Guillaume Farel, un fougueux promoteur de la Bible - Enfance

Il a plu à Dieu de faire briller sa lumière au milieu de nos ténèbres, en faisant annoncer la vérité chrétienne. Cette vérité consiste en ce qu'il faut mettre sa.
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"Guillaume Farel, un fougueux promoteur de la Bible" Le glaive de la Parole de Dieu La grâce, la paix, le salut et la miséricorde de Dieu en Jésus-Christ vous soient donnés par la vertu du Saint-Esprit ; que les bontés de Dieu vous soient augmentées chaque jour afin qu vous viviez sainement d’une foi vivante, agissante par la charité. Il a plu à Dieu de faire briller sa lumière au milieu de nos ténèbres, en faisant annoncer la vérité chrétienne. Cette vérité consiste en ce qu’il faut mettre sa confiance en Jésus-Christ, ce qui nous justifie aux yeux de Dieu. En fait, nous sommes condamnables devant Dieu à cause de nos péchés ; mais Dieu n’en tient pas compte à cause de Jésus-Christ et parce que celui-ci nous a apporté l’Evangile et les sacrements dans toute leur pureté. Avec le salut qui nous était ainsi donné, les bonnes œuvres que nous avons à réaliser nous étaient conjointement montrées. Bien que cet enseignement a été donné bien loin de chez nous et il y a longtemps, il a plu à Dieu de le conserver et de nous le faire entendre, afin que nous ayons une vie qui lui soit agréable. Satan s’est efforcé de contrecarrer ce plan, mais vous avez été retirés de ses griffes. C’est Dieu qui vous a gardés en vous permettant de lire la Sainte-Ecriture, et vous a incités à reconnaître la vérité chrétienne et à y conformer vos vies. Mais Satan s’est livré à de nouveaux assauts : il vous a envoyé ses serviteurs déguisés en anges de lumière et en ministres du Christ, c’est pour le coup qu’il est nécessaire de se référer à la Sainte Ecriture et d‘y être soigneusement attentif ! Il faut absolument vous attacher à ce fondement de la vérité, afin de n pas être ébranlés dans vos convictions. C’est au nom de Jésus-Christ que je vous supplie de ne tenir compte que de la vérité de Dieu. Guillaume Farel, Du vrai usage de la croix et autres traités, transcrit en langage courant par Edouard Urech, Editions G. Saint-Clair, Progrès 41, La Chaux-de-Fonds, 1980, p. 177

Devises et symboles L’épée peut avoir différentes fonctions. C’est l’épée du combattant qui blesse et tue. C’est l’épée du juge qui tranche et décide. C’est l’épée du roi qui rassemble et unit. L’épée dont parle Guillaume Farel est l’épée de Jésus. Jésus dit en Matthieu 10.34: « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le combat». De nos jours, on préfère parler de paix, d’unité, de non-violence. Pourtant, ce symbole nous rappelle que Jésus n’est pas un doux rêveur, un gentil animateur. Jésus est venu apporter une épée. C’est la Parole. Cette Parole est une arme de combat. En effet, quand on découvre l’histoire de Jésus, on découvre un homme qui s’est battu pour les pauvres, pour les petits, pour les faibles. Aujourd’hui encore, nous avons des gens à défendre, des gens à protéger. Cette parole est aussi une arme qui tranche et décide. Jésus n’a jamais été d’accord avec tout le monde, il disait les quatre vérités aux gens, même s’il prenait des risques de déplaire. Il préférait la justice à la complaisance. Pour que la paix s’installe, il faut qu’elle s’allie à la justice autrement, cette paix est lâcheté. Aujourd’hui encore, c’est important de ne pas vouloir avoir la paix, mais de promouvoir la paix en faisant régner la justice autour de nous. Cette parole est enfin un symbole de rassemblement. Autour de Jésus, de sa Parole, rassemblons-nous. Il s’agit d’oser brandir Jésus avec fierté et non de le cacher. Aujourd’hui encore, cet appel à oser se dire, à oser dire notre foi, retentit encore.

Animation autour de ce symbole : Expliciter les trois fonctions de l’épée. - Prendre des images pour symboliser les trois fonctions de cette épée : o épée-gladiateur o épée-justice (voir les statues de la justice) o épée-roi (voir l’épée du roi Arthur). - Montrer ces images et faire le lien. o Défendre les faibles, les petits, les pauvres… o Promouvoir la justice. o Oser brandir notre foi. Devise : « Que la Parole de Dieu flamboie » Cette devise résume bien l’esprit de la vie de Guillaume Farel. Farel a trouvé dans la Parole des réponses pour sa vie et bien plus une arme pour vivre. Pour lui, c’est très important de faire connaître cette Parole par la prédication de la Bible et par la traduction du texte biblique. C’est ainsi que Guilaume Farel persuade Pierre-Robert Olivétan de publier sa traduction de la Bible. Ses prédications sont fortes et courageuses, il ne craint ni les envoyés du roi ni les envoyés du pape. L’essentiel pour lui était de faire flamboyer la Parole de Dieu. Faire flamboyer, c’est-à-dire la rendre lumineuse. Traduire la Bible permet de la rendre lumineuse pour les personnes qui ne connaissent plus les langues anciennes. La parole en langue ancienne est comme éteinte, alors la traduire permet de lui rendre sa vie et sa lumière. C’est comme une bougie qui est privée d’air, elle s’éteint. Flamboyer signifie aussi la faire briller. Pour que la Parole brille, il faut que le texte biblique soit interprêté, actualisé ; c’est comme si quand on trouve une pierre précieuse, elle est terne tant qu’on ne la nettoie pas, tant qu’on ne la travaille. Une fois nettoyée et travaillée, la pierre précieuse devient éclatante et brille de mille feux. Il en est de même pour le texte biblique, il faut le travailler pour que la Parole puisse flamboyer. Animation autour des deux images : - Faire le parallèle avec la bougie. o Prendre une bougie o Priver d’air en la mettant dans une bouteille o Expliquer le lien. - Faire le parallèle avec une pierre précieuse ou un bout de verre. o Le ternir avec de la terre o Le nettoyer et le faire briller o Expliquer le lien

Quelques informations sur Farel à Aigle Aigle était une petite ville parmi d’autres : elle avait son Conseil qui la dirigeait, son gouverneur, son curé qui n’était pas souvent là et laissait le travail à ses vicaires. Cette localité avait ses commerçants et ses habitants qui ne sortaient pas vraiment de la masse, pas de cercle d’intellectuels importants, de gens cultivés ... La ville était occupée militairement, par les bernois, le gouverneur habitant le château. Quelques commerçants qui avaient voyagé, avaient découvert que des idées nouvelles sur le plan de la foi avaient vu le jour ces dernières années en Allemagne avec le réformateur Martin Luther, à Zürich avec Ulrich Zwingli ainsi que dans divers lieux de France. Parmi ces idées, il y avait notamment celle qu’il fallait rejeter le pape et sa toute puissance, sa doctrine qui disait que l’homme est pêcheur et doit passer sa vie à se racheter par des bonnes actions, mais aussi à se racheter financièrement en versant des sommes importantes à l’Eglise ; à la place il est dit qu’il faut chercher dans l’Ecriture, dans la Bible uniquement le salut et plus dans ce que dit l’Eglise. L’homme est pécheur, mais sa foi seule peut le sauver, pas ses actions. Ces quelques commerçants virent à la mi-novembre 1526 arriver un français nommé Guillaume Farel, il a 37 ans. Il arrive de Strasbourg, via Bâle et Berne. On ne sait pas trop pourquoi il est venu, ce que l’on sait c’est qu’il n’était plus bien vu en France, parce que les idées nouvelles qu’il répandait créaient des troubles. Etait-il à Aigle dans la perspective de les répandre en France par la région lémanique ? Ou est-ce que des personnes influentes de Berne désiraient essayer de créer des changements dans cette région où l’église catholique, avec l’Abbaye de St Maurice, régnait et où les Bernois avaient de la peine à se faire respecter comme gouverneurs ? En fait, rien n’est clair, sauf que ce Guillaume Farel est arrivé à la mi-novembre à Aigle. Il a déjà été pasteur à Bâle pour les personnes de langue française, à Montbéliard et Strasbourg. Auprès de ces commerçants aiglons, Farel trouva un cercle de personnes prêtes à l’écouter, à l’épauler dans sa mission : prêcher la Parole de Dieu et que la Parole de Dieu. C’est le 30 novembre 1526 que Farel prêcha pour la première fois à Aigle. En décembre 1526, il ouvre une école, car il n’y en avait pas beaucoup à cette époque, et elles étaient réservées uniquement aux enfants des familles importantes, les autres n’y allaient pas et donc ne savaient pas lire. Il faut aussi savoir qu’à l’époque ’il n’y avait pas de Bibles traduites en français (invention de l’imprimerie : Gutenberg en 1436). Farel va également très rapidement créer un hospice à Aigle, pour s’occuper des malades. Farel est un homme qui ne sait pas se taire, ni se tenir tranquille, très vite, il va et vient dans le pays. Les curés se plaignent de lui auprès de leur évêque à Sion. Mais le gouverneur bernois le défend. La population aiglonne a de la peine à

savoir qui, des curés ou de Farel écouter. Trois mois après l’arrivée de Farel à Aigle, le Conseil de ville va trancher et demander que l’on interdise à Farel de prêcher, c’est le 22 février 1527. Mais le gouverneur bernois, deux semaines plus tard (le 8 mars) impose que Farel continue de prêcher étant donné qu’aucun prêtre n’est nommé en ce moment en ville et qu’il faut que la Parole soit prêchée… Comme le curé ne revient pas, cette autorisation va rester acquise à Farel. Narration La bise souffle dans les rues d’Aigle, il fait froid, humide, nous sommes le mardi 3 décembre 1527. Aigle est une petite ville sans histoire, avec son château dominant la ville où habite le gouverneur bernois. C’est mardi, jour de marché. Un homme, Guillaume Farel, âgé de 37 ans, un instituteur, mais aussi un pasteur, marche dans la rue centrale de la ville : tout le monde le connaît. Il est français, il a fait ses études à Paris, il a été pasteur à Strasbourg, il a séjourné à Bâle, passé à Berne, il a beaucoup, beaucoup marché, c’est ainsi que l’on se déplaçait le plus souvent à cette époque. Cela fait tout juste une année que Farel habite Aigle, et tout le monde le connaît. Parce que c’est un homme qui ne passe pas inaperçu : à peine arrivé à Aigle, il a ouvert une école dans laquelle tous les enfants de la ville qui le voulaient pouvaient venir, gratuitement, apprendre à lire, à écrire, à compter. Ce n’était plus réservé uniquement aux enfants des familles importantes de la ville. Il avait aussi ouvert un petit hôpital, où tout le monde pouvait venir se faire soigner. Ce matin-là, dans la rue principale d’Aigle, il se hâte, il passe entre le stand du boulanger qui sent si bon le pain frais et l’étal du boucher, il se heurte au stand du maraîcher, faisant tomber un chou et deux oignons, il ne s’arrête pas devant le stand du vendeur de caramels à la crème… Il y en a des stands le long de cette rue étroite et pleine de monde. Mais il faut qu’il se dépêche afin d’éviter que le moine, dont un habitant de Noville venait de lui parler, n’entre en ville et commence à demander à gauche et à droite quelques sous ! C’est fou, mais les gens n’ont pas encore compris, et pourtant cela fait une année qu’il leur en parle lors de chaque culte et des rencontres de catéchisme : il ne faut pas donner d’argent à l’église catholique pour espérer que Dieu nous pardonne nos fautes et nous sauve ! Il leur a expliqué qu’il est écrit dans la Bible que Dieu nous aime, et nous sauve, et qu’il faut pour cela lui faire confiance, avoir foi en lui, et essayer de vivre le plus possible comme il nous le demande, en nous aimant les uns les autres comme lui nous aime et l’aimant lui de tout notre cœur. Ça y est ! Ouf ! Le moine se trouvait juste à la première maison d’Aigle. Farel se met à lui parler, lui demandant ce qu’il vient faire là, lui disant qu’il ferait mieux de travailler que de compter sur les autres pour avoir de l’argent, et qu’il fait croire n’importe quoi aux personnes à qui il demande de l’argent… Le moine essaye de dire que lui est sûr que ce qu’il fait est juste, que si les gens font le bien en lui donnant de l’argent, ils le font pour Dieu, et Dieu les sauvera en retour. Chacun est sûr de ce qu’il dit. Le ton monte… Les passants s’arrêtent, les regardent, forment un cercle autour d’eux.

Guillaume Farel et le moine en sont presque aux mains lorsque les soldats du gouverneurs arrivent : ils ont été avertis qu’il y avait un bagarre, ils arrêtent les deux hommes et les emmènent au château où ils les enferment dans la prison. Le samedi, tous les habitants montent au château, car c’est le jour où le juge va rendre justice… Chaque samedi où le juge tient tribunal, c’est la fête ! A Aigle, il n’y a pas de théâtre, pas grand-chose à faire, à voir la semaine durant, alors tout le monde se rend au château, pour assister au tribunal ! Guillaume Farel le sait, et il attend impatiemment ce samedi 7 décembre 1527, car il va pouvoir défendre une fois de plus ses idées, mais cette fois pas dans son église, du haut de sa chaire, mais devant tout le monde, en plein tribunal. Alors il prépare ses arguments, il est sûr de lui, il sait aussi que le gouverneur est de son côté… Le moine est mal à l’aise, Guillaume Farel ne laisse rien passer, parce qu’il est tellement sûr que les idées qu’il défend sont justes, il est habile quant il s’agit de parler, de défendre ses idées. Le verdict tombe : Farel est libéré et le moine est condamné. Sa condamnation ? Assister le lendemain matin au culte que Guillaume Farel va présider. Le juge va faire confiance au moine et le libérer le samedi soir… Le lendemain, le moine n’est pas venu assister au culte, il a profité de s’enfuir pendant la nuit, et on ne le revit plus à Aigle ! Aigle, première paroisse protestante de langue française. En janvier 1528, Farel est à Berne et traduit en français les 10 thèses qui seront la base de la Dispute de Berne qui aura lieu durant le mois de janvier 1528. Pendant que Farel est à Berne, ça bouge à Aigle, ses paroissiens se réveillent et vont faire disparaître les statues et les images des saints. Les catholiques se défendent, il y a des échauffourées. A son retour à Aigle, Farel fut mal reçu, on le tourna en ridicule en battant tambour, on sonna les cloches pour couvrir sa voix quand il voulu se mettre à prêcher. On chercha même à l’expulser de la ville. C’était le syndic et les membres du Conseil qui menaient la résistance, espérant ainsi chasser les Bernois avec l’aide des cantons catholiques ou même de la France. Berne réagit par une autorisation inconditionnelle pour Farel de prêcher dans les Quatre Mandements. Cette lettre arriva en même temps que l’arrêté qui faisait suite à la Dispute de Berne : la messe sera abolie, ainsi que tous les rites catholiques, les objets du culte et les ornements restent où ils sont jusqu’à ce que Berne prenne une décision à leur propos, les paroissiens sont tenus de continuer à payer leurs impôts d’Eglise. Des envoyés de Berne sont chargés de venir expliquer l’Edit de Réformation à la population qui doit malgré tout encore se prononcer pour ou contre la Réformation. Le 2 mars 1528, la population d’Aigle se prononce contre la messe.

Guillaume Farel, réformateur de la Suisse romande.  En 1530, Farel est nommé pasteur à Morat, il a fini son travail à Aigle. Ce qui plaît à Farel, c’est de se battre pour faire passer la Réforme, la suite ne l’intéresse plus. C’est un homme dur, qui parle bien, qui n’hésite pas à se battre, en tout cas verbalement. Il est intelligent et instruit, il est un fin connaisseur de la Bible. De Morat où il met tout en place, il se rendra souvent à Neuchâtel (qui est une Principauté et ne fait pas partie de la Confédération Helvétique) pour prêcher la Réforme, il va dans le Jura francophone, comme aussi à Lausanne. Le 4 novembre 1530, Neuchâtel (le conseil des bourgeois) accepte la Réforme avec une majorité de 18 voix.  En 1532, Farel se rend dans les vallées vaudoises du Piémont (Synode de Chanforan) pour rencontrer ces personnes qui sont les héritiers d’un mouvement réformateur qui s’est répandu depuis le 13e siècle. Ils sont amis, se sont intéressés au mouvement de Réforme en Suisse et en Allemagne, car il comporte beaucoup de similitudes avec leur propre mouvement. Ils parlent le français et sont intéressés par une bonne Bible en français, ils vont donc donner de l’argent à Farel pour qu’il puisse payer un traducteur (Louis Olivier, dit Olivétan). La Bible d’Olivétan sera éditée à Neuchâtel, le 4 juin 1535.  En décembre 1533, Farel se rend dans un nouveau point stratégique pour amener ses idées nouvelles : Genève. Il faut à nouveau tout recommencer.  En février 1536, Genève est passé à la Réforme. Cette même année, un jeune juriste français (27 ans), Jean Calvin séjourne à Genève et découvre la foi réformée. Farel va lui demander de rester pour mettre en place tous les règlements nécessaires pour la bonne marche de cette ville où l’Eglise et l’Etat ne sont pas confondus, mais gouvernent ensemble. Pour régler la question religieuse en Pays de Vaud, une Dispute fut convoquée à Lausanne du 1er au 8 octobre 1536. Farel bien sûr y prit une part importante en en rédigeant les 10 thèses.  Toujours établi à Genève, Farel en est chassé avec Calvin le 23 avril 1538, parce que la population refuse la discipline trop stricte qui lui était imposée. Farel se rend à Neuchâtel où il s’établit comme pasteur. De là il ne cessera de voyager en Suisse, mais aussi en France et en Allemagne.  En décembre 1558, il se marie avec une jeune femme, Marie Thorel (17 ans) alors qu’il est âgé de 69 ans. 4 ans plus tard, il aura la joie de devenir papa d’un petit Jean (baptisé le 22 juin 1564 - mort en 1568).  Après avoir veillé son ami Jean Calvin sur son lit de mort le 27 mai 1564. Il décédera lui-même à Neuchâtel le 13 septembre 1565.