La pauvreté, une exclusion qui gagne du terrain à

8 nov. 2012 - (saxophone, flûte traversière) et Prêle Abelanet (accordéon) de La roue libre, Virgile. (accordéon, voix) des. Madeleines et le spectacle de feux.
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L’INDÉPENDANT

PERPIGNAN ET SA REGION

ON EN PARLE _ PARKING Le quai Nobel passe au payant

Image surréaliste, hier matin à 9 h 30 : le quai Nobel désert. Quasiment aucune voiture ne stationnait face au lycée Arago, alors qu’habituellement dénicher une place est un exploit de patience. L’explication est simple : le stationnement est désormais payant sur le quai. Tout comme le long des rues Oliva, de l’Avenir, Nicolas-Boileau et Brice-Bonnery. Le tarif zone verte s’élève à 0,90 euro de l’heure. Un abonnement mensuel à 12 euros est proposé aux riverains. Mais pas le Nobel de l’économie.

_ TELEVISION Le Rocher pirate M6

Le restaurant le Rocher des pirates, voisin du CGR à Rivesaltes, sera au cœur d’un reportage diffusé sur M6, le 25 novembre prochain dans l’émission Capital. Thème de l’émission : le pouvoir d’achat des Français. M6 s’est particulièrement intéressée aux relations avec les fournisseurs, à la cuisine, aux ressentis des clients et aux tarifs de l’enseigne. Basé et créé à Perpignan, le Rocher des pirates compte également un établissement à Toulouse et envisage une ouverture prochaine sur Avignon.

_ COMMERCE Les Caves du Roussillon commerce de l’année ?

Déjà récompensé par le Mercure d’Or, les Caves du Roussillon pourraient bien doubler la mise cette année. Le caviste catalan postule en finale du concours du commerçant de l’année organisé par Commerce magazine, publication spécialisée. Quatre autres finalistes de toute la France visent le titre. Verdict le 12 novembre à Paris. Fondées en 1966, dirigées depuis 1993 par Olivier Reynal, les Caves du Roussillon emploient 12 personnes, réalisent un chiffre d’affaires annuel de 3,76 millions d’euros et distribuent les grands crus du département. T. B.

_ OUVERTURE Une nouvelle boutique pour Olivier Bajard

A partir du jeudi 15 novembre, Olivier Bajard ouvre un nouveau magasin dans la galerie marchande d’Auchan Porte d’Espagne à Perpignan. Les amateurs de délices sucrés y trouveront un salon de dégustation de chocolat, des gourmandises chocolatées, des glaces et sorbets maison à emporter, ainsi que des confiseries, des pâtisseries et de nombreuses autres douceurs.

_ EXPOSITION Objectif fête foraine

La pauvreté, une exclusion qui gagne du terrain à Perpignan Thierry, 45 ans, fait partie de ces 10 % de Perpignanais soutenus par le Secours catholique, qui lance aujourd’hui sa campagne de dons annuelle.

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hierry ne vous dira jamais qu’il est pauvre. «La pauvreté, c’est quelqu’un qui n’a rien à bouffer et plus d’espoir. Moi, je suis en difficulté ». Pourtant, selon les standards de calcul européens, Thierry fait partie de cette population pauvre qui, chaque jour gagne du terrain. Derrière l’euphémisme « en difficulté » se cache une réalité crue : une fois payé son loyer, il reste à Thierry un peu moins de 100 euros par semaine pour se nourrir, se chauffer et s’habiller. Et surtout, élever à mi-temps ce fils sans qui, depuis longtemps, il aurait baissé les bras… « C’est ric-rac, mais ça passe. Il suffit d’adapter son point de vue. Le mien, par exemple, se situe presque au niveau du sol dans les supermarchés, c’est là où sont les prix les moins chers ! C’est plutôt socialement que ça rabote : à 1,20 euro le café, pour moi c’est deux jours de pain ou une journée de cantine pour mon fils. On renonce facilement ».

« La pudeur ne nourrit pas, cela ne tient pas chaud l’hiver » L’histoire de cet homme qui s’accroche à l’humour comme à une bouée de sauvetage est, malheureusement, ordinaire. « Importé d’Auvergne », comme il dit, il est arrivé à Perpignan pour y suivre celle qui est devenue son ex-compagne. En 2009, il a perdu son travail et s’est retrouvé au chômage. Débrouillard, il a retrouvé un job fin 2010. « Mais j’ai eu un grave accident pendant ma période d’essai. J’en ai encore des séquelles ». Depuis, c’est galère, RSA et compagnie. Et associations, aussi. « Il y en a qui n’osent pas, qui ont honte. Mais la pudeur ne nourrit pas, ne tient pas chaud l’hiver. Je suis passé par deux autres associations avant d’arriver au Secours catholique. Les autres, elles font tout ce qu’elles peuvent, mais c’est devenu la jungle. Ici, c’est moins l’usine ». Et ici, surtout,

À SAVOIR

13 580 personnes en situation de pauvreté dans les P.-O.

S Au Secours catholique, Thierry a trouvé un peu de répit.

Thierry n’a pas l’impression de demander l’aumône. L’épicerie solidaire du Secours catholique, c’est une façon de garder sa dignité. Ici, on ne vient pas chercher un colis, on achète ses produits. « Pour 15 euros par semaine, j’achète du poulet, du bifteck, des laitages, des légumes frais, des produits de toilette, d’entretien… Et c’est de la qualité ! ».

« Vivre chichement ça n’empêche pas d’avoir des envies » Si vous lui demandez, Thierry vous dira qu’il a de la chance : « Je n’ai jamais connu la faim. Parce que je ne suis jamais devenu alcoolique et ma priorité a toujours été de trouver de la nourriture. Je me balade dans la nature, je ramasse des fruits, j’en fais des confitures que je vends à la brocante. Des fois, je fais les poubelles. Mais jamais pour l’alimentaire. Je n’ai pas franchi ce cap. Et puis, je ne pourrai jamais,

Photo Th. Grillet

pour mon fils ». Mais se satisfaire de peu n’est pas synonyme de bonheur. « Quand vous allumez la télé, on vous montre ce que pourrait être votre vie : la nouvelle bagnole, le nouveau téléphone, les vacances exotiques… Moi, je fais un plein par mois pour économiser. Je suis allé une fois au ciné avec mon fils en 5 ans. Les vacances ? Du camping sauvage dans mon camion. Mais vivre chichement, ça n’empêche pas d’avoir des envies… Du coup, je vais très rarement au centre-ville. Parce qu’il y a des magasins. Je suis habillé pour 3 euros, qu’est-ce que j’irai faire dans une boutique ? » Thierry enfourche son vélo, sans jamais se départir de son sourire. Avant de filer, une ombre parmi d’autres dans les rues de Perpignan, il vous confie son rêve le plus fou : emmener son enfant au restaurant. Un vrai. Où ils mangeraient des choses qu’on ne trouve pas dans une épicerie solidaire… Barbara Gorrand

Pour lancer sa collecte de dons annuelle, le Secours catholique-réseau Caritas sort aujourd’hui son rapport statistique, intitulé Regards sur dix ans de pauvreté. Et dans les Pyrénées-Orientales, ce rapport fait apparaître une aggravation des situations de pauvreté et d’isolement, comme l’explique Suzanne Olivé, responsable communication de la délégation Aude-Roussillon. « C’est un département dans lequel nous soutenons 5 432 situations de pauvreté, soit environ 13 580 personnes aidées. Les plus touchés par cette pauvreté sont les 25-49 ans et les mères isolées, passées de 26 % à 31 % en dix ans. Et de plus en plus, ces situations sont liées au surendettement ». Ce qui signifie également que les enfants sont toujours plus touchés par cette exclusion sociale. Pour la seule ville de Perpignan, c’est 10 % de la population qui vient demander de l’aide et participer aux ateliers de cuisine ou d’informatique destinés à les aider dans la recherche d’un emploi. 18 % des personnes qui viennent au Secours catholique dans les P.-O. ont un emploi, même précaire. 35 % sont au chômage (elles n’étaient que 29 % en 2001). Autre chiffre inquiétant : « En 2001, 16 % des personnes qui venaient nous voir nous étaient adressées par les services sociaux ; en 2011, elles étaient 67 %. C’est dire l’extrême difficulté à laquelle fait face ce département, souligne Suzanne Olivé. Et pour faire face, nous ne vivons que de dons. Seul le conseil général, cette année, nous a donné une petite subvention. Nous nous appelons « catholique », parce que le fondateur l’était et que nous en partageons les valeurs. Mais nous aidons tout le monde. Et nous avons besoin de bénévoles, de dons. Donner, chez nous, cela porte un prénom, cela a un visage, cela rend un sourire ». ◗ Pour effectuer un don : CCP 842 32C Montpellier ou www.secours-catholique.org. Contacter l’antenne Aude-Roussillon au 04 68 91 17 52.

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_ SOLIDARITÉ Buffet musical et festif

Vendredi 16 novembre dès 19 h 30, un buffet est proposé à l’école Jeanne-Hachette, 3 rue Vielledent à Perpignan, avec animation musicale et festive avec Emma Caron (saxophone, flûte traversière) et Prêle Abelanet (accordéon) de La roue libre, Virgile (accordéon, voix) des Madeleines et le spectacle de feux. « La situation des neuf familles sans toit, hébergées par notre association se détériore, explique Bouge Toit. Les régularisations, auxquelles nous avions cru avec le changement de gouvernement, ne sont pas annoncées. Les aides promises, n’ont pas été confirmées et l’association ne va plus être en mesure de payer les factures d’eau, de gaz et d’électricité pour les bâtiments occupés. La situation est grave. Nous avons besoin de vous, de votre engagement, de votre présence, de votre soutien financier”. ◗ Tarifs 15/10 euros et gratuité pour les enfants. S’inscrire avant le 14 novembre sur [email protected] ou au 06 07 06 64 93.