Huit eXperts pensent le Cloud

17 janv. 2013 - chaines années. Le consortium ..... la montée en puissance des processus d'industriali- .... formation et de communication (disic) et la direction.
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le mag P AR T E NARIA T S & B U S IN E S S I T N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

alliancy.fr

Rossignol tire profit des réseaux sociaux p. 66

Les français puisent dans le vivier de start-up israélien p. 38

HUIT EXPERTS PENSENT LE CLOUD

p. 46

les TROIS lAurÉats 2012 le prix de l’alliance IT efficace bimestriel - 15 €

p. 26

VOS CLIENTS SONT

PRÉCIEUX ? UNE SOLUTION 100% SERVICE CLIENT VOUS ATTEND SUR

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IL EST TEMPS POUR “L’ENTREPRISE DE RÉAGIR



La relation client s’inscrit aujourd’hui dans des approches « temps réel ». C’est à l’entreprise de réagir : le client, lui, il est devenu mobile : il se renseigne et achète à n’importe quelle heure et n’importe où. Pour répondre à ces nouvelles attentes, il faut connaître ses clients, connaître la façon dont ils consomment, en plus de ce qu’ils consomment, pour déterminer à quel moment précis l’entreprise doit intervenir pour garantir leur satisfaction. La convergence numérique, le multi-écrans, l’hyper mobilité, vont modifier les approches vis-à-vis du consommateur, en fédérant de multiples canaux. Un jour, le réfrigérateur deviendra certainement un interlocuteur pour la vente de produits frais… Pour répondre à cette cascade de nouveaux enjeux, les entreprises sont devant la nécessité absolue d’augmenter la cohérence de leur connaissance client. Il leur faut innover et renforcer leur stratégie autour de 3 axes : • Définir le parcours client dans sa globalité. • Construire et favoriser la relation client dans un environnement multicanal efficace. • Valoriser la connaissance client, la partager et l’exploiter. Savoir maîtriser et consolider les données qui vont permettre de s’adapter à chaque client, tout au long de son parcours, est un défi majeur pour l’entreprise. Le consomm’acteur est un caméléon : ses nouveaux comportements et le multicanal rendent la recherche de cohérence complexe. Pourtant seule cette dernière permet à l’entreprise d’exploiter intelligemment la connaissance client, pour répondre aux attentes et fidéliser d’autant plus.

PERFORMANTE

SIMPLE

” La relation client est un produit L’entreprise doit percevoir la relation client comme un produit, qu’il faut décliner de différentes manières, car tout le monde ne la consomme pas de la même façon. Comme un produit, il faut développer ses caractéristiques, la partager en interne, la valoriser auprès de vos publics, bref… investir. Les solutions des éditeurs de logiciels doivent donc favoriser cette déclinaison, en permettant de s’adresser de façon innovante à tous, de l’individu aux groupes constitués sur les réseaux sociaux. En tant que spécialiste du CRM et de la Business Intelligence, Coheris considère que la connaissance client est une couche supplémentaire qui s’imbrique naturellement au CRM. Toutes les données clients peuvent alimenter des bases qui vont être utilisées pour des opérations marketing ciblées, de cross-selling ou encore des informations spontanées transmises aux conseillers ou aux vendeurs, afin d’augmenter leur efficience. Pour l’entreprise, chaque information doit avoir en ce sens une valeur business et faire de chaque contact une opportunité. Afin d’y parvenir, il est nécessaire de prendre un peu de recul : c’est le rôle du Customer Experience Manager, qui va fédérer de manière transverse tous les collaborateurs en relation avec le client. Le CEM est l’avenir du CRM.



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sommaire

édito

Passage obligé. Comme nos collaborateurs sont compétents, ils sont motivés. Comme ils

l’IT leur parle

PAR catherine moal ([email protected])

Paroles d’acteurs Innovation, l’heure du « co »

« Avec une part du PIB national de 3,7 % ­estimés en 2010, la filière Internet “pèse” d’ores et déjà davantage que des secteurs clés de l’économie française comme l’énergie, les transports ou encore l’agriculture, en  valeur ajoutée. » L’étude McKinsey, d’où cette phrase est extraite  *, ouvre de grands espoirs. Elle tire les premiers enseignements chiffrés de ce que l’on appelle la révolution numérique qui se déroule, sans bruit, sous nos yeux. Elle est prometteuse, porteuse d’espoir non Catherine Moal seulement pour les Rédactrice en chef nouvelles entreprises, d’Alliancy, le mag mais aussi pour les nombreux salariés des industries plus « traditionnelles », aujourd’hui remises en cause et boostées par cette transformation. Chacun doit trouver sa voie. Tous les s­ecteurs d’activité sont concernés ! Ne parle-t-on pas désormais de voitures, de télévisions, de compteurs et de cafetières… connectés  ? Cela passera par des partenariats aux formes totalement inédites. L’exemple de Rossignol, que nous publions en page 66, illustre ces propos. Plus que centenaire, le fabricant de skis isérois a su tirer parti des réseaux sociaux, avec l’appui de Salesforce, pour disposer d’un retour direct sur la qualité de ses produits… Résultat : une évolution de son mix produits vers le haut de gamme et un redressement de son bilan. De même, le palmarès d’Alliancy, le Prix démontre la valeur ajoutée que chacun en retire. Au-delà des multiples acteurs de l’IT, Alliancy, le mag s’adresse à TOUTES les entreprises, petites ou grandes, pour qui «  une utili­sation plus intensive des technologies du Web doit devenir un accélérateur de développement » *, créateur d’emplois. Dans leur vie privée, les salariés l’ont compris. Certains clients et fournisseurs se sont lancés… A votre tour de le décider. 

8

à l’affiche

des projets critiques pour nos clients. Comme ils réalisent des projets

critiques, ils sont épanouis. Comme ils sont épanouis, ils sont Open. Comme

12 18 22 24

© Olivier Roux

sont motivés, ils sont innovants. Comme ils sont innovants, ils réalisent

partenariats & business IT économie & conjoncture produits & services finances & innovation

Alliancy, le Prix ASAPpro et VDoc Software aux petits soins des TPE/PME JCDecaux et ses partenaires réinventent la ville Cimail et Temis débusquent les messages… engageants

26 27 28

/ 3361 - Illustrations : © Philippe Lo Presti

têtes

ils sont Open, ils disposent de méthodes et technologies performantes,

Alain Mendiburu Le jeu des alliances Philippe Mustar Le client, source d’innovation pour l’entreprise Gérard Moulin Vive la complexité ! Jean-Louis Missika Paris, capitale européenne du numérique nominations

30 33 34 34 36

améliorant ainsi leurs compétences. Comme ils sont compétents… Et vous, qu’attendez-vous

pour être Open ? Un projet d’entreprise se doit d’être partagé, notamment s’il repose sur l’expertise et l’innovation. Avec sa politique RH active et attentive, Open offre à chacun un cadre professionnel stimulant, collaboratif, ouvert sur l’avenir. Cette approche humaine permet à Open d’apporter à ses clients un engagement et une qualité de service qui créent la différence. Avec plus de 3 000 collaborateurs en France et à l’international, Open fait partie des 10 premières SSII françaises.

12 à l’affiche www.open-groupe.com

30 rencontre

* « Impact d’Internet sur l’économie française », rapport McKinsey & Company, mars 2011. (A télécharger sur : internet-impact.fr/)

N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

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sommaire

terrain Les entreprises françaises puisent dans le vivier de start-up israélien 38 La Renaissance en Lorraine passe aussi par le numérique 40 En Bretagne, Images & Réseaux tisse la toile de l’Internet du futur 42 JCDecaux et Paris désormais « connectés » 44

40 Lorraine

plan large Huit experts pensent le cloud 46 La stratégie du « champion national » est-elle la bonne ? 54 Le plus grand datacenter du monde construit par le français OVH 56 Brèves 58

pratiques

46 cloud

santé Une offre mieux encadrée pour les médecins

62

défi gagnant Rossignol, un centenaire tire profit des réseaux sociaux 66

62 santé

66

gestion La deuxième vie des ERP logiciel Modèle SaaS : l’heure de la mue

69 72

défi gagnant pense-bête juridique études formation agenda livre Franck a lu pour vous

82 livre 6

N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

75 76 78 80 82

Maîtriser les solutions de gestion, c’est une question de bonne éducation. Parce que l’avenir de l’enseignement passe aussi par le numérique, Cegid Éducation propose des logiciels de gestion aux établissements scolaires, universités ou grandes écoles sous forme de licences, mais aussi en mode SaaS. Ce programme permet aux étudiants, dans le cadre de leur formation, de maîtriser les solutions de gestion utilisées dans les entreprises. Plus de 1000 établissements bénéficient aujourd’hui du programme Cegid Éducation et forment désormais plus de 50 000 étudiants chaque année à des outils performants et professionnels. Les progiciels Cegid du pack Enseignement Secondaire et du pack Enseignement Supérieur sont Reconnus d’Intérêt Pédagogique.

www.cegid.fr/education • 0811 884 888 • [email protected]

ÉDUCATION

l’IT leur parle paroles d’acteurs

INNOVATION L’HEURE DU “CO”



Plus que jamais, les partenariats sont LE levier pour renforcer le potentiel d’innovation et la compétitivité des entreprises, matures ou en croissance. Ainsi, toutes les forces, internes ou externes à l’entreprise (organismes de recherche, entreprises concurrentes ou d’autres secteurs…) accèdent à de nouvelles compétences, tout en maîtrisant les coûts sur des marchés à inventer, en devenir ou à conquérir.

­partenaire/éditeur doit devenir un gage de qualité.

L’innovation ne se résume pas à un cocktail technologique. Elle est une

a­lchimie entre une entreprise, un concepteur de technologies et un acteur du monde des services. Notre challenge aujourd’hui consiste bien à permettre aux entreprises de continuer à utiliser notre suite logicielle, fruit de quarante ans de collecte des meilleures pratiques chez 200 000 clients partout dans le monde, tout en intégrant les nouveaux usages. Nous devons donc faciliter l’implémen­ tation rapide de ces innovations chez nos clients,



développement repose lui aussi sur une stratégie partenariale avec les éditeurs, SSII, intégrateurs et revendeurs, afin de proposer aux entreprises et

Viviane ChaineRibeiro, présidente

administrations des solutions nouvelles. En outre, nous souhaitons développer

de Lefebvre Software.



Nous allions une capacité d’indus­ trialisation alignée sur des offres à valeur ajoutée basées sur l’innovation, et renforcée par des ­ rapprochements stratégiques. A ­ l’image de notre programme Connect & Developp tourné vers les start-up qui

Philippe Tavernier, président de Numergy.

Vincent Rouaix,

font évoluer les usages de demain.

PDG de GFI Informatique.

François Drouin, PDG d’Oséo.



La

capacité

à

collaborer





Notre métier est de façonner des usages simples, à l’utilité évidente et de les o ­ pérer dans des conditions optimales de ­performance et de sécurité. C’est une nouvelle ­exigence. En développant une culture très forte

révolutionner le marché.

valeur de l’innovation.



avec des acteurs, totalement nouveaux, ou issus d’autres fi­

Guy Dufraisse, président de Schneider Electric France.

lières comme celle du numérique.

par les partenariats, nous savons à la fois comprendre les besoins des individus et des organisations, et maîtriser les technologies et leur intégration.

sans les réaliser « avec » les acteurs de la filière. Le groupe développe pour cela des synergies avec des entreprises – petites et grandes –, mais aussi avec les acteurs institu­ tionnels, ceux de la formation et les laboratoires de recherche. Nous accompagnons les

évolutions de métiers,

comme celui des électriciens, qui évolue vers celui de ­gestionnaire de l’énergie.

Pierre Barnabé, directeur général de SFR Business Team.



gies et d’outils est inscrite dans l’ADN

maillon essentiel de la

N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

çaise. Des interactions se créent

Schneider Electric n’imagine pas ces transformations

riat avec les fournisseurs de technolo­



la filière électrotechnique fran­

d’innovation



et



Le contexte de transition éner­

vivons repousse les frontières de

construire des relations de partena­

L’expérience l’a démontré, le mode collaboratif est le plus sûr moyen d’atteindre l’excellence, et de faire ainsi aboutir des p­rojets innovants très ambitieux, qui entraînent de lourds investissements de R&D, susceptibles de

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général de SAP France.

gétique et écologique que nous

un véritable écosystème autour des jeunes pousses… Tout ceci pour permettre





Henri van der Vaeren, directeur

Innover, c’est élargir les champs des possibles en faisant collaborer et co-imaginer des savoirfaire et des talents d’horizons différents. Les partenariats innovants sont gagnants s’ils se ­ concluent entre équipes parlant le même langage et ayant une confiance mutuelle dans leur capacité à repousser les frontières de l’existant.

Le partenariat à l’origine de notre création est innovant dans la forme. Notre

au plus grand nombre l’accès à l’innovation et donc à la croissance.

et

avec un impact maximal sur leurs activités. Dans ce sens, la complémentarité

Les points de vue plus complets sont à lire sur notre site alliancy.fr



au meilleur coût

de l’industrie du logiciel, souvent



L’application store de la tablette Renault R-Link illustre bien la démarche

dans un esprit de « coopétition ». La

d’innovation de Renault. Elle propose des applications classiques, mais aussi

position privilégiée de proximité des

des nouveautés : alertes sur les zones à risques, prix des carburants dans les

intégrateurs et distributeurs avec l’uti­ lisateur final fait de ces ­partenaires un

chaîne de



Patrick Bertrand, directeur général de Cegid.

­stations à proximité, conciergerie… Pour innover en termes d’applications, Renault a notamment mis en place l’incubateur Mobilité connectée avec Paris Incubateurs (lire page 44). Cette démarche, innovante, permet à nos équipes de travailler avec des start-up.



Nicolas Nollet, directeur de la stratégie après-vente monde de Renault.

N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

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l’IT leur parle paroles d’acteurs



Entrepreneurs, salariés, actionnaires, capitaux-risqueurs, clients, four­nisseurs… nous sommes tous des partenaires de croissance. Ainsi, l’orientation de l’épargne des Français vers des i­nvestissements fertiles – nos entreprises – est une forme de partenariat. En échange, les PME créent des emplois et de la croissance. Notre réseau prône également une plus grande collaboration avec le système éducatif, pour inculquer la culture entrepreneuriale aux jeunes. De même, grands groupes et PME doivent travailler ensemble pour mutualiser leurs compétences et leurs contacts.





Eric Jourde, délégué général de la Fieec

président de Croissance Plus.

Une fédération agit comme un catalyseur, spécialement dans un domaine à forte valeur ajoutée technologique comme le nôtre. Générer des synergies et rencontres entre acteurs différents est toujours source de progrès et d’innovations. Cette volonté s’est, par exemple, traduite par le lancement du prix Fieec de la recherche appliquée, en partenariat avec les instituts Carnot, qui récompense, chaque année, une équipe dont les travaux ont trouvé une application dans une PME/ETI.



(Fédération des industries électriques, électroniques et de communication).



Olivier Duha,

  Tout se passe aujourd’hui comme si les pure

players du Web avaient le monopole de l’i­nnovation.

Mais nos entreprises traditionnelles ne devraientelles pas chercher à s’entourer du savoir-faire de

jeunes pousses agiles, les faire cohabiter et évoluer avec l’entreprise ? C’est un formidable outil d’émulation dans la conduite du changement et de la digitalisation de l’entreprise. Le management doit

Louis Treussard, CEO de L’Atelier BNP Paribas.

insuffler plus que jamais une dynamique autour de nouvelles valeurs : le partage, la cocréation, l’inter­ nationalisation, l’innovation et la digitalisation.





Les partenariats sont des

boosters de croissance

Jean-Luc Decornoy, président du directoire de KPMG.

pour les entreprises. Celles qui s’orientent vers une politique de partenariats très avancée présentent, d’ailleurs, les meilleures performances économiques et mettent souvent en place une véritable stratégie de conquête.

10 N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013





En construi­

sant des alliances solides, à l’instar de celles avec nos six

partenaires

Xavier Moy,

directeur des ventes et des alliances pour Capgemini Technology Services France.

stratégiques, nous pouvons

anticiper

au mieux les grandes tendances technolo­ giques, tout en développant parallèlement des alliances plus ciblées sur des segments de marché, régions ou domaines fonction­ nels qui nous semblent prometteurs.



à l’affiche partenariats & business IT 22 produits & services

Automobile

L’IT transformation de General Motors

Interopérabilité

Collaboration technologique entre Microsoft et Suse Microsoft et Suse ont dévoilé les résultats de leurs travaux d’interopérabilité réalisés depuis le partenariat qu’ils ont signé en 2006. Ceux-ci sont désormais visibles dans l’Interop Lab, hébergé au sein du Microsoft Technology ­Center de Microsoft, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Il s’agit d’un nouveau laboratoire, créé en octobre dernier, au sein duquel les entreprises hexagonales peuvent venir réa­ liser des tests de solutions et des PoC (Proof of Concept), afin d’élaborer des solutions répondant à leurs besoins en termes d’interopérabilité opérationnelle. 

Les pages À L’AFFICHE ont été réalisées par Anne Bechet, Claire Garnier, Geoffroy Sépulcre et Catherine Moal.

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N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

Une plate-forme conçue “par et pour” les professionnels du Web Après un an d’existence, Digikaa lance une nouvelle version de sa plate-forme, qui fédère 10 000 experts dans l’industrie du digital, en freelance ou en entreprise. Son originalité ? Elle s’adresse à la fois aux experts (développeurs, community manager, web­ designer, webmaster…) et aux entreprises. Les experts peuvent ajouter leurs réalisations digitales (sites Web, applications mobiles…) sur leur profil afin de valoriser leurs compétences. Les entreprises, elles, peuvent recruter, trouver des prestataires et développer leur activité en communiquant sur leurs produits ou services à travers une page dédiée. 

accordé à une PME dans le domaine du support informatique. Alors que le gouvernement incite les ­ administrations à avoir recours au logiciel libre, la Direction générale des finances publiques (DGFIP) forte de 116 000 agents, vient de confier à Linagora le « Support à l’usage logiciels libres » du ministère de l’Economie et des Finances pour les quatre prochaines années. Le consortium conforte ainsi son rôle de moteur dans la construction d’une véritable filière open source en France. Cette offre est issue d’une procédure plus large de prestations intellectuelles informatiques que l’Ugap, la centrale d’achat public, vient de mettre à disposition des clients publics. 

Port de Jakarta, en Indonésie.

Visioconférence Logistique portuaire

Soget et Microsoft à l’assaut des ports “émergents” Soget, spécialiste français du guichet unique portuaire, installera en 2013 la nouvelle version de sa plate-forme électronique à Jakarta (Indonésie), avec les technologies de Microsoft, dans un cloud privé. Le système sera ensuite étendu aux 111 ports commerciaux de l­’archipel, qui traitent 12 millions de conteneurs par an. Ce contrat indonésien résulte d’un partenariat conclu en 2011 entre la PME du Havre (12 millions d’euros de chiffre d’affaires, 120  salariés) et Microsoft, le leader mondial du logiciel. Soget gagne ainsi en crédibilité technologique (passage du Java J2EE au .NET de Microsoft, sans abandonner les guichets existants en Java J2EE), et Microsoft en crédibilité dans l’univers maritime et portuaire. Ces plates-formes électroniques servent à dématéria­ liser et rendre plus compétitifs et transparents les échanges documentaires au sein de communautés constituées de multiples intervenants  : compagnies maritimes, services administratifs locaux, douanes, transitaires, opérateurs de terminaux… Les gains de productivité sont énormes. En Indonésie, il faut compter 27 jours pour le traitement d’une marchandise entre l’arrivée du  navire et sa livraison chez le client, dont 4  jours de dédouanement. Au Havre, 5 jours en moyenne suffisent, dont… 7 minutes pour le dédouanement. Forts de ce contrat, Soget et Microsoft s’attaqueront à d’autres grands ports des pays émergents, non encore équipés. D’ici là, la PME, qui a modernisé plusieurs ports français, ainsi que Port-Louis à l’Ile Maurice et Cotonou au Bénin, change de pointure. 5,35 millions d’EVP (équivalents vingt pieds, taille d’un conteneur standard) sont traités par an dans le seul port de Tanjung Priok de l’archipel, soit deux fois Le Havre, premier port français de conteneurs. Ce partenariat a été labellisé Gold Partnership par Microsoft, mi-2012. 

Une triple alliance franco-américano-japonaise Arkadin s’associe à Vidyo pour offrir un service de visioconférence dans le cloud. NTT Bizlink, filiale du Groupe NTT Communications, comptera ainsi parmi les premiers opérateurs à proposer des services de visioconférence par le biais du programme « Vidyo as a Service ». La plate-forme logicielle de Vidyo, vendue par Arkadin en marque blanche, permettra aux fournisseurs de TIC d’élargir leur gamme de services dans le domaine de la visioconférence sans devoir recourir à d’importants investissements initiaux. 

Cloud

Atos crée une société commune avec EMC et VMware La SSII française Atos a signé une alliance avec EMC et VMware afin de proposer des offres et des services cloud aux entreprises et aux administrations et de répondre à la concurrence du projet Andromède. La société nouvellement créée, appelée Canopy, effectuera du conseil, ouvrira une boutique d’applications d’entreprise, fournira une offre de PaaS pour les tests et les développements, et enfin une solution de cloud privé. Sur les deux derniers points, Canopy s’appuiera sur la solution Vblock de l’alliance VCE (VMware, Cisco, EMC). Canopy, dont le siège sera en Europe, utilisera les différents datacenters d’Atos à travers le monde et respectera les réglementations sur la protection et la localisation des données. 

Logiciel libre

Linagora remporte le marché public de l’open source français Le consortium Linagora, composé de 25  PME et de Bull, vient de remporter le plus gros marché public

© Lotharingia | Fotolia

Randy Mott, le nouveau DSI de General Motors (GM), souhaite diminuer fortement le recours à l’externalisation de ses services informatiques, actuellement sous-traités à 90 % à des prestataires et des SSII, comme HP-EDS, IBM, Capgemini et Wipro. Le reste étant réalisé en interne. Pour gagner en valeur ajoutée, il veut inverser ces proportions d’ici trois à cinq ans. En parallèle, le constructeur prévoit d’ouvrir quatre centres spécialisés sur les technologies automobiles outre-Atlantique. Le plus important, établi au Michigan (Etats-Unis), nécessitera l’embauche de 1 500 informaticiens spécialisés dans le développement logiciels, la gestion de projets et bases de données, et les analyses sectorielles. Celui d’Austin (Texas) devrait, lui, compter 500 personnes. « Nous recherchons actuellement la prochaine génération, celle qui va changer la donne et pousser l’innovation automobile chez GM vers une nouvelle ère », a indiRandy Mott, DSI de General Motors. qué le constructeur. 

Digital

24 finances & innovation © Stevanus Roni / PT Pelabuhan Indonesia II (Persero)

18 économie & conjoncture

Le ministère de l’Economie, à Bercy - Paris.

GMAO

Carl Software et Siveco se rapprochent L’éditeur Carl Software a pris une participation de 33 % dans le capital de son concurrent Siveco Group. Cette rencontre entre les deux premiers acteurs du marché de la GMAO ne remet pas en cause l’indépendance des deux entreprises, qui disposent toutes deux de plus de vingt-cinq ans d’expérience, mais devrait leur permettre de rivaliser avec les poids lourds américains sur leurs propres terres et pas seulement en Europe. 

SaaS

Forte croissance pour Cegid Sur les neuf premiers mois de 2012, le chiffre d’affaires du groupe Cegid s’élève à 185,2 millions d’euros, dont près de 20 millions pour ses offres Software as a ­Service (Saas), en progression de plus de 36 % par rapport à la même période en 2011. Des résultats qui confortent la stratégie de l’éditeur de logiciels de gestion, qui a conclu une alliance avec IBM France pour porter ses offres dans un cloud privé. Ce basculement vers le modèle SaaS a été accentué par le rachat, durant l’été, du lyonnais TDA International, qui propose des logiciels comptables à la demande. 

N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

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à l’affiche partenariats & business IT NFC

Cloud mobile

Succès dans le paiement mobile pour Gemalto

Citrix étend son partenariat avec Cisco

Grâce à une plate-forme sécurisée, ouverte et inter­ opérable, qui permet de se connecter avec n’importe quel fournisseur de services, le leader mondial des cartes à puce Gemalto a remporté deux importants contrats avec des opérateurs européens pour installer et gérer des services de paiement mobile sans contact NFC. L’un avec le britannique Vodafone, et l’autre avec T-Mobile, la filiale du groupe allemand Deutsche Telekom. Le groupe français sera ainsi en mesure de déployer sa solution NFC dans toute l’Europe, en commençant par la Pologne, qui dispose d’un bon taux d’équipement des points de vente en terminaux de paiement électronique compatible NFC. Gemalto a, par ailleurs, acquis la solution de paiement­ mobile Internet Payment Exchange AB d’Ericsson (IPX), qui recense plus de 1 000  clients connectés à 120  opérateurs mobiles, et exploite également des plates-formes de paiement «  en marque blanche  » pour divers opérateurs. Il a racheté l’activité Trusted ­Service Manager (TSM) d’Ericsson, traduisant la montée en puissance de ses services de gestion de paiement et d’identité à destination des opérateurs mobiles et fournisseurs de services mobiles. 

Cisco et Citrix ont développé un partenariat stra­ tégique pour proposer des technologies et des ­solutions indispensables à la construction de réseaux de datacenters de nouvelle génération, en vue de l’ère du cloud mobile. La technologie Netscaler de Citrix doit ainsi être intégrée aux services réseaux et de sécurité de Cisco. 

Pilotage des ressources IT

Orsyp acquiert Streamcore Avec le rachat de Streamcore, le spécialiste français de la gestion des opérations informatiques élargit la couverture de ses solutions de gestion de la production au monde des réseaux d’entreprise étendus et aux services qu’ils peuvent proposer. Cela comprend aussi les accès distants vers les plates-formes de cloud public et leurs offres de SaaS, PaaS ou IaaS. 

CRM

Nouvelle filiale pour Niji

C

M

Niji vient de créer Ikumbi Solutions, société de J conseil et d’intégration dédiée exclusivement au CM cloud. Focalisée sur les processus de CRM liés à la MJ gestion du cycle de vie des clients et des offres de CJ produits et services associées – partenaire de l’éditeur CMJ Salesforce –, Ikumbi Solutions ambitionne de devenir l’un des leaders français du déploiement de solutions N Software as a Service (SaaS). Basée à Nantes, la filiale de la SSII rennaise permet à Niji d’élargir son champ d’action puisqu’elle s’adresse autant aux PME-PMI qu’aux grands comptes, en approche commerciale directe. Elle compte dix salariés, mais prévoit de doubler cet effectif d’ici à un an. 

Publication multicanal

Wedia poursuit sa croissance

Réseaux sociaux

L’éditeur Wedia a réalisé un chiffre d’affaires cumulé, à fin septembre 2012, de 5,04  millions d’euros (+ 19 %). Au cours des neuf premiers mois, le groupe a enregistré une douzaine de signatures dans la finance, le luxe et la distribution. Après avoir acquis Wokup et Gesco, il s’est implanté en Suède en rachetant Brand Project et espère s’implanter en Allemagne et au Royaume-Uni. L’éditeur a signé récemment quatre projets en France et aux Etats-Unis, avec Amundi, Coca-Cola, Logitech et le groupe média NRCO. La société travaille notamment à l’intégration native des vidéos sur le Web, la mise en œuvre et la diffusion accélérée des supports marketing via un workflow en ligne, et la mise en place d’un dispositif mobile hybride pour une diffusion cohérente sur mobiles, smartphones et tablettes. 

Le spécialiste des logiciels d’e-CRM, Eptica, acquiert le français Lingway. L’ajout des fonctionnalités d’analyse de sentiment de Lingway enrichit la solution de Social CRM, Eptica Social Media Interaction Management. Ces nouvelles capacités d’analyse de la tonalité (positive, négative, neutre) offrent aux entreprises des fonctionnalités plus puissantes de monitoring des commentaires postés  sur les médias sociaux. Grâce aux technologies de L­ingway, qui reposent sur trois niveaux de dictionnaires (standards, métiers et utilisateurs) et gèrent dix langues, Eptica va exploiter des ressources lexicographiques de plus de 500 000 concepts centralisées dans une base de données unique. Elle se dote ainsi de technologies de requête parmi les plus avancées du marché. 

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Eptica rachète Lingway

à l’affiche partenariats & business IT

Le Club des Partenaires IT en quelques mots :

aux commerçants d’obtenir l’engagement de leurs clients dès la phase de paiement sans avoir à recueillir de leur part des données personnelles et sans interaction obligatoire avec leur banque.  Distribution Apple

5e acquisition de l’année pour Econocom Le groupe franco-belge de services informatiques Econocom a repris France Systèmes, revendeur agréé Apple dans le domaine de l’éducation et de la recherche et plus globalement de l’univers professionnel. Econocom conforte ainsi sa stratégie de déploiement des matériels Apple auprès de sa clientèle entreprise, étant lui-même devenu un important revendeur agréé Apple en France, en Belgique et en Italie. Il s’est notamment impliqué dans les services liés au déploiement de parcs d’iPhone et de tablettes tactiles en entreprise. 

HPC

Oxalya dans le giron d’OVH Oxalya, le spécialiste des solutions de calcul à haute performance (HPC), fait désormais partie du groupe OVH, l’un des principaux hébergeurs en France et en Europe. Oxalya interviendra dans la branche ­Global  Solutions d’OVH afin notamment de mettre ses compétences en HPC et accès distants au service d’une offre cloud dédiée à la simulation. 

Santé

Sigems développe son cloud privé Cette PME du Lot-et-Garonne a investi 2,5 millions d’euros pour se développer. En partenariat avec Cisco, VMware et EMC, et grâce à l’agrément d’hébergeur de données de santé qu’elle a reçu récemment du ministère de la Santé, elle va déployer une unité de stockage, de calcul et de mutualisation de données informatiques des cliniques privées, qui lui confient la gestion de leurs données comptables et médicales. 

CRM

Welcome Real-time et Ingenico lancent une solution de fidélisation Welcome Real-time, un spécialiste des solutions de fidélisation, et Ingenico, fournisseur de solutions de paiement, s’associent autour d’une solution de fidélisation « prête à l’emploi ». Préintégrée dans le dispositif du point de vente, la solution de Welcome Realtime « Loyalty Impact : At Store » est associée à une méthode nouvelle d’adhésion anonyme, la plate-forme client-serveur sécurisée d’Incendo Online. Elle permet

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N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

Soixante dirigeants du monde informatique et des télécoms répartis en plusieurs tables ; à chaque dîner, un sujet de débat en plein dans l’actualité du secteur ; des intervenants qui s’expriment à la tribune, avant de s’asseoir à table pour un échange à bâtons rompus avec les patrons. Voilà pour le concept des dîners du Club des Partenaires, une formule qui fonctionne depuis 9 ans et déjà 39 rendez-vous.

Bourse

Intel se fait doubler par Qualcomm La capitalisation boursière de Qualcomm (105 milliards de dollars), dont le chiffre d’affaires a pris 30 % cette année, a dépassé, en novembre, celle d’Intel. Ce spécialiste des composants pour les applications multimédias mobiles bénéficie du boom de la 3G et de la 4G, et de la concurrence croissante entre Apple et Samsung dans les tablettes. 

Son succès repose sur une idée simple : réunir les décideurs dans un cadre agréable pour partager leurs points de vue, nouer des relations de business et bien sûr des projets.

Conseil IT

Magellan Consulting acquiert Exakis En achetant la société de conseil IT Exakis, spé­cialisée dans les technologies Microsoft, Magellan Consulting souhaite délivrer une offre de service cohérente et opérationnelle de conseil en organisation et stratégie, de conseil en systèmes d’information et d’expertise centrée sur les technologies ­ Microsoft. Le nouveau groupe, qui pèse près de 44 millions d’euros, espère ainsi bénéficier de synergies commerciales entre les deux sociétés. 

Avec ces événements, notre volonté tient en une phrase : faciliter les mises en contact et contribuer à la création d’une communauté à l’intérieur de notre secteur d’activité.

SSII

GFI s’étend en France Sur les neufs premiers mois de l’année, GFI a vu son chiffre d’affaires augmenter en France ­ (80 % de l’activité totale du groupe) de 4,8 %, dont 3,5 % en organique. Une accélération de la croissance due,  selon la SSII, au succès de son repositionnement ­commercial sur des offres à plus forte valeur ajoutée et à la montée en puissance des processus d’industriali­ sation. A l’international, la situation est plus contrastée : si l’activité décroît en Espagne et au Portugal, la croissance organique atteint 7,6 % en Europe du Nord. Enfin, le Maroc a vu son chiffre d’affaires progresser de 6,3 % depuis le début de l’exercice. La SSII a été très active en matière de croissance externe avec les rachats de Géosphère (gestion de l’urbanisme, des cadastres et des cimetières) et Adix (édition de logiciels de gestion financière pour les établissements publics), la reprise de l’activité toulousaine d’informatique de gestion Business Solutions de Thales Services et, plus récemment, la prise de contrôle de la société de conseil Cognitis. En tenant compte de la reprise des activités d’Ares, en janvier 2011, GFI a ainsi ajouté en deux ans près de 150 millions d’euros à son chiffre d’affaires en France et augmenté sa présence sur le territoire de plus de 30 %. 

DINERS-DEBATS 2013 30 janvier - 10 avril - 12 juin 9 octobre - 11 décembre

CONTACT [email protected] 01 42 66 87 73 lecdp.com

à l’affiche économie & conjoncture Numérique

Reste deux mois pour caler la “ feuille de route ”

© Nicolas Reitzaum, 2011

Les grands principes de la stratégie gouvernementale pour le numérique ont été posés, voici quelques semaines, par Fleur Pellerin, la ministre déléguée auprès du ministre du Redressement productif, chargée des petites et moyennes entreprises, de l’innovation et de l’économie numérique. Le gouvernement étant convaincu que le numérique est l’un des piliers de la compétitivité des entreprises, ces préconisations seront reprises par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, dans une « feuille de route », dévoilée en février 2013, à l’occasion d’un séminaire gouvernemental dédié à ce sujet. « Le numérique n’est pas qu’un enjeu de compétitivité pour la France. C’est une nouvelle conquête sociale et sociétale », rappelait Fleur Pellerin lors de la clôture de l’atelier Aménagement numérique des territoires, fin novembre. Face à ses voisins britanniques, allemands ou italiens, la France a pris du retard. Il faut le rattraper. Dans les grandes lignes, au-delà de reprendre la main sur le déploiement et le pilotage du très haut débit en France, le gouvernement agira pour permettre à tous les citoyens d’accéder aux possibilités offertes par ces nouvelles technologies, indispensables dans leur vie quotidienne comme professionnelle. Il veillera, en lien avec la Cnil, à ce que les transformations résultant du développement du numérique soient Fleur Pellerin pleinement conciliables avec les principes républicains : respect de la vie privée et de la liberté d’expression ; protection des personnes face à la multiplication des fichiers. Le numérique comporte aussi des enjeux de souveraineté : sécurité des réseaux, systèmes et données ; indépendance technologique ; capacité des autorités judiciaires et administratives à agir en cas de besoin… tout en imposant l’adaptation de la fiscalité à la nature des activités économiques en ligne. La France œuvrera donc pour mobiliser l’agenda numérique européen sur ces questions. Enfin, pour renforcer l’attractivité internationale de la France, un grand quartier numérique sera créé en Ile-de-France pour faire de Paris une capitale du numérique (lire page 34). Créé en avril 2011 par Nicolas Sarkozy, le Conseil national du numérique (CNNum), organe consultatif sur tous les projets de loi touchant au secteur, sera également refondu. Composé d’une trentaine de membres, il sera « plus ouvert sur la société et plus représentatif du secteur ».  Lire le rapport de l’Inspection générale des finances : « Le soutien à l’économie numérique et à l’innovation » (janvier 2012) sur www.igf.finances.gouv.fr



Le numérique est une nouvelle conquête sociale et sociétale.

Open data

Généraliser l’accès aux données de l’Etat D’ici à la fin du mois, Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l’Etat, publiera la « feuille de route » pour l’open data gouvernemental. « C’est un levier utile de modernisation des services publics », a-t-elle précisé, soulignant la réussite des portails des collectivités. Ouvert fin 2011, le portail Data.gouv.fr permet d’accéder à 350 000 données publiques produites par l’Etat, dont près de 300 000 en provenance de l’Insee. Un chiffre qui stagnerait du fait de certains blocages administratifs… Le gouvernement souhaite aller plus loin, notamment en publiant des données à fort impact sociétal (éducation, santé, emploi…), qui pourront donner naissance à des innovations tierces, marchandes et non marchandes. Pour créer une nouvelle dynamique, Jérôme Filippini vient d’ailleurs d’être nommé d­irecteur du Secrétariat général pour la modernisation de l’action publique (SGMAP). Cette nouvelle entité regroupe la mission pour l’ouverture des données publiques ­Etalab, la Direction interministérielle des systèmes d’information et de communication (Disic) et la Direction générale de la modernisation de l’Etat (DGME). 

18

N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013



+ 20 % C’est le taux de croissance de l’emploi des femmes entre 2008 et 2011 dans le numérique. Il a été bien plus fort que celui des hommes (14 %), selon la 4e  étude Mutationnelles 2012 réalisée pour Orange par Global Contact. Cette tendance pourrait se maintenir dans les prochaines années, notamment grâce à l’engagement accru des entreprises high-tech en faveur de la parité (+ 70 % en 2011). Pour autant, la désaffection des jeunes femmes pour les formations scientifiques et techniques reste marquée : 55 000 femmes pour 78 000 hommes.  Dépenses IT

+ 3 % en 2012 Pour cette année, le cabinet d’études Gartner prévoit une croissance mondiale des dépenses informatiques de 3 %. Le principal secteur de dépenses restera, comme les années précédentes, celui des services télécoms. Et ce, à la faveur de la prolifération des ­terminaux mobiles connectés au sein des entreprises. 

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à l’affiche

publi-information économie & conjoncture

Prévision sectorielle

Financement

Vers une année 2013 atone

La BPI : cohésion ou division ?

Avec une croissance moyenne de 0,7 % en 2012, le secteur des logiciels et services informatiques a surtout vu sa situation se dégrader en France au second semestre, selon le dernier bilan de conjoncture du Syntec Numérique, établi à partir des chiffres du cabinet IDC. Pire encore, l’année 2013 devrait afficher une croissance à zéro ! Mais, vecteur de compétitivité, le numérique reste stratégique, en particulier sur les projets de rationalisation, d’innovation et de transformation, comme la mobilité, le cloud, l’Internet des objets et les réseaux sociaux… Deux explications à cela pour Guy Mamou-Mani, président du Syntec Numérique : le rétrécissement des budgets des directions des systèmes d’information dans les entreprises, mises à mal par la conjoncture économique, et le fait que ces DSI perdent du poids face aux directions « métiers », de plus en plus concentrées sur les nouveaux projets (Byod, MtoM…). L’an prochain, la branche conseil et services informatiques devrait donc légèrement fléchir à –  0,9 % (contre 0 % sur 2012), tandis que l’édition de logiciels et le conseil en technologies conserveraient une tendance à la hausse de 1,3 et 1 % (contre + 1,6 et + 2 % en 2012). En parallèle, l’indicateur de confiance des dirigeants d’entreprises IT se dégrade : il repasse sous la barre des 100 alors qu’il était à 106 en avril et à 122 il y a dix-huit mois. Conséquence inévitable de ce ralentissement : l’impact sur les recrutements, estimés à 35 000 en 2012 (dont 30 000 cadres) par l’Apec. En ligne avec les prévisions sur le premier semestre, les créations nettes d’emplois devraient chuter en fin d’année, et se situer entre 5 000 et 10 000 au final. Pour 2013, le Syntec Numérique annonce entre 20 000 et 25 000 embauches. Un marché de l’emploi toujours marqué par des pénuries de certains profils. 

Levée de fonds

830 millions d’euros pour l’Internet français depuis 2010 Les 288 levées de fonds réalisées dans le secteur Internet par des pure players, basés ou créés en France, se sont élevées à 830 millions d’euros, entre le 1er janvier 2010 et le 30 juin 2012. Avec une forte présence des investisseurs étrangers, notamment américains. C’est ce que révèle la première édition de L’Observatoire des levées de fonds Internet, réalisée par KPMG, cabinet d’audit et d’expertise comptable. Le segment de l’e-commerce représente à lui seul 49 % des fonds investis (404 millions d’euros) et 32 % des opérations. 

C’était le premier des 60  engagements du candidat ­Hollande. Tenu. Début 2013, la Banque publique d’investissement (BPI) verra le jour, dotée d’une force de frappe de 42 milliards d’euros. Sa vocation : renforcer le tissu industriel de la France face à un secteur bancaire privé jugé trop frileux. Ce « guichet unique » à destination des PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire) fédérera trois institutions existantes : Oséo (banque des PME, présente dans toutes les régions), le Fonds stratégique d’investissement (FSI, pour les ETI) et CDC Entreprises, la filiale de la Caisse des dépôts et consignations. Elle agira sur trois leviers : les fonds propres (10 milliards d’euros), des garanties de prêts (12 milliards d’euros) et des prêts (20 milliards d’euros). Dirigée par Nicolas Dufourcq, ancien de Capgemini et de Wanadoo, la BPI devra toutefois prouver son efficacité en tant qu’ensemblier du financement… et ne pas tomber dans l’« usine à gaz ». De même, détenue à 50/50 par l’Etat et la Caisse des dépôts, il lui faudra concilier l’équilibre Etat-Régions… pour ne pas subir trop d’interférences politiques dans ses décisions d’investissement. « J’y veillerai », insistait récemment Jean-Pierre Jouyet, son futur président, dans un entretien au Monde. Tout en précisant les objectifs de la BPI : « C’est à elle que reviendra la charge de trouver, par ses réseaux de proximité, et avec l’appui des régions, les nouvelles pépites et les jeunes pousses dont notre économie a besoin. […] Les filières de croissance, notamment de croissance durable, seront privilégiées, tels l’innovation et l’agroalimentaire. Nous devrons aussi aider les cofinancements de projets impliquant les constructeurs automobiles, l’aéronautique et leur sous-traitance. » En filigrane, la future politique industrielle de la France. 

Le Cloud seconde nature d’Orange Business Services Orange a pris une position originale et forte sur le marché, en plein essor, du cloud computing grâce à son réseau et sa capacité à s’allier avec les plus grands noms de l’industrie informatique. L’offre portée par sa division Business Services s’adresse à toutes les entreprises, des multinationales aux PME. C’est l’un des huit sujets stratégiques du programme « Conquêtes 2015 » du groupe Orange. Ce relais de croissance cajolé par l’opérateur télécom est encore jeune. C’est en 2009 en effet, qu’Orange décide de se diversifier dans le cloud computing, un marché apparu 2 ou 3 ans plus tôt dans la Silicon Valley. Le timing est le bon. En 2009, la technologie de la virtualisation est enfin mûre et la crise économique qui a éclaté un an plus tôt favorise le modèle locatif ; les deux mots à la mode dans les directions informatiques sont alors flexibilité et scalabilité des ressources.

Toutes les Business Units concernées Europe

Appel à idées… pour le Digital Agenda La DG Connect de la Commission européenne a lancé sur Internet une enquête auprès des partenaires habituels des appels à projets qu’elle lance. Son but : identifier les partenaires individuels, les groupes, les organisations et toute entité qui sont impliquées, ou qui ont des idées, sur ce que devrait être l’ordre du jour numérique de l’Europe. Les résultats seront publiés en janvier 2013 sur : ec.europa.eu/digital-agenda/en/news/your-viewseuropes-digital-future. 

existe ; elle a pour nom le partenariat (voir encadré). « Nous sommes allé chercher les meilleurs spécialistes dans chaque métier, pour les intégrer dans un écosystème complet, détaille Sylvain Quief, avant de conclure à l’adresse des opérateurs télécoms qui voudraient imiter la démarche d’Orange : « Notre force, c’est notre présence locale dans 166 pays et notre capacité à ouvrir des data centers parmi les plus innovants ». A bon entendeur… 



L’ADN d’un opérateur télécom est d’investir dans une infrastructure pour offrir des services payables à l’usage.



Sylvain Quief

Directeur des opérations du programme Cloud Computing, d’Orange Business Services.

Le Cloud chez Business Orange Services

500 millions € : le chiffre d’affaires qu’Orange Business Services souhaite réaliser grâce au Cloud en 2015

Nom des solutions de cloud computing et business unit de rattachement

85 millions € : le poids du Cloud dans les ventes d’Orange

 Flexible Contact Center : centres d’appels  Flexible Computing (formules Express, Premium ou Santé) : informatique  Mobile Application Store : mobile  Business VPN Galerie : réseaux  Business Together as a Service : collaboratif, communication unifiée  Business Talk : voix  Cloud Pro : univers des TPE-PME

Plus de 50 000 clients sur le segment Pro & PME en France

orange-business.com/cloud 20 N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

Orange saute le pas d’autant plus facilement, que le Cloud est un prolongement naturel de son activité. « Il s’agit de fournir de l’informatique en mode service. C’est tellement proche de notre métier d’origine qui consiste à fournir de la capacité réseau en mode service », relève Sylvain Quief, le directeur des opérations du programme Cloud Computing, d’Orange Business Services. Mais être légitime ne suffit pas pour réussir sur un marché. Encore faut-il trouver la bonne organisation. Orange fait très tôt le choix de « cloudifier » son catalogue d’offres, selon l’expression de Sylvain Quief, c’est à dire de diffuser la mécanique du Cloud à l’intérieur de chacune des 7 business units de sa branche Business Services (centres d’appels, informatique, mobile, réseau, collaboratif, voix et solutions pour les PME). L’autre question à régler est celle des expertises à réunir pour se faire une place sur ce marché. Si Orange possède le savoir-faire pour l’Infrastructure as a service (IaaS), le groupe est moins armé sur les autres composantes que sont le Plateform as a Service (PaaS) et le Software as a Service (SaaS). La solution

Business Services en 2011, classé n°1 en 2011 par PAC en France

et 1500 moyennes et grandes entreprises clientes

6 data centers dans le monde Source : Orange

à l’affiche produits & services

entreprise, son secteur d’activité, ses concurrents et ses consommateurs, dans le but d’aider à la prise rapide de décisions stratégiques. Véritable gain de temps pour l’entreprise cliente, le tableau de bord fonctionne en  temps-réel, très utile par exemple pour gérer les situations de crise. 

Systèmes d’exploitation

Android va-t-il dépasser Windows ?

Datacenter

IBM et TDF s’y mettent en France

© DCNS

C’est ce qu’affirme le cabinet Gartner dans une étude prévisionnelle datée de fin octobre, qui estime q­u ’Android prendra le pas sur l’OS de Microsoft fin 2016. Ce faible écart serait dû au changement des habitudes des consommateurs, à l’heure où les machines de type PC perdent du terrain face aux tablettes et smartphones. Selon le cabinet d’études IDC, les trois quarts des smartphones vendus au 3e trimestre 2012 dans le monde fonctionnent avec le système d’exploitation mobile Android de Google. Si l’on compare les ventes de smartphones dotés du système Android d’une année sur l’autre, on s’aperçoit qu’elles ont quasiment doublé pour atteindre 136 millions d’exemplaires. Ce succès serait dû notamment au recul significatif des systèmes d’exploi­tation de Blackberry et Symbian : la part de marché du premier a reculé à 7,7 % (9,5 % l’année précédente), et celle du second a chuté de 14,6 à 4,1 %. La part de marché d’Apple est, quant à elle, passée de 13,8 à 14,9 %. 

Tandis que l’américain IBM ouvre à Montpellier (Hérault) son premier datacenter en France, destiné au cloud public (stockage des données sur des serveurs distants), TDF, dont les infrastructures sont devenues obsolètes en raison du passage à la télévision numérique, entend se positionner comme un opérateur neutre et indépendant de tels centres de données en région, et met ses infrastructures à la disposition des opérateurs, fournisseurs de services, collectivités et institutionnels. 

Réseaux sociaux

Avec la popularité croissante des périphériques Android, qui se sont emparés jusqu’à présent de 68 % du marché mobile et qui se développent dans d’autres domaines du marché électronique des consommateurs, les utili­ sateurs ont besoin d’un moyen simple et fiable pour échanger les données entre les périphériques Android et les Mac ou les PC. Sans interopérabilité entre les périphériques, tous les efforts des fournisseurs pour mettre en œuvre des applications multiplateformes sont vains. L’un des supports multimédias les plus utilisés reste la vidéo. De nombreux utilisateurs Android éprouvent des difficultés à lire les fichiers vidéo sur leur nouveau lecteur multimédia Android à partir d’un disque dur portable formaté sur Mac. Paragon Software Group, développeur engagé dans l’assemblage du puzzle de l’interopérabilité, a mis au point NTFS & HFS+ for Android, une technologie gratuite qui permet d’accéder aux systèmes de fichiers les plus fréquents sur des périphériques, Android n’étant pas normalement pris en charge totalement par les pilotes de système natifs. 

Stockage

Une solution haute performance Intel Corporation a développé un disque électronique (solid-state drive) – le SSD Série DC S3700 – fournissant des vitesses de lecture deux fois supérieures et d’écriture quinze fois supérieures à celles de son disque précédent. Le fabricant de composants répond ainsi aux exigences liées à l’émergence de jeux de données de très grande taille, qui nécessitent un accès instantané aux données à l’échelle des zettaoctets. 

Paiement

La carte de crédit de demain Le chinois Famoco a intégré les technologies de la carte à puce, de l’Internet des objets, de la téléphonie mobile et du sans contact pour mettre au point une carte munie d’un écran tactile, qui se transforme à volonté en

22 N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

Une carte avec écran et clavier Pour faire face à la concurrence des paiements via des technologies sans fil et éviter les contraintes de confirmation sécuritaire d’authentification mises en place par les établissements financiers en matière d’e-commerce, Mastercard lance, dès janvier 2013, sa display card. Cette carte a pour originalité de générer un mot de passe à usage unique, qui sera utilisé pour valider la transaction et s’affichera sur l’écran LCD. Des touches tactiles permettront d’entrer le mot de passe et d’accéder à la clé d’authentification. 

Logiciel libre

Gérer ses fichiers en ligne Ajaxplorer est un logiciel libre qui permet de gérer et partager des fichiers en ligne. Ergonomique et intuitif, il est compatible avec PC, MAC et les smartphones. Il a permis à Abstrium, la start-up qui l’a créé, de remporter le 3e Trophée Start-up numérique organisé par l’incubateur Télécom SudParis Entrepreneurs parmi 182  participants et six finalistes. Déjà utilisé par 400 000 personnes, l’objectif d’Abstrium est d’attein­ dre 4 millions d’utilisateurs et, fort de sa notoriété, de fournir une assurance (payante celle-là) aux interlocuteurs qui le souhaitent. 

DCNS “échange” autour de la mer Le groupe DCNS, qui conçoit et construit des navires armés, des systèmes de combat, des infrastructures portuaires et assure le maintien en conditions opérationnelles des forces navales, a lancé BlooPlanet, un réseau social dédié aux passionnés de la mer. Ce site permet à  tous ceux qui le souhaitent, à l’intérieur comme à ­l’extérieur du groupe, de s’informer et d’échanger sur tout ce qui a trait à la mer.

Sécurité

SAP lance JAM, son réseau d’entreprises

Une solution complète embarquée

Avec cette nouvelle solution de RSE, SAP a choisi de se focaliser sur l’intégration de fonctions sociales aux applications « métiers », afin que les utilisateurs puissent collaborer sans avoir à se connecter à un réseau social extérieur. Objectif : proposer des fonctions sociales qui répondent à chaque besoin « métier » spécifique. Par exemple, il devra être possible d’utiliser, au sein d’une application de relation client, un tableau « Pour » ou « Contre » afin de solliciter l’avis de différents collaborateurs sur la solution à apporter à un problème rencontré par un client. 

Composée d’un logiciel installé sur les terminaux et d’une plate-forme de pilotage à distance, la solution développée par Pradeo (Smart-NS) permet de disposer d’une seule et même solution de sécurité pour protéger à la fois les terminaux nomades d’une entreprise et les terminaux personnels de ses employés, quels que soient leur type, leur système d’exploitation et leur localisation. Incluse dans Smart-NS, Check My Apps vérifie la sécurité de toutes les applications iOS et Androïd des utilisateurs et fournit à l’administrateur une synthèse détaillée de leur comportement. En confrontant cette synthèse à la politique de sécurité de l’entreprise, l’application est automatiquement interdite ou autorisée à tous les utilisateurs. Ce dispositif est complété par une clé USB comprenant des restrictions d’accès définies par les administrateurs : celle-ci peut être fournie aux visiteurs ou prestataires de l’entreprise qui, durant leur visite, n’auront qu’à la brancher pour accéder au réseau dans le respect des restrictions fixées. 

Internet

BigQuery et Google Apps… Avec BigQuery, une solution payable à la consommation et sans période d’engagement, Google propose d’utiliser son architecture pour héberger des données et mettre à disposition une interface de requête. Avec Google Apps, les entreprises disposeront également d’une solution de messagerie collaborative hébergée sur le cloud qui, selon l’éditeur, devrait coûter trois à cinq fois moins cher qu’un serveur de messagerie traditionnel. 

BI

Veille stratégique en temps réel Sous forme d’un tableau de bord accessible en ligne, ­Visibrain (2e  prix de l’édition 2012 du Concours national de la création d’entreprise) rassemble en synthèse l’essentiel de l’information publiée sur Twitter, sur son

© Scanrail | Fotolia

Une technologie gratuite

une carte de transport, une carte d’accès, une carte de fidélité, une carte de paiement, avec des coupons, des t­ickets, etc. Solution pour les déploiements mass-­ market sécurisés, cette technologie a retenu l’attention de nombreux pays engagés sur la voix du NFC (Near Field Communication), dont la France, la Belgique, l’­Indonésie, la Chine et l’Australie. Elle se développe dans le cadre des Smart City (villes numériques) et de l’ensemble des initiatives relatives aux technologies sans contact via les applications mobiles.

© NagraID

Interopérabilité

N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013 23

à l’affiche finances & innovation Electronique

Crocus Technology, leader des Mram Nouvelle levée de fonds en vue pour Crocus Technology, qui développe des microcontrôleurs sécurisés pour les marchés des objets communicants (cartes à puce, téléphones portables…). La société souhaite recueillir 25 millions d’euros afin d’atteindre l’équilibre budgétaire. Depuis sa création, en 2004, cette start-up, implantée à Grenoble (Isère) et en Californie, a mobilisé plus de 88 m­illions d’euros. Elle a ouvert, en avril, un centre de compétence sécurité à Gardanne (Bouches-du-Rhône), en collaboration avec le Centre microélectronique de Provence, et poursuit, d’ici à fin 2013, la construction d’une usine près de Moscou, avec le fonds souverain Rusnano, qui devrait coûter 300 millions de dollars. 

Bittle décroche 500 000 euros auprès de Siparex

Pub comportementale

© Philippe Sebirot

Criteo lève lourd

La star française du Web, qui propose une solution de « publicité display à la performance », vient de lever 30 millions d’euros auprès du japonais Softbank Capital, Yahoo Japan, Bessemer, Adams Street et SAP Ventures. Criteo, née en 2005, compte recruter 250  personnes (700  salariés actuellement), tout en se développant à l’international, principalement en Asie et aux Etats-Unis. 

Distribution

Vekia ouvre son capital à Finorpa Le fonds d’investissement Finorpa entre au capital de la start-up lilloise Vekia, à hauteur de 500 000 euros. Cet éditeur de logiciels dédiés à l’optimisation des flux dans la distribution (Auchan, Monoprix, Leroy Merlin…) veut élargir son offre à d’autres secteurs et partir à l’international. 

Legaly Space croit au “zéro” papier La société par actions simplifiées Wiseed, spécialiste du financement collectif de start-up prometteuses, vient d’investir 100 000 euros dans le capital de Legaly Space. Créée en juillet 2009 par deux spécialistes de la dématérialisation, la jeune pousse veut révolutionner la gestion administrative des entreprises et des expertscomptables, en légalisant les échanges de documents numériques. Elle permet ainsi aux sociétés de toutes tailles de réduire leurs coûts liés aux frais généraux. Les deux fondateurs se sont rencontrés à la Direction des échanges sur les activités (GED) de l’assurance chômage (Unedic), orchestrant alors la dématérialisation des courriers entrants (60 millions de documents annuels, 40 000 utilisateurs). C’est à ce moment-là que leur est venue l’idée de créer leur propre entreprise. 

24 N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

Solid, la société de capital-risque solidaire du groupe Siparex, vient de participer à la première levée de fonds de Bittle, à hauteur de 500 000 euros. Fondé en 2009 à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) par trois demandeurs d’emploi, cet éditeur de logiciels en ligne est spécialisé dans le créneau de la business intelligence, notamment la création de tableaux de bord et de reporting qui permettent de piloter l’ensemble de l’activité d’une structure. Actuellement, Bittle développe une s­ olution sur le cloud de Google, qui permet d’organiser des indicateurs d’entreprise ou d’activité en quelques clics. Ces solutions s’adressent à une multitude d’acteurs, associations et coopératives, jusqu’aux administrations, en passant par les PME/TPE comme les grands comptes. Bittle prévoit de recruter une quinzaine de personnes d’ici Christophe Suffys, président de Bittle. à 2014. 

Polaris et Atlas Venture investissent sur docTrackr La start-up française docTrackr vient de lever 1,3 millions d’euros, principalement auprès de Polaris et Atlas Venture, afin de se développer à l’i­nternational. Les outils de docTrackr permettent de sécuriser, gérer et effectuer le suivi de documents partagés en ligne, allant même jusqu’à les détruire… L’interface de la solution permet notamment de surveiller qui modifie ou consulte un fichier, mais également combien de personnes y accèdent et sur quelle durée. L’entreprise, fondée en janvier 2011, doit son succès à deux anciens de Gemalto, Clément Cazalot et Alex Negrea, qui décident de postuler auprès de l’accélérateur de start-up Le Camping, pour présenter un projet de partage de fichiers en ligne sécurisé. Ce qui débouchera sur un contrat avec la SNCF et une première levée de fonds de 150 000 euros auprès des créateurs de Clubic. Début 2012, l’entreprise a intégré l’accélérateur de start-up américain Techstars. 

enquête spéciale

© Olivier Roux

PAR sylvain fievet

Homme de réseau, je suis convaincu que la convivialité est une des clés de l’épanouissement et de la réussite. Cette vision, le Club des Partenaires IT la traduit depuis plus de neuf ans, en proposant à ses membres de se rencontrer pour discuter des synergies possibles entre leurs entreprises. Dans un monde de plus en plus «  connecté  », nous avons paradoxalement tendance à être plus que jamais isolés. Il est important de prendre ce phénomène à contrepied Sylvain Fievet, Président de en redonnant du sens pour action ! au partage. Un investisseur m’a confié un jour n’avoir jamais investi dans un dossier où les dirigeants n’avait pas préalablement imaginé synergies et rapprochements avec leurs principaux concurrents… Dans l’IT, plus qu’ailleurs, la « coopétition » se retrouve au centre de nos préoccupations. Et la volonté de promouvoir ces partenariats a été à la genèse du lancement d’Alliancy, le prix que nous remettons pour la quatrième année, le 12 décembre. La philosophie d’Alliancy est riche  : nous ne pouvions pas nous limiter à ce prix. C’est pourquoi nous lançons un magazine à part entière, Alliancy, le mag. A l’heure où plusieurs titres de la presse écrite capitulent, je persiste sur les atouts et la valeur d’un support papier. Peut-être que ce goût du challenge m’a été communiqué à force de côtoyer de nombreux patrons de presse lorrains ! Mais, de la même façon qu’un dirigeant doit prendre le temps de l’échange, les tendances et les enjeux IT actuels méritent d’être soutenus par un journalisme de qualité et d’investigation. En 2012, pour la première fois, le palmarès d’Alliancy, le prix récompense un client final et ses partenaires, JCDecaux (lire cicontre). Preuve que dans cette dynamique, les acteurs de l’IT ne sont plus seuls. 

26 N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

ALLIANCY, le Prix Les trois lauréats 2012. Plus forts ensemble ! Les trois alliances primées cette s’associer est le plus sûr moyen d’atteindre l’excellence

année par le Club des Partenaires IT, et présentées ici, le prouvent une fois encore : et d’offrir des produits innovants capables de bousculer le marché. L’économie en a besoin.

Toutes les photos de la cérémonie de remise d’alliancy, le prix seront

publiées sur notre site alliancy.fr le 13 décembre 2012.

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ASAPpro et VDoc Software aux petits soins des TPE/PME. La solution logicielle BPMpro vise à simplifier la gestion quotidienne de la qualité, notamment pour le vaste tissu de TPE/PME. PAR Catherine Moal

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ylvain Spenlé dirige ASAPpro, un cabinet de conseil d’une vingtaine d’experts en organisation et en management par les processus, qu’il a créé en 2008. C’est dans le cadre de cette activité, tournée vers les grands groupes et les ETI principalement, qu’il se rend compte que les outils logiciels à disposition (Mega, Aris ou Casewise…) pour répondre à ces problématiques, restaient inadaptés aux attentes des TPE/PME. Questions de coût, de complexité et d’indépendance face à un système d’information central… Dans la santé, il identifie un premier besoin, au vu de l’évolution des missions du pharmacien (conseil et suivi thérapeutique, vaccination…). De plus en plus d’officines s’engagent dans une démarche de certification ISO 9001, avec des référentiels existants certes (QMS et Pharma Système Qualité), mais sans outil informatisé. Fort de ce constat, il lance, début 2011, la formalisation de BPMpro, une solution Internet pour le marché de la petite entreprise, soucieuse d’améliorer ses performances. Il s’allie alors les compétences d’une filiale de Visiativ, VDoc Software, pertinentes dans la gestion électronique des documents et la publication Internet/intranet. La mise au point de Pharmaprocess prendra un an avec une équipe dédiée chez l’éditeur lyonnais. Le socle technique comprend un référentiel (macroprocessus, processus…), une bibliothèque de documents personnalisable et un système de gestion pour assurer la traçabilité des actions entre les utilisateurs, dans le cadre d’une démarche qualité par exemple… Lancée cet automne, la première déclinaison « santé » de la toute récente filiale BPMpro d’ASAPpro, devrait être adoptée fin décembre par quelque 200 officines (plus de 1 000 d’ici à un an). « Notre marché cible concerne les 22 000 pharmacies en France. Nous espérons en toucher 20 % d’ici à 2015 », précise Fabien Tavernier, directeur commercial d’ASAPpro, en pourparlers avec divers groupements, dont certains

© .shock | Fotolia

Créons de la valeur.

souhaitent déployer la solution en marque blanche vers leurs clients. Aujourd’hui, cinq personnes travaillent pour BPMpro et six autres s’y consacrent côté VDoc Software

(80 salariés), rémunéré à la licence vendue. Par ailleurs, un premier accord commercial a été noué avec un partenaire pour étendre BPMpro à d’autres secteurs : « Les réseaux d’agences bancaires sont très intéressés, poursuit le dirigeant. Comme devraient l’être ceux des agences immobilières, les fédérations professionnelles, les franchiseurs ou la restauration. » Tout ceci justifie le statut de jeune entreprise innovante (JEI) qu’a décroché ASAPpro. Et si ce dernier a engagé, en 2011, un dispositif de crédit d’impôt recherche, il en est de même pour VDoc Software depuis peu. «  Ce parte­nariat nous permet d’élargir notre clientèle à la petite entreprise également, à de nouveaux segments de marché et de s’ouvrir à la vente en mode SaaS », analyse, de son côté, Bruno V­iallefont, directeur marketing chez l’éditeur. Une alliance à forte valeur ajoutée, selon les deux partenaires, sans aucune limite dans le temps. 

PRIX INNOVATION

JCDecaux et ses partenaires réinventent la ville. Le numéro un mondial du mobilier urbain et ses partenaires prouvent que la « ville du futur » est d’ores et déjà à notre portée. PAR Dorian Marcellin

«

F

aire de Paris une ville toujours plus lisible, accessible, familière et ouverte à tous ». L’appel à projets de la Ville de Paris, lancé en 2011, a donné naissance au déploiement de 40  prototypes de mobilier urbain ces derniers mois dans la capitale. Parmi eux, six sont le fruit du travail de JCDecaux et de ses nombreux partenaires *, récompensés à ce titre par le Prix Alliancy de l’Innovation 2012. Au menu : un concept-abribus, un décodeur urbain (écran tactile 42” multitouch) ou encore une aire de jeu numérique… « Les partenariats étaient indispensables, résume Albert Asséraf, directeur général stratégie, études et marketing de J­CDecaux. Ces nouveaux mobiliers innovants peuvent être vus comme des “smartphones géants”

et nécessitaient de faire appel à des spécialistes des contenus. » Des ténors en la matière répondent présents pour fournir les informations « affichées » dans les rues de Paris. En septembre 2011, JCDecaux lance un concours de création d’applications autour de cinq enjeux : découvrir, s’informer, partager, travailler et se divertir. Parmi les lauréats, des indépendants comme Pottier avec son application Quizz in Paris, la start-up Objectif et son Parcours (Que faire quand on a dix minutes de libre à Paris ?) ou Big5Media et ses Mystères de Paris. « L’application fait découvrir le Paris d’ hier et d’aujourd’ hui, explique Farrah Hajib, directrice marketing de Big5Media. Notre challenge était de mettre en place une ergonomie accessible à tous. Heureusement, nous avons pu réaliser avec JCDecaux tous les tests qui s’imposaient ». N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013 27

enquête spéciale « C’était une chance unique, confirme Albert Asséraf. Nous avons pu expérimenter directement dans l’espace public et en situation réelle. » Il reconnaît ainsi avoir beaucoup appris des problématiques du quotidien dans la ville… Seul moyen de répondre intelligemment aux enjeux des nouveaux usages numériques urbains et de lancer prochainement de « nouvelles » offres, commerciales cette fois. 

Gfi Informatique © JC Decaux

Partagez votre professionnalisme et exprimez votre audace au sein d’un groupe qui se transforme !

* La liste des partenaires « contenus » de JCDecaux dans le cadre de cet appel à projets : AFP, AfterMidnight, Association RMC/BFM, DisMoiOù, Le Routard, Big5Media, Pages Jaunes, Parcours, ParisBouge, Quizz in Paris, RATP, S­tations de Taxis, Stations Vélib’, Yourbandeals...

Prix Croissance

Cimail et Temis débusquent les messages… engageants.

750 M€

de CA 2012

10 000

collaborateurs

(pro forma)

7 pays

Face au boom des réseaux sociaux, le nombre de courriels échangés dans l’entreprise explose… La solution Easyfolder Mail Management permet de repenser sa politique d’archivage, tout en optimisant la gestion du risque.

France, Espagne, Portugal, Maroc, Luxembourg, Belgique, Suisse

PAR Anne Bechet

A

vec huit marchés adressés en réponse à des appels d’offres pour des contrats dépassant les 500 000 euros de licence par société, la solution logicielle élaborée par l’alliance Cimail-Temis, accompagnée par Atos, démarre sous de très bons auspices. Leur offre d’identification et de gestion de mails critiques apporte un véritable levier de croissance aux deux partenaires, leur permettant de cibler plus particulièrement les grands comptes et le mid-market. « Cette bonne prise de marché devrait se concrétiser en 2013 », se réjouit Eric Dorne, PDG de Cimail. Pour notre dernier exercice, notre société * affiche 35 % de croissance et vise des ventes entre 5 et 6 millions d’euros l’an prochain. » Par cette alliance, l’offre d’archivage numérique à vocation probatoire de Cimail (Easyfolder), couplée à la plate-forme logicielle Luxid de Temis, leader des solutions d’enrichissement sémantique de contenu, apporte à l’utilisateur une aide sémantique pour juger de la valeur probatoire des courriels en vue de les conserver. Atos, acteur international des services informatiques, intervient également en tant qu’intégrateur du système

à l’outil de messagerie Microsoft Exchange. La « nouvelle » solution, appelée Easyfolder Mail Management, permet ainsi de détecter, une fois prédéfinies les règles, les courriels à valeur engageante, parmi les millions de mails échangés chaque jour dans l’entreprise entre salariés, prestataires et clients, et d’archiver ensuite ces messages afin qu’ils puissent être retrouvés, « marquer » et servir de preuve juridique en cas de besoin. Il en va de même pour les pièces jointes. Les deux éditeurs, qui ont signé un contrat de partenariat pour cinq ans, ont mis au point leur solution en moins de trois mois, tout en respectant les préconisations du Club des responsables de politiques et projets d’archivage (CR2PA) et en s’assurant de la collaboration de référents dans le domaine juridique. Cette offre, novatrice, répond à la demande de gestion des contenus des courriels, devenue encore plus cruciale avec l’­essor des échanges sur les réseaux sociaux internes, les entreprises ne souhaitant archiver que le strict nécessaire pour des raisons de coût. 

5 métiers

Conception et management des systèmes d’informations, architectures systèmes et réseaux, édition de logiciels, intégrateur d’ERP, conseil www.gfi.fr/ recrutement

1200 recrutements en 2012

* 53 salariés et 4,2 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2011.

Méthodologie Ce prix est organisé par le Club des Partenaires IT, qui réunit des dirigeants de ces secteurs d’activité, avec l’appui de SFR Business Team, SwissLife Banque Privée et IDC. L’appel à candidatures a été lancé le 25 octobre 2012. Les trois lauréats ont été sélectionnés, le 26 novembre, par un jury de neuf personnes, représentant le pôle de compétitivité Cap Digital ; le groupe de conseil et d’études IDC ; EuroCloud, l’association professionnelle des acteurs du cloud computing en France ; le groupe d’enseignement supérieur Ionis ; l’association Parrainer la Croissance ; l’Adalec, l’Association nationale des directeurs des partenariats ; SwissLife Banque Privée ; le Club des Partenaires IT et la rédaction de “Alliancy, le mag”.

28 N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

www.gfi.fr

— Avec près de 10 000 collaborateurs dont 7 500 en France et un chiffre d’affaires de 750 M€ (pro forma 2012), Gfi Informatique fait partie du top 15 des SSII en France et a pour ambition de devenir l’acteur régional de référence sur ses marchés. Pour y parvenir, Gfi Informatique, présent dans 7 pays (dont la France avec 40 implantations, la Belgique, le Luxembourg, la Suisse, l’Espagne, le Portugal et le Maroc), poursuit depuis 2009 un plan de transformation qui a pour objectif de continuer une stratégie d’approche des grands comptes et une montée en valeur via l’expertise et l’innovation.

têtes rencontre

Le jeu des allianc es. Si quelqu’un croit en l’avenir du cloud, c’est bien Alain Mendiburu, le responsable des partenariats stratégiques à la direction Cloud et Services de SFR Business Team.



PAR Olivier Marie

Itinéraire Formation : 3e cycle Sup de Co Bordeaux 1988-1997 : Michelin Contrôle de gestion, puis fonction achats matières premières, puis achats informati­ques (logiciels, matériels, prestations). Depuis 1997, chez SFR Business Team 1997-2007 : achats 2007-2012 : marketing avec, entre autres, le montage de plateformes de contenus, et partenariats (notamment avec Johnny Hallyday). Depuis 2012 : en charge du Cloud Service.

© Olivier Roux

N

umergy est le fruit d’une alliance entre SFR, Bull et la Caisse des dépôts à desti­ nation des entreprises. Les trois partenaires s’apprêtent à mettre sur la table 225 millions d’euros pour offrir une solution sécurisée d’un cloud à la française, à vocation européenne. Ils ne veulent pas laisser le champ libre aux seuls Américains (lire aussi page 54). Bref, une forme d’énergie numérique, comme les pouvoirs publics ont impulsé naguère une énergie nucléaire. « Cette alliance permettra de répondre aux besoins d’informatique mutualisée de l’ensemble des acteurs privés et publics. Le client disposera d’une “route sûre”, le réseau, et d’un “parking” sécurisé, les serveurs Numergy. A lui de choisir sa “voiture”, les applications, et de se concentrer surtout sur ce qu’il veut en faire ! », explique Alain Mendiburu. Les besoins des entreprises varient selon leur taille. « Pour les petites PME, nous devenons en quelque sorte leur DSI [direction des systèmes d’information]. Pour les moyen­nes et grandes entreprises, nous accompagnons la mutation du métier de DSI. Les organisations peuvent se concentrer sur l’intégration du numérique pour améliorer leur business, que ce soit pour développer de nouvelles activités ou améliorer leur productivité. Et SFR peut accompagner leurs opérations sur le plan mondial grâce à nos partenariats », défend le responsable.



Le monde de demain se construit comme Un monde de « coopétition ». Nous sommes autant en concurrence frontale, qu’en partenariat.

Alain Mendiburu, 45 ans responsable des partenariats stratégiques à la direction Cloud et Services de SFR Business Team.

Moteur, mais pas dominateur D’ici à 2015, autant dire demain, 15 % des entreprises auront passé leur informatique en cloud. Le grand public s’y est déjà mis, c’est le contraire des évolutions précédentes de l’informatique, qui partaient des entreprises pour se diffuser vers le grand public. Là, les particuliers, sous l’influence d’Apple, ont montré la voie. De même, SFR Business Team travaille à la mise au point d’une sorte de Facebook de l’entre­prise : un outil de communication unifié qui fusion­ nerait tous les types d’échanges dans l’entreprise, comme Zuckerberg l’a fait pour les individus. Vous aurez sur le même portail le mail, la messagerie instantanée, les logiciels de gestion de ressources humaines ou les outils de gestion de la relation client (CRM). Les opérateurs de télécoms veulent donc reprendre la main, a fortiori en Europe où le marché est hyperéclaté. Depuis 30 N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

plusieurs années, ils ont dû partager les profits avec les fabricants de terminaux (Apple, Google, Microsoft, Amazon). Et  la relation client avec les producteurs de contenus. Aujourd’hui, leur salut est dans des alliances à géométrie variable, comme l’illustre Numergy, dont ils peuvent être moteurs s’ils acceptent de ne pas être dominateurs. Cette alliance entre professionnels de l’informatique et des télécoms montre la fluctuation des frontières entre les métiers. Et l’impératif d’être prêt à s’adapter : « Le monde de demain se construit comme un monde de “coopétition”, poursuitil. Nous sommes autant en concurrence frontale, qu’en partena­ riat. C’est un Meccano qui évolue selon les projets d’innovation et la demande de nos clients. Nous leur disons : “Nous ne savons pas tout faire seul, mais nos partenariats permettent de répondre à tous vos besoins.” »

Aujourd’hui, on a multiplié les écrans : PC, téléphones, t­ablettes, et va arriver la télévision connectée. Mais ce sont des écrans sans mémoire. On accédera donc, en temps réel, par tout réseau (fixe, mobile, fibre) et n’importe quel écran (y compris des objets connectés) à des informations s­tockées sur des serveurs et des fermes de serveurs.

Retour vers le futur Les opérateurs et les informaticiens, hier frères ennemis, se rapprochent. On va vers la multiplication des objets à la fois communicants et intelligents. Et pour concevoir des objets communicants, il faut que l’informatique soit présente dès la conception du produit. Le champ est très vaste, rien que dans l’univers de la maison… Cela demande simplement que tout marche quand on tourne le bouton : l’électricité, la mobilité

et l’informatique. Et que ces machines ne s’embarrassent pas avec des mémoires trop lourdes. « Le cloud, explique Alain Mendiburu, qui participe à l’aventure SFR depuis  1997, après avoir été de l’autre côté de la barrière comme acheteur informatique chez Michelin, c’est un peu le retour aux débuts de l’informatique, où un acteur comme IBM offrait à ses clients une solution mainframe bout en bout  [centres serveurs, réseaux locaux et écrans], ou que de grandes entreprises possédaient leurs propres supercalculateurs. Entre-temps, le monde s’est ouvert avec l’arrivée du PC, qui a cassé ce modèle avec des capacités de mémoire et de traitement autonomes. Les nouveaux usages en mobilité font de cette ouverture une vraie révolution avec la nécessité de solutions complètes permettant d’accéder à tout moment, depuis partout et avec n’importe quel écran, à ses données. Vous voyez, le monde informatique est une éternelle réinvention ! »  N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

31

opinions têtes

Le client, source d’innovation pour l’entreprise. L’innovation est un processus. L’une des caractéristiques principales de ce processus est qu’il est collectif et distribué. PAR PHILIPPE MUSTAR

elle investit dans

Crédits photos : P. Bodez - Région Lorraine

Ma Lorraine,

tiques, leurs contraintes, leurs compétences… Quelle meilleure façon de prendre en compte les futurs utilisateurs dans le processus d’innovation que de les inclure très tôt dans la conception même des nouveaux produits et des nouveaux services ?

l’avenir Arnaud, chercheur à Esch-sur-Alzette À chacun

sa Lorraine

AU CŒUR DE LA GRANDE RÉGION, NOS PROJETS DÉPASSENT LES FRONTIÈRES Retrouvez Arnaud sur

Philippe Mustar, Enseignant à Mines ParisTech, responsable de l’option « Innovation et entrepreneuriat ».

L

oin d’être le fruit d’un génie isolé seul dans son laboratoire ou son garage, l’innovation est le résultat – toujours incertain – d’une action collective à laquelle participent de multiples acteurs, internes et externes à l’entreprise. C’est ce que souligne la multiplication des alliances et des partenariats entre firmes, parfois concurrentes, à laquelle on assiste depuis les années 1980. La compétition ne se fait plus entreprise contre entreprise, mais réseau contre réseau, écosystème contre écosystème, comme le notait récemment Stephen Elop, PDG de Nokia, pour expliquer le formidable succès d’Apple face à son entreprise dans la téléphonie mobile. C’est l’un des paradoxes de nos économies contemporaines : la concurrence et la coopération s’accroissent simultanément. Au sein de ces collectifs qui innovent, les acteurs sont multiples et variés : entreprises, grands groupes, PME, start-up, centres techniques, sociétés de conseil, laboratoires académiques, universités, agences publiques, fournisseurs et… clients. Ces derniers ont longtemps été relégués en fin du processus d’innovation : leur seule marge de manœuvre étant d’accepter ou de refuser les produits et services nouveaux. Or, les études le montrent à l’envi : les clients sont une des principales sources d’innovation pour les entreprises.

Combien d’innovations ont échoué parce que leurs concepteurs n’ont pas assez aimé leurs futurs utilisateurs, parce qu’elles n’ont pas intégré leurs caractéris-

Dans des domaines de plus en plus variés, la frontière même entre utilisateurs, usagers, consommateurs ou clients d’un côté, et ingénieurs ou concepteurs de l’autre, devient de plus en plus floue. De nombreux travaux, initiés dans les années 1980 par Eric Von Hippel, professeur au MIT, ont montré, d’abord pour l’instrumentation scientifique, maintenant pour beaucoup d’autres secteurs, que des utilisateurs généraient collecti­ vement un grand nombre de produits nouveaux (dans les sports extrêmes, au kitesurf par exemple). Des études ont analysé comment ces « lead users » innovaient pour résoudre leur propre besoin et révélaient gratuitement leurs innovations, qui pouvaient être reprises et commercialisées par des entreprises. Mais l’activité entrepreneuriale des utilisateurs est bien plus développée qu’on ne le pense, et de plus en plus souvent, les utilisateurs-innovateurs commercialisent eux-mêmes leurs innovations. Ma collègue, Sonali Shah, de l’université de Washington, a ainsi calculé qu’aux Etats-Unis, près de 47 % des nouvelles entreprises basées sur des innovations et toujours en vie cinq années après leur création, ont été créées par des utilisateurs ! Dans d’autres configurations, les utilisateurs se regroupent en communautés pour innover (cf. logiciel libre) ou pour orienter les trajectoires technologiques (cf. rôle des a­ssociations de malades dans l’orientation des recherches scientifiques). Dans de nombreuses situations, nous sommes loin de la production de masse où « chaque client peut choisir la couleur de sa Ford T pourvu qu’elle soit noire ». Les produits s’individua­lisent : la pharmacogénomique ne nous promet-elle pas d’individualiser les thérapies en fonction du profil de chaque patient ? Nos smartphones, en apparence tous identiques, sont en réalité tous différents car, d’un usager à l’autre, ils intègrent un assemblage distinct d’applications. Dans ce domaine, si la forme extérieure de l’objet reste la même, la segmentation est devenue infinie, grâce au service proposé. L’intérêt montant pour le « design thinking » et pour l’expérience utilisateur est l’un des signes encourageants de la prise en compte, par de nombreuses sociétés, notamment dans la IT, des attributs de leurs (futurs) clients. Les entreprises qui réussissent sont celles capables d’intégrer, par des canaux variés, non seulement les besoins, mais aussi les compétences de leurs utilisateurs, clients ou usagers au cœur de leur processus d’innovation.  N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013 33

têtes opinions

VIVE LA COMPLEXITÉ ! Certaines entreprises portent, dans leurs gênes même, la complexité du monde. De sorte que de véritables « boulevards de croissance » s’offrent à elles.

D

PAR gérard moulin

ans un certain nombre de secteurs, la multiplication des réglementations, la montée des risques ou encore la pression des consommateurs font que le lancement d’un nouveau produit ou d’un service doit répondre à un cahier des charges qui ressemble au code des impôts français. Prenons l’exemple de Telecity Group, le leader européen des datacenters. Ce groupe britannique conçoit, développe et gère des sites d’hébergement d’infrastructures informatiques. Il réserve à chacun de ses clients un espace dans l’une de ses vingt-trois fermes numériques localisées dans les principaux centres d’affaires européens. Nous sommes là devant un bénéficiaire de la complexification du monde. Les échanges de données explosent, les sociétés ne considèrent plus qu’elles doivent garder en leur sein leurs serveurs informatiques : trop complexe, trop coûteux, trop mouvant. Le mouvement est irréversible. L’évolution du PIB n’a pas grande importance, au contraire. Une récession poussant toujours les entreprises à chercher de nouveaux gains de productivité, Telecity Group a de beaux jours devant lui.

Prenons maintenant un champion français, Dassault Systèmes. Voici le leader mondial des logiciels de gestion du cycle de vie des produits. Le groupe développe des outils permettant aux entreprises de simuler numériquement leurs produits, de visualiser leurs processus de fabrication et de recyclage. Là encore,

les nouvelles contraintes jouent en sa faveur. Regar-

dons la déclinaison dans l’industrie automobile : tout ce qui concerne le respect des normes de sécurité – de plus en plus drastiques – est intégré très en amont dans les projets. De plus, les logiciels 3D permettent de se rendre compte immédiatement de l’effet des décisions prises. Dernier exemple, les sociétés spécialisées dans l’inspection et la certification, tel le leader mondial SGS, né en 1878 à Genève, et son alter ego, le français Bureau Veritas, créé en 1828. Tous deux ont en commun d’inspecter, analyser et certifier des biens de consommation, des bâtiments, des systèmes de gestion en fonction de la réglementation locale ou internationale devant s’appliquer obligatoirement ou encore selon un référentiel propre à l’entreprise qui produit le bien. Ces groupes ont des taux de croissance interne autour de 10 % l’an sur une longue période. L’explosion des risques leur donne du travail. Gérard Moulin, Voilà de la croissance pérenne, Gérant du fonds Delubac Exceptions qui n’a rien à voir ou très peu avec Pricing Power les cycles économiques. Plus les (Delubac Asset choses vont se complexifier, plus Management). les contrats se multiplier. Merci la complexité ! 

et les chiffres le prouvent de façon indiscutable. Les clusters franciliens spécialisés (pôles de compétitivité, grappes d’entreprises…) ont recensé parmi leurs membres plus de 1 800  PME. A elles seules, les TIC en Ile-de-France représentent 400 000  emplois, dont plus de 20 000 en R&D, ce qui en fait le bassin d’emploi le plus important d’Europe. Ce rang se confirme pour le nombre d’étudiants formés dans la filière, le pourcentage du PIB consacré à la R&D, le nombre de publications scientifiques, et bien d’autres indicateurs. Les collectivités locales se doivent de stimuler et d’entretenir l’incroyable dynamisme de la filière de l’innovation numérique, sur laquelle repose une partie déterminante de la croissance que nous espérons tous. La Ville de Paris a mis en place, depuis 2008, une politique ambitieuse de soutien à l’innovation. Avec la création massive d’incubateurs d’entreprises innovantes, tantôt adossés à des établissements d’enseignement supérieur et de recherche, tantôt thématiques, tantôt généralistes, nous allégeons la pression immobilière qui pèse sur les entre­ preneurs, et les accompagnons au moment où ils en ont le plus besoin. Avec 70 000 métres carrés d’incubateurs, qui seront portés à 100 000 en 2014, le dispositif accueille dès aujourd’hui 400 entreprises en création. A ce rythme, Paris crée l’équivalent d’une Tech City londonienne tous les deux ou trois ans.

Afin de mieux mettre en valeur ce formidable écosystème parisien de l’innovation, de lui donner une plus forte visibilité et, à terme, un meilleur accès à l’investissement et au capital-risque, il est clair qu’un projet fédérateur accompagné d’un vaste plan de communication serait le bienvenu.

A ce titre, le projet « Paris Capitale Start-up », actuellement étudié par Fleur Pellerin, ministre chargée des PME, de l’innovation et de l’économie numérique, est évidemment une piste prometteuse. En créant de grands pôles d’attractivité (ce nouveau quartier numérique, mais aussi le Silicon Sentier, le Nord-Est parisien, Saclay) pour un écosystème déjà bien réparti sur le territoire, on donne à toute une communauté un ancrage territorial, une visibilité et des possibilités de se rencontrer.

Paris est en train d’inventer un modèle d’innovation original et attractif, fondé sur la recherche, la créativité et l’esprit d’entreprise. Dans le concert des grandes capitales de l’innovation, elle tient son rang, parmi les tout premiers. 

Jean-Louis Missika, Adjoint au maire de Paris en charge de l’innovation, de la recherche et des universités.

Voyez loin.

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Paris, capitale européenne du numérique. Paris crée l’équivalent d’une « Tech City » londonienne tous les deux ou trois ans… A elles seules, les TIC en Ile-de-France représentent 400 000 emplois. Un projet fédérateur, accompagné d’un vaste plan de communication, serait le bienvenu. PAR JEAN-LOUIS MISSIKA

P

aris est, depuis des siècles, l’une des capitales mondiales de l’intelligence et de l’innovation. Le Paris du XIIIe siècle, qui vit la création de la Sorbonne, le Paris des Lumières et des expositions universelles en sont la preuve. En ce début de XXIe siècle, Paris conserve ce mélange unique de chercheurs, d’artistes et d’entrepre34 N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

neurs, qui est la clé de l’innovation et de la créativité. Cette alliance fait notamment merveille dans le numérique : du jeu vidéo au cloud computing, de l’animation 3D aux services numériques, et du logiciel libre au design numérique, la région parisienne foisonne de talents et d’entreprises de toutes tailles. Paris est aujourd’hui la capitale européenne du numérique,

En décembre

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Industrie, Services, Distribution, Retail, Secteur Public Lancement en ligne

têtes nominations

publi-redactionnel

Renaud Durand

relations interentreprises. Le

Responsable International Business Unit / NextiraOne France

gouvernement a créé également un poste de médiateur des marchés publics, pour

A 42  ans, il prend la respon- en favoriser l’accès aux PME, sabilité

du

développement confié à Jean-Lou Blachier,

international de l’intégrateur. PDG de Promaxion. La nomiCe diplômé de l’ESC Bor- nation d’un médiateur du crédeaux, titulaire d’un MBA de dit a pour vocation de comla B ­ abcock Graduate School, pléter le triptyque. a commencé sa carrière chez Alcatel-Lucent, où il était glo-

Mark Zablan

bal account manager (ener- Président / Adobe Systems gies & utilities) depuis 2009.

EMEA Adobe Systems entend renfor-

Robert Youngjohns

cer son activité digital marke-

Vice-président senior et directeur général de la division Autonomy / HP

ting et média en nommant cet

Nouvelles de stars Le français Bertin Nahum talonne… Steve Jobs A 42 ans, le chef d’entreprise français Bertin Nahum est consacré parmi les « 10 entrepreneurs high-tech les plus révolutionnaires » par la revue canadienne Discovery Series. Sa 4e place, juste derrière Steve Jobs, Mark Zuckerberg et James Cameron, vient récompenser le robot d’assistance en interventions neurochirurgicales Rosa, de sa société Medtech. D’origine béninoise, Bertin Nahum est passé par l’Insa Lyon, où il a notamment permis la conception d’un logiciel pour la détection des lésions crâniennes à partir d’un scanner. Titulaire d’un master of science de l’université de Coventry, il s’est ensuite illustré au sein de plusieurs entreprises spécialisées dans la robotique médicale (chirurgie cardiaque, orthopédique, neurochirurgie…).

ancien DG marketing services titulaire d’un Executive MBA de la diffusion de bonnes prad’Experian pour l’Amérique du de HEC et d’un master admi- tiques et d’innovations pour

Ce Britannique de 58 ans, ex- Nord (puis l’Europe) au poste nistration des entreprises de les entreprises numériques ou président de la région Amé- de président de la zone EMEA. l’université de Toulouse.

de labels comme l’Entreprise

rique du Nord de Microsoft,

numérique responsable.

prend la tête de la division logi-

Benoît Liagre

Xavier Verhaeghe

cielle de HP. Titulaire d’un mas- Directeur innovation et ter en physique, il a été PDG de organisation / Banque Callidus Software, après avoir Accord (Groupe Auchan) travaillé dix ans chez Sun et A 40 ans, le directeur du serdix-huit ans chez IBM.

vice clients et des ventes de la

Banque

Accord

depuis

2009, est nommé directeur innovation

et

organisation.

Titulaire d’un MBA de l’Edhec Business School et de l’Iéseg, Benoît Liagre a commencé sa

Vice-président Core Technology, Big Data et Security Solutions EMEA / Oracle Europe L’actuel country manager d’Oracle Belgique et Luxembourg voit ses responsabilités élargies avec sa prise en charge de la stratégie de croissance des technologies big data et sécurité EMEA.

carrière au sein de la Banque Accord en 1996.

Thomas Meunier

Président / Amazon France Ce centralien remplace à la

Directeur des opérations IBM

présidence d’Amazon France,

France depuis janvier 2011, il

Xavier

remplace à la tête du channel,

Garambois,

promu

directeur Europe. Passé chez

Philippe Sajhau, qui devient

Carrefour, Il était directeur

vice-président Smarter Cities.

du pôle électronique grand

Diplômé d’Euromed Marseille,

public, équipement de maison

Michel Bailly

Directeur des partenariats européens / Inria L’organisme public de recher­ che dédié aux sciences et technologies du numérique se dote d’un nouveau responsable des partenariats

pour

l’Europe.

Ancien directeur scientifique

il était passé par la direction

Service, il est titulaire d’un docl’université de Rennes I.

Pierre Pelouzet et Jean-Lou Blachier

en charge des programmes kage, et services. et de l’innovation / Altran A 52 ans, directeur technique Jean-Pierre Bayol depuis début 2012, il rejoint Vice-président / France IT

Emmanuel Benoît North America Ce titulaire d’un master de l’Institut supérieur d’électronique de Paris (ISEP) accom-

Médiateurs des PME auprès le comité exécutif du groupe Le réseau des clusters numé- pagnera la croissance rapide de l’Etat Altran. Il avait passé aupa- riques France IT se dote d’un de ce spécialiste du contenu Pierre Pelouzet, président de la ravant six ans chez Astrium vice-président avec la nomi- et des livres numériques, sur Compagnie des dirigeants et (EADS), en tant que directeur nation du directeur de Digital­ le

marché

nord-américain.

acheteurs de France (CDAF), des achats. Formé à l’Ecole Place (Midi-Pyrénées). Il por- Directeur marketing stratéremplace Jean-Claude Volot, Centrale de Nantes et à la tera notamment les projets gique depuis 2009, il avait au poste de médiateur des ­Harvard Business School, il est inter-clusters du réseau, autour rejoint le groupe en 2005. 36 N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

C’est pour apporter des réponses adaptées à ces attentes que TalentSoft a fait des usages des clients sa priorité absolue. Né dans le Cloud il y a 6 ans, l’éditeur est le champion européen de la Gestion Intégrée des Talents en mode SaaS. Consacrée « Meilleure Offre Cloud 2012 » par EuroCloud, la solution TalentSoft est également le 1er logiciel RH en France*. Elle est surtout parfaitement optimisée pour le Cloud. « Dès le départ, nous avons fait le choix de nous concentrer exclusivement sur notre cœur de métier, l’expertise en ressources humaines, afin d’offrir le meilleur de la gestion des talents à nos clients » explique Joël Bentolila, Directeur Technique et Directeur Associé Fondateur de TalentSoft. En s’alliant avec les professionnels de l’architecture Cloud de classe mondiale, tels Microsoft, IBM et Agarik (Bull), l’éditeur a pu se consacrer à sa propre spécialité. Il investit 80% de sa R&D à l’amélioration des fonctionnalités de son outil, là où la tradition veut habituellement que les enjeux de maintenance se taillent la part du lion. Grâce à cette expertise, la solution standard TalentSoft peut être implémentée en 3 mois, tout en restant fortement paramétrable selon les besoins précis de chaque client. « Nous proposons une réponse immédiate en termes de compréhension des besoins clients : nos chefs de projets sont des experts RH, pas des techniciens » fait valoir Joël Bentolila.

Enjeux stratégiques L’approche Cloud de TalentSoft permet de conserver ces paramétrages experts lors des montées de version (trois par an), automatisées et discrètes. « Nous évitons toute rupture, contrairement au mode licence : les évolutions sont donc complètement indolores pour le client » résume Joël Bentolila. La solution TalentSoft est en effet optimisée pour le Cloud : elle capitalise sur une architecture multitenant et une gestion subtile des performances, au sein des datacenters les plus sécurisés au monde. Une nécessité quand on sait que la gestion de talents concerne l’intégralité des collaborateurs d’une entreprise. Plus que jamais les services de ressources humaines ressentent le besoin de professionnaliser leurs processus. Une solution doit donc pouvoir se ramifier presque à l’infini, pour servir chaque utilisateur directement sur son poste. Cet enjeu est d’autant plus stratégique lorsque les collaborateurs d’une entreprise sont dispersés sur de nombreux sites, voire à l’international. « Le Cloud est le seul moyen qui permette de répondre aux attentes des entreprises, tout en maintenant des standards de sécurité et de performance très élevés » conclut Joël Bentolila. Née dans le nuage, TalentSoft a bien les pieds sur terre. *Étude IDC 2012

Travailler avec des professionnels du Cloud permet d’en maîtriser toutes les subtilités et d’avoir une application efficace et fluide Les experts du Cloud en action

et sport de l’enseigne améri- Directeur général adjoint des divisions serveurs & stoc- Directeur général / Jouve caine d’e-commerce.

Les possibilités offertes par le Cloud ont fait naître de nouvelles attentes chez les entreprises. Au cœur des enjeux, la rapidité d’implémentation des solutions et des coûts particulièrement compétitifs. Mais les utilisateurs ont également besoin d’une compréhension fine de leur métier, pour une personnalisation millimétrée de leurs outils.

adjoint Réseaux, Systèmes et torat en parallel computing de

Vice-président Business Partners en charge du channel / IBM

Romain Voog

Thierry Priol

UN NUAGE AUX NOMBREUX TALENTS

« Troisième génération de Cloud, le PaaS (Plateform as a service) nous permet d’être les experts de notre métier et de vous offrir le meilleur de la gestion des talents » se réjouit Joël Bentolila. TalentSoft a compris très tôt l’avantage que représentait le fait de se reposer sur de véritables spécialistes des questions d’infrastructures techniques, pour aller au-delà des enjeux de serveurs. TalentSoft est partenaire de Microsoft pour le développement et la production de ses applications et pour l’hébergement de sa solution sur la plateforme Windows Azure. L’éditeur de gestion des talents a eu la chance d’être le premier de son domaine, au niveau mondial, à être optimisé pour la plateforme Cloud du géant de Redmond, dès 2011.

Joël Bentolila

Directeur Technique et Directeur Associé Fondateur de TalentSoft

TALENTSOFT EN QUELQUES CHIFFRES

2 millions d’utilisateurs connectés dans 100 pays. 1 seule version de la solution pour tous les utilisateurs.

1ère solution de Gestion des Talents optimisée pour le Cloud au niveau mondial.

102,6% de croissance en 2011. e Au cœur du Cloud de 3 génération.

terrain international ISRAËL

Les entreprises française s puisent dans le vivier de start-up israélien. Petit par la taille, mais grand par sa capacité d’innovation, Israël est considéré comme le deuxième pôle technologique mondial, après la Silicon Valley californienne. Dans le sillage des Américains, les Français multiplient les partenariats locaux pour bénéficier de technologies inédites, souvent issues de la recherche militaire. PAR Bruno Mouly

Des technologies inédites C’est le cas, par exemple, de Bouygues Telecom. L’opérateur s’est appuyé sur deux PME israéliennes pour développer sa nouvelle Bbox Sensation. Commercialisée depuis juin, cette box triple play permet aux foyers d’accéder à de nombreux contenus et services vidéos sur ordinateur, tablette tactile et TV… « Notre offre intègre la nouvelle technologie Wifi, conçue par Celeno Communications, l’une des meilleures au monde disponible à ce jour pour sa qualité de transmission en haute définition », indique Franck Abihssira, directeur des activités fixes, des contenus et des services de Bouygues Telecom. L’opérateur s’est également associé à la société Playcast, ce qui lui permet d’offrir à ses abonnés, par l’intermédiaire du portail Bbox games, un service de jeux en streaming grâce à leur solution de cloud gaming. Cette technologie s’apparente à la vidéo à la demande, et fonctionne sur le même principe. « Playcast utilise une technologie exclusive de compression qui nous permet de proposer une qualité de jeu optimale, en mode solo ou multijoueur », souligne Franck Abihssira. Pour dénicher ces deux perles, Bouygues Telecom a, dès 2010, entamé une veille technologique mondiale. Mais, c’est finalement lors d’un voyage d’études organisé par la chambre de commerce France-Israël, relayée sur place par l’équipe d’Ubifrance de l’ambassade de 38 N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

France à Tel-Aviv, que l’opérateur de téléphonie les a détectées. Du coup, le groupe a conclu avec les deux entreprises, au premier semestre 2011, un contrat respectif de services technologiques. « Les deux dirigeants israéliens se sont très impliqués dans le projet. Celeno est même un partenaire stratégique à travers ­Bouygues Telecom Initiatives, notre incubateur de startup », expose Franck Abihssira. A tel point que Bouygues Telecom s’envole désormais tous les six mois vers Israël… « pour trouver d’autres bijoux de la sorte ». En 2008, son concurrent Orange a eu Israël une démarche similaire. Mais l’opéraIsraël se situe au 2e rang, teur a choisi, avec l’appui de sociétés juste derrière les Etatslocales de conseils juridique et fiscal, Unis, en nombre de sociétés cotées au Nasdaq. de racheter la start-up israélienne Selon l’Israël Venture Orca Interactive, via sa filiale V­iaccess, Capital, le pays compterait spécialisée dans les systèmes de sécu3 850 start-up, soit rité et de protection des contenus de une pour 1 844 habitants, chaînes de télévision payantes. « Dans un record mondial. notre stratégie d’étendre notre portefeuille de produits afin de permettre à nos clients Eutelsat, Orange, Canal +… de lancer de nouveaux s­ervices, Orca nous apporte ses compé­tences de plate-forme technologique pour diffuser les chaînes de télévision et des vidéos sur tous les supports : ordinateurs PC, téléphones mobiles… C’était la meilleure dans son domaine », explique François Moreau de Saint-Martin, directeur général de Viaccess-Orca.

Des prises de décision rapides Les deux entreprises ont finalement fusionné en mars 2012 pour apporter des solutions de bout en bout sur un marché qui a évolué. « Ce rapprochement a été un succès grâce à la bonne entente des deux équipes de direction et à des tailles d’entreprises similaires », se réjouit le dirigeant. Même si les deux partenaires n’avaient pas au départ la même approche d’un projet commun. « Les Israéliens sont très directs. La rapidité de leurs décisions leur permet de se lancer très vite dans un projet, alors que les Français ont tendance à en analyser auparavant tous

les aspects », relève Nathalie Boulanger, directrice des fonctions transverses à la direction du marketing et de l’innovation d’Orange. Mais, au final, le courant est passé. Et ce n’est pas par hasard si OP Ventures, le fonds commun d’investissement créé récemment par Orange et Publicis, a trouvé sa première cible… israélienne. Il vient de miser 11,4 millions d’euros dans MyThings. Cette société fournit des solutions de « publicité contextuelle » en proposant de la pub selon le profil de l’internaute (retargeting), de même que son concurrent français Criteo. « Il s’agit de développer cette entreprise prometteuse dans la diffusion de publicités sur les téléphones mobiles », précise Nathalie Boulanger.

Des alliances dans les deux sens Pour Keyrus, acteur français de la Business Intelligence  (BI), l’acquisition en octobre 2011 de 51 % de la start-up israélienne Vision.bi constitue aussi une opération stratégique cruciale. « On va capitaliser sur les compétences de ce leader sur le nouveau marché du big data, technologie qui n’existe pas encore en Europe, dans l’objectif de devenir leader mondial dans le domaine », explique Eric Cohen, PDG de Keyrus. Le groupe a pu identifier cette pépite israélienne grâce à l’ouverture sur place, en 2009, d’un bureau de veille technologique. Depuis, ce rachat lui a permis de développer ses activités très rapidement sur le marché américain, « grâce aux connexions technologiques des entreprises et financières des fonds d’investissement entre Israël et les Etats-Unis » (lire encadré ci-contre). Dans les coopérations franco-israéliennes, tous les cas de figure sont néanmoins possibles. Ainsi, Danem, PME française qui fournit des solutions logicielles de mobilité pour les professionnels (commerciaux…), s’est alliée au mastodonte du pays NGSoft (450 ingénieurs), mondialement reconnu pour ses hautes compétences en sécurité et ergonomie informatique. « Nous avons scellé un partenariat, il y a un an et demi, pour développer un back office de CRM, l’entité mobile d’un CRM. NGSoft était la seule société qui pouvait nous apporter ce complément de logiciel mobile exigé par nos clients », expose Michel Sasportas, fondateur et PDG

de Danem. Depuis les deux entreprises travaillent de concert pour faire aboutir le projet au printemps 2013. « NGSoft nous rassure par son savoir-faire et sa rapidité d’exécution », note le dirigeant. Enfin, une start-up française peut aussi intéresser Israël. Le système de géolocalisation de stationnement sans satellite, mis au point par la PME toulousaine Lyberta, attise les convoitises de la Communauté urbaine de Tel-Aviv et du groupe On Track Innovations (OTI), l’un des leaders mondiaux en solutions à base de cartes à puce sans contact. « Ils sont très intéressés par notre dispositif de gestion dynamique du stationnement de véhicules qui consiste à détecter les places libres, les véhicules stationnés et même de discriminer l’usager dans sa voiture lors d’un stationnement », indique Jean-Louis Lopez, PDG de Lyberta. C’est surtout la résonance médiatique du système de Lyberta, testé à maintes reprises en France, qui a attiré l’attention des autorités israéliennes. Mais la mise en contact de la start-up avec OTI, qui expérimente déjà le système français couplé au sien dans un parking en Israël, a été provoquée par Smart e-Moon, le représentant local de Lyberta. 

Une seconde “Silicon Valley” •L  a haute technologie représente 50 % des exportations du pays. • Le pays compte 140 ingénieurs pour 10 000 habitants et le nombre de brevets déposés figure Siège d’IBM à Matam. parmi le plus élevé au monde. • C’est à Haïfa, sur le parc technologique de Matam, que s’étend Technion, l’université de recherche publique la plus ancienne et la plus prestigieuse (70 % des ­ingénieurs du pays y sont formés). C’est ­aussi dans ce parc que se trouvent Microsoft, Intel, Google, Yahoo ou IBM… © IBM

L

’Etat hébreu, nation en conflit avec ses voisins, est connu pour être l’un des leaders mondiaux dans les systèmes de sécurité du territoire. Plus largement, dans la Start-up Nation se joue aussi en partie l’avenir de l’économie numérique et de l’innovation. Le pays regorge de start-up dans tous les domaines en pointe, grâce aux nombreux transferts de technologies souvent issues de la recherche militaire. Or, l’isolement du pays au Proche-Orient et la petite taille de son marché poussent ses entreprises à nouer des partenariats bien au-delà de ses frontières. Une aubaine pour les grands groupes occidentaux – américains en tête, mais aussi français –, qui multiplient les alliances depuis plusieurs années.

N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013 39

terrain région LORRAINE

La Renaissance passe aus si par le numérique.



En Lorraine, l’économie numérique incarne l’esprit Renaissance que Nancy mettra à l’honneur en 2013. La toute jeune université de Lorraine promet de renforcer une filière en quête de visibilité.

L’université de Lorraine, née de la fusion de toutes les universités régionales, ouvre aux entreprises les portes des laboratoires, et réciproquement. Renaissance Nancy 2013 doit nous permettre de faire connaître la filière du numérique au grand public et à l’ensemble du territoire.

PAR Pascale Braun, METZ

E

n mai prochain, les Lorrains seront invités à enrichir un «  nuage des expressions », réceptacle cubique qui recueillera leur vision de l’avenir via leur smartphone ou leur écran. L’attraction s’inscrira au programme de Renaissance Nancy 2013, qui entend raviver l’esprit d’innovation et de recherche dans la région. Le numérique occupera une bonne place dans cette grande célébration culturelle, économique et scientifique. Le Grand Nancy, la chambre de commerce et d’industrie de Meurthe-et-Moselle et l’université de Lorraine (UdL) lancent, dans la foulée, le projet Technopole Renaissance. Cette dernière doit reproduire au long des Rives de Meurthe le succès du Technopôle de Nancy-Brabois, construit dans le sillage du CHRU dans les années 1970. Plein comme un œuf, ce site de 500  hectares regroupe 285 entreprises, près de 20 000 étudiants et chercheurs et 15 000 salariés dans le secteur médical. La Technopole Renaissance doit élargir ses horizons à l’innovation en général et développer des filières d’excellence fédérant les acteurs économiques de l’agglomération, mais aussi de l’ensemble du sillon lorrain reliant Nancy, Metz, Epinal et Thionville. Place forte universitaire, médicale et financière, l’agglo­ mération nancéienne présente, depuis un quart de siècle, un terreau fertile à l’éclosion de start-up. « Le Grand Nancy a identifié l’industrie

numérique comme le secteur le plus créateur d’emplois de l’agglomération. Le pôle hospitalier a contribué à l’émergence de filières d’excel­lence, notamment en imagerie médicale ou en télémédecine. La ville présente également une longue tradition de services, très consommateurs de développements numériques. La présence des universités et des grandes écoles permet, de surcroît, aux entreprises de trouver du personnel qualifié », analyse Fabian Costet, consultant et président du cluster collaboratif Nancy Numérique.

Efluid gérera les 35 millions de clients d’ERDF L’agglomération nancéienne a vu naître certains pionniers de l’informatique comme le site d’informations boursière Boursorama ou le fabricant de modems Olitec. Elle abrite aujourd’hui Pharmagest Interactive, leader national des logiciels de gestion des officines, le québécois Nurun, créateur de sites, ou encore l’opérateur de services IP, RMI Informatique (et sa marque Adista). Aux côtés d’autres grands noms, dont Miss Numérique, le site d’e-commerce, ou le groupe Factum Finance, spécialiste de la location et du finan­ cement de solutions informatiques, gravitent des centaines de petites structures. L’industrie numérique représente, à Nancy, 900  entreprises et plus de 8 000  emplois directs. Metz ne présente pas autant de références que Nancy, mais a annoncé fiè-

L’Institut Lafayette, un projet américain unique en Europe

Avec l’Institut Lafayette, le Technopôle de Metz disposera, en 2014, d’une plate-forme technologique unique en Europe

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dans le domaine de l’opto­ électronique. Ses 35 chercheurs et ingénieurs mèneront des recherches pour la mise au point de composants électroniques qui interagissent avec la lumière. Issu d’un partenariat entre les collectivités territoriales, l’université de Lorraine et le Georgia Institute of Technology d’Atlanta, l’Institut Lafayette

mobilise un investissement de 32 millions d’euros. Ouverte aux industriels, aux laboratoires publics et privés et aux start-up, cette « boîte à outils » assurera ses frais de fonctionnement grâce à des prestations en libre-service et aux partenariats. Solvay, PSA et BioCapTech, présents en Lorraine, ont déjà fait part de leur intérêt.

Pace Stanislas à Nancy

rement, mi-octobre, la création d’Efluid, filiale du fournisseur d’énergie UEM, détenu à 85 % par la ville de Metz. Cette start-up, qui équipe déjà avec son progiciel de gestion de réseaux dix-huit entreprises locales fournissant l’électricité à 2 millions de clients, gérera, d’ici à 2019, la facturation, le recouvrement et le suivi des 35 millions de compteurs du réseau ERDF, filiale d’EDF.

L’université de Lorraine pour “faire dialoguer les savoirs” Metz a également bénéficié de l’antériorité acquise voici près de trente ans avec la création du premier technopôle explicitement dédié aux NTIC. Le site a perdu cette spécificité, mais a vu naître Applicam, pionnier national de la carte de prépaiement, et le groupe ProConsultant Informatique (PCI), qui exporte dans une trentaine de pays ses solutions de gestion des programmes et des publicités des chaînes de télévision. « A l’étranger, l’existence d’un technopôle rassurait nos interlocuteurs et constituait un signe de reconnaissance. Aujourd’hui, il nous faut structurer une filière régionale pour exporter notre savoir-faire. Les nouvelles technologies ne sont pas une fin en soi, mais

Fabian Costet, consultant et président du cluster collaboratif Nancy Numérique.

constituent l’outil indispensable à tous les secteurs de ­l ’économie  », estime Hervé Obed, fondateur et dirigeant de PCI et président de l’Institut lorrain de participation (ILP), le principal organisme de capital développement régional. Fondée voici un an, la toute jeune université de Lorraine (UdL) doit contribuer à structurer la filière. Son mot d’ordre « Faire dialoguer les savoirs, c’est innover », promet l’intensification des échanges entre la recherche et l’industrie. A Nancy, le Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications (Loria), dont l’incubateur a couvé nombre de start-up, compte développer en 2013 un centre d’ingénierie en bioinformatique interdisciplinaire. Le centre de recherche en automatique de Nancy et le centre de ressources Critt bois d’Epinal travaillent à une interface dédiée à la rénovation des bâtiments. A Metz, l’université de Lorraine s’implique, d’ores et déjà, dans les travaux du futur Institut Lafayette (lire encadré ci-contre) et dans le projet d’institut de recherche technologique Matériaux, métallurgie et procédés. Le futur M2P mobilisera 110 millions d’euros sur dix ans et doit engendrer une « Material Valley » à l’horizon 2020.  N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

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terrain pôle de compétitivité BRETAGNE

En Bretagne, Images & Rés eaux tisse la toile de l’internet du futur. Le pôle Images & Réseaux a développé une cartographie dynamique pour représenter les coopérations entre ses membres. Un programme qui pourrait faire école. PAR François Durieul, RENNES

U

ne œuvre de Vasarely ? Une représentation futuriste d’un indicateur de chemin de fer ? Un feu d’artifice géant ? Rien de tout cela. Les cartes établies par le pôle de compétitivité breton Images & Réseaux reflètent les coopérations entre ses membres et les centres de recherche qui lui sont associés. Au-delà de son aspect graphique surprenant, cette démarche est assez révolutionnaire. Tout a commencé en 2010. « A l’époque, nous consacrions beaucoup de temps et d’argent à établir la base de données du pôle, sans aboutir à un résultat satisfaisant », raconte Bertrand Guilbaud, actuel directeur général du pôle Images & Réseaux, qui vient d’être nommé directeur général de l’IRT B-com. A l’arrivée, en effet, les colonnes de chiffres réunies dans un gigantesque tableau Excel n’étaient guère explicites. Et ne reflétaient en rien la dynamique à l’œuvre au sein

du pôle breton, qui fait travailler ensemble grands groupes, PME et organismes de recherche.

Visualisation de données Une rencontre avec l’Ecole de design de Nantes Atlantique et un chercheur spécialisé dans la cartographie, Franck Ghitalla, va changer la donne. Ce dernier a en effet développé une approche originale de cartographie dynamique [voir son site : http://ateliercartographie.wordpress.com], sous forme de nuages de points et de liens, dont la taille représente l’intensité des relations entre les acteurs. « Nous avons alors repensé notre base de données selon cette approche de mind mapping, fondée sur la visualisation de données », explique Bertrand Guilbaud. Avantage : les cartes permettent de faire tomber des barrières et passer des messages. D’un coup d’œil, on mesure la réalité des échanges entre deux PME du pôle, ou deux laboratoires. Et la proximité géogra-

B-com, future “ start-up de R&D ”

Dans quelques mois, B-com va « devenir » une réalité. Sous cette appellation à double sens, l’institut de recherche technologique (IRT) breton, consacré à l’Internet du futur, voit grand. Labellisé par l’Etat, B-com dispose d’un financement de 60 millions d’euros dans le cadre

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des investissements d’avenir, auxquels s’ajoutent 30 millions d’euros apportés par les collectivités territoriales (région Bretagne, Rennes Métropole, Lannion-Trégor Agglomération et Brest Métropole Océane). Et son budget global, jusqu’à fin 2019, s’élève à 200 millions d’euros. A la clé, des travaux ambitieux dans les domaines de l’image, des réseaux et de la santé. Ses premiers programmes devraient démarrer au cours du premier trimestre 2013. « B-com, c’est une start-up de recherche

et développement, y compris dans son modèle managérial et son esprit d’entreprise », souligne Vincent Marcatté, son président. Une vingtaine de PME bretonnes sont associées à sa gouvernance. Doté d’un centre principal à Rennes et de deux sites secondaires à Lannion et Brest, B-com devrait employer 100 personnes au départ et 300 à terme. Il s’installera dans des locaux de 4 000 mètres carrés d’ici à fin 2014, dans la nouvelle zone d’activités rennaise Via Sylva.

phique n’apparaît plus forcément comme le discriminant numéro 1 : comme le montre la carte circulaire ci-contre, les entreprises du bassin rennais entretiennent des relations presque aussi fortes avec leurs homologues brestoises qu’avec les acteurs parisiens ! Et n’en déplaisent aux tenants du polycentrisme breton, Rennes s’affiche clairement comme le cœur du pôle Images & Réseaux par le nombre et l’intensité des échanges qui s’y croisent. La base de données ainsi revisitée, sous le nom de Visir (vision stratégique Images et Réseaux) apporte d’autres enseignements essentiels. Car l’utilisateur, en cliquant sur les billes ou les liens, peut faire apparaître à l’écran un descriptif très complet du contenu des travaux en cours (thèmes, budgets, acteurs, calendrier).



Nous souhaitons mettre Visir au service de nos membres et, pourquoi pas, le proposer à d’autres partenaires.



Un « curseur temporel » pour mesurer l’évolution des projets Par un jeu de mots-clés bien choisis, il est également possible de visualiser les champs de compétences partagées, les coopérations existantes, les projets à encourager… Un « curseur temporel » permet aussi de voyager dans le temps en mesurant l’évolution des projets depuis la création du pôle, en 2005. Le projet Visir s’appuie sur les compétences d’une start-up française, Linkfluence (www.­linkfluence. com), spécialisée dans cette visualisation. « Pour l’instant, il s’agit d’un prototype, utilisé exclusivement en interne. Nous souhaitons le mettre au service de nos membres et, pourquoi pas, demain, le proposer à d’autres partenaires », confie Bertrand Guilbaud. Démarche unique en France, cette approche pourrait bien révolutionner la manière dont les acteurs institutionnels et les entreprises envisagent leurs coopérations. A l’heure où les partenariats collaboratifs ont le vent en poupe, pouvoir visualiser d’un seul coup d’œil les forces et les faiblesses des liens à l’œuvre apporte une réelle valeur ajoutée dans la construction d’un modèle coopératif. Nul doute que le futur institut de recherche technologique B-Com, récemment labellisé par l’Etat (lire ci-contre), saura utiliser ce savoir-faire innovant pour stimuler ses partenariats. 

Intensité des coopérations La carte de France ci-dessus illustre le nombre de partenariats technologiques initiés par les membres d’Images & Réseaux, selon une approche territoriale départementale. Elle exprime clairement l’intensité des échanges entre Rennes, Paris et Brest, notamment. La vue circulaire ci-dessous se lit différemment : elle distribue les départements en fonction du nombre de liens de coopération entretenus entre eux, dans une logique interrégionale (en rouge, les départements bretons, en jaune les Pays de Loire, en bleu Paris et l’Ile-de-France). Plus d’infos sur : www.images-et-reseaux.com/fr/ services/visir

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terrain incubateur PARIS

JCDecaux et Paris désormais “connectés” Le leader mondial de la communication extérieure et la Ville de Paris allient leurs compétences pour créer un incubateur de start-up innovantes dans les services urbains de proximité, pour la «ville connectée» de demain. PAR Catherine moal

A

près Renault et son incubateur sur la Mobilité Connectée, inauguré fin juin, JCDecaux vient de signer une même convention avec le Laboratoire Paris Région Innovation. Cette fois, le numéro 1 mondial de la communication extérieure s’intéresse aux « services urbains de proximité dématérialisés ; aux applications dédiées aux services en ville et à tout autre service pour la ville connectée de demain »… Un vaste champ d’investigation pour les quatre ou cinq jeunes pousses qui seront sélectionnées, suite à l’appel à candidatures prochainement lancé par les deux partenaires. Ces pépites devront répondre aux critères suivants : caractère innovant du projet, potentiel de croissance (économique, humain…), qualité et complémentarité de l’équipe, besoin d’un accompagnement et réceptivité à ce mode de collaboration.

Un partenariat gagnant-gagnant Par cette initiative « partagée », JCDecaux souhaite détecter les innovations dans son secteur, notamment en termes de contenus, et mettre en place des partenariats plus efficaces à court et moyen termes avec les start-up, la Ville de Paris lui offrant un « terrain d’expérimentation » de taille et de renommée mondiales inédit. « L’idée est bien de développer la gamme de nos offres au service des villes, des marques et des consommateurs du monde entier, précise Albert Asséraf, directeur général stratégie, études et marketing de JCDecaux. Dans cet écosystème, chacun a un rôle à jouer. C’est une source de création de valeur, non seulement pour toutes les parties pre-

nantes, mais aussi pour l’économie française. » Un avis que partage Jean-Louis Missika, adjoint au maire de Paris, chargé de l’innovation, de la recherche et des universités, à l’origine du concept : « Ce type de partenariats doit surtout contribuer à rendre plus compétitive l’économie française et francilienne. La notion de coopération entre grands groupes, PME et start-up est un moyen d’aller plus vite dans l’expérimentation et l’innovation ». Pour l’industriel, la participation financière ne s’élève qu’à 15 000 euros. Mais, il s’engage à mettre à disposition un « mentor » pour accompagner chaque jeune pousse et à En chiffres offrir des possibilités de débouchés. Un • Une présence mondiale dans 3 700 villes de plus partenariat à trois gagnant-gagnant ? de 10 000 habitants En attendant le retour d’expériences • 2,46 milliards d’euros de (très positif chez Renault qui s’apprête à chiffre d’affaires en 2011 lancer un second appel à candidatures !), • 10 300 salariés • N ° 1 mondial du mobilier le concept séduit : Paris discuterait de urbain, de la publicité telles alliances avec des groupes de la dans les transports et finance, de l’énergie, de la santé et de du vélo en libre-service. l’économie sociale et solidaire. Les start-up sélectionnées partageront, dès le 2e  trimestre 2013, les locaux de l’incubateur Technologies Numériques dans le 13e arrondissement, où elles bénéficieront de l’accompagnement des chefs de projet de la structure Masséna et des cadres de JCDecaux. Dotée d’un volet Innovation de 250 millions d’euros pour la mandature 2008-2014, la capitale accompagne ainsi plus de 500 jeunes sociétés, installées dans les 70 000 mètres carrés de structures label­ lisées par ses soins. 

Certaines clés sont plus adaptées que d’autres. Nous les avons. Vendre

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des parts de marché

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Des jeux pour la table digitale Play Solitaire, réussite, Memory… Huit jeux vidéos ont été conçus pour Play, la future table pour jardin public de JCDecaux, par Playtouch, start-up spécialisée dans le jeu sur appareils mobiles et hébergée, depuis 2011, au siège du groupe, à Neuillysur-Seine. Equipée de deux écrans tactiles de 32 pouces et de trois sièges scellés au sol (plus un vacant), Play sera installée prochainement au square du Temple, à Paris. C’est l’un des quarante prototypes retenus par la ville (dont six JCDecaux) pour être testé, suite à l’appel à projets Mobilier urbain intelligent.

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HUIT EXPERTS PEN SENT LE cloud. Dans le contexte actuel de crise, les entreprises doivent faire m ieux avec moins. Le cloud computing apparaît alors comme un levier incontournable d’agilité et de transformation. Huit experts nous expliquent les évolutions que permet ce « nouveau » concept informatique… pas toujours si simple à cerner. PAR Christophe Quester

Q

uand il rencontre pour la première fois des clients, Renato Vista est souvent confronté à la même question : « Comment pouvez-vous nous aider à évoluer et à nous transformer ? » Directeur technique de l’entité Infra Services France, en charge de l’innovation et du développement stratégique chez Capgemini, son métier consiste à construire, avec ses clients, l’infrastructure informatique la plus appropriée en fonction de leurs problématiques opérationnelles. Sa réponse ? Elle passe de plus en plus par le recours aux technologies de cloud computing. Ce concept informatique, qui fait souvent la une des journaux, reste encore bien vague, autant que les avantages que l’entreprise peut en tirer en termes économiques ou opérationnels. « Le cloud ­computing est une “nouvelle” vision des infrastructures informatiques », explique Romain Chaumais, directeur des opérations d’Ysance, une société de conseil en stratégie IT, qui propose une offre de cloud computing

Romain Chaumais,

37 ans

Directeur des opérations - Ysance (Paris) Société spécialisée dans l’intégration de solutions informatiques (Business Intelligence, e-business, cloud computing, big data) Références : Mappy, Pages Jaunes, Voyages-Sncf, Special Chem…



Il faut réunir, au sein d’un projet cloud, une équipe motivée de développeurs, d’architectes, d’administrateurs systèmes, ayant envie d’explorer toutes les possibilités offertes par ces technologies et bénéficiant du soutien de la direction générale.



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plan large cloud Arnaud-François Fausse,

52 ans

Responsable des activités de conseil infrastructure et opérations Octo Technology (Paris) Société de conseil en stratégie IT Références : CorsairFly, SFR, Maroc Telecom, PagesJaunes…



Pour réussir son projet cloud, il ne faut pas chercher à copier ce que l’on fait en interne dans le cloud. Il faut penser autrement en termes d’architecture et d’organisation. Autres outils, autres méthodes et autres approches.

Une élasticité quasi infinie



Michel Assouline,

50 ans

PDG - Kerensen Consulting (Paris) Société de conseil dans le déploiement de solutions « métiers », basées sur la technologie Salesforce Références : Lyonnaise des eaux, Arval, La Financière de l’Echiquier, Rémy Cointreau, AGF…



Les DSI sont les têtes de pont de l’innovation. Tout projet cloud computing doit être mené avec leur appui.



Jean-Philippe Kalfon,

44 ans

Directeur Europe du Sud - Cordys (Paris) Editeur de logiciels, notamment d’une solution PaaS pour l’orchestration des processus d’entreprise Références : Valeo, Schneider Electric, Fujitsu, Mercer, Clouditalia…



Pour le choix d’une solution PaaS, il faut privilégier des acteurs solides financièrement, s’assurer de payer le service à un coût raisonnable et, surtout, garder la maîtrise de ce qu’on développe sur cette plate-forme.



48 N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

depuis déjà deux ans. « C’est une infrastructure qui se  pilote comme un logiciel, une infrastructure qui se programme », poursuit-il. Plus simplement, le cloud computing permet de s’affranchir des contingences matérielles : plus besoin d’acheter des serveurs informatiques, des équipements réseaux, de sécurité… Plus besoin de les installer, les câbler entre eux, les surveiller… Plus besoin de s’assurer de leur bon fonctionnement, ni de les faire monter en version. Alors, pourquoi un tel engouement pour un service déjà rendu depuis des dizaines d’années par des « infogéreurs » comme Capgemini ou A­ ccenture, proposant une externalisation des infrastructures informatiques dans leurs propres centres de données ? Dans ce contexte de crise, les entreprises doivent innover à moindres coûts. Et, grâce au cloud computing, l’informatique devient une commodité. « Par exemple, quand on développe une nouvelle application à destination de ses clients, on n’en connaît pas à l’avance le succès, ni le nombre d’utilisateurs futurs. Si ça marche, avec une infrastructure cloud, on augmente les flux de ressources à volonté. Dans le cas contraire, on coupe tout », explique Marc Carrel-Billiard, directeur solutions et technologies avancées chez A­ccenture France & Benelux. C’est un changement radical de la prestation offerte par les « infogéreurs » : jusqu’à présent, ils conseillaient leurs clients sur une architecture dimensionnée par rapport à des besoins « estimés », mais sans réelle souplesse quant à son évolution, dans un sens ou dans un autre. « Le cloud computing permet de faire des choses qui étaient difficilement possibles, voire impossibles auparavant », poursuit Romain Chaumais. Ysance a ainsi accompagné une jeune pousse, Is Cool Enter­ tainment, éditeur de jeux sur Facebook, à gérer sa très forte croissance. En trois ans, elle est passée de 1 000 à 10 millions de joueurs en ligne. Ne sachant pas si Is Cool allait rencontrer le succès et quelle serait la montée en charge de ses services, Ysance a eu recours à la plate-forme IaaS (Infrastructure as a Service) d’Amazon (Amazon Web Service/AWS), le géant de la distribution sur Internet et pionnier en la matière. De même, IBM a proposé sa propre plate-forme IaaS à une autre start-up, Trace. Son modèle économique consiste à assurer la traçabilité de tous les éléments composant un projet complexe. Trace est capable de décomposer un wagon ferroviaire en autant de petites pièces et d’en assurer le suivi (maintenance, contrôle…) juridique, réglementaire et environnemental. Cela nécessitait un système d’information capable de prendre en charge les projets de clients, quelles que soient leur taille et leur localisation géographique. Sans recours à un prestataire IaaS garantissant une montée en puissance

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SaaS ...

Les Services Hébergés Adista : Conçus pour les Systèmes d’Information Stratégiques Avec Adista, les Services Hébergés de type Cloud Computing deviennent des outils innovants, sécurisés, stratégiques et destinés au développement des entreprises.

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Totalement intégrées aux processus des organisations, les solutions d’Adista respectent les enjeux métier et assurent la disponibilité continue des services critiques. Adista garantit la maîtrise complète des niveaux de service, du réseau d’accès jusqu’aux données hébergées en France.

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plan large cloud sans limite, Trace aurait dû investir très lourdement en informatique sans savoir si son système serait correctement dimensionné dès le départ… Un investissement à perte en cas d’insuccès.

Du temps gagné Mais la motivation première des entreprises pour le cloud computing est bien le levier de transformation qu’il représente. « On s’est beaucoup posé la question de la baisse des coûts informatiques grâce au cloud computing. Mais ce n’est pas le premier objectif, c’est avant tout l’agilité qui est recherchée », souligne Marc Carrel-Billiard. « Par exemple, le cloud computing permet de mettre rapidement à disposition des ressources informatiques, en quelques minutes, contre dix à cinquante jours pour l’obtention d’un serveur auparavant », enchaîne Gilles Bizet, consultant senior cloud & IT transformation chez Orange Consulting. Certes, des économies sont recherchées avec des projets de cloud computing, mais l’objectif est plutôt de faire mieux avec les mêmes ressources. Cela concerne essentiellement les tests logiciels pour lequel les enjeux de sécurité et de confidentialité des données sont moins critiques. Le recours au IaaS pour les usines de tests logiciels devient très répandu. « Ephémères, ces usines doivent être détruites après utilisation et passage en production de l’application testée », confirme Arnaud-François Fausse, responsable des activités de conseil infrastructure et opérations chez Octo Technology, une société de conseil IT, spécialisée dans les méthodes agiles justement, comme Ysance.

Ainsi, Octo a développé sur la plate-forme AWS, une usine de tests pour la start-up Fasterize. Celleci édite une solution SaaS (Software as a Service) d’accélérateur de sites Web en optimisant le chargement des pages en termes de vitesse. Tous les soirs, une nouvelle version de l’application F­asterize est déployée sur AWS pour tester de nouvelles fonctionnalités. L’usine de tests reprend toutes les caractéristiques du système d’information de ­Fasterize (surveillance des ressources, équilibreurs de charge…) et est détruite chaque matin. Fasterize ne paie donc son utilisation que la nuit.

Des coûts réduits Les équipes d’Octo Technology ont également accompagné les équipes informatiques d’un très grand assureur français pour migrer les tests concernant une application « métier » dans le cloud. Sa facture aurait baissé de 50 %… « Mais attention, avise Arnaud-François Fausse, dans le cadre d’une usine de tests par exemple, de grosses quantités de données sont nécessaires… qu’il faut transférer du système d’information vers la plate-forme cloud. Cela prend du temps et nécessite de la bande passante, sans compter les précautions à prendre pour anonymiser ces données. » L’agilité peut également se concevoir comme une nouvelle façon de développer des applications informatiques et de réduire le délai de mise à disposition d’une nouvelle offre. Ysance, dans le cadre du développement de l’application du calcul d’itinéraires de train pour Voyages-sncf.com, s’est trouvé confronté à une avance de phase problématique. Programmant selon les méthodes agiles, c’est-à-

Qu’est-ce que le “cloud computing” ou l’informatique en nuage… Une infrastructure informatique dite cloud permet de consommer des services informatiques à la demande, et présente cinq caractéristiques :

de mise à disposition des différentes ressources (machines virtuelles, stockage, puissance de calcul, capacité réseau…), appelé provisioning.

1. U  ne mutualisation des ressources (stockage, puissance de calcul, capacité réseau, services, applications…) ; 2. Leur mise à disposition en libre-service ; 3. La capacité à monter en charge quasi sans limite ; 4. Un accès universel à ces ressources via Internet, 5. Une facturation à l’utilisation.

•L  e PaaS (Platform as a Service) ajoute une couche d’abstraction au IaaS. A savoir la ­gestion des environnements de développement et de production (systèmes d’exploitation, gestion des bases de données, middleware gérant les interactions entre les différentes applications du système d’information…). Attention, chaque PaaS est souvent spécialisé.

Le cloud se décline ensuite en trois modèles de service distincts : • Le IaaS (Infrastructure as a Service) fournit une infrastructure informatique clés en main, avec les outils d’administration et d’auto­matisation

• Le SaaS (Software as a Service) permet à des utilisateurs finaux d’accéder à des applications en ligne, sans aucune installation sur leur poste, ni infrastructure nécessaire. Ils achètent une fonction qu’ils consomment à la demande. 

50 N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

dire par itération successive, les équipes d’Ysance ont largement devancé l’intendance, les serveurs de production demandant en moyenne trois mois d’attente. Pour ne pas retarder le projet, c’est encore AWS qui a été sollicité. Une fois testée et validée, l’application de calcul d’itinéraire a été récupérée sur les infrastructures de Voyages-sncf.com. Autre exemple d’accélération des processus, début 2012, pour un de ses gros clients, IBM a mis en place une plate-forme d’analyse des ressources humaines sur son cloud public. Basée sur la solution décisionnelle Cognos, cette plate-forme permet d’identifier et de localiser les compétences nécessaires pour un projet. La réunion d’une équipe projet avec des experts présents partout dans le monde se fait désormais en un mois, contre six auparavant.

Renato Vista,

47 ans

Directeur technique de l’entité Infra Services France, en charge de l’innovation et du développement stratégique - Capgemini (Paris la Défense) Référence : TDF

Pour réussir un projet de cloud computing, Il faut d’abord trouver un contexte d’usage avec un horizon de six à neuf mois pour la mise en production, dans des environnements exigeant la maîtrise des volumes. Ensuite, il est essentiel de définir le catalogue de services à valeur « métier » avec une démarche de construction analytique des coûts appropriée.





Une gestion de l’anarchie Le cloud computing peut aussi prendre l’aspect d’une reprise de contrôle de tout un tas de projets menés de façon quelque peu anarchique. « De nombreux départements au sein d’un même groupe adoptent des solutions SaaS, l’informatique interne ne réagissant pas assez vite. Dans un grand groupe pharmaceutique, nous avons été sollicités pour remettre un peu de cohérence au sein de multiples projets de ce type », raconte Jean-­ Philippe Kalfon, directeur Europe du Sud de Cordys, éditeur d’une solution d’orchestration en mode PaaS (Platform as a Service). « Mises bout à bout, ces différentes solutions SaaS représentaient un surcoût. » Cette reprise de contrôle peut alors prendre la forme d’une standardisation de solutions logicielles hétérogènes répondant aux mêmes problématiques. De même, en raison de l’historique et au gré des différentes acquisitions, certains groupes se retrouvent avec de nombreuses plates-formes CRM (gestion de la relation client), soutenant des processus diffé­rents. « Nous sommes alors appelés pour refondre tout cela au sein d’une seule application. Sur ces questions, nous avons récemment accompagné un grand fabricant d’équipements électriques et un gros équipementier des télécoms », confie Michel Assouline, président de Kerensen Consulting, spécialiste de la migration vers la plateforme SaaS et IaaS de l’américain Salesforce. Le recours à cette solution permet un déploiement très rapide d’une solution unique certes, mais adaptée aux différentes particularités locales. Une solution logicielle classique aurait nécessité une infra­ structure dédiée et beaucoup de travail d’intégration avec les autres éléments du système d’information, comme l’ERP (Enterprise Resource Planning). Sur la plate-forme PaaS Force.com, beaucoup de connecteurs sont déjà disponibles pour un grand nombre d’ERP, par exemple. Reprendre le contrôle peut signifier aussi minimiser certains risques. « Par exemple, une compagnie pétrolière désirant établir un joint-venture dans un pays à

Gilles Bizet, 50 ans Consultant senior cloud & IT transformation - Orange Consulting (Rennes) Société de conseil et d’intégration dans cinq domaines : optimisation des infrastructures réseaux, parcours client, sécurité du système d’information, cloud & IT transformation, GreenIT. Références : Danone, Chanel, BNP Paribas…



Il faut réfléchir à ses objectifs. Il est difficile de mener ce type de projets de pilotage d’infrastructures informatiques sans vision « métier ». Certains projets sont bloqués ou n’aboutissent pas car des représentants des métiers en sont absents.



Christian Comtat,

51 ans

Directeur du cloud computing - IBM France (Bois-Colombes) Société de conseil, éditeur de logiciels, constructeur, intégration de systèmes informatiques Références : Cegid, Aspaway, Trace, e-Doceo…



Il faut hiérarchiser les projets « métiers » par ordre de priorité business avant de repenser l’infrastructure informatique qui va les supporter. Le cloud computing n’est pas seulement de l’informatique, c’est un levier de transformation.



N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

51

plan large cloud

publi-redactionnel

risques pourra mettre en place rapidement toutes les applications nécessaires à son bon fonctionnement, comme le CRM ou la gestion des ressources humaines, basées sur une infrastructure hébergée dans des centres de données localisés dans des pays plus stables », explique Marc Carrel-Billiard.

Nuages en perspective

Cap vers le SaaS Pionnier français dans le domaine du Software as a Service, Aspaway accompagne depuis plus de 10 ans les éditeurs de logiciels qui ont besoin de migrer de leur business model traditionnel vers celui des solutions en « mode hébergé ». Fort de la confiance de plus de 60 éditeurs et d’une connaissance précise de leurs besoins, Aspaway partage aujourd’hui son expérience des transitions vers le modèle SaaS.

Mais des limites encore… Si le cloud computing présente un fort potentiel, celui-ci n’est pas encore complètement avéré. « Personnellement, je n’ai pas encore vu de projets allant jusqu’à l’automatisation totale de la mise à disposition des ressources technologiques. Nous avons, par exemple, travaillé avec un grand groupe de l’énergie qui avait initié un projet IaaS. Au bout de dix-huit mois, ils ont revu leur copie », révèle Renato Vista. Celle-ci prévoyait la mise en place d’un portail de gestion des achats de services informatiques en ligne. Mais le modèle économique interne ne satisfaisait pas aux objectifs, en raison d’une sous-estimation du coût des logiciels d’automatisation. Ceux-ci permettent de gérer les services d’infrastructures et d’en surveiller la qualité (gestion des contrats, des incidents, des licences, consignes d’exploitation, sécurité…). Beaucoup de ces actions, élémentaires ou enchaînées entre elles, sont encore effectuées manuellement et le nombre de licences logicielles nécessaires est souvent trop important. Les éditeurs, comme CA Technologies ou BMC Software, ont d’ailleurs du mal à construire un nouveau modèle économique pour facturer leurs outils à l’usage, dans un environnement mutualisé, de façon à pouvoir l’inscrire dans un cadre comptable et analytique souple et adapté. Ce cadre reste à affiner, voire à construire. Qui va supporter ces investissements, le prestataire, le client ou les éditeurs ? « Un autre frein réside dans la résistance des infogérants face au self-service. Ils n’ont pas intérêt à aller trop vite dans la mise en place de portail de catalogue de services accessibles directement sous peine d’enregistrer une pression accrue sur leurs tarifs », conclut Arnaud-François Fausse. 

« Le SaaS est un enjeu très concret pour les éditeurs de logiciels qui hésitent encore à passer le cap ou se demandent comment optimiser leurs offres : comment construire une offre ? Comment en faire un succès commercial ? Comment rémunérer les commerciaux ? Comment

Marc Carrel-Billiard, 49 ans

52 N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

Président Directeur Général d’Aspaway

28 pages pour identifier les étapes clés du déploiement d’une offre Saas : • Se poser les bonnes questions avant de lancer son offre SaaS • Réussir l’adaptation de son modèle économique au SaaS • Assurer la qualité et la pérennité d’une offre SaaS • Développer la « culture SaaS » de son entreprise et accompagner le changement : offre, services, commercialisation

Il ne faut pas se cacher derrière la technologie, qui n’est qu’un outil. Il faut regarder ce qui a déjà été fait, s’appuyer sur des cas concrets, et bien comprendre la puissance du modèle cloud computing pour servir des besoins « métiers ».



Michel THEON,

Téléchargez le Carnet d’expériences !

Directeur solutions et technologies avancées - Accenture France & Benelux (Paris) Société de conseil en stratégie et organisation, intégration de systèmes et d’applications, infogérance Références : Direction de l’information légale et administrative (Dila), eBay…



ne pas tuer son business traditionnel ? Comment faire cohabiter ses offres SaaS et licence ? Bref, comment mettre en place une véritable stratégie SaaS ? Aspaway maîtrise ces sujets depuis plus de 10 ans. C’est pourquoi nous avons souhaité vous proposer ce carnet qui regroupe les expériences de vos pairs et des analyses d’experts. Il vous offre l’occasion de profiter des expériences de ceux qui, avant vous, ont été confronté aux mêmes interrogations et aux mêmes problématiques. »

www.aspaway.fr

Textes : Jean-Denis Garo Illustration : Aurélie de La Pontais.

Aspaway est un hébergeur à valeur ajoutée créé en 2000. Notre offre d’hébergement s’appuie intégralement sur les compétences de notre partenaire historique et stratégique IBM dont nous relayons les services d’outsourcing. Acteur français reconnu du Cloud, Aspaway est une société pérenne dont la réussite est le fruit d’une alchimie entre une offre d’hébergement de grande qualité et des services managés parmi les meilleurs du marché. Collaborer avec Aspaway c’est s’assurer les services du leader français du Cloud pour la sécurisation et la disponibilité de vos applications et de vos données, et un haut niveau de services.

plan large cloud

La stratégie du “champio n national” est-elle la bonne ? Conscient de l’importance stratégique du contrôle des infrastructures informatiques, nouveaux champions français, Numergy et Cloudwatt.

inventer tant ces nouvelles infrastructures présentent de multiples opportunités. Mais deux questions se posent. Des entreprises nouvellement créées peuvent-elles concurrencer des acteurs déjà solidement établis sur le marché américain ultracompé­tétitif (Amazon Web Services existe depuis six ans et brigue 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires en 2013, quand Cloudwatt prévoit 500 millions d’euros d’ici à cinq ans)  ? Et pourquoi avoir privilégié des  partenariats toujours délicats à gérer quand nombre d’acteurs français, solidement implantés localement, ont déjà commencé à bâtir leurs offres de cloud computing, tels Kheops, OVH ou encore Ikoula ? 

le gouvernement mise sur deux futurs

PAR Christophe Quester

C

loudwatt et Numergy ont pour vocation de devenir des leaders européens du cloud computing. En clair, ils proposeront des ressources informatiques facturées à l’usage : espace de stockage, puissance de calcul, capacités réseaux. De telles offres existent déjà, mais les leaders ont pour nom Amazon Web S­ervices, IBM ou encore Microsoft Azure. Un enjeu stratégique donc pour le gouver­ nement français, qui ne veut pas voir un pan entier d’une industrie informatique pleine de promesses passer sous domination américaine et qui désire offrir aux entreprises françaises un cloud « souverain », c’est-à-dire avec des centres de données basés en France. En septembre dernier, la commissaire européenne à la concurrence, Neelie Kroes, présentait un ensemble de mesures pour le cloud computing, et estimait que cette technologie générerait 160 milliards d’euros de chiffre d’affaires en Europe d’ici à 2020 et créerait 2,5 millions d’emplois. Numergy et Cloudwatt sont les premiers à bénéficier du financement du grand emprunt, renommé investissements d’avenir, issu de l­’enveloppe de 350 millions d’euros destinée aux grands projets industriels créant des écosystèmes.

Plus du tiers du capital pour l’Etat français Avec 75 millions d’euros investis dans chacun des projets, par l’intermédiaire de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), l’Etat s’arroge, à chaque fois, 33,3 % du capital, soit un droit de regard significatif. L’idée est bien de construire un écosystème autour de ces deux champions : intégrateurs, éditeurs de logiciels et de nombreux nouveaux métiers, qui restent à

54 N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

Bull

SFR

20 %

46,7 %

Il y a un vrai besoin de localiser les données dans l’Hexagone.





Marc Hudavert, senior vice-président marketing et



225 millions d’euros de capital détenus par…

Leurs datacenters, gourmands en électricité, ne seront pas compétitifs. Nicolas Aubé, président de Celeste, fournisseur d’accès

vente de solutions d’authentification en ligne chez Gemalto.

Internet haut débit.

« Trois ans plus tôt, j’aurais émis un avis défavorable au cloud. Plus maintenant. Nombre ­d ’entreprises sont à la recherche de ce que peut leur proposer une infrastructure de cloud computing : de la puissance de calcul disponible instantanément et sans limite. Permettre l’émergence de deux acteurs d’envergure est intéressant et stimulera cette industrie. Même s’il ne faut pas oublier les autres projets soutenus par des sociétés de services en informatique comme Capgemini, Accenture ou Atos. Mais ces derniers ont une vocation plus internationale alors que Numergy et Cloudwatt promettent des centres de données localisés en France. Ces deux projets de cloud “souverain” répondent à un vrai besoin de localiser les données dans l’Hexagone. Il y a une défiance de la part des entreprises

« Mon avis est un peu biaisé car  Celeste propose une offre de cloud computing avec des centres de données situés en France. Nous sommes donc potentiellement concurrents de Numergy et Cloudwatt. La démarche de l’Etat de promouvoir ces deux futurs champions est une bonne idée. Le cloud computing va transformer l’industrie des services informati­ ques. Mais la stratégie pose problème. Leurs dirigeants parlent sécurité des données, flexibilité, bref de tous les avantages du cloud, mais ils n’évoquent jamais la problématique énergétique. Or, ce  point est central. D’abord, en termes de modèle économique, la consommation énergétique des datacenters est une variable importante du coût de ces infrastructures, représentant jusqu’à 20 %

vis-à-vis des clouds publics, opérés par des acteurs comme Amazon, Google ou Microsoft. Elles sont donc demandeuses de tels pres­ tataires, mais évoluant dans un contexte juridique qui leur est favorable. De nombreuses DSI [directions des systèmes d’information] nous ont confié avoir besoin d’évoluer vers une infrastructure cloud computing, mais seulement sur du cloud souverain. Même si Numergy et Cloudwatt partent de plus loin qu’Amazon ou Google, le timing de leur création est bon, le marché européen étant toujours en décalage avec le marché américain. Maintenant, il faut faire en sorte que l’idée devienne réalité. Tout dépendra de la qualité des services proposés et de la grille tarifaire associée. Rendez-vous dans six mois pour un premier bilan. » 

Numergy

NON

OUI

des coûts d’exploitation. Nous avons étudié quelques business cases basés sur l’offre d’Amazon Web Services et nous sommes rendus compte qu’ils n’étaient pas compétitifs. Dans leur structure de coûts, la consommation énergétique représente une part non négligeable. L’offre de Numergy s’appuiera, dans un premier temps, sur  le centre de données SFR de C­ourbevoie, dont la construction date de plusieurs années, et donc gourmand en électricité. Quant à Cloudwatt, son offre reposera sur le nouveau datacenter d’Orange sis à Val-de-Reuil, dans l’Eure. Il a été conçu par le même architecte que celui qui a dessiné le nôtre, mais ils n’ont apparemment pas retenu les mêmes spécifications et leur consommation énergétique devrait s’en ressentir. » 

CDC



33,3 %

Président : Philippe Tavernier, 51 ans, ancien président de Sogeti France. Offre : opérationnelle depuis septembre 2012. Trois niveaux de services (Start, Entreprise, Critique) assurent jusqu’à 99,99 % de disponibilité, soit un maximum de 4 minutes d’indisponibilité par mois. Référence : un premier client depuis octobre 2012, le groupe Success. Objectif : 400 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016, avec 400 emplois.

Thales

Orange

22,2 %

44,5 %

Cloudwatt

225 millions d’euros de capital détenus par…

CDC 33,3 %

Président : Patrick Starck, 55 ans, ancien de HP et de CA Technologies France. Offre : opérationnelle fin 2012. Partenaires : Ysance, Alpha Layer, eNovance… Objectif : 500 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2017, avec 300 à 500 emplois.

N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013 55

plan large cloud

Le plus grand datacenter du monde construit par LE Français OVH. © Hydro-Québec

Une clientèle nord-américaine Situé au Québec, à 80 kilomètres de la frontière américaine, ce datacenter est proche des grandes villes de l’est des Etats-Unis. Parallèlement, OVH investit dans le déploiement d’un réseau qui réunira toutes les grandes villes du continent nord-américain. Aussi, grâce à ce datacenter, l’hébergeur pourra proposer ses serveurs dédiés aux utilisateurs au même prix qu’en Europe, soit quatre fois moins cher que ses concurrents américains.

Une sécurité maximum © OVH

Afin d’éviter les intrusions, BHS sera équipé d’un double système d’identification par badge et par empreintes digitales, ainsi que de caméras de surveillance couplées à des détecteurs de mouvements. Des vérifications humaines permettront de renforcer ce dispositif. Pour une surveillance accrue, chaque action du personnel sera enregistrée. Des systèmes anti-incendie seront aussi installés dans chaque bâtiment. Des techniciens seront disponibles 24 heures sur 24 et 365 jours par an, si besoin.

Une superficie de 60 000  m2 © OVH

Début 2013, le nordiste OVH ouvrira son premier datacenter sur le continent nord-américain, au Canada, sur une ancienne aluminerie de Rio Tinto Alcan. Installé à Beauharnois, dans la banlieue de Montréal, sur 60 000 mètres carrés, ce centre de données – nom de code BHS – disposera de 360 000 serveurs. En comparaison, l’ensemble du parc informatique déployé en France par l’hébergeur totalise 100 000 serveurs. Ce datacenter, d’une valeur de 127,3 millions de dollars, soit 100 millions d’euros, sera le plus important au monde !

56 N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

Conscient des enjeux environnementaux que représentent de telles installations, BHS se situe à proximité des rives du fleuve Saint-Laurent, plus précisément à 300 mètres du barrage hydroélectrique de Beauharnois, une source d’énergie renouvelable et… inépuisable. De même, soucieux de réduire les coûts de fonctionnement de ses équipements, tout en limitant son impact sur l’environnement, pour abaisser au maximum le prix de ses offres, OVH a réussi, pour BHS, à éliminer totalement la climatisation au profit de la ventilation. A terme, ce datacenter devrait consommer 40 MVA, avec un PUE (Power Usage Effectiveness) inférieur à 1,10.

OVH dans le monde Pages réalisées par Geoffroy Sépulcre

© OVH

Une énergie “green”

Avec 8 millions de clients et quinze filiales réparties sur le Vieux Continent, OVH, fondé, par Octave Klaba à Roubaix, en 1999, est le leader européen de l’hébergement Internet et le numéro 4 mondial pour les noms de domaine. La société, qui a réalisé 120 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2011, dispose d’un parc de 120 000 serveurs physiques et de huit datacenters (voir carte ci-contre). Elle emploie 420 personnes dans le monde. D’ici à trois ans, OVH compte créer 120 emplois au Canada, sur ce site et dans ses bureaux de Montréal. Mais ce chiffre pourrait bien s’élargir en fonction des commandes enregistrées.

5 à Roubaix 2 à Paris 1 à Strasbourg 1 à Montréal, Québec

N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013 57

plan large cloud Equinix crée le plus grand campus numérique de France.

A proximité du Stade de France, au nord de Paris, l’américain Equinix, leader mondial de l’hébergement, a ouvert cet été le datacenter IBX Paris IV, d’un coût de 150 millions d’euros. Avec ses 11 000 mètres carrés et ses 4 500 baies potentielles, PA4 est relié aux deux autres centres d’Equinix, situés à 10 kilomètres, via 1 000 fibres noires. Ce qui lui permet de disposer, pour ses clients du bassin parisien, d’un datacenter virtuel de 25 000 mètres carrés. Objectif : répondre à l’explosion des besoins en matière de cloud computing et optimiser la sécurité des systèmes en cas d’urgence. PA4, raccordé à deux réseaux distincts d’électricité apportés par ERDF (32 MW chacun), dispose sur son toit de 18 turbines Caterpillar, dont les cuves de gasoil permettent d’assurer 72 heures d’autonomie. 

Entre 2011 et 2016, le trafic annuel mondial dans les centres de données sera multiplié par quatre, pour atteindre 6,6 zettaoctets (1021 octets). C’est la prévision annoncée par l’étude 2012 Cisco Global Cloud Index, qui anticipe les tendances mondiales dans ce domaine. La part liée au cloud, segment à la plus forte croissance, sera multipliée par six sur la même période, passant de 683 exaoctets (1018 octets) en 2011, à 4,3 zettaoctets en 2016 (+ 44 % en moyenne par an). L’Afrique et le Moyen-Orient devraient connaître l’accélération de trafic la plus importante : + 79 % par an.  Lire l’étude complète sur le site www.cisco.com

200

Charges applicatives en millions

D’ici à 2016, le trafic généré par le cloud sera multiplié par six

20 % de croissance annuelle entre 2011 et 2016

180

Datacenter cloud

160

Datacenter traditionnel

140

62 %

120 100 80 60

30 %

40 20

70 %

38 %

0

2011 2012 2013 2014 2015 2016 Source : Cisco Global Cloud Index

Dans les jolies entrailles de Google

Page réalisée par Geoffroy Sépulcre

Sur un site dédié, la firme de Mountain View dévoile ses infrastructures en ouvrant les portes de huit de ses datacenters, principalement situés aux Etats-Unis [www.google.com/about/datacenters/gallery/#/]. En complément, Google a aussi promené ses caméras Street View dans son centre de données de Lenoir, en Caroline du Nord. 

Les DSI, un frein au cloud ? D’après l’étude The Futur Role of the CIO (2011-2012), réalisée par CA Technologies, le développement du cloud se heurte à la rigidité des DSI (directions des systèmes d’information). Si 80 % des responsables informatiques citent le cloud comme moteur de l’innovation IT, plus de la moitié n’a prévu aucun plan d’adoption pour leur entreprise. En parallèle, 68 % estiment que les services cloud peuvent être utilisés sans l’intervention du service informatique et 56 % souhaitent que ce dernier se dote de nouvelles compétences pour s’adapter au nuage.  58 N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

Plaine Commune, capitale française du datacenter La Communauté d’agglomération Plaine Commune, en SeineSaint-Denis, compte quatorze centres de données (hors datacenters d’entreprises), appartenant à des opérateurs comme Telecity Group, Equinix ou Interxion, pour une surface totale de 150 000 mètres carrés. Cet engouement s’explique par la proximité avec Paris, un coût foncier peu élevé, une concentration massive en fibres noires desservant des réseaux internationaux et le nombre important de raccordements électriques. Pour autant, ERDF peine à suivre avec trois postes sources (qui transforment l’électricité des lignes haute tension en 20 000 volts). L’électricien et Plaine Commune travaillent donc sur un projet de construction de deux autres postes, dont un d’ici à 2015, à Aubervilliers. 

© Patrick J. | Fotolia

pratiques santé

Une offre mieux encadrée pour les médec ins.

Pléthore de logiciels métiers

L’informatique est souvent vue comme une contrainte par les médecins. Mais le secteur évolue, à la fois par une meilleure prise en compte de leurs besoins et grâce à des mesures les incitant à développer l’usage de leurs logiciels métiers. PAR Antoine Cappelle

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ans leur grande majorité, les médecins libéraux sont équipés d’un ordinateur. Plus de 80 % d’entre eux pratiquent la t­élétransmission des feuilles de soins, grâce au système Sesam-Vitale mis en place en 1998 (1  milliard de transmissions par an aujourd’hui). Mais l’offre informatique pour ces professionnels va bien au-delà de cette fonction. Divers logiciels métiers permettent de gérer les dossiers des patients, un agenda ou fournissent une aide à la prescription… Pourtant, seulement 55  à 60 % des praticiens utiliseraient ces outils, selon la Fédération des éditeurs d’informatique médicale et paramédicale ambulatoire (Feima). Le problème ? L’informatique et son évolution sont souvent p­erçues comme une contrainte par les médecins.

sont u­tilisés  », observe-t-il. Parmi ceux-ci, beaucoup ne sont plus mis à jour depuis longtemps… et les médecins continuent à en faire usage. Changer de logiciel représente un investissement financier, avec le coût du logiciel, de l’installation et de la maintenance. Mais aussi de temps, pour apprendre à utiliser l’outil. « Il n’est pas possible de proposer des formations pour tous les logiciels e­xistants », regrette Philippe Durandet. Aussi, beaucoup ne sont pas du tout utilisés à la hauteur des fonctions proposées. Pour certaines spécialités en revanche, comme la psychiatrie, il manque réellement des solutions adaptées. Les médecins spécialistes doivent donc faire paramétrer des logiciels plus génériques, ce qui représente un coût supplémentaire. Enfin, des problèmes techniques peuvent avoir raison de la patience des médecins.

« Une fois que l’on s’est approprié l’outil informatique, on ne peut plus s’en passer », estime pourtant Jacques Lucas, vice-président du Conseil national de l’ordre des médecins, chargé des systèmes d’information en santé. Mais le premier pas reste difficile, d’autant que le marché des logiciels est vaste et que les différentes solutions existantes ne sont pas toutes interopérables, de même que les fonctionnalités proposées ne répondent pas toujours aux besoins des usagers.

Une offre à réactualiser Philippe Durandet, cardiologue, a mené une étude sur l’informatisation des médecins en région P­oitou-Charentes pour l’Union régionale des professionnels de santé (URPS). Celle-ci met en lumière une partie des problèmes : « Bien que quelquesuns dominent le marché, de nombreux logiciels différents

L’offre de logiciels à destination des médecins s’est développée il y a une vingtaine d’années. Des centaines de solutions ont vu le jour. Bien que les principales fonctions soient similaires d’un logiciel à l’autre, les développements ont été indépendants, au détriment de l’interopérabilité, et parfois de la qualité. Au fil des années, beaucoup de petits éditeurs ont cessé de faire évoluer leur produit, faute de pouvoir suivre les cahiers des charges de l’assurance maladie. La convention médicale de 2011 poursuit le recentrage de l’offre. Les médecins sont désormais rémunérés en fonction de la façon dont ils mettent à profit leur logiciel, à condition que celui-ci soit certifié par la Haute Autorité de santé. Cette certification dépend d’un ensemble de critères sophistiqués, qui encadrent notamment les fonctions d’aide à la prescription. Or, seule une vingtaine de logiciels la possèdent actuellement, et une dizaine d’autres y ont postulé. A terme, les logiciels inadaptés sont donc voués à disparaître. Pour aider les autres à évoluer, le GIE Sesam-Vitale vient d’ouvrir sur son site Internet un espace pour centraliser les échanges avec ses partenaires industriels, et les accompagner dans le développement de produits pour la dématérialisation de factures et d’ordonnances, de dispositifs de lecture de cartes ou encore pour l’intégration des téléservices de l’assurance maladie. 

Le secteur de la santé offre de réelles o pportunités Dans un contexte global de ralentissement des dépenses IT (+ 3,5 % en 2011, + 1 % en 2012), le secteur de la santé – notamment les logiciels cliniques –, devrait faire mieux que les autres verticaux. Ce marché devrait atteindre 1,6 milliard d’euros grâce aux évolutions réglementaires et aux solutions spécifiques.

2,3 millions de lits ou places plus de 1 million d’emplois 880 établissements de mutuelles 22 500 pharmacies 5 000 laboratoires d’analyses médicales environ 1 million de praticiens (médicaux et paramédicaux à titre libéral) 62 N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

4 200

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établissements de soins

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Principales contraintes du système d’information (SI) PAR Brice Thebaud / ALIENOR PARTNERS

Le secteur de la santé est complexe. Il mêle acteurs publics (44 % des établissements) et privés ainsi que des entités comme les mutuelles, les officines, les laboratoires d’analyses, mais également divers utilisateurs (tous niveaux, tous métiers et toute mobilité).

De nombreuses solutions doivent être mises en œuvre (stockage, réseaux, sécurité, business intelligence, gestion de soins, Internet, etc.), alors que les contraintes sont fortes.

Modernisation des outils de gestion

Prise en compte des évolutions réglementaires

Optimisation des ressources

Les investissements doivent être réalisés en adéquation avec les moyens internes et les contraintes budgétaires.

SIH

Evolution des technologies

Système d’information hospitalier

Coordination des soins…

Les logiciels existants sont cloisonnés et peu évolutifs. Les systèmes informatiques en place ne sont pas centrés sur le patient. N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013 63

pratiques santé Résultat, une partie d’entre eux se désintéresse tout simplement de la question. L’étude en Poitou-­ Charentes aborde le cas d’une messagerie sécurisée, développée par la société marseillaise Enovacom suite à un appel d’offres du Groupement de coopération sanitaire de la région. Cet outil est fourni gratuitement sur le portail régional e-santé. Il permet d’échanger des informations habituellement transmises par courrier, comme des résultats d’analyses.

Un investissement important de la part des éditeurs Cette solution ne serait utilisée que par 6 % environ des médecins poitevins. En cause : mal interfacée avec les logiciels métiers, les données ne peuvent pas être transposées automatiquement de l’un à l’autre. « Il est inutile de proposer des solutions compliquées, si même les offres simples et gratuites, comme celle-ci, ne sont pas utilisées », estime Philippe Durandet. Jusqu’alors, les médecins étaient peu sollicités par les éditeurs. « Mais cela commence à changer », note le cardiologue. Cette prise en compte des besoins des utilisateurs devrait participer à l’évolution du secteur. « L’exigence des médecins sera croissante », poursuit Jacques Lucas. À celle-ci s’ajoutent les demandes de l’assurance maladie et le pilotage du gouvernement par l’inter­ médiaire de l’Asip Santé (Agence des systèmes d’information partagés). « Les éditeurs ont investi des sommes conséquentes pour se mettre en conformité avec le cahier des charges de l’Asip, notamment sur les problématiques d’interopérabilité et de sécurité », assure Francis Mambrini, président de la Feima.

s­ystème de télétransmission des feuilles de soins. Mais l’avenir du DMP est incertain… L’opportunité de la poursuite du projet sera décidée en 2013 par le Parlement. Dans tous les cas, « le nombre de dossiers informatisés va augmenter », prédit Jacques Lucas. Ce qui pose de nouvelles questions aux éditeurs de logiciels : comment hiérarchiser les données, les structurer, de sorte qu’un médecin puisse utiliser facilement un dossier créé par un confrère ? Comment les archiver à long terme et les sécuriser tout en les partageant entre professionnels de santé ? Ces questions rejoignent de nouvelles tendances, comme la mobilité et l’utilisation des logiciels délocalisés, sur le principe du cloud computing. « Cela nécessitera des évolutions, notamment sur les questions d’authentification  », précise Francis Mambrini. Des hébergeurs agréés pour les données de santé seront également nécessaires. « Il y a manifestement encore des marchés à conquérir. A mon sens, l’informatique évoluera vers du service plutôt que du logiciel », conclut le vice-président du Conseil national de l’ordre des médecins. 

De plus, l’année 2012 marque le début d’un système de « paiement à la performance » pour les médecins, incluant un volet informatique. En atteignant les objectifs fixés par la convention médicale de 2011, chaSur le marché cun pourra recevoir jusqu’à Quelques logiciels très utilisés : 9 100 euros par an. « Les cri• AxiSanté (édité par Compu tères élaborés tirent incontestaGroup Medical Solutions) blement l’usage, estime Francis • HelloDoc (Imagine Editions) Mambrini. Nous avons observé • MédiStory (Prokov Editions) un décollage significatif cette • Crossway, MédiClick et année, qui devrait se poursuivre Doc’Ware (Cegedim)… en 2013. Par la suite, il faudra que les critères de r­émunération évoluent, qu’ils soient plus nombreux et plus précis. » Cette convention impose aux médecins des logiciels agréés par la Haute Autorité de santé. Or, actuellement, seule une vingtaine d’entre eux le sont (lire page 63).

Jouer la carte du patient Le projet du dossier médical partagé (DMP) pourrait à l’avenir prendre une part importante dans l’informatisation des médecins. Grâce à ce système, tous les professionnels de santé peuvent stocker les informations concernant un patient, qui a lui-même accès au dossier. Certains logiciels proposent déjà de  l’utiliser, mais il est encore peu adopté par les médecins, pour qui il représente un trop gros investissement en termes de temps. « Il faudrait plus de communication auprès des patients, estime le président de la Feima. S’ils sont convaincus de l’utilité de ce ­projet, ils solliciteront leur médecin. » Ce paramètre avait joué un rôle important dans l’adoption du

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patients ont demandé, au 18 novembre 2012, l’ouverture de leur dossier médical personnalisé (DMP) en France, facilitant ainsi le partage d’informations entre les professionnels de santé qui les suivent.

55 à 60 %

des médecins seraient équipés d’un logiciel métier (Feima).

85,6 % Capture d’écran du logiciel Crossway de Cegedim.

des médecins généralistes télé-

transmettent les feuilles de soins (GIE Sesam-Vitale).

Un difficile équilibre à trouver Il existe donc de réelles opportunités pour les acteurs. Outre que ce secteur est faiblement concentré (35 % pour les cinq premiers acteurs), sans véritable leader, trois grands axes devraient générer une activité significative ces prochaines années.

La hausse continue des dépenses de santé et la volonté politique de réduire les déficits (500 millions d’euros en 2011, pour une dette évaluée à 30 milliards d’euros selon la Cour des comptes) poussent à l’installation de solutions logicielles pertinentes et génératrices d’économies à terme.

Le montant consommé de soins et biens médicaux n’a cessé de progresser de 2000 à 2011. Depuis 2002, cette augmentation ralentit.

Taux de croissance annuel moyen

• Augmentation de la population • Vieillissement : pathologies chroniques (12 % des malades pèsent 70 % des dépenses de santé). Le système n’est pas conçu pour des interventions pluridisciplinaires. • En 2011, le montant des dépenses courantes de santé (DCS) s’élève à 240,3 milliards d’euros (+ 2,6 %), soit 12 % du PIB. Sur ce montant, la consommation de soins et de biens médicaux s’élève à 180 milliards d’euros (+ 2,7 %).

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Les dépenses grimpent…

… face à la volonté politique de réduire les coûts

Trois axes de développement

• Le déficit du régime général de la Sécurité sociale devrait s’élever à 13,1 milliards d’euros en 2012. Sur les deux années 2011 et 2012, il aura été réduit de 11 milliards d’euros. • Nombreuses réformes (l’assurance maladie, traçabilité du circuit du médicament…) : elles touchent l’hôpital, mais également l’industrie pharmaceutique (encadrement) et les professionnels de la santé. • Objectif : optimiser le ratio service rendu/coût.

Remplacement des solutions propriétaires • Normes communes aux hôpitaux et établissements privés (paie, facturation, comptabilité, statistiques…) • Accroissement des contraintes en termes de qualité et d’évolutivité • Contraintes réglementaires, assurances… Optimisation des coûts • Suivi des prescriptions, des blocs, traçabilité des dispositifs médicaux implantés (DMI)… • Evolutions réglementaires (achat prothèses…) Enjeux de demain • Gestion des plateaux techniques (imagerie, bloc opératoire…) • Télémédecine • Communication avec tous les acteurs de la chaîne, internes et externes

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pratiques défi gagnant

Rossignol, un centenaire tire profit des réseaux sociaux. Historique

Menacé, il y a peu encore, par ses dettes, le fabricant de skis isérois, établi en 1907, s’est redressé. Il a mis en place des politiques industrielles et marketing audacieuses, en utilisant les nouveaux moyens de communication.

• 1907 : Création de la marque Rossignol par Abel Rossignol • 1937 : Emile Allais offre à la marque son 1er titre mondial • 1948 : Henri Oreiller obtient le 1er titre olympique du ski français sur Rossignol • 1956 : Laurent Boix-Vives achète l’entreprise et lui donne une dimension internationale • 1964 : fabrication du premier ski en fibre • Années 1970 : Rossignol s’implante aux Etats-Unis, lance ses premiers skis de fond et devient numéro 1 mondial du ski. • 2005 : l’américain Quiksilver rachète le groupe pour 560,8 millions de dollars • 2008 : Quiksilver revend Rossignol à Macquarie pour 100 millions d’euros.

PAR Guillaume Mollaret

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localisation et une offre de services inédits et gratuits en direction des skieurs, pas forcément « consommateurs » de la marque. La démarche est nouvelle, surtout dans le monde du sport où le sentiment d’appropriation du matériel et le degré de performance auquel il permet d’accéder sont primordiaux.

Exercice 2010-2011

Rééquilibrer la relation avec la distribution Sylvain Noailly, vice-président marketing et business development du groupe, l’explique volontiers : « Le levier principal pour parvenir à fidéliser une clientèle passionnée réside dans ce qu’on appelle la “gamification”. Cela vise, par des mécanismes ludiques, à transformer les consommateurs les plus engagés en véritables ambassadeurs de la marque. Ces clients sont susceptibles de communiquer sur nos produits auprès de leurs propres contacts. La contrepartie ? Ces consommateurs impliqués seront gratifiés d’offres privilégiées, via un programme de fidélité, que nous prévoyons de mettre en place dès l’hiver prochain. » Ce programme, à terme, doit également permettre à l’entreprise d’améliorer techniquement ses produits en fonction du retour qu’en feront les consommateurs sur les réseaux sociaux. Cette année, Rossignol a lancé l’« app » mobile Ski ­Pursuit, développée par la société suisse Hortis Le ­Studio. Un nom préfigurant l’arrivée d’une gamme éponyme dès cet hiver 2012-2013 sur les pistes. « Ça nous permet de faire un “buzz marché” pour annoncer des produits qui sortiront dans les toutes prochaines semaines et qui seront soutenus par une plus grande campagne de commu­nication sur le Web et les réseaux sociaux, mais aussi dans la presse traditionnelle », poursuit Sylvain Noailly. En moins d’un an, l’application a été téléchargée plus de 25 000 fois, sans que la firme alpine n’ait communiqué à son sujet. Elle permet au skieur d’analyser ses performances de la journée et de l’ensemble de la saison en enregistrant divers paramètres : vitesses moyennes et maximales, distance, profils des descentes… Outre la liste des courses triées par jour et par heure, la visibilité des circuits sur de vraies cartes, Ski Pursuit permet aussi aux passionnés de partager ces statistiques

• Rossignol annonce la relocalisation d’activités en France, affiche un chiffre d’affaires de 120 millions d’euros pour un résultat net positif de quelques millions. • Plus de 900 000 paires de skis (Rossignol et Dynastar) et 700 000 paires de chaussures (Rossignol, Lange et Risport) vendues. • 1 135 collaborateurs dans le monde, dont 730 en France (Isère, Haute-Savoie et Nièvre).

© Simon Baret

I

nstaurer une politique de relation directe avec le client final via les réseaux sociaux, sans passer nécessairement par la case « distributeur », pour disposer d’un premier retour produits… C’est tout l’objet de la politique marketing et BtoC, couplée à un travail plus fin avec la distribution, qu’a lancée, depuis l’an dernier, Rossignol, le fabricant de skis isérois (également propriétaire des marques Dynastar, Lange et Look). Le groupe, créé en 1907, a décidé, voilà quelques années, suite à son rachat auprès de Quiksilver par  un consortium mené par le fonds australien Macquarie, de tirer son mix produits vers le haut de gamme, tout en relocalisant une partie de ses ­productions sous-traitées à Taïwan dans son fief industriel historique de Haute-Savoie. En parallèle, il a opté pour une politique marketing résolument moderne, tournée vers les réseaux sociaux, la géo­



On pourra lancer par produit, par client ou par point de vente, des opérations marketing très ciblées. personnelles sur Facebook ou Twitter. Autant d’informations récoltées que Rossignol peut ensuite exploiter pour mieux coller aux marchés ciblés.

Un axe stratégique Uniquement disponible sur iPhone l’hiver dernier, mais adaptée pour Android cette saison, l’application est gratuite pour le consommateur, mais coûteuse en développement pour Rossignol, qui préfère rester discret sur ses investissements en la matière. « C’est clairement un axe de développement stratégique pour nous. Déjà, deux personnes travaillent à temps plein au programme Web et consommateur », dévoile-t-il. En parallèle, après une mise en concurrence de trois sociétés et quelques mois à peine de développement,



Rossignol a aussi mis au point une nouvelle politique de relation client avec l’appui de Salesforce, le leader du cloud computing d’entreprise et des solutions CRM. Mais ce programme de fidélisation est clairement amené à prendre de l’ampleur : il permet déjà au fabricant un retour direct sur la qualité de ses produits en instaurant un rapport BtoC jusqu’ici inédit dans le domaine du ski. « Ce qui est moins visible, ajoute S­ylvain Noailly, c’est que cet outil est également un outil BtoB. Disposant d’un espace numérique de travail interne, il nous permettra à l’avenir un single source, dans la mesure où Salesforce nous sert de back office. On pourra donc lancer par produit, par client ou par point de vente, des opérations marketing très ciblées grâce à une géolocalisation des distributeurs et des consommateurs les plus concernés. » N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013 67

pratiques défi gagnant

gestion pratiques n’est pas pléthorique en matière de ski, mais fait partie du « réseau » de la marque, qui introduit par ailleurs des QR Code dans ces messages publicitaires.

500 000 fans d’ici à trois ans sur Facebook Une politique de partage des données qui p­ermet à Rossignol de rassembler une communauté supérieure à 154 000 fans sur Facebook, quand son concurrent autrichien Atomic n’en regroupe « que » 60  000. Son objectif à trois ans ? Rassembler 500 000 fans sur Facebook, développer les interactions via Instagram et Twitter. « Créer du contenu sur les courses ou le ­free-ride, en mettant en valeur les performances de nos athlètes, nous permettra de toucher encore plus de monde », veut croire le dirigeant, pour qui ce développement « résonne par cercles concentriques. » A terme, « s’il fallait imaginer un chiffre, car aujourd’hui c’est embryonnaire, j’aimerais que dans les années à venir, 20 à 25 % des acquisitions soient concrétisées par des acheteurs dont on s’occupe via le BtoC », conclut-il. De la réussite de la démarche sur R ­ ossignol dépendra son expansion aux autres marques du groupe. 

Voyez loin.

LA DEUXIÈME VIE DES ERP. Les ERP ont été une rupture dans les approches informatiques du milieu des années 1990. Deux décennies plus tard, les clients sont devenus plus matures sur le sujet. Mais ils attendent que leurs prestataires aient monté la barre d’un cran, eux aussi. PAR Dorian Marcellin

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ous les acteurs du marché s’accordent à le dire, le rapport des entreprises à leur ERP (Enterprise Resource Planning –  ou progiciel de gestion intégré, qui interconnecte l’ensemble des fonctions de l’entreprise au niveau du système informatique) a évolué ces dernières années. En 2011, ce marché a connu une croissance supérieure à 4 % en France, d’après les analystes d’IDC. Et le ralentissement économique de 2012 n’a pas empêché 12 à 19 % des entreprises de poursuivre leurs investissements dans ce domaine. « C’est un marché mature qui renouvelle ses modèles », décrit Sébastien Lamour, Research and Consulting Manager chez IDC France. Cette maturité impacte tout l’écosystème, que ce soient les éditeurs, les intégrateurs ou les consultants. « On a atteint un certain niveau de sensibi­ lisation », reconnaît Jean-Louis Tomas, consultant spécialiste des projets ERP et auteur d’un ouvrage sur le sujet *. « Le focus se fait maintenant moins sur l’outil en lui-même que sur le prérequis de transfor­ mation de l’entreprise dans son ensemble », poursuitil. En fait, les entreprises clientes comprennent de mieux en mieux les implications qui se présentent avant, pendant et après un projet ERP.

Un environnement plus professionnel

Point de Vente Supply Chain Digital Marketing

Microsoft Dynamics AX 2012 R2 for Retail Proposer dès aujourd’hui... le futur du commerce de détail

Solutions ERP et CRM

Lancement en ligne

« Cela se vérifie au quotidien », confirme Thierry Mathoulin, directeur de la branche entreprise solutions de GFI Informatique, qui a pu constater une montée en compétence flagrante. « Nos clients, qui ont déjà presque tous un ERP, disposent maintenant de ressources spécialisées en leur sein, que ce soit en assistance à maîtrise d’ouvrage ou à la DSI. Les pièges et les limites d’un ERP sont mieux connus. » En conséquence, l’environnement ERP s’est professionnalisé. « Pour autant, s’il y a eu un transfert de compétences, cela ne rend pas les entreprises autosuffisantes vis-à-vis de leur ERP, même une fois en production », relativise Jean-Louis Tomas. Par nature, les ERP sont d’une grande complexité et impactent, de façon transversale, l’ensemble des entreprises où ils sont déployés. Ils touchent au cœur

du métier et sont la colonne vertébrale qui a vocation à homogénéiser le système d’information (SI) sur un large périmètre de gestion (achats, production, comptabilité…). Alors, qu’en attendent vraiment les entreprises clientes pour les années à venir ? Au-delà des questions de fiabilité et de solidité de la



Aujourd’hui, les pièges et les limites d’un ERP sont mieux connus.



Thierry Mathoulin Directeur de la branche entreprise solutions de GFI Informatique.

solution, ce sont la rapidité et l’efficacité du déploiement de l’ERP qui seraient leurs préoccupations majeures. « Dans un contexte économique tendu, le retour sur investissement (ROI) doit être très prompt », confirme le cabinet de consultant Ernst & Young (lire l’entretien page suivante). Les clients ont plus de choix, la concurrence est rude.

Un repositionnement des experts Ainsi, une capacité beaucoup plus forte d’industria­ lisation des processus liés au projet ERP est demandée aux intégrateurs. Et hors de question pour ceuxci de se reposer sur des compétences de « juniors ». « Il n’y a plus de tolérance des deux côtés », admet

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Le groupe veut rester « connecté » avec ses consommateurs, son objectif étant de développer le côté interactif, notamment par le biais de jeux-concours. « Très populaires, ces jeux nous permettront d’élargir notre base de consommateurs. Pour l’hiver 2013-2014, nous préparons des programmes commerciaux plus précis encore, grâce aux données fournies à la fois par Ski Pursuit et par les distributeurs », détaille le vice-président. Sur le plan de la communication, Rossignol n’oublie pas pour autant la publicité dans les secteurs traditionnels (affichage, presse, etc.). La presse spécialisée

Les expertises évoluent sur le marché de l’ERP.

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pratiques gestion

des systèmes d’information chez Ernst & Young.

Le rapport des entreprises aux ERP a-t-il vraiment changé ? Selon leur taille, la maturité peut évidemment varier, mais globalement le concept et le sens de l’ERP sont maîtrisés : elles savent mieux en tirer parti. Les éditeurs font en sorte que leurs solutions deviennent plus faciles à paramétrer et à faire fonctionner, mais les ERP couvrent naturellement de plus en plus de fonctions. Les inter­ actions entre les différents domaines fonctionnels et processus de l’entreprise deviennent plus nombreuses, plus complexes, plus riches. De ce fait, les ERP sont certes de plus en plus simples à maîtriser pour l’utili­ sateur final, mais ils restent souvent difficiles à mettre en œuvre pour l’entreprise. A l’autre bout du spectre, les éditeurs et les intégrateurs cherchent à insister sur le préparamétrage et la verticalisation de leurs solutions. Que veulent alors les clients ? Ils veulent clairement des projets de mise en œuvre de plus en plus courts, dans un monde qui requiert de plus en plus de réactivité. Le SI doit maintenant évoluer rapidement à l’aune des changements du monde économique et les entreprises attendent un retour sur investissement (ROI) très court. Cette importance du payback, du temps de mise en œuvre et de la flexibilité explique, par exemple, la percée du mode SaaS. C’est une approche encore marginale pour les ERP, mais elle

Thierry Mathoulin, expliquant que les recrutements de sa société sont devenus beaucoup plus stricts. Chez GFI, les formations ont également été renforcées, à travers des filières spécifiques de développement de compétences… Une nécessité quand les experts vont se retrouver « challengés » sur le terrain par les clients. Le consultant doit donc aussi renforcer son expertise. Les questions de l’accompagnement au changement et de la performance dans la durée sont devenues primordiales. Chez Kurt Salmon ou Ernst & Young, on reconnaît qu’il est nécessaire de développer une connaissance encore plus pointue des produits eux-mêmes. En réponse, un éditeur d’ERP comme IFS a fait le choix d’adopter une approche plus proactive visà-vis des consultants : des réunions de partage sont régulièrement organisées. Le consultant veut obtenir de la visibilité sur les road map de l’éditeur, là 70 N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013



Les Consultants devront dépasser le simple suivi de projet.



va devenir essentielle et prédominante dans les mois et les années à venir. Alors, certes, un dirigeant d’entreprise attend une solution robuste, fiable et fonctionnelle, mais il veut aussi mieux piloter son entreprise. Et ce, sans intégration tellement longue qu’il se trouverait en porte-à-faux vis-à-vis du marché ! Comment ces nouvelles exigences font évoluer votre métier ? Les clients attendent du conseil une expertise plus forte et un véritable engagement de « performance durable ». Le Syntec Numérique l’a bien mis en avant dans ses dernières études. Pour les consultants, cela veut dire savoir s’impliquer encore plus dans l’accompagnement de leurs clients et savoir aller au-delà du simple suivi de projet. La transformation du SI attendu par l’entreprise ne peut plus se concevoir sans une amélioration significative de la performance opérationnelle. Et pour accompagner les transformations des organisations, nous sommes obligés d’avoir une forte expertise produit, en assistance à maîtrise d’ouvrage, même sans être intégrateur. Nous avons donc le besoin et la volonté d’interagir de façon plus poussée avec les éditeurs pour bien comprendre leurs stratégies à court, moyen et long termes. Heureusement, les éditeurs ont commencé à intégrer cette nécessité. 

où ce dernier cherche à avoir une vision plus claire du marché et des problématiques clients. « Les éditeurs doivent travailler cette culture de l’entreprise cliente, dont ils sont moins proches que les intégrateurs », décrypte Jean-Louis Tomas, qui préconise de mettre en place des partenariats éditeur/intégrateur.

Vers la spécialisation et la verticalisation Pour Damien Michallet, directeur des ventes d’IFS France, la maturité du marché et des clients soulèvent d’autres enjeux : « Nous proposons un ERP complet, mais nous devons également avoir cette spécialité de savoir déployer notre solution pas à pas, avec peu de perturbations pour le SI. » Et de citer des exemples de clients qui ne sont pas prêts à remettre en cause tout leur ERP dans leur évolution… Il faut donc, pour l’éditeur, disposer d’une technologie capable

L’hôpital Foch, à Suresnes (Hauts-de-Seine), a bénéficié d’une approche verticalisée pour son ERP.

explique Jean-Louis Tomas. Cette approche demande une expertise métier qui soit intégrée à l’ERP, d’après Tommy Verdon, directeur pôle finances, division solution secteur public chez GFI Informatique. Cette combinaison a d’ailleurs été mise en place par GFI autour de l’offre Microsoft Dynamics AX, pour le secteur public. L’hôpital Foch de Suresnes (Hauts-de-Seine) est le premier à avoir bénéficié de ce partenariat créé sur mesure. Derrière la démarche cependant, une forte adaptation a été nécessaire. Au programme un « re-skilling » intensif : des formations spécialisées pour obtenir la certification Microsoft, pour l’installateur de terrain comme pour Tommy Verdon lui-même. Des habitués des progiciels deviennent ainsi des familiers du monde de l’ERP, fusionnant les compétences. Un bon exemple des expertises de demain ?  * ERP et conduite des changements : alignement, élection et déploiement, de Jean-Louis Tomas, éditions Dunod, 2011.

Le “cloud”, prochaine frontière de l’ERP Avec une croissance de 17,9 %, le marché de l’ERP en mode SaaS (Software as a Service) atteindra en 2012 près de 14,5 milliards de dollars, d’après le Gartner. En 2010, SAP et Cegid avaient choisi de proposer leurs solutions (très différente de la version licence pour le premier ; identique pour le second) en mode SaaS. A la même époque, Sage s’était reposée sur ses partenaires Un ERP bien huilé doit renforcer la performance du SI. pour catapulter son offre Sage ERP X3 dans le nuage. Une démarche qu’imitera Microsoft en hébergeant, dès l’année prochaine, Microsoft Dynamic Nav dans son cloud Azure, version publique, après l’avoir rendu disponible en mode hébergé. Face à cette dynamique de fond, la capacité d’adaptation va être cruciale pour les prestataires comme pour l’entreprise cliente. La stabilité technique va devoir être observée avec soin, mais aussi les enjeux organisationnels. En effet, la dimension transversale de l’ERP rend les impacts du cloud encore plus critique. Le management des entreprises attend d’être convaincu par la démarche. Depuis 2010, Panorama, le cabinet américain spécialiste de l’ERP, a mis le marché en garde : les solutions délivrées en mode SaaS n’ont pas encore fait une forte différence face à leurs équivalents « licence », en termes de respect des budgets ou de concrétisations des bénéfices attendus.  © Evgeny Korshenkov

Christophe Georget, spécialiste de la transformation et de la performance

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Avis d’expert

de se « brancher » dans un environnement existant, sans faire de vague ni remettre en cause les compétences existantes dans l’entreprise. La verticalisation est une réponse. « L’éditeur doit proposer un socle compatible avec la culture d’un secteur, et le client définir les ultimes personnalisations »,

La performance du SI sous surveillance La complexité et la grandeur du périmètre des ERP les dotent d’un impact considérable sur le système d’information (SI) de l’entreprise. La notion de performances du SI se lie donc plus intimement à celle de performance opérationnelle et dépasse les questions traditionnelles d’infrastructures, de sécurité, de robustesse ou de disponibilité. L’informatique se positionne de plus en plus comme un actif stratégique, les responsabilités des DSI se retrouvant profondément renouvelées, et non comme un centre de coûts. Plutôt que des seules économies, les entreprises recherchent de la valeur ajoutée, comme le montrent les évolutions du marché ERP. « De même, l’approche en termes de performance du SI se diversifie », confirme Christophe Georget, consultant chez Ernst & Young. Editeurs, intégrateurs et consultants doivent en tenir compte et faire en sorte que l’informatique ne soit plus perçue comme une contrainte par leur client. 

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Modèle SaaS l’heure de la mue. Le mode SaaS – Software as a Service – poursuit son ascension dans le monde du logiciel. Les éditeurs, qui souhaitent prendre la vague, doivent s’attendre à des changements profonds. A tous les niveaux de leur organisation. PAR Dorian Marcellin

E

n 2020, le niveau de dépenses SaaS –  ce concept qui fait du logiciel non plus un produit à acheter, mais un service à louer via le Web  – s’élèvera à près de 60 % de la dépense logicielle globale, selon le cabinet Pierre Audoin Consultants. Autrement dit, en moins d’une décennie, le Software as a Service sera devenu l’équivalent, à part entière, de la traditionnelle licence. Ce concept du SaaS s’est réellement développé au tournant du XXIe siècle. En 2000, il était question d’ASP (Application Service Provider ou fournisseur d’applications hébergées). Aujourd’hui, le SaaS s’inscrit dans le cadre plus large des services cloud. Dans tous les cas, les impacts sont nombreux pour les éditeurs qui doivent évoluer vers ce modèle. En 2012, 60 % d’entre eux admettent enregistrer un revenu lié à la souscription supérieur à 10 % de leur chiffre d’affaires*. Ils n’étaient que 30 %, deux ans auparavant. Mais pourquoi changer ? Si la licence conserve sa pertinence dans des domaines où les données sont

très sensibles, sur d’autres marchés, comme les solutions métiers de type CRM (Customer Relationship Management, gestion de la relation client), le risque est grand pour un éditeur traditionnel de se faire distancer par de nouveaux entrants pure player du SaaS (voir l’ascension de Salesforce.com). Les offres de ces derniers sont souvent beaucoup plus souples et dynamiques, et s’adaptent bien à un contexte économique tendu où la flexibilité est devenue une priorité.

Une culture d’entreprise spécifique « Le passage en mode SaaS peut paraître i­mpressionnant et synonyme de difficultés. Il est plus profond qu’un changement de business model. C’est un projet d’organisation de l’entreprise à part entière », résume Olivier Rafal, principal consultant marché logiciels chez Pierre Audoin Consultants. Ce changement concerne autant l’émergence d’une culture d’entreprise spécifique, que le développement de l’offre (les rythmes de sorties de versions sont accélérés et harmonisées entre les clients) et l’évolution de sa commercialisation, ou encore les enjeux stratégiques de l’hébergement.

Nouvelle donne commerciale chez Acteos Acteos édite des logiciels pour le supply chain management depuis 1986. En juin 2009, le comité exécutif décide d’évoluer vers le SaaS en optant pour la polyvalence : les équipes d’avant-vente (25 % des 60 salariés en France) ne se spécialisent pas. La première vente a lieu en avril 2010. Plus de deux ans après, le SaaS représente 15 % du chiffre d’affaires. Formation. Pas de prestation externe, mais une vraie i­mplication pédagogique de la direction commerciale, y compris lors des présentations. Grâce au travail préa-

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lable sur son offre Web, Acteos n’a pas fait de recrutements ad hoc. Le pôle Réseau et Système s’est ensuite étoffé de deux personnes pour répondre à la demande. Changement. Les équipes ­proposent deux types de contrats radicalement différents (SaaS et Investissement), mais doivent fournir un travail « administratif » supplémentaire. Les présentations chez le client demandent plus de pédagogie et l’intervention ciblée d’un architecte technique, en parallèle du consultant et du commer­cial.

Siège social d’Acteos à Roubaix (Nord).

Modalités. Deux supports écrits : l’un pour démystifier le SaaS et l’autre pour permettre aux équipes de se projeter en vente ; et un accompagnement du partenaire hébergeur (IBM) sur les aspects juridiques. Prise en compte/ valorisation de la mensualisation du revenu sur trois ans pour gérer l’intéressement des commerciaux et valoriser cette récurrence bénéfique pour l’entreprise.

© JPS

pratiques logiciel Le passage au mode SaaS implique, pour l’éditeur, de prévoir une conduite du changement millimétrée. Fabrice Jarry, PDG de Nomalys, éditeur d’une solution graphique mobile, parle de « l’apprentissage de changements radicaux ». Pour lui, un acteur qui p­répare son passage au SaaS en se concentrant uniquement sur la technologie, finira par se rendre compte trop tard qu’il est passé à côté d’un « aspect culturel » fondamentalement problématique. « J’ai pris conscience que le SaaS nécessitait avant tout une culture d’entreprise, explique-t-il, en insistant sur l’effort de pédagogie et de formation. Pour ne pas risquer l’échec, il faut prévoir et encadrer les réactions de ceux qui auront du mal à s’emparer des nouvelles logiques du SaaS. » Jean-Baptiste Dumont partage cet avis. Directeur général de Planon Site Alpha, cet éditeur spécialisé dans la gestion technique immobilière a évolué vers l’ASP dès 2002. Six ans ont été nécessaires à son entreprise pour obtenir une véritable maturité sur le sujet : « Nous pensions que nous allions pouvoir nous concentrer uniquement sur notre cœur de métier, mais la tâche s’est avérée plus compliquée », se souvient-il. La tentation est en effet forte pour un éditeur de se contenter de dupliquer le modèle traditionnel de la licence en l’associant à une gestion distante de maintenance. Daniel Pusset, directeur associé du spécialiste du covoiturage 7ème Sens, conseille au contraire de ne pas hésiter à intégrer le redéveloppement de l’application dans le business plan de l’entre­prise : « Cela a représenté un coût direct, mais il faut en passer par là pour avoir un “retour sur investissement” rapide », détaille-t-il. Chez Planon Site Alpha, « il a fallu changer de stratégie, mais aussi de façon de penser », admet Jean-Baptiste Dumont.

L’hébergement : un métier à part La culture SaaS recouvre l’obligation d’adapter la commercialisation de son offre logicielle aux réalités du « as a service ». Les équipes commerciales doivent évoluer (lire l’encadré ci-contre), mais l’éditeur doit aussi revoir son argumentaire. Un exercice rendu difficile par la confusion des genres. « Du point de vue du client final, l’utilisateur, les produits en licence et en mode SaaS sont identiques. Il faut faire prendre conscience de l’ensemble des services que l’éditeur développe autour de l’hébergement en SaaS », détaille Imad Ben Mariem, directeur général de Datalog Finance, qui édite des logiciels de gestion de trésorerie et de paiements. Ces services offerts par les équipes de l’éditeur regroupent généralement l’exploitation fonctionnelle et techni­ que, qui assure maintenance, qualité de service et réaction rapide en cas de problèmes. Le « Software as a Service » fait donc la différence… au niveau des services. Dès lors, la relation entre l’éditeur et l’hébergeur apparaît comme une clé de voûte stratégique pour s’assurer de la satisfaction du client. « L’hébergement est un métier à part entière. Un éditeur ne s’improvise pas spécialiste de l’entretien et de la maintenance d’un site de serveurs », rappelle

Jean-Baptiste Dumont. Pour assurer un service impeccable à son client autour de son logiciel, l’éditeur doit donc se reposer sur un prestataire. Vu les enjeux et la réactivité nécessaire, il a tout intérêt à consolider son partenariat. « C’est une relation de confiance qu’il faut construire, car l’éditeur doit p­ouvoir se décharger un maximum des questions de sécurité, connectivité, réactivité… », précise Fabrice Jarry. La stratégie SaaS que construit l’éditeur doit donc intégrer le choix du partenaire hébergeur, qui n’est pas seulement une variable d’ajustement technique. Daniel Pusset résume cet enjeu à sa manière : « Le choix du partenaire conditionne la richesse des options, qui vont permettre à l’éditeur de s’adapter au marché, d’améliorer la qualité de ses propositions et de faciliter ses ventes. » Ce choix permettra non seulement à l’éditeur d’identifier son retour sur investissement, mais aussi de savoir ce qu’il est en mesure de proposer concrètement à ses clients.  * Baromètre Cockpit-Software Business at a Glance 2012, réalisé par l’Association française des éditeurs de logiciels (Afdel).

Trois questions à… Didier Bonjour,

directeur commercial et marketing d’Aspaway, fournisseur d’applications hébergées Comment un éditeur peut-il construire un business model autour du SaaS ? La conduite d’un projet en mode SaaS découle avant tout d’une stratégie d’entreprise. Basculer vers ce nouveau modèle pour surfer sur une tendance ne suffit pas. Une réflexion mûrement aboutie est nécessaire car l’ensemble des directions de l’entreprise va être impacté. Tous les services – fonctionnels, opérationnels et stratégiques – doivent « participer ». Les prérogatives de l’éditeur vont s’étendre au-delà du développement et de l’innovation technologique, il va devenir un prestataire de services. Quelles questions doivent se poser l’éditeur en priorité ? Les questions préalables sont très pragmatiques. A quelle typologie de marchés s’adresser ? Sera-t-il plus efficace de se concentrer sur une partie de son portefeuille clients, sur une gamme produits ou bien sur un secteur d’activités ? L’éditeur doit fixer ses échéances et tenir compte de la demande des clients pour identifier la valeur ajoutée dont ils vont tirer parti. Faut-il contrer la concurrence en urgence ou peut-il se focaliser sur l’innovation ? En termes de compétences, peut-il dédier entièrement une partie de ses équipes au pilotage du projet ? Quels conseils donnez-vous aux éditeurs que vous accompagnez ? Avoir une bonne dose de méthodologie ! Il est primordial de délimiter avec précision les étapes clés du développement de l’offre SaaS. La direction générale doit être le « capitaine » du navire SaaS. Elle doit faire l’effort de dialoguer en permanence avec les directions fonctionnelles, pour bien cerner leurs réactions. Les chantiers demeurent nombreux : forme du contrat, convention de services, lettre de rémunération, fonds de roulement, mise sur le marché… en n’oubliant surtout pas une formation dédiée pour l’équipe commerciale.

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juridique pense-bête

L’Europe sE penche sur les données à caractère personnel. Un projet de règlement prévoit de réformer la directive n° 95/46/CE relative à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données.

«

I

PAR Olivier Iteanu

l y a dix-sept ans*, moins de 1 % des Européens utilisaient Internet. A l’heure actuelle, de grandes quantités de données à caractère personnel sont transférées et échangées d’un continent à l’autre et dans le monde entier, et en quelques fractions de seconde… » C’est en ces termes que Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne, a justifié le nouveau règlement européen sur la protection des données à caractère personnel. Ce projet a été rendu public le 25 janvier 2012 et transmis au Parlement européen. Cependant, la procédure en cours devrait aboutir en 2014 au plus tôt. Pour mémoire, le recours à un règlement plutôt qu’à une directive, signifie que le texte sera directement applicable dans chaque Etat de l’Union, sans passer par les parlements nationaux. Il est intéressant, dès à présent, de percevoir les pistes sur lesquelles la Commis­sion entend nous mener pour comprendre le sens de l’histoire. Et ce sens va indéniablement vers plus de protection des données à caractère personnel, donc plus de contraintes pour les acteurs, notamment les entreprises. Les faits saillants de ce projet de règle-

ment sont les suivants. Rendre obligatoire la désignation d’un correspondant informatique et libertés (CIL) dans les entreprises de plus de 250 salariés. Ce CIL est le commissaire aux comptes des données à caractère personnel dans l’entreprise. Sa généralisation et sa désignation obligatoire ont déjà été évoquées, en France notamment, mais ont toujours buté sur le fait que cette contrainte ­supplémentaire, qui engendre aussi des coûts supplémentaires pour l’entreprise, allait un peu plus surcharger la barque des entreprises européennes face à leurs concurrents américains et asiatiques. Il est évident que les mêmes objections risquent de venir dans le débat. La deuxième règle nouvelle est la promulgation d’un droit à l’oubli général au bénéfice des personnes. Il s’agira de donner à toute personne le droit d’obtenir la suppression de toutes mentions l’identifiant, notamment sur les moteurs de recherche, au-delà d’un délai qui n’est pas fixé dans le projet. Le projet de règlement prévoit deux exceptions au droit à l’oubli : l’exercice du droit à la liberté d’expression et des motifs d’intérêt général dans le domaine de la santé publique. Là encore, quelle sera la portée d’un tel droit, si les acteurs concernés, moteurs

de recherche en tête, sont justiciables d’une loi non européenne ? Enfin, troisième fait saillant, le projet de Olivier Iteanu règlement pose deux Avocat à la Cour, chargé nouveaux principes, d’enseignement la minimisation des à l’université données et l’accoun- Paris I - Sorbonne. tability. En bref, ces deux nouveaux principes signifient qu’il pourra être demandé au responsable de justifier de la conformité de ses traitements par rapport à la loi, y compris par les mécanismes internes mis en œuvre. Pendant longtemps, la loi s’est suffi de formalités (déclarations, autorisations de la Cnil) pour décider qui est dans (ou hors) la loi. On va désormais chercher à compren­dre le pourquoi des choses. Une petite révolution de principes. Oui, à ceux qui en doutaient encore, la protection du « pétrole de la société de l’information » – les données – est bien désormais un sujet majeur.  * Date de la dernière directive communautaire sur le sujet. Consulter le projet : http://ec.europa.eu/justice/data-protection/document/review2012/ com_2012_11_fr.pdf

Faille de sécurité du système d’information : une révolution culturelle C’est tombé en plein été l’an dernier, le 24 août, et passé un peu inaperçu… « En cas de violation de données à caractère personnel, le fournisseur […] avertit sans délai la Cnil. » Cette simple ordonnance a créé, pour la première fois en France, une obligation de notification des failles de sécurité constatées sur les systèmes d’information. Ce texte appelle trois observations. Dans la plupart des lois anglo-saxonnes, la suspicion d’une faille suffit à créer l’obligation de notification. La loi française exige plus, une « violation » des données à caractère personnel. A l’inverse, une faille peut exister sans porter atteinte

à des données nominatives, la notification dans ce cas n’est pas obligatoire. Le texte vise aussi bien les failles qui vont être exploitées par un attaquant, que le simple accident. Enfin, une clé USB oubliée dans les transports en commun, voire un ordinateur volé, sans qu’il s’agisse à proprement parler d’une faille, entrent dans le cas de l’ordonnance. L’article 226-17-1 du Code pénal punit de cinq ans de prison et/ou 300 000 euros d’amende, le fournisseur qui ne notifie pas la faille alors qu’il en avait l’obligation. De quoi bousculer l’absence de transparence des récalcitrants.  O. I.

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pense-bête études Salaires IT en Europe

La France à la traîne D’après une enquête du Hay Group, datant de la mi-2012, c’est en Suisse que les salariés de l’informatique et des télécoms gagnent le plus. Les employés, les professionnels avec quelques années d’expérience et les seniors managers français n’arrivent qu’en ­deuxième moitié du classement… Les pays où ils sont les mieux payés : Diplômés de l’enseignement supérieur

3-5 ans d’expérience

8-10 ans d’expérience

1

Suisse

Suisse

Suisse

2

Norvège

Danemark

Luxembourg

3

Danemark

Norvège

Danemark

4

Allemagne

Allemagne

Norvège

5

Luxembourg

Luxembourg

Belgique

… 11

France

Espagne

Italie

12

Royaume-Uni

France

Grèce

Portugal

Portugal

France

… 15

effet complexe, à en croire une seconde étude conduite par Vanson Bourne Omnibus pour Ping Identity : 26 % des employés affirment avoir accès à leurs applications métiers via leurs appareils mobiles, mais cet accès serait impossible pour les applications liées aux données financières (42 % des sondés) et à la gestion de la relation client (38 %). La sécurité ne serait pas le seul argument invoqué  : les DSI reprochent l’utilisation « sauvage » de ces technologies grand public par des employés hyperconnectés. Enfin, selon Forrester, 66 % des employés utiliseraient leurs appareils et a­pplications personnels pour pallier des lacunes de leur entreprise et 81 % ignoreraient les interdits pour échanger avec leurs clients et collaborateurs. Un phénomène observé à tous les niveaux de responsabilité, et pas seulement chez les salariés de la génération Y… 

Byod

69 % des Français achètent à distance Le nombre de personnes qui achètent à distance (Internet, catalogue, téléphone) ne fléchit pas. Il s’est même accru chez les moins de 45 ans, relève l’étude Crédoc pour la Fevad. Un succès lié notamment à l’Internet mobile et à la forte progression de l­’alimentaire. 8 % des Français (3,9 millions de personnes) utilisent pour naviguer leur téléphone portable ou leur smartphone et 3 % une tablette (1,5 million de personnes). 

Salariés contre DSI ? Si 60 % des responsables informatiques augmentent leurs budgets pour soutenir l’activité de leurs salariés avec plus de support à la mobilité, d’accès aux terminaux et plus d’applications mobiles, les entreprises françaises ne poussent pas leurs salariés à l’usage de terminaux personnels à des fins professionnelles, indique l’étude Forrester sur la mobilité. La réalité du « Bring your own device » (Byod) en France semble en

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Logiciel

Dynamisme en Europe Selon le classement Truffle Capital des 100  premiers éditeurs européens, le secteur se porte bien, avec un chiffre d’affaires en hausse de 20 %. Si les dépenses de R&D ont fortement augmenté (+ 28 %), la progression est plus mesurée du côté de l’emploi (+ 9 %). L’industrie – bien orientée pour 2013 – poursuit sa concentration : 76 % des ventes ont été réalisées par les 25 premières sociétés du classement, contre 63 % en 2010. SAP, en tête, représente à lui seul 38 % des revenus du top 100, avec près de 14 milliards d’euros. Avec 17  éditeurs, les Français se placent en 3e  position (pour le chiffre ­d’affaires) derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni. 

Premier bilan Depuis la création du dispositif des Jeunes entreprises innovantes (JEI), 4 500 entreprises ont pu bénéficier de près de 800 millions d’euros d’exonérations de charges sociales, indique une étude de la Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS). En croissance régulière, les JEI ont créé 20 000  emplois entre 2004 et 2010, dont 12  000 sont imputables au ­dispositif. Les JEI, qui emploient en moyenne près de dix salariés, auront ainsi pu réduire de 13 % leurs dépenses de main-d’œuvre qualifiée. 

Dans son Palmarès 2012 des villes où il fait bon innover, le numéro d’octobre de L’Entreprise a classé les agglomérations les plus attractives dans les domaines suivants : le tissu économique/entrepreneurial, la formation et l’innovation. Lyon arrive en tête pour les villes de plus de 500 000 habitants ; Rennes (200 000  à 500 000), Poitiers (100 000  à 200 000) et Belfort (70 000 à 100 000). Pas de recette miracle pour ces villes, qui cumulent quelques atouts communs : existence de pôles de compétitivité, clusters et grappes d’entreprises, d’actions concertées recherche/PME, de formations pointues et d’incubateurs. 

Le classement des 50  premiers prestataires de services IT en France, réalisé par Pierre Audoin Consultants (PAC), bouge peu. IBM reste en tête devant Capgemini. Accenture gagne un rang, prenant la 6e place à Orange Business Services, et Altran gagne trois places. On relèvera également les progressions importantes d’Alten (+ 14 %), Akka Technologies (+ 16 %), Neurones (+ 18 %), Osiatis (+ 18 %), Oracle (+ 19 %) et Microsoft (+ 20 %). Contrairement aux éditeurs (voir l’info­ graphie), ce classement montre un niveau de concentration modéré : les trente premiers représentent environ 60 % du chiffre d’affaires global, et cinq français figurent dans le top  10. Les acteurs internationaux, dont le business model cible principalement les grands contrats d’outsourcing, rencontrent quelques difficultés à accroître significativement leurs parts de marché en France. 

Commerce

JEI

Avec une progression de 45,3 % au cours du 3e trimestre 2012, par rapport à l’année  2011, et 179,7 millions d’unités vendues, les smartphones sont le moteur du secteur des téléphones portables, selon une étude d’IDC. Samsung domine, suivi de près par Apple, puis par RIM, ZTE et HTC. Nokia quitte le top 5 des constructeurs. 

Top 50 des fournisseurs en France

Là où il fait bon innover

Innovation

Trois technologies à suivre Les dirigeants interrogés par le Technology Innovation Center de KPMG ont cité trois technologies en devenir : l’informatique en nuage (56 % d’entre eux) sera à l’origine de nombreuses innovations, nouveaux services et réduction de coûts. Les technologies mobiles arrivent au 2e rang (53 % des interrogés), suivies par les réseaux sociaux. Pour ces cadres, les freins liés à la confidentialité et à la sécurité ne pèsent pas aussi lourd que les avantages attendus. Les Etats-Unis et la Chine l’ont bien compris et investissent massivement dans ces domaines. La France ferait bien de se réveiller pour ne pas prendre de retard en matière de cloud computing, conclut l’étude.  Internet

PageS réaliséeS par ANNE bechet

Une enquête, menée par l’institut Ipsos auprès de plus de 800 entreprises françaises (> 10 salariés), dresse le profil des décideurs IT, leur pouvoir de décision et leurs projets d’équipement. Les non-informaticiens se trouvent en grande majorité dans les PME où ils sont souvent patrons, avec un pouvoir de décision plus important. 45 % des informaticiens déclarent avoir des projets d’investissement en logiciels au cours des douze prochains mois (contre 23 % chez les non-informaticiens), 40 % en matériel informatique (contre 31 %), 27 % en périphériques (contre 17 %), 20 % en réseaux et télécoms (contre 7 %) et 7 % ont des projets Internet. Une inquiétude : 40 % des non-informaticiens n’ont pas mis en place de projet de sécurité et seulement 16 % ont implémenté des solutions de virtualisation des serveurs. 

Villes

Services IT

Décideurs IT en France

Des non-informaticiens dans les PME

Les smartphones, moteur des portables

68 % C’est la proportion de dirigeants de TPE-PME ne connaissant pas du tout le cloud computing, d’après l’enquête Sofres menée en septembre 2012 ­auprès de 800 dirigeants de TPE (0 à 19 salariés) et PME (20 à 249). Gros travail d’évangélisation en vue de la part des sociétés de services en France… 

Les modèles bouleversés Dans une présentation remarquable, chiffres à l’appui, Mary Meeker, associée de Kleiner Perkins Caufield & Byers, montre l’évolution de l’usage d’Internet dans le monde et les ruptures technologiques liées dans tous les secteurs d’activité. Tous les marchés doivent ainsi réinventer en profondeur leur business model, qu’il s’agisse de l’informatique, des médias, de l’automobile, de la banque avec les paiements sans contact, de la distribution, etc. (disponible sur www.businessinsider.com). 

N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013 77

pense-bête formation

IT : que manque-t-il à la France ? Pour répondre aux défis de l’économie numérique, la France doit revoir son approche en termes de formation. Mais les réponses se trouvent-elles vraiment dans les écoles ?

«

S

PAR Dorian Marcellin

ans être en retard, la France n’est en avance dans aucun domaine pour autant. » Le rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) sur l’économie numérique française, publié en octobre, cite comme levier de performance incontournable « le développement de la formation au numérique ». « Le sujet est vaste, souligne Olivier Coone, délégué à la formation au ­Syntec Numérique. L’offre est foisonnante, mais reste méconnue des principaux concernés. » Une meilleure formation initiale, propre aux métiers du numérique, pourrait, selon le syndicat, permettre la création de 50 000 emplois en cinq ans. Un enjeu clé puisque le secteur comptait près de 30 000  demandeurs d’emploi de catégorie A selon le ministère du Travail, en septembre 2012. Pour le Syntec Numérique, un bon point de départ serait la labellisation « numérique » des centres de formation des apprentis (CFA) ou la création d’un grand CFA spécialisé. D’après le Munci, l’association professionnelle des informaticiens, la création modérée d’emplois dans la filière

L’Eemi, aussi à Marseille ? Selon le site marsactu.fr, Xavier Niel (Free), Jacques-Antoine G­ ranjon (vente-privée.com) et Marc S­imoncini (Meetic) souhaiteraient ouvrir, pour la rentrée 2013, une école de l’Internet à Marseille, capitale de ProvenceAlpes-Côte-d’Azur, d’où deux d’entre eux sont originaires. Les trois stars du Web n’en seraient pas à leur coup d’essai : au grand dam de beaucoup, ils ont ouvert, à la rentrée  2011, l’Ecole européenne des métiers de l’Internet (Eemi) au ­Palais Brongniart, à Paris. 

78 N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

numérique ne nécessiterait cependant pas un investissement massif dans la formation initiale… « Dans notre secteur très dynamique et changeant, c’est la formation continue qui permet d’ajuster l’offre à la demande », décrypte Régis Granarolo, son président. Il épingle d’autant plus le coût élevé des formations inter/intra-entreprises et les déficiences de l’offre à destination des demandeurs d’emploi  : nombre de places limité, décalage important avec les besoins du marché…

Formation initiale ou continue ? « L’inadéquation entre les profils disponibles et les besoins des entreprises est préoccupante », confirme Hervé Borredon, PDG du groupe Itop, spécialiste du numérique pour le monde éducatif, et président de la toute récente Afinef *. « D’après mon expérience, le recrutement des jeunes à la sortie des écoles pose moins de problèmes grâce à l’apprentissage. » Mais la question est toute autre avec des profils qui disposent de cinq à dix ans d’expérience. « Avec des phénomènes comme le cloud, les profils pointus techniquement et fins connaisseurs des métiers des entreprises vont être encore plus néces-

saires », résume Hervé Borredon. Or, c’est à ces niveaux d’expérience que les métiers techniques souffrent le plus de leur image peu valorisée. Les compétences disponibles n’en sont que plus rares. « Les besoins évoluent rapidement, ce qui rend les travaux prospectifs cruciaux pour éviter une latence trop forte entre les besoins et les formations proposées », ajoute Olivier Coone. « Les sociétés du numérique préfèrent en effet débaucher des salariés en poste plutôt que d’offrir des formations d’appoint à des candidats en recherche d’emploi dont le profil est proche de celui recherché », notet-on au Munci. Hervé Borredon l’admet, tout en relativisant : « Il faut environ six mois pour qu’un développeur Java, formé à un autre langage de programmation, soit pleinement opérationnel. Et, dans une optique de croissance, rares sont les entreprises qui peuvent prévoir autant à l’avance. »  * L’Association française des i­ ndustriels du numérique pour l’éducation et la formation vient de se créer, sous l’égide du pôle de compétitivité Cap Digital, avec 26 membres fondateurs, grands groupes, PME et associations. Son travail portera autant sur l’éducation à l’heure du numérique que sur les enjeux de formation aux métiers du numérique.

Epitech Innovative Project 2012

Cyber-sécurité au programme

Mi-novembre, trois projets de création d’entreprises des étudiants de l’Epitech, école pour l’informatique et les nouvelles technologies, ont été récompensés. Visual LSF (logiciel d’apprentissage de la langue des signes par webcam), RealCar (pilotage d’une voiture miniature depuis un ordinateur) et tNETacle (réseau privé virtuel/VPN décentralisé) seront hébergés une année dans l’incubateur d’entreprises de la Creative Valley, dans le Val-de-Marne. 

En tant qu’acteur majeur sur le marché de la sécurité des réseaux informatiques des gouvernements, des infrastructures critiques et des industries stratégiques, Cassidian Cyber­ Security participera, dans le cadre d’une convention signée pour trois ans, à l’élaboration et au suivi des programmes de la Fondation Télécom. Cette filiale d’EADS s’engage ainsi dans la formation des futurs experts en cyber-sécurité au sein des écoles Télécom de l’Institut Mines-Télécom. 

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pense-bête agenda

janvier Exposition « Quelques femmes du numérique »

29-30

la question des stratégies de business intelligence efficaces.

janvier E-Marketing Paris

Palais des Congrès de

Le real time marketing est à

(Espagne)

l’honneur pour l’édition 2013.

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Catalogne, Barcelone

Au programme : big data, ad exchanges, multi-écrans, hypercontextualisation et géolocalisation. Palais des Congrès (75) www.emarketingparis.com

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17

30-2 janvier BETT

février

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12-14

24-27

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février Microsoft Tech Days

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events/ndss-symposium-2013

Par chèque bancaire joint, à l’ordre de pour action !

organise la 20e édition Date et signature obligatoire

Prochain numéro : février 2013 A renvoyer à l’adresse suivante : pour action ! Service abonnement Alliancy 32 rue des Jeûneurs – 75002 Paris 01 42 66 04 77 Pub TNS 197x135h 20/11/12 14:33 Page1 [email protected]

Club des Partenaires IT Cap vers le social business

Tous les acteurs européens

30

de l’éducation numérique se nal Training and Technology

sur le social business et ses enjeux pour les entreprises

A l’initiative de Deloitte, les

Show, salon à la renommée

de l’IT. Les réseaux sociaux ont changé les relations des

étudiants en ingénierie et

mondiale qui se tient depuis

individus entre eux. Mieux, ils ont changé la donne pour

systèmes d’information de

1985. Cap D­igital accompagne

de nombreuses activités. Le « social » lie différemment les

Télécom SudParis ont travaillé

10 sociétés françaises sur place.

entreprises avec leurs salariés, leurs clients, leurs prospects

sur le big data depuis octobre.

Excel, Londres (GB)

et leurs partenaires. Réactivité, transparence, e-réputation…

Les résultats serviront à un

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Les défis à relever sont rudes. De plus, avec un concept

retrouvent au British Educatio-

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janvier

janvier Annonce des résultats du défi « Big Data » Deloitte

Pour sa 39e édition, le Club des Partenaires IT met l’accent

4èmes Assises des Technologies Numériques de Santé

comme le Réseau social d’entreprise (RSE), c’est le cœur

livre blanc pour faire le point sur le sujet en France.

alliancy.fr

février 20th Annual Network & Distributed System Security Symposium

5-6

même des organisations qui est bouleversé. Cinq patrons du secteur partageront leurs expériences face à cette

4e Assises des Technologies numériques de santé

février

IT Partners

Salons SwissLife Banque Privée (75)

« Vers un parcours de soin

Pour sa 8e édition, le salon

lecdp.com

intelligent ? », tel sera le thème

consacré à la distribution

de cette rencontre entre les

professionnelle IT & Télécoms

acteurs de l’IT du monde

poursuit son orientation

médical et les pouvoirs publics.

« 100 % channel ».

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Paris (77)

février SES London

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Les dernières tendances de

février Mobile World Congress 2013

l’industrie du marketing online,

Pour la 7e édition

autour des enjeux display,

consécutive, un pavillon

mobile, email et social media,

français sera dressé par

sont toutes réunies pendant

Ubifrance pour l’événement

janvier 5e Forum international de la cybercriminalité

février Gartner Business Intelligence & Analytics Summit

trois jours pour confronter les

majeur de l’industrie du

nouvelles expertises de 2013.

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Une conférence qui lie BI

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28-29 5-7 80 N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

dynamique, devant soixante invités lors d’un dîner-débat.

18-21 25-28

Page réalisée par Dorian Marcellin

17

Jusqu’au

BULLETIN D’ABONNEMENT

JANVIER - FÉVRIER 2013

Jeudi 17 janvier 2013 Renseignements et demande d’inscription : http://technologiesnumeriquessante.aromates.fr/ Tél. : +33 (0)1 46 99 10 80

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Déjà 10 ans © Olivier Roux

et vous n’avez pas tout vu Franck Barnu Journaliste.

Comprendre les stratégies de plate-forme.

L

a fin de l’année approche. Bonne raison pour se dépêcher de lire – si vous ne l’avez pas encore fait – le livre… de l’année sur le numérique : L’Age de la multitude. Je me suis enthousiasmé pour cet ouvrage qui nous fait un précieux cadeau : il nous donne la grille de lecture pour comprendre ce qui se trame vraiment avec le numérique. Il nous initie à la logique de ce monde nouveau. Il nous convainc, surtout, que le numérique est porteur d’une révolution industrielle et qu’on ne peut la saisir qu’en adoptant un nouveau mode de pensée. C’est ainsi qu’il faut comprendre son sous-titre : « Entreprendre et gouverner après la révolution numérique. » Après, il n’est plus possible de penser, ni d’entreprendre ni de gouverner comme avant. La grande force du livre tient à ce que ses auteurs, Nicolas Colin et Henri Verdier, écrivent de l’intérieur de ce monde. Tous deux sont fondateurs de start-up. Le premier est, en outre, ­inspecteur des finances et ingénieur. Le second est, entre autres, président

du pôle de compétitivité Cap Digital. Contrairement au pompeux Jeremy Rifkin, auteur de La Troisième Révolution industrielle – qu’à mon avis on peut se dispenser de lire –, Colin et Verdier vivent ce dont ils parlent et analysent. Du coup, leur livre éclaire cet univers aux lois apparemment si étranges et révèle en passant les fondements de la logique bizarre qui fait le succès des Facebook, Twitter et autres Amazon. Ce livre est « in ». Mieux, il est « inside ». L’Age de la multitude s’appuie sur deux idées fortes : la « puissance de la multitude » et le pouvoir des « plates-formes » qui permet à la première de s’exercer. Et il invente un concept nouveau, celui de « surtraitant » pour décrire la façon dont s’organise la production de valeur à l’ère du numérique. Pour résumer excessivement rapidement : la multitude, c’est tous ceux qui créent de la valeur via le Net, comme les adeptes de l’open source. La plateforme, c’est par exemple amazon.com qui laisse qui le veut ouvrir boutique sur son site et profiter de ses puissants moyens informatiques. Les surtraitants ? Tous ceux qui s’enrichissent en

ouvrant, par exemple, boutique sur la plate-forme Amazon et qui, ce faisant enrichissent aussi Amazon. Pour Colin et Verdier, ce modèle est gagnant dans la nouvelle ère qui commence. Et pas seulement pour les entreprises strictement numériques. Tout ce qu’ils prédisent se réalisera-t-il ? Certainement non. La vitesse d’évolution du numérique défie toute prévision. Mais là n’est pas l’essentiel. Au début du livre, ils expliquent l’avoir écrit pour répondre à une question : « Pourquoi, 25  ans après le début de la révolution numérique, est-il encore si difficile aux Etats, aux grandes entreprises et aux autres institutions de s’adapter à cette nouvelle donne ? » La réponse est désormais claire : c’est juste faute de disposer des outils intellectuels pour la comprendre. Désormais, les décideurs de tout poil n’auront plus cette excuse. Et vous non plus… 

Cercle des Consultants IFS

NTT Customer Council France

Carnet d’Expériences “Enjeux Grande Consommation”

“L’Age de la multitude - Entre­ prendre et gouverner après la révolution numérique”, de Nicolas Colin et Henri Verdier (éd. Armand Colin).

Publicité : [email protected] – Romain Granger - 01 42 66 04 77 Abonnements : [email protected] - 01 42 66 04 77 Directeur de la publication : Sylvain Fievet – [email protected] Rédactrice en chef : Catherine Moal – [email protected] Direction de création et de fabrication : Cécile Roussel Directrice artistique et graphiste : Judith de Graaff Edition : Sophie Jarreau-Demange Rédacteurs : Dorian Marcellin, Geoffroy Sépulcre – [email protected] Ont collaboré à ce numéro : Franck Barnu, Anne Bechet, Pascale Braun, Antoine Cappelle, François Durieul, Claire Garnier, Olivier Marie, Guillaume Mollaret, Bruno Mouly, Christophe Quester

82 N° 1 - décembre 2012 - janvier 2013

Alliancy, le mag est édité par la société pour action ! 32, rue des Jeûneurs - 75002 Paris SA au capital de 30 000 € RCS Paris B 440 685 246 00041 01 42 66 04 77 / [email protected] / alliancy.fr Imprimé en France par Dridé, Z.I. des Chanoux - 49, rue de Frères Lumières - 93330 Neuilly-sur-Marne Routage par France Routage Dépôt légal, ISSN, commission paritaire en cours

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Faire équipe avec vous

Le Cloud* Maîtrisé, par SFR Business Team Il y a Cloud et Cloud. Externaliser ses données, rationaliser les coûts, tout le monde est d’accord. Mais à condition d’avoir les engagements de sécurité et de fiabilité qui vont avec. Démonstration en 3 points du Cloud Maîtrisé par SFR Business Team : 1. Le Cloud Maîtrisé, c’est la maîtrise par SFR du service de bout en bout, de son accès réseau (ADSL, fibre, VPN, 3G et bientôt 4G) jusqu’à ses serveurs dans ses propres data centers. 2.Le Cloud Maîtrisé, c’est la sécurité des données. Dupliquées sur des sites distants, vos données sont sécurisées et restent accessibles où que vous soyez et quel que soit le support que vous utilisez (PC, SFR - S.A. au capital de 3 423 265 598,40 € - RCS Paris 343 059 564

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