable comme lumière d’appoint afin d’éclaircir quelques images.

Ma préférée ! Toujours montrer le rêve et faire l’effort supplémentaire nécessaire pour y arriver ! L’eau, le soleil, la scène présentée de façon corporative, tout y est pour une image gagnante de mon point de vue.

Hiver 2016-2017 81  Wayne Lynch  |  Photo Destination

Cette photo est une seule image provenant de la vidéo 4K réalisée la journée avant de faire des photos à l’intérieur du navire. À ce moment-là, je ne savais pas encore que je verrais l’intérieur 16 heures plus tard !

Question de garder mon équipement léger et portable, je décide de laisser mon trépied de studio à la maison et je lui préfère un trépied léger et compact en fibre de carbone. L’idéal serait bien sûr d’apporter trois valises de matériel et de passer une journée entière à explorer ce beau bateau sous tous les angles, mais mon temps de travail sera court et je choisis un équipement minimal pour le travail. Dès mon arrivée sur le navire, le membre d’équipage qui me servira de guide me demande pourquoi j’ai apporté un trépied - je réponds que ça va m’aider à faire des photos de qualité et accélérer le flux de travail. Je savais que mon temps de glace serait court, mais mon client craignait que cela prenne beaucoup plus de temps en raison du trépied. C’était évident dans son langage corporel... Je pouvais sentir son inquiétude, j’ai donc essayé de calmer ses craintes et de lui faire comprendre tout de suite que je travaillerais rapidement, et que j’avais l’expérience de faire beaucoup en peu de temps. Alors nous voilà dans les ascenseurs, à travers la salle à manger, le hall, l’un des nombreux restaurants, avant et arrière le long des divers ponts, et en une heure, j’avais visité presque tout le navire ! ​J’aime vraiment la façon dont nous devons penser rapidement sous pression, lorsque l’adrénaline travaille aussi vite que l’obturateur de la caméra. C’est à ce moment que les innombrables heures passées à jouer avec nos trépieds, nos caméras et nos objectifs sont payantes ! Je n’ai pas mis de temps à comprendre l’environnement, de sorte que pendant le trajet d’ascenseur entre les ponts, je réglais mon appareil photo à 100 ISO, parce que je savais que je devais utiliser mon trépied, puis j’ai choisi la focale f/11 pour garder les éléments architecturaux bien nets. Enfin, avec le déclencheur sur retardateur interne de 2 secondes, j’ai activé le mode fourchette d’exposition (bracketing) afin de prendre une série d’expositions différentes automatiquement. Au moment où l’ascenseur s’est arrêté au niveau du hall, j’étais prêt ! Et quand la porte s’est ouverte révélant la vue spectaculaire sur le lobby, il ne me restait qu’à trouver le meilleur angle de prise de vue.

Après un bref balayage, et en moins de 10 secondes, j’ai dit à Tommy qui m’accompagnait, que j’avais déjà trouvé un superbe angle pour commencer la série de photos. Il est bon de partager avec son hôte, lui faire savoir que l’on aime un certain angle de vue du fait que la perspective d’ensemble et l’éclairage fonctionnent bien à partir de cet endroit. Ici, j’ai précisé que l’angle de vue ultra-large permettrait de montrer le détail du plafond et ainsi de suite. En faisant un effort pour les inclure dans le processus de prise de décision des divers plans, ils peuvent être en mesure d’allouer un peu plus de temps pour accomplir notre travail. En un rien de temps, le hall s’est rempli et je ne voulais pas perdre l’occasion de faire des photos avant que la foule se disperse, rendant difficile de photographier tous les endroits fascinants à l’intérieur du navire. Je demandai donc à mon guide ce qu’il croyait être la zone la plus impressionnante du bateau à photographier sans passagers dans la scène. Sa réponse a été la salle de banquet principale - bien sûr ! On se rend donc à ce très grand restaurant, et en moins d’une minute, je trouve deux beaux angles pour faire des photos - réglage de la caméra « en mode Ouverture » avec déclenchement à retardement, 100 ISO, mode fourchette automatique et balance des blancs en mode automatique puisqu’en mode RAW, je peux facilement le modifier plus tard de toute façon.

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Les réglages étant faits, je peux maintenant me concentrer sur le cadrage. Je voulais vraiment cadrer parfaitement pour avoir une vue d’ensemble, donc j’utilise mon zoom 16-35 à 16 mm sur mon appareil photo plein cadre pour capturer l’essence même de l’endroit. Je garde toujours un œil sur la symétrie de l’architecture, afin que l’image plein cadre soit aussi droite que possible sans avoir à recadrer l’une des images pour la redresser ou corriger le moins possible la distorsion de l’objectif en post-traitement. Il est toujours préférable de photographier à partir d’un endroit où l’on peut contrôler la distorsion de l’objectif et d’utiliser un trépied pour que chaque image soit aussi parfaite que possible. Donc, pour composer parfaitement, il faut mettre l’œil au viseur et ses deux mains sur la tête de trépied et cadrer la scène à son goût. Ensuite, je vérifie que la mise au point est fixée à 2/3 de la distance dans la scène - règle générale, cela fonctionne bien pour mes photos d’architecture. ​Une fois le cadrage bien fait, j’appuie sur le déclencheur et deux secondes plus tard, la caméra a capturé cinq expositions de chaque scène intérieure avec le bracketing automatique ou mode fourchette. Ce dernier peut être réglé pour différents nombres d’expositions, mais une séquence de cinq fonctionne bien pour moi. Le mode fourchette changera la vitesse d’obturation, mais ne changera pas la profondeur de champ, et c’est ce que l’on veut pour les images architecturales du fait que l’on utilise toujours un trépied, Comme il n’y a personne dans la salle, je ne se soucie pas que la vitesse d’obturation soit lente ou rapide, je veux simplement utiliser le même f/stop pour bien aligner les fichiers ensemble par la suite. J’ai donc tout ce dont j’ai besoin pour un HDR ou le montage sélectif dans Photoshop. Avant de monter à bord, la décision était prise de faire quelques images panoramiques de la ville de Québec du point de vue du passager ainsi qu’une série du fleuve St-Laurent. En mission ‘photojournalistique’, il est impératif de raconter une histoire et il est toujours préférable d’inclure des images de différents angles et points de vue. À ma sortie sur le pont du navire, j’ai eu l’occasion de profiter d’une magnifique journée d’automne pour la prise de vue. Le soleil était au rendez-vous

Au crépuscule, un trépied solide est la seule façon d’utiliser la vitesse d’obturation parfaite pour la photographie, ceci est la fontaine de Tourny à Québec, HDR à partir de 5  expositions.

et la grande plaque ‘QUEEN MARY 2’ était là, à côté de moi. Je savais que ce serait une grande image, mais je devais la prendre en contre-plongée et ça ruinait l’idée d’obtenir le nom complet et la vue en même temps. J’ai donc regardé autour et j’ai vu une grande table en bois... j’ai alors demandé à Tommy : « Pensez-vous que nous pourrions déplacer cette table pour que je puisse grimper dessus ? » Il m’a répondu : « Pourquoi ? » Ma réponse était simple - « Parce que je pense ce sera une photo incroyable incluant la vue, l’eau, le nom, le soleil dans la position idéale. Ça ne prendra qu’une minute et je suis positif, ce sera une photo de couverture ! » ​Croyez-moi, après plus de 20 ans de photographie professionnelle, si vous demandez gentiment et vous expliquez le pourquoi, les gens vont vous aider. C’est dans la nature humaine – comme demander gentiment les directions quand on est perdu dans en voiture… Nous étions donc là, lui dans un costume deux pièces, et moi-même, déplaçant la grande table pour que je puisse monter dessus et faire la photo. ­Merci Tommy, pour votre aide. En ce jour mémorable d’octobre, j’ai eu moins de 60 minutes pour photographier l’un des plus beaux navires de croisière au monde. J’ai fait beaucoup de photos dont je suis très fier, et je suis très heureux d’en partager quelques-unes avec vous, sélectionnées par notre équipe créative. Une mission d’entreprise peut être amusante, comme toutes les occasions importantes. Pour tirer le meilleur parti de toutes les occasions, on se doit d’être très familier avec son équipement et d’être prêt en tout temps ! Chers lecteurs, prenez le temps de faire un peu de recherche, d’élargir vos horizons visuels et de faire beaucoup de photos ! Gardez la magie vivante !

Le Queen Mary 2 est un endroit fascinant. Tous les restaurants sont ‘Wow !’. Après avoir décidé d’utiliser les belles rampes en bois au premier plan, j’ai fait 5 photos et je les ai  assemblées pour une image finale HDR.