CLUB MEDECINE INTERNE Maxime Tessier Service de Médecine Interne Hôpital Delafontaine
Observation Patient de 20 ans, Mr H, consulte aux urgences de l’hôpital Delafontaine pour AEG, nausées et courbatures diffuses évoluant depuis 2 semaines environ. • Né à Laval, de parents d’origine syrienne. Etudiant en première année de médecine. • Habite en pavillon à Montmorency (95) • Pas d’antécédent à part une dyspepsie avec une FOGD normale en 2016. • Aucun traitements. • Pas de voyage récent. Pas de contage.
HISTOIRE DE LA MALADIE Début des symptômes mi-août 2017 : Frissons, douleurs thoraciques et toux. Automédication par paracétamol avec amélioration spontanée au bout de quelques jours. • Le 23/8/17 : reprise des symptômes avec des céphalées, une odynophagie, des courbatures notamment des lombalgies intenses et des selles liquides. • Le 25/8/17 prescription de amoxicilline 2g/j, paracétamol et ibuprofène qu’il prend pendant 72 heures.
Aux Urgences • Pouls : 94/min , TA :131 /79mm Hg,Température : 37.7°C , SpO2 : 98%, Glycémie capillaire : 0.98g/ l . Poids de 56 kg (- 2kg) • Bandelette urinaire : leucocytes : Neg. Nitrites : Négatif, Protéines : ++ (1 g/L) Sang : + (25 Ery/µL), Cétone : Trace (0,05 g/L) Glucose: Neg. • Examen clinique :
Auscultation cardio-pulmonaire normale. Examen neurologique : G15. Conscient et orienté. Pas de syndrome méningé Abdomen souple, dépressible et indolore. BHA + Pas d’HSM Pas d’ictère. Douleur para vertébrale droite voire fosse lombaire droite avec une légère douleur à l'ébranlement de la fosse lombaire. Pas de SFU. Diurèse normale. Aires ganglionnaires libres ORL : gorge d'aspect normal.
• ECG : RSR PR normale QRS fins Repolarisation précoce V1-V3 • Radio de thorax normale
Examens complementaires • NFS : leucocytes : 13.670/mm3 dont PNN : 3830/mm3, PNE : 0/mm3, PNB : 0/mm3, lymphocytes : 8480/mm3, monocytes : 550/mm3, Lymphocytes activés : 550/mm3, Cellules mononuclées hyperbasophiles : 270/mm3, hémoglobine : 13.3 g/dl, plaquettes : 130.000/mm3. • Hémostases : TP : 100%, TCA : 0.93. • Fonction rénale : urée : 3.7mmol/l, créatinine : 115 µmol/l. • Ionogramme sanguin : sodium : 141 mmol/l, potassium : 4.2 mmol/l, chlore : 103 mmol/l, bicarbonates : 27 mmol/l, protides : 75 g/l. • Bilan hépatique : bilirubine totale : 9 µmol/l, ASAT : 312 UI/l, ALAT : 292 UI/l, GGT : 90 UI/l, phosphatases alcalines : 81 UI/l. • CRP : 51 mg/l.
Au total : • Patient de 20 ans sans antécédent notable • Tableau aigu, fébrile avec - céphalées, lombalgies intenses, diarrhée - syndrome mononucléosique - insuffisance rénale avec hématurie µ et protéinurie - thrombopénie modérée - cytolyse hépatique
-Quelles sont vos hypothèses? -Quels examens complémentaires feriez-vous?
• Echographie rénale: doute sur un foyer de néphrite droite • ECBU : négatif. • Sérologie virale : - CMV, toxoplasmose, VIH, VHA, VHB, VHC et VHE négatives - EBV : IgM anti VCA faiblement positif et IgG négatif
Notre première conclusion • Probable primo infection EBV devant:
Asthénie associé à un syndrome grippal Cytolyse hépatique Syndrome mononucléosique IgM EBV faiblement positif
Mais… Hématurie et protéinurie, douleurs lombaires intenses avec un ECBU négatif…
Sérologie des infections à Hantavirus
Solution 01/09/2017
12/10/2017
IgM
3,4 (seuil 1,5)
En cours
IgG
3,1(seuil 1,3)
Vraisemblablement Puumala virus mais doute sur un virus Seoul à confirmer par un deuxième prélèvement (Centre de Référence de Lyon)
Introduction • Genre de virus d’identification récente en 1977 • 1er Hantavirus identifié : virus Hantaan en Asie • Transmission à l’homme par voie aérienne par inhalation de poussières d’excrétâts de rongeurs infectés qui constituent le réservoir animal • Maladie cosmopolite, 200.000 cas/an • Deux phénotypes cliniques – Fièvres hémorragiques avec syndrome rénal – Syndromes cardio-pulmonaires • En France : – 100 cas de FHSR par an – Zone d’endémie = quart Nord-Est du pays – Quelques cas rapportés en Ile-de-France
Les Hantavirus (1) • Virus à ARN • Famille Bunyaviridae : 5 genres – Bunyavirus – Nairovirus – Phlebovirus – Hantavirus – Toposvirus : infectent les plantes
Virus
Réservoir
Vecteur
Maladie humaine
Répartition géographique
Ovins, bovins, buffle
Moustique
Méningo-encéphalite Fièvre hémorragique
Kenya, Afrique du Sud, Egypte Mauritanie
Lièvre, hérisson, ovin, porcin
Tique
Fièvre hémorragique
Crimée, Europe Centrale, Congo RCA, Chine
Tamia Ecureuil
Moustique
Méningite Méningo-encéphalite
Etats-Unis Californie
Fièvres hémorragiques avec syndrome rénal
Rongeurs
Inhalation particules
Néphropathie épidémique
Asie Europe
Syndromes cardiopulmonaire à Hantavirus
Rongeurs
Inhalation particules
Détresses respiratoires aiguës
Nouveau monde
Phlébovirus Fièvre de la vallée du Rift (1931)
Nairovirus Fièvre hémorragique de Crimée et du Congo (1944/1956)
Bunyavirus Encéphalite de La Crosse (1945) Virus La Crosse (1963)
Hantavirus
Hantavirus • Ne sont pas des arboviroses contrairement aux autres Bunyaviridae • Les rongeurs sont des porteurs sains des Hantavirus présentant une infection chronique asymptomatique • Ils constituent un réservoir inépuisable • Plus de trente sérotypes : certains pathogènes et d’autres non pathogènes
Hantavirus • Classification des Hantavirus selon – Leur répartition géographique, – le syndrome clinique (FHSR ou SCPH) – les rongeurs réservoirs
• Spécificité du virus pour son rongeur réservoir : Spécificité non absolue • Un rongeur peut être le réservoir de plusieurs Hantavirus • Un Hantavirus peut infecter plusieurs rongeurs réservoirs
Arbre phylogénétique •
Figure 2: Arbre phylogénétique des Hantavirus en fonction de la séquence du segments S de l’ARN viral (d’après les CDC): HTN : Hantaan, PUU : Puumala, DOB : Dobrava, SEO : Seoul, TOP : Topografov, KBR : Khabarovsk, TUL : Tulavirus, PH : Prospect Hill, ISLA : Isla Vista, MULE : Muleshoe, BCC : Black Creek Canal, BAY : Bayou, ANDES : Andes, LEC : Lechiguanas, RIOM : Rio Mamore, LN Laguna Negra, SN : Sin Nombre, NY : New York, MON : Monongahela, ELMC : El Moro Canyon, RIOS : Rio Segundo (d’après les CDC).
Arbre phylogénétique des Hantavirus en fonction de la séquence du Segment S (SOUS FAMILLE, HANTAVIRUS, Localisation, Rongeur-réservoir)
S
HTN Corée Apodemus agrarius DOB Slovénie Apodemus flavicollis SEO Japon Rattus norvegicus
MURINAE
ARVICOLINAE
SIGMODONTINAE
PUU Finlande Clethrionomys glareolus PUU Russie Clethrionomys glareolus
PUU Suède Clethrionomys glareolus PUU Belgique Clethrionomys glareolus TOP Russie Lemmus sibiricus KBR Russie Microtus fortis TUL Russie Microtus arvalis TUL Tchéquie Microtus arvalis TUL Slovaquie Microtus arvalis PH New York Microtus pennsylvanicus PH Maryland Microtus pennsylvanicus ISLA Californie Microtus californicus MULE Sud des EUA Sigmodon hispidus (texianus) BCC Floride Sigmodon hispidus BAY Sud Est des USA Oryzomys palustris ANDES Argentine & Chili Oligoryzomys longicaudatus LEC Argentine Oligoryzomys flavescens RIOM Bolivie & Pérou Oligoryzomys microtis LN Paraguay & Bolivie Calomys laucha SN Nouveau Mexique Peromyscus maniculatus SN Californie Peromyscus maniculatus
NY New York Peromyscus leucopus NY Rhode Island Peromyscus leucopus MON Virginie Occidentale Peromyscus maniculatus ELMC Ouest des USA & Mexique Reithrodontomys megalotis RIOS Costa Rica Reithrodontomys mexicanus
Hantavirus d’Europe et d’Asie Hantavirus pathogènes isolés en Europe et en Asie virus
Lieu d’isolement
distribution
FHSR
Hantaan
Corée
Asie et Russie
Forme sévère
Séoul
Corée
Mondiale
Forme modérée
Soochong
Corée
Corée
Forme modérée
Amur
Russie
Russie
Modérée à sévère
Puumala
Finlande
Europe
Forme modérée
Tula
Allemagne
Allemagne
Forme modérée
Dobrava
Balkans
Europe de l’est
Forme sévère
Saaremaa
Estonie
Danemark, Estonie
Forme modérée
Hantavirus non pathogènes isolés en Europe Khabarovsk
Sibérie
?
Topografov
Sibérie
?
Hantavirus du Nouveau Monde (1) virus
lieu et année d’isolement
distribution
Sin Nombre
Nouveau Mexique(1993)
EUA. Canada
Bayou
Louisiane(1995) Sud ouest EUA
SCPH
Black creek canal
Floride(1995)
SCPH
New York
New York(1994) Est des EUA
SCPH
Prospect Hill
Maryland(1982)
Nord des EUA
?
Bloodland Lake
Missouri(1995)
Nord des EUA
?
Isla Vista
Californie(1995) EUA,Mexique
?
Muleshoe
Texas(1996)
Sud des EUA
?
El Moro Canyon
Californie(1994) Ouest EUA,Mexique
?
Monongahela
Floride
Canada, Est EUA
tableau clinique SCPH
SCPH
Hantavirus du Nouveau monde (2) Andes
Argentine(1996) Argentine, Chili, SCPH Uruguay
Rio Mamore
Bolivie(1996)
Bolivie, Pérou
SCPH
Rio Segundo
Costa Rica (1995)
Costa Rica
?
Maciel
Argentine
Argentine
SCPH
Laguna Negra
Paraguay
Paraguay, Bolivie
SCPH
Panama
SCPH
Choclo Bermejo
Argentine
Argentine, Bolivie
SCPH
Oran
Argentine
Argentine
SCPH
Araraquara
Brésil
Brésil
SCPH
Castelo dos Sohnos
Brésil
Brésil
SCPH
Lechiguanas
Argentine
Argentine
SCPH
Hantavirus du Nouveau Monde Hantavirus du Nouveau Monde New York
Sin Nombre
Peromyscus leucopus
Peromyscus maniculatus
Prospect Hill Microtus pennsylvanicus
Muleshoe Sigmodon hispidus
Bloodland Lake Microtus ochrogaster
Isla Vista
Bayou
Microtus californicus
Oryzomys palustris
Black Creek Canal
El Moro Canyon
Sigmodon hispidus
Reithrodontomys megalotis
Rio Segundo Reithrodontomys mexicanus
Calabazo Zygodontomys brevicauda
Choclo
Juquitiba Caño Delgadito Sigmodon alstoni
Oligoryzomys fulvescens
Rio Mamore Oligoryzomys microtis
Orán Oligoryzomys longicaudatus
Virus Rongeur ré réservoir
Bermejo Oligoryzomys chacoensis
Andes Oligoryzomys longicaudatus
Hôte inconnu
Laguna Negra Calomys laucha
Maciel Necromys benefactus
Hu39694 Hôte inconnu
Lechiguanas Oligoryzomys flavescens
Pergamino Akodon azarae
Chevauchement des 2 phénotypes cliniques : FHSR - SCPH FHSR
SCPH
Europe - Asie
Amérique
++++
+*
Atteinte rénale fonctionnelle
+
+++
Atteinte pulmonaire spécifique
+
++++
Atteinte pulmonaire secondaire
++**
++
Atteinte rénale spécifique
* Cas particulier des SCPH sud-américain qui associent atteintes pulmonaires et rénales spécifiques ** OAP secondaire à l’I rénale aiguë
Physiopathologie • Cellules cibles : cellules endothéliales (rein, poumons) • Récepteur cellulaire : sous unité v 3 des intégrines
– Inhibition des mécanismes d’adhésion et de fixation cellulaire – Fuite plasmatique, hémorragies, hypotension
Sécrétion de cytokines : TNF,IL-2,6,10,INT.. • Augmentation des Immunoglobulines: IgA1,IgM,IgE,IgG1 • Profil cellulaire : monocytes, lymphocytes CD8+ • Mécanismes de la maladie = rôle prédominant de la réponse immune de l’hôte
Histoire des FHSR Premières descriptions en Chine: Il y à 1000 ans Epidémies pendant conflits armés : Première guerre mondiale : trench nephritis ». En 1916 : Dr Ameuille décrit les premiers cas de FHSR (en France) Guerre de Corée (1951-54): 3000 cas de FHSR chez des soldats de l’ONU (rattachés a posteriori au virus Hantaan, diagnostic sur des biopsie rénales).
1934-1935 (Suède) : Myhrman et Zetterholm, « nephropathia epidemica » chez des civils (1945)
Histoire des FHSR Identification du virus Hantaan en 1977 par Lee et coll. (Hantaan : nom de la rivière séparant les deux Corée) 1980 en Finlande : virus Puumala (lac de Puumala en Finlande) 1982 Premier cas confirmé sérologiquement en France 1983 : l’OMS regroupe les formes cliniques des infections par Hantavirus observées en Europe et en Asie sous le nom de: Fièvre hémorragique avec syndrome rénal (FHSR)
Épidémiologie des Fièvres hémorragiques avec syndrome rénal (1) • • • • • • • • • • •
150 à 200 000 cas par an dans le monde dont 50% en Chine 3000 cas en Russie En Europe (2000-2009) 3138 cas/an 1000 cas Finlande 100 à 200 cas : France, Allemagne, Belgique Professions à risque : forestiers, agricole, bois Activités de loisirs Sexe ratio : 2 à 5 hommes / 1 femme Age moyen : 35 ans Automne-Hiver en Europe du Nord et en Chine Printemps-Eté : Europe Est et de l’Ouest
Épidémiologie des FHSR en Europe (2).(Vapalahti et coll.2003)
Pays
Nombre de cas/an Prévalence
Russie
3000
6%
Finlande
1000
5%
Suède
300
8%
France
100
Allemagne
100
1,3%
Belgique
100
1,5%
Slovénie
15
2%
Grèce
5
4%
Épidémiologie des FHSR en Europe (3) • Fréquence en Europe : Puumala (81 %) > Dobrava (37 %) > Tula (31 %) > Saaremaa (28 %) > Seoul (9% alors que c’est le plus important en Asie) • PUUV : Europe Ouest et Nord => FHSR • DOBV : Europe Est et Sud => FHSR sévère • SEOV : angleterre, Suède et France • Prévalence variable années, saisons, zones géographiques • Épidémies tri-annuelles: 1990,1993, 1996, 1999, 2003, 2005 étroitement liées aux variations des populations de rongeurs
Réservoir du virus Pumalaa : le campagnol roussâtre (Cléthrionomys glaréolus) Sous famille Arvicolinae, genre Cléthrionomys (Rt, gaperi, centralis, californicus) Réservoir du virus Puumala Espagne, Italie-Scandinavie, Sibérie Plaines, forets, roselières, montagnes(Alpes) Taille: 8 à 12 cm, trapue, couleur brun rousse Omnivore Reproduction au printemps, 4 portées par an Gestation 20 jours Durée de vie: 18 mois Maximum de population: tous les 3 ans
Répartition géographique du campagnol roussâtre
En France 4 types de Hantavirus ont été détectés en France: Puumala, SEOV, Tula et Nova virus Les infections à SEOV ne sont pas communs en France 4 (1,7%) des 234 cas de Hantavirus détectées en France dans la même période (1977-1996)
Seoul Virus Infection in Humans, France, 2014–2016 En gris zones d’endémie du virus Puumala Cercle colorés infection confirmé par virus Seoul
Les zones endémo-épidémiques des FHSR en France (CNRFV)
Épidémiologie en Ile-de-France Zones à risque: Seine saint Denis, Seine et Marne, Val d’Oise • Age moyen: 34 ans (17-67ans) • Sexe ratio: 1,8 • Facteur de risque : promenade ou travail en foret, activité dans un local abandonné • Période de contamination : de juillet à novembre • Durée d’hospitalisation : 6,5 jours • La méconnaissance du diagnostic peut être à l’origine d’explorations multiples : 6 patients ont subit des examens invasifs (coloscopie, cœlioscopie, biopsie rénale, fibroscopie bronchique, myélogramme)
Les phases cliniques des FHSR • Période d’incubation: 1 à 8 semaines • Début brutal • Phase algique et fébrile: fièvre, céphalées, myalgies, lombalgies, douleurs abdominales • Phase hypotensive: peu marquée dans les formes légères, • Phase oligurique: secondaire à la fuite plasmatique et à la néphrite tubulo-interstitielle aigue; protéinurie, hématurie. • Phase polyurique: diurèse de 3 à 6 litres • Phase de convalescence: 2 à 3 mois
Signes cliniques des FHSR • Myopie aigue dans 30 à 50 %, œdème des corps ciliaires • Néphrite tubulo-interstitielle aigue avec hémorragies de la médulla: – infiltrat de lymphocytes, de macrophages – atteinte épithéliale du néphron proximal – glomérules optiquement normaux
• Atteinte respiratoire dans 30 à 50 % (méconnue) : – Nguyen et coll. 2/3 : œdème pulmonaire, 1/3 d’atteinte spécifique – Kanerva et coll. 23 à 53 % d’atteinte radiologique
• Hémorragies: épistaxis, pétéchies, hémorragies sous conjonctivales • Autres: Guillain Barré, péricardite, polyadénopathies..
Comparaison entre les FHSR liées aux virus Dobrava et Puumala (d’après Vapalahti et coll.2003)
Puumala (%)
Dobrava (%)
pétéchie
12
59
conjonctivite
14
50-63
Hémorragies internes
2
9-26
hypotension
1-2
44-49
protéinurie
80-100
95-100
hématurie
55-80
100
créatininémie>150 µmol/l
90
95-100
dialyse
5-7
30-45
0
9-12
mortalité
Diagnostic biologique et sérologique des FHSR • Thrombopénie, hyperleucocytose, syndrome mononucléosique • Protéinurie, hématurie, insuffisance rénale aiguë • Cytolyse hépatique Le diagnostic est confirmé par la sérologie: – ELISA et IFI : IgM puis IgG spécifique – Kits ELISA et tests d’immunochromatographie rapide – Réactions croisées entre: « Hantaan/Dobrava/Séoul » «Puumala/Tula/Sin nombre » permettant l’utilisation d’antigène recombinant d’un Hantavirus de chaque classe :Puumala et Hantaan
• En France, toutes les sérologies d’Hantavirus positives doivent être confirmées par le Centre national de référence des fièvres hémorragiques virales (CNRFV) de Lyon pour identification du sérotype par PCR ou par séroneutralisation
Quand évoquer le diagnostic d’infection par Hantavirus en France • • • • • • • • •
Résidence ou séjour en zone d’endémie Risque d’exposition aux rongeurs Début brutal d’un syndrome grippal atypique Lombalgies intenses Myopie aigue Thrombopénie Protéinurie-hématurie-insuffisance rénale aigue ELISA, IFI Confirmation par CNRFHV
Histoire des syndromes cardio-pulmonaires En 1993: épidémie de détresse respiratoire dans la région « des Four corners » jeunes indiens Navajo Identification du virus Sin Nombre en novembre 1993. Facteurs favorisants : - conditions climatiques - pullulation des rongeurs - promiscuité homme réservoir Diagnostics rétrospectifs : - premier cas en 1959 (Utah) - autre épidémie en 1978. Autres Hantavirus : New York, Black Creek Canal, Bayou
Réservoir du virus Sin Nombre: la souris sylvestre (Peromyscus maniculatus) Sous famille Sigmodontinae, genre Peromyscus Réservoir du virus Sin nombre Présent en Amérique du nord, zones boisées, prairies Pelage gris à roux-queue bicolore Taille: 20cm, poids:10 à 24 grammes Omnivore, coprophage Portée: 4 à 6 petits Durée de vie en captivité 8 ans
Répartition géographique de la souris sylvestre
Épidémiologie des SCPH • • • • • • • •
300 à 400 cas par an en Amérique Incidence selon les zones et les années Même population à risque que les FHSR Age moyen : 35 ans Saison: printemps, été Les virus : Sin nombre, Bayou, BCC, NY Taux de mortalité de 50% Cas particulier des pays d’Amérique du sud: – taux élevé de cas pauci ou asymptomatiques – grande proportion de cas pédiatriques
• Les virus: Andes, Oran, Lechiguanas, Bermejo • Transmission interhumaine du virus Andes
Signes cliniques et biologiques des SCPH • • • • •
• • •
Incubation: 1 à 6 semaines Installation brutale des symptômes Phase fébrile: fièvre myalgies, signes digestifs Phase cardio-pulmonaire (24-48heures) : détresse respiratoire brutale, état de choc, IRA: 50 % de décès Phase de polyurie: régression de l’atteinte pulmonaire Phase de convalescence : asthénie, diminution de CO Biologie: thrombopénie, hyperleucocytose, hémoconcentration, syndrome mononucléosique Diagnostic sérologique par Western Blott, IFI avec les antigènes Sin Nombre, Andes, Laguna Negra..
Diagnostic différentiels • Néphrotoxicité aux AINS ou ATB • SHU : – peut retrouver des schizocytes dans les infections à hantavirus. – Diarrhée sanglante dans les infections à DOBV • HELLP syndrome : peut mimer par sd pseudo grippal, douleur abdo et trouble de la vision. • Fièvre dû aux morsure de rat : arthralgies, rash cutanée extrémités, fièvre • Autres fièvre hémorragique virale : en Europe : la fièvre hémorragique de Crimée-Congo principalement. • Autres infections qui commence par fièvre, thrombopénie suivi d’une IRA : Dengue et Rickestiose (surtout Typhus des brousailles : fièvre, myalgie et ADP) • Leptospirose
Traitement des Infections à Hantavirus - Dans le cas des FHSR : – Antalgique / antipyrétique : préférer le doliprane à l’aspirine (du fait du risque de saignement). – Rester prudent quand à la réhydratation IV. – Dialyse dans certains cas – Les CTC n’ont pas prouvé leur efficacité – Ribavirine IV ou Icatibant
- Dans le cas des SCPH : - Hospitalisation USI et surveillance cardiorespiratoire - Parfois jusqu’à la ventilation mécanique.
- Mesures d’isolement dans les formes sud-américaines
Rôle de la RIBAVIRINE Essaies en double aveugle conduit en Chine: Réduction de la fréquence des manifestations et de l’insuffisance rénale aigue dans les FHSR (en particulier les infection à l’HTNV). Réduction par 7 de la mortalité Pas d’efficacité dans les formes du Nouveau monde
ICATIBANT • Antagoniste des récepteur de la bradykinine • A montré son efficacité dans un cas de néphropathie épidémique sévère (Puumala virus) • Manque d’études
Pronostic des Infections à Hantavirus Taux de mortalité est fonction du sérotype viral: Dobrava ou Hantaan : 5-15% Puumala :