H sp A n N - Biblioteca Virtual de Andalucía

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PREFACE Le but de ce Manuel du voyageur en Espagne et en Portugal, dont les editions allemande et anglaise ont paru depuis 1897, est d'offrir au public un guide pratique et sérieux. Les principales routes de ees deux pays ont été parcourues, á cet effet, par des collaborateurs spéciaux. Quantité de détails sont, en outre, dus á des nationaux ou á des étrangers résidant soit en Espagne, soit en Portugal. Enfin des archéologues, des critiques d'art et d'autres hommes conipétents ont revu et complété les indications scientifiques. L'éditeur tient á remercier ici toutes les personnes qui lui ont accordé leur bienveillant concours, sans lequel il eút été impossible de mettre á la hauteur des exigences un ouvrage qui doit répondre á des intéréts si divers. Mais personne n'attendra une exactitude absolue d'un livre traitant d'une foule de choses toujours sujettes á varier. L'éditeur utilisera avec reconnaissance les observations et renseigneraents qui lui seront envoyés par MM. les touristes. Les nouvelles éditions prouveront avec quel soin il en tiendra compte. Les R O U T E S sont réunies en groupes conformes á la division liistorique et géographique du pays: 1, les deux Castilles, Léon, les provinces Basques; — 2, Asturies et Galice; — 3, Aragón et Navarre; — 4, Catalogne; — 5, Valence et Murcie; — 6, Andalousie; — 7, Estremadure; — 8, Portugal. Chaqué partie est brochée séparément, de fa^on á pouvoir se détacher saiís inconvénient; en cassant le livre aux endroits indiqués, on apergoit de la gaze qu'il suffit de couper. Les C A R T E S et les P L A N S , tres nombreux dans ce manuel, ont été faits d'aprés les meilleurs originaux. lis sont orientés au N., á moins d'une indication contraire (comme c'est p. ex. le cas pour Séville et Barcelone). Les H Ó T E I . S , á propos desquels les renseignements sont si importants et dont l'auteur s'occupe toujours d'une faQon particuliére, sont l'objet d'un article special: p. xxi.

vr Les hoteliers, restaurateurs, etc., doivent considérer comme voulant les duper quiconque se sert du nom de Bgedeker pour obtenir d'eux des avantages. Les recommandations de ce livre ne peuvent s'acheter á aucun prix pas méme sous forme d'annonces.

Principales abróviations. H. et hot., hotel, E., est. pens., pension, 0., ouest. aub., auberge. S., sud. F., fonda, hot., aub. N., nord. eh., chambre. dr., g., droite, gauche. cli. t. c., chambre tout compris ou h., mill., heure, minutes. avec bougie et service. m., metre, mort en. b. ou boug., bougie, kil., kilometre. s. ou sevv., service. kilogr., kilo, kilogramme. déj., petit dejeuner £esp. desayuno). kil. car., kilometre carré. déj. ¡i la fourch., dejeuner á la fourliect., hectare. chette (esp. almuerzo). hab., habitants. din., diner (esp. comido). pers., personne. v. c., vin compris. voit., voiture. v. 11. c., vin non compris. chev., cheval. arab., arabe. omn., om., omnibus. esp., espagnol. pi., plan. port., portugais. v., voir. fr., franc. p., page. c., centime, céntimos, R., route. p., peseta. s„ siécle. real., reales, réaux. t. 1. jours, tous les jours, rs., reís. auj., aujourd'hui. L'asterisque (*) a pour but de designer les clioses particiilierement dignes d'attention et les hotels, restaurants, etc., que l'auteur croit pouvoir recommander. Un nombre entre parenthése á la suite d'un nom de lieu ou de montagne en indique l'altitude ou la hauteur au-dessus du niveau de la mer.

YII

TABLE MÉTHODIQUE Introduction Renseignements divers Chronologie de l'Histoire d'Espagne Les arts en Espagne

.

. .

Pages XI XXXV XXXIX

ESPAGNE. I. Vieille-Castillo. Nouvelle-Castille. Provinces Basques.

Léon.

Routes 1. De Paris ou de Hendaye-Irun á Miranda de Ebro (Medina del Campo, Madrid), par St-Sébastien et Zumárraga . 3 2. De Zumárraga á Bilbao, et á Santander. De Bilbao á Miranda de Ebro 12, 21 3. De Miranda de Ebro á Medina del Campo (Madrid, Lisbonne), par Burgos et Yalladolid 22 25 4. Burgos 35 5. Valladolid 6. De Medina del Campo á Madrid, par Avila, Escorial et 39 Villalba 7. De Medina del Campo á Madrid, par Ségovie et Villalba 4a 47 8. Madrid •. • 9. Excursions de Madrid: Escorial. Ségovie et La Granja. Aranjuez. Toléde 108 10. De (Madrid ou de) Yenta de Baños á Santander, par Palencia I49 11. De Pal encia á Léon (Gijon, La Corogne) 153 12. De Medina del Campo á Villar Formoso (Lisbonne), par Salamanque et Fuente San Estéban (Porto) . . . . 159 II. Asturies et Galice. 13. De Léon á Gijon, par Oviedo 14. De Léon á La Corogne, par Monforte 15. De Monforte á Santiago de Compostela, par Vigo . . .

169 176 181

III. Aragón et Navarre. 16. 17. 18. 19. 20.

De Madrid á Saragosse Saragosse De Saragosse á Miranda de Ebro, p a r Castejon . De Saragosse á Lérida (Barcelone), par Tardienta De Saragosse á Reus (Barcelone)

191 198 208 213 215

VIII IV. Catalogne. Routes 21. De P a r i s á Barcelone, p a r Lyon, Perpignan et Port-Bou 22. Barcelone 23. De Barcelone á Lérida (Saragosse, Madrid) 24. Le Montserrat 25. De Barcelone á Reus (Saragosse, Madrid), p a r San Vicente de Calders 26. De Barcelone á Tarragone (Tortose, Valence), p a r San Vicente de Calders 27. Tarragone 28. De Tarragone á Lérida, p a r Reus 29. De Tarragone á Tortose (Valence) 30. Excursion aux Baléares V. "Valence et Murcie. 31. De (Tarragone) Tortose a Valence 32. Valence . 33. De Valence á La Encina (Madrid, Cordoue, Alicante, Murcie), p a r Carcagente 34. De Carcagente ou de Valence á Denia, p a r Gandía . . 35. De Játiva á Alicante, par Alcoy 36. De Madrid á Alicante, par Alcázar, Chinchilla et La Encina 37. D'Alicante á Murcie, par Elche et Alquería 38. De (Madrid) Chinchilla á Carthagéne, par Murcie . . . VI. Andalousie. 39. De Murcie á Grenade ou á Almería, p a r Lorca, Baza et Guadix 40. De Madrid á Séville, p a r Alcázar (Valence, Carthagéne), Cordoue et Tocina 41. D'Espeluy á Puente Genil, par Jaén 42. Cordoue 43. De Cordoue á Málaga, p a r Puente Genil et Bobadilla . 44. Málaga 45. De (Cordoue ou de) Bobadilla á Grenade 46. Grenade et l'Alhambra 47. De (Cordoue, Grenade, Málaga ou de) Bobadilla á Gibraltar, par Ronda et Algeciras ; 48. De Gibraltar á Cadix, par Tánger 49. De (Grenade, Málaga ou de) Bobadilla á Utrera (Séville, Cadix), par la Roda et Marchena 50. .Séville 51. De Séville á Cadix ' 52. Cadix 53. De Séville á Huelva. L a R a b i d a . Palos. Mines de Rio Tinto

Pages 218 226 244 250 258 262 263 270 271 273 280 286 299 302 305 306 313 315

324 328 332 334 346 348 356 359 394 405 411 412 444 451 459

IX "VTI. Estremadure.

Routes Pages 54. I)e Madrid á Torre das Vargens (Lisbonne), par Plasencia, Arroyo de Malpartida et Valencia de Alcántara . . . 461 55. De Madrid á Badajoz (Torre das Vargens, Lisbonne), par Ciudad Real, Almorchon et Mérida 468 56. De Séville á Mérida (Badajoz, Lisbonne), par Tocina et Zafra 475 PORTUGAL. 57. De Badajoz á Lisbonne, par Torre das Vargens et Entroncamento 58. Lisbonne ; 59. Environs de Lisbonne 60. De Lisbonne á Evora et á Estremoz 61. De Lisbonne á Beja et á Paro 62. De Lisbonne á Alfarellos (Co'fmbre), par Mafra, Vallado et Leiria 63. De Vallado á Leiria, par Alcobaga et Batalha . . . . 64. De Lisbonne á Porto, par Entroncamento, Alfarellos, Coimbre et Pampilhosa 65. Coimbre 66. De Pampilhosa á Villar Formoso (Salamanque, Medina del Campo), par Guarda 67. Porto 68. De Porto á Fuente San Estéban (Salamanque, Medina del Campo) 69. De Porto á V alenda do Minho. Braga Table alphabétique des artistes Table alphabétique des matiéres

Cartes. Plans de villes et d'édifices.

481 486 511 518 520 522 526 533 538 544 545 555 557 561 567

»

CARTES.

1. Carte genérale de VEspagne (l/2750000 e ) . . avant le titre. 2. Carte des chemins de fer de VEspagne (l/7000000 e ) aprés la table alphabétique. 3. Le Montserrat (1/25 000e) 251 e 4. lie Major que (1/800 000 ) 277 e 5. Environs de Cadix (1/190 000 ) 451 6. Environs de Lisbonne (1/250 000e) 510 7. Environs de Porto (1/66500e) 554

X PLANS DE

Pages 1. Alicante (1/15 000e) . 311 2. Aranjuez (1/19 300«) . 123 3. Avila (1/12 500e) . . 39 4. Barcelone (1/37 000«) . 227 5. Barcelone, centre (1/15 000e) . . . 230 G. Bilbao (1/15000«) . . 18 7. Bur y os (1/11000«) . . 24 e 8. Cadix (1/10 000 ) . . 452 9. Carthagéne. (1/28000°) 321 10. Coimbre (1/9000«) . 539 11. Cordoue (1/15000'") . 334 12. Escorial (1/14000°) . 108 13. Gibraltar (1/25000«) . 399 14. Grenade (1/8700«) . 359 15. La Granja (1/15000«) 121 16. Lisbonne (1/15 000«) . 487 17. Madrid (1/36000«) . 47 18. Madrid, centre (1/12000«) . . . 62 PLANS

1. Cathédrale 2. Musée du Madrid 3. L'Escorial 4. Cathédrale 5. Cathédrale 6. Cathédrale tiago de 7. Cathédrale celone

de Burgos Pi ado á . . . . . . . . de Toléde de Léon . de SanCompostela de Bar-

27 66 111 131 155 187 237

VILLES.

Pages 19. Málaga (1/13 000e) . 349 20. Palma de Mallorca (1/17500«) et ses environs 276 21. Porto (1/15000«) . . 545 22. Sagonte (1/9500«) . . 283 23. Salamanque{1/13500«) 161 24. Saint - Sébastien (1/18000«) . . . 5 25. Santander (1/13200«) 19 26. Santiago de Compostela (1/13000«) . . 186 27. Saragosse (1/13000«) 198 28. Ségovie (1/20000°) . 120 29. Séville (1/10 000«) . . 413 30. Tánger (1/6500«) . . 407 31. Tarragone (1/13700«) 263 32. Toléde (1/10000«) . . 127 33. Valence (1/8750«) . . 287 34. Vail ad olid (1/16000«) 35

«'EDIFICES.

8. Cathédrale de Cordoue 9. Cathédrale de Grenade 10. Alcazar de Grenade (Alharnbra) . . . 11. Alcazar de Séville . 12. Cathédrale de Séville 13. Monastére de Batalha

339 365 381 424 425 529

INTRODUCTION RENSEIGNEMENTS

DIVERS.

Les renseignements donnés ci-apres eoncernent en premier lieu 1,Espagne, mais ils peuvent pour la plupart étre aussi utiles en Portugal. Pour les indications spéciales sur le Portugal, v. p. 477. Pages I. F r a i s de voyage. Monnaie. Langue. Passeport. Saison. Plan de voyage Chemins de fer. Tramways. Bateaux ¡'t vapeur Poste et télégraphe Hotels. Restaurants. Cafés. Brasseries. Tabac Eglises. Musées. Magasins Pourboires. Guides. Súreté publique. Mendicité Théátres. Courses de taureaux. Combats de coqs. Jeux de paume IX. Climat. Precautions hygiéniques. Médecins. Pharmacies Explication de quelques termes

II. III. IV. V. VI. VII. VIII.

I. F r a i s de voyage.

Monnaie. Langue. Douane.

XI XIV XVI XX XXI XXV XXV XXVII XXXI XXXIV

Passeport.

Prais de voyage. — Les prix ne sont pas plus élevés en Espagne que dans les autres parties de l'Europe fréquentées p a r les touristes. En moyenne, on dépensera de 12 á 20 fr. par j«ur, non compris le chemin de fer; en séjournant quelque temps dans un endroit, de 10 á 15 fr. A deux ou á trois, on s'en tire á meilleur compte, surtout si l'on est au courant de la langue et des usages du pays. Monnaie. — L'Espagne a les mémes types de monnaie que la France; la peseta (a 100 céntimos) correspond au franc (1 p. = 1 fr.). Mais le mauvais état des finances fait que l'argent espagnol a perdu á peu prés 1 / 3 de sa valeur nominelle. Au lieu des pieces d'or (de 80, 40, 25, 20, 10 et 5 p . ) , il n'y a plus en cours que des billets de banque du Banco (le España de Madrid (de 1000, 500, 100, 50

XII

LANGUE,

et 25 p.). On frappe des piéces d'argent de 5 , 2 , 1 p. et de 50 c., ainsi que de la raonnaie de cuivre de 10, 5, 2 et 1 c. Les pieces d'argent antérieures, de 20 reales ou réaux ( = 5 p.), 10 real. ( = 2 p. 50 c.), 4 real. ( = 1 p.), 2 real. ( = 50 c.) et 1 real. ( = 25 c.) sont peu á peu retirées de la circulation. Dans le commerce de détail, on aime encore á calculer en réaux. Le peuple emploie, en outre, le terme de duro (un dur) pour la piéce de 5 p., ainsi que par allusion plaisante aux lions des armoiries, les expressions de perro grande ou p. gordo (grand chien ou chien gras) pour la piece de 10 c. et de perro chico ou perrito pour celle de 5 c. — Quant au papier-monnaie, on n'acceptera que les billets de banque mentionnés ci-dessus et l'on refusera toutes les monnaies étrangéres, ainsi que les piéces d'argent espagnoles portant la valeur indiquée en centavos. II est d'usage d'essayer les pieces d'argent, avant de les accepter, en les j e t a n t sur une table, etc. On cherchera á reconnaitre également d'aprés le son la valeur de l'argent, parce qu'il y a beaucoup de fausse monnaie, qui se passe comme gartout de préférence aux étrangers. On n'acceptera jamais plusieurs piéces de monnaie sans les examiner; méme aux guicliets des chemins de fer, il y a des employes qui mélent volontiers une ou deux piéces fausses á la monnaie qu'ils vous rendent. Ce qu'on peut emporter de mieux, ce sont des billets de la banque de France ou des billets de la banque d'Angleterre, qu'on change á Madrid, á Séville ou dans un des grands ports de mer. Les lettres de crédit, p. ex., sur le Credit Lyonnais á Madrid (p. 51) ou sur une autre grande maison de banque, sont encore plus commodes, mais elles reviennent un peu cher, par suite des frais de commission. Dans les bureaux de change des stations frontiéres, on ne se muñirá que de l'argent nécessaire aux premiers besoins. On sera toujours bien pourvu do piéces de cuivre (v. p. xxvi), et l'on aura deux bourses, l'une pour les besoins journaliers, l'autre pour les sommes plus fortes et qu'on tiendra en lieu sur. Langue. — La connaissance de la langue espagnole (lengua castellana, et non española) n'est pas indispensable pour faire un voyage en Espagne (v. p. x x n ) . Mais on ne saurait trop recommander d'apprendre au moins les éléments de cette langue. Pour jouir pleinement d'un voyage en pays étranger, il faut en savoir la langue; c'est seulement á cette condition qu'on peut se faire une idée juste du pays et qu'on évite ordinairement d'etre surfait. *)

*) PRONONCIATION :

Espagnol

gue, gut, que, qui güe, güi, qüe, qiii y á la fin des mots y au commenc. des mots

Frangais = a, i, o = toujours é (fermé) = ou = gué, gui, qué, qui = goué, goui, quoué, quoui = i (soy pron. soi) = i comme dans hier {yegua. = ié-goua)

PASSEPORT.

DO I JANE.

XII [

Passeport. — On n ' a pas besoin d'un passeport pour un voyage en Espagne ou en Portugal (sauf si l'on quitte ce dernier pays palmer, v. p. 479). Toutefois il est fort utile de se muñir, avant le départ, d'un passeport visé p a r le consulat d'Espagne. On ne peut retirer des valeurs ou des lettres chargées á la poste (p. xxi), sans presenter une piece de légitimation. Le passeport facilite, en outre, l'accés des collections d'objets d'art hors des heures liabituelles d'ouverture. II est indispensable pour toucher de l'argent dans les banques, pour conclure un bail, etc., ainsi que dans les excursions á l'intérieur du pays, surtout dans les régions de montagnes écartées pour se légitimer auprés des gendarmes. Douane. — L a visite de la douane á l a frontiére est ordinairement peu rigoureuse, mais dans les villes maritimes, elle se répéte

PRONONCIATION :

Espagnol Frangais Chaqué voyelle se prononce auditorio = a-ou-dí-to-ri-o ca, co, cu = ca; co, cou ce, ci = ssi, sse, entre les dents (th fort de Tangíais ; cera = sséra) ch = tcli (muchacho = mou-tcha-tcho) ga, go, gu = ga, go, gou = he, hi (h tres aspirée; ch de l'allemand: ge, (/>maceen) = h tres aspirée. f h = h muette U = 11 mouillés (dans bataillon; batalla = bata-illa) ñ = gn (dans mignon; niño = ni-gno) gn = gue-n {ignorante = igue-norante) r = r avec la langue S = toujours ss (paso = pas-so) t = toujours t (jamais le son de t dans nation) V = v et b, que les Espagnols confondent x = x dans exact x devant une consonne = s (extranjero — estranchero) = ss (th fort de Tangíais; zelo — ssélo) z ACCENTUATION :

1. En espagnol, les mots terminés par une consonne (sauf -s du plur. et -ez á la fin des noms propres de pers.) prennent l'accent tontque sur la derniére syllabe. Les mots terminés par une voyelle (et les noms de pers. en -ez) s'accentuent sur la pénultiéme, méme au pluriel. Les terminaisons: ia, ie, io, cua, cue, cuo, gua, güe et guo comptent pour une syllabe. 2. L'ortliographe d'usage en Espagne ne connait qu'un accent: 1 'acento agudo ( ' ) . II sert á indiquer les exceptions á la regle ci-dessus. 3. Dans le présent livre, l'acento agudo a été employé pour designer l'accentuation irréguliére des mots espagnols, conformóment á l'orthographe d'usage, mais en restreignant l'emploi autant que possible et en le laissant de cote dans les cas connus (p. ex. dans Maria). — Ne pas confondre cet accent to ñique (acento agudo) avec l'accent aigu franijais, qui indique la prononciation.

XIV

SAISON.

PLAN

I)E

VOYAGE.

non settlement aprés chaqué voyage en mer, mais souvent encore á la gare. Le tabac et les cigares sont recherchés avec soin. Toutefois beaucoup d'autres choses sont soumises aux droits d'entrée, quand l'employé ne veut pas les laisser passer comme «objets ayant déjá servi» (efectos usados). II faut conserver les regus de la douane et se garder d'offrir un pourboire. — Outre la douane, il y a encore, dans presque toutes les villes, au sortir de la gare ou aux portes, une visite de Xoctroi parfois minutieuse. H. Saison. Plan de voyage. Saison. — On doit recommander l'automne de la mi-septembre á la fin de novembre, ainsi que le mois de mai et la premiere quinzaine de juin pour un voyage sur le haut plateau espagnol; puis les mois d'octobre ou de novembre ou mieux encore le printemps (en mars et en mai) pour parcourir l'Andalousie et le littoral méditerranéen. Madrid se visite le mieux de la mi-avril á la fin de mai et de la mi-septembre á la fin de novembre. Décembre est le mois le plus humide et janvier le plus froid. Pendant la semaine sainte et la feria (v. p. 415 et 416), il y a chaqué année á Seville, une affluence extraordinaire d'étrangers, surtout d'Anglais. St-Sébastien, Zarauz, Las Arenas, Santander et d'autres bains de la cóte septentrionale offrent d'agréables séjours d'été. Pendant les fortes chaleurs, surtout en juillet, en aoút et au commencement de septembre, on évitera le centre et le sud de l'Espagne. Quoique la nature y soit alors fort belle et que la longueur des jours favorise le voyage, toutefois l'ardeur du soleil et la sécheresse de l'air paralysent l'énergie physique et morale, de telle sorte qu'on perd sa bonne humeur. Routes pour l'Espagne. — Le voyage de Paris á Madrid demande 32 h., et 27 h. seulement, si on profite du Sud-Express (v. p. 3), qui part deux fois par sem. A Paris on ne peut enregistrer les bagages que jusqu'á Iran (v. p. 4). — Le voyage de Paris á Barcelone, par Lyon, Tarascón, Perpignan et Port-Bou, prend 32 h. par 1'express du matin, et 24 li. par le rapide du soir (v. p. 218). — Pour les lignes de bateaux á vapeur, surtout de Marseille et de Génes, v. p. xix. Plan de voyage. — Un court V O Y A G E E N E S P A G N E E T E N P O R T U G A L peut se faire Á peu prés d'aprés les itinéraires suivants: I.

D E U X MOXS E T D E M I E N E S P A G N E E T E N P O R T U G A L .

St-Sébastien (R. 1), et voyage á Burgos (R. 1, 3) Burgos (R. 4) A Madrid (R. 3, 6), par Valladolid (p. 35) Madrid (R. 8) et excursions á Aranjuez, á Toléde, á Escorial á Ségovie (R. 9)

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10

PLAN

I)E VOYAGE.

X V

Jours Par Medina del Campo á Salavianque (R. 12) et visite de cette ville 2 Voyage á I^rto (R. 12, (58) et visite de cette ville (R. 67) . . . 3 A Coimbre (R. 66, 64), par Pampilhosa (excursion á Bussaco) . iy2 Ooimbre (R. 65) • . . . l'/2 A Leiria (R. 64, 63), par AlfareUos et Amieira '/2 En voit. ou en dilig. k Alcabala (R. 63), par Batalha . . . . 1 Alcobaqa et voyage á Ma.fra (R. 63, 62), par Vallado . . . . 1 Mafra et voyage á Lisbonne (R. 62) 1 Lisbonne (R. 58) et excursions á Qintra (p. 513) et á Evora (p. 518) 6 Voyage par Badajos á Mérida (R. 57, 55) et visite de cette ville 2 — á Séville (R. 56) et visite de cette ville (R. 50) . . . . 5 — á Cadix (R. 51) et visite de cette ville (R. 52) . . . . 2 En bat. á vap. á Tánger (R. 48) et visite de cette ville . . . 3 En bat. á vap. á Gibraltar (R. 48) et visite de cette ville (R. 47) 2 Par Algeciras et Bobadilla k Malaga (R. 47,43) et visite de cette ville (R. 44) 2 Par Bobadilla á Grenade (R. 47, 45), et visite de cette ville (R. 46) 4 Par Bobadilla k Cordoue, (R. 43) et visite de cette ville (R. 42) 2 Voyage á Madrid (R. 40, 36) et seconde visite de cette ville . 2-3 — k Saragosse (R. 16) et visite de cette ville (R. 17) . . 3 — á Tarragone (R. 20, 26) et visite de cette ville (R. 27) . 2 — á Valence (R. 31) et visite de cette ville (R. 32) . . . 2 — á Alicante (R. 33; p. 309, 310), visite de cette ville (p. 310) et excursion k Elche (p. 313) 3 En bat. á vap. d'Alicante k Palma, dans l'ile Major que, visite de cette ville et en bat. á vap. k Barcelone (R. 30) . . . . 5 Barcelone (R. 22) 2 Excursion au Montserrat (R. 23, 24) 1-2 De Barcelone á Cerbére (R. 21), par Gérone V2 Le bat. á vap. d'Alicante á Palma ne circulant que le l u n d i , il vaut mieux aller éventuellement en chemin de fer de Saragosse á Barcelone, d'ou l'on prend le bat. á vap. pour P a l m a ; retour par Alicante, Valence et Tarragone. II.

U N MOIS E T D E M I EN

ESPAGNE.

St-Sébastien (R. 1) et voyage á Bilbao (R. 1, 2), par Zumárraga Bilbao (R. 2) et voyage á Burgos (R. 2, 3), par Miranda de Ebro Burgos (R. 4) ' A Avila (évent. par le train de n u i t ; R. 1,6), par Medina del Campo Avila (R. 6) A Escorial (R. 6) Escorial et voyage á Madrid (R. 9, 6) Madrid (R. 8) A Toléde (R. 36, 9), par Arartjues ('/2 j- ou 1 j.) et Castillejo . . Toléde (R. 9) " A Cordoue (train de n u i t ; R. 36, 40), par Castillejo . . . . * . Cordoue (R. 42) A Séville (R. 40) Séville (R. 50) A Cadix (R. 51) Cadix (R. 52) En bat. á vap. á Tánger (R. 48) Tánger et excursion au Cap Spartel (R. 48) En bat. á vap. á Gibraltar (R. 48) Gibraltar (R. 47) A Ronda (R. 47), par Algeciras Fonda (R. 47) A Grenade (R. 47, 45), par Bobadilla

l'/a l'/a 1 '/a 1 1/2 1 5 1V2 2 '/a 1 Va 3 1/2 1 1 2 '/2 1 1 /2 1/2 '/2

XVI

PLAN

DE VOYAGE.

Grenade (R. 46) En voit. ou en dilig. á Baesa (R. 39), par* Guadix A Murcie (R. 39), par Lorca Múrete (R. 38) A Alicante (R. 37) p a r Elche (V2 j.) Alicante (R. 36) E n voit. ou en dilig. á Alcoy. E n cli. de f e r á Gandía Denia (R. 34) A Valence (R. 34, 33), par Gandía et Oarcagente Valence (R. 32) A Tarragone (R. 31, 29), p a r Sagonte (»/a j.) Tarragone et voyage k Barcelone (R. 27, 26) Barcelone (R. 22) Excursion au Montserrat (R. 23, 24) A Cerbére (R. 21), p a r Gérone III.

Jo

(R. 35, 34)

2 1-2 i/ 2

U N MOIS E N E S P A G N E .

St-Sébastien (R. 1) 1 A Burgos (R. 3) i/ 2 Burgos (R. 4) 1 " A Escorial (train de n u i t ; R. 6), p a r Medina del Campo - Avila 1 Escorial et voyage á Madrid (R. 9, 6) 1 Madrid (R. 8) 4 A Toléde (R. 55, 36), p a r Algodor '/. Toléde (R. 9) li/2 A Cordoue (train de n u i t ; R. 36, 40), par Castillejo i/ 2 Cordoue (R. 42) 1 A Séville (R. 40) i/„ Séville (R. 50) 3 A Grenade (R. 49, 45), p a r Utrera — La Roda — Bobadilla . 1 Grenade (R. 46) 2 A Malaga (R. 45, 43), par Bobadilla 1/2 Málaga (R. 44) . ii/2 A Aranjuez (R. 43, 45, 36), p a r Bobadilla-Cordoue 1 Aranjuez et voyage á Madrid (R. 9, 36) 1 A Saragosse (R. 16) 1 Saragosse (R. 17) 2 A Tarragone/(train de n u i t ; R. 3 1 , 2 8 ) , par Puebla de HijarReus (ou p a r Lérida-Reus) • . . i/ 2 Tarragone et voyage á Barcelone (R. 27, 26) 1 Barcelone (R. 22) 2 Excursion au Montserrat (R. 23, 24) 1 A Cerbére (R. 21), p a r Gérone »/8 Ces i t i n é r a i r e s s o n t l o i n d ' é p u i s e r , c e l a v a s a n s d i r e , l e s b e a u t é s s a n s n o m b r e de l a p é n i n s u l e i b é r i q u e ; b e a u c o u p de p a r t i e s , s i t u é e s á l ' é c a r t d e l a r o u t e d e s t o u r i s t e s , v a l e n t b i e n l a p e i n e d ' e t r e vues, p . e x . : l e s provinces Basques ( B i l b a o , S a n t a n d e r ) , l e s Asturies et la Galice, d o n t l a v i s i t e d e m a n d e e n v . 10 á 12 j o u r s . III. M o y e n s de transport.*) C h e m i n s de fer. — L e s cliemins de f e r espagnols donnent lieu á b e a u c o u p de p l a i n t e s . O n v o y a g e l e n t e m e n t . L a vitesse d e s t r a i n s *) La Guia para los viajeros de los ferrocarriles de España, Francia y Portugal, y de los servicios marítimos (50 c.) renseigne sur les horaires

CHEMINS DE EER. re

XYTI e

express (tren expreso, avec l et parfois aussi 2 cl.), qui circulent sur peu de grandes lignes, et méme celle des trains de luxe (tren sur expreso, avec l r e cl. seulement, v. p. 3) n'est que d'env. 40 kil. á l'heure, tandis que les trains omnibus (tren correo et tren mixto, avec l r e , 2 e et 3 e cl.) ne font que 25 kil. á l'heure tout au plus. 11 y a souvent des retards considérables, surtout dansle sud de l'Espagne. En hiver, les wagons sont chauffés au moyen de bassinoires (caloríferos). Les 3 es ne servent qu'aux basses classes exclusivement, les 2CS avec des banquettes étroites et incommodes pour 10 pers. et presque toujours en mauvais état, ne sont également que pour les voyageurs peu aisés. L'étranger donnera done, surtout en compagnie de dames, la préférence aux l r e s , qui rappellent celles des wagons frangais, mais qui sont généralement combles sur les lignes principales. Les wagons out de 6 á 8 places; méme en l r e , on voyage souvent en compagnie des condueteurs de service ou de passagers de contrebande. Chaqué train doit avoir un compartiment de l r e pour dames (reservado para señoras) et un autre pour non fumeurs (para no fumadores), mais dans celui-ci, les Espagnols n'observent presque jamais le réglement. Le conducteur annonce qu'on monte en voiture par les mots viajeros al tren!, et qu'on change de train par se cambia el tren ou el coche ou la línea. Arret se dit parada; arrét et table d'hote parada y fonda. Dans les gares, entrada signifie entrée, salida sortie, despacho de billetes guichet. Le chef de gare s'appelle jefe de estación. A presque tous les points de jonction et aux autres grandes stations, il y a de bons b u f f e t s (fondas), oú l'on peut avoir a midi ou le soil- un «almuerzo» ou une «comida» (v. p. x x m ) á prix fixe (3 p. ou 3 p. 50 v. c.). Si l'on n'aime pas les repas pris á la líate, on emportera des provisions et du v i n ; mais on en offrira toujours pour la forme á ses conipagnons de voyage («ITsted g u s t a » . . . . ) . — La n u i t , il y a dans les grandes gares des oreillers (almohadas) et des couverturcs (mantas) á louer, 1 p. la piece. On ne doit pas les sortir des wagons.

Dans bien des grandes villes, telles que Madrid, Barcelone, Saragosse, Grenade, Málaga, on peut prendre son billet (tomar el billete) déjá 1 ou 2 h. avant le départ du train et faire enregistrer ses bagages (facturar el equipaje) dans le despacho central situé en ville, d'oú l'on peut profiter aussi de Vomnibus general qui part toujours fort tót. Dans les gares, les guichets des billets et des bagages doivent s'ouvrir 1 h., dans les petites stations 1 / 2 h., et se fermef 15 ou 5 min. avant le départ du train. Le service de distribution étant mal organisé, on recommande d'arriver á la gare J / 2 h. á 1 h. avant le départ du train, méme dans les petites villes, bien que les salles et les prix des chemins de f e r , tramways et bateaux á vapeur. La Guia general de ferrocarriles (1 p.) est meilleure, mais elle ne concerne que les chemins de fer. Ces deux indicateurs paraissent tous les mois et renferment aussi les horaires portugais. La Guia annunciador e indicador official dos Oaminhos de Ferro e da Navegaqcio de Portugal (120 rs.) et la Guia official dos Oaminhos de Ferro de Portugal (4 II y a des B I L L E T S D ' A L L E R E T R E T O U R (billetes de ida y vuelta), valables pour un ou deux jours, mais sur peu de lignes seulement. La reduction de prix est généralement minime.

CHEMINS DE FER.

XIX

Pour les V O Y A G E S C I R C U L A I R E S (viajes circulares), v. la Guia general de Ferrocarriles mentionnée p. xvn. La vente de ees billets n'ayant plus lieu á Paris, on les achétera le niieux á Madrid, ou l'on peut avoir p. ex. des voyages circulaires en Andalousie (serie C,3° itinerario: Madrid, Alcázar, Cordoue, Grenade, Málaga, Jerez, Cadix, Séville et Toléde) avec 50 jours de validité, pour 184 p. 25 c. et 139 p. 30 c.; en Portugal (serie D, Io itinerario: Madrid, Valladolid, Palencia, Porto, Coímbre, Lisbonne, Cáceres et Plasencia) avec GO jours de validité, pour 149 p. 10 c. et 112 p. G5 c., etc. Mais il y a aussi des voyages circulaires qui commeneent á la frontiére. II faut s'annoncer 12 á 24 h. avant le départ. Franchise de baeaees: S S 30 kilos. Mentionnons entre autres voyages circulaires, qui commencent á la frontiére: /''» série, 10" itinerario: Irun, St-Sébastien, Miranda, Saragosse, Barcelone, Tarragone, Valence, Alicante, Murcie, Carthagéne, Murcie, Cordoue, Grenade, Málaga, Séville, Mérida, Madrid, Escorial, Avila, Valladolid, Burgos et I r u n , avec 60 jours de validité, pour 307 p. 35 c. et 230 p. 85 c. ; TI" série, 4" itinerario, partant de Port-Bou pour finir á Irun (viaje semicirculare), avec série analogue de stations et inéme v a l i d i t é , pour 253 p. 5 c. et 191 p. 70 c. — Les billets circulaires de Cook (á Paris, 1, place de l'Opéra) ne comprennent que peu de villes.

Tramways (tranvías). — Les tramways ordinaires, ainsi que les tramways á vapeur et électriques (tranvías á vapor et tr. eléctricos) sont trés répandus. Les voitures se nominent coches. Ou y fume presque partout. Diligences. — Ce sont de grands omnibus attelés de 6 á 12 mulets et chevaux. Depuis l'achévement du réseau des voies ferrées, ils n'entrent plus guére dans les itinéraires des touristes. II faut préférer les places du fond du coupé (berlina), qui coütent un peu plus, á celles des cótés de l'intérieur (interior). Reteñir d'avance ses places. Petit pourboire au cocher (mayoral). Bateaux a vapeur. — Un voyage sur la Méditerranée est charmant, si le temps et la distribution de la lumiére sont favorables; mais sur la c6te atlantique, l'Océan est ordinairement houleux, de sorte que le plaisir du voyage est facilement gaté par le mal de mer. — Pour le service entre Marseille et Barcelone, etc., les bateaux les plus importants sont: ceux de la Compagnie*générale transatlantique, qui partent trois fois par inois (18 h.; l r e él. GO fr., e íe 2 cl. 40 fr.; agence: Hernu, Péron et C , Paris, Boulevard Haussmann, Gl); les vapeurs espagnols de la Compañía Anónima de Vapores Vinuesa, qui partent le merer, soir (43 fr. et 33 fr., sans la nourriture; agence: A.Vidal et C i e , Marseille), etc. Les vapeurs cótiers espagnols, généralement petits et mal organisés, ainsi que les bateaux de la comp. anglaise dite Hall-Line, qui circulent entre (Londres) Lisbonne, Gibraltar, Málaga, Cadix et Vigo, sont mentionnés dans le texte de ce manuel. Pour les voyageurs ver.ant IT *

XX

BATEAUX Á V A P E U R .

d'Italie, il y a d'abord les vapeurs du Lloyd de VAllemagne duNord et ceux de l a Cie Hambourg-Amérique qui, p a r t a n t de Genes toutes les sem. pour New-York, gagnent Gibraltar p a r Naples en 4 j o u r s ; prix de l a traversée: l r e el. 200, 2 e el. 125 f r . en o r , y compris la nourriture, en sens inverse, l»"e el. seulement (agents pour ees deux compagnies: á Genes, Leupold freres, piazza San Siró, 10; á Gib r a l t a r , J. Onetti & Sons, Engineer Lane). Les bateaux de la ie C Sloman, k H a m b o u r g , moins chers, cireulent quatre fois p a r mois entre Lisbonne, Málaga, Barcelone et Genes (mais pas en sens inverse: Génes-Barcelone). BILLETS. On prendra soi-méme son billot chez les agents (consignatorios) , mais seulement aprés l'arrivée du bateau, parce que les jours de depart indiques sur les programmes sont rarement observes. On ne peut recommander aux dames que les salons de la premiere classe; ceux de la seconde classe suffisent aux hommes á pretentions modestes. — Une importante contribution de guerre est prélevóe sur les navires espagnols, ce qui entrame un supplément á payer outre le prix du billet. BAGAGES. Le transport des bagages est d'ordinaire gratuit. I I est interdit au pasgager d'emporter des objets ne servant pas á son usage. PouRBoiREá. On donnera au sommelier un pourb. de 50 c. á 1 p. par jour et davantage á proportion des soins qu'il aura dú prendre du passager. EMBARQUEMENT. Un grand inconvénient de presque tous les voyages sur mer est le peu de soin que les comp. de navigation á vapeur prennent de l'embarquement de leurs passagers, qui sont livrés sans defense aux tentatives d'extorsion des bateliers (boteros). Les pretentions de ees gens ne connaissent pas de bornes dans quelques ports de mer, tels que Gibraltar, Cadix et Málaga. On ne montera pas dans une barque avant de s'étre bien entendu sur le prix du transport y compris les bagages et l'on lie payera rien avant d'etre soi-inéme á bord ou á terre avec tous ses effets. En cas de contestations, s'adresser au capitán del puerto, qui demeure au port. — On peut prendre avec soi les menus colis, mais les gros bagages sont placés dans la cale; on aura soin que la fiche, qui doit étre eollée sur ees derniers, porte bien l'indication du lieu de destination. Cyclisme. — Les c y d i s t e s obtiennent á leur entrée en Espagne un permis valable pour six mois, moyennant 1 p. et un dépót de 84 c. par kilogr. du poids de leurs machines. Ce dépót est remboursé au eyeliste, s'il quitte le pays dans le temps prescrit. E n P o r t u g a l , on ne paye point d'impót s u r les bicyclettes qui ont déjá servi. L ' é t a t des routes varíe beaucoup. Les meilleures sont an N. de Madrid.

IV. P o s t e et télégraphe. Si l'on veut s'éviter des courses mutiles et (l'autres désagréments, on se fera adresser ses lettres á son hotel. Si l'on attend des lettres cliargées (v. p. xxi), on en avertira l'li&telier aussi tot que possible. On portera soi-méme a la poste les lettres importantes. v P o s t e . — L a poste (correo) n'est ouverte, méme dans les grandes villes, que durant peu d'heures, qui de plus varient fréquemment pour les lettres poste - restante (cartas en lista) et les lettres reconiinandées (c. certificadas), etc. On presentera au guichet sa carte de

POSTE ET TÉLÉGRAPHE.

XXI

visite (tarjeta), p o u r é v i t e r d e s e x p l i c a t i o n s . Hadresse doit étre lisible et a u s s i c o u r t e q u e p o s s i b l e , e n f r a n g a i s ou m i e u x e n c o r e e n e s p a g n o l , a v e c l a l e t t r e D. (Don) d e v a n t l e p r é n o m (p. e x . « S e ñ o r D. Emile X . . ..). — O n n e p e u t a v o i r d e s t i m b r e s - p o s t e (sellos) que d a n s l e s d é b i t s d e t a b a c (p. x x i v ) . L e s b o i t e s a u x l e t t r e s (buzones) n e se t r o u v e n t q u ' a u b u r e a u de poste, d a n s l e s g r a n d s h o t e l s et les d é b i t s d e t a b a c . Lettres ordinaires: pour la ville, 10 c. par 15 gr.; pour l'Espagne, 15 c.; pour le P o r t u g a l et Gibraltar, 10 c.; pour Tánger, 15 c.; pour l'étranger (para el extranjero), pays de l'Union póstale universelle, 25 c. (et 25 c. p a r excédent de 15 gr.); la surtaxe pour un affrancliissement insuffisant s'éléve au double de la somme qui manque. — Cortes postales (tarjeta postal): 10 c. pour l'Espagne et pour l'étranger, mais 5 c. seulement pour le P o r t u g a l et Gibraltar. — Imprimés (impresos): V4 de c. par 10 gr. pour l'Espagne et 5 c. p a r 50 gr. pour l'étranger. •— Echantillons (muestras de comercio): 5 c. par 20 gr. et 5 c. p a r 50 gr. — Lettres recommandées et recommandations en général, 25 c. en sus. — Les mandats de poste 11'existent pas, mais il y a des lettres chargées pour valeurs déclarées (cartas con valores declarados). — Sans passeport on ne peut retirer les lettres chargées et les envois recommandés, que si l'on se fait légitimer par deux témoins connus des employes. — Le facteur (cartero) regoit 5 c. par lettre d'Espagne; on ne lui paye rien pour les lettres de l'étranger. Colts postaux (paquetes postales, jusqu'á 3 kilogr.), pour l'étranger seulement. l i s doivent étre remis au despacho central (p. xvii) du chemin de fer. T é l é g r a p h e . — O n p a y e e n t i m b r e s - p o s t e (sellos). Sauf d a n s les g a r e s , il e s t i n t e r d i t a u x e m p l o y é s d e r e c e v o i r l e p r i x d u t é l é g r a m m e (telégrama) en a r g e n t . Dépéche pour l'Espagne méme: 1 p. pour 15 mots et 10 c. p a r m o t en sus (50 c. et 5 c. dans le rayón de la méme province). Le tarif pour l'étranger, q u i varié t. 1. 3 mois, se compose d'une taxe nórmale et d ' u n supplément correspondant au cours des valeurs espagnoles. T a x e nórmale, par m o t : pour la F r a n c e , 20 c.; l'Allemagne, 25 c.; l'Angleterre, 35 c.; l'Autriche-Hongrie, 32 c.; la B e l g i q u e , 25 c.; Gibraltar, 15 c.; Hollando, 29 c.; l ' I t a l i e , 28 c.; la N o r v é g e , 44 c.; le P o r t u g a l , 10 c.; la Russie, 56 c.; la Suéde 36 c.; la Suisse, 25 c. E n sus du prix des m o t s , il y a encore 5 c. par télégramme; u n mot de plus de 15 lettres compte pour deux. Accusé de réception (recibo), 10 c. Télégrammes urgents (telédramas urgentes), le triple de la taxe ordinaire. On peut envoyer des télégrammes avec réponse payée et des dépéches poste-restante ou adressées au bureau du télégraphe. —- Les petites stations du chemin de f e r n'ont généralement que des bureaux de télégraphe privés avec tarifs plus élevés.

V.

Hótels.

Restaurants.

Cafés.

Brasseries.

Tabac.

H ó t e l s . — I I n ' y a p a s e n E s p a g n e , sauf p e u d e m a i s o n s d e s g r a n d e s villes, t e l l e s q u e M a d r i d , G r e n a d e , S é v i l l e , B a r c e l o n e , des h o tels o f f r a n t le c o n f o r t e t l e c a r a c t é r e i n t e r n a t i o n a l d e c e u x d e p r e m i e r r a n g d e l a F r a n c e , d e l ' I t a l i e , de l a Suisse, e t c . , b i e n q u e c h a q u é h ó t e l i e r d o n n e á s a m a i s o n l e t i t r e d ' « h o t e l d e p r i m e r a clase». T o u t e fois on t r o u v e d a n s l a p l u p a r t des l o c a l i t é s f r é q u e n t é e s q u e l q u e s b o n s h ó t e l s , d o n t l ' o r g a n i s a t i o n r a p p e l l e celle d e s m e i l l e u r e s m a i s o n s d e second r a n g d e F r a n c e ou d ' I t a l i e , e t d o n t l e s p r o p r i é t a i r e s s ' e f f o r cent de se m e t t r e á l a h a u t e u r d e s e x i g e n c e s . O n p a y e p a r t o u t , m é m e

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HOTELS.

p o u r u n s e u l j o u r , u n p r i x de p e n s i o n c o m p r e n a n t l a c h a m b r e , l a l u m i é r e , le s e r v i c e , le d é j e u n e r á l a f o u r c h e t t e , le d i n e r et le v i n de t a b l e , m a i s le p e t i t d é j e u n e r est f r é q u e m m e n t c o m p t é á p a r t . L a n o u r r i t u r e est b o n n e e t c o p i e u s e , s u r t o u t au d i n e r ; l e s c h a m b r e s s o n t c o n v e n a b l e s et p r o p r e s , t a n d i s q u e les p i e c e s c o m m u n e s s o n t p r e s q u e t o u j o u r s p e t i t e s et i n s u f f i s a m m e n t m e u b l é e s ; p a r f o i s m é m e il n ' y en a p o i n t . D a n s le p e r s o n n e l , il y a s o u v e n t d e s I t a l i e n s , m a i s on p a r l e f r a n § a i s ou a n g l a i s p r e s q u e p a r t o u t . — D a n s l e s v i l l e s p e u f r é q u e n tées, il f a u t se c o n t e n t e r de s i m p l e s fondas, á l ' e s p a g n o l e . L e u r cuis i n e n e c o n v i e n d r a p a s á t o u t le m o n d e . L ' a m e u b l e m e n t d e s c h a m b r e s e t l e u r p r o p r e t é l a i s s e n t pai'fois f o r t á d é s i r e r . L e p e r s o n n e l , s o u v e n t n é g l i g e n t et m a l c o m p l a i s a n t , n e c o m p r e n d r i e n á t o u t e e x i g e n c e de l ' é t r a n g e r q u i sort d e s u s a g e s d u p a y s . O n s u p p o r t e r a p a t i e m m e n t l a c o u t u m e q u ' o n t l e s E s p a g n o l s de f u m e r p e n d a n t les repas. Les prix y sont n a t u r e l l e m e n t b e a u c o u p plus modérés que d a n s les g r a n d s h o t e l s . — L e s pensions (casas de huéspedes) sont é g a l e m e n t (sauf p e u d ' e x c e p t i o n s ) d a n s le g e n r e e s p a g n o l e t á p e u p r é s s u r le m i m e r a n g que l e s f o n d a s . E l l e s n e s a u r a i e n t g u é r e se r e c o m m a n d e r q u ' a u x v o y a g e u r s p e u aisés. L a c o n n a i s s a n c e d e l'esp a g n o l y e s t i n d i s p e n s a b l e . — L e s posadas d a n s l e s v i l l e s et l e s ventas á la c a m p a g n e sont des a u b e r g e s plus que médiocres. A la OARB stationnent d'ordinaire les omnibus des hotels (cochea), ainsi que dans beaucoup de grandes villes Vomnibus general (v. p. x v n ) et des voitures de place (coches de plaza ou de punto). Les premiers, s'ils appartiennent á l'hotel ou l'on descend, sont portes en compte á raison de 75 c. á 1 p. 50 par pers.; si non, on paye directement au cocher ou au conducteur: 25 c. á 1 p. par pers.; une malle, 25 á 50 c. (faire prix!). A v a n t de monter dans l'«omnibus general» ou dans une voit. de place, on s'entendra bien sur le prix; ees deux modes de transport offrent, l'avantage qu|on peut laisser d'abord son bagage au despacho central ou dans la voit. pour chercheri un hotel ou une chambre á son g r é , tandis que si l'on arrive dans l'omnibus de l'hotel, on doit rester dans ce dernier et se contenter souvent de chambres insuffisantes. A 1'HÓTEI, on s'entendra immédiatement avec l'hótelier ou le g a r l ó n sur le prix de la pension (on peut demander p. ex.: «cuanto pago por dia») et l'on o f f r i r a tranquillement une somme i n f é r i e u r e , si l'on craint d'etre surfait. A Madrid, les puix varient entre 8 et 30 et dans les autres villes fréquentées entre 6 et 15 p.; á l'écart de la route des touristes, on ne paye souvent que 4 á 5 p. Le prix de la pension se regle sur la situation et l'ameublement de la chambre; les pieces des étages supérieurs, ainsi que eelles qui donnent sur la c o u r , sont généralement beaucoup moins chéres. A Madrid et dans quelques villes du nord de l'Espagne, on distingue le primer piso, le piso principal et le piso segundo, de sorte que l'étranger, qui demande une chambre au second étage, est conduit en réalité au troisiéme. — Le repos de la nuit est troublé dans les petites villes par les cris du garde de nuit (sereno), parfois aussi par des insec tes malpropres (ne pas oublier de se muñir de poudre insecticide). Dans le sud de l ' E s p a g n e , s u r t o u t á Málaga et á Séville, on est souvent importuné par les moustiques (mosquitos); dans ce cas, la premiere regle á observer est de fermer les fenétres á la nuit tombante et des qu'on a de la lumiére. Dans les mcilleures maisons, les lits sont protégés par un moustiquaire (mosquitero). — L'Espagnol prend d'ordinaire le petit déjeuner (desayuno) dans sa chambre; il n'est pas agréable de déjeuner á cette heure dans les salles á manger généralement encore en désordre

HÓTELS.

xxiri

Le dejeuner á la fourchette (almuerzo, avec des oeufs et deux viandes, en general au choix dans le sud de l'Espagne) est serví entre 11 h. et 1 h. au gré du voyageur; le diner (comida) n'a lieu que vers 8 h. dans les provinces basques et en Castille. et vers 6 h . , 6 h. Va ou 7 h. dans le reste du pays. Le vin ordinaire (vino común ou de mesa), fróquemment du Valdepeñas (p. 329), est bon, mais un pen fort. On évitera de boire de l ' e a u , sauf dans quelques villes qui out de bonnes conduites d'eau. — Dans la salle de lecture, on trouve d'ordinaire des j o u r n a u x frangais et quelques feuilles anglaises. — 11 f a u t avoir des allumettes sur soi. — Les habits sont nettoyés par le domestique (camarero). Le mieux est d'avoir sa brosse. Dans les grandes villes, on fait cirer ses souliers dans les salones de limpiabotas (15 c.). On annoncera son D É P A R T Á temps au bureau (despacho), aiitrement le jour commence est porté en compte. Les repas qu'on n'a pas pris sont rarement déduits de l'addition. — Pour les pourboires, v. p. xxvi. Pour le l i n g e (la ropa), il sera utile de connaitre les termes espagnols, tels q u e : camisa (chemise), cuello (col), puños (manchettes), camiseta (camisole), calzoncillos (calegons), calcetines, medias (bas), pañuelo (mouchoir). La blanchisseuse, qui s'appelle la planchadora, se charge aussi du repassage.

Restaurants. — II n'y a de bous restaurants (restaurantes) que dans quelques grandes villes; en général, la cuisine est espagnole, plus rarement frangaise. On commande un diner complet (comida del dia) ou divers plats (platos) á la carte (lista). Le vin ordinaire n'est généralement pas compté á part. Le garlón (camarero) re go it 25 c. de pourb.; on fera bien son compte en le payant. Voici les noms des mets les plus ordinaires: ordubres, hors-d'oeuvre, tels que sardines, olives, radis. tortilla, omelette. huevos pasados por agua, oeufs á la coque. huevos fritos, oeufs sur le plat. sopa, potage. sopa de yerbas, potage aux légumes verts et au pain. sopa de arroz, potage au riz. caldo, bouillon. cocido, boeuf au nature!. carne, viande. frito, friture. asado, roti. asado de ternera, róti de vcau. rosbif, rosbif. biftec á la parrilla, bif teck sur le gril. chuleta de cerdo, cotelette de porc. carnero, du mouton. cordero, de l'agneau. estofado, ótuvée, daube. fiambre, de la viande froide. lengua, langue. riñon, rognons. hígado, foie. patatas, pommes de terre. boquerones, anchois cuits. bacalao, morue. lenguado, sole.

salmon, saumon. merluza (andalou pescada), une sorte de cabillaud. langosta, homard. langostinos, crevettes. trucha, truite. ostras, huitres (bonnes en hiver seulement). jamón crudo, jambón cru. jamón en dulce, jambón cuit dans du vin doux (froid). salchicha, saucisse. salchichón, saucisse au poivre. pollo, poule. pavo, dindon. perdiz, perdrix. pichón, paloma, pigeon. codorniz, caille. k legumbres, verduras , hortalizas, légumes. alcachofas, artichauts. guisantes, pois. lentejas, lentilles. cardo, cardón. espárragos, asperges. garbanzos, pois chiches (mets national). coliflor, chou-fleur. judías, habichuelas, haricots. mostaza, moutarde.

XXIV ajo, ail. aceite, liuile. azúcar, sucre. nal, sel. pimienta, poivre. aceitunas, olives. rábanos, radis. fruta, fruits. cerezas, cerises. fresas, fraises. pera, poire. manzana, pomme. albaricoque, abricot. melocoton, peche.

RESTAURANTS. CAFÉS. uvas, raisins. pasas, raisins sees. almendras, amandes. melon, melon. limón, citron. naranja, orange. postres, dessert. pan francés ou de Viena, pain au levain. manteca de vaca, beurre. queso, fromage. vino dulce, vin doux, blanco, blanc, tinto, rouge, generoso, fin.

Cafés. — Les cafés ouvrent tres tard, sauf á Madrid et á Barcelone, et ne sont guére fréquentés que l'aprés-midi et le soir. L'organisation et la propreté y laissent généralement á désirer; la fumée de tabac y devient facilement insupportable en hiver. Le gargon (camarero) compte sur un pourb. de 10 c. On boit le café noir (café solo) ou avec de la eróme (café con leche). La boisson préféTée des Espagnols est le cliocolat (chocolate; avec de la créme, á la francesa). Le lait de vache (leche de vaca,) est tres cher et ne saurait se boire que bouilli; on aime beaucoup le lait de ehévre (leche de cabra), qui est tres digestif. Panecillo sign, petit pain; bizcochos, biscuit; bollos, petits f o u r s ; agua de Séltz (sifón), eau de Seltz, siphon; copita de coñac, petit verre de cognac. — Les glaces (helado de limón, fresa, vainilla, etc.) se préparent de toute sorte de manieres; u n e glace, 50 á 75 c. La glace brute se dit hielo.

Brasseries (cervecerías). — Les brasseries, oü l'on sert de la hiere d'importation tirée au tonneau, ne se trouvent que dans quelques villes maritimes, telles que Barcelone et Valence, mais dans les hotels et les cafés on peut fréquemment avoir de la biére étrangére en bouteilles. La biére espagnole occasionne souvent, surtout dans les fortes chaleurs, une violente diarrhée au nouveau venu. Les horchaterías sont des limonaderies oú l'on trouve en été d'excellentes boissoris rafraichissantes, telles que horchata de chufas, agraz, agua de cebada, limón helado, zarzaparrilla, etc. Les journaux (periódicos) ne se trouvent pas dans les cafés ou bien il y en a trés peu; on les achéte á l'entrée des cafés ou dans la rue aux gargons qui les colportent. Les journaux de Madrid mentionnés p. 52 se vendent dans tout le pays, ordinairement á 5 c. le numéro. Tabac, cigares, etc. — Le commerce du tabac et des cigares est soumis au monopole. La vente des qualités ordinaires a lieu dans les débits de tabac, appelés estancos; celle des havanes fins dans les dépóts de la compagnie du monopole. C I O A R E S (puros): du pays (peninsulares), férées, de 15 á 20 c. — Havanes (habanos), préférées, á 30 et á 35 c.

de 3 á 20 c.; qualités préde 25 c. á 2 p.; qualités

ÉGLISES.

MUSÉES.

XXV

C I G A R E T T E S (cigarrillos, pitillos), tres fortes pour la p l u p a r t : de Valencia, le paquet (cajita, cajetilla), 40 ou 60 o.; avec un bout (emboquillados), 50 c.; de la Havane et des Philippines, dep. 50 c. TABAC, pour la pipe: tabaco picado (hebra), le paquet, 40 c. A L L U M E T T E S - B O U G I E S (cerillas), 5 á 1 0 c. la boite, dans tous les débits de tabac.

VI. Eglises. Musées. Magasins. Eglises. — Les grandes églises sont ouvertes d'ordinaire jusqu'á 11 h. ou midi et l'aprés-midi dep. 3h., quelques-unes aussi toute la journée. Beaucoup de petites églises se ferment deja vers 8 ou í) h. du matin. Le visiteur pent, en observant les convenances, examiner les objets d'art méme pendant l'office, á l'exception de l'autel oü l'on officie. II faut éviter tout ce qui pourrait troubler le cuite. Beaucoup d'oeuvres d'art sont protégées par des rideaux; le sacristain (sacristan) les montre moyennant pourboire (p. xxvi). Musées. — Les musées et autres collections sont généralement visibles dans la semaine de 10 h. á 3 h., mais non le dimanche ni les autres jours de féte reconnus par l'Etat. Bien des musées ne sont ouverts qu'un seul jour de la semaine, d'ordinaire le samedi, mais on peut les visiter aussi les autres jours moyennant pourboire (v. p. xxvi). Magasins. — Les magasins ont fréquemment des prix fixes (precios fijos); néanmoins le marchand consent souvent á une reduction de prix, surtout en cas d'achats importants. Dans tons les autres magasins, offrir les 2 / 3 ou les 3 / 4 du prix demandé (regatear, marchander) et faire mine de s'en aller, s'il le faut, sans acheter. Ne jamais faire d'achat avec un domestique ou un gargon d'hotel, car ils sont entendus avec les marchands, qui leur font une remise aux dépens de l'acheteur. On aura, au contraire, tout avantage á faire ses emplettes en compagnie de personnes établies dans la ville. Les meilleures merchandises sont d'ailleurs d'origine étrangére poutla plupart et par conséquent tres ehéres.

VII. Pourboires. Guides. Sureté publique. Mendicité. Pourboires. — Dans les musées en petit nombre de l'Etat ou des villes, oü l'on paye un droit d'entrée, il n'est pas d'usage d'offrir des pourboires aux gardiens (conserjes, ordenanzas), tandis qu'il faut en donner dans presque tons les autres musées, mais surtout clans les collections privées. En général, il faut ouvrir souvent la main; cependant on ne doit jamais craindre de donner peu. Cochers, guides et ániers comptent naturellement, outre le salaire convenu, sur un pourboire (propina), qui varíe de 15 ou 25 c. á 1 p. et davan-

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SÚBETE PUBLIQUE.

tage, selon l'importance du service rendu. Les indications suivantes pourront suffire. Dans Ies musées, 1 á 2 pers. donnent 50 c. a 1 p.; 3 á 4 pers., 1 á 2 p. Pour voir, dans les églises, les chapelles fermées, les tableaux ou d'autres objets á découvrir, on donne au sacristain 25 á 50 c.; si l'on se fait accompagner plus longtemps, 50 c. á 1 p. 50. Dans les grands hotels, compter pour les pourboires env. 1 p. par jour et par pers. et laisser la moitié de la somme au sommelier dans la salle á manger, et le reste en parties égales au domestique ou á la bonne (muchacha) et au gargon d'hótel (mozo); ne donner des pourboires au concierge (portero) que s'il a rendu des services spéciaux. Dans les maisons de second ordre, ainsi qu'á la campagne, 50 á 75 c. suffiront. Guides. — On ne prendra pour guides (guias; sing, el guia) que les gens recommandés par les hoteliers. On peut généralement s'en passer. On se gardera de faire des achats en leur presence (v. p. xxv). On-évitera, autant que possible, de se servir d'eux pour traiter avec les cochers, ániers, etc. Süretó publique. — La süreté est dans les villes á peu prés la raéme que dans le reste de ¡'Europe. Pour les excursions dans l'intérieur du pays i l e s t b o n , surtout dans le midi, de s'informer d'abord á la caserne de la gendarmerie. Les gendarmes (guardia civil; uniforme: habit bleu foncé á passements rouges; coiffure: le tricóme), une troupe modéle composée d'liommes superbes et parfaitement súrs, ont dans les derniéres années extirpé presque entiérement le brigandage de grands chemins (bandolerismo) et rendent aussi les meilleurs services en cas d'incendies ou d'autres accidents. En revanche, la police municipale (guardia municipal, guardia de orden público), n'a presque pas d'autorité. En cas d'émeutes, de crimes ou d'accidénts, l'étranger prendra la fuite au plus vite, calles autorités, trop prudentes, arrétent d'ordinaire, tous les assistants, dans la crainte de laisser échapper le coupable. Si le voyageur est lui -méme la victime d'un malheur, il ne pent compter sur l'aide de personne, chacun redoutant d'etre arrété. — II faut un permis pour porter des armes. Mendicité. — La mendicité est une des plaies de l'Espagne. Quantité de gens mendient par paresse, parce qu'ils tiennent cette occupation pour un métier commode et lucratif, beaucoup le font par ennui, d'autres pour des ceuvres de bienfaisance, les moins nombreux par nécessité. Les mendiants poursuivent l'étranger dans la rue, pénétrent dans les magasins, les cafés et les hotels, s'accroupissent souvent en bandes aux portes des églises et assiégent méme, a \ alence et dans le sud de l'Espagne, les guichets des gares et les trains qui passent dans les petites stations. On n'a sou-

THEATRES.

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vent pas d'autre ressource, pour avoir la paix, que de leur douner un ou deux maravedís, surtout quand on visite des points de vue ou des oeuvres d'art. En général, on ne prétera aucune attention aux mendiants. On ne devrait jamais faire l'aumone aux enfants.

VIII. Théátres. Courses de taureaux. Combats de coqs. Jeux de paume basques. Théátres. — Les representations des grands théátres commencent á 8 h. ou 8 h. pour finir á minuit. Quelques petits théátres á Madrid, á Barcelone, á Séville et ailleurs ne donnent que des pieces d'une heure de durée (funciones por hora), de petits vaudevilles (zarzuelas), des opérettes, des piéces bouffes et d'autres oeuvres semblables; le spectacle et le public changent á 9 h., á 10 h. et á 11 h., de sorte qu'on pent visiter le méme soir plusieurs théátres de ce genre. On prend les billets le soir au bureau du théátre (despacho). Les grands théátres ont, en outre, un bureau ouvert de jour (contaduría), oú les billets se vendent d'avance á prix élevés. II faut fréquemment, outre le billet pour la place, prendre encore nne carte d'entrée (entrada) au bureau du théátre. Le parquet (butaca) est la place ordinaire pour les hommes, mais les dames y vont aussi souvent; une société prendra une loge entiére (palco). Peu de grands théátres seulement ont un vestiaire. — L'Espagnol est passionné de théátre; s'il y a de la musique, on n'observe pas précisément le silence. Dans les petits théátres de province, le public fume parfois pendant les représentations. II y a partout de trés longs entre-actes. Courses de taureaux. — Jusqu'au xvi c s. les courses de taureaux étaient un privilege des chevaliers et s'organisaient soit pour servir d'exercice militaire, soit pour célébrer des fétes. Comme le caballero devait tuer le taureau seulement avec sa lance, les accidents étaient fréquents. En 1512, dix chevaliers succombérent dans une seule fiesta de toros. Au commenc. du x v n e s. les courses de taureaux prirent leur forme actuelle moins dangereuse pour les combattants, mais d'autant plus eruelle pour les animaftx. La construction de la premiére grande plaza de Toros á Madrid en 1749 transforma définitivement l'ancien sport des chevaliers en un spectacle public, oü l'on ne vit plus paraítre que des toreros (et non toréadors) de profession. Dans le centre et le sud de l'Espagne, les courses de taureaux (corridas de toros) ont lieu de Paques jusqu'en novembre tous les dimanches et jours de féte, tandis que pendant la canicule et depuis la mi-octobre il n'y a que des courses dites novilladas, spectacles inférieurs, particuliérement cruels, oü ne se voient que de jeunes taureaux (novillos), ainsi que des toreros no-

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COURSES DE TAUREAUX.

vices, et dont le bas peuple forme le public exclusivement. Dans le nord de l'Espagne et en Catalogue, ou dominent l'industrie et le commerce, les courses de taureaux n'ont lieu qu'á peu de grandes fetes carillonnées et lors de la foire d'été (feria). Actuellement le nombre des «plazas de Toros» s'éléve á 252 en tout. II y a, en outre, 174 localités, oú le marché sert temporairement d'aréne pour les courses de taureaux. Les plazas de Toros sont des édifices circulaires. L'aréne (redondel) proprement dite est entourée d'une barriere en planches haute d'env. 1 m. 60 et d'un couloir qui la sépare des places des spectateurs. Les premiers gradins á ciel ouvert se nomment asientos de barrera, de contrabarrera et de tendido. Les places supérieures couvertes s'appellent gradas et se divisent en delanteras et asientos de grada. Au-dessus des gradas se trouvent les palcos (loges) et les andanadas. Les gradas et les tendidos se recommandent surtout aux liommes. En compagnie de dames, on ne prendra place que dans les palcos du coté de l'ombre (de sombra) ou la delantera de gradas, parce qu'on peut en sortir sans attirer 1'attention. — A l'édifice se rattachent un hópital pour les blessés et généralement aussi une cliapelle, oú les toreros prient et communient avant le combat. Les taureaux proviennent généralement des élevages andalous (vacadas), dont les plus renonimés appartiennent actuellement au due de Veragua et á M. Miura. Us ne doivent pas étre ágés de plus de cinq ans. Leur prix est de 1000 á 1500 pesetas. Du páturage, on les conduit a leur lieu de destination par la grande route au moyen de boeufs (cabestros) dressés á cet effet ou bien en chemin de fer dans des cages. lis sont d'abord amenés et nourris dans des enclos (corrales). Quatre 'á cinq heures avant la representation, ils sont enfermés dans leaf oviles privés de jour el contigus á l'aréne, oñ ils entrent enfin, aussi irrites que possible, et portant entre les deux épaules une touffe de rubans (divisa) aux couleurs de leur élevage (ganadería). — Les toreros, également d'origine andalouse en général, sont presque tous 'de la classe des valets de ferme et des bouviers. Hors du cirque on les reconnait á leur singulier nceud de cheveux derriére la tete. Le traitement des bons toreros s'éléve de 8000 á 15000 p., celui d'un «espada» (épée, c.-á-d. tueur de taureaux ou matador) préféré, au décuple ou méme á vingt fois autant. C'est ainsi que, p. ex., Rafael Guerra, surnommé Guerrita (né á Cordoue en 1862), gagna 76000 duros ou 380000 fr., dans la saison (temporada) de 1894, durant laquelle il tua 225 taureaux. Les courses de taureaux ont lieu sous la présidence d'un magistrat provincial ou municipal, qui donne avec son mouchoir le signe de commencer. Au son des trompettes et des timbales., les alguazils (alguaciles), á cheval et en vieux costume espagnol, entrent dans l'aréne et en font sortir le public. L'entrée du groupe des toreros

COURSES DE TAUREAUX.

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(paseo de la cuadrilla), au son d'une fanfare, est ensuite tres brilk n t e • en tete marchent les espadas avec le sobresaliente (remplazan en cas d'accidents); puis viennent les banderilleros, les picadores á cheval et les domestiques (chulos ou monos) avec les attelage,« de mules pour emmener les taureaux et chevaux tues. Ap e le au president, ceux des toreros qui ne participen! pas a la course s'éloignent, les autres vont á leurs postes, le president jette la clef du toril que l'alguazil remet au torilero, qui en ouvre la porte, et le taureau se precipite dans l'aréne. La course (lidia) se compose de trois parties (suertes). II y a d'abord la suerte de picar, dans laquelle les picadores, attaques pai e taureau, lui plantent leurs lances (garrocha) d a , « l a nuque et chercbent á soutenir de toute l ^ i r vigueur le choc funeux de 1 am nal Toutefois dans la plupart des cas le cheval, toujours une vie 1 e rosse efflanquée, roule gravement atteint dans le s a b l e a v e c s o n u valier; sur quoi les espadas, pour éviter des complication plus llaves, s'effor cent d'attirer l'animal á l'autre extremite de 1 arene en agitant adroitement leurs manteaux (capeo). La seconde partió ou la suerte de banderillear commence lorsque les picadores ont suffisamment «fatigué» (castigado) le taureau. Les b u f e t Reíos munis de banderillas, s'élancent au devant du taureau et les lm plantent dans la nuque, en esquivant son attaque. Ils echappent [ u n e poursuite trop vive du taureau en franchissant d un bond la barriére. Les banderillas ordinaires sont des fleches longues d'env Om. 75, munies d'un fer barbelé et enjolivees de decourmres' de papier; les «banderillas á cuarta» n'ont que 0 m. lo de long á peif pres. On les plante (parear) soit al cuarteo ou sesgo de c6té), soit de frente (par devant), soit al quiebro (debout) ou bien ew silla (assis sur une chaise). Ces deux d e ^ pro j so particuliérement difficiles, surtout avec des banderillas a cuaita. U taureau «lache» (cobarde) ou «plombé» (aplomado) est. .courage» aumoyen de banderillas de fuego, espéces de baguettes d a t r h c e qui éclatent quelques minutes aprés avoir ete plantees, / ^ cheiche l lasser les taureaux trop «braves, ou trop ruses en ag ant van leurs yeux des manteaux (floreos) ou par toute sorte de s a u t s ( a l trascuerno, c.-á-d. par-dessus les comes; ^ la perche). Enfin le président donne le signe du troisieme a*te ou de í¡ suerte de matar. L'espada, muni d'une étoffe ecariate muUtaJ et armé d'une épée (estoque), se rend devant la loge du president et lui voue la m o r í du taureau '(brindar). Puis il marche au t = 1'ex cite en faisant voltiger l'étoffe écarlate et cherche par differents bonds (pa es naturalls, altos, de pecho, redondos cambados *te á l'amener dans la situation favorable pour luí d o n n e r le oup de mort (estocada). Dans la regle cela se t ut a volapié: l e pada marche au devant du taureau, l'évite et La e n t o n c e l e p e e d u c ^ droit dans le cceur á travers la nuque, ce qui d'aüleurs ne reussit

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COURSES I ) E T A U R E A U X .

presque j a m a i s la premiére fois. Le coup porté recibiendo est beaucoup plus dangereux et plus r a r e ; l'espada regoit debout le choc du taureau, qui s'enferre. Un puntillero donne le coup de grace á l'animal abattu. Les cadavres des chevaux et des taureaux sont emmenés par des attelages de mules, les traces de sang sont saupoudrées de sable et le spectacle se répéte six á huit fois jusqu'á l a nuit tombante. La littérature traitant des courses de taureaux (literatura taurina) est tres riche. Mentionnons: Moratin, Origen y progreso de las fiestas de toros; Velazquez y Sanchez, Anales del toreo ; Bedoya, Historia del toreo ; Sanchez de Neira, Diccionario taurómaco. —• Les journaux les plus répandus de ce genre: El 'Toreo, El Enano et La Lidia, qui a d'excellentes illustrations, paraissent á Madrid. Le «Reglamento vigente para las corridas de toros», par Leopoldo Vazquez (1 p.) indique les réglements officiels dans la province de Madrid. Le «Manuel del aficionado á las corridas de Toros», par Selarom (75 c.), renseigne sur les différentes suertes. — En las astas del toro, Pan y toros et Pepe Hillo sont des pieces de theatre en vogue qui ont pour sujet les courses de taureaux. Combats de coqs. — Les combats de coqs (combates ou riñas de gallos, ou encore funciones gallísticas) sont des spectacles repoussants. Leur public se compose aussi plus ou moins de ce monde interlope, qui cherche á se faire des paris et du j e u une source commode de revenus. Le circo de gallos des grandes villes du centre et du sud de l'Espagne ressemble dans son arrangement et sa décoration á nos cirques ambulants. Au milieu s'éléve un soubassement rond, haut d'env. 0 m. 80, ou le combat a lieu derriére un grillage en f i l de fer. Les coqs sont agés de 2 á 5 ans et de race anglaise ou espagnole (du S.); ils sont parfois plumés p a r places et armés d'éperons d'acier en forme de croissant. Ils sont pesés immédiatement avant le combat. Les paris ont pour objet non seulement la victoire de l'un ou de l'autre coq, mais encore le nombre des attaques reciproques, des coups de bec et d'éperon, des blessures et méme des derniéres convulsions de l'animal vaincu! J e u x de p a u m e b a s q u e s . — Les j e u x de paume basques (juego de pelota) sont trés intéressants. Depuis le commenc. du x i x e s. ils ont cessé d'etre un divertissement populaire et sont actuellement un spectacle public oú se voient des joueurs de profession (pelotaris), et cela non seulement dans les provinces basques, mais encore en N a v a r r e , en Catalogne et méme á Madrid (depuis 1890). Cependant, selon l'opinion des Espagnols, les restrictions apportées p a r l a police aux paris entre les spectateurs ont oté le «charine» á ce p a s s e - t e m p s . Le j e u a lieu dans des salles ouvertes ou fermées (frontones) larges de 11 m. et longues de 64 á 80 m. D'un cóté se trouve l'aréne des joueurs (cancha) avec son annexe (contracancha); de l'autre c6té et d e v a n t , l'espace reservé au public. Les amateurs passionnés de ce jeu prennent place sur les

J E U X DE PAUME.

XXXI

rangées de chaises de la contracancha derriére les arbitres; les meilleures places pour les étrangers sont les entresuelos et les palcos. Les camps (bandos), l'un rouge et l'autre blanc ou bleu, se composent d'un premier joueur (delantero) et de deux joueurs auxiliaires (zaqueros). Chaqué joueur est muni d'un battoir (cesta), qui est fixé á un gant de cuir. Les paumes sont en caoutchouc recouvert de cuir et pésent exactement 120 gr. Chaqué camp a 12 paumes. Le premier coup se nomme el saque. Le delantero qui commence la partie jette la paume contre le mur du jeu; elle doit rebondir jusqu'á une certaine limite de l'aréne, oú elle est attrapée par un des zagueros du camp opposé, qui la rejette contre le mur, sur quoi le premier camp s'en empare de nouveau. Chaqué faute donne au camp opposé un point (tanto), qui se marque sur le mur de la contracancha. Le camp qui fait le moins de fautes, c.-á-d. celui qui attemt le premier le nombre de tantos convenu, a gagné la partie. Les ioueurs sont des Basques et des Navarrais exclusivement. Bibliograpliie: Peña y Goñi, La pelota y los pelotaris 1892; A Teoría del juego de pelota, 1893; Mir alias, E l juego de pelota, 1893, etc.

IX. Climat. Précautions hygiéniques. Pharmacies.

Médecins.

Climat. — Le climat de la péninsule Ibérique offre les plus grands contrastes. Le plateau espagnol, tout entouré de montagnes, présente les particularités du climat continental: des hivers froids et des étés chauds, de fortes variations de température peu de pluie et d'humidité. Température moyenne de l'année a Madrid: 13 7 L . , chaleur moyenne: en janv. 4 o 5, en juillet 24°9; froid le plus intense observé iusqu'ici, 11°9, au-dessous de zéro; maximum de chaleur, 44°. La hauteur moyenne des pluies est de 390 mm. par annee, et méme á Salamanque de 275 mm. seulement. Dans la vallée de l'Ebre, les variations de la chaleur sont un peu moins fortes. Chaleur moyenne á Saragosse 14° 5, mínimum 7 o 4,.au-dessous de zéro, maximum 41°. La quantité de pluie est aussi tres insignifiante. Le climat de la cote de la Méditerranée an N . - E . de lffispagne est tres agréable. Ses hivers ressemblent á ceux du littoral du muii de la France et de la Uiviére ligurienne. Les vents glacés, la neige et les gelées nocturnes y sont encore plus rares, les variations de la température moins fortes, mais le soleil y luit aussi moms frequemment. En été la chaleur est tempérée par les vents de mer; les pluies se répartissent sur toutes les saisons.. Chaleur moyenne a Barcelone: 16° C. (Nice, 16°3); en déc., janv. et fevr., les trois mois d'hiver, 9 o 8 (Nice, 9 o 4); en juillet, aoút et sept., les trois mois d'été 23° Moyenne de l'humidité relative de l'air: 6 9 % ; hauteur

XXXTT

CLIMAT.

de la pluie, 762 mm.; nombre des jours de pluie, 69; des jours nuageux, 75; des jours sereins, 143. A Valence, la chaleur moyenne des trois mois d'hiver s'éléve déjá á 11°4. La quantité de pluie va en diminuant vers le S., des Pyrenees au cap de Gata aussi bien que sur la c6te atlantique du Portugal (v. p. 479): á Valence, le pluviométre marque 476mm. sur 47,30 jours de pluie; á Alicante, 406mm. sur 38,60 jours de pluie,'et á Murcie, 350 mm. Le royaume de Murcie (p. 280), le seul veritable pays á palmiers de l'Europe, a aussi un climat africain. Chaleur moyenne de la ville de Murcie: 17° C.; la chaleur de l'été atteint jusqu'á 44°8. L'air y est d'une sécheresse surprenante (moyenne de l'année, 6 0 % ) ; son ciel d'un bleu foncé en hiver est renommé. La cote de la Méditerranée au S. de l'Espagne, du cap de Gata au détroit de Gibraltar, jouit du climat d'hiver le plus doux en Europe, grace á sa situation sur l'étroit versant S. de hautes chaines de montagnes. L'exubérance de la végétation et la canne á sucre y rappellent les tropiques. Chaleur moyenne de l'année á Málaga: 18° 60 (minimum 0, maximum 43° 2); moyenne des trois mois d'hiver 12°70, des trois mois d'été 25°20. Les variations de la chaleur, beaucoup moindres ici que sur la cote E., n'y sont en moyenne que de 8 o (á Alicante, elles seraient de 13°) dans les jours d'hiver. Humidité moyenne de l'air, 6 5 % ; le pluviométre marque 566mm. 50 sur 52,50 jours de pluie (en hiver, 189 mm. 60 sur 16 jours de pluie). II n'y a que 40 jours nuageux par année; 195 jours sont sereins. Sur la cote atlantique de 1'Anda.lousie, la chaleur de l'été est moindre, de sorte que la température moyenne de l'année est un peu plus basse (á Tarifa, 17°,1 C.). Le pluviométre marque á San Fernando 726, á Huelva 448, á Rio Tinto 633 mm. A l'intérieur de l'Andalousie, dans la plaine, la chaleur de l'été augmente á mesure qu'on s'éloigué de la cote. A Séville la chaleur moyenne atteint env. 28°, tandisrque la plus haute température est de 47°,40 C. Ecija mérite bien son sobriquet de la sartén (la poele á frire). La cote N. de l'Espagne,, des Pyrénées á la Galice, présente un aspect tout different. Les pluies, qui ne se limitent pas ici, comme sur la cote S., á la saison froide, s'élévent de 1187 mm. á Bilbao et de 1492 mm. á St-Sébastien jusqu'á 1647 mm. á Santiago. Bilbao a 163 jours de pluie; Oviedo n'a que 52 jours sereins avec 8 1 % 50 d'humidité de l'air. Les provinces du N. jouissent d'un été frais et agréable, sauf peu de jours oü régne le vent du midi. La température moyenne de St-Sébastien (19°26 C.) dépasse á peine celle du centre de l'Europe, tandis que d'autre part la chaleur de l'hiver n'est que peu inférieure á celle de la Catalogue. Si la cóte du N. offre le meilleur séjour d'été pour une villégiature, le littoral méditerranéen de l'Espagne se recommande pour une cure d'hiver. Malheureusement les avantages climatiques A'Alicante, d'Almería,- de Málaga, etc., sont en partie détruits par la malpro-

PRECAUTIONS HYGIÉNIQUES.

XXXIII

preté, la poussiére et le manque de confort. On ne pent espérer d'amélioration á cet égard que si l'affluence des etrangers augmente. Précautions hygiéniques. I n h a b i t a n t du nord devra modifier sous plus d'un rapport ses habitudes á l ' i n t é n e u r de 1 Espagne, sans se conformer toutefois entiérement á l a manxere de vivre des indigenes. Avant tout l'étranger s'habillera plus chaudement qu il ne le ferait dans le N. á l a méme température. E n hiver il prendra un pardessus avec l u i et le mettra de préférence au soleil couchant, parce que les refroidissements, surtout dans les villes situees dans le voisinaee immédiat des «Sien-as», n'occasionnent pas seulement la toux et le r h u m e , mais encore de graves pneumomes (la pulmonía si redoutée des Espagnols). II est bon de porter de la flanelle, meme en été Le repos se recommande dans les heures les plus chandes du i our • 'on se trouvera bien de faire l a sieste (siesta). Au coeur de l'été on évitera le soleil, ainsi que les exercices corporels violente, mais surtout les écarts de régime (excés de fruits et de spintueux), qui donnent facilement l a ñévre. E n cas d'indisposition a la suite d'une fatigue excessive á l'ardeur du soleil, le vermouth de lurm, coupé d'eau de Seltz, rend d'excellents services. M é d e c i n s . — Le voyageur voudra donner l a préférence á ses nation aux, mais i l n'y a des médecins étrangers que dans pen de villes Nous avons indiqué les adresses de ceux qui nous ont ete recommandés p a r MM. les consuls des différents pays on par d autres personnes de confiance. P h a r m a c i e s . — Dans les pharmacies espagnoles (farmacias) les remedes sont fréquemment composés d'une autre faQon qu en France II est done utile d'emporter une petite pharmacie portative ou droquier renfermant du bicarbonate de soude, de 1 alcool de menthe Ricqlés, du vin de r h u b a r b e , de la teinture d opium, etc., ainsi que des pilules de quinine pour combattre les legers accés de fiévre.

Baedeker. Espagne et Portugal.

Ill

XXXIV Explication de quelques termes spéciaux: Acequia, canal d'irrigation. Alameda, j a r d i n s publics. Alcázar, Alcazaba, palais f o r t i f i é des rois maures, chateau fort. Alminar, (arab. al-menár, tour, colonne), minaret. Arrabal (arab. ar-rábad), f a u b o u r g . Arroba (arab. arrob, u n quart), poids espagnol et p o r t u g a i s , 25 libras ou 11 kilogr. 50. Artesonado, plafond á caissons (se dit généralement des v o u t e s mauresques á alvéoles). Atril, lutrin. Audiencia, cour d'appel. Ayuntamiento, circonscription ou conseil municipal en E s p . ; casa de A., hotel municipal. Azotea, belvédére, toit plat. Azulejos (arah. azul), carreaux de brique glacée. Barrio, f a u b o u r g . Berber, population hamitique primitive du N. de l ' A f r i q u e . Capitan general, gouverneur d ' u n des quatorze districts militaires de l'Espagne. Casa Consistorial, hotel de ville. Cimborio, coupole ou tour-lanterne (au-dessus de la croisée). Cinquecento, designation italienne du x v i e s. Claustro, cloítre. Coro, choeur, stalles d u clergó, dans l a nef c e n t r a l e (P. XX.II), e t n o n á

l'E. de l'église. Cóté de l'¿pitre, coté á dr. (S.) du maítre-aufccí destiné á la lecture des építres; c. des évangiles, coté á g. (N.) du maítre autel. Cuartel (portug. quartel), caserne. Custodia, monstrance. Diputación provincial, parlement provincial. Ecriture couflque, anc. écriture a r a b e , souvent employée comme écriture ornementale. Empalme (portug. Entronca mentó), point de jonction de voies ferrées. Ermita (portug. Ermida), église de campagne, chap, de pélerinage. Estación (portug. estando), gare. Facistol, lutrin. Fenétre ajimez (arab. chemsiyé) f e n é t r e cintrée m a u r e s q u e , dont les meneaux sont des colonnettes. Feria (portug. feira) foire. Glorieta, place r o n d e , r o n d - p o i n t .

Huerta, j a r d í n p o t a g e r , terre bien cultivée. Legua, mille espagnol (6687 m.). Lonja, Bourse. Majo, maja, pers. d u peuple endimanchées. Maures, race de l ' A f r i q u e sept. parl a n t arabe et née du melange des Berbéres et des Arabes. Mezquita, arab. mesdjid, mosquee. Mihráb, niche de priére (mosquées). Mirador, belvédére, plate-forme d'un toit. Nacimiento, source. Oración, sonnerie des cloclies de l'Angelus et de l ' A v é Maria. Palacio Arzobispal, Episcopal (Obispal), palais archiépiscopal, épiscopal. Parroquia, église paroissiale. Paseo, j a r d i n s publics. Patio (portug. pateo), cour. Presidio, maison de force. Puerta del Perdón, nom donné á la porte principale de beaucoup de cathédrales, l'absolution é t a n t assurée á quiconque y entrait. Puerto, col de montagne, port. Quinta, pare (villa genre romain). Quintal, poids e s p a g n o l , q u a t r e arrobas. Rambla (arab. ramla, place sablonneuse), l i t de f l e u v e á sec sauf en temps de pluie. Reja, grille. Respaldos, cótés longs extérieurs du chceur. Retablo (portug. retabulo), retable. Ria, embouchure de f l e u v e soumise au f l u x et au reflux. Rio, petite riviére. Romería, pélerinage, foire. Seo (portug. Sé; du latin sedes, siége), cathédrale. Sierra (portug. serra; scie), chaine de montagnes. Sillería, stalles. Style grotesque, p. LUÍ. Style ÍTHerrera, p. xi.iv. Style mudejar, p. xiviv. Tapia (portug. taipa), magonnerie en bousillage mauresque. Trascoro, coté de fond du choeur á l'extérieur, arriére-choeur. Vega (arab. ouakica), prairie, plaine. Venta, ventorillo, auberge, débit de v i n en plein air. Zagouan (arah. oustouán), avantcour.

XXXY

C h r o n o l o g i e d e l'Histoire

d'Espagne.

I. Des temps primitifs jusqu'á l'invasion mauresque. Av J -C. Les Ibéres, les plus anciens habitants de la péninsule, ' ' se rénnissent aux Celtes, entres par les Pyrenees a l'époque préhistorique, pour former un seul peuple: les Celtibéres. vers 1100 Fondation de Cadix par les Phéniciens ; 237 Invasion de l'Espagne p a r les Carthagmois. _ _ 228 Fondation de Carthagéne, par Hasdrubal, general car205 LeTcarthaginois expulsés de l'Espagne par les Romains. 80-73 Sertorius en Espagne. 19 Les Romains soumettent toute l'Espagne. Les Basques, un reste des Celtibéres, maintiennent seuls leur independence dans le N. du pays. Ap.J.-C.409 Invasion de l'Espagne par les Vandales, les Alains et les Sueves. 415 Apparition des Visigoths. 466-483 Enríe, roi des Visigoths, bat les Sueves et d auties peuplades, s'empare de la majeure partie de 1 Espagne et met un terme á la domination des Romains. 569-586 Léovigilde, roi des Visigoths, régne sur toute la peninsule. j iiü 586-601 Récaréde devient le premier roi catholique de 1 Espagne, aprés avoir renié l'Arianisme. 672-680 Vamba. Démembrement du royanme des Visigoths. 711 Roderic, dernier roi des Visigoths, est defait et tue par les Maures, sous les ordres de T a n k . 713 Mousa, vice-roi du calife ommayade de Damas, s empare de toute l'Espagne, sauf la Galice et les Asturies. 718 Pélage (m. 737), un Goth, est élu roi des Asturies. 734 Complete de la Galice par les Maures. II

De l'invasion mauresque a l'union de l'Aragón et de la Castille et a l'expulsion des Maures. 755 Fondation du califat autonome de Cordoue par c Al,d erRahman. , n 912-960 c Abd er-Rahman I I I . Apogée du califat de Cordoue. ' 1031 Démembrement du califat de Cordoue en divers royanmes sous différentes dynasties. 1087-1092 Conquete de toute l'Espagne mauresque par les Almorávides d'Afrique. 1108 Défaite des Clirétiens á Ucles. 111*

XXXVI

CHRONOLOGIE.

1146-1156 La secte fanatique des Almohades d'Afrique remplace les Almorávides. 1195 Alphonse V I I I de Castille est battu par les Maures á Alarcos. 1212 Grande bataille de Las Navas de Tolosa et défaite des Maures par Alphonse V I I I . 1235-1251 Cordoue, Murcie, Séville, Jerez, Cadix, etc., prises par Ferdinand I I I . Les Maures ne gardent que le royaume de Grenade. 1492 Prise de Grenade par Ferdinand et Isabelle la Catholique. Fin de la domination des Maures en Espagne. III. Les royaumes chrétiens. 739-757 (?) Alphonse I e r , roi des Asturies, unit la Galice et la Cantabrie á sa couronne. 778 Invasion de Charlemagne en Espagne. Bataille de Ron- cevaux. 801 Louis de France reprend Barcelone aux Maures. vers 880 Le royaume de Navarre devient indépendant sous Garcías Iñiguez. 910 L'anc. royaume des Asturies, démembré en trois autres: ceux de Galice, des Asturies et de Léon, est reformé par Froila I I (924). 931-950 Victoires de Ramire I I , roi de Léon, sur les Maures. 1025 (?) Naissance du Cid (Rodrigo Diaz de Vivar). 1037 Ferdinand I e r unit les couronnes de Léon et de Castille. 1072-1109 Alphonse V I de Castille prend le titre d'empereur d'Espagne. Prise de Toléde (1085) et de Valence (par le Cid; 1094). Mort du Cid (1099). 1189 Premiere reunion des Cortes á Burgos. 1212 Bataille de Las Navas de Tolosa. 1230 Union définitive de la Castille et de Léon sous Ferdinand I I I . 1252-1284 Alphonse X. Promulgation des Siete Partidas. 1340 Bataille du Salado. 1350-1369 Pierre le Cruel de Castille, secondé par le Prince Noir, défait les armées de son frére Henri de Transtamare á Nájera (1367). 1469 Mariage de Ferdinand et d'Isabelle la Catholique. 1479 Union de la Castille et de l'Aragon. IV. De l'union á la guerre de Succession. 1480-1484 Le Saint-Office en Castille et en Aragón. 1492 Prise de Grenade. Fin de la domination des Maures. Expulsion des Juifs. 1492 Découverte de l'Amérique. Christophe Colomb.

CHRONOLOGLE.

XXXVII

1501-1502 Les Maures expulses de Castille et de Grenade. 1504 Conquéte de Naples et de Sicile. 1516-1556 Charles I e r , plus tard l'empereur Charles-Quint, tils de Philippe des Asturies et de l'infante Jeanne. 1519-1521 Conquete du Mexique. 1520 Rebellion des comuneros (p. 58). 1525 Bataille de Pavie. Captivité de Francois 1 " . 1531-1541 Conquete du Pérou et du Chili. 1535 Prise de Tunis. 1556 Abdication de Charles-Quint (m. 15o8). 1556-1598 Philippe I I . Apogée de la monarchie espagnole. 1568 Insurrection des Pays-Bas. 1568-1570 Premiere expulsion des Maurisques. 1571 Bataille de Lepante. 1580 Occupation du Portugal. 1588 Destruction de la Grande Armada. 1598-1621 Philippe I I I . Commencement de la decadence. 1609 Expulsion definitive des Maurisques. 1616 Mort de Cervantes de Saavedra (né en 1547). 1621-1665 Philippe I V . 1640 Perte du Portugal. Insurrection de la Catalogue. 1648 L'indépendance des Pays-Bas est reconnue par l'Espagne. 1659 Traite des Pyrenees. 1665-1700 Charles I I . 1668 Traité d'Aix-la-Chapelle. 1678 Traité de Nimégue. 1668-1697 Guerre avec la France. 1697 Traité de Ryswyk. 1700 Mort de Charles I I , le dernier des Habsbourg. "V. L'Espagne sous les Bourbons. 1701-1746 Philippe V. 1701-1714 Guerre de Succession entre Philippe et l'archuluc Challes d'Autriche. 1704 Prise de Gibraltar par les Anglais. 1713 Introduction de la loi salique. 1715 Traité d'Utrecht. » 1746-1759 Ferdinand V I . 1759-1788 Charles I I I . 1767 Expulsion des Jésuites. 1779-1783 Grand siége de Gibraltar. 1788-1808 Charles I V . 1793-1795 Guerre avec 1796 Alliance aveclalaFrance. France pour combatiré 1 Angleterre. 1797 Défaite de la flotte espagnole au cap St-Vincent. 1802 Traité d'Amiens.

XXXVIII

CHRONOLOGIE.

1805 Guerre avec l'Angleterre. Bataille (le Trafalgar. 1808 Les Fran g ais en Espagne. Abdication de Charles IV. Ferdinand VII, son fils, renonce á ses droits en faveur de Napoléon. Joseph Bonaparte, roi d'Espagne. Soulévement de l'Espagne contre la France. 1808-1814 GueiTe d'Espagne. Batailles de La Corogne (1809), de Talavera (1809), d'Albuera (1811), de Salamanque (1812) et de Vitoria (1813). Siéges de Saragosse (1808 et 1809), de Gérone (1809), de Cadix (1810-1812), de Badajoz (1811 et 1812), de Valence (1812) et de Ciudad Rodrigo (1812). 1812 Constitution de Cadix. Abolition du Saint-Office. 1814 Fin de laguerre de l'Indépendance. Restauration de Ferdinand VII, qui abolit la Constitution et rétablitle St-Office. 1818-1819 Le Chili et la Colombie se déelarent indépendants. 1820 La Floride vendue aux Etats-Unis. 1820-1823 Révolution. Nouvelle Constitution. Guerre civile. 1823 Intervention des Frangais et soumission de l'Espagne. Les Cortés détiennent le roi á Cadix, mais elles sont forcées de se dissoudre et de mettre le roi en liberté (28 sept.). Période de reaction. 1824-1825 Le Pérou et le Mexique se rendent indépendants. 1830 Naissance d'Isabelle II. Abolition de la loi salique. 1833 Mort de Ferdinand VII. 1833-1840 Régence de la reine-mére Marie-Christine. 1834-1839 Premiére guerre carliste, en faveur de I)on Carlos, frére de Ferdinand VII. 1837 Promulgation de la Constitution révisée. 1841-1843 Régence d'Espartero. 1843 Avétíement d'Isabelle II. 1845 Revision de la Constitution de 1837. 1854^Rétablissement de la Constitution de 1837. 1859-1860 Guerre du Maroc. 1865-1866 Guerre du Chili. 1868 Révolution. Expulsion d'Isabelle. 1868-1870 Gouvernement provisoire (Serrano). 1870 Amédée, fils de Victor-Emmanuel d'Italie, élu roi d'Espagne. 1873 Abdication d'Amédée. Proclamation de la République (Castellar, Serrano). 1872-1876 Seconde guerre carliste. 1874-1885 Régne d'Alphonse XII, fils d'Isabelle II. 1885 Avénement de l'infant Alphonse X I I I , sous la régence de sa mére Christine, archiduchesse d'Autriche. 1895-1898 Insurrection de Cuba. Attentats anarchistes á Barcelone. Guerre avec l'Amérique du Nord. Fin de la puissance coloniale espagnole.

XXXIX

LES ARTS E N ESPAGNE. Aperpu historique par C. Justi. Considérations genérales. — Une presqu'ile située á l'extrémité de l'Europe et qu'entourent des mers orageuses, ainsi que des chaínes de montagues escarpées, une histoire qui ne ressemble a celle d'aucunc autre nation de l'Occident, un peuple d'un caractere tranche et d'un sentiment encore plus vif de sa valeur, opposant de temps immemorial une résistance jalouse á toute influence etrangere, une littérature á laquelle on doit le livre le plus origina des temps modernes, — tout cela doit exciter au plus haut point 1 mteret pour les oeuvres de l'art espagnol. . Quand on cherche á s'orienter dans les vieilles villes et les centres artistiques de l'Espagne, on ne d é c o u v r e pas facilement le caractere propre á l'art de ce pays. Qu'est-ce que le style espagnol, oü et dans quel siécle peut-on trouver les ecoles nationales? Les monuments restent muets á cette question. Toutes les ecoles de l'Europe, attirées par l'or espagnol, se sont donne rendez-vous ici. On peut se représenter les prélats et les grands, les magistrals et les corporations de la premiere époque comme des amateurs sans preiusrés et d'un goüt trés versatile. Toutefois les Espagnols ne semblent avoir témoigné de leur enthousiasme qu'á la fa$on dont les Arabes manifestent leur passion pour la danse: par la contemplation. Les cathédrales romanes et gothiques révelent 1 influence directe de la France du moyen age. Les mausolées et les retables (retablos) des xiv e et xv e s. sont pleins de réminiscences toscanes et flamandes. La Renaissance est semblable á un jardin italien transplante en Espaene, et inculte, mais d'une végétation exuberante. Puis on a rigoureusement imité le style du Cinquecento (p. xxxvin), on a revéré Michel-Ange et Raphael comme des demi - dieux et copie les oeuvres des maniéristes de Rome et de Florence. L'ecole venitienne a aussi exercé son influence. Enfin parut le naturalisme, > qu on ne pouvait imiter qu'en renoiu-ant précisément á copier et en peignant ce qu'on avait sous l e s y e u x , c.-á-d. la nature espagnole. Ce sont done les Italiens qui ont poussé les artistes espagnols a etre originan* pour la premiere et la derniére fois. Nous devons Velazquez, Zurbaran et Murillo á cette impulsion naturaliste. L'amateur, qui connaítrait par sa propre expérience les arts en France, dans les Flandres et en Italie, serait le voyageur ideal en Espagne II y goüterait les plus hautes jouissances. II eprouverait

XL

LES ARTS

Architecture.

des emotions semblables á celles d'un collectionneur qui, croyant posséder en entier l'ceuvre de son maitre favori, arriverait á quelque place inexplorée, oú il découvrirait, au milieu de copies et de pastiches, des ceuvres originales. Mais cette comparaison n'est pas absolument exacte. Si l'on ne connait pas l'Orient, on trouvera en Espagne un élément tout nouveau: les restes des creations des anciens conquérants du pays. Cet element exercera la plus forte attraction sur beaucoup de voyageurs. On peut, en effet, étudier en Espagne l'art arabemauresque depuis ses premiers débuts hésitants jusqu'á son apogée. Tous ees styles, importes par des étrangers ou par des Espagnols formes hors de leur patrie, ont éveillé l'esprit d'imitation national. A chaqué création nouvelle se rattache comme une espéce d'école, dont le style prend plus ou moins le cachet espagnol. II n'y manque pas d'oeuvres séduisantes auxquelles le génie national a imprimé un caractére distinctif. Mais dans la plupart, ce cachet espagnol se montre moins dans Foriginalité des productions que dans le tempérament de Partiste^ L'exécution est moins soignée, les formes plus vides, le goüt moins fin. Ces défauts de la forme sont compensés par un trait de gravité, de sincérité, ainsi que par un élément pathétique puissant. D'autre p a r t , on y remarque une tendance á donner libre cours á la fantaisie, á exagérer les contours jusqu'á la caricature, á accumuler les détails et á créer les eombinaisons les plus bizarres du gothique et du mauresque, du style moyen age et du genre modeme. Cependant une longue existence est rarement réservée á ces styles acclimatés. De nouvelles formes d'art paraissent á l'étranger et réveillent l'instinct d'imitation; une seconde vague chasse la premiére. Devant elle tout ce qni avait á peine germé disparait immédiatement. L'art espagnol n'a pas eu un développement régulier. Les impulsions de ses different©» phases viennent toujours du dehors. II serait trop long d'expliquer ici ce manque d'initiative et d'esprit créateur par les particularités de la race, l'histoire politique et l'ancienne erreur sociale du préjugé contre tout travail manuel. Mais on pourrait aussi penser aux nations qui vivent aujourd'hui loin des centres de la civilisation européenne et qui montrent ce méme empressement á s'approprier les modes des grandes capitales et les derniéres inventions, pour se maintenir á leur rang au moins en apparence.

A.

Architecture.

Ces considerations générales s'imposent á l'esprit du visiteur de l'Espagne, surtout quand il en considére 1'architecture. «Bien que les Espagnols, dit Fergusson, aient eu la passion de l'architecture et

Période romane.

EN ESPAGNE.

XLI

le vif désir d'en posséder les oeuvres, ils n'ont pas eu, semble-t-il, la faculté d'invention, qui les aurait mis en état de produire pour eux-mémes les créations si indispensables á leur nature intellectuelle ». Art romain. — L'empire romain avait couvert l'Espagne d'édifices de luxe et d'utilité publique. Leurs ruines ne donnent qu'une idée insuffisante de leur magnificence. Mérida, colonie militaire fondée par Auguste et capitale de la Lusitanie, offre les plus riches trésors de cette architecture. Le grand pont, autrefois á 81 arches, les deux aqueducs, le théátre, l'amphithéátre, la naumachie et le cirque, le temple de Mars transformé en église, l'arc de triomphe et le forum donnent avec les thermes, les villas et les camps un tableau des edifices que toutes les grandes villes présentaient au temps des Trajan, des Hadrien et des Marc-Auréle. A Santiponce (Italica), á Tarragone et á Sagonte, on ne trouve que des murs informes en béton. L'aqueduc de Ségovie est le monument le plus imposant. Période des Visigoths. — Parmi les églises en grand nombre et magnifiquement décorées de l'époque des Visigoths (414-711), la petite basilique á trois nefs de Baños s'est, parait-il, conservée assez intacte. Elle a été construite, d'aprés l'inscription, par Receswinthe (661). Les arcades ont une tendance vers la forme en fer á cheval; le sanctuaire est carré. Du reste bien des fragments d'ornementation, surtout des chapiteaux de colonnes de la mosquée de Cordoue, puis á Toléde et á Mérida, donnent une idée du style décoratif de cette époque. Les murailles de la ville de Toléde remontent aussi en partie aux Goths. Dans la contrée montueuse des A S T U R I E S , OÜ les Goths vaincus par les Maures fondérent un nouvel empire chrétien, qui reconquit plus tard le pays, on se rend á la cáveme de Covadonga, tombeau de Pélage, roi des Goths, et aux églises de San Miguel de Lino et de Santa Maria á Naranco prés d'Oviedo, toutes deux construites par Ramire I e r (843-850) et dont la demiére a jaclis été probablement son palais. Puis viennent: Santa Cristina de Lena, San Pedro et San Pablo á Barcelone. Période romane. — Comme les Pyrénées ne forment pas une frontiére ethnographique — la méme race ibérique occupe la Gascogne, la Navarre et les provinces Basques — on comprend pourquoi la nouvelle architecture espagnole regut toutes ses inspirations de la France et surtout de l'Aquitaine. A cela vint s'ajouter l'influence des grands Ordres de Cluny et de Citeaux, ainsi que des prélats qui en sortirent. Le type des églises des xi e et x n e s., de grandeur moyenne pour la plupart, est celui de la basilique ayant une nef centrale flanquée de nefs latérales, un beau transept á trois ábsides á l'E. et une tour-

XLII

LES ARTS

Période

gothique.

lanterne ou coupole au-dessus de la croisée. La nef centrale avait d'abord un plafond, qui f u t plus tard remplacé par une voute en berceau. Les nefs lat érales étaient couvertes de voutes en quart de cercle. Le monument le plus important du style román primaire est l'ég-lise de Santiago de Compostela (St-Jacques-de-Compostelle), reproduction un peu simplifiée de celle de St-Sernin á Toulouse. On y trouve aussi pour la premiére fois la couronne de chapelles autour du chevet comme en Auvergne. Mentionnons encore: San Isidoro á Léon, San Millan et d'autres églises á Ségovie, San Vicente et San Pedro á Avila, Santa Maria et Santiago á la Corogne (Coruña). L'usage de transférer le choeur du sanctuaire dans la nef centrale commenga de bonne heure; á la fin du moyen age il était devenu la régle. La conséquence est que la partie E. reste au second plan et que le choeur espagnol, par sa haute enceinte, détruit l'unité de l'aspect intérieur (les églises. Ces choeurs forment comme une sorte d'édifice isolé dans l'ég-lise, si Lien que celle-ci se réduit presque á une simple galerie d'enceinte, mais ils sont somptueusement ornés de sculptures tit ils off rent aussi les plus riches spécimens de l'art religieux. Les cathédrales espagnoles eurent sur celles de France et d'Angleterre cet avantage inestimable que leur inventaire et leur cachet moyen age, á peine effleurés par la destruction postérieure, se sont souvent conserves méme encore mieux qu'en Italie. Ce sont les vrais musées de l'Espagne. Période gothique. — La forme sévére et noble, ainsi que les éléments du style gothique furent importés, au x n e s., par l'Ordre de Citeaux. Ses églises, p. ex. celles de Veruela (dep. 114(5) et de Las Huelgas prés de Burgos, ont le type bourguignon. La voúte en arete se substitue peu a peu á celle en berceau. Les grandes églises de Salamanque, áe Tarragone, de Lérida et de Tudela appartienneut á cette époque. Commencées dans le style román, elles ont pris au cours de leur lente construction les principaux éléments du style gothique. Noble simplicité, solidité de bou aloi, clarté et précision des formes, finesse de l'ornementation, gravité solennelle de l'intérieur, tels sont les caracteres qui distinguent ces églises oú le génie espagnol s'est exprimé pour la premiére fois dans l'architecture. On donna surtout beaucoup d'importance au couronnement (cimborio) de la croisée, qui devint une haute eoupole ou tour-lanterne avec tambour percé de fenétres, p. ex. á Zamora, á Toro et á Salamanque. Les portiques, qui se prolongent de la fagade occidentale sur les cótés longs (á Ségovie, oú une église des Templiers s'est aussi conservée), sont un élément tout á fait spécial á l'Espagne. Déjá avant l'achévement de ces oeuvres du gothique primaire, le style plus développé des cathédrales de l'Ile - de - France a été importé en Espagne au x n i e s., probablement par des maitres frangais. II se remarque d'abord dans les grandes cathédrales de Burgos

Période mauresque.

E N

ESPAGNE.

XLIII

(1221) et de Toléde (1227), puis dans celle de Léon. On y constate á peine un melange d'éléments nationaux. La couronne de chapelles autour du chevet n'a été nulle part aussi en faveur qu'ici. L'intérieur de la cathédrale (VAvila, á double déambulatoire, est surtout élégant. Ensuite vint au xiv e s. le style «rayonnant» avec la flore de son ornementation, ses profils finement subdivisés, ses nervures compliquées. Puis, aux xv« et xvi e s., la derniére phase pittoresque ou le style «flamboyant», qui trahit aussi l'influence d'artistes allemands et flamands. Jean de Cologne et son fils Simon travaillaient dans le diocése de Burgos. La cathédrale de Burgos prit alors sa silhouette poetique grace á l'adjonction des t'léches ajourées, du cimborio (p. XLII) et de la chapelle du Connétable. Le xv e s. s'ouvre par la pose de la pierre de fondation de la cathédrale de Séville dans l'ancienne mosquée. Cette cathédrale o-othique, la plus grande du monde, mais d'un style insigmfiant, est peut-étre l'eeuvre d'artistes allemands. Tous les édifices de l'époque des rois catholiques se distinguent par l'unité de la conception el une magnificence romantique. Comme dans l'architecture arabe, il y a des inscriptions ornementales. Méme á l'époque oü régnait déjá la Renaissance, l'Espagne a encore entrepris et achevé quelque-uns de ses plus grands édifices dans le style gothique, p. ex. a Salamanque (1513) et á Ségovie (1523). En C A T A L O G N E , on donna une forme toute spéciale a 1 interieur des églises. P a r suite de la tendance á creer de vastes espaces, la nef centrale devient graduellement de plus en plus grande, tandis qu'á la fin les nefs latérales sont, comme dans les églises de l'Anjou, réduites á des chapelles séparées (cathédrale et Santa Maria del Mar á Barcelone, église de Manresa, cathédrale de Palma dans l'ile M ajorque, cathédrale de Gérone et Santa María del Pino á Barcelone). Les verriéres du N. de la France, imitées au début, n'ayant aucune raison d'etre dans ce pays du soleil, les fenétres furent d'abord murées (á Avila), puis remplacées par d'autres étroites ou tres courtes. Les petites églises des siécles suivants, qui expriment bien l'idéal du temple espagnol, sont des espaces presque dépourvus de fenétres, sobres et ñus á l'extérieur dans le genre oriental. Une lumiére discrete et solennelle tombe sur l'autel et le choeur, tandis que toute l'extrémité E. polygonale est couverte jusqu'á voüte par le ret able riche en sculptures. Période arabe et mauresque. — Lorsque les A R A B E S arrivérent en Espagne, ils ne possédaient point d'architecture. Dans ce domaine, ce peuple était aussi peu créateur que les Espagnols, mais il avait le génie de l'ornementation. Le plus grand et le plus ancien monument, la mosquée de Cordoue, est une immense salle polystyle, d'abord á toiture plate et dont les éléments ont été arraches a des édifices plus anciens, tandis que la décoration et les mosaiques

XLIV

LES ARTS

Style,

mudéjar.

sont dues á des artistes byzantins. De cette conception byzantine se sont développées les formes spéciales, encore employées aujourd'hui dans les pays mahométans, auxquelles se rattachent les autres monuments mauresques de l'Espagne de genres bien varies: mosquees et synagogues, alcazars, bains, tours et portes fortifiées. L'édifice le plus curieux est El Cristo de la Luz á Toléde, mosquée ou le conquérant Alphonse VI entendit la premiére messe en 1085. C'est un spécimen d'architecture arabe d'une inspiration hardie et ingénieuse. Dans la méme ville se voient la Casa de Mesa et le Taller del Moro; á Saragosse, l'Aljaferia. II n'est resté des créations monumentales des derniers temps de la domination mauresque á Séville que des fragments et des édifices remaniés. Les seuls restes de la mosquée sont le minaret (la Giralda, 1196) et le portail N. de la cour des Orangers. L'Alcazar a été renouvelé au xiv e s. par Pierre le Cruel et au xvi e par des Italiens sous Charles-Quint. Aprés la conquete de Séville (1248), Ibn al-Ahmar fit de Grenade le centre du dernier royaume mauresque. C'est á l'existence de ces derniers débris du pouvoir' des Arabes, prolongée pendant plus de deux siécles, que l'Espagne doit l'Alhambra, avec son charme féérique, ce plus beau fleuron de la fantaisie gracieuse de l'art des Maures. Style mudéjar. — L'Espagne ayant été reconquise, des sujets maures des rois chrétiens continuérent encore durant des siécles á travailler dans leur style, dont ils adaptérent les formes aux édifices des nouveaux royaumes. Les Espagnols donnent á ce style mauresque-chrétien le nom d'estilo mudéjar. Toutefois ce n'est point une création et pas méme une nouvelle nuance; c'est seulement une application extérieure de ses éléments un peu recalcitrants á toute espéce de construction. Mais le goüt arabe a été comme une sorte de ferment, qui a exercé une influence encore tres forte sur les édifices puremein gothiques et sur ceux de la Renaissance. Les specimens les plus intéressants de ce style mudéjar sont les deux synagogues de Toléde, Santa Maria la Blanca du x n e et El Tránsito du xiv e s. A Séville, les palais du njarquis de Tarifa (Casa de Pilatos) et du due d'Albe (Casa de las Dueñas) présentent des éléments mauresques mélés á d'autres gothiques et plateresques. Renaissance. — La Renaissance se boma d'abord á modifier le style décoratif. L'adaptation des formes antiques, p. ex. de la colonne corinthienne á la cathédrale gothique, inspira á des arehitectes, tels que D I E G O D E S I L O É et V A L D E L V I R A , quelques oeuvres trés admirées, p. ex.: les cathédrales de Grenade, de Málaga et de Jaén, ainsi que San Salvador á Ubeda. A cet age d'or, qui se livra á de véritables saturnales de l'ornementation, succéde le Cinquecento ou style d'Herrera, sévére et sobre, hostile á toute décoration et qui ne cherche á produire l'effet que par les proportions et la grandeur. II doit son nom au créateur de VEscorial, son monu-

Sculpture.

EN ESPAGNE.

XLV

ment classique. Le plan de la nonvelle cathédrale inachevée de YaUadolid est aussi d'Herrera. Le style baroque est spirituellement représenté par la fagade de Santiago de Compostela, tandis que le nouveau palais des Bourbons, qui domine Madrid vu du Nord, en offre un spécimen d'une majesté imposante.

B.

Sculpture.

(Euvres des dix premiers siécles. — La sculpture espagnole est encore aujourd'hui la branche de l'art national la moins connue á l'étranger. Ses commencements remontent aux plus anciens temps. On trouve á San Feliu de Gérone quatre sarcophages du style chrétien primitif, á cóté de deux autres romains au mur du presbytére. Puis une longue nuit régne, il est vrai, comme en Italie. II n'y a que quelques débris qu'on puisse, pour des raisons sérieuses, attribuer á l'époque des Visigoths. Les seules oeuvres d'art notables de cette époque sont les couronnes d'or de Guarrazar au musée de Cluny á Paris et au musée archéologique de Madrid. Si l'on veut se faire une idée des reliques des premiers siécles de la «reconquista», il faut entreprendre avant tout un pélerinage aux Asturies et aller voir la Carnara Santa á Oviedo (dont quelques objets se trouvent actuellement au musée archéologique de Madrid), ainsi que le crucifix d'ivoire du Cid á Salamanque et le reliquaire de St Millan dans la Rioja, qui date de 1035. Des oeuvres en pierre n'ont guére dú exister avant le xi e s. Les ouvrages des tailleurs de pierre aux portails, aux fonts baptismaux et aux monuments funéraires sont des créations barbares et il ne saurait étre question d'un art de la sculpture, avant la deuxiéme moitié du x n e s. Méme á partir de cette époque, les travaux des canteros et entalladores restent longtemps á un niveau trés inférieur. On peut admettre que tout ce qu'on rencontre de bon, encore aux xm e et x i v e s . , est en majeure partie d'oRiGiNE F R A N Q A I S E E T I T A LIENNE, méme la oü l'on ne peut indiquer les noms des artistes étrangers, ce qui est souvent le cas. C'est ce que prouvent la coincidence de ees oeuvres avec les travaux de ees pays, oü ils son^ le résultat d'une évolution réguliére, qui manque en Espagne, et l'infériorité de l'ensemble, oü ne se montrent guére que quelques oeuvres meilleures, mais isolées. Les premiers essais de la sculpture sur pierre se rencontrent au N.-O. et. dans les pays des Pyrénées, p. ex.: á San Salvador de Leire en Navarre, á San Pedro d'Huesca (lunette), á Ripoll (portada), á San Pablo del Campo á Barcelone. Des reliefs archaiques sont encastres dans la fagade de San Isidoro á Léon et dans le mur S. de la cathédrale de Santiago. Les figures du x n e s. ressemblent pour la plupart a des poupées, et cela méme au tombeau royal de Ndjera,

XLVI

LES ARTS

Style

román.

que Sanche I I I (1157) érigea á Doña Bianca. Dans la cathédrale de Barcelone, ville riche et centre du commerce avec les pays méditerranéens, le sarcophage de Ste Eulalie (1327), avec ses reminiscences de l'école de Pise, suffit pour indiquer de quelles oeuvres on se contentait encore au commenc. du xiv e s. (Euvres romanes des XIIe - XIII6 s. — Les G K A N D S O R D R E S R E L I G I E U X , surtout celui U E C L U N Y , ont servi d'intermédiaires á des influences du N . - E . qui s'étendirent au loin. II n'est done pas étonnant qu'on rencontre, á cóté de ces essais barbares, des oeuvres qui apparaissent comme un prodige. Le portique de la Gloria á Santiago de Compostela est certainement d'origine étrangére aussi bien que l'église elle-méme; L'architecte se nomme M A Í T R E M A T E O (m. aprés 1188). Le portail S. de San Vicente á Avila offre d'excellentes statues en terre cuite: elles appartiennent déjá au x i n e s., d'aprés la coincidence du style avec la riche «arca» (sarcophage) en pierre, ceuvre principale de ce genre dans la méme église. On admirera l'esprit inventif-des tailleurs de pierre romans dans les cloitres et les églises des x n e et x i n e s . ; il se donna libre cours dans les cliapiteaux, oú se voient, á cóté d'épisodes de l'histoire sainte et de motifs purement décoratifs, des fables d'animaux, des étres fantastiques et des scénes de la vie (á Tarragone, á San Cugat prés de Barcelone, á Lérida et á Line). La cathédrale de Tarragone offre un apergu presque complet et unique en son genre des différents styles espagnols: depuis le style chrétien primitif (sarcophage de la fagade) jusqu'au baroque. Le mihráb (?) mauresque n'y manque pas. La porte du cloitre est peutétre l'ceuvre en marbre la plus curieuse de l'époque antérieure á la période gothique dans cette province. Influences du style frangais du Nord. — Le nouveau style frangais du Nord a été importé gá et lá dans la sec onde moitié du x m e s . , bien qu'on rencontre encore jusqu'au xiv e s. des figures romanes ou entiérement barbares, méme dans les monuments á ornementation gothique trés dérveloppée. Depuis le xiv e s. on peut suivre toutes ses transformations et souvent dans des ceuvres extrémement remarquables. — Et c'est lá, oil pour la premiére fois au moyen age l'art s'affranchit des formes épuisées d'une tradition vieille de mille ans á peu prés et oú un style moderne apparait inspiré par le souffle vivifiant d'une activité vraiment créatrice et par des modéles empruntés á la vie, c'est lá aussi qu'on peut gouter pour la premiére fois des jouissances artistiques. Le cloitre et les portails de la cathédrale de Burgos forment un musée des créations de ce style, depuis les oeuvres rigides et gauches du x i n e s. (porte des Apotres) jusqu'aux créations gracieuses du xiv e s.; malheureusement les dates y manquent. Mais les dates ainsi que les noms des sculpteurs sont graves sur les Apotres du portail central de la cathédrale de Tarragone par M A Í T R E B A R T O -

Influences frangaises.

EN ESPAGNE.

XLVII

que C A S T A Y L S ne put aehever, un siécle plus tard ( 1 3 7 5 ) , qu'au moyen d'imitations insuffisantes. Ces figures sont barbares et rigides comme des colonnes dans leur attitude, toutefois elles ne sont pas sans éléments nouveaux dans les traits et la draperie. Les statues du portail O. de San Vicente á Avila ressemblent á des caricatures ou á des momies, et méme celles du mur extérieur du choeur de la cathédrale de Toléde sont assez grossiéres et insipides. Ce style frangais régnait en Navarre (á Olite, á Sangüesa et a Estella)." Le cloitre de Pampelune n'est pas beaucoup inférieur á celui de Burgos. Puis viennent la cathédrale de Vitoria (provinces Basques) et les cathédrales de Léon et de Valence (portail N.). Ce style se répandit enfin sur toute la péninsule. Les meilleures oeuvres idéales sont les statues de la Vierge souvent plus grandes que nature et les madones. La Vierge des batailles de Ferdinand le Saint (en ivoire) á Séville est peut-étre le plus ancien travail de ce genre, qui soit parvenu en Espagne. II y a parmi ces statues des oeuvres d'une réelle beauté et pleines de majesté et de gráce. Elles se trouvent sur des autels de chapelles, dans des portails et au milieu de grands retables, p. ex. á Tortose et á Palma (derriére l'autel moderne). Bien des églises en possédent plusieurs, comme Plasencia; on en trouve de belles á Toléde, á Sigüenza, á Gandía et á Sagonte. Parmi les objets d'art on remarque surtout le reliquaire de Séville (1274), connu sous le nom de tables alphonsines, et dans le siécle suivant le maitre autel de la cathédrale de Gérone (1348). Les statues funéraires sont en trés grand nombre; toutefois elles ont en général jusqu'au xv e s. des traits grossiers et typiques. Le plus beau spécimen de ce genre de sculpture est un couple royal dans le cloitre de Burgos: Ferdinand le Saint et Béatrice de Souabe. Une statue funéraire de Diego de Anaya (m. 1437), á Salamanque (dans une chapelle du cloitre), est encore d'une facture tout á fait idéale. Le monument de l'archevéque Lopez de Luna (m. 1382), dans la «Seo» (p. xxxiv) de Saragosse, est un chef-d'ceuvre classique. Léon, Palma et Puig sont riches en monuments de ce genre. Une transition du style, secondée par la connaissance alors trés répandue des moyens techniques, a lieu dans le dernier tiers dij xv e s. Les traits caractéristiques sont accentués davantage, les gestes deviennent plus spontanés et plus individuéis. Des lignes brisées remplacent les ondulées et des surfaces á arétes vives se substituent aux rondes. Mais la tendance réaliste n'a pas encore le mauvais cóté de diminuer le sentiment esthétique; elle augmente seulement le don de reproduire la réalité. On rencontre alors pour la premiére fois des statues qui sont d'excellents portraits, bien que naturellement l'intention d'obtenir la ressemblance se soit déjá manifestée dans des oeuvres antérieures, d'abord dans des tetes sculptées d'aprés des masques de plátre. LOMÉ ( 1 2 7 8 ) ,

LES ARTS

XLVIIL

Influences

it alien ves.

Si l'on connait un peu l'histoire, les statues funéraires de ce temps •offrent un attrait incomparable. Elles représentent sous des formes bien vivantes et nettement tranchées les hommes de cette époque oú la force d'activité du peuple espagnol parvint á sa plus haute énergie. Dans les longues séries de monuments des grandes cathédrales on peut parfois en distinguer un qui personnifie cet apogée de la nation. A Séville la premiere statue parfaite du genre est celle de L'archevéque Juan de Cervantés (m. 1 4 5 3 ) par L O R E N Z O M E R C A DANTE DE

BRETAÑA.

Un choix des meilleures oeuvres formerait déjá une liste considérable. Mentionnons au hasard: le monument du savant évéque Alonso de Carthagéne (m. 1 4 5 6 ) , par G I L D E S I L O É , dans la chapelle de la Visitation de la cathédrale de Burgos; puis ceux de Bernardo Diaz de Fuente Pelayo (m. 1492) dans la cliapelle Ste Anne; de Charles I I I de Navarre et de sa femme á Pampelune; de D.Alvaro de Luna par P A B L O O R T I Z ( 1 4 8 9 ) á Toléde; de Juan de Grado á Zamora; du cál'dinal de San Eustaquio (St Eustache) k Sigüenza; de Raymond Lulle á San Francisco de Palma, par S A G R E R O . Citons encore dans le grand nombre des statues idéalisées: les treize statues de la salle du Chapitre á Tarragone, celles de la Lonja (p. 275) á Palma et de l'église conventuelle d' Oñxi. Influences italiennes. —- Les influences de l'Italie sont plus puissantes que celles de la France dans les pays méditerranéens de langue limousine. II s'y répandit depuis la fin du xiv e s. un style, qui remonte á l'école de Pise, mais qui offre un singulier cachet du pays. On trouve souvent des retables de dimensions moyennes avec beaucoup de reliefs dans des encadrements plats á riches ornements gotliiques. II s'en est conservé trois dans la petite église St-Laurent á Lérida ejt-^ín bon á Tarragone. Les panneaux d'albátre du trascoro de la cathédrale de Valencia (1466) offrent des reminiscences de Ghiberti. Le musée de Lérida renferme des débris d'oeuvres autrefois splendides, qui témoignent de l'état florissant de cet art en Catalogne á la fin du moyen age; de grandes statues d'apótres fureut transférées á San Pablo dans cette ville. Le talent des Aragón ais pour la sculpture, qui se révéle dans la suite d'une fa§on si surprenante, donne déjá ici des preuves de son existence. II se créa des oeuvres grandioses, des figures idéales, profondément senties, mais dont l'exécution dénote l'étude la plus libre de la nature poussée jusque dans les détails les plus individuéis. Le retablo mayor de la cathédrale de Tarragone avec les statues colossales de la Vierge, de Ste-Thécle et de St-Paul (commencé en 1426), ainsi que celui de la Seo (p. xxxiv) de Saragosse avec 1'Adoration , la Transfiguration et 1'Ascension, tous deux par P E R E J O H A N D E T A R R A G O N A , sont des creations qui n'ont pas été surpassées. Influences du Nord. — Les travaux castillans, andalous et portugais de cette époque offrent un aspect tres différent de la simple

Influences du Nord.

EN ESPAGNE.

XLIX

ordonnance des oeuvres préeédentes inspirées par le sentiment italien des formes. La maigreur et la sécheresse des figures, la conception sobr qui approche souvent du laid, trahissent meme sans lesnoms' i n f l u e n c e de colonies d'artistes du Nord. Un exemple classique' est la porte des Lions de la cathédrale de Toléde par A N N E de Bruxelles, etc. Les principales oeuvres de cette sculpture monumentale, basse-al emande d'origine, m a i s bientót assimilée par l'art national, sont les retables gigantesques des cathédrales de Toléde ( p a r E N R I Q U E D E E G A S et P K D R O G U M I E L ) et de Séville (par D A N C A K T ) . lis représentent une somme considerable d'idées et de talent. Si l'on ecnt uii joui une histoire de la vieille sculpture flamande, on ne pourra

OUÍN D E E G A S

168

S p S L f A é r a l e que font ees retables est cependant moins heureuse; il est aussi pénible deles examiner de pres Les artistes n ont pas su S ; débarrasser de formes, qui avaient été creees pour des espaces plus modestes; ils ont voulu produire un grand effet en aecumulant autant de details que possible. Le plus remarquable des sculpteurs occupés Á Séville était peut-étre J U A N F E R N A N D E Z A L E M Á N , le créateui de la Piété; plus tard il trahit l'influence italienne. On peut étudier avec plus d'agrément les s t a l l e s du choeur de^ N U E R O Sánchez (1475) dont la verve inventive et l'humour rappellent les n u t r e s alienfands. Les reliefs et les travaux de telles stalles forment du reste une des pages les plus_ riches de l'Mstoire de la sculpture industrielle; ceux d e t a F M R O D R I G O A L E M Á N sont d'une hardiesse provocante. Le gout basallemand nous apparait rarement avec plus d'ingénuite que dans les oeuvres de 1'Espagnol P E D R O M I L L A N auquel on d o i t l e s statues en Terre cuite des deux portails O. de Séville, puis la noble Virgen de Pilar II fournit les modeles des figurines en ten-e cuite du portail d í'église Santa Paula, dans le style des Delia Robbia, qu'executa le célebre Pisan N I C U L O S O , qui a aussi créé le smgulier autel de taie

®irÍdécoratives. - Le changement du goút, qui se détourna de la géométrie sévére du gothique pour luí preferer les riches ornements naturalistes, l'élargissement de l'homon intellectnel la fermentation produite par la combinaison de tant de styles d i f | r e n t s et les prog-rés de l'habileté technique contribuerent, a la lm du XV® s l la création d'un groupe d'oeuvres décoratives superbes, qui s£ms doute ne laisseront personne indifférent Elles reflétent cet essor pui sant que prit le sentiment national á la suite d'evenements incomparables quisesuccédérent rapidement et qui auraient enflamme méme l'imaghiation d'un peuple moins enthousiaste. Ce groupeeom. nrend les facades de San Pablo et de San Gregorio a J alladoLid, et le cloítre de ce dernier, celles de Santa Cruz á ^ o ^ e du séminaire archiépiscopal de Baeza, ainsi que le patio du palais In1V Bwdeker. Espagne et Portugal.

L

LES ARTS

Style

plateresque.

fantado á Guadalajara, qui ressemble aux oeuvres du style manuelin en Portugal. Puis viennent: le retable de la chartreuse de Miraflores prés de Burgos par Gil de Siloé, et les monuments funéraires de Juan I I et d'Isabelle de Barcelós, tous deux fondés par leur filie Isabelle; le monument du prince Alphonse au méme endroit et celui de F. de Padilla, transféré de Fres del Val au musée de Burgos, le retable de San Gil a Burgos et le trascoro de la cathédrale de Falencia. Style plateresque. — La riche et florissante sculpture espagnole du xv e s. fut envahie, dans ses dix derniéres années, par les formes de la premiére Renaissance italienne, qui eurent beaucoup de succés, grace au goút rendu plus raffiné par l'activité artistique. Les oeuvres de la Renaissance furent introduites en Espagne soit par des Italiens, appelés dans le pays ou qui travaillaient chez eux sur commande, soit par des Espagnols qui avaient appris leur art dans les ateliers italiens. Ces commandes ont été généralement exécutées pour des families nobles, qui donnérent á l'Espagne ses prélats princiers, comme les Mendoza, les Fonseca, les Ribera et les Yelasco. Des sculpteurs tels que F E L I P E V I G A R N Í et B E R R U G U E T E , des architectes comme D I E G O D E S I L O É , E N R I Q U E D E E G A S et A L O N S O D E C O V A R R U B I A S et des orfévres tels que les A R F É créérent alors le style plateresque (ou des orfévres), cette brillante expression du génie espagnol an temps des rois catholiques et de Charles-Quint. L'impression que ce style produit sur ceux qui sont accessibles au charme pittoresque dans les oeuvres de la sculpture architecturale peut étre presque trop captivante. Toutefois il faut dire que l'idée éveiUée par le terme de «Renaissance» pourrait faire naitre des espérances trompeuses. Ce n'est pas une «revivification», car l'art était déjá dans toute sa force vítale et créatrice; ce n'est qu'un changement de costume; et ce n'est pas non plus la resurrection d'un passé, puisque ce style e§t néanmoins une nouvelle création. Ce style plateresque n'est qu'une métamorpliose des formes pittoresques si vantées du gothique fleuri, de méme que ce dernier peut étre considéré á son tour comme une transformation du style de l'Alhambra et du genre mudéjar. Les formes de ces trois styles sont aussi différentes que possible; mais le principe de couvrir les surfaces simples des ornements fantastiques les plus riches et les plus fins est le méme dans tous les trois. On ne peut prétendre que la sculpture des figures de cette nouvelle période représente un réel progrés de l'art. Les nouveaux éléments du goút et des études (p. ex. classiques et anatomiques) s'introduisent trés lentement. Cette sculpture de la Renaissance n'est pas supérieure au passé ni par l'observation de la nature, ni par l'expression et le caractére, ni par Taction et l'adaptation á

Style plateresque.

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l'espace offert, ni surtout par Pheureuse conception (le l'objet a représenter. C'est méme précisément á cette époque de la Renaissance qu'on doit les égarements les plus baroques du goút. II n'y a pas en Espagne beaucoup d'ceuvres des maitres de la premiére Renaissance italienne. I)ans la cathédrale de Badajoz se voient un relief avec une madone, dans le style de Donatello, qui se rencontre aussi ailleurs, et une plaque funéraire en bronze de Yenise avec la figure en relief de l'ambassadeur Diego Suarez de Figueroa. La premiére ceuvre et la plus riche de l'école lombarde est le chateau de Calahorra prés de Guadix, achevé dés 1510 par le marquis del Zenete. Les sculpteurs sur marbre italiens travaillérent surtout á de magnifiques monuments funéraires. Dans la cathedrale de Séville (Capilla de la Antigua), le Elorentin M I G U E L sculpta des 1509 le monument de Diego Hurtado de Mendoza, qui a probablement les figures les plus archaíques. On doit au méme artiste le relief en terre cuite au-dessus de la puerta del Perdón, oú se voient l'Annonciation (1519) et les Marchands chassés du temple, ceuvre trés mouvementée. Une création analogue est le monument de l'archevéque P. Gonzalez de Mendoza (m. 1495), dans la Capilla Mayor ¡i Toléde, avec la Yierge dans la lunette. Mais les plus riches spécimens de ce genre et de la sculpture de la Renaissance en general sont les deux monuments exécutés par les Génois dans le style lombard: celui de Pedro Enriquez de Ribera (m. 1492) par A N T O N I O D K A P R I L E et celui de sa femme Catalina par P A C E G A Z I N I ; ils se trouvent dans l'église de l'Université á Séville. L'autel dédié en 1539 par Bait, del Rio dans la Capilla de Escalas de la cathédrale est aussi un travail génois. Les statues du Connétable et de sa femme a Burgos sont plutotremarquables parl'exécution soignée des costumes. La cathédrale de Murcie, dont la tour, construite en 1521, nous reporte en plein siécle de Jules I I , renferme un grand relief: 1'Adoration des bergers; une statue de la Vierge, dans le baptistere, est d'époque plus tardive. . Viennent ensuite une série de monuments funéraires isoles, d un trés o-rand intérét historique, oú sont représentés toutes les formes et les motifs de ce style: médaillons en relief, statuettes, guirlandes de fruits, lions ailés et griffons aux quatre angles. Tous ces détails, exécutés par différents artistes, sous la direction d u n maítre, sont souvent d'un travail inégal. Le Florentm D O M E N I C O F A N C E L L I fut appelé á exécuter le tombeau de Ferdinand et d'Isabelle dans la Capilla Real á Grenade et celui du prince Don Juan (m 1497), leur fils unique, dans l'église &t-Thomas á Avila. Ce dernier monument se distingue par la noble pureté du style On doit peut-étre au méme sculpteur, et en tout cas á la meme ecole, la statue assise de l'évéque Alf. Tostado de Madrigal (m. 1455) dans la cathédrale d'Avila, ainsi que l'autel Ste-Catherine. Ces monuments •eurent un si grand succés que les exécuteurs testament aires du car-

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siécle.

dinal Ximénés (m. 1517) décidérent de confier au méme artiste ¡'execution de son tombeau pour la chapelle de son collége á Alcalá. Aprés la mort de Fancelli ce travail fut remis Á B A R T O L O M É O R D O Ñ E Z , établi á Barcelone, mais qui entreprit ees oeuvres á Carrare avec l'aide d'artistes italiens. Ordoñez mourut en 1520 á Carrare et laissa encore trois autres monuments inachevés, qui furent terminés par différents groupes de sculpteurs sur marbre italiens et apportés en Espagne. Ce sont entre autres: celui de Philippe le Beau et de Jeanne la Folie pour la Capilla Real á Grenade. Des tombeaux du méme genre sont celui de l'archevéque Alphonse de Fonseca (m. 1512) dans l'église des Ursulines k Salamanque (actuellement démonté), les quatre monuments Fonseca á Coca, ainsi que celui de Franc. Ramirez et de Doña Béatrice dans la Concepción Jerónima á Madrid. Enfin Ordoñez, que F r . de Holanda appelle «l'aigle du relief», sculpta encore deux des reliefs les plus remarquables du trascoro de la cathédrale de Barcelone, qui promettait d'égaler la chapelle du Saint á Padoue, mais qui est resté á l'état de fragment. A la méme époque des artistes lombards exécutérent le monument de l'évéque Albornoz d'Avila (m. 1514) dans la cathédrale de Toléde, celui de l'évéque Franc. Ruiz (m. 1528) á San Juan de la Penitencia dans la méme ville, ainsi que l'autel avec les monuments des Ayala dans l'église San Lorenzo á Santiago. La sculpture decorative a été la branche d'art oit le nouveau style fut regu en Espagne avec enthousiasme pour y subir une transformation spéciale, conformément á la tendance orientale du goüt. Fagades, portails, chambranles de fenétres aux édifices gothiques, telles étaient les parties auxquelles on appliqua d'abord les formes de la Renaissance, dans le beau gout ornemental et ingénieux de sa premiére période lombarde. La source de l'invention était inépuisable; on-^tíóuverait á peine deux édifices entiérement décorés d'aprés le méme systéme. Le collége de Santa Cruz á Valladolid (1480-1492) et l'hópital du méme n o m á Toléde (1504), tous deux par E N R I Q U E D E E G A S de Bruxellps, sont les plus anciens monuments connus de ce style. Philippe Vigarní, surnommé D E B O R G O Ñ A (m. 1543) fut le plus grand de ees étrangers, qui introduisirent en Espagne le style de la Renaissance. II avait regu son éducation de sculpteur en France et ne s'était approprié qu'au cours de ses voyages les formes décoratives et quelque chose de la grace et de la noblesse de la sculpture italienne, sans toutefois rompre avec l'art frang ais. II a d'abord, semble-t-il, travaillé á Burgos; il y créa ees reliefs riches en figures du trasccro avec les scénes de la Passion, l'oeuvre la plus substantielle de cette époque de transition. Le retable de la chapelle du Connétable, qui séduit par le réalisme na'if et la beauté des tetes, est du méme gtnre, mais l'artiste en est inconnu. Les stalles (1507) sont, parait-il, le premier exemple du fantastique style grotísque. Vigarní révéla son talent d'architecte dans la coupole riche

SI i,le grotesque.

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en statues. De lá il gagna le sud, fut occupé par le c a r d i n a l Ximénes au choeur de la cathédrale de Toléde et éh ancha le reta ble de la Capilla Eeal á Grenade. Dans cette ville, la fagade de l'hospice des aliénés ( 1 5 3 6 ) est du méme style. — Le palais de Charles-Qumt Á VAlhambra est l'oeuvre de l'Espagnol P E D R O M A C H U C A ( d e p . 1 O 2 6 ) ; le riche portail S . a été exécuté par le Génois N I C C O L Ó D A C O R T E ; le style sobre d'Herrera apparait déjá au portail N. Style grotesque ou monstruoso. — Le style grotesque, dit monstruoso, se substitue rapidement aux formes du xvE C E S P E D E S ( 1 5 3 8 - 1 6 0 8 ) , qui s'est fait aussi un nom honorable dans l'histoire de la poésie grace á son harmonieux poéme didactique sur la peinture. II rapporta d'un long séjour á Rome, oú

de Cordoue, de Grenade.

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il avait travaillé avec les fresquistes, l'idée du grand style ideal, qu'il chercha á réaliser, mais avec des forces un peu insuffisantes, il est vrai (p. ex. dans sa Ste Cene á la Mezquita). Cependant l'école doit ses noms les plus célebres au naturalisme. Les tableaux d'église en grand nombre d'Airr. D E S A A V E D R A Y C A S T I L L O se distinguent par leur clair-obscur vigoureux, leurs types de visages singuliérement durs et allongés et leurs solides empatements. Mais il eut surtout du succés dans ses scénes champétres, pastorales (cabanas) et bibliques traitées parfois comme des peintures de genre et qui, dans leur invention, rappellent souvent l'école hollandaise (Reniement de StPierre, au musée). Cette classe de tableaux est aussi représentée au musée de Madrid, dans les scénes de la vie de Joseph, qui y sont désignées sous le nom de l'insignifiant maniériste Pedro de Moya. Son éléve J U A N D E V A L D E S L E A L , peintre spirituel mais maniéré, qui a surtout travaillé á Séville, a peint sa meilleure ceuvre (á l'église du Carmen), quand il était encore á Cordoue. Ecole de Grenade. — La plus récente de toutes les écoles provinciales est celle de Grenade. Les premiers tableaux d'église aprés la conquéte (Capilla Real) appartenaient á l'école flamande. A L O N S O C A N O (p. L X ) , la premiére figure origínale, ne se rencontre qu'au xvn e s. seulement; dans sa vieillesse, il était prebendé (racionero) de la cathédrale. II est parti du méme point de vue que les artistes mentionnés plus haut, comme le prouve sa Ste Agnés du musée de Berlin. II commenga á Séville, oii il se livrait á la sculpture «estofado» á l'exemple de Montañés; il acquit par la une bonne base pour le dessin et le modelé. On l'a designé comme le seul représentant — dans ce siécle — de l'idéalité de la forme, comme un génie parent des Carrache; mais on lui a fait par lá un peu trop d'honneur. L'indolence nationale était cliez lui si insurmontable, qu'il a rarement pu s'élever á une ceuvre origínale et profondément congue. C'est ce qui explique ses emprunts aux inventions étrangéres, ses répétitions continuelles de peu de motifs, sa technique négligée (abus du fond rouge brun), sa décoration souvent superficielle et méme l'insignifiance de ses formes. Les Sept joies de la Ste Yierge, dans la coupole de la cathédrale, sont son oeuvre la plus séduisante. ERAY ATANASIO, d i t BOCANEGRA ( m . 1 6 8 8 )

e t J U A N DÍ¡ S E V I L L A ,

deux peintres de Grenade mentionnés comme ses éléves, sont plus attrayants. Le premier est facilement reconnaissable á la structure fine de ses figures et au noble type de ses Stes Yierges avec leur large front et leurs grands yeux fendus en amande aux cils veloutés, qui complétent bien le type des fennnes espagnoles du sud créé par Murillo. Son Repos dans la fuite en Egypte, á la Chartreuse, est d'un cliarme indescriptible. II ne faut pas d'ailleurs juger ce peintre fécond d'aprés nombre de travaux médiocres. J U A N D E S E V I L L A , influencé par Murillo, possédait la richesse de VI*

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MuriVo.

varíete, qui manquait á Boeanegra. 11 vaut la peine d'aller voir ses oeuvres dans un grand nombre d'églises de Grenade.

Bai'tolomé Esteban Murillo (1617-1682). — Si Velazquez fait l'admiration des artistes et des connaisseurs, Bart. Esteban Murillo reste le plus populaire de tous les peintres espagnols et l'un des plus syrnpathiques en général. Chose curieuse, Murillo, un des seuls peintres qui n'aieut jamais quitté l'Espagne, qui ne se trouvait bien que dans sa province et qui ne peignait que les sujets offerts et inspirés par le milieu ambiant, a été le premier des maitres espagnols dont les oeuvres aient fait le tour de 1'Europe déjá au commenc. du xvin e s. On le saluera comme une connaissance, tant ses créations sont répandues á l'étranger, oü l'on trouve méme, en partie, des séries de ses oeuvres qui ont presque entiérement dispara de l'Espagne, p. ex. ses tableaux de genre. Les toiles de Murillo sont rassemblées en peu d'endroits; elles ne se trouvent plus á leur place primitive que dans la cathédrale et á l'église de la Caridad á Séville, ainsi que dans celle des Capucins á Cadix. Le musée de Séville est plus important que celui de Madrid pour se faire une idée juste du maítre. II est maintenant á la mode de déprécier un peu ce peintre, surtout en regard de Velazquez, par esprit de contradiction. Or méme au point de vue de la technique, ce jugement n'est pas exact. Les deux maitres ne peuvent pas se comparer: l'un est le miroir de la nature et de son époque, l'autre nous révéle les idées qui s'agitaient derriére les fronts. Murillo, vivant dans une ville provinciale d'un catholicisme ardent, peignait pour des églises conventuelles, des sacristies et des liópitaux. II avait á fixer sur la toile, comme les Italiens d'alors, les sujets de la dévotion de son temps: l'Immaculée Conception, les visions des moines dans leurs cellules, les mystéres et les extases de l'ascétisme. II ne pouvait consacrer tout son talent á la reproduction de l'effet'optique. II avait á représenter ce qu'on n'a jamais vu. II s'était préoccupé, pendant des années, p. ex. du probléme de savoir comment on peut peindre avec succés un visage humain, méme sur un fond éclatant de lumiére. On ferme done les yeux pour ne point voir á quel degré extraordinaire il posséde les procédés du métier, oü il égale pour le moins les peintres académiciens d'Italie. Mais, dira-t-on, il n'impressionne que par le sujet; toutefois des centaines d'artistes ont peint des sujets seniblables, et on les a oubliés et on les oublie toujours de nouveau. Or on parle du St Antoine de Murillo et de sa Purísima, comme s'il avait inventé ces motifs, ce qui prouve bien qu'il ne doit pas tout au sujet. Le dédain de Murillo, qui est méme de l'ingratitude dans la bouche d'Espagnols, a plutót, semble-t-il, pour cause l'antipathie

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fondamentale des modernes pour ces sujets mystiques. Murillo a representé les choses auxquelles le talent de Velazquez ne pouvait atteindre; mais donner la réalité de la vie á ce qu'on n'a jamais pergu, c'est aussi de l'art. Le merveilleux a été raconté par lui si familiérement et avec tant de na'iveté qu'il perd son caractere absurde, et méme l'incrédule aimera ses tableaux, parce qu'il y découvrira des symboles d'idées purement humaines. Murillo était en principe aussi réaliste que Zurbaran et Velazquez. Considérons ses portraits de religieux, qui font une impression si singuliérement froide dans ses compositions légendaires, le St Ildefonse et le St Bernard á Madrid, ou ces cluinoines de la cathédrale de Séville, dont il a fait les portraits en St Léandre et en St Isidore; leur vérité individuelle est plus exempte de routine, plus simple et méme plus dure que celle de bien des portraitistes renommés du siécle. La oü il n'avait qu'á rendre la réalité, comme dans les groupes de garcons (muchachos), mais aussi ailleurs dans les accessoires, les animaux, la nature morte (p. ex. des objets de bibliothéque et des ustensiles de cuite), il posséde entiérement la justesse, le modelé et l'exactitude de l'effet, malgré toute la largeur de son pinceau. Sa grandeur artistique, le secret de son énorme succés, vient de ce qu'il a vu pour la premiére fois le caractére original, le charme particulier aux types du sud de l'Espagne, qu'il a su les rendre par le pinceau et qu'il a osé les introduire dans ses tableaux religieux. Ce sont ces figures élastiques et légéres d'une grace corporelle souple, ces formes douces qui ne sont pas faites pour la sculpture, mais pour la peinture, ce brun foncé des cheveux et des grands yeux, dans une pean dorée de tons chauds reflétant la lumiére. Bien des gens n'y voient rien de particulier; mais avant lui personnejie 1'avait trouvé et personne n'a pu l'imiter. Les Stes Vierges et les saints andalous, qu'on représentait auparavant, auraient aussi bien pu étre peints á Naples ou en Hollande. II ne suffit pas de copier les modeles; Zurbaran est toujours resté étrange et froid. Murillo a rendu mieux que tout autre le sentiment chrétien-catholique: comme Rembrandt, il reconnut avec le coup d'oeil du génie que l'histoire sainte et la légende se racontent le mieux dans le langage populaire. 11 n'y a point de spécimens authentiques de ces premiers travaux de Murillo, dits pacotillas, qui se vendaient á la foy.-e et aux navires allant aux ludes. An retour de son voyage á Madrid, oú il avait fait des études tardives (1645), il étonna les Sévillans par le cycle de ses légendes de Franciscains, mais il n'en est resté que deux en Espagne, á l'Académie de Madrid: le Violoniste celeste et San Diego de Alcalá avec les pauvres, une scéne de mendiants, la moins frappante de toutes, mais dont la vérité, le pathétique et l'humour ne peuvent se comprendre que dans le pays. Les autres tableaux de ce cycle, oü il laisse non seulement le plus libre jeu á son talent de conteur du surnaturel, mais encore á son étonnante

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variété (le touches, sont disperses á Paris, á Toulouse, á New York et en Angleterre. Murillo, éléve d'un Académicien indifferent tel que Juan de Castillo, ne serait pas devenu ce qu'il est, s'il n'avait subi l'influence du naturalisme, qui purifia son époque de la phrase et de la maniére. L1 Adoration des Bergers p. ex., au musée de Séville, et son premier systéme de distribution de la lumiére témoignent de son étude de Ribera. Beaucoup de ses premiers tableaux (p. ex. VAnnonciation) sont d'un ton froid et sombre, d'une couleur terne, avec des ombres trop noires, ainsi que d'une insipide trivialité (le caractére et d'expression. Dans le St Ildefonse, avec les anges jaseurs, on pourrait croire qu'il s'agit plutót du choix d'un costume dans un magasin de confection que du present céleste de la chasuble miraculeuse. On appelle cette maniére le . style froid (estilo frio) ; — toutefois cette designation est arbitraire; ¡V ees années appartient p. ex. aussi: Rebecca á la fontaine. Murillo n'a jamais été plus attrayant que dans les scénes de la vie patriarCfrle; sa patrie était presque l'Orient. Puis viennent des tableaux d'une palette grasse avec de violents contrastes d'ombre et de lumiére — mais déjá d'une véritable lumiére, accentuant le relief. C'est le style chaud (estilo calido); tels sont: la belle Ste Vierge avec Venfant, la Vision de St Bernard et la Sainte Famille á Voiseau. On apprend á l'occasion qu'il avait aussi étudié le nu, comme le prouve son Ressuscité, á l'Académie, dont la technique est surtout intéressante. Déjá en 1650, c.-á-d. une dizaine d'années á peine aprés sa renaissance artistique, il peignit le St Antoine du Baptistére á Séville, oú il est á l'apogée de son talent. Le style vaporeux (el vaporoso) est la derniére maniére de Murillo, celle qui lui appartient exclusivement. L'artiste a été sans doute influencé par Rubens, dont il aura étudié les gravures en tailledouce. La tendance de tous les grands coloristes á surmonter la lourdeur, l'obscurité et la dui'eté de la matiére, le conduisit á son dernier systéme. Quoiqu'il ait toujours des empátements solides (de lá vient la durée de ses oeuvres), son coup de pinceau est plus lache, il produit ses effets par des teintes différentes, qui se fondent au regard et il divise les draperies en plis tantót brises nettement, tantót plats. II modéle méme dans les clairs sans l'aide d'ombres grises; sa palette devient gaie, coloree et chaude; ses figures sont tout vie et sentiment. Non seulement par les gestes, mais encore par la maniére de traiter la draperie, le clair-obscur et le milieu ambiant, il trouve le secret de les spiritualiser á tel point, qu'elles seinblent flotter dans l'air, méme lá oii elles sont assises on debout. Ses visions sont comme des tissus faits d'air et de lumiére. A ce dernier style se rattache le grand cycle de la chapelle de la Caridad, dont le Erappement du rocher, la Multiplication des

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pains et des poissons et le St Jean de Dieu sont encore en place, tandis que la Ste Elisabeth est á l'Académie de Madrid. Puis viennent les deux tableaux relatifs á la fondation de l'église Santa Maria Maggiore: le Songe du patricien romain et la Revelation du songe du patricien; a, Madrid: les Saints enfants á la source et le Jubilé de la Porciuncula. Mais il est surtout maitre de son langage dans son dernier cycle de Véglise des Capucins — tableaux qui font principalement la valeur du musée de Séville. L'ascétisme n'a jamais été représente avec plus d'intensité et de charme que dans le Christ se détachant de la croix et embrassant St Francois d'Assise. II y manque le tableau principal, celui du milieu, la Porciuncula, toile richement instrumentée, qui est actuellement á Cologne. Murillo, qui peignait avec une vérité sans égale les gamins qu'il rencontrait dans les ruelles des faubourgs, n'a cependant. pas rendu avec moins de succés les enfants de plus noble nature: les petits anges dans les nuées, St Jean et Jésus enfants, pleins de pressentiments mélancoliques, et la Ste Vierge, en noble demoiselle fine et sage, á l'école de sa mére. On peut méme dire que plus il se rapproche de cet age, plus il a de succés. La naive Purísima du musée de Madrid ne laissera probablement personne indifférent. La vieillesse a quelque chose de la nature enfantine; c'est pourquoi ses saints vieillards nous paraissent si sympathiques. L lmmaculée Conception (au musée de Séville), plus grande que nature et d'une inspiration sévére, prouve bien d'ailleurs qu'il pouvait disposer aussi, quand il le voulait, de la noblesse et de la grandeur simple du dessin, ainsi que du caractere sublime des gestes. On peut bien prétendre qu'aucun des Italiens et des Flamands, qui travaillérent de tels sujets, eonventionnels dans leurs formes extérieures, n'a été aussi versatile que lui dans les types, l'áge, le sentiment et la distribution de la lumiére. Cette variété dans les nuances simultanées ou successives du style rend difficile le classement chronologique de ses oeuvres. II n'est pas juste de dire que Murillo est, un improvisateur, qui «chante comme l'oiseau» tout naturellement. Peu d'artistes ont compris aussi bien que lui l'art de la composition pieturale et les moyens de charmer le regard par les degradations de la lumiére, Jes attitudes et les raccourcis; peu de peintres ont autant calculé. On étudiera á cet égard son plus spirituel tableau á Madrid: Vesquisse du St André. On remarquera p. ex., surtout dans les scénes aux clartés visionnaires, comment un mur sombre s'ouvre pour laisser plonger le regard dans un claustro ou dans un patio éclairé d'un jour froid et beaucoup d'autres effets analogues. Les éléves de Murillo, tels que M E N E S E S O S O R I O et A L . M I G U E L DE TOBAR, atteignirent parfois Á la grace légére du maitre, mais leurs tableaux different des siens par la maniere terne et l'insigni-

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fiance des formes, t e s contemporains et les rivaux du vieux maitre, p. ex. H E R R E R A I.K J E U N E , sont en partie des peintres affectés et faux. Les petits tableaux esquissés, riches en figures et aux couleurs gaies de F R A N C . A N T O L I N E Z passent souvent pour des «esquisses» de Murillo. S E B A S T I A N D E L L A N O S Y V A L D E S mérite une place a part; ses longs tableaux, aux figures de grandeur naturelle et pleines de vie, tout á fait dans le style du Caravage et de Honthorst, sont peints avec un soin consciencieux alors rare en Espagne.

Diego Velazquez (1599-1660). — 11 n'y a pent-étre pas d'autre grand artiste, dont on puisse étudier les tableaux dans des conditions aussi favorables que celles de Diego Velazquez au musée du Prado. Bien que son oeuvre soit loin d'y étre réuni en entier, on y trouve néanmoins des créations caractéristiques de tous ses genres et notamment toutes ses grandes compositions historiques. De plus, ces tabl&uix sont lá dans le milieu oñ ils ont été créés e t oú se trouve encore aujourd'hui leur vivant commentaire dans les hommes et la nature. Velazquez était sans doute le plus grand génie que l'école de Séville eut produit — bien qu'il fut d'origine portugaise et qu'il s'appelat réellement de Silva. 11 dut sa profonde connaissance des éléments de son art á son beau-pére P A C H E C O (p. LXVIII), quelque différent d'ailleurs que fút leur naturel. Comme Cervantes dans la littérature, il a seul élevé á la hauteur du génie ce réalisme qui est un élément de la nature espagnole: tous deux ne peuvent étre comparés á aucun des grands artistes d'autres nations. Le seul á qui l'on pourrait penser, ce serait Rembrandt; mais Velazquez n'a pas de fantaisie. Si le grand maitre hollandais nous transporte souvent dans un monde étrange par l'éclairage, le costume et l'intense subjectivité, les créations (le Velazquez, malgré leur accentuation du caractére purement espagnol, pourront servir en tout temps de modeles d'un affranchissement completdu principe conventionnel et subjectif, ainsi que'd'une vision sincere de la nature, qui la saisit sans adjonction, mais aussi sans perte, dans toute la vérité de son apparence optique. De ses premiéres études d'intérieurs de cuisine et de scénes populaires (bodegones) il n'est rien resté en Espagne ; de ses premiers tableaux d'église on n'a que VAdoration des Mayes (1619) au musée. Ces compositions sont intéressantes, parce qu'elles prouvent qu'il a pris d'abord R I B E R A pour modéle, bien que ses Mages soient des portraits de nobles sévillans et que sa Ste Vierge n'ait ni la beauté ni la poésie de celle de ce célébre Valencien: c'est une paysanne andalouse. Les louanges que l'artiste lui-méme a prodiguées á Luis T R I S T A N , dont il n'y a rien au musée, mais dont on voit des oeuvres dans les églises de Toléde et d'Yepes, sont (lues

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probablement au fait que ce peintre de Toléde était un maitre du clair-obscur. Sentaut bien qu'il u'était pas á sa place á Séville, oú la peinture ne prospérait qu'á l'ombre des églises et des couvents, Velazquez s'efforga de s'introduire á la cour, ce qui lui réussit á la seconde tentative (1623). Le succés de ses premiers essais á la cour, surtout du portrait équestre de Philippe IV (perdu), fut aussi immédiat que durable. Attaché méme au service personnel du roi et de son tout puissant ministre, il remplit une série de charges á la cour, á la fin celle de maréchal du palais. Ces affaires, qui exigeaient beaucoup de temps, le voisinage du monarque, qui venait souvent dans 1'atelier situé dans le palais, et un peu d'indolence espagnole dans son caractére expliquent son style plus tardif: l'incroyable simplicité et la rapidité de la facture. Cette maniére spirituelle impose á l'homme du métier et lui a valu une armée d'imitateurs, qui lui empruntaient sa technique apparente, mais qui n'étaient pas méme capables de comprendre le but pour lequel il se l'était créée. Ses portraits (du roi, de Don Carlos, de Gongora et de 1 'infante Mario), de 1620 et des années suivantes, sont d'une rare puissance de modelé, mais non sans dureté, avec des ombres courtes, sur un fond vide, souvent clair. La seule composition conservée de ce premier style est le Bacchus ou les Ivrognes (los Borrachos), sorte de parodie de la reception dans un Ordre, dont les chevaliers sont des paysans et des vagabonds. Le modelé du jeune homme nu, l'expression d'enjouement bachique des vieilles tetes, le choix et la vérité de ces types du peuple castillan (pareils aux vieux satyres de l'art grec), font de cette ceuvre la perle de toutes les «bambochades» meridionales. Le vrai dans le modelé et dans l'espace, tel est le but que Velazquez se proposait en premier lieu nialgré tous ses changements de systéme; la couleur n'était pour lui qu'un moyen, qu'il restreignait toujours aux limites d'un tel élément. S'il atteignit d'abord ce but avec les procédés plus aisés et rudes des naturalistes, il résolut néanmoins bientót le probléme plus difficile de rendre le modelé dans la lumiére reflétée et diffuse du jour. Le premier voyage en Italie (1629), accomplissement d'un désir longtemps caressé, marque la transition. II put partir bientót aprés avoir achevé les « Borrachos». II se rendit d'abord á Venise, dont les maítres, le Titien et le Tintoret, le captivérent plus que tous les autres Italiens, et dont il se souvint exclusivement dans la pratique de son art. Son séjour ayant été abrégé par un ordre du roi, il fit plus tard un second voyage sous le pretexte d'acheter des tableaux. 11 habitait á Rome, dans la Villa Médicis, oú il subissait le charme élégiaque et champétre des jardins remains (comme ses esquisses le trahissent); mais les deux grands tableaux qu'il y peignit (la Forge de Vnlcain et. la Tunique de Joseph) prouvent que les

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LES ARTS

Velazquez.

antiques, dont il était entouré, et le Vatican, oü il dessinait souvent, ne l'ont pas fait dévier d'une ligne de sa maniére antérieure. Le sujet du Vulcain a été évidemment choisi pour avoir l'occasion de représenter des figures nues qui, malgré la caverne et les feux de forge, y sont peintes autant que possible sans ombre; ce tableau n'a pas son pareil á cet égard, ainsi qu'á celui du groupement et de l'intensité dramatique. La conception triviale du sujet mythologique, dans le style de la comédie espagnole, n'a été pour lui qu'un assaisonnement burlesque. Ce second style se remarque dans un grand nombre de ses meilleurs portraits: d'abord celui du jeune roi, puis ceux de son frére Ferdinand, et du prince royal en costume de chasse, peints rapidement pour le rendez-vous de chasse du Pardo. De ses tableaux de chasse, uniques en leur genre et riches en figures, il n'est resté á Madrid qu'une copie d'une chasse au sanglier, qui se trouve á Londres : lá chaqué personnage vaut presque une ceuvre. — Puis vinrent: les grands portraits équestres de Philippe IV, de Vinfant Balthasar Carlos et-du comte-cluc d'Olivares; ensuite, le portrait du comte Benavente; enfin ceux des cinq nains et des bouffons (truhanes), qui complétent le tablean d'une société, tel qu'il ne saurait y en avoir de plus vrai et de plus fidéle d'aucune autre cour des temps modernes. — Les teintes bleuátres des vastes lointains, les tons argentés des larges versants des vallées solitaires et maigrement boisées, contrastent avec la couleur chaude et brillante de la figure équestre, oú s'harmonisent des touches bruñes, rouges et jaunes. Velazquez ne donne á ses personnages que la pose habituelle et conforme á l'étiquette; il croit inutile de les animer par des attitudes pittoresques; leurs traits sont ceux de gens qui ne se croient pas observés. II ne captive que par la vérité. Velazquez est celui de tous les portraitistes qui se peint le moins lui-méme; il individualise méme le teint, l'expression habituelle et la tension des nerfs. II a plutót accentué que flatté non seulement les details caractéristiques, mais aussi les laideurs: c'est le style de l'orgueil qui est indifferent á l'apparence qu'il a aux yeux des autres. Avec des frottis légers il ohtient un relief et un .rayonnement dans la lumiére du plein air, á cóté desquels les Vénitiens eux-mémes paraissent lourds et moins vrais. Toutes les qualités des grands portraits équestres se retrouvent dans sa creation historique la plus importante: les Lances ou la Reddition de Breda. Si on la compare avec la représentation vulgaire du méme événement, due á José Leonardo, également au musée du Prado, on devine aussitót la supériorité de l'homme, la vraie distinction de son caractére. Cette scéne, oú le vainqueur félicite le vaincu, est comme le finale réconciliateur de l'hostilité des peuples, qui dura quatre-vingts ans. La grande guerre n'a jamais été concentrée dans un petit cadre avec autant de vie que dans ces

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EN ESPAGNE.

LXXXIII

figures martiales. Pour bien apprécier ce tableau, il faut essayer de se représenter comment d'autres auraient traité le méme sujet. Un troisiéme style (la manera abreviada ou impressionnisme) se remarque dans sa maniére de peindre aprés son second voyage en Italie. Avec un esprit d'observation encore plus fin, il cherche á saisir l'apparence visible et á fixer l'impression générale d'un pinceau rapide, peignant chaqué trait sans perdre en sus du billet de ire cl.). Depart (le P a r i s , á la gare du Nord ou a cello d'Orléans (quai d'Austerlitz, 51-57): le lundi soir p o u r Madrid-Cordoue-Gibraltar le vendr. soir pour Madrid, le merer, soir et le sam. soir pour Lisbonne (v. p. 159). On paie 55 e. pour le trajet entre les deux gares, ou un repas est serví (déi 5 fr.; din. 7 fr. vin non compris). 11 faut reteñir son billet d ' a v a n c e k la C ie des Wagons-lits, place de l'Opéra, 3, et rue des Mathurms 46, á Paris. Pour les bagages, v. p. x v . n et xni. - Wagon restaurant^ Paris á Dax: petit déj. 1 fr. 50; dej. a la fourch. 3 fr. 50 v. n. c 11 y a, en outre, trois séries de diners á 5 fr. v. n. c. (vm blanc ou rouge dep. 1 f i . la y , bouteille) entre Bordeaux et Bayonne: I o de Bordeaux a Lamothe; 2o de Lamothe a Morcenx, 3o de Morcenx á Dax (se renseigner dans les waeons-rest., oú l'on prend des n»» d'ordre, en mdiquant la sea-ie elioisie). - Changement de tram et visite de la douane á I r a n , au retour a llendaye. Bureau de change et bon buffet dans les deux gares. . o , J b. D ' I R U N Á M I R A N D A D E E B R O : 179 kil., chemin de fer (caminos de hierro del Norte), outre le Sud-Express (v. ci-dessus; t r a j e t en 4 h '/2), il y a un train express (deux au cceur de l'ete) par j o u r , en 5 h / 4 , et deux trains omnibus, en 7 li. V4 et 8 li. t/ 2 , pour 20 p. 60, 15 p tó et 9 p. 30 Jusqu'á Madrid: 631 kil., trajet d'env. 17 h. »/4 e n e x p r e s s e t 2 7 h « / e n train omnibus, pour 72 p. 59) et régler le mariage de la filie de Philippe IV avec Louis XIV. En 1464, une autre conférence y avait eu déjá lieu entre Louis XI, eroi de France, et Henri IV, roi de Castille. C'est aussi lá que Francois I r , aprés sa captivité, embrassa ses fils qui se rendaient en Espagne, comme otages du traité de Madrid (1526). En 1615, les deux cours y échangérent deux fiancées: Isabelle, filie de Henri IV, roi de France, destinée á Philippe IV, ct la soeur de ce dernier, Anne d'Autriche, destinée k Louis X I I I . P l u s l o i n , au S. - E . , 1 ' E r m i t a de San M a r c i a l (v. c i - d e s s o u s ) . B i e n t ó t a p r é s on t r a v e r s e le pont international de la Bidassoa, l o n g de 130 m., d o n t le milieu f o r m e la f r o n t i é r e e n t r e l a F r a n c e et l ' E s p a g n e , et l'on se t r o u v e d a n s le Guipúzcoa, province basque. 2 kil. Irun. — Buffet. — H Ó T E L S ( V . p. xxi): Fonda de Vasconia; Echenique; San Juan; Istueta. — TRAMWAY: de la gare á la ville, 10 c.; un colis, méme prix. Irun, ville de 9927 liab., assez m o d e r n e et d a n s un site c h a r m a n t , est un c e n t r e de j o l i e s e x c u r s i o n s . L ' é g l i s e , c o n s a c r é e á Nuestra, Señora del Juncal (N.-I). d e s J o n e s ) , d a t e de la R e n a i s s a n c e . C ' e s t u n édifice s a u s o r n e m e n t s avec u n e nef l o n g u e de 4 3 m. s u r 28 m. de l a r g e , un a u t e l s u r c h a r g é de d é c o r a t i o n s (retablo) et q u e l q u e s t o m b e a u x , e n t r e a u t r e s : celui de l ' a m i r a l P e d r o de Z u b i a u r . L ' h ó t e l de ville (Casa consistorial), q u i d a t e d u x v n e s . , s'éléve s u r la Plaza Mayor ou de la Constitución, place ainsi n o m m é e , c o m m e d a n s la p l u p a r t d e s villes du p a y s , en s o u v e n i r d e s l o n g u e s g u e r r e s civiles. J o l i e vue de Y Ermita de San Marcial, ermitage n o n loin de la ville.

Si, en présence du tableau riant de cette contrée verdoyante, on veut se faire aussi une idée de l'anc. Espagne des temps héroiques, on se rendra a F o n t a r a b i e , esp. Fuenterrabia (1 h.; tramway de la gare d'Irun en 15 mili., pour 25 c.), petite ville de 900 hab. Cette anc. place forte de la frontiére, a été souvent assiégée, mais elle a toutefois gardé son caractére du moyen age. Francois I e r s'en empara en 1521; mais elle repoussa les attaques du prince de Condé et de l'archevéque de Bordeaux, si bien que 2000 Fran^ais se noyérent dans la Bidassoa (1638). En 1794, elle f u t prise par 300 republicains frangais. Elle a subi d'autres siéges en 1808, en 1813, en 1823 et en 1837. — Le chateau (castillo), construit en 907 par Sanche Abarca, roi de Navarre, se compose de deux parties: l'une, plus ancienne, regarde la Bidassoa, et l'autre, plus moderne et située sur la place, se nomme Palacio de Juana la loca (palais de Jeanne la Folie). II y a d'autres «palais» remarquahles, en particulier, celui du comte de 'Iorrealta. La cathédrale gothique a été modernisée. — Au N. de Fontarabie, La Marina, petit port de pécheurs, et le cap du Figuier (esp. cabo de Higuer), d'oú la vue s'étend au loin sur la cote. Excursion intéressante de Fontarabie á 1 'Ermita de Guadalupe, au N.-O., avec le Fuerte de Guadalupe (fort; ne pas prendre de croquis) et une vue splendide, et plus loin, toujours en suivant la croupe de grés dénudée du mont Jaizquibel (680 m.), couronné par le Fuerte Enrique, qui est délabré, et en ayant constamment la vue des monts Cantabres á g. et de l'Océan á dr., pour descendre, en 3 á 4 h., au Passage (p. 5). La * P e ñ a d e A y a ou montagne des Trois-Oouronnes (987m.), au S. d'Irun, est un pie de granit dentelé et visible de bien loin, qui a percé la chaux carbonatée lamellaire; il se gravit d'Irun en 3 á 4 li. Olí peut aller k theval, en 2 h. i/ 2 , jusqu'á la Pradera de Laisangu, une prairie élevée. La vue sur les monts Cantabres de la Navarro á l'E. et au S.,

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les vallées d'Irun et (l'Oyarzun, St-Sébastien, l'Oeéan et la cote de France est renommée á bon droit.

D'Irun le train court au S.-O., en longeant (á dr.) le Jaizquibel (v. p. 4), et traverse un joli pays ondulé avec des arbres fruitiers et des caseríos (fermes) basques. Tunnel du col de Gainchurisqueta. — 12 kil. Lezo-Rentería (restaur. Qlearso-Ibai, prés de la gare, fréquenté; tramway électr. pour St.-Sébastien), station pour Lezo, oú il y a une image miracnleuse du Christ, et pour Rentería, sur VOyarzun, l'anc. Oearso, nom qui était aussi celui de la ville située sur ses bords. Sur la route de Rentería á Irun, au pied des monts Uratze et Arcale, non loin de l'anc. chapelle de Santo Cristo de Andrea Erréguia, s'éléve (á dr.) un liaut bloc de granit, oú les contours d'un cavalier ont été grossiérement gravés. C'est la pierre tombale d'un soldat cantabre, dont le nom (Ulbeltesonis), en caracteres du i " s. ap. J.-C., se lit au-de#sous du cavalier. Un tombeau, contenant des armes de bronze, des tessons et des monnaies d'argent de l'époque d'Auguste, a été, d i t - o n , trouve dans le voisinage. Beau coup d'oeil sur la cote fran§aise jusqu'á Arcachon.

Le train franchit l'Oyarzun sur un pont á treillis étroit (prendre garde!), traverse dans un tunnel une presqu'ile, oú est la fonderie de plonib de Capuchinos, et atteint la magnifique *baie de Passage (Pasajes), qui est presque entiérement fermée et ressenible á un lac alpestre. Aux xvi-xvin e s. elle était le point de départ des hardis baleiniers basques. Lafayette s'y embarqua encore pour l'Amérique (1776). — 14 kil. Pasajes, village de pécheurs, á l'embouchure de l'Oyarzun, se divise en deux parties: San Juan ou Passage de France, sur la rive dr., et San Pedro ou Passage d'Espagne, sur la rive g., avec Ancho, récemment créé, la gare, de grañds docks pour les vins et la douane; derriére, au S., les forts de San Marcos et de Choritoquieta. Sur la rive E. de l'entrée trés étroite du port le Fuerte de Santa Isabel. La ligne suit sur une jetée la rive O. de la baie et traverse plusieurs collines. A g. Alza, k dr. le mont Ulia et k son pied, le barrio de Gros, faubourg de (19 kil.) St-Sébastien. Saint-Sébastien (San Sebastian). GARES: 1. Estación (leí Norte (pl. G 3; buffet), pour la ligne du Nord, sur la rive dr. de rUrumea, á 6 min. de la ville. — 2. Estación de Zaraus, dans le barril» (faubourg) de Amara, pour l'embranchement de Zarauz (p. 8). — A la gare du N. stationnent les omnibus des hotels (1 pers. 50, grande valise jusqu'á 10 kilogr. 25, 1 malle 50 c.), ainsi que les voit. de place et le tramway (v. p. 6). H O T E L S (v. p. xxi; généralement combles avec prix eleves au cceur de l'été). — De I®'' ordre (pens. 10 á 20 p.): *H. Continental (pl. a, F 3 ) , sur le paseo de la Concha, dans une belle situation, avec ascenseur; *H. de Londres (pl. b, F 3 ) , Avenida de la Libertad, avee lum. électr., bains et jardín, mais sans vue sur la mer; H. d'Angleterre ou Ingles (pl. c, F3), sur le paseo de la Concha, belle vue, ferine en hiver. — Moins prétentieux: II. Ezcurra (pl. d , G2), sur le paseo de la Zurrióla, dans un joli site, piáis tout á fait á l'espagnole (pens. 10 p.); H. de France (pl. e, F G 2 ) ,

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calle de Caminos, 2, á cote du precedent,, recommaudé; 77. Central, calle Mayor, 1, recommandé (pens. 10 p . ) ; 11. Berdejo (pi. f , G 3 ) , calle de Guetaria, 7, beaucoup de voyageurs de commerce. A P P A R T E M E N T S Á L O U E R en grand nombre, env. 1000 Á 3000 p. pour la saison. . , R E S T A U R A N T S (V. p. X X I I I ) : Mallorquína, plaza de Guipuzcoa ? au com de la calle Churruca; Urbana, méme place, 15; Bourdette, Avenida de la Libertad; Restaur, d'été, prcs du Rompeolas (p. 7). C A F É S (V. p. x x i v ) : O. Suizo y de la Marina , Á l'Alameda; C. Oteiza, prés du pare Alderdi-eder; C. Bourdette (v. ci-dessus); C. Europa , en face du Casino; Conflserie franqaise, calle Miramar, 4 . — B R A S S E R I E S (av. jardin): Cervecería Alemana, dans le faubourg d e G r o s ; Cervecería de Strasburgo, dans le faubourg d'Antiguo, prés du terminus du tramway. V O I T U R E S D E P L A C E , dans la ville: la course 2 p., l'heure 3 p.; hors de ville, la I r o h. 5 p., chaqué h. suivante 3 p. 50. T R A M W A Y S É L E C T R I Q U E S : 1 , de la plaza Vieja (pi. F 2 ) Á Pasajes (40 c.) et á Rentería (60 c.), avec embranch. sur la gare du Nord (15 c.); — 2, de la plaza Vieja á Antiguo (pi. C 4 ; 20 c.). P O S T E (correo; pi. F 2 ; v. p. x x ) , dans le palacio de la Diputación. — T É L É G R A P H E (pl. F3), calle de Fuenterrabia, 24. T H É Á T R E (V. p. X X V I I ) : Teatro principal (pi. F 2 ) , calle Mayor. CONCERTS: t. 1. dim. et jours de f e t e , á m i d i , á l'Alameda; dans la saison, les jeulli et dim. á midi, ainsi que t. 1. soirs á 9 h., á l'Alameda et sur la terrasse du Casino, oú il y a aussi concert á 5 h. de l'aprésmidi. Bal au Casino (entrée, 3 p.), aprés les concerts du soir. J E U X D E P A U M E B A S Q U E S {juegos de pelota; v. p. x x x ) : Jai-Alai, sur le Camino de Pasajes, á l'E. de la Cervecería Alemana (v. ci-dessus), avec 2000 places; Beti-Jai, dans le barrio de Salamanca. C O U R S E S D E T A U R E A U X (V. p. xxvii): á la plaza de Toros (pi. G 3 ) , en face de la gare du Nord; il y a quatre courses au mois d'aoút. — V E L O DROME, derriére la gare du Ñord, prés de la plaza de Toros. BAINS: au Casino, á la Perla del Océano (pi. E F 3 ) et á la Pescadería (halle au poisson; pi. F2). — B A I N S D E M B R : sur la playa de Baños (pi. E F 3 ; bain 25, avec lingo 50 c.), ainsi que sur la playa del Antiguo (pl. B C 3-4). , , „ M É D E C I N S . M M . les D r s : C. Vic, un Frangais, paseo de los l u e r o s , 1 ; J. Carrion, Avenida de la L i b e r t a d , 7 (parle frangais); Ucelayeta, plaza de Guipúzcoa, 1 5 , etc. — P H A R M A C I E S : Carrion, calle H e r n a m ; Tornero, plaza de Guipúzcoa. , CONSULATS: de F r a n c e , M. Blanchard de Farges (cons.-gen.), calle San Martin principal, 24 (bureaux ouverts de 10 h. á midi et de 2 h. á 4 li.); de Belgique, M. A. Lataillacle; de llussie, M. L. Cal/salvo (vice-cons.). BANQUES: succursale de la Banque d'Espagne, calle G a r i b a y ; José Brunei et Cié, Avenida de la Libertad, 20. — C I I A N G E U R S : Carasco, Alameda, á cóté du Casino; Landaberea y Echeverría, Alameda, 31. L I B R A I R I E S : Benquet, Avenida de la Libertad (libr. frangíase, journaux); Franc. Jornet, Alameda, 15; R. Nerecan, Elcano, 7. Saint-Sébastien, l ' a n c . Iruchulo des B a s q u e s , ville de 3 5 9 7 5 h a b . , e s t le c l i e f - l i e u p r o s p e r e d u G u i p ú z c o a ( p r o v i n c e b a s q u e ) e t l a r é s i d e n c e d ' é t é de l a r e i n e - r é g e n t e M a r i e - C h r i s t i n e e t d u r o i Alphonse X I I I . Ses b a i n s de m e r sont les plus f r é q u e n t é s p a r la f a s h i o n e s p a g n o l e e t l e u r s i t e e s t u n d e s p l u s b e a u x de l ' E u r o p e . L a vieille ville, a u x r u e s é t r o i t e s e t r e b á t i e a p r é s son b o m b a r d e m e n t p a r les A n g l a i s e t l e s P o r t u g a i s e n 1 8 1 3 , e s t s i t u é e a u S. d u mont Orgullo o u Urgull, a n c i e n n e ile r o c h e u s e a c t u e l l e m e n t r é u n i e a u c o n t i n e n t , e n t r e l ' e m b o u c h u r e (ria) d e YUrumea á l'E. e t l a b a i e de la Concha á l'O. L a ville neuve, qu'on atteint de la g a r e d u N o r d (pl. G 3 ) e n t r a v e r s a n t le puente de Santa

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Catalina (pl. G2) ou le jpont provisoire (pl. G3), s'est développée aprés la démolition des murailles d'eneeinte en 1866 et oceupe l'isthme sablonneux, qui relie le mont Orgullo au continent. Elle se distingue par ses larges rues et ses magnifiques promenades. Du cóté E., la ville est limitée par le * P A S E O D E L A Z U R R I Ó L A (pl. G2), quai riche en points de vue, situé en aval du pont de Í'Urumea; an milieu, le beau monument d'Antonio de Oquendo, am ir al basque de la flotte espagnole dans les combats contre les Pays - Bas en 1631 et 1639. Le monument, entouré de jardins et érigé en 1894, se compose d'une statue en bronze, sur un haut piédestal, orné de trophées, de reliefs et de figures de la Bravoure et de la Navigation. A l'extrémité N. du quai, au pied de l'Orgullo, le Rompeolas (brise-lames; café-restaur., v. p. 6), oü le ressac vient déferler en écumant. La V I E I L L E V I L L E offre pen de curiosités. An milieu, la place de la Constitution (pl. E2), qui est entourée d'arcades et oú les courses de taureaux avaient lieu autrefois, avec la Casa Consistorial construite en 1828. Dans les quartiers E., non loin du quai de la Zurrióla, le Mercado de la Brecha (pl. F 2 ; marché aux viandes et aux léguines), la Pescadería (pl. F 2 ; marché au poisson), ainsi que San Vicente (pl. F1), église gothique ayant un curieux porche en forme de tour á l'O. et de grands contreforts (á l'intérieur, des statues excellentes par Ambr. de Vengoecliea, p. LIX). — I)e lá, on va au S.-O., par la calle del Treintaiuno de Agosto, á Santa Maria (pl. E2), jolie église du style baroque (1743-1764). Le centre de la V I L L E N E U V E est formé par la magnifique * place de Guipúzcoa (pl. F 2 ) , oú la végétation est luxuriante. Du cóté S.-O., le beau palacio de la Diputación, avec les salles des séances de la Diéte provinciate et d'autres autorités (pourb. 50 c. á 1 p.). L'escalier a un beau vitrail, exécuté á Munich d'aprés le dessin d'Echena et qui représente Alphonse V I I I confirmant les fuéros du Guipúzcoa (1202). L'Avenida de la Libertad (pl. FG3-2) et VAlameda ou le boulevard (pl. F 2 ) , deux larges rues plantées d'arbres, dont la seconde est située sur l'emplacement des anciennes murailles d'eneeinte, traversent la ville dans toute sa largeur. Du pont de Santa Catalina, sur I'Urumea, l'Avenida conduit tout droit á h f * C o n c h a , magnifique baie barrée en majeure partie au N. par l'ile de Santa Clara et encadrée au N.-E. par VOrgullo et á l'O. par le mont Igueldo. II y a une excellente plage pour les baigneurs, de grands h'ótels et le Palacio Real (pl. C4), palais sans pretention, nommé généralement Villa Mh-amar et construit pour la famille royale de 1889 á 1892, sur l'emplacement d'un anc. convent, qui a été incendié dans la premiére guerre carliste (tramway, v. p. 6). — A l'extrémité O. de 1'Alameda s'éléve le beau Casino (pl. F2), érigé par Luis Aladren et relié avec le paseo de la Concha par les

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jardins du Parque de Alderdi-eder (pl. F2-3). — Au N.-O. du Casino, 1'aquarium (50 c.) et le petit port (Puerto; pl. E2). Le mont Orgullo (116 m.), rocher de gres riche en points de vue et coupé á pic de tous cótés, se gravit en 3/4 d'h. env. (il faut un permis du gouvernement railitaire). Des sentiers commodes, oú l'on accéde par les marches du cóté O. de l'église Santa Maria (p. 7), contournent le mont par une grande courbe. Au N., á micóte, les tombeaux des officiers anglais, qui succombérent en 1813 et en 1836. Le mont est couronné par le chateau de la Mota, occupé en 1813 par les Frangais sous les ordres du général Rey, qui ne capitula qu'aprés la prise et l'incendie de la ville (le 31 aout) par les troupes anglaises, espagnoles et portugaises, commandées par Graham. En 1835 et 1836, les cristinos, soutenus par des troupes auxiliaires anglaises, défendirent héroi'quement le chateau et la ville, assiégés par les earlistes. E X C U R S I O N S intéressantes: en barque, Á l'ile de Santa Clara (pl. C2), oú il y a un petit phare et un restaur.; — en voiture, au mont Igueldo (240 m.), avec l'ancien phare et une vue étendue; — en tramway, á Pasajes (p. 5), puis en barque au fort Santa Isabel, de l'autre cóté de la baie.

D E S T - S É B A S T I E N Á Z A R A U Z : 20 kil., embranch. en 1 h. Á 1 h. Vt (gare, p. 5), prix: 3 , 2 et 1 p. 20. - Z a r a u z (hot.: Grand Hotel) est un bain de mer dans un joli site. — De Zarauz, excursion intéressante á l'O., sur une bonne route, qui suit la mer, á (4 kil.) Guetaria, patrie de Juan Sebastian de Elcano, le premier navigateur qui f i t le tour du monde (1519-22). Derriére la vieille église gothique, son monument en bronze. Le port est protógé par San Anton, ile fortifiée, avec laquelle la ville est reliée. — A 5 kil. Va á l'O., Zumaya, sur l'embouchure de V Urola. Dans la belle église, un autel lateral, oú se voit un tableau d'un vieux maitre allemand. Beaucoup de fabriques de ciment. De lá a Deva (p. 13): 16 kil. '/a- De Zarauz a Deva, chemin de fer en construction. De Zarauz des diligences vont au S. á (15 kil.) A z p e i t i a (aub. simple), petite ville de 2500 hab., sur VUrola, dans une belle contrée montagneuse. II y a des restes d'anciennes murailles et de portes, ainsi que des églises intéressantes. Un peu á l'O., sur la route i'Azcoitia, le couvent grandiose de San Ignacio de Loyola, avec son église au dome élevé, construít des 1683 par Fontana sur 1'emplacement de la maison oú naquit Loyola (Iñigo Lopez de Recalde; 1491-1556), fondateur de l'Ordre des jésuites (1540). D'Azpeitia des diligences ménent á l'E. á Tolosa (p. 9) et au S. á Zumárraga (p. 9).

La L I G N E D E M I R A N D A D E E B R O tourne directement au S. de StSébastien, remonte la belle vallée industrielle de VUrumea et traverse la riviére, puis un tunnel. — 26 kil. Hernani, petite ville située dans le haut au-dessus de la rive dr. du rio, avec d'anciens «palais» sombres et une grande église, dont les sculptures sur bois sont renommées. Hernani a vu naitre Juan de Urbieta, qui fit prisonnier Francois I e r á la. bataille de Pavie en 1525. Au-dessus de la ville, le vieux fort Santa Bárbara, bombardé par les carlistes en 1874. En 1836, la légion anglaise y fut anéantie par les earlistes, — La ligne quitte la vallée de l'Urumea et monte constam-

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I. R. 1. 9

ment au S.-O. Tunnel du mont Burunza. — 33 kil. Station pour Andoain, dans un site élevé; puis, un second tunnel. Pont sur le Leizaran qui descend de g. Le train s'engage dans la riche vallée trés animée de Y Oria. — 37 kil. Villabona-Cizurquil. 45kil. Tolosa (79m.; hot.: Fonda Mendía), ville de 8211 hab., dans un beau site du bassin verdoyant de l'Oria, á son confluent avec YAzpiroz. C'était autrefois le chef-lieu du Guipúzcoa, On visitera la jolie église de Santa Maria, avec la statue colossale de St Jean-Baptiste au-dessus de la fagade et un bel autel de marbre moderne á l'intérieur; puis, les belles promenades, l'une sur les bords de Y Oria et l'autre, appelée Paseo de Igarondo, le long du Berástegui. 11 y a partout des fabriques, surtout de papier sans fin. Des diligences vont de Tolosa á l'O. á Azpeitia (p. 8) et au S.-E. á Irúrzun, stat. de la ligne d'Alsasua-Pampelune (p. 210), p a r Betelu, bains d'eaux sulfureuses sodiques renommés (saison de j u i n á la f i n de sept.).

La ligne traverse les ramifications des montagnes au S. dans plusieurs tunnels et passe quinze fois l'Oria. Partout des villages aisés et des fabriques. A g. s'élévent la montagne conique d ' A v a l a r (1473 m.) et la créte dentelée d'Ataun. — 53 kil. Legorreta. — 57 kil. Villafranca. — 61 kil. Beasain (159 m.). D E B E A S A I N ^ Á A L S Á S U A (p. 10), le chemin de fer contourne les montagnes p a r u n e courbe á l'O. Mais on peut prendre une route de voit, qui abrége (3 h. Va á 4 h.), en passant par Idiazábal et 1 'Alto de Echezarate (7(>5m.), ou bien dans la vallée, par Segura et Cegama, en franchissant le col d'Otzaurte (p. 10). On peut faire aussi cette intéressante excursion en montant de Beasain á l'Alto de Echegarate p a r u n e route et en redescendant par l'autre. Dans l'église de Cegama, le tombeau (le Tomas ZumálacArregui, célebre général carliste, né á Ormáiztegui en 1788 et t u é á Bilbao en 1834. L'alcade de Cegama procure u n guide et des ánes pour VAitzgorri (p. 10). L e chemin conduit par u n bois de hétres á Catavera, oú il y a u n e mine de calamine. A u sommet, vaste panorama. Sur le versant S. de la m o n t a g n e , le couvent de Aranzazu, a u x franciscains, oú l'on couche. L a grande route conduit de lá á (10 kil.) Oñate, avec un couvent d'augustins, dans le style de la Renaissance. E n s u i t e on va en voit. á Zumárraga (19 k i l . ; v. c i - d e s s o u s ) , par Udana, Telleriarte et Legazpia.

La ligne continue á suivre l'Oria, en longeant la Sierra de San Adrian, montagnes calcaires escarpées. — 66 kil. Ormáiztegui, dont les bains sulfureux (saison de juin á la fin de sept.) se trouvent á g., tout prés du viaduc, long de 300 m. et haut de 35m.50, qui franchit la vallée de l'Oria. La ligne tourne ensuite presque au N.-O., remonte le cours de Y Averia, traverse Y Arguisafto dans un tunnel et pénétre dans la vallée de VUrola. 75 kil. Zumárraga (357 m.; hot.: H. Ugalde, Fonda del Paraíso, tous deux prés de la gare), dans un site magnifique au pied du moid Irimo (894 m.) que couronne le Castillo de Ipenarrieta, chateau construit en 1605, est la téte de la ligne de Bilbao-Miranda de Ebro (p. 21; changement de train). C'est la ville natale de Miguel Lopez de Legazpi, conquérant des Philippines en 1511, auquel on a érigé en 1897 une statue de bronze due á Marinas. — En face, sur la rive g. de l'Urola, Villareal de Urechu, patrie de

10

I. R . 1.

ALSASUA.

D'Irun

a

José Maria Iparraguirre, poéte basque et auteur du chant del'«arbre de Guernica» (p. 14). Dans l'église, un monument de Gaspar de Jáuregui, héros basque, qui se distingua en 1810-1813, puis lors de la premiére guerre carliste dans les rangs des cristinos (m. 1844 avec le titre de maréchal). De Zumárraga la ligne tourne au S. á angle aigu dans la vallée de Legazpia qu'arrose V Urola et gravit une pente raide. — 84 kil. Brincóla (506 m.), oú le train traverse le versant E. de la vallée dans le tunnel d'Oazurza, long de 2953 m. A la sortie de ce tunnel, le train se trouve sur le versant O. de la vallée paralléle de Cegama (p. 9) á l'E., qu'il remonte en passant encore dans douze autres tunnels. — 95 kil. Otzaurte (609 m.); au (lela, le train atteint le point culminant de la voie (614m.), au milieu du tunnel du méme nom. On a constamment une belle vue: á g. la riche vallée; á dr. les hauteurs calcaires de la Sierra de San Adrian avec le mont Aitzgorri (env. 1600 m.), couronné par Y Ermita de San Adrian, et á la fin le mont Araz (fl50 m.), d'un aspect sauvage. Le train, laissant ensuite l'Alto de Echegarate (p. 9) á g., longe le pied de la montagne d'Alzania et descend á travers des taillis. 105 kil. Alsásua (531 m.; buffet), bourg de 2114 hab., dans la vallée de YAraquil en Navarre, avec bains d'eaux chlorurées sodiques bicarbonatées mais froides (saison de sept, á la fin d'oct.). Paysage alpestre. Au N. la Sierra de Aralar (1471 m.); au S. la Sierra de Andía (1493 m.), et au loin, á l'E., les Pyrénées. Pour la ligne d'Alsásua á Oastejon (Saragosse),

par Pampelune,

v. p. 210.

La ligne de Madrid tourne á l'O., passe á (107 kil.) Olazagutia et monte par la large vallée de Burunda au plateau d ' A l a v a , qui a gardé jusqu'á nos jours son nom antique. Le train repasse á ' Ciorda la frontiére cíe la Navarre. On traverse insensiblement la ligne de partage des eaux pour entrer dans la vallée du Zadorra, qui va se jeter dans l'Ebre. Paysage trés désolé. Au N.-O. on apertjoit le mont Araz (v. ci-dessus), plus tard le Puerto de Arlaban (p. 12) et les crétes dentelées de la Peña de Gorbea (p. 21) et de la Peña de Amboto, qui séparent le plateau d'Alava des vallées profondément échancrées de la Biscaye. — 117 kil. Araya, au pied du mont Araz. — 124 kil. Salvatierra; puis, un tunnel. A g. Y Ermita de Estivarez, á dr. les ruines du cháteau de Guevara, construit au e xv s. sur le plan du chateau St-Ange á lióme. 134 kil. Alegría; le train s'engage dans la fertile Concha de Alava, qu'arrosent le Zadorra et plusieurs autres rios. C'était autrefois le bassin d'un lac, qui forme aetuellement un large plateau que des montagnes encadrent au loin. II renferme des vestiges d'une voie romaine et une série de jolis villages. 1 4 8 kil. Vitoria. — H Ó T E L S (V. p. xxi): Fonda de Quintanilla, calle de la Estación, á 5 min, de la gare (pens. 6 p. 50 á 9 p.; bonne cuisine);

Miranda

d. E.

VITORIA.

/. }{. í .

11

F. Pallares, calle de Postas, au coin de la plaza de la Independencia, avec un petit jardín et des bains; F. de Peña, á coté de la précédente, simple. C A F É S : C. Universal, C. Suizo, tous deux calle de la Estación. — P O S T E E T T É L É G K A P H E : plaza de la Independencia. — P L A Z A D E T O R O S (cisque pour courses de taureaux), au S.-E. de la nouvelle ville. Vitoria (528 m.), ville de 30514 hab. et chef-lieu de la province basque d'Alava, an centre de la Concha de Alava, a été fondée en 581 par Léovigilde, roi des Visigoths, aprés une victoire sur les Basques. Alphonse V I I I de Castille la prit aux Navarrais en 1198. La calle de la Estación (rue de la Gare) conduit au N. á la V I L L E N E U V E , qui a de grandes places et des rues larges. A l'extrémité de la rue de la Gare, la calle de Postas conduit á dr. á la plaza de Bilbao (v. ci-dessous) et plus loin á la plaza de la Independencia, plantée d'arbres. En obliquant á g. á l'extrémité de la rue de la Gare, on arrive á la plaza Nueva, place du marché et promenade d'hiver de la ville. Elle est entourée d'arcades et a été créée en 1791 par Antonio del Olaguibel sur le modele de la plaza Mayor á Salamanque. Du cóté N. de la place, la Cam Consistorial, avec les armes de Vitoria, un chateau fort porté par deux lions. — A la place Neuve se rattaclie á l'O. Ya.plaza Vieja, avec l'église San Miguel sur le versant de la vieille ville. C'est une église gothique á trois neis, dont le maitre autel sculpté en bois par Juan Velazquez et Gregorio Hernandez, dans le style de la Renaissance du xvi e s., est renommé á bon droit. Du cóté extérieur du choeur, on pouvait y voir jusqu'en 1841 le célébre machete vitoriano ou glaive victorien (actuellement á l'hotel de ville), sur lequel le syndic procureur général devait, avant d'entrer en fonctions, préter le serment suivant: «Que j'aie la tete tranchée par ce glaive, si je ne défends pas les fueros du pays». De l'extrémité inférieure de la plaza Vieja on va au N.-O., en peu de min., á la place de la Provincia, oú se voit une statue de Mateo Benigno Moraza, défenseur des fueros; ce bronze a été inauguré en 1895. Le palacio de la Provincia, sur la méme place, a été construit en 1858. Dans la salle des séances de la Diéte, un beau Christ en croix (1643), par VEspagnolet. Dans une salle contigué, St Pierre et St Paul (1637), par le méme peintre (pourb. 50 c. á 1 p.). Derriére le palais, la calle del Juego de pelota méne á g. au paseo de la Florida, avec des jardins bien entretenus. Le, paseo de la Senda, qui s'y rattache au S., et le paseo del Prado, de l'autre cóté de la voie ferrée, sont sans importance. Un peu á l'E. du dernier, le Convento de las Salesas, couvent de visitandines construit en 1880 dans le style gothique, avec un haut cloclier. L A V I L L E H A U T E , nommée La Villa suso ou El Campillo suso, s'éléve sur un mamelón has au N. de la ville neuve. On y va le mieux de la plaza de Bilbao (v. ci-dessus) et elle offre peu de chose á voir. Ou parvient d'abord á la vieille ville ou Villa vieja, composée de six rues, qui entonrent la ville haute comme une en-

12

I . E . I.

MIRANDA DE EBRO.

ceinte. A l'extrémité N. de la ville haute s'éléve la colUgiale de Santa Maria, édifice gothique disgraeieux, construit au x n e s. et reuouvelé au x i v e (p. XLVII), avec un cloeher moderne. 11 n'a de re-

marquable que les sculptures trés endommagées de son portail. A l'intérieur, quelques tombeaux gotliiques trés détériorés; la sacristie renferme une Piedad, par Murillo (?). D E V I T O R I A a V E R G A R A , chemin de fer en construction, mais ouvert au public jusqu'á (19 kil.) Salinas de Léniz (en s/4 d'h. env.). 14 k i l Villarreal de Alava, sur la grande route de Vitoria aux bains d'eaux sulfureuses bicarbonatées (saison de j u i l l e t á la f i n de sept.) de Santa Agueda et Mondragon (Don Antonio Cánovas del Castillo, qui f u t longtemps chef du partí conservateur et premier ministre d ' E s p a g n e , a été assassiné á Santa Agueda par un anarchiste italien le 8 aoút 1897). L a ligne f r a n c h i t les montagnes un peu á l'O. du Puerto de Arlaban (521 m.) et descend la vallée de la Deva j u s q u ' á (19 kil.) Salinas de Léniz. De l á , service provisoire de diligences pour Arechavaleta, avec des bains d'eaux s u l f u r e u s e s froides (saison de j u i n á la mi-sept.), et pour Vergara (p. 13), par Mondragon.

Le train traverse le champ de bataille de

Vitoria.

La bataille de Vitoria eut lieu le 21 j u i n 1813. Les Fran§ais sous les ordres du roi Joseph et de J o u r d a n étaient postés á Tres Puentes et á Subejana de Alava au N. de Nanclares (v. ci-dessous); les Anglais, commandés par le due de W e l l i n g t o n et venus par le col de Puebla (v. ci-dessous), occupaient Subejana de Morales. Les F r a n c a i s se repliérent sur Vitoria. E n somme, la bataille mit fin á la guerre d'Espagne.

Pont sur le Zadorra. — 161 kil. Nanclares (de la Oca; 485 m.), située au milieu de colimes calcaires, avec des sources acidulées carboniques froides (saison de juin á la fin de sept.). Au S. Castillo et Puebla de Arganzon, vieilles petites villes entourées de murailles, dans une coupure de la montagne, par oü s'écoulait la décharge du lac d'Alava (p. 10). On repasse le Zadorra. — 172 kil. Manzanos. — Bientót aprés on entre dans la large vallée encadrée de montagnes de VEbre, qui est ici trés insignifiant. La ligue croise celle de Bilbao et passe le Bayas, affluent de l'Ebre. 181 kil. M i r a n d a d e E b r o (453 m.; *buffet; hot.: Fonda de Egaña, F. Rámila, prés de la gare), point de jonction des ligues de Bilbao (R. 2) et de Saragosse (R, 18). Changement de train pour ces lignes. — Miranda, ville de 4100 hab., avec de vieilles murailles, un chateau et l'église San Nicolas, est située au S. de l'Ebre. De Miranda de Ebro á Medina del Campo et á Madrid, v. R, 3.

2. De Z u m á r r a g a á Bilbao et á S a n t a n d e r . De Bilbao á M i r a n d a de E b r o . D E Z U M Á R R A G A Á B I L B A O : 81 kil., ch. de fer á voie étroite, en 3 h. á 4 h . »/4, ponr 9 P-, 6 p. 45 et 4 p.; t r a j e t trés intéressant (se placer á g. jusqu'á Málzaga!). On recommande de profiter des wagons-restaur. (cochebuffet), seulement pour la 1'" el., avec u n supplement de 3 p.; n o u r r i t u r e simple, mais pas chére. La gare de Zumárraga est en face do celle du N o r d ; le train arrive á Bilbao á la gare d ' A c l u m , d'oú l'on va á, la ville en traniway.

VERGABA.

I. E. 2.

13

119kil., ch. de fer á voie étroite, en 3 h. '/a á 4 h., pour 10 p. 75, 8 p. 15 et 5 p. 30. Départ de la gare de Santander (de la Concordia). DE

BILBAO a

SANTANDER:

DE

BILBAO Á MIRANDA DE E B R O :

103 kil., ch. d e f e r , en

3 h. V2 Á 4li.,

pour 12 p., 9 p. et 5 p. 40 (se placer á g.!). Départ de la gare du Nord.

Zumárraga, v. p. 9. — Le train pour Bilbao suit d'abord la ligne du Nord en remontant la large vallée de YUrola, puis il gravit á l'O. dans une étroite cluse latérale, le versant du mont Irimo (p. 9) qui sépare la vallée de l'Urola de celle de VAnzuola. Non loin du Puerto de Descarga, long tunnel per^ant la créte des montagnes. Ensuite le train court sur le versant N. de la vallée á une grande hauteur au-dessus de la riviére, en offrant á plusieurs reprises un coup d'oeil superhe sur la partie inférieure de la vallée de l'Anzuola. Puis on redescend, par plusieurs cluses latérales et cinq tunnels, sur (10 kil.) Anzuola. — La suite du trajet donne une bonne idée du caractére des provinces Basques: á dr. et á g. de hautes parois de montagne, couvertes de chátaigniers, de chénes et de fougéres; au fond de la belle vallée, quantité d'arbres fruitiers. Trois tunnels. A g., a une grande profondeur, Vergara. La ligne s'abaisse; encore un tunnel et un conde violent. 16 kil. Vergara, petite ville de 6083 hab., dans un magnifique site de montagne, an confluent de l'Anzuola et du rio Deva. Elle est connue par le Convenio de Vergara, traité conclu en 1839 entre les deux généraux Maroto (carliste) et Espartero (espagnol), á la suite duquel les carlistes basques mirent has les armes, ce qui termina la premiére guerre carliste. L'église San Pedro renferme une admirable statue du Christ, par Montañés (p. LX). Dans le séminaire, fondé en 1776 et jadis célébre, une statue de St Ignace, par Gregorio Hernandez. — De Vergara une diligence méne á Salinas de Léniz, qu'une voie ferrée relie á Vitoria, v. p. 12. La ligne, décrivant une grande courbe á dr., traverse une vallée latérale sur une jetée et descend entre des montagnes basses sur la rive dr. du rio Deva. — 23 kil. Placencia. — Tunnel. Sur les versants élevés de la montagne, beaucoup de chátaigniers et des champs de blé étagés en terrasses artificielles. On passe le Deva et l'on remonte á l'O. sur la rive dr. de VErmua. — 27 kil. Málzaga. D E M Á L Z A O A a D E V A : 17 kil., ch. de fer á voie étroite, en d'li., pour 2 p. 10, 1 p. 60 et 1 p. Stat, intermédiaires: 4 kil. Mgoibar, 7 kil. Alzóla, avec des souroes salines tliermales (saison de sept.' á la fin d'oct.), et 10 kil. Mendaro. — 17 kil. D e v a (hot. Deva, recommandé), port insignifiant et bain de mer trés fréquenté, dans un joli site, au pied du mont Anduz, oü se trouve l'église de la Ste-Vierge Viciar, lieu de pelerinage. A 5 kil. a l'O. de Deva, Motrico, petite ville de pechcurs, oil se voit un monument en marbre du général Cosme Damien de Cliurruca (1805), né á Motrico et tué á la bataille 11 avale de Trafalgar. De Deva á St-Sébastien, a l'E., par Zarauz (jusqu'oú la ligne doit étre prolongée), v. p. 8.

29 kil. Eibar, oú il y a des manufactures d'armes. Puis, 1111 tunnel. — 33 kil. Ermua, premiére localité de la Biscaye dans cette direction. — Plus loir, le train remonte une étroite vallée de mon-

14

I. R. 2.

BILBAO.

De

Zumárraga

tagne bien boisée, u n des plus beaux trongons de la ligue. L o n g t u n n e l ; e n s u i t e o n d e s c e n d s u r le v e r s a n t S . - O . d e l a m o n t a g n e e n t r e d e s c h a m p s d e b l é . — 3 9 k i l . Zaldivar, s u r VAzubia, avec d e s b a i n s d ' e a u x c h l o r u r é e s s o d i q u e s (saison d e j u i n á l a f i n d e sept.). — 41 kil. Olacueta. 4 8 k i l . D u r a n g o ( t e t e d e l i g n e ; hót. de Olmedal), ville de 4 2 3 5 h a b . , d a n s u n j o l i s i t e s u r l e Durango, un peu en aval de son confluent avec l'Azubia, et d a n s une l a r g e vallée e n c a d r é e de liantes m o n t a g n e s . E l l e a d e s f a b r i q u e s e t s o n é g l i s e d e San Pedro de Tavira est u n e d e s plus vieilles d e s provinces Basques. Le train descend ensuite au N.-O. d a n s la fertile vallée du D u rango, q u i est bien boisée. — 55 kil. Euba. 59 k i l . A m o r e b i e t a , q u i e s t a u s s i l a s t a t i o n p o u r Zornoza, D ' A M O R E B I E T A A P E D E R N A L E S : 25 kil., ch. de f e r á voie étroite, en env. 1 li., pour 2 p. 90, 1 p. 85 et 1 p. 30. — 7 kil. Zugastieta. — 12 kil. Munica. — 15 kil. G - u e r n i c a {Fonda, prés de la gare), petite ville ínsigniñ a n t e de 2200 liab., mais dans u n site magnifique sur le Mundaca. J u s q u ' á l'abolition des fueros (p. 3), elle a été le siége de la J u n t e de la Biscaye, q u i se rassemblait ici tous les deux a n s , sous u n cliene, devant la Casa de Juntas. Le chant de l'arbre de Guernica (Guernikako Arbola) par Iparraguirre est devenu l'hymne national des Basques. — De Guernica le train descend dans la belle vallée du Mundaca, en passant á plusieurs stations insignifiantes; á dr. u n petit chateau de plaisance a l'impératrice Eugénie. — 25 kil. Pedernales, d'oú un tramway, qui correspond avec les trains, v a á (11 kil.) Mundaca, village de pécheurs a 1 embouchure de la riviére dans la baie du meine nom, limitee a 1 h . p a r la Punta fpointel de Lara et á l'O. par la Punta de Ugueray, puis a (14kil.) B e r m e o , la plus importante ville de pécheurs de la Biscaye (8000 hab.), avec un asile d'aliénés pour les trois provinces Basques, b u r l a plage (plauaf de la baie, on a une vue splendide de la mer et de la cote, au N.-O. jusqu'au phare du cap Machichaco, et au S . - E . jusqu aux montagnes de St-Sébastien. L a l i g n e s u i t l a v a l l é e d u D u r a n g o . 6 4 k i l . Lemona. — M kil. Bedia; 6 8 k i l . Usánsolo; 6 9 k i l . Puente la Torre; 73kil. ZuazoGaldácano. — O n e n t r e e n s u i t e d a n s l a vallée du Nervion. — 76 k i l . Áriz-Dos Caminos (p. 21). Tunnel. — 81 kil. Bilbao. B i l b a o . — G A R E S : 1 . Estación del Norte (pl. C4), pour la ligne de Miranda de Ebro (p. 21); 2. Estación de Portugalete (pl. C 4 ; p. 17); vetnrinn Sin „tn»d.er (de la Concordia), calle de Bailen (pl. t i), pour

U.KSTAUKAV1S . p. calle de la Libertad, 1.

a

Santander.

BILBAO.

/ . R. 2.

15

C A F É S ( V . p. X X I V ) : C. Suizo, au rez-de-chaussóe DE L'hót. d'Angleterre (p. 14); *C. Bolsa, également sur 1'Arenal; O. Arriaga, dans le t h e a t r e ; 0. del Comercio, Arenal, 16; C. de Albia, G r a n Yia, 8; il y a p a r t o u t de la biére anglaise et de Munich en bouteille. V O I T U R E S D E P L A C E : a 1 chev. pour 1 á 2 pers., la course 7 5 c , , 1 h. 2 p., 1 pers. de p l u s , 50 c. en s u s ; á 2 chev. pour 1 á 2 pers., la course 1 p. 50, 1 h. 2 p. 50, pour 3 á 4 pers. 2 p. ou 3 p. Les voit. de place, en tres petit nombre stationnent sur la plaza de A r r i a g a , devant le théatre. TRAMWAYS: 1. De l'Estacion de Achuri (pl. B C 6 ) au Mercado del Ensanche (pl. C2), par VArenal (pl. 1)4). — 2. De la plaza V i e j a (pl. C 5) á Tivoli. — 3. De la méme place á Zabdlburu. — T R A M W A Y S É L E C T R I Q U E S : 1. De 1'Arenal (pl. D4) á Algorta, par D é u s t o , L u e h a n a , Desierto et Las Arenas. — 2. De 1'Arenal á Santurce, par Olaveaga, L u e h a n a , Desierto, Sestao et Portugalete. B A T E A U X Á V A P E U R : 1. P o u r Castro et Oijon (agence: R u f i n o de ü r ú b u r u , calle del Correo, 17). — 2. Vapeurs cótiers de la Cie Ibarra le (agence: Berge et C , Gran Via, 5; v. le «Guia para los viajeros», mentionné p. xvi). — 3. P o u r Bayonne: 2 á 3 fois par sem., se renseigner au bureau du port. P O S T E (correo; pl. C 3 ) , calle Ayala, non loin de la gare du Nord. — TÉLÉGRAPHE, plaza Nueva, 16 (pl. D 5). P L A Z A D E T O R O S , liors de la ville neuve. — J E U X D E P A U M E B A S Q U E S (pelota, v. p. x x x ) : Fronton Euskalduna, calle de Hurtado de A m é z a g a ; Fronton de Abundo et Fronton de Déusto, dans les faubourgs du méme nom. CONCERTS: sur P A r e n a l , en été t. 1. soirs á 7 li. V 2 , l e s dim. et j o u r s de f é t e á m i d i ; en hiver, les dim. et jours de f é t e seulement, á midi. M É D E C I N : M . le Dr. Sierra, calle de la Esperanza, 2 1 . — P H A R M A C I E S : Bengoa, calle de la Estación, 12; Pinedo, calle de la Cruz, 10; Pinedo /lis, Graii Via, 1 4 ; Bolivar, calle Correo, 3. — B A I N S : El Nervion, calle Nueva (hydrothérapie, etc.). B A S Q U E S : Banco de España, calle del Banco de E s p a ñ a ; Banco de Bilbao, plazuela de San Nicolas; C. Jacquet, calle del Correo, 32. CONSULATS: de Prance, M. Daumas, Alameda de Mazarredo, M. (de 9 h. á midi et de 2 h. á 4 h.); de Belgique, M. L. Bellefroid, Alameda de Mazarredo , chalet San Roman (de 10 h. á 1 h. et de 4 h. á 6 h.); de Russie, M. P. Fay, calle Ibañez de Bilbao C.; d'Italie, M. C. Vallejo (agent eonsulaire). L I B R A I R I E S : Bulfy et C'e, calle del Banco de España, 3; Villar, G r a n Via, 1 8 . — P H O T O G R A P H I E S : Landáburu (Kunzler), calle de la Cruz, 1 1 . P R I N C I P A L E S C U R I O S I T É S ( l j o u r ) : Arenal; Campo de Volantín; église de Begoña; excursion de Portugalete et de Las Arenas.

Bilbao (6 m . d ' a l t . ) , v i l l e d e 7 4 0 9 3 h a b . e t c h e f - l i e n d e l a B i s c a y e , s i t u é e s u r le Nervion (en b a s q u e Ibaizábal, c.-á-d. fleuve l a r g e ) , a n m i l i e u de b e l l e s m o n t a g n e s , e n p a r t i e b o i s é e s , á e n v . 12 k i l . d e l a m e r , e s t a v e c S a n t a n d e r u n e d e s p l a c e s d e c o m m e r c e les plus i m p o r t a n t e s de la cote N. F o n d é e en 1300, par Diego Lopez de Haro, s e i g n e u r (señor) de l a B i s c a y e , e l l e a é t é s o u v e n t assiégée m a i s en vain p a r les c a r l i s t e s , d a n s les d e u x g u e r r e s de 1833-1835 e t d e 1874. L a vieille ville a u x r u e s é t r o i t e s e s t r e s s e r r é e e n t r e l a r i v e d r . d u N e r v i o n e t le v e r s a n t d e l a m o n t a g n e . La ville neuve, s u r la rive g. un peu plus large, s'est f o r m é e depuis l a d e r n i é r e g u e r r e c a r l i s t e , m a i s elle est d é j á b e a u c o u p p l u s étend u e q u e l a v i e i l l e v i l l e e t d e v i e n t de p l u s e n p l u s le c e n t r e d u c o m merce. T r o i s p o n t s de p i e r r e et deux de f e r la relient aux anciens q u a r t i e r s . Le N e r v i o n a été r é c e m m e n t si bien canalisé que des navires j a u g e a n t 4000 tonnes peuvent y e n t r e r á marée haute. U n

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grand port extérieur, El Abra, á l'embouchure du fleuve, sera prochainement terminé. Bilbao doit surtout sa prospérité á ses grands dépots de minerai de fer, connus de tout temps, mais qui n'ont été exploités systématiquement que dans les 20 ou 30 derniéres années. Exportation de 1882 a 1896: env. 55 millions de tonnes. La partie la plus fréquentée de la vieille ville et le centre d e traction de tout Bilbao en général, c'est le joli P A S E O D E L A R E N A L (pl. D4), promenade ombragée, oú s'élévent plusieurs hotels, de grands cafés et l'église San Nicolas, datant du xv e s., mais renouvelée de 1743 á 1756. Sur la petite plaza de Arriaga (pl. C 4), contigue á 1'Arenal, le nouveau théátre, construit par J. Rucoba. La calle de los Fueros, á l'E. de 1'Arenal, conduit immédiatement á dr. á la P L A Z A N U E V A (pl. D5), grand quadrilatére, dans le genre de la plaza Mayor de Salamanque (p. 161), bordée de hauts édifices et de galeries á arcades, qui servent de promenade d'hiver. De 1'angle S.-E. de la plaza Nueva, la courte rue de la Libertad méne á g. une petite place, oú sont la gare de la ligne de Lezama, et V Instituto (pl. I>5), construit dés 1844, avec une bib liothéque au rez-de-chaussée et une insignifiante collection d'histoire naturelle au premier étage. Par les degrés du cóté N.-E. de la place, on va au cvmetiére catholique et k Begoña, v. p. 17. La calle de la Cruz, dans la direction opposée, passe á g. á l'église de Los Santos Juanes, puis á celle de Santiago (pl. C5), edifice gothique du xiv e s., avec une facade moderne, un clocher et un grand portique á piliers sur le derriére. L'intérieur est á trois n e f s . — La calle Tendería, prolongement de celle de la Cruz, conduit Á la P L A Z A V I E J A (pl. C5), le marché de la vieille ville. Du cóté E. de cette place, l'église San Antonio Abad, construction gothique du xv e s., modernisée en partie á l'intérieur, s'éléve sur l'emplacement de 1'Alcazar, détruit en 1366. Un peu en amont, le puente de Acliuri, pont construit en 1878, non loin de l'emplacement du pont de St-Antoine, célébre de tout temps et démoli en 1877. _ Au S.-E. VEstación de Acliuri (p. 14). Les nouvelles promenades en aval du paseo del Arenal sont plus attrayantes que ces quartiers. A peu de min. au N. se voit le palacio de Ayuntamiento (pl. E3), bel hotel de ville du style baroque, avec une haute tour centrale et construit par Joaquín Rucoba. Sur le perron, deux figures de marbre représentant la Justice et la Loi. A l'intérieur, un beau vestibule en marbre de Carrare et une grande salle des fétes dans le style mauresque. — Derriére l'hotel de ville, Y Estación de San Agustín, gare de Las Arenas (p. 18). De l'hotel de ville, le * C A M P O D E V O L A N T Í N (pl. E 3 - 2 ) , riche en points de vue, s'étend sur une longueur d'env. 3 0 0 0 pas en aval du fleuve. Le prolongement de cette rue (tramway électr., p. 15)

á Santander.

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passe (á dr.) au grand collége des Jésuites, puis au faubourg de Déusto, avec Y asile de sourds-muets et d'aveugles, ouvert en 1891, et au bain de mer de Las Arenas (p. 18), par Luchana, Desierto et autres places manufacturiéres. La ville neuve (Ensanche, c.-á-d. agrandissement), sur la rive g. du Nervion, a de larges rues tirées au cordeau et de grands édifices modernes. On y va le mieux de 1'Arenal par le puente del Arenal ou de Isabel Segunda (pl. D4), d'oñ l'on a un joli coup d'oeil sur le fleuve toujours animé de navires. Immédiatement á g. du pont, la (jare de Portugalete (v. ci-dessous). Plus loin, á l'extrémité de la rue de la Gare, la P L A Z A C I R C U L A R (pl. C 3) ou plaza de Isabel Segunda, au milieu de laquelle se voit la jolie statue de Diego Lopez de Haro (p. 15), bronze par Benlliure. Du cóté S. de la place, VEstación del Norte (p. 14). A l'O. de la méme place, commence la G R A N V I A D E L O P E Z D E H A R O (pl.CBA3, 2,1), belle art ere nouvelle. — Un pen au N. de cette rue, á cóté de la plaza de Albia, ornée de jolis jardins et de la statue en bronze du poéte Trueba, l'église de San Vicente Mártir (pl. D3) datant du x n e s., mais renouvelée au xvi e , édifice de la Renaissance á trois nefs avec huit lourds piliers ronds et une belle voute, ainsi que le Mercado de Ensanche (pl. C2; marché couvert). Du cóté S. de la Gran Via, au coin de l'Alameda de Urquijo et de la calle Ayala, La Residencia, nouvelle église gothique, et dans la calle de Astarloa, le nouveau palacio de la Dipidacion Provincial (pl. BC 2-3), dans le style baroque et du á Luis Aladren. PROMENADES, tros jolies. Au Cementerio Ingles, cimetiére anglais, sur la rive g. en aval do la ville neuve. — De la place de 1 Instituí (p 16) on va au Campo Santo de Maltona (pl. E 4-5) ou cimetiere catholinue, puis en 20 min. á Véglise de Begoña, située á une grande hauteur et datant du xvi« s., mais avec un clocher de 1870. Sur la liauteur, *vue splendide, surtout le soir, sur Bilbao et la vallée du Nervion. D E B I L B A O Á P O R T U G A L E T E : 1 2 kil., CH. de for Á voic étroite ( 2 4 trains par i our), en 25 min. env., pour 80, 55 et 35 c.; gare á Bilbao, v. p. 14. — Jusqu'á Zorroza, v. p. 18. Ensuite le train passe le Cadagua, entre des vignobles, puis á la stat. do Luchana, - Tunnel. - 7 kil. Desierto, avec des hauts fourneaux et des fonderies en grand nombre. Puis un large vallon oú lo train passe le Galindo et dans un court tunnel, pour etre á Sestao, stat. avec une usine á fer. A marée basse, le large lit du tleuve est généralement á sec. » 12 kil. P o r t u g a l e t e (hot.: H.-Restaur. Inza, avec jolie terrasse et vue; restaur, des Bains, avec bains de mer froids et chauds; tous deux sur le quai) petit port de mer (4300 liab.) á l'embouchure du Nervion dans la baie de Bilbao. Les rues étroites, aux nombreux balcons, setagent pittoresquement sur le versant de la colime. Sur la hauteur, une folie église gothique: fete (Romería) le 25 juillet, les 15-16 aout et le 9 sept. — Le "-muelle de Churruca, quai riche en points de vue, mene de la gare au puente Vizcaya (p. 18) en aval du fleuve et aboutit a un mole, long d'env. 1 kil., qui protege l'entrée des bateaux dans le fleuve. Prés du phcvre, á son extrémité, vue superbe sur la baie de 11 hao: sulla rive E., qui est basse, Las Arenas, plus loin Algorta et la Punta de Galea; sur la rive O., qui s'éléve á pic, Santurce, terminus du tramway

Baedeker. Espagne et Portugal.

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L A S A K E N AS.

De

Zumárraga

électr. (p. 15), avec beaucoup de jolies villas que dominent le mont de Serantes et ses fortifications. Portugalete est reliée á Las Arenas par le * p u e n t e V i z c a y a , pont transbordeur établi en 1893 par Palacio, mgénieur de Bilbao, dans le genre de celui inauguré á Rouen en 1899. De chaqué cote deux culées, hautes de 62 ni. et reliées par des poutres transversales, s'élévent au bord du fleuve et portent entre elles un pont long de 160 m. et jeté á 45 m. au-dessus des eaux. Un bac aérien y est suspéndu, á 5 ni. env. au-dessus du Nervion, par des fils métalliques; il est, mu sur des roues par une machine installée dans le sonbassement des culées E. 11 y a de la place pour 200 pers.; trajet en 1 min., pour 10 c. L a s A r e n a s (hot.: Fonda y Café del Recreo, Fonda Nueva et H. Ventura, tous trois prés du pont) a une excellente plage, qui attire beaucoup de baigneurs espagnols (saison, de la m i - j u i n a la fin de sept.). L'organisation est simple. — Las Arenas est reliée par un tramway électr. avec Bilbao (40 c.) et Algorta (20 c.), bain de mer situé á 20 min. au N.; un chemin de fer la rattache, en outre, á Bilbao (12 k i l . , 20 trains par j o u r ; prix: 60 ou 30 c.; gare k Bilbao, p. 14). Un autre ch. de fer á voie étroite méne de Las Arenas, par A l g o r t a , á (15 kil.) Plencia, petit bain de mer á l'embouchure du fleuve du méme nom, et á Munguia.

La L I G N E D E B I L B A O Á S A N T A N D E R (départ et prix du trajet, v. p. 13) est une des plus belles de l'Espagne au point de vue du paysage, surtout dans sa premiére moitié. Elle passe dans la vallée du Nervion, dont elle suit généralement la rive g., par Olaveaga et (6 kil.) Zorroza, oú s'embranche la ligne de Portugalete (p. 17). — Notre ligne remonte ensuite le cours du rio Cadagua, affluent du Nervion, en passant á plusieurs mines de fer: 10 kil. Iráuregui; 13 kil. Zaramillo. Superbe région montagneuse. — 16 kil. La Cuadra; 18 kil. Sodupe; 23 kil. Güeñes. 24 kil. Aranguren, oú il y a une grande papeterie; point de jonetion de la ligne á voie étroite de Mataporquera (131 kil., v. p. 169), par Valmaseda. La ligne quitte le Cadagua. Tunnels. — 35kil. Arcentales; 40kil. Villaverde de Trucios. — Le tunnel de la Escrita, long de Í428m., perce la créte des montagnes de Fresnedo. — 51 kil. Carranza, derniére stat. de la province de Biscaye. — 52 kil. Molinar, avec des sources thermales acidulées carboniques (saison de juin á la fin de sept.), sur le rio Carranza, que la ligne suit par une gorge pittoresque, en franchissant plusieurs fois le lit du rio. — 60 kil. Gibaja. Tunnel. 64 kil. Udalla. On redescend le long du rio Ason. — 69 kil. Marrón. — 72 kil. Limpias. Pont sur la ria Carrasa, 77 kil. Treto; service de bat. á vap. pour Santoña, escale fortifiée, dans un joli site, au pied de la Peña de Santoña, qu'on aper FTlipJicuj /?

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SANTANDER.

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lleras, á l'extrémité S. de la baie de Santander. — A g. la Peña Caberga. — A la fin, un pont sur la ria de San Salvador. — 110 kil.

Astillero (p. 21). — 112 kil.

Maliaño.

119 kil. Santander. — G A R E S : l. Estación del Norte, pour la ligue de Madrid. — 2. Estación de Solares, pour Bilbao. — 3. Estación del Cantábrico, pour Torrelavega et Cabezón de la Sal. H O T E L S (généralement combles en été, v. p. xxi). Avec vue du port: H. Europa, calle de Mendez Nuñez, 2; 11. Continental, méme rue, 1; Gr.11. de Francisca Gomez, muelle de Calderón, 11, 12 (telephone, lum. électr.), pens. 8 á 15 p. — Plus simples: Fonda Ignacia, calle de Santa Clara, 3; Las Dos Amigas, calle de Bailen, 2. — Hors de ville, sur le Sardinero: Gran Hotel, 11. Castilla et Gr.-H. de Paris. — A P P A K T E M E N T S Á L O U E R en grand nombre, (¡00 á 2000 p. pour la saison, suivant la situation. C A F É S (p. X X I V ) : C. Suizo, muelle de Calderón; restaur. FA, Cantábrico, calle de Hernán Cortes; O. Ancora, muelle de Calderón. BRASSERIES: La Cruz Blanca, Alameda Segunda; La Austríaca, Alameda Primera. V O I T U R E S D E P L A C E . En ville, pour les gares et les bains: 1 Á 2 pers., 2 p. la course; 1 pers. en sus, 1 p.; 1 h. 4 p., l / 2 h. 2 p.; une malle 1 p., petit.s colis 25 c. Malgré le tarif, il est bon de faire prix. — Les P E T I T S B A T E A U X Á louer n'ont pas de tarif et il faut bien débattre les prix. TRAMWAYS. 1. Du muelle de Calderón Á Peña Castillo, par les rues de Atarazanas, de Becedo, de Burgos et de San Fernando; prix: jusqu'á l'entrée de la calle de San Fernando 10 á 15 c.; de lá á Peña Castillo 30 c. — 2. De la calle del Martillo á Miranda 15 c. TRAMWAYS Á VAPEUR. 1. De la plaza Numancia á San Justo, palles Cuatro Caminos, la Fuente de la Salud et le Campogiro 10 á 20 c. 2. De la calle de Hernán Cortés (arcos de Doriga) au Sardinero, par San Martin et La Magdalena 20 á 30 c. — 3. De la calle Daoiz y Velarde au Sardinero 20 á 30 c., aller et retour 40 á 60 c. B A T E A U X á V A P E U R : pour Bilbao 2 fois, pour Gijon et La Corogne 2 á 3 fois par sem. . , P O S T E (p. xx), calle Rubio, 2. — T É I . É G R A P I I E (p. xxi), calle de Carbajal, 2. T H E A T R E (p. xxvn), calle de Areillero, 27. J E U X DE PAUME BASQUES (p. xxx), calle de las Animas, 4 . P L A Z A D E T O R O S (p. xxvn), Cuatro Caminos. — CONCERTS: en été, au Casino du Sardinero (entrée d'ordinaire 2 p. 50); il y a aussi des concerts gratuits sur la plaza de la Libertad et (lans les jardins du muelle de Calderón, de 9 h. á 11 h. du soir. B A I N S : calle de Santa Lucia, 1, ouverts toute l'annee; calle del General Espartero, 7, en été seulement. — B A I N S D E M E R : sur la playa (plage) del Sardinero (bain avec cabine roulante et linge, 75 c.; bain de mer chaud, 1 p. 75). - Sur la playa de la Magdalena (bain, etc., 50 c.; bain de mer chaud, etc., 1 p. 25; sulfureux, etc., 2 p.). MÉDECINS. M M . les Drs: 11. Riva Heran, calle del P u e n t e , 2 (parle franyais); R. Taylor (anglais), calle de San Francisco, 17; R. de la Vega (espagnol), calle de Hernán Cortes, 5; E. de Oyarbide, calle Daoiz y Velarde, 15. - D E N T I S T E S : Benet (espagnol), muelle de C a l d e r o 5 , 1 4 ; C. Mac C'onachy (américain), méme r u e , 34. — PHARMACIE: du Dr Ilontañon, calle (le Hernán Cortés, 2. , CONSULATS: de France, M. A. Ponsot, calle de Velasco, 15 (de 9 h. a midi et de 1 h. k 4 h . ) ; de Belgique, M. J.-F. Knoedgen, paseo de la Conc e p c i ó n ^ ; d'Italie, M. F. Odriozola, Muelle, 28 (de 11 h. á :¡ h.); de Russie, M. P. Cajigas y Moro (vice-cons.), Ruamayor, 19. C L U B S : Círculo de Recreo, Club de Regatas, tous (leux sur le muelle de Calderón; Casino del Sardinero, au Sardinero. L I B R A I R I E : L. Gutierrez, calle de San Francisco, 30. — P H O T O G R A P H I E S : P. Urtasun, plaza Vieja, 4. B A N Q U F . S : Banco de España (succursale), calle de Velasco, 3 ; Banco de Santander, Muelle, 2. — CHANGEUR: muelle de Calderón, 4.

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I. R. 2.

SANTANDER.

Santander, ville de 50640 hab., chef-lieu de la province du méme nom et siége d'un évéché, était déjá dans l'antiquité une place maritime, dont l'anc. nom est inconnu, mais oú aboutissait une voie romaine. C'est encore actuellement une place de commerce et l'un des ports de mer les plus importants de la cóte N. de l'Espagne, avec des bains trés fréquentés. Elle est située sur la charmante baie de Santander qu'encadrent des colimes pittoresques. Le climat y est doux, mais humide et variable. Santander se divise en ville haute (ou vieille) et ville basse (ou neuve). Cette derniére se compose de belles rues paralléles et de jolies places, en partie ornées de jardins. Elle est bornée an S. par le muelle de Calderón (par abréviation, el muelle), large quai, qui s'étend de la douane jusqu'au faubourg de Molnedo. La vieille ville aux rues étroites, qui commengait prés du vieux chateau de San Felipe actuellement démoli, est bordée á l'E. par la calle Alta et descend au S.-O. jusqu'au quai tout moderne de Maliaño. Les centres principaux de la ville et du commerce sont: la belle PLAZA D E V E L A R D E , avec un monument de Velarde, héros du «Dos de Mayo» (p. 92), né dans la province de Santander; les rues animées de Atarazanas et de San Francisco; les jardins du muelle de Calderón, avec vue illimitée sur la Peña Cabarga et les montagnes de Solares, de Valnera et de Tornos; et enfin, le MUELLE D E C A L DERÓN, le quai iui-méme, avec la douane, les entrepots et les embarcadéres en grand nombre. Au muelle de Maliaño les minerais de fer des mines de Camargo et de Puente Arco sont chargés sur les navires, généralement par des femmes. Un monument designe la place oú le Machichaco, vapeur chargé de dynamite, fit explosion le 3 nov. 1893. Cet accident coúta la vie á prés de 800 personnes. La cathédrale, dans la vieille ville, est un édifice gothique á trois nefs du x m e s., mais défiguré par des restaurations. L'extérieur est un peu lourd. Le clocher s'éléve sur une salle ouverte á voñte ogivale située au rez-de-chaussée. Le maitre autel renferme les ossements des martyrs Emeterio et Celedonio, patrons de Santander. Les fonts baptismaux, avec inscription arabe, faisaient autrefois partie d'une fontaine. La crypte (del Cristo de abajo) est remarquable. Les autres églises, d'origine récente pour la plupart, offrent aussi peu d'intérét que les établissements d'administration, d'instruction et de bienfaisance en grand nombre. — L'Instituto de segunda Enseñanza (lycée) renferme les commencements d'un musée d'antiquités, oú se voient des bornes milliaires romaines et d'autres pierres avec inscriptions des environs de la ville. les est de en

PROMENADES. L'Alameda bien ombragée et VAlameda Segunda sont places oú la foire (feria) a lieu en été. — L ' A l a m e d a Alta, qui leur paralléle, suit jusqu'au faubourg de Miranda la créte de la chame colimes qui entoiire la baie, en passant á des villas et á des pavilions grand nombre, au signal (Atalaya) et au fort délabré de Lopez Baños.

OÍTDUÑA.

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— Au delá de Miranda, le camino del Sardinero méne á l'E. á la capilla de los Mártires, fondee par des pécheurs et des marins, et plus loin aux

places de bain, en offrant de belles vues sur la mer et la cote.

EXCURSIONS. On peut suivre la cote Á l'E. jusqu'au phare de la Punta del Puerto (Castillo de la, Cerda) et au semaphore (semáforo) voisin. — En voit., on va au N. au Cabo Mayor, avec un phare et le puente forado, pont naturel en roche calcaire d'une hauteur et d'une ouverture considérables. — A l'E. l'ile de Mouro, avec un phare, hors de la baie, oú l'on va en barque á voile. — En chemin de fer: a, a S o l a r e s (19 kil., en 35 min. env. pour 1 p. 65,1 p. 25 et 75 c.; hot.: La Lepina), bain d'eaux thermales chlorurées sodiques (saison de juillet a la fin de sept.) dans un beau site; b, a l ' A s t i l l e r o (9 kil., en 20 min. env., pour 80, 50 et 30 c.; hot.: La Gran Via), au S. de la baie de Santander, un anc. chantier de construction renommé, qui est auj. le lieu de chargement des minerais du district de Cabarga. 11 y a des bains d'eaux sulfureuses dans les vallées boisées des montagnes voisines. Ceux d'Ontaneda (25°) et á'Alceda (27°) sont les mieux organises. Saison de la mi-juin á la fin de sept. On va en chemin de fer jusqu'á Renedo (p. 152), d'oú l'on continue en voit. (1 pers. 3 á 4 p.). D E S A N T A N D E R Á CABEZÓN D E LA S A L , il y a une voie ferróe, qui ne dessert que les mines de fer situées sur la ligne, mais qui deviendra plus importante, dés qu'elle sera achevée jusqu'á Infesto (p. 174) et reliera directement Santander á Oviedo et á Gijon.

La L I G N E D E B I L B A O Á M I R A N D A D E E U R O (prix, v. p. 1 3 ) part de la gare du Nord, passe dans un tunnel et remonte la rive g. du Nervion. Sur les versants de la montagne, plusieurs gisements de minerai de fer. — 7 kil. Dos Caminos (p. 14). — 10 kil. Arrigorriaga, avec une grande papeterie. Le nom (en basque: «pierres teintes en rouge») rappelle la victoire des Basques sur Ordoño, fils de Ramire I E R , roi des Asturies ( 8 4 8 ) . — 1 5 kil. Miravalles, avec un atelier de construction de machines, dans une contrée boisée. Tunnel; le train passe le rio huit fois. — 21 kil. Arela, au confluent de VOrozco et du Nervion. On entre dans la province d'Alava. — 22 kil. Diodio, an milieu de vignobles et de noyers. A dr. Layando, petit bain d'eaux ferrugineuses, sulfhydriques et salines (saison de juin á la fin de sept.); dans le voisinage, une croix de pierre indique la place oil s'élevait l'arbre de Malato quidésignait jadis la limite de recrutement de la Castille au N. Trois ponts sur le rio. — 34 kil. Amurrio (184 m.); sur les versants des montagnes, beaucoup de fermes basques. — La ligne suit la rive g. du Nervion. Puis vient la partie la plus remarquable du tftijet, oii le train franchit une rampe de 440 m., sur une longueur de 35 kil. á peine, jusqu'au tunnel du Gujuli. A g. la vue s'étend jusqu'á la créte des monts Cantabres, avec la Peña de Gorbea (1538m.), la plus haute sommité de la Biscaye. La vallée se rétrécit. A g. sur le versant, á env. 200 m. au-dessus de la vallée, mais á 3kil. á peine en ligne droite, la partie supérieure de la voie. 41 kil. O r d u ñ a (env. 285 m.), vieille petite ville de 3000 hab., souvent inentionnée dans l'histoire des Basques, est située sur la terrasse supérieure de la vallée du Nervion, large plateau, dominé

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I. P. 3.

GARGANTA DE PANCORBO.

á l'O. par la Peña de Orduña, dont les parois calcaires se dressent á pie. La ligne s'éléve sur le cóté E. de la vallée, en gravissant le versant E. de la Peña de Orduña, par une courbe longue de 12kil. á peu prés. A mi-cote, non loin du village de Délica, le train passe le Nervion; puis, deux courts tunnels. A g. coup d'ceil en arriére sur Orduña et la partie inférieure 1 7 P- 2 6 e t 1 0 P- 3 5 - L e Sud-Express (p. 3) f a i t le t r a j e t en 5 h. env. (les mardi et sam.; en sens inverse, les jeudi et dim.). — B u f f e t á Avila seulement.

Medina del Campo, v. p. 24. — La ligne suit jusqu'á Sanchidrian l'anc. route entre la Galice et Madrid. A dr., au loin, Madrigal, petite ville oú naquit Isabelle la Catliolique. — 9 kil. GómezNarro. On monte en pente douce dans la direction de la Sierra de Guadarrama et de la S. de Gredos, formant une chaine de montagnes, qui sépare la Vieille-Castille de la Nouvelle (p. 2). Les sommets de la premiere «sierra» se montrent á g. au premier plan. 18 kil. Ataquines, entourée des sept colimes du méme nom, derniére stat. de la province de Yalladolid. — Pont á quatre arches et long de 120 m. sur VAdaja (v. ci-dessous), au confluent de cette riviére et de VArevalillo, qui descend de la Sierra de Avila. 35 kil. A r e v a l o (826 m.), vieille petite ville de 3555 hab. ; est située á 1 kil. 1 / 2 á l'O. de la ligne sur un delta formé par les deux rivieres qu'on vient de nommer. C'était autrefois une des clés stratégiques de la Castille (p. 45). La ligne monte non loin de la rive dr. de l'Adaja. Vue á g. sur les montagnes de Ségovie (p. 116) et á dr. sur la Sierra de Avila. — 46 kil. Adanero. — 55 kil. Sanchidrian (935 m.). — 61 kil. Velayos. — 72kil. Mingorría, anc. colonie basque, au milieu d'une région ondulée et semée de bloc» de granit; beaucoup de chénes verts. — A la fin la ligne traverse une région déserte et aride, qu'animent seulement des taureaux de courses et á certaines époques des troupeaux de moutons transhumants. 86 kil. Avila. A v i l a . — La G A R E (buffet) est Á env. 1 kil. Á l ' E . , un peu en aval de la ville. Des o m n i b u s , et plus rarement des voit. de place, stationnent á la sortie. , HOTELS (p. x x i ) : Fonda del Ingles (pl. a, C2), ¡I l'O. de la cathedrale, á l'espagnole et mediocre (pens. 7 p. á 7 p. 50; omnibus 1 p.); Nuevo 11. del Jardín (pl. B, CD2-3), Á l'E. de la cathédrale, également simple. — CAFÉS: C. Zanetti et C. Suizo, tous deux au Mercado Grande. POSTE (Correo, pl. D3), au S. du Mercado Grande. PRINCIPALES CURIOSITÍCS (1 j o u r ) : San Vicente (p. 43); cathédrale (p. 40); San Pedro (p. 41); Santo Tomas (p. 42).

Avila (1114m.), ville de 11712 hab., chef-lieu de province et siége d'un évéché, est située au sommet plat d'une colline escarpée de trois cotés. Cette derniére s'éléve au milieu d'un plateau déboisé, arrosé par VAdaja et entouré de tous cotés, sauf au N., par de hautes montagnes: la Sierra de Malagon á l'E., la Sierra de Avila au N.-O. et la Paramera de Avila au S.-O. Le climat y est trés

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AVILA.

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rude. — La ville est VAvela des Romains, dans le territoire des Vaccéens (p. 150), qui faisait partie de la province d'Hispania citerior. Aprés l'invasion des Maures, les Arabes et les Chrétiens se la disputérent pendant prés de trois siécles. Elle n'échut á la Castille que sous Alphonse VI. En 1520 la «Junta Santa» des comuneros (p.58) y resida, mais pen de temps, et la ville resta jusqu'au x v n e s. une des plus florissantes du pays. Mais elle déchut aprés l'expulsion des Maurisques en 1610. Sa situation pittoresque et sa richesse en édifices du moyen age en font une ville qui mérite réellement d'étre vue. Avila posséde des églises romanes, qui comptent au nombre des plus belles de l'Espagne. Ses murailles, avec leurs neuf portes et leurs quatre-vingt-six tours, sont trés bien conservées, mais elles n'entourent qu'une partie des sombres maisons de granit de la ville. De la gare (á dr. de pl. E2) une large rue, passant entre deux promenades, le paseo de San Antonio á dr. et le campo de Recreo (pl. E2) á g., méne au quartier E. de la ville neuve et plus loin á l'église de San Vicente (p. 43; 15 min.), puis á la puerta de San Vicente (pl. C2). 'Cette belle porte, au N.-E. de la ville, est flanquée de deux tours crénelées et semi-circulaires, qu'un parapet en forme de pont relie dans le haut. — Passé la porte on suit á g. la rue del Tostado et l'on parvient bientót á la cathédrale au S.-O. La c a t h é d r a l e (pl. C2-3), placée sous le vocable de San Salvador, est un édifice en granit, qui ressemble á un chateau fort. Fondée déjá, d i t - o n , sous Fernán González (p. 31), elle a été renouvelée dans le style román, aprés la conquéte de la ville par Alvar Garcia de Navarre en 1091. Mais son caractére général est celui d'un édifice gothique des x i n e et xiv e s. La plus ancienne partie de l'église á l'E. s'adosse á la muraille d'enceinte, que l'énorme ábside en hémicycle, avec des créneaux et des máchicoulis dépasse méme de beaucoup. La fagade O. flanquée de deux tours, dont celle du N. a seule été achevée (xiv e s.), a aussi l'aspect d'une forteresse. Le portail de dr., oü se voient des figures du xvi e s., est orné de deux statues de sauvages (maceros, c.-á-d. massiers) en granit. Le portail N. (xiv e s.) est d'une plus riche ornementation. L ' * I N T É R I E U R , qui a la forme d'une basilique á piliers et á trois nefs, produit une excediente impression (p. XLIII). La nef centrale, qui est courte et étroite (9m. 14 de large), a un double triforium, des fenétres en partie murées (p. XLIII) et un choeur peu élevé á l'extrémité E. Les nefs latérales sont larges de 7 m. 62. Le large transept est orné de magnifiques vitraux. L'abside principale mentionnée ci-dessus, avec la capilla Mayor et deux déambulatoires séparés par une rangée de colonnes, renferme neuf chapelles ménagées dans l'hémicycle de la muraille d'enceinte. Les deux absidioles sont excessivement petites. — Dans la nef latérale de g.: l r e chapelle, la Piété, copie d'aprés Michel-Ange; 2 e chapelle, vieille copie d'aprés la Vierge de Lorette de Raphael (augmentée d'une

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Madrid.

AVILA.

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figure). — Le trascoro a de bons reliefs, oñ se voient des scénes de la vie du Christ (vers 1530). — Les stalles du cla&ur, avec beaucoup de figures de saints et de scénes de leurs vies, sont dues á Cornielis (1536-1547), sculpteur hollandais. — Le maitre autel de la capilla Mayor a un beau *retable, avec dix tableaux de la vie du Christ et les figures de St Pierre et de St Paul, des quatre Evangélistes et des quatre Peres de l'Eglise, par Pedro Berruguete, Juan de Borgoña et Santos Cruz (1508; p. L X V I I ) . A U X piliers de cette chapelle : á g. 1'autel de Ste Catherine (p. LI) et á dr. celui de San Segundo (p. LV), tous deux dans le style de la Renaissance, avec les statues des saints et des scénes de leurs vies en relief. II y a aussi deux jolies chaires en fer. — Dans le déambulatoire, derriére la capilla Mayor, le magnifique tombeau de l'évéque Alfonso Tostado de Madrigal (m. 1455), dans le style de la Renaissance, par Domenico Fancelli (?; p. LI). AU milieu, dans un riche encadrement, la figure de l'évéque écrivant sur un pupitre; au-dessus, deux reliefs: 1'Adoration des Mages et celle des Bergers; tout en haut, Dieu le Pére; en bas, sur le socle, les Sept Vertus; á dr. et á g., les quatre Evangélistes en relief, dans un riche encadrement de la Renaissance. — II y a aussi dans l'église, de tous cótés, des tombeaux á niches gothiques en grand nombre, dont les sarcophages ont des ornements originaux. — A cóté de la nef latérale S., la sacristie, dont la belle voúte gothique a été dorée, ce qui l'a gátée. Elle renferme quatre reliefs en terre cuite: le Portement de Croix, le Crucifiement, la Deseente de Croix et la Résurrection. Riche * autel d'albatre, avec la Flagellation du Christ et d'autres reliefs en grand nombre, dus peut-étre á Berruguete (p. LV). Dans le vestibule se voit une custodia, oeuvre célébre de Juan de Arfé (1571; pourb. 50 c.). Le cloitre (claustro) gothique, du cóté S. de la cathédrale, date du xive s.; il est trés délahré. Du portail principal de la cathédrale on va au S., le long du cloitre et de la muraille d'enceinte, á la belle puerta del Alcazar (pl. C3), dont le plan rappelle celui de la puerta de San Vicente (p. 4 0 ) . Au delá de cette porte se trouve le M E R C A D O G R A N D E (pl. CD3), au milieu duquel s'éléve un monument insignifiant, couronné d'une statue de Ste Thérése (p. 42) et érigé en 1882 aux célébrités d'Avila. — Du cóté E. de la place s'éléve l'église 4 de S a n P e d r o (pl. D 3 ; ouverte le matin jusqu'á 9 h. et l'aprésmidi dep. 4 h.; sacristain, plazuela de San Pedro, 1), édifice en grés des x n e et xin e s., avec trois nefs du pur style román, un transept et un choeur dans le style de transition. 11 y a un beau dóme audessus de la croisée, avec trois ábsides paralléles et semi-circulaires. A l'extérieur on remarque la magnifique rose de la facade et les trois jolis portails surmontés d'arcs á plein cintre. V. p. X L I I . On traverse ensuite la plazuela de San Pedro, située derriére l'église, on prend á l'E. la calle de San Roque, puis á dr. le paseo de

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Santo Tomas et l'on monte, sur le versant de la montagne semé de grands blocs erratiques, en 8 min. á Santo Tomas. Le couvent de Santo Tomas (pl. E4), aux dominicains, a été fondé par les rois catholiques en 1482. Du parvis un portail orné de statues conduit dans 1'ÉGLISE, édifice singulier du style gothique fleuri, avec une seule nef, un transept et deux rangées de chapelles. Au mur d'entrée, un coro alto, qui correspond á une galerie située en face an mur E. et reposant sur un are déprimé. Sur la galerie, le * maitre autel, chef - d'ceuvre de la vieille école espagnole, dú au maitre de Vautel de Santo Tomas (v. p. L X V I I I ) . A U milieu, St Thomas d'Aquin, et huit auges; á dr. et á g. des tableaux avec quatre scénes de la vie du saint; en has, les quatre Péres de l'Eglise latine. Le centre du transept est occupé par le magnifique * monument de marbre du prince Jean (m. 1497), fils unique de Ferdinand et d'Isabelle la Catholique, par le Florentin Domenico Fancelli (p. LI). La belle statue du jeune prince repose sur un large sarcophage décoré de figures en reiief et d'ornements trés mutilés. Dans la troisiéme chapelle latérale au N. de la nef, le monument de J uan de Avila et de Juana Velazquez (1504), attribué aussi á Dom. Fancelli. Dans le choeur, des stalles du style gothique fleuri. — Un des cloitres renferme une collection d'histoire naturelle. En quittant l'église de Santo Tomas, le mieux est de faire le tour de la vieille ville pour examiner la * muraille d'enceinte reconstruite de 1090 á 1099. On y peut joindre la visite des autres curiosités. La carrera de Santo Tomas (route carrossable) et la calle de San Cristóbal conduisent d'abord á peu prés de plain pied (env. 10 min.) au N.-O. par 1 abarrió de las Vacas, au delá duquel on monte, en 5 min. env., á l a c e r í a del Rastro (pl. BC 3). Devant cette porte s'étend le paseo del Rastro, d'oú l'on a une jolie vue sur les montagnes. De ce point on va á l'O., en 3 min. env., á la puerta de Santa Teresa (pl. B3). En degá de cette porte, sur une petite place, s'éléve l'anc. Convento de Santa Teresa (pl. B3), avec une église dans le style d'Herrera, érigée sur l'emplacement de la maison oú naquit la célébre sainte (1515-1582). — Du cóté O. de la place, la Casa del Duque de la Roca, édifice du xv e s., avec une fagade ornée de colonnes.. De la puerta de Santa Teresa, oú l'on re vient, une large route descend par une grande courbe á la puerta del Puente (pl. A2), porte á l'O. de la ville, d'oú part la route de Salamanque. On suit cette route, qui traverse l'Adaja immédiatement en aval de la porte sur un pont neuf (á g., en bas^ l'ancien pont á cinq arches). De l'autre cóté on remonte en peu de min. á une croix de pierre, d'oú l'on a une *vue splendide sur Avila et la muraille d'enceinte á l'O. de la ville avec ses nombreuses tours. De la puerta del Puente on peut revenir á la cathédrale, par la

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Madrid.

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rue (le San Estéban, avec l'église de San Estéban (pl. AB2) á g., puis par la calle de la Rúa, avec l'anc. palacio del Conde de Palentinos (pl. B2; actuellement une école militaire) á dr., et enfm par la plaza Mayor (pl. C2). Ou bien on pent aller au N. de la méme porte, en 2 inin. env., á g a n S e g u n d o (pl. A l ; demander la cié á la ferme á cote, 30 á 50 c.), petite église romane située sur la rive. Elle a un joli portail román. L'intérieur, de forme carrée á peu prés, est divisé en trois nefs et terminé par trois ábsides en hémicycle. Le plafond deboiset les beaux chapiteaux des colonnes de granit sont intéressants. A cóté de l'abside principale, á dr., le tombeau de San Segundo, évéque d'Avila, avec la statue agenouillée du saint, attribuée k Berruguete. On contourne ensuite le N. de la ville, en passant (á g.) a la petite Ermita de San Martin (pl. BC1) et á * S a n V i c e n t e (pl. 0 2 ) , église située sur une hauteur. C'est un des plus beaux édifices romans d'Avila, commence vraisemblablement au x n e s., mais achevé au xv e . La facade O. est flanquée de deux tours, entre lesquelles se trouve un haut porche ouvert, avec un double * portail román du xin e s., riche en figures, mais trés détérioré (v. p. XLVII). La tour S., avec ses restaurations modernes, est inachevée; la grande tour-clocher N. date des xn e -xv e s. — Le granit de la galerie en forme de loge, qui est inachevée, offre un singulier contraste avec le gres de l'église. Au bout de cette galerie s'éléve le portail S. plus simple (statues en terre cuite, p. XLVI), par oii l'on entre d'ordinaire dans l'église. L'intérieur (en restauration; sacristain, calle de Valseca, 9) rappelle San Pedro (p. 41) par le plan général. II a la forme d'une basilique k piliers longue de 54 m. La nef avec ses trifonums est du pur style román. II y a un transept et un chceur dans le style de transition, ainsi que trois ábsides en hémicycle. Les bras du transept, qui dépassent de beaucoup la nef, sont couverts de voütes en berceau. Du cóté E. de la coupole octogonale, au-dessus de la croisée, un relief en bois sculpté et peint représente le Christ en croix, la Vierge et St Jean (xiv e s.); au-dessous de la, croisée, le tombeau de St Vincent et de ses soeurs Sabine et Cristeta: sarcophage du x n i e s . avec des reliefs en grand nombre (martvres des saints, etc.) et surmonté d'un dais du style gothique fleuri (1465), reposant sur des colonnes gemellées. — A l'extrémité de la nef latérale de g. un escalier descend dans la crypte modernisée, qui renferme un rocher, sur lequel St Vincent et ses sceurs auraient souffert le martyre en 303, d'aprés une pieuse légende. San Andres (pl. DI), au-dessous et au N. de San Vicente, est également une église du style román fleuri datant des xii e -xni e s. E M B R A N C H . eu construction sur Salamanque, par Peñaranda, v. p. 166.

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VILLALBA.

De Medina

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En quittant Avila le train tourne d'abord á angle droit á l'E. La partie suivante de la ligne, riehe en tunnels et en viaducs, a été la plus difficile á construiré. Elle traverse une region de montagnes sauvage, presque inhabitée et entrecoupée de vallées profondes, mais pauvres en eau. En hiver toute la contrée est souvent couverte de neige. Puis cinq tunnels et le train s'engage dans le tunnel de Cañada (1360m.), long de 945 m., qui traverse le Puerto de Avila, dépression entre la Sierra de Malagon á l'E. et la Paramera de Avila au S.-O., deux chames reliant la Sierra de Guadarrama á celle de Gredos. Le train redescend. — 109 kil. La Cañada. La ligne descend ensuite rapidement dans la direction du S.-E., en serpentant beaucoup sur le flanc (S.) escarpé de la Sierra de Malagon. On traverse ensuite plusieurs petits affluents de YAlberche, qui va se jeter dans le Tage. A dr. on a un coup d'oeil magnifique sur la vallée de l'Alberche, avec Cebreros, petite ville, au milieu d'oliviers et de vignobles; au S., á une grande distance, les montagnes de Toléde.— 118 kil. Navalperal (1270m.). — Vastes foréts d'yeuses et de pins. —123 kil. Las Navas del Marques, avec le vieux palais des dtics de Medinaceli, intéressant, mais négligé, et construit au xvi e s. par Don Pedro de Avila, premier marquis de las Navas. Dans les murs de la cour sont encastrés un certain nombre de pierres á inscriptions et de fragments de constructions romaines de Mérida et d'autres endroits. La ligne tourne au S. par une grande courbe; plusieurs ponts sur des torrents et neuf tunnels. — 141 kil. Robledo (1009 m.), stat. pour Robledo de Cliavela, petite ville située á 5 kil. á l'E. Son église paroissiale renferme un grand retable, dü á Antonio del Rincón (p. LXVI). On tourne au N.-E. Tunnel. 149 kil. Escorial (927 m.), v. p. 108. Au delá d'Escorial, le train s'engage dans le défilé de Navalquejigo. — 159 kil. Las Zorreras; pont sur le rio Guadarrama. 161 kil. Villalba, dans une vallée spacieuse qu'entourent les ramifications S. de la Sierra de Guadarrama, point de jonction pour la ligne de Medina del Campo á Madrid par Ségovie (R. 7; changement de train). La ligne tourne ensuite au S.-E., en descendant d'abord la vallée du Guadarrama, par une région de rochers solitaire; beaucoup de cistes et de buissons d'yeuses. — 169kil. Torrelodones; puis, des tranchées et un tunnel. — 177 kil. Las Matas. Le train entre dans la plaine de la Nouvelle-Castille, lande désolée, interrompue seulement qk et la, par des vignobles et des champs de blé. — 182kil. Las Rozas. A g., an loin, El Pardo (p. 107), chateau de plaisance, sur le Manzanares. — 188kil. El Plantío. 191 kil. Pozuelo, ríante oasis entre des colimes plantées d'yeuses et de pins; beaucoup de villas de Madrilénes. Dans le

á

Madrid.

COCA.

/. R. 7.

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voisinage (á g.) est le petit village de Chamartin, oú Napoléon I e r regut, le 2 déc. 1808, la capitulation de Madrid. — A g. on a un joli coup d'ceil en arriére sur la Sierra de Guadarrama. Pont sur le Manzanarés. A g., sur la hauteur, le Cuartel de la Montaña (p. 100), une caserne; derriére, le Palais Royal. — 199kil. Madrid (p. 47; Estación del Norte).

7. De M e d i n a del C a m p o á M a d r i d , p a r Ségovie et Villalba. 194 kil. C H E M I N D E F E R , un t r a i n express (au coeur de l'été) et deux trains omnibus par j o u r , en 6 h. V4 ou 7 h. V2 env., pour 22 p. 35, 16 p. 80 et 10 p. 10. J u s q u ' á Villalba: 156 k i l . , en 6 h. ou 5 h . , pour 17 p. 95, 13 p. 50 et 8 p. 10. B u f f e t s á Medina del Campo et k Ségovie. — Le tron§on de Ségovie k V i l l a l b a , long de 63 kil. (30kil. en droite ligne), se distingue par des t r a v a u x d'art grandiosos. — E X C U R S I O N intéressante (á pied) de la stat. d'Espinar (p. 46) á (19 kil.) Guadarrama, par le Puerto de Guadarrama (p. 46). — P R O M E N A D E en voit. de Ségovie ou de L a G r a n j a (p. 121) k VEscorial, v. p. 116.

Medina del Campo, v. p. 24. — Le train traverse jusqu'á Coca une contrée aride et peu habitée, comme l'indique déjá le nom (le la premiere station: (8 kil.) Gallinas-La Zarza, c.-á-d. buisson d'épines. 22 kil. O l m e d o , vieille petite ville de 2767 liab., derniére stat. de la province de Yalladolid et située sur la grande route de Valladolid á Madrid, possédait autrefois quantité de couvents. C'était la résidence trés fortifiée de puissantes families de la noblesse. Le peu pie disait: Quien de Castilla señor pretenda ser, á Olmedo y Arévalo (p. 39) de su parte lia de tener, c.-á-d. «quiconque prétend régner en Castille doit avoir Olmedo et Arévalo de son cóté». Le train tourne ensuite au S.-E., entre dans la province castillane de Ségovie et traverse les travaux d'irrigation inachevés du canal de Castille (p. 24), qui devait s'étendre jusqu'á Ségovie. — 27 kil. Fuente Olmedo; 31 kil. Fuente de Santa Cruz de Coca; 33kil. Ciruelos, trois villages misérables. 37 kil. C o c a (pas d'aub. passable), petite ville insignifiante, est située dans un delta an confluent de VEresma et du„ Voltoya. L'anc. Cauca, capitale des Vaccéens, une tribu des Ibéres, fut prise par trahison et saceagée en 151 av. J.-C. par Lucius Lucullus, consul romain. Au moyen age elle joua un certain róle, parce qu'elle était la résidence des Fonseca, dont le * C H Á T E A U FORT, construit au xv e s. et en partie conservé, avec ses fossés et ses tours, compte au nombre des plus belles ruines de ce genre. L'église paroissiale de S A N T A M A R Í A renferme les * tombeaux de la famille actuellement éteinte (p. LII): á dr. de l'autel, le tombeau de Juan Rodriguez de Fonseca, évéque de Burgos, qui aimait les beaux-arts,

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CERCEDILLA.

par Bart. Ordonez; dans le transept, les tombeaux doubles de quatre autres Fonseca, bons travaux italiens du xvi e s. L'Arco de la Villa, principale porte de l'anc. muraille d'enceinte, mérite aussi d'etre vu. i Le train passe le Yoltoya et remonte sa rive droite. — 45kil. Xa ra ele la Asuncion; beaucoup de vignobles. A dr. un bois nominé le Pinar de Nieva. — 56kil. Ortigosa-Santa Maria de Nieva, deux villes n'en formant qu'une et renommées en Espagne pour leurs filatures de laine. Santa María a été la résidence des Cortés jusqu'en 1473. Région plus montueuse. 62 kil. Armuña. — Le tram passe l'Eresma et remonte sa rive droite. — 68 kil. Yanguas; on continue au S. — 74 kil. Ahusin. Le train repasse sur la rive g. de l'Eresma. — 80 kil. Ontanares; pont sur le Terogordo. A g., sur un mamelón allongé, la vieille ville pittoresque de Ségovie, dominée par 1'Alcazar et la cathédrale. 93 kil. S é g o v i e (p. 116). Ségovie est" tete de ligne. — La voie traverse en montant les ramifications N. de la Sierra de Guadarrama, la vallée de la Hontoria, ainsi que le Riofrio et le rio Peces, deux ruisseaux. 103kil. La Losa-Navas de Riofrio. Les grandes carriéres de granit fournissent les matériaux du pavé de Madrid. l)ans le voisinage, le palacio de Riofrio, palais construit par Isabelle Farnése (p. 122) au milieu de vastes bois. — 112 kil. Otero de Herreros. La ligne traverse plus loin la petite riviére de Moros, puis des tranchées profondes et décrit une grande courbe. — 121 kil. Espinar, oú la ligne rejoint la grande route de Galice, qui traverse le col de Guadarrama.

La G R A N D E R O U T E de Guadarrama, un troncan de l'anc. route de la Galice á Madrid, monte du village d'Espinar á la crete de la hierra de Guadarrama, par la Venta de San Rafael, oú elle est croisee par•celle d'Avila (p 39) á Ségovie. Au sommet du Puerto de Guadarrama (1570 m.), un lion de pierre a été érigé en souvenir de l'établissement de cette route de montagne par Ferdinand V I (1749). Puis on redescend en ayant bientót aprés une vue splendide sur la plaine de la Nouvelle-Lastille, située á une grande profondeur. - 19 kil. Guadarrama (v. ci-dessous).

Le train traverse la créte de la montagne dans le tunnel de Guadarrama (1335 m.), long de 2500 m. A la sortie du tunnel, coup d'oeil surprenant á dr. sur la vaste plaine de Castille; puis, un court tunnel et l'on descend rapidement. — .137 kil. Cercedilla (1154 m.); trois autres tunnels. 142 kil. Los Molinos-Guadarrama, oú la route du col de Guadarrama, mentionnée ci-dessus, croise celle d'Escorialá La Granja (p. 123). 146 kil. Collado Medianonon loin des carriéres de Berrocal. — Pont sur le rio Guadarrama. 156 kil. Villalba, et de la á (194 kil.) Madrid, v. p. 44.

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canons en bronze des pirates malais, á petit calibre, avec de riches 01nements; canon Hotchkiss pris á Cuba en 1897 et gargousses d'une piece de campagne á dynamite employée par les insurges. — S A L L E I I : modele de 1'Alcazar de Ségovie; grand plan en relief de Madrid (1830). — S A L L E I I I : collection de canons avec leurs accessoires; voiture dans laquelle le général Prim f u t assassinó en 1870 (v. ci-dessous); table dont Charles-Quint se servit á son arrivée en Espagne (1517) á Villaviciosa (p. 176). P r e m i e r é t a g e . — S A L L E I : statue équestre du général O'Donnel; bataille de Tétouan (1860), p a r S a n s ; tente mauresque, prise en 1860, dans la guerre du Maroc; banniére de Charles-Quint; tente de Charles-Quint, dans sa campagne contre Tunis (1535); drapeaux, modeles de ponts, ouvrages fortifiés, etc. — S A L L E I I (á coté de la premiere, á g.): portraits du roi Alphonse X I I et de la reine-régente avec le petit Alphonse X I I I ; canon avec son attelage, cadeau de Krupp á Alphonse XII. — S A L L E I I I : armes des indigenes dans les colonies d'Amérique et d'Asie; figure armée de pied en cap d'un sultan d'Iligan dans l'ile de Mindanao, tué en 1837; armures des Philippines; boucliers de bois; are chinois á levier; armure d'un cacique mexicain; au plafond, un t a m - t a m (batentin). — S A L L E I V (oú l'on va en repassant par la premiere): grande collection de modeles de canons. — S A L L E V (contigue á la précédente): modéle d'un canon Krupp. — S A L L E VI. Collection d'armes, du moyen age jusqu'á notre époque: épées, arbalétes, armes á feu , etc. — S A L L E VII. Souvenirs historiques. Dans les vitrines: restes de la banniére de Fernand Cortez (conquéte du Mexique); uniformes ensanglantés du général Prim assassiné en 1870 prés de la plaza del Rey (p. 61) et du maréchal Concha tué en 1874 dans la guerre contre les carlistes; ruban d'un ordre de Diego de Leon, général insurge fusillé en 1841. Aux uiurs: armes et drapeaux des carlistes et des insurgés de Cuba; modéle de forteresse, cadeau de l'empereur d'Autriche á Charles I V ; table sur laquelle f u t signée le traite de Vergara (p. 13). — S A L L E V I I I : cercueils, portraits et autres souvenirs de Daoiz et de Velarde (p. 62); épée mauresque d'Aliatar, gouverneur de Loja; épaulettes et décorations de 1'« heroine de Saragosse» (p. 200, 206); portraits de généraux espagnols. L a fuente de Neptuno, f o n t a i n e d u e á J . P a s c u a l de M e n a ( x v i n e s.), d é c o r e l ' e x t r é m i t é S. d u Salon d e l P r a d o . L a P L A Z A D E L A S C O R T K S (pl. I I , G 8), en f a c e de l a f o n t a i n e , e s t le p r o l o n g e m e n t S.-E. de la c a r r e r a d e San J e r ó n i m o (v. p. 60). C ' e s t u n e large place, avec d e s j a r d i n s e t la statue de Cervantes, bronze p a r Antonio Sola (1835); s u r le s o c l e , D o n Q u i c h o t t e e t S a n c h o P a n s a conduits p a r la Eolie, ainsi q u e l ' a v e n t u r e du p r e m i e r avec le lion, deux reliefs, p a r J o s é P i q u e r . Le p a l a c i o d e l C o n g r e s o ( C h a m b r e d e s d é p u t é s ; pl. G 8 ; ••utrée au N., calle Z o r r i l l a , v. p. 5 6 ) , á l ' a n g l e N . - E . d e l a place des Cortés, e s t u n édifice i m p o s a n t , avec u n p o r t i q u e á s i x c o l o n n e s c o r i n t h i e n n e s . I I a é t é c o n s t r u i t de 1 8 4 3 á 1850 p a r Narciso Pascual. D a n s le t y m p a n : l ' E s p a g n e e m b r a s s a n t l a C o n s t i t u t i o n , e n t o u r é e de la F o r c e , des B e a u x - A r t s , d u C o m m e r c e , etc., relief allég o r i q u e , p a r Ponciano Ponzano, a v e c l ' i n s c r i p t i o n : Congreso de los diputados. L e s deux lions, s u r le p e r r o n , o n t é t é coulés e n bronze d ' a p r é s P o n z a n o ; le m é t a l p r o v i e n t d e c a n o n s d u M a r o c p r i s ¡t la b a t a i l l e de T é t o u a n en 1860. L'intérieur mérite une visite, surtout pendant les séances des Cortes. La S A L L E D E S S É A N C E S (Salon de Sesiones), á jour d'en h a u t , renferme les siéges des députés arrangés en hémicycle en face du fauteuil du président. Au-dessus, deux tableaux: le Serment des Cortés á Cadix (1812), par Casado, et Marie de Molina présentant son fils Ferdinand I V aux

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jI. ft . R. s8.

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b. Musée du

Prado.

Nous revenons au Prado. Au commencement du P A S E O D E L (pl. H , 8-9), l'édifice le plus intéressant est le musée du Prado (v ci-dessous), auquel se rattachent au S. la plaza de Murillo et le jardin botanique (p. 80). — Devant le musée, á l'O., au milieu de magnifiques cédres du Liban, s'éléve actuellement le monument de Velazquez, érigé en 1899 par les artistes espagnols, bronze par A Marinas. II a remplacé le groupe en marbre de Luis Daoiz et Pedro Velarde (p. 62), transféré dans les dépóts du Musee du Prado, mais figurant encore sur notre plan. — Un peu au S., les quatre Fuentes Gemelas, fontaines insignifiantes. . A l'E en face de la fontaine de Neptune (p. 6 3 ) , la C A L L E D E F E L I P E I V (pl. II, H 8 ) monte au Buen Retiro (p. 8 1 ) , en passant á l'entrée principale du musée. A mi-cote, á g., un peu á l'ecart le musée d'Artillerie (p. 62); á dr., VAcadémie des Sciences (Real Academia Española; pl. H8); á cóté, au S., un peu en retraite, San Jerónimo el Heal (pl. I I , H8), église gothique , construite en 1503 et renouvelée de 1879 á 1882. Les Cortés y siegerent de 1528 á 1833 et le prince royal (Príncipe de Asturias) y préta serment. — Dans le haut de la r u e , la statue de la reine-régente ManeChristine (m. 1878, veuve de Ferdinand YII), érigée en 1893, bronze par Mariano Benlliure,et le M U S É E D E S R E P R O D U C T I O N S A R T I S T I Q U E S (Museo de Reproducciones Artísticas; pl.II,H8), une collection de plátres de photographies, etc., d'oeuvres d'art anciennes et modernes, réunie dans l'anc. Cason de Felipe IV (p. 81). Au plafond de la grande salle, des fresques par Luca Giordano, r e p r e s e n t a n ! la fondation de l'Ordre de la Toison d'Or. L'entree (p. 56) est dans la calle de Alfonso X I I (p. 82).

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b. Musée du Prado. . 7 TI / l\/f~„. rtrial P/tV/ f] f\ Oil Museo

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b. Musée du Prado.

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une collection d'histoire naturelle, elles ne suffisent pas á leur destination actuelle. En particulier, il n'y a pas assez de jóur en beaucoup d'endroits. La transformation de l'aile S. de l'édifice, commencée en 1898, s'étend á la salle circulaire, aux cabinets des écoles flamande et hollandaise, ainsi qu'á l'étage supérieur. Nous montons á la galerie de tableaux au PREMIER ÉTAGE.

La **galerie de vieux tableaux du Prado est une des plus importantes et des plus anciennes d'Europe. Les précieuses collections de Charles - Quint, apportées en majeure partie en Espagne, s'accrurent rapidement grace aux rois Philippe I I et Philippe IV, qui avaient aussi la passion des arts. Philippe V y ajouta un nombre considérable de tableaux frangais des x v n e et x v m e s. Ferdinand V I I réunit en une collection les tableaux de tous ses palais, sauf ceux de l'Escorial. Elle s'enrichit en 1840 des toiles du «Museo Nacional de la Trinidad» avec les tableaux des anciens peiutres espagnols et des Pays-Bas pris aux convents en 1836. — La galerie renferme actnellement plus de 2000 toiles. Les tableaux de 1'ÉCOLE E S P A G N O L E , surtout ceux de son grand maitre, Diego Velazquez, forment la partie la plus brillante de la galerie. II y a au Prado env. soixante oeuvres authentiques du plus grand des coloristes de tous les temps, entre autres tous ses chefsd'oeuvre sans exception, bien que la moitié env. de ses toiles soient dispersées actuellement hors du pays (surtout dans les galeries privées d'Angleterre). On peut y suivre tout le développement artistique du maitre, depuis l'age de vingt ans jusqu'á sa mort, et l'étudier dans le portrait, la peinture d'histoire, les scénes bibliques et mythologiques, les tableaux de genre et le paysage. — La galerie posséde á peu prés autant de tableaux de Murillo, comprenant de belles toiles de différentes époques, mais peut-étre aucun de ses véritables chefs-d'oeuvre. — On remarque un grand nombre d'ceuvres excellentes de Ribera (VEspagnolet) et de Dom. Theotocópuli (el Greco), qui ont exercé une influence décisive sur les deux maítres qu'on vient de nommer. Du reste, 1'école espagnole du xv c au x v n i e s. est représentée par presque tous ses peintres et en général par de trés bonnes toiles. • La galerie est riche en oeuvres d'artistes étrangers, surtout d'Italie et des Pays-Bas. La vieille É C O L E I T A L I E N N E du xv e s. n'est représentée que par deux toiles importantes: un tableau d'autel de VAngélico et la Mort de la Vierge, par Mantegna. Mais les oeuvres de l'age d'or de cette école s'y trouvent en grand nombre. II y a dix tableaux attribués á Raphael. On y remarque entre autres: le célébre «Spasimo di Sicilia» (Portement de croix), une des plus puissantes créations de la peinture; puis une de ses plus belles Saintes Families, la «Vierge au poisson»; une autre Sainte Baedeker.

E s p a g n e et P o r t u g a l ,

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Admission aux musée Famille d'une beauté analogue, avec les proportions et le fin i d'une miniature, ainsi que l'admirable portrait d'un cardinal. — Parmi les autres tableaux de cette époque,mentionnons encore: un chef-d'oeuvre d ' A n d r e del Sarto; deux toiles de Séb. del Pionibo; deux oeuvres authentiques du Corrége, tableaux de la jeunesse du peintre. Mais on admire surtout les grands maitres de 1'école vénitienne: le Giorgione, représenté par une toile superbe, et le Titien, par quarante tableaux k peu prés, y compris beaucoup de ses chefs-d'oeuvre. A la jeunesse de ce dernier appartiennent le portrait d'Alphonse d'Este, puis la «Bacchanale» et la «Fécondité», deux de ses célébres tableaux de mythologie allégorique, peints pour le méme prince. De l'áge moyen et de la vieillesse de ce grand peintre datent les portraits en pied de Charles-Quint et de Philippe I I , ainsi que le portrait équestre de CharlesQuint, trois chefs-d'oeuvre du genre; Vénus et Danaé nues; Glorifications de l'église catholique et de l'Espagne, etc. — II n'y manque pas non plus d'excellentes créations des Vénitiens postérieurs, de Paul Véronése jusqu'á Tiepolo. La

vieille É C O L E D E S est représentée par R. van der Weyden, P. Cristus, H. Bosch, MaPAYS-BAS

b.Muséedu Prado.

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rinus, Patinir, H. de Bles et P. Brueghel, mais les pretendas .T. van Eyck et les Memling ne sont pas des originanx. L ' É C O L E F L A M A N D E y compte un grand nombre d'oeuvres, en partie excellentes, surtout de son vieux maítre Rubens, dont la galerie posséde plus de soixante tableaux autbentiques. Les portraits en buste des Apotres sont des creations caractéristiques de la période de ses études en Italie. L'« Adoration des Mages» est une trés belle ceuvre de la jeunesse de l'artiste, peinte aprés son retour á Anvers. Puis vient une série de créations excellentes de son age moyen, mais surtout un grand nombre de tableaux exquis de ses derniéres années, oú il travaillait principalement pour Philippe IV. Parmi les vingt-et-une toiles d'^4. van Dxjck, aux sujets les plus variés et d'époques différentes, il y a quelques-unes de ses plus belles compositions, p. ex. l'Arrestation du Christ. La Scéne de famille dans un jardin, par Jordaens, n'est surpassée par aucune autre de ses oeuvres. Les tableaux de David Teniers le Jeune y sont en grand nombre, mais généralement inférieurs á ceux du Louvre, de Vienne ou de St-Pétersbourg. J. Brueghel est encore un peintre qu'on ne saurait mieux étudier qu'ici, tant ses créations y sont nombreuses et variées. — L ' É C O L E H O L L A N D A I S E manque presque totalement au Prado, et 1'ÉCOLE A L L E M A N D E n'y compte que peu de toiles, mais des plus remarquables. e L ' É C O L E F R A N Q A I S E du x v n s. est représentée par un plus grand nombre de peintres que dans la plupart des grandes galeries, sauf celle du Louvre, aussi bien par Nicolas Poussin et Claude Dorrain, que par les portraitistes. Parmi les tableaux de genre du x v m e s., on remarque deux oeuvres de Watteau. On remarquera aussi, au premier étage, les deux magnifiques tables en mosai'que de Florence, que le pape Pie V envoya á Philippe II aprés la bataille de Lépante, ainsi qu'une vitrine contenant des cristaux taillés, des ustensiles en pierres précieuses, en métal, etc., généralement sans grande valeur. Le catalogue des tableaux (prix, 4 p.), par P. de Madrazo, est bon. Le méme auteur prépare un autre catalogue scientifique et tres détaillé, dont il n'a paru que le premier volume (de 1872), contenant les écoles italienne et espagnole. » Le peintre José Alvarez est directeur du musée dep. 1808. L'arrangement de la galerie a été fréquemment changé dans ees derniéres années. L'arrangement actuel n'est aussi que provisoire. Beaucoup de toiles sont exposées sur des chevalets qu'on peut óter á tout moment. II serait done inutile de prendre pour base de notre description l'ordonnance actuelle des tableaux. L'éditeur se borne á indiquer la distribution des salles, en la faisant suivre d'un catalogue des toiles les plus remarquables dans l'ordre de leurs n os .

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Distribution des salles. Salle d'entrée, nne R O T O N D E ( 1 sur le plan), aux cloisons entre les colonnes, quelques tableaux remarquables de Rubens et de J. Brueghel, ainsi qu'á dr. et á g. de l'entrée de la galerie principale, quatre grands tableaux á la détrempe de la vieille école espagnole: 1'Adoration des Mages (en deux parties), St Pierre et St Paul. lis ornaient les orgues de l'église St-Thomas á Avila et l'énergie de leur conception, aussi bien que leur coloris foncé et vigoureux, trahissent la maniere du maitre de l'autel de St-Thomas dans la méme église (p. 42). De chaqué c6té de la rotonde se trouvent cinq C A B I N E T S : ceux de g. (pl. 2-6) renfermant des tableaux des écoles italiennes, parmi lesquels on remarque un Titien et deux oeuvres de Raphael et une série de toiles de G.-B. Tiepolo; — ceux de dr. (pl.l-l\) des tableaux espagnols, notamment de Juanes, de Morales, de Murillo, de Pareja, de Cano, et sur des chevalets, deux toiles de Watteau et deux autres de van Dyck. Un escalier (pí. A ) descend, de la rotonde, aux S A L L E S D ' A L P H O N S E xii.: tableaux des écoles espagnole, des Pays-Bas et allemande des XVe- XVIe s. A remarquer les séries de compositions empruntées á la vie des saints, le retable de VAngélico et, dans la 3 e salle, deux toiles d'Albert Diirer, Adam et Eve. On remonte dans la rotonde et l'on passe, par un vestibule (pl. 12a) dans la G A L E R I E P R I N C I P A L S (pl. 12), qui contient d'excellents tableaux de Ribera, de Theotocópuli, de Zurbaran, du Titien (surtout la Bacchanale, la Fécondité et des portraits), de Raphael (surtout le Portement de croix et une petite Ste Famille), de van Dyck, de Velazquez, d'Albert Diirer, de Jordaens et d'autres chefsd'oeuvre des écoles flamande et italienne. Le S A L O N D E LA R E I N E I S A B E L L E (pl. 13), qui s'ouvre Á l ' E . au milieu de la galerie principale, a été réservé, depuis juin 1899, aux oeuvres de Velazquez, et contient entre autres la Reddition de Bréda, les Buveurs, les Fileuses et, dans un C A B I N E T (pl. 13a), qui s'y rattache au N., les Menines. On revient á la rotonde, pour monter de la par un autre escalier (pl. C) á 1 ' I N S T A L L A T I O N P R O V I S O I R E , dans une salle de l'étage supérieur, oú sont placées provisoirement quantité de toiles remarquables de Claude Lorrain, de van Dyck, de Rubens, etc. Au rez-de-chaussée du musée, oú l'on accéde par le portail O., sur le paseo del Prado (pl. H 8), on a réuni dans le S A L O N D E G O Y A , a g. du vestibule, un nombre considérable d'oeuvres de Francisco Goya (v. p. L X X X V ) . On y voit, outre les portraits, des tableaux décoratifs en grand nombre avec scenes de la vie populaire destinés d'abord á servir de modéles de tapisseries, ainsi qu'une collection de dessins á la plume et á la craie.

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Catalogue des toiles les plus remarquables dans l'ordre de leurs n os . Italiens. — *14, I'Angélico (Fra Angélico da Fiesole), l'Annonciation et Adam et Eve chassés du Paradis; prédelle: le Mariage de la Vierge, la Visitation, l'Adoration des Mages, la Presentation au Temple et la Mort de la Vierge. 15, Lucie Anguissola (xvi e s.), portrait de Piermaria, un médecin de Crémone. 22-36, Jac. da Ponte (le Bassan): 30, le Christ chassant les marchands du Temple. 39-44, Frang. Bassan: 40, la Céne. 60, Giov. Bellini, la Vierge et des saints. 108, Vine. Catena, St Pierre recevant les clés. 132-135, le Corrége: *132, Jésus et Madeleine, tableau charmant, surtout par son paysage, oeuvre de jeunesse; — *135, Ste Famille, ceuvre de jeunesse, peinte á Ferrare. 211, Luc. Giordano, Allégorie de la Paix, représentant Rubens peignant la déesse de la Paix assise sur un tróne; par la composition et la couleur l'oeuvre probablement la plus attrayante de ce peintre au faire rapide, qui travailla longtemps á la cour d'Espagne. *236, le Titien, la Vierge avec St Ulfus et Ste Brigitte, ceuvre de jeunesse. 237, Jules Romain, Ste Famille. 248-254, le Guerclún: 248, un Ange délivre St Pierre ; — 249, Susanne au bain. 257-261, le Guide (Guido Reni): 259, la Vierge á la chaise (la Virgen de la Silla); — 260, St Sébastien. 288, Lorenzo Lotto, les Fian^ailles. 289-291, Bern. Luini: 290, Ste Famille. 295, A. Mantegna, la Mort de la Vierge, avec vue de Mantoue. 332-336, le Parmesan: 332, portrait d'homme; — 333, portrait d'une dame avec ses trois enfants, pendant du n° 332. *341, le Giorgione (et non le Pordenone), la Vierge avec l'Enfant entre St Antoine de Padoue et St Roch, creation intéressante mais inachevée du grand coloriste, approchant beaucoup kde son chef-d'oeuvre de Castelfranco. 342, Bern.-Lie. da Pordenone, portrait de femme. 364-371, Raphael: **364, Ste Famille portant la date de 1507, une petite perle, d'une exécution minutieuse, d'un coloris clair et charmant; — *365, la Vierge au poisson, oeuvre d'un coloris chaud et vigoureux, entiérement peinte de la main du maitre et approchant le plus de la Vierge Sixtine; — **366, Portement de croix, connu sous le nom de Spasimo di Sicilia (esp. El Pasmo de Sicilia), tableau provenant de Palerme, un chef-d'oeuvre de composition, d'expression

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Admission aux musées

et de caractéristique, exéeuté en partie par (les éléves; — *367, portrait d'un cardinal, d'une touche individuelle et fine, ainsi que d'une coloration delicate; — 368, la Visitation, d'une invention froide et dont l'exécution est due á des éléves; — *369, Ste Famille, connue sous le nom de «la Perla», parce que Philippe IV, qui l'avait achetée de Charles I e r d'Angleterre pour 2000 livr. st., l'appelait «la perle de ses Raphael»; elle a été exécutée par des éléves d'aprés un dessin ou un carton du maitre; — *370, la Vierge á la rose, ceuvre de la derniére période de l'artiste, d'un coloris froid, et exécutée peut-étre par Jules Romain-, — 371, Ste Famille dite «du Lézard» peinte par un éléve d'aprés un dessin du maítre. 383-389, A. del Sarto: 383, portr. de sa femme Lucr. del Fede; — 385, la Vierge et l'Enfant; — 386, Ste Famille ; — 387, Sacrifice d'Ab rah am; — 388, la Vierge et l'Enfant; — 389, la Vierge, l'Enfant et St Jean. 392-393, Sassoferrato: 392, Madone. 395-396, Sebastiano del Piombo: 395, Portement de croix; — 396, le Christ dans les limbes, tableau d'atelier, de l'époque romaine du maítre. *407, G.-B. Tiepolo, l'Immaculée Conception, remarquable par son splendide coloris. 410-442, le Tintoret: 410, Combat naval, d'un effet original et des plus pittoresques; — 411, Séb. Venier, général vénitien; — 415, Mo'ise et les femmes des Madianites (Nombres, xxxi); — 428, le Jugement dernier, petite réplique de la gigantesque composition du palais des Doges á Venise; — 436, Judith et Holopherne. 450-491, le Titien: *450, la Bacchanale, tableau plein de vigueur et de charine sensuel, mais dont la couleur a tellement changé, qu'il n'est plus á la hauteur du n° 451 son pendant; — **451, «la Fecundidad», offrande á la déesse des Amours, appartient avec le n° 450 á la célébre série de toiles que le Titien exécuta vers 1520 pour Alphonse I e r de Ferrare; jamais enfants n'ont été peints avec autant de grace naive, de charme et de variété, que ees petits Amours badins; c'est une merveille de coloration; — *452, portrait d'Alphonse I e r , due de Ferrare, chef-d'oeuvre du genre, d'une exécution trés soignée (vers 1515); — *453, portrait en pied de Charles-Quint, peint á Augsbourg, en 1532; — *454, portrait en pied de Philippe II jeune; — *455, Vénus et Adonis, peint pour Philippe I I ; — *456, Adam et Eve, d'un coloris splendide (vers 1540); — **457, portrait équestre de Charles - Quint, vainqueur de Miihlberg, représentant l'empereur monté sur un cheval noir et armé de pied en cap, une merveille de coloration; — 458,*I)anae, copie du tableau de Naples faite par le maítre pour Philippe I I ; — 459, Vénus écoutant un jeune homme touchant de l'orgue, vraisemblablement une réplique origínale du n° 460, d'abord á la galerie de Charles I e r d'Angleterre;

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— *460, Vénus écoutant un jeune homme touehant de 1'orgue; — *462, Apothéose de Charles-Quint, nommée «la gloria»: l'empereur et sa femme avec son fils Philippe et l'épouse de ce dernier sont re§us parmi les bienheureux; tableau peint en 1550 pour CharlesQuint, d'un charme supérieur, d'une exécution trés minutieuse et dont le dessin est fortement influencé par Michel-Ange; — 467, Ecce Homo; — 468, la Mere de Douleurs, tous deux peints pour CharlesQuint et trés chargés de couleur; — 469, Ste Marguerite domptant le dragon avec la croix; — 470, Philippe I I offrant son enfant á la Victoire aprés la bataille de Lépante, une froide allégorie, mais encore d'une couleur trés belle en partie, peinte par le maitre á l'age de quatre-vingt-onze ans; — *471, le Marquis del Vasto exhortant ses troupes, d'une couleur vigoureuse (vers 1540); — 472, le Repos dans la fuite en Egypte, dans un beau paysage, ceuvre de vieillesse et inachevée; — 475, la Mére de Douleurs, de la période moyenne de l'artiste; — *476, l'Espagne protégeant l'Eglise catholique, allégorie d'une coloration des plus séduisantes; — 477, portrait de l'artiste á un age avancé; — 478 (attribué; plutót de Lor. Lotto), St Jéróme (endommagé); — 485, portrait d'Isabelle de Portugal, femme de Charles-Quint; — 488, le Portement de croix, ceuvre de vieillesse, achevée par J . da Ponte (le Bassan); — 489, le Christ, figure en buste, reste d'un chef-d'oeuvre (Noli me tangere) de la période moyenne, endommagé par le feu et dont il y a une vieille copie á l'Escorial; — 490, Arrestation du Christ, ceuvre de vieillesse. 524, Vasari, la Vierge, l'enfant Jésus et deux anges. 526-546, Paul Véronése: 526, Vénus et Adonis; — 527, le Christ et les docteurs, grande composition originale et pleine d'effet, d'une grande finesse de coloris (la figure du donateur, dans l'assemblée, est surtout attrayante); — *528, Jésus et le centurion de Capharnaüm, chef-d'ceuvre d'un ton clair et de dimensions considérables; — *530, le martyre de St Genés, composition pleine d'effet d'un coloris puissant et lumineux; — 533, Moiíse sauvé des eaux; — *538, le Chemin de la Vertu, charmante allégorie. Espagnols.— 629, José Antolinez, Assomption de Ste Madeleine. 667-674, Alonso Cano: 668, Extase de St Benoit; — 670, la Vierge et l'Enfant; — 672, le Christ mort. • 687-692, J. de Carreño: 687, 688, portraits du roi Charles I I et de sa mére Marianne d'Autriche, veuve de Philippe I V ; — 690, portrait de l'ambassadeur russe Potemkine; — 692, portrait du bouffon Fr. Bazan. 701, Coello, la Vierge sur un troné, avec des saints. 731-743, Francisco Goya: 731 et 732, portraits du roi Charles IV et de sa femme Marie-Louise; — 734, Madrilénes fusillés par les soldats de Murat, — 735, Combat entre les Espagnols et les Mamelouks, deux grands tableaux représentant des scénes du soulévement

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du 2 mai 1808 contre les Frangais et remarquables par la vigueur et l'instantanéifcé de l'impression rendue; — 736, Charles IV au milieu de sa famille; — 737-743, portraits de la famille royale. 749-766, Juan de Juanes: 749-753, Scenes de 1a, vie de St Etienne; 754, portrait de Louis de Castelvi; — 756, la Visitation; — 757, Martyre de Ste Agnes; — 759, Ecce Homo. 788-801, Del Mazo: *788, Vue de Saragosse, peinte en 1647 aprés une révolte de la ville; les petites figures charmantes, qui représentent des courtisans de Philippe IV, sont de Velazquez, beau-pére de Mazo; — 789 (attribué; plutót de Fr. J. Rizi), Don Tiburcio; — 790, portrait de femme. 806-842, Menendez, natures mortes. 847-851, Morales: 847, Ecce Homo; — 848, la Mére de Douleurs; — 849, la Présentation au Temple; — 850, la Vierge et 1'Enfant. 854-899, Murillo: *854, Ste Famille, dite «del Pajarito», chefd'ceuvre de 1% jeunesse de l'artiste, encore sous l'influence de Ribera; — 855, Rébécca et Eliézer; — (?) 857, Madeleine repentante; — 859, 1'Adoration des bergers, ceuvre de jeunesse; — 862, la Vierge et l'Enfant; — 865, St Jean-Baptiste enfant; — 866, les Enfants á la coquille (los Niños de la concha), représentant Jésus et St Jean enfants; — 867, l'Annonciation; — 868, la Vision de St Bernard; — 872, Ste Aune enseignant la Vierge; — 877, l'Immaculée Conception; — *878, méme sujet, principal chef-d'oeuvre de Murillo dans la galerie; — 879, méme sujet; — 880, méme sujet; — *881, Crucifiment de St Audré, petit chef-d'oeuvre d'un riche coloris, oii la lumiére est finement traitée; — 890, St Francois de Paule. 909-915, Orrente: 914, l'Adoration des Bergers. 916-919, Pacheco, portraits de saints. 923-934, Pantoja de la Cruz: 923, Marie, femme de l'empereur Maximilien I I ; — 924, Isabelle de Valois, troisiéme femme de Philippe I I ; — 931, Philippe II. 935, Pareja («esclave» et plus tard éléve de Velazquez), la Vocation de St Mathieu, tableau intéressant pour la connaissance de son temps. 947, Fr. Ribalta, Apparition d'un ange á St Francois; le coloris est brillant et l'expression d'extase de la face ascétique du saint est supérieurement rendue. 955-1012, Ribera (VEspagnolet): *980, Madeleine dans le désert, d'une rare beauté d'expression et d'une coloration claire et brillante; — 982, l'Echelle de Jacob; — *987, l'ange délivrant St Pierre; — *989, le Martyre d